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  • g71 8/7 p. 17-19
  • J’étais un guérillero

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  • J’étais un guérillero
  • Réveillez-vous ! 1971
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Réveillez-vous ! 1971
g71 8/7 p. 17-19

J’étais un guérillero

Récit recueilli par notre correspondant à Chypre

ON M’A inculqué le nationalisme depuis ma tendre enfance. Les Grecs ont donné la civilisation au monde, me disait-​on, et je ne devais jamais oublier que j’étais un Chypriote grec. À l’école, mon professeur d’histoire nous racontait — avec beaucoup d’enthousiasme — des histoires de héros de la rébellion grecque de 1821 contre les Turcs.

À la maison aussi on m’enseignait le nationalisme, mais un nationalisme teinté de religion, car mon père était prêtre de l’Église orthodoxe grecque. “Nous sommes Grecs et nous voulons notre liberté”, disait-​il souvent.

À l’époque nous étions sous la domination de la Grande-Bretagne. On m’enseignait que si nous pouvions obliger les Anglais, considérés comme des tyrans, à quitter Chypre, nous serions libres. On m’inculquait la haine des Anglais.

Le 1er avril 1955, l’EOKA (Organisation nationale de combattants chypriotes) entreprit sa lutte contre les Britanniques. Le but de cette organisation clandestine était de saboter les installations militaires et de semer la panique chez les soldats en en tuant sans distinction, afin de chasser les Anglais de notre île. Alors nous serions libres. La liberté ! Ce mot était une douce musique à mes oreilles.

Je lisais avec fierté dans les journaux les exploits des membres — hommes et femmes — de l’EOKA. Comme j’aurais aimé être du nombre de ces patriotes valeureux ! Mais je ne savais pas comment faire pour me joindre à eux. Un jour cependant, mon vœu s’est réalisé.

Je deviens membre de l’EOKA

Cette organisation travaillait sous la direction de Digenis, personnage légendaire à Chypre. Elle possédait un commandant en second et des chefs de section, un pour chaque ville. Il y avait aussi de nombreux chefs de groupe. J’allais bientôt faire la connaissance d’un chef de section.

Cela se passait en 1957. J’avais alors 25 ans, j’étais marié et père de deux enfants. Quand le chef de section entra en rapport avec moi, je l’écoutai avec beaucoup de respect et d’attention. Je répondis que mon plus cher désir était de faire partie de l’EOKA. Comme il me fallait une formation, je commençai par apprendre à fabriquer des bombes.

Mon apprentissage terminé, on me nomma chef de groupe, avec 32 hommes sous mes ordres. Je sentais que je réalisais enfin mon ambition !

L’utilisation des bombes

Après avoir fabriqué des bombes à retardement dans notre cachette, nous devions les placer aux endroits indiqués par notre chef de section. Ces engins étaient réglés de manière à exploser et à accomplir leur œuvre de destruction à une heure bien précise.

Le grand problème consistait à transporter la bombe sans se faire prendre. Pour résoudre ce problème, nous avions des valises à double fond dans lequel nous cachions l’engin. Après avoir fermé ce compartiment secret, nous remplissions la valise de vêtements et d’autres objets. Nous avions toujours soin toutefois de ne pas utiliser des effets qui nous appartenaient.

Ainsi, si la police ou les militaires nous fouillaient et trouvaient la bombe, nous pouvions toujours dire que la valise n’était pas la nôtre, que nous l’avions prise sans doute par erreur. Pour le prouver, il y avait les vêtements qui, manifestement, n’étaient pas à nous.

Un jour on nous donna l’ordre de placer une bombe dans une salle d’une base militaire où un général britannique devait s’entretenir avec ses officiers. L’un de mes hommes qui travaillait à cette base réussit à fabriquer un double de la clé de la salle en question. Le lendemain, nous nous sommes introduits à plusieurs dans la base pour déposer la bombe dans la salle. Elle explosa à l’heure prévue, tuant au moins dix officiers et en blessant d’autres.

Je reçus l’ordre également de saboter un avion militaire qui devait décoller de l’île. Nous sommes parvenus à placer une bombe dans les bagages de l’un des passagers, mais le départ de l’appareil fut retardé et la bombe explosa dans l’aéroport avant même le transfert des bagages dans l’avion.

Mon activité ne cessa de s’accroître, et chaque fois que nous menions une de nos missions à bonne fin, trois ou quatre personnes étaient tuées ou blessées.

Non seulement je risquais d’être pendu ou fusillé si j’était pris, mais j’encourais d’autres dangers. Un jour, par exemple, la bombe que nous avions déposée la nuit précédente n’avait pas explosé. Or, je travaillais avec certains de mes hommes tout près de l’endroit où elle se trouvait. Si elle explosait maintenant, nous serions tous tués ! Un appel téléphonique anonyme au quartier général de la brigade affectée au déminage, sauva la situation.

Pris avec des pièces à conviction !

Un jour je fus pris et j’ai échappé de justesse à la mort. Nous transportions des tuyaux métalliques d’un diamètre de dix centimètres dont nous nous servions pour fabriquer les bombes, quand la police militaire nous arrêta et fouilla notre voiture. Trouvant notre chargement suspect, elle appela par radio le quartier général de l’armée. On nous incarcéra dans des cellules individuelles à des fins d’interrogatoire.

Nous avons tous raconté la même histoire : L’un de nous travaillait dans une entreprise qui se servait de tuyaux métalliques. Après avoir terminé ses travaux, il ramassait donc tous les morceaux de tuyaux inutilisés. Nous étions simplement en train de l’aider à les transporter au lieu où il devait effectuer d’autres travaux. Les autorités militaires vérifièrent notre histoire et la trouvèrent plausible.

Je me souciais moins des tuyaux métalliques toutefois que d’un autre objet, beaucoup plus dangereux pour moi, qui se trouvait dans la voiture : une lettre de mon chef de section adressée à un autre chef de groupe. Elle contenait des ordres pour ce dernier et 15 livres sterling. Je devais remettre cette lettre, laquelle mentionnait l’argent qui y était joint, à son destinataire.

Quand la police militaire fouilla la voiture, un de ces hommes trouva l’enveloppe. Il l’ouvrit, vit qu’elle contenait 15 livres et la mit dans sa poche. Remettrait-​il l’enveloppe aux autorités militaires ? Cette question me tourmentait, car s’il le faisait j’étais perdu. Comment en effet expliquer la présence d’une telle lettre dans la voiture ? Elle prouvait que j’étais membre de l’EOKA. Heureusement pour moi la cupidité de cet homme l’emporta sur son sens du devoir. Il s’appropria l’argent et ne pouvait donc pas remettre aux autorités la lettre qui en parlait. J’étais sauvé ! L’aventure ne me coûta que trois jours d’emprisonnement et d’interrogatoires.

Je fais la connaissance des témoins de Jéhovah

En tant que nationaliste j’étais également croyant et pratiquant, car à Chypre la religion et le nationalisme vont, depuis longtemps, la main dans la main. Un jour je vendais des billets d’une loterie dont les bénéfices allaient servir à construire une nouvelle église orthodoxe. Un de mes collègues de travail était témoin de Jéhovah. Je l’avais souvent entendu parler de sa foi à d’autres ouvriers. Il m’en avait même parlé un peu également. Cet homme m’était sympathique. Je pensais : “Quel dommage qu’il ne soit pas plus patriote !”

Ce témoin chrétien de Jéhovah m’avait dit que la vraie liberté, non seulement la libération de l’oppression, mais aussi l’affranchissement de la maladie et de la mort, viendrait grâce au Royaume de Jéhovah Dieu. Le jour où j’ai présenté un billet de loterie à cet homme, il me déclara qu’il admirait mon dévouement à une cause que je croyais chrétienne, mais qu’il ne pouvait néanmoins pas acheter un billet de loterie. Il ajouta toutefois qu’il aimerait m’aider d’une autre façon. Aussi m’abonna-​t-​il pour un an à La Tour de Garde, un périodique biblique.

Quelques semaines plus tard les périodiques commencèrent à arriver chez moi, mais comme cette lecture ne m’intéressait pas réellement, je me contentais de les mettre dans un coin sans même me donner la peine d’en ôter l’emballage.

Un jour, le témoin me demanda ce que je pensais d’un certain article paru dans un numéro récent du périodique. Comme j’avais honte de lui dire que je n’avais même pas ouvert celui-ci, je lui répondis que je lui donnerais mes impressions le lendemain. De retour à la maison, je me mis à chercher l’article en question dans le tas de périodiques que j’avais jetés dans un coin. En le lisant, je constatai qu’il m’intéressait. À partir de ce jour, chaque fois que je rencontrais le témoin il m’entretenait de questions intéressantes.

L’étude de la Bible conduit à la liberté

Un peu plus tard, j’acceptai d’étudier la Bible avec son aide. Je faisais assister toute ma famille à cette étude, car je commençais à me rendre compte que l’amour de Dieu et du prochain était plus fort en moi que le nationalisme même. À mesure que mes connaissances concernant Dieu, son nom et ses desseins augmentaient, je comprenais que l’on ne trouve pas le vrai bonheur en servant la cause du nationalisme ou d’un gouvernement humain quelconque. Je pris donc position pour le gouvernement de Jésus-Christ, le Royaume de Dieu. Quelle joie de lire dans la Bible que si Dieu a permis aux nations d’agir à leur guise pendant si longtemps, c’est en vue de l’accomplissement de ses desseins, et que notre génération verra le grand changement que les vrais chrétiens attendent depuis des siècles ! J’avais les larmes aux yeux en apprenant que Jéhovah est un Dieu miséricordieux, prêt à pardonner, car j’avais grand besoin de son pardon.

Je ne tardai pas à prendre une décision. J’aimais Dieu et j’avais besoin de lui et de son Royaume. Je symbolisai donc l’offrande de ma personne à lui par le baptême dans l’eau. Ensuite, ma première action fut d’envoyer à tous les hommes qui avaient combattu sous mes ordres des exemplaires de La Tour de Garde et de Réveillez-vous ! Un seul d’entre eux manifesta de l’intérêt pour le message biblique.

Aujourd’hui, je suis de nouveau “chef de groupe”, mais d’un groupe d’un autre genre, car je suis ministre responsable d’une congrégation pacifique de témoins de Jéhovah. Je collabore de nouveau avec environ 35 personnes. Quelle joie de les accompagner dans l’œuvre de prédication, afin d’annoncer aux Chypriotes hospitaliers la bonne nouvelle de la paix de mille ans, maintenant proche, sous l’administration du Royaume de Jésus-Christ (Rév. 20:4-6) ! Quelle joie de parler à mes compatriotes de la résurrection des morts et des conditions merveilleuses que Jéhovah, le vrai Dieu, fera régner dans le nouvel ordre de choses qu’il va bientôt établir ! — Rév. 21:1-4.

J’ai enfin trouvé la vraie liberté que je cherchais. Je suis profondément reconnaissant envers le témoin de Jéhovah qui m’a fait connaître le véritable but de la vie.

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