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Le service de pionnier, un mode de vieLa Tour de Garde 1972 | 1er février
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premiers à nous apporter le message du Royaume.” De plus, nous n’aurions pas eu le privilège d’être nommés pour le “service de zone” en 1938 si nous n’avions pas persévéré dans le ministère. Cette activité est actuellement désignée sous le nom de “service de la circonscription”, car il s’agit de visiter une circonscription de congrégations en tant que représentants spéciaux de la Société Watch Tower, afin d’aider ces congrégations à progresser dans le service de Jéhovah.
Dans cette activité, nous avons observé de très près le merveilleux accroissement des intérêts du Royaume, les débuts et la croissance de nombreuses congrégations, surtout après la nomination des surveillants et des serviteurs ministériels d’une façon théocratique. Jusque-là, les nominations étaient démocratiques ; chacun votait pour le candidat de son choix. Pensez à tout le chemin parcouru depuis les premiers temps de l’organisation théocratique jusqu’à notre époque, où nous possédons l’inestimable manuel intitulé “Ta Parole est une lampe pour mon pied”, et la feuille mensuelle intitulée Notre ministère du Royaume, qui sont remplis de suggestions pour notre ministère.
Le service de pionnier à l’étranger
Avec la mort de J. F. Rutherford, second président de la Société, et l’élection de son troisième président, N. H. Knorr, une ère d’expansion et de plus grands privilèges s’ouvrit pour ceux qui avaient fait du service de pionnier leur mode de vie. On nous donna par la suite l’occasion d’assister à la cinquième classe de l’École de Galaad, organisée pour former des missionnaires. À la fin des cinq mois d’étude, on nous désigna pour aller en Guyane britannique. Quelle expérience passionnante ! Quelle joie !
Quand on s’assied sur le sol en terre battue d’une case couverte de palmes pour parler du Royaume de Dieu avec des Hindous ou des Amérindiens et leur faire connaître un véritable mode de vie nouveau, on éprouve une satisfaction au-dessus de toute description. La vue de ces personnes au cœur humble qui réagissent au message de la Bible et se vouent ensuite à Dieu est un événement qui ne s’effacera jamais de notre mémoire.
En Guyane, nous utilisions d’ordinaire ce qu’on appelle les périodes de vacances pour rendre témoignage à tous ceux que nous pouvions rencontrer dans la brousse du District Nord-Ouest, à environ 300 kilomètres de la côte et en bordure du Venezuela. La majorité de la population du pays était composée d’hommes issus du brassage de six nations ; on comptait aussi des Caraïbes et des Indiens. Selon les besoins nous avons utilisé le bac, l’autobus à vapeur, le train et même un camion pour arriver à destination. Nous emportions avec nous des provisions, des publications, des affaires personnelles et une bicyclette. Cette dernière était essentielle pour voyager sur les chemins de terre et suivre les pistes indiennes.
Ces pistes conduisent dans toutes les directions et l’on doit utiliser sa mémoire ou briser des brindilles à la croisée des chemins si l’on veut assurer son retour. Quand on rencontre un membre de la gent féline sur la piste, il vaut mieux rester parfaitement immobile et le regarder fixement. Finalement, l’animal partira tranquillement. Les singes sur la cime des arbres crient en signe de protestation contre les intrus, tandis que le paresseux, suspendu la tête en bas, jette un coup d’œil nonchalant sur les gens. Il ne faut pas s’arrêter pour le caresser, car il donne des coups de griffe rageurs ; son apparente lenteur n’est donc qu’une façade. Çà et là dans les clairières, on peut entrevoir les toucans multicolores qui se nourrissent de papayes.
En remontant le passé, nous nous souvenons de l’ardeur avec laquelle des gens franchissaient de longues distances pour voir notre film sur une assemblée internationale de témoins de Jéhovah. Imaginez-vous une grande enceinte dans la forêt avec des bâtiments officiels, y compris le poste de police. Dans ce lieu en plein air, nous avons reçu une grande foule de spectateurs passionnés. Puis, à une certaine occasion, lors du voyage de retour sur le bateau à vapeur, les passagers firent une demande générale pour voir le film. L’écran fut installé sur le pont avec l’approbation du capitaine et le projecteur manœuvré depuis la fenêtre d’une cabine. Des prêtres catholiques et des pasteurs anglicans étaient à bord. Bien qu’ils n’aient pas daigné voir le film à terre, ils étaient maintenant spectateurs à bord, peut-être malgré eux. En fait, c’est même de leur cabine que nous avons projeté le film. Les passagers les ont ensuite harcelés de questions auxquelles seul un témoin de Jéhovah pouvait répondre.
Nos quinze années en Guyane ont passé trop vite. Là-bas aussi nous avons eu de nombreuses preuves de la bénédiction du Seigneur sur le mode de vie des pionniers car, sous nos yeux, des foules de personnes ont exprimé leur reconnaissance pour le magnifique message d’espoir que Dieu transmet à tous les peuples. Une santé déficiente nous a obligés à revenir aux États-Unis, mais nous avons vu le nombre des prédicateurs du Royaume passer de 50 à 800, et maintenant plus d’un millier de joyeux proclamateurs louent le nom de Jéhovah en Guyane.
La coupe de notre vie de pionniers a été remplie à ras bords de grandes joies ; elle en a même débordé. Ces joies n’ont jamais été troublées par l’égoïsme de la vie dans le présent monde. Nous sommes reconnaissants de pouvoir encore jouir d’une certaine santé et d’une certaine force, ce qui nous permet de poursuivre ce service de pionnier, source de joies. Notre mode de vie nous a aidé à entretenir des relations étroites avec Jéhovah Dieu et son Fils, Jésus-Christ.
Il ne fait aucun doute que l’appel pour le service de pionnier retentit puissamment et clairement pour les jeunes chrétiens et les membres des congrégations du peuple de Dieu en mesure d’y répondre. Cela est urgent ! Ceux qui répondront à cet appel et travailleront avec diligence dans les années à venir auront la grande satisfaction d’accomplir la volonté de Jéhovah et d’accumuler une somme de précieux souvenirs qu’ils pourront raconter aux ressuscités. Si vous ne possédez pas de tels souvenirs, vous ne pourrez certainement pas les raconter.
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Ponce Pilate — Politicien romainLa Tour de Garde 1972 | 1er février
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Ponce Pilate — Politicien romain
EN 1961, sur l’emplacement de l’ancienne ville côtière de Césarée, à environ quatre-vingts kilomètres au nord-ouest de Jérusalem, on a découvert une inscription en partie endommagée portant le nom de “[Pon]tius Pilatus”. C’est devant ce Ponce Pilate que les chefs juifs accusèrent faussement Jésus de soulever le peuple, d’interdire le paiement des impôts et de se faire roi à l’égal de César. Qui était donc cet homme qui, cédant finalement à leur requête, leur livra Jésus pour qu’il fût mis au poteau ? Pour quelle raison le fit-il ?
Pilate fut nommé gouverneur de Judée par Tibère César en l’an 26 de notre ère. D’après l’historien Josèphe, Pilate scandalisait ses sujets. Une nuit, il envoya à Jérusalem des soldats romains avec des enseignes ornées de l’effigie de l’empereur. Une délégation de Juifs se rendit à Césarée pour protester contre la présence de ces enseignes et exiger qu’elles soient enlevées. Après cinq jours de pourparlers, Pilate essaya d’intimider les protestataires, mais voyant qu’ils étaient prêts à se faire massacrer, il acquiesça à leur requête (Antiquités judaïques, trad. de Reinach, livre XVIII, chap. III, par. 1). Philon, écrivain juif du premier siècle de notre ère, d’Alexandrie, en Égypte, décrit un autre incident assez semblable provoqué par Pilate. Cette fois, il s’agissait de boucliers d’or portant les noms de Pilate et de Tibère. — De Legatione ad Gaium, XXXVIII.
Josèphe relate un nouveau soulèvement des Juifs. Pilate prit dans le trésor du temple l’argent sacré et l’employa à la construction d’un aqueduc pour amener l’eau à Jérusalem. Quand il vint dans cette ville, les Juifs rassemblés protestèrent avec véhémence contre cette profanation. Pilate mêla à la foule des soldats déguisés et à un signal donné ceux-ci passèrent à l’attaque (Josèphe, Histoire ancienne des Juifs, trad. d’Arnauld d’Andilly, livre XVIII, chap. IV, par. 2 ; Guerre des Juifs, livre II, chap. XIV, par. 2). Si Luc 13:1 ne fait pas allusion à un autre incident, c’est probablement à ce moment-là que Pilate ‘mêla le sang des Galiléens à leurs sacrifices’. Cela semblerait indiquer que le massacre eut lieu sur le parvis du temple. Les Galiléens étant sous la juridiction d’Hérode Antipas, chef de district de Galilée, ce massacre expliquerait, du moins en partie, l’inimitié entre Pilate et Hérode, qui cessa lors du procès de Jésus. — Luc 23:6-12.
Le 14 nisan de l’an 33 de notre ère, à l’aube, les chefs juifs menèrent Jésus devant Pilate. Celui-ci leur dit de le prendre eux-mêmes et de le juger. Les accusateurs répondirent qu’ils n’avaient pas le droit de mettre quelqu’un à mort. Pilate fit alors entrer Jésus dans le palais pour l’interroger sur les accusations portées contre lui. Certes,
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