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“Ils vécurent toujours heureux”Réveillez-vous ! 1984 | 22 mai
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“Ils vécurent toujours heureux”
“Un jour, c’était au beau milieu de l’hiver et les flocons de neige tombaient du ciel comme du duvet, une reine était assise auprès d’une fenêtre (...) et cousait. (...) Elle eut une petite fille qui était aussi blanche que la neige (...) et que pour cette raison on appela Blanche-Neige.”
DEUX Allemands, les frères Grimm, ont recueilli cette histoire au début du XIXe siècle et en ont inséré le texte dans leur célèbre recueil de contes. En 1934, Walt Disney conçut un scénario pour réaliser un film à partir de ce conte. Il avait bâti sa réputation d’animateur avec les dessins animés de Mickey. Mais il voulait se lancer dans un long métrage dont les personnages animés seraient non seulement des animaux, mais aussi des humains. Le résultat, trois ans plus tard, fut Blanche-Neige et les sept nains. Vous êtes peut-être parmi les millions de spectateurs qui ont vu ce film.
Pourquoi l’histoire naïve de Blanche-Neige a-t-elle fasciné tant de gens? Sans doute parce qu’elle a trait au conflit fondamental opposant le mal à l’innocence, un conflit qui s’achève dans le conte par le triomphe de l’innocence. Observez l’attitude des enfants vis-à-vis de la méchante Reine, cette marâtre qui tente de façon systématique d’en finir avec la jolie Blanche-Neige. À la fin, malgré les efforts des nains pour protéger Blanche-Neige, la Reine semble atteindre son but, celui de devenir “la plus belle de tout le pays”. Par la ruse, elle amène Blanche-Neige à manger la joue d’une pomme empoisonnée et provoque sa mort. Dès lors, la Reine n’a plus de rivale. Mais Blanche-Neige ressuscite et un prince charmant l’épouse. Quant à la méchante Reine, elle reçoit une juste punition.
“Mais tous ceux qui restèrent — le Prince, Blanche-Neige sa princesse et les sept nains — vécurent toujours heureux.”
Cet épilogue nous fournit la clé de la fascination qu’exercent les contes de fées sur les enfants et même sur les adultes — la plupart d’entre nous aspirant ardemment au dénouement qui suit: “Ils vécurent toujours heureux.” Des producteurs de cinéma ont compris qu’une majorité d’humains nourrissaient cette aspiration et ils l’ont exploitée dans les dessins animés.
Cependant, dans quelle mesure ces films sont-ils vraiment parvenus à communiquer le bonheur? Sans doute avez-vous vu des dessins animés. Vous ont-ils rendu heureux? S’agissait-il d’un bonheur véritable ou seulement d’un sentiment fugace motivé par le rêve? Le bonheur véritable existe-t-il vraiment? Dans le troisième article de cette série, un technicien de cinéma d’animation vous raconte sa quête du bonheur véritable.
Mais, tout d’abord, vous êtes-vous déjà demandé comment on réalisait un dessin animé? Réveillez-vous! a demandé à un animateur d’expliquer son travail.
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Donner “la vie” avec un crayonRéveillez-vous ! 1984 | 22 mai
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Donner “la vie” avec un crayon
SAVIEZ-VOUS que l’une des plus grandes stars de cinéma n’est ni un homme ni une femme? Pourtant, cette star a été la vedette de plus d’une centaine de films et d’une quantité innombrable d’émissions de télévision. Quelle est cette vedette? En italien, on l’appelle Topolino; en chinois, Mi Lao Shu; en espagnol, El Ratón Miguelito et dans notre langue, Mickey.
Comment ce personnage a-t-il été créé? Mickey a commencé sa carrière en 1928 dans Steamboat Willie et, depuis lors, il est devenu le plus célèbre des personnages de dessins animés. Bien entendu, d’autres personnages de dessins animés ont acquis une renommée internationale. À titre d’exemple, citons Tom et Jerry, l’ours Yogi et la Panthère rose. Les dessinateurs qui créent ces personnages portent le nom d’animateurs. Pour découvrir leur méthode de travail, Réveillez-vous! a conversé avec l’un d’eux, Bill Kroyer, d’Hollywood, en Californie.
Pourquoi parle-t-on de dessins animés?
C’est parce que le mot “animer” signifie “douer de vie”. Nous contribuons à cette action. Nous pouvons en effet imprimer un mouvement à quelque chose et lui donner vie en apparence. Lorsque je travaillais aux studios Disney, j’ai surtout animé des personnes et des animaux bavards. Mais j’ai aussi fait ‘danser’ des moteurs de voiture pour des messages publicitaires télévisés et j’ai fait chanter des fruits et des légumes dans des films sur la santé. En fait, nous parvenons à imprimer un mouvement à toutes sortes de choses.
Comment explique-t-on le mouvement d’un personnage de dessin animé?
L’illusion créée est due au même procédé qui rend possibles les vues de cinéma. Quand vous regardez un film, ce sont 24 images par seconde qui défilent devant vos yeux. Les récepteurs photosensoriels de votre œil gardent chaque image pendant un court instant, de sorte que toutes les images fusionnent en une seule image continue. Dans la technique de l’animation, nous dessinons chacune de ces 24 images.
Cela représente un grand nombre de dessins!
Oui, car pour une seule minute de film, il en faut 1 440!
Mais à ce rythme, un long métrage comme “Blanche-Neige et les sept nains” exige plus d’un million de dessins différents!
Oui, le chiffre exact avoisine les deux millions.
Pourquoi une telle quantité?
Vous ne voyez jamais la plupart de ces dessins parce qu’ils sont tracés dans les bureaux. Seule une fraction d’entre eux sont employés dans la version définitive du film. Dans un dessin animé, l’histoire n’est pas écrite, elle est dessinée. Une équipe de dessinateurs réalise des centaines d’esquisses qui sont épinglées sur d’immenses tableaux de liège, les storyboards ou tableaux à histoire. Au-dessous de chaque esquisse figurent des annotations relatives à l’action ou au dialogue de chaque scène. Les dessinateurs modifient les traits et réarrangent les esquisses jusqu’à ce que l’histoire soit complète. À ce stade, le storyboard raconte en images tout le scénario du film, sous la forme d’une bande dessinée géante.
Après quoi, vous commencez à donner vie aux personnages?
Non, pas encore. En premier lieu, une autre équipe de dessinateurs trace le décor du film en fonction de l’esthétique recherchée. Parfois, nous voulons que le film se situe dans le cadre de la vieille Europe, comme ce fut le cas pour Pinocchio de Disney. Une autre fois, nous opterons pour un décor plus moderne. C’est pourquoi les stylistes déterminent les personnages, les costumes, l’aspect des bâtiments et les autres éléments qui interviendront dans le film. Puis le réalisateur divise le storyboard en scènes. À chaque scène correspond un décor qui montre où se situe l’action, ainsi que la disposition des différents personnages. Et c’est à ce stade-là que j’interviens.
Quelle est la première chose que vous faites quand vous commencez une scène?
J’étudie la “feuille d’exposition” qui va m’indiquer la durée de la scène et à quels moments les bruits, la musique et les dialogues interviendront.
Vous voulez dire que l’enregistrement de la bande sonore d’un film précède le début du dessin?
Bien sûr; de sorte que je sais par avance quels bruits se produiront à n’importe quel moment du film. Si le personnage dit: “Aie!” dans le 15e dessin d’une scène, je lui dessine une bouche grande ouverte. C’est ainsi qu’on fait parler les personnages.
Quels sont vos instruments? Utilisez-vous un crayon, une plume ou un pinceau?
J’emploie un crayon à mine tendre pour faciliter le gommage. Et je dessine sur un support qu’on appelle papier d’animation. Il porte sur le côté des perforations correspondant à des tenons fixés sur ma planche à dessin, des tenons qui permettent une exacte superposition des dessins successifs. Ma table à dessin présente une autre particularité. Elle comporte en son milieu une découpe recouverte d’un verre dépoli, éclairé par en dessous. Tout en dessinant, je peux superposer plusieurs feuilles de papier et contrôler par transparence la parfaite superposition des dessins. Lorsque je commence à dessiner, j’exécute des croquis de scènes en traçant seulement les contours des personnages. De la sorte, je peux travailler rapidement sans m’attarder au détail et visualiser ainsi le mouvement que je désire obtenir.
Dessinez-vous tous les croquis?
Eh bien, je dois avouer que j’ai rarement tracé de ma main tous les dessins d’une scène. Cela me prendrait trop de temps. D’habitude, l’animateur dessine seulement les phases clés d’une scène. On les appelle les extrêmes. Elles montrent les poses principales du personnage pendant la scène. En glissant ces phases clés entre mes doigts, je suis en mesure de visualiser la décomposition du mouvement. Puis mon assistant exécutera les dessins intermédiaires.
La rapidité avec laquelle le personnage se déplace va dépendre du nombre de dessins intercalés entre les extrêmes. Ainsi, je peux dessiner une tête qui regarde vers la gauche, puis sur un autre dessin la même tête regardant à droite. Si j’intercale dix dessins entre ces deux extrêmes, le personnage orientera lentement sa tête de gauche à droite, comme s’il regardait quelqu’un marcher. Par contre, si j’insère un seul dessin entre les deux extrêmes, mon personnage tournera rapidement sa tête de gauche à droite, comme si une voiture passait à toute vitesse.
Mais comment déterminez-vous le nombre de positions intermédiaires à utiliser?
Cela réclame de l’observation et une certaine expérience. Les animateurs sont toujours en train d’observer le monde autour d’eux et de voir les objets se déplacer. Savez-vous combien il faut de dessins pour imiter un battement de paupières? Vous doutiez-vous que la marche est l’une des choses les plus difficiles à animer? Si vous décomposez la marche, vous verrez qu’il s’agit d’une succession de chutes en avant et de recherche d’équilibre. Par ailleurs, il n’existe pas deux démarches identiques. En outre, il y a une grande différence entre la démarche d’un chien, d’un chat ou celle d’un éléphant.
Quelle étape suit les dessins au crayon?
Je photographie ces dessins et j’obtiens un film noir et blanc d’“épreuves”. Je visionne ce montage à maintes reprises et je recherche les moyens d’améliorer l’action et le minutage. Puis je corrige mes dessins et effectue une autre prise de vues. Je renouvelle l’opération autant de fois qu’elle est nécessaire pour obtenir une scène aussi parfaite que possible. Dans le métier, on dit ceci: “Vos scènes sont fixées sur la pellicule à tout jamais, alors faites qu’elles soient bonnes dès maintenant.” Quand nous parvenons au dernier film d’épreuves au crayon, mon assistant et moi avons épuré nos esquisses pour obtenir de jolis dessins au crayon, nets et détaillés. Mais vous ne les verrez jamais, et c’est dommage.
Pourquoi ne les voit-on jamais?
Parce que ces dessins subissent un traitement que nous appelons Encre et couleur. Chaque dessin est recopié à l’encre sur des feuilles de celluloïd, les cells, puis il est gouaché avec une peinture qui adhère à ce type de support. Tout à l’heure, nous avons dit qu’à chaque scène correspondait un décor. Eh bien, le dessin du décor est, lui aussi, mis en couleurs. Après quoi nous superposons chaque cell sur le décor et nous les ciné-photographions. Grâce à l’utilisation des cells, nous n’avons pas à dessiner et à peindre le décor sur chaque image d’une scène de film. Sur chaque image, seuls les éléments en mouvement sont dessinés et gouachés.
Tous les dessins animés sont-ils faits de la sorte?
Oh non! Il existe plusieurs techniques. À l’Office national du film canadien, des réalisateurs ont produit des films en employant la technique du dessin direct sur pellicule. À Londres, plusieurs parmi les meilleurs studios de cinéma d’animation préfèrent dessiner directement sur cell plutôt que sur papier. De la sorte, les dessins originaux seront photographiés. Et il y a de nombreux films d’animation qui ne comportent pas de dessins.
Pas de dessins?
C’est exact. On appelle cette technique animation par états successifs. Des réalisateurs peuvent placer dans des positions successives des marionnettes, des silhouettes en glaise ou en sable, et les ciné-photographier image par image. Quand le film est ensuite projeté à une vitesse normale, les objets semblent se déplacer. On les croit animés! J’ai travaillé récemment sur un film de Walt Disney dans lequel toute l’animation a été faite par le moyen d’un ordinateur. Nous n’avons tracé aucun dessin. Nous avons décrit les images à l’ordinateur qui a exécuté la fonction dessin.
Quelles perspectives s’offrent au dessin animé?
Il y aura des progrès techniques dans le domaine de l’encrage et de la mise en couleurs assistés par ordinateur. Mais il existera toujours des animateurs qui feront de vrais dessins dans le style de Disney. Seule la main humaine a la dextérité nécessaire pour composer un dessin délicat assorti d’expressions raffinées qui vous font croire que le personnage appartient au réel. En réalité, si je fais correctement mon travail, vous ne voyez jamais un dessin; vous voyez un personnage qui rit et qui pleure et pour lequel vous éprouvez des sentiments. Quand la mère de Bambi meurt dans le film, les spectateurs ne pleurent pas sur un dessin, mais pour un personnage réel.
Vient le moment où tout animateur regarde pour la première fois le film d’épreuves. Il voit alors apparaître sur l’écran un petit personnage qui, encore quelques jours auparavant, n’était que gribouillages. Et quand ce petit personnage ouvre la bouche et se met à parler, je dois reconnaître que son créateur ressent quelque chose. Cela valorise tout le dur travail qui a été fait. Vous avez ‘donné la vie’ avec un crayon!
Pourtant, les questions soulevées dans notre premier article restent entières. Le monde du rêve et du divertissement distille-t-il un bonheur véritable? Existe-t-il un bonheur permanent? Ce bonheur sera-t-il une réalité pour toute l’humanité? Roy Brewer, un technicien des studios de Disney, a appris la réponse à ces questions. Son histoire suit cet article.
[Illustrations, page 4]
Une esquisse et un dessin épuré. L’animateur doit pouvoir dessiner son personnage sous n’importe quel angle ou position.
[Illustrations, page 5]
Les traits d’un personnage réussi s’aplatissent, s’allongent et s’agrandissent.
[Illustration, page 6]
L’animateur fait glisser les dessins entre ses doigts et suit ainsi le mouvement du personnage.
[Illustration, page 7]
L’animateur à sa table à dessin lumineuse.
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Comment j’ai trouvé un bonheur durableRéveillez-vous ! 1984 | 22 mai
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Comment j’ai trouvé un bonheur durable
MA PREMIÈRE rencontre avec Walt Disney remonte à 1954. J’étais en présence de l’homme auquel j’avais rattaché la notion de bonheur depuis mon enfance — celui qui avait porté à l’écran Mickey, Blanche-Neige et Bambi. Et j’étais à présent employé comme réalisateur dans les studios de Burbank, en Californie. Pendant les trente années qui suivirent, j’allais être en contact quotidien avec tout le monde imaginaire des créations de Disney.
La vie dans les studios de Walt Disney était passionnante. Mes yeux s’écarquillaient d’étonnement à la vue des acteurs de cinéma et des décors fantastiques construits pour les besoins des films. Un jour, tout le plateau fut inondé et secoué par un orage terrifiant créé de toutes pièces par six énormes souffleries. Au cœur de cette tempête, l’acteur Kirk Douglas harponnait une énorme pieuvre pour l’empêcher d’envoyer par le fond le sous-marin Nautilus. Peut-être vous souvenez-vous de cette image du film Vingt Mille Lieues sous les mers, adapté du roman de Jules Verne.
Tous les jours le rêve devenait réalité. Mon emploi était plus un passe-temps qu’un travail et, de plus, j’étais payé pour le faire. Les gens, eux aussi, étaient différents. Ils semblaient vraiment heureux dans leur travail. Sur les seize hectares de décors, de bâtiments réservés aux dessins, à la technique et à la direction, il régnait un esprit d’équipe. Des gens souriants étaient ravis de faire partie du monde de Disney. Je pensais alors être heureux, mais il me restait encore à découvrir ce qu’est le bonheur véritable.
Le “royaume féerique” et le bonheur
Dès 1928, Walt Disney a contribué au plaisir de centaines de millions de personnes avec les films de Mickey. C’est en 1937 qu’il a achevé le premier dessin animé de long métrage — Blanche-Neige et les sept nains. Ce film a connu un immense succès et il continue à ressortir tous les sept ans environ, à la plus grande joie des nouvelles générations d’enfants et de parents!
Une autre innovation de Walt Disney fut l’aménagement de parcs d’attraction. Certes, depuis des décennies, des parcs d’attraction existent dans des endroits comme Coney Island aux États-Unis, Blackpool en Angleterre et Tibidabo à Barcelone, en Espagne. Mais l’idée de Disney fut de créer des parcs d’attraction avec un thème clé. En 1955, Disneyland fut ouvert au public en Californie. En 1971, ce fut le tour du Disneyworld et de son “royaume féerique” en Floride. En 1982, est venu s’ajouter l’EPCOT (ville du futur). Depuis 1983, les Japonais disposent eux aussi de leur Disneyland à Tokyo.
Au cours des trois dernières décennies, plus de 335 millions de personnes ont payé pour visiter les parcs d’attraction de Walt Disney et connaître l’enchantement du rêve devenu réalité, qualifié par Disney de ROYAUME FÉERIQUE! Et, comme promis, une fois que vous êtes à l’intérieur du parc, vos problèmes s’évanouissent et le bonheur prend le dessus.
Un royaume peut-il offrir un bonheur plus grand?
Tout le monde aspire au bonheur. Certains producteurs de films tentent de l’offrir à ceux qui souhaitent se le procurer. Le bonheur coûte cher à fabriquer, mais il rapporte gros. S’agit-il pour autant du vrai bonheur, du bonheur durable?
Quand une personne sort d’un cinéma, éteint son téléviseur ou quitte un parc d’attraction, le rêve s’effondre et elle est à nouveau aux prises avec les dures réalités de la vie. Ces quelques heures de distraction ne sont plus qu’un souvenir heureux. Dès le retour au réel, les difficultés prolifèrent — elles sont liées à l’économie, à la criminalité, à la maladie et, bien sûr, à la mort. Ainsi, les distractions ne constituent pas le bonheur durable, mais seulement un intermède.
Souvent je me suis dit qu’il serait agréable d’être invité dans un pays affranchi de tout souci, où chaque journée apporterait son cortège d’événements heureux et non de désagréments — un pays où ni la vieillesse ni la mort ne nous atteindraient et où nous vivrions ‘heureux à toujours’. Dans une telle éventualité, combien de personnes, à votre avis, seraient désireuses de faire des sacrifices pour entrer dans ce royaume? Vous-même, y seriez-vous disposé?
À vrai dire, des millions de personnes ont manifesté le désir de vivre dans un tel lieu. Bien qu’il soit encore au stade de projet, sa construction est garantie. En outre, selon les prophéties bibliques, il reste peu de temps pour bénéficier de cette offre. Il ne s’agit pas d’un “royaume féerique”, mais de la terre qui sera transformée par le Royaume de Dieu. Selon la promesse divine, le bonheur véritable existera pour toujours sous l’administration de ce Royaume. — Révélation 21:3, 4; Tite 1:2.
Bientôt, la terre entière retrouvera l’aspect du paradis. La vigueur et la vitalité seront renouvelées. Les animaux n’inspireront plus la crainte et ne seront plus effrayés. Seuls le bonheur et un sentiment d’utilité procureront à tous la joie et viendront ponctuer le rythme du temps. Cela vous semble-t-il un rêve? C’était aussi ce que je croyais.
Un nouveau regard porté sur la vie
Autrefois, j’étais membre d’une Église protestante de Grand Island, au Nebraska. Aussi, quand, en 1970, j’ai commencé à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah, l’idée de vivre éternellement sur la terre fut nouvelle pour moi. Au fur et à mesure que je progressais dans mon étude, je découvrais que Dieu fixait des principes de conduite à ceux qui recherchaient le réconfort dans son culte. J’ai donc commencé à opérer des changements dans ma vie. Le pilotage d’un avion, la promotion de concerts de musique, le tennis et bien d’autres divertissements auxquels j’avais consacré beaucoup de temps nous ont paru de moindre intérêt à moi et à ma famille, quand nous avons mesuré l’importance du dessein de Dieu relatif à la terre et à l’humanité.
La Bible me fit connaître les domaines dans lesquels mon ancienne religion avait négligé de m’enseigner la vérité relative aux desseins de Dieu et à la signification de son Royaume. J’appris ainsi qu’il n’y a pas d’enfer, que l’âme n’est pas immortelle et qu’elle ne quitte pas le corps à la mort. Dieu n’est pas Jésus, mais Jéhovah, le Créateur Tout-Puissant. Jésus est le Fils de Dieu et non Dieu le Fils. — Ézéchiel 18:4, 20; I Jean 4:15; Psaume 83:18.
Je me suis aussi rendu compte que Jésus n’a jamais pris part aux affaires politiques. Il savait que le dessein de Dieu était de supprimer les gouvernements humains, afin d’ouvrir la voie au Paradis dans lequel les morts ressusciteraient. Dans ce cas, comment pouvais-je accorder mon soutien aux hommes politiques qui s’efforcent de proroger ce système de choses décadent où sévissent la grande criminalité, les maladies, les faillites économiques et la mort inéluctable, alors que s’offrait à moi une disposition pleine d’amour qui contient la promesse de la vie éternelle? J’ai donc commencé à dire partout à la ronde que le gouvernement divin était sur le point de satisfaire les désirs de toute chose vivante. — Jean 18:36; Daniel 2:44; Jean 5:28, 29.
La plupart des hommes croient que le pays de l’Utopie existe dans un monde spirituel où l’on se retrouve après la mort. La Bible ne dit pas une pareille chose. La terre est en réalité le lieu où Adam et Ève auraient pu vivre éternellement s’ils avaient choisi d’obéir à Dieu. En raison de leur rébellion, Dieu fut dans l’obligation d’exécuter son action judiciaire. L’imperfection provoqua le développement provisoire de la méchanceté qui atteint des sommets, mais qui sera retranchée de façon soudaine. Si la méchanceté parvient aujourd’hui à son comble, sa suppression, dont il est souvent question dans la Bible, ne saurait tarder. — Luc 21:29-36.
Mon attitude parut insolite à ceux pour qui j’étais un passionné du sport, un ‘branché’ qui jouait du trombone et aimait parler politique. Un confident me fit part des moqueries dont j’étais l’objet parce que j’essayais d’adopter une nouvelle personnalité et de bonnes habitudes. Cependant, en ma présence, on me témoignait du respect, chose que je n’avais pas notée auparavant. Dans mon entourage, certains trébuchaient en paroles pour remplacer un juron par des propos plus raffinés. Ils ne désiraient pas m’offenser. La Parole de Dieu commençait à faire sentir son effet.
Le vrai bonheur existe
Voilà douze ans que je suis un Témoin de Jéhovah voué et baptisé. Ma femme et mes trois enfants sont aussi des serviteurs de Dieu. Nous avons découvert un bonheur durable qui, à nos yeux, semblait impossible dans cette ère du tohu-bohu qu’on appelle civilisation. Notre vie a un but. Nos besoins spirituels sont comblés et nous éprouvons une profonde gratitude pour les nombreux bienfaits que nous avons connus au sein de la véritable organisation de Dieu.
Quelle joie de savoir qu’il existe, non pas un ‘Royaume féerique’ éphémère, mais un Royaume où s’exercera la justice, un gouvernement qui dominera la terre! Quelle émotion de songer au bonheur éternel que nous connaîtrons sous le plus heureux des royaumes! — Matthieu 6:9, 10; Révélation 21:3, 4.
Certes, des films et des centres de loisirs contribuent à chasser de notre esprit nos problèmes et nos soucis quotidiens. Mais comme j’ai pu le constater, l’effet est de courte durée. Aussi, pourquoi ne pas chercher à savoir, comme je l’ai fait, comment vous pouvez prendre part au soulagement durable de la méchanceté et du chagrin?
[Entrefilet, page 9]
Diverses formes de distractions ne procurent qu’un bonheur éphémère.
[Illustration, page 10]
Le bonheur durable existera dans le Paradis, le nouvel ordre de choses de Dieu.
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La Bible — Un guide inestimableRéveillez-vous ! 1984 | 22 mai
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La Bible — Un guide inestimable
La Bible “inspirée de Dieu” est un guide inestimable dans notre vie (II Timothée 3:16, 17). Ce livre nous fait part des exigences et des desseins divins. Mais il s’avère inestimable dans un autre domaine, en ce sens que nous pouvons compter sur son exactitude. The Atlanta Journal and Constitution a rapporté récemment les travaux de l’archéologue israélien Yigal Shiloh, qui s’est livré à des fouilles dans les ruines de “la cité antique de Jérusalem, celle de David et de Salomon, d’Ésaïe et de Jérémie”. On lisait dans ce rapport: “L’équipe de Shiloh, qui est composée de 150 volontaires et de 30 professionnels, utilise toutes sortes d’outils, depuis les pics et les pelleteuses jusqu’au matériel électronique le plus sophistiqué”, pendant les fouilles archéologiques. “Et au cours de ces recherches (...), la Bible s’avère être un instrument inestimable.”
Dans quel domaine? Le document précise: “Par exemple, dans le livre de Jérémie (36:10), on lit: ‘Et Baruch lut dans le livre les paroles de Jérémie, dans la maison de l’Éternel, dans la chambre de Guémariah, fils de Schaphan, le secrétaire.’”
Quelle découverte faite par Shiloh et son équipe vient à l’évidence confirmer ce détail? Un sceau d’argile employé comme cachet sur les papyrus, sceau portant le nom de “Guémariah, fils de Schaphan, le secrétaire”, et datant de l’époque de Jérémie.
Le document poursuit en disant: “Même de petits objets peuvent faire la lumière sur la Bible. Ainsi, Shiloh a découvert plusieurs idoles de la fertilité sous la forme de petites statuettes de femmes à la poitrine ample, des figurines datant de l’époque des prophètes hébreux, ce qui signifie que malgré les protestations des prophètes le culte idolâtrique ne fut pas abandonné facilement par le peuple.” Le récit biblique confirme ce fait. Par exemple, on lit en Jérémie 7:17, 18: “Ne vois-tu pas ce qu’ils font dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem? Les fils ramassent du bois, et les pères allument le feu, et les épouses pétrissent de la pâte pour faire des gâteaux sacrificiels à la ‘reine des cieux’; et l’on verse des libations à d’autres dieux, afin de m’irriter.”
Selon de nombreux spécialistes, la “reine des cieux” n’est autre qu’Ishtar, la déesse babylonienne de la fertilité. D’autres voient en elle l’Aschtoreth des Cananéens. (Pour d’autres précisions, reportez-vous au livre Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, angl., pages 1363, 1364 et 810, 811.)
Bien sûr, ce n’est pas la première fois que les découvertes archéologiques confirment la Bible. En de nombreuses occasions des archéologues se sont servis de la Bible pour localiser leurs recherches. À ce sujet, Yohanan Aharoni, aujourd’hui disparu, a écrit (dans son livre The Land of the Bible): “Pour la période des Israélites, la Bible est toujours la principale source de géographie historique de la Palestine. Ses narrations et ses descriptions font apparaître l’environnement géographique et les événements historiques qui se sont déroulés. Elle contient des références relatives à 475 noms de lieux. Dans de nombreux cas, le contexte dans lequel apparaissent ces noms fournit des détails pertinents sur la nature, l’emplacement et l’histoire du site.” Aussi la Bible apparaît-elle sans l’ombre d’un doute comme un guide inestimable, même pour celui qui fait aujourd’hui des fouilles sur la terre d’Israël.
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