Un nouveau centre d’instruction biblique à la Guadeloupe

De notre correspondant à la Guadeloupe

LA GUADELOUPE fait partie d’un chapelet d’îles s’étendant entre la mer des Antilles et l’Atlantique. Elle est formée de deux parties, la Basse-Terre et la Grande-Terre, séparées par un étroit bras de mer, la rivière Salée. Ces deux îles ne sont pas jumelles toutefois, car les montagnes de la Basse-Terre, dont certains sommets atteignent 1 480 mètres, présentent un contraste frappant avec les plateaux de la Grande-Terre, dont les points culminants dépassent à peine cent mètres.

Le port de Pointe-à-Pitre, la ville la plus grande et le principal centre commercial, est situé sur la côte sud-ouest de la Grande-Terre. C’est dans cette ville que, le 21 mars 1970, on inaugura un beau bâtiment neuf destiné à favoriser l’accomplissement de la volonté divine. Cet événement fut un sujet de joie pour tous les témoins de Jéhovah de la Guadeloupe, de la Martinique et d’autres îles proches, ainsi que de la Guyane française, située sur la côte septentrionale de l’Amérique du Sud.

Bâti sur un terrain de la filiale guadeloupéenne des témoins de Jéhovah, à proximité de cette filiale, ce nouvel immeuble d’un étage servira à deux usages : le rez-de-chaussée sera utilisé pour l’emmagasinage et l’expédition de publications bibliques, tandis que l’étage est aménagé en Salle du Royaume de 200 places. C’est dans cette salle que l’instruction biblique sera donnée lors des réunions hebdomadaires des témoins de Jéhovah.

La peinture bleue et blanche de l’extérieur de ce bâtiment s’harmonise à merveille avec le bleu du ciel et le blanc de l’écume des vagues de l’océan. À l’intérieur, le rose saumon prédomine. Le côté occidental de l’immeuble est muni d’un balcon qui procure de l’ombre aux pièces pendant les heures de forte chaleur. La construction de ce bâtiment a demandé environ un an. La plupart des travaux ont été accomplis par des témoins qui ont offert bénévolement leur temps et leurs forces.

Au cours du programme de l’inauguration, les orateurs ont retracé l’histoire de l’œuvre de prédication du Royaume à la Guadeloupe. La bonne nouvelle parvint aux insulaires pour la première fois en 1939. Un peu plus tard on forma la première petite congrégation de témoins. Les années de guerre freinèrent les progrès de l’œuvre pendant un certain temps, mais les témoins ne tardèrent pas à se réorganiser et à tenir de nouveau des réunions publiques, souvent en plein air à la lumière des flambeaux. Le bateau missionnaire des témoins de Jéhovah desservait ces îles. En 1954, une filiale fut établie à Pointe-à-Pitre.

Ce beau bâtiment neuf contribuera à aider de nombreux autres insulaires à connaître les bienfaits de l’instruction biblique. Deux grandes congrégations s’y réuniront régulièrement. Leurs membres inviteront les habitants de la localité à se joindre à eux pour partager la bonne nourriture spirituelle que Jéhovah dispense de nos jours aux amis de la vérité. Il est permis d’être optimiste quant aux résultats.

En 1967, un ecclésiastique de la chrétienté reconnut l’échec de la religion traditionnelle quand il déclara que “les prêtres de la Guadeloupe baptisent 95 pour cent des enfants, en catéchisent 80 pour cent, mais en voient 65 pour cent cesser de pratiquer la religion dès qu’ils ont de quatorze à dix-huit ans”. Chez les témoins de Jéhovah il en va tout autrement. En 1960, la Guadeloupe en comptait 251 ; en juillet 1970, il y en avait 1 435 ! Et il reste encore beaucoup à faire.

Les 674 assistants à la cérémonie d’inauguration se réjouirent des perspectives d’avenir. L’un d’eux déclara : “Je me souviens de l’époque où nous n’étions que neuf à nous réunir. Nous nous demandions souvent quand nous allions voir le grand accroissement que connaissent tant d’autres pays. Eh bien, aujourd’hui, nous assistons à la réalisation de la promesse divine selon laquelle ‘le plus petit deviendra un millier’.” — És. 60:22.

Le principal orateur au programme souligna que si les témoins de Jéhovah ont besoin de lieux de réunions adéquats pour pouvoir accomplir efficacement leur œuvre d’instruction biblique, il importe surtout que chaque serviteur de Dieu bâtisse solidement avec des matériaux spirituels, afin d’aider les gens à devenir des chrétiens mûrs (I Cor. 3:10-14). Il déclara également que cette Salle du Royaume est l’établissement d’enseignement le plus important de Pointe-à-Pitre, car ceux qui le fréquentent y apprendront comment obtenir le prix de la vie éternelle.

“Ta parole est vérité”

Que signifie le quatrième commandement pour les chrétiens ?

LE QUATRIÈME des Dix Commandements donnés aux fils d’Israël par l’intermédiaire de Moïse, se lit comme suit : “Souviens-​toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tous tes ouvrages. Mais le septième jour est un sabbat consacré à Jéhovah, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage.” — Ex. 20:8-11, Crampon 1905.

Certains Juifs en vinrent à observer ce jour avec fanatisme. Les Sadducéens interdisaient les rapports entre époux pendant la nuit du sabbat. Josèphe relate que les Esséniens considéraient qu’aller à la selle était une violation du sabbat. Les Pharisiens étaient pleins de colère parce que Jésus accomplissait des guérisons le jour du sabbat. — Marc 3:1-6.

Les Israélites reçurent des instructions supplémentaires qui expliquaient les exigences du sabbat. Nous lisons en effet : “Vous n’allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du sabbat.” (Ex. 35:3, Crampon 1905). Un peu avant il leur avait été dit : “Que nul ne sorte le septième jour du lieu où il est.” (Ex. 16:29, Crampon 1905). Les fils d’Israël étaient donc soumis le jour du sabbat à des restrictions bien définies en matière de cuisine et de voyage. Par conséquent, ceux qui aujourd’hui prétendent observer littéralement le sabbat, devraient observer ces exigences.

C’est un fait que de nombreuses Églises de la chrétienté prétendent devoir observer le quatrième commandement. Cependant, il est notoire qu’elles n’en respectent pas tous les termes. En outre, beaucoup d’entre elles ne l’observent pas le jour approprié, mais le premier jour de la semaine. La Loi mosaïque faisait du septième jour un jour de repos. Que faut-​il donc penser de l’observance du sabbat par les chrétiens ?

L’apôtre Paul déclara par inspiration que les disciples de Jésus-Christ sont non “sous la loi mais sous la bonté imméritée”, et qu’ils ont été “mis à mort à l’égard de la Loi par le corps du Christ”. (Rom. 6:14 ; 7:4.) Quoiqu’ils soient libérés des exigences de la Loi mosaïque, ils ne doivent pas oublier cependant que certaines des excellentes règles contenues dans les Dix Commandements s’appliquent aussi aux chrétiens. Citons notamment les interdictions concernant l’adultère et l’idolâtrie (I Cor. 5:11-13 ; Actes 15:28, 29). Cependant, il n’est pas question de l’observance du sabbat.

Nulle part dans les écrits des disciples inspirés de Jésus il n’est fait mention d’un sabbat hebdomadaire pour les chrétiens. Cela ne signifie pas qu’avoir un jour de repos par semaine n’est pas une bonne disposition. En outre, il n’y a rien de mal à employer ce jour pour adorer et servir Dieu. Néanmoins, les chrétiens n’ont pas l’obligation d’observer de façon littérale le sabbat juif.

De plus, l’apôtre Paul, parlant de l’observance de la Loi mosaïque, déclara que Dieu a “effacé le document manuscrit qui était contre nous, lequel consistait en décrets et qui était en opposition avec nous ; et Il l’a ôté du chemin en le clouant au poteau de torture [du Christ]”. Il fait ensuite cette recommandation