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La guérison par la foi est-elle biblique ?La Tour de Garde 1955 | 1er avril
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qu’ils fussent réellement morts, notez que Lazare était dans la tombe depuis quatre jours.
Non seulement Jésus accomplit une œuvre de guérison, mais il donna pouvoir à d’autres de le faire, en leur disant : “ Allez, prêchez, et dites : Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. ” (Mat. 10:7, 8). Veuillez noter en passant que Jésus mettait en avant la prédication du Royaume. Cela était en accord avec les commandements répétés qu’il donnait à ceux qu’il guérissait de ne pas parler à d’autres de leur guérison.
Notez encore la façon dont Luc insiste sur le fait que c’était par la puissance de Dieu que Paul accomplissait des guérisons : “ Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient. ” (Actes 19:11, 12). Oui, nous ne pouvons nous y soustraire, nous devons reconnaître que les serviteurs de Dieu pratiquaient des guérisons divines.
AUCUN ARGUMENT EN FAVEUR DE LA GUÉRISON PAR LA FOI AUJOURD’HUI !
Tous ces faits ne plaident-ils pas en faveur de la guérison par la foi aujourd’hui ? Nullement ! Et pourquoi ? demanderez-vous. Pour deux raisons principales. La première, c’est que le chrétien marche par la foi et non par la vue (II Cor. 5:7). Dieu ne lui a pas fait la promesse qu’il donna aux Israélites, à savoir que s’ils obéissaient à ses commandements, “ Jéhovah éloignera de toi toute maladie ”. — Deut. 7:15, Cr 1905.
En second lieu, les miracles, y compris les guérisons, avaient pour but d’établir l’authenticité des messagers de Dieu. Moïse accomplit des miracles et “ ils crurent ”. Cela fut vrai aussi en ce qui concerne Jésus-Christ. Il dit : “ Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez à ces œuvres. ” (Jean 10:37, 38). Notez aussi que Jésus ne limita pas ses œuvres miraculeuses à la guérison, mais qu’il accomplit de nombreux autres miracles. Il ressuscita les morts, nourrit des milliers de personnes avec quelques pains et quelques poissons, changea l’eau en vin, apaisa la mer en furie, lut les pensées des gens, prononça de nombreuses prophéties qui se sont accomplies ou sont en voie d’accomplissement. Tout cela confirme qu’il était vraiment le Fils de Dieu, car ce n’est pas de lui-même qu’il aurait pu faire ces choses.
Les raisons mêmes qui sont en faveur de la guérison divine dans le passé plaident contre sa pratique aujourd’hui. L’authenticité du christianisme ayant été fermement établie par l’accomplissement de tant de miracles, d’autres miracles ne sont plus nécessaires. Le pouvoir de les accomplir cessa donc quand les apôtres et ceux à qui Jésus avait conféré ce pouvoir moururent. Prédisant la disparition des dons de l’esprit, l’apôtre Paul écrivit : “ (L’amour) ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. ” Ils étaient nécessaires aussi longtemps que l’assemblée chrétienne était dans son enfance, mais dès qu’elle eut atteint la maturité, elle pouvait très bien se dispenser de “ ce qui était de l’enfant ”. — I Cor. 13:8, 11.
D’accord avec ce point de vue, il est de fait que ces miracles n’étaient pas accomplis au profit de ceux qui possédaient ces pouvoirs. Ainsi, lorsque le Christ eut faim, après les quarante jours de jeûne, il se refusa à changer des pierres en pain pour apaiser sa faim. Pourquoi ? Parce qu’il aurait fait un mauvais emploi de son don. De même, nous voyons qu’au cours d’un voyage, se sentant fatigué, il se reposa pendant que ses disciples allaient au village pour se procurer de quoi manger. Il avait le pouvoir de nourrir miraculeusement des milliers de personnes, pourquoi n’épargna-t-il pas cette peine à ses disciples en leur fournissant des aliments de cette manière ? Parce que c’eût été faire un mauvais usage de son pouvoir. Et, à vrai dire, pourquoi se reposer ? Puisqu’il était capable de donner des forces aux autres, pourquoi n’y pourvut-il pas pour lui-même d’une manière surnaturelle ? Parce que Dieu ne lui avait pas accordé ces dons pour son bien-être et pour sa commodité.
Ce même principe fut suivi par ses apôtres et ses disciples. Il semble que Paul souffrait d’une mauvaise vue. Une fois, son collaborateur Épaphrodite fut malade et près de mourir, et une autre fois, Paul fut obligé de laisser Trophime parce qu’il était malade. Et ne lisons-nous pas de Timothée qu’il avait des troubles à l’estomac ainsi que de “ fréquentes indispositions ” ? Pourquoi tous ces cas de maladie si la guérison divine devait être employée au profit des chrétiens ? Et si faire appel aux soins d’un médecin eût indiqué un manque de foi, Paul aurait-il emmené Luc avec lui et aurait-il parlé affectueusement de lui comme du “ médecin bien-aimé ” ? (I Tim. 5:23 ; Col. 4:14 ; Phil. 2:25, 27 ; II Tim. 4:20.) Il est clair que les miracles avaient pour but de convaincre les incroyants, et non de procurer des avantages aux chrétiens voués à Dieu.
Puisqu’aucun dessein particulier ne doit être servi, pourquoi, aujourd’hui, devrions-nous nous attendre à des miracles ? La maladie est une question de cause et effet reposant sur des lois établies par Dieu. Il serait insensé de faire fi de ces lois, de les ignorer ou de les oublier et d’espérer ensuite que Dieu accomplira un miracle en notre faveur. De plus, on nous dit que “ le temps de la malchance leur arrive à tous ”.
Est-ce mal de prier Dieu au sujet de nos maladies ? Non, mais nous ne pouvons pas prier pour qu’il nous guérisse. Nous pouvons prier pour obtenir la force de supporter la maladie, pour obtenir aussi la sagesse afin de combattre notre maladie de la meilleure façon possible. De même que nous prions pour notre pain quotidien sans nous attendre que Dieu nous le fournisse miraculeusement.
Nous ne devrions pas non plus commettre l’erreur de blâmer le Diable personnellement à cause d’une maladie ou d’un accident, comme si nous étions un autre Job. Son cas était spécial, destiné à créer un récit ayant trait à la question de la suprématie. Notez que, non seulement Job recouvra la santé, mais sa famille perdue fut remplacée et il reçut deux fois plus de richesses matérielles qu’il n’en possédait auparavant.
COMMENT EXPLIQUER LES GUÉRISONS “ PAR LA FOI ” ?
Puisque nous ne pouvons attribuer ces guérisons modernes “ par la foi ” au pouvoir de Dieu, comment pouvons-nous les expliquer ? En premier lieu, notons que, dans les dernières années, on a appris beaucoup au sujet de l’interdépendance de l’esprit et du corps, et certaines sommités soutiennent qu’un tiers environ de toutes les maladies sont causées par l’esprit, un tiers par le corps et le reste par une combinaison des deux. Dans la mesure où une maladie est causée par des facteurs d’ordre mental ou émotif, il est possible de réagir aisément contre elle grâce à la “ guérison par la foi ”. En outre, il est bien reconnu que l’esprit a une grande influence sur le corps, comme l’indique la Bible : “ Un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit abattu dessèche les os. ” — Prov. 17:22.
Mais que dire de ces guérisons qu’on ne peut expliquer de cette façon ? Le fait même que Dieu “ n’est pas injuste ” devrait exclure l’idée que c’est lui qui les a accomplies, car nous voyons de nombreuses personnes méchantes jouir d’une bonne santé et bon nombre de chrétiens sincères avoir une santé précaire. C’est pourquoi nous devons nous tourner d’un autre côté pour trouver une explication. Où la trouver ?
On nous dit que “ Satan lui-même se déguise en ange de lumière ”. Et aussi que ses agents accompliraient des signes et des miracles, “ au point de séduire, s’il était possible, même les élus ”. Donc, si la guérison ne peut être attribuée aux facteurs physiques et si Dieu n’agit pas de cette manière, la seule explication se trouve dans la puissance des démons. Les Écritures indiquent clairement que les démons ont un pouvoir surnaturel. — II Cor. 11:14 ; Mat. 24:24 ; Ex. 7:10-12.
Cela ne devrait pas nous surprendre, car non seulement les sectes de la chrétienté, dont les doctrines se contredisent, prétendent opérer des guérisons, mais c’est un fait bien connu que les fakirs, les sorciers et les chamans des pays païens sont capables d’accomplir des guérisons, parfois dans des cas où la médecine moderne s’avère impuissante.
D’autre part, ce qui rend suspects ceux qui opèrent des “ guérisons par la foi ”, c’est le fait qu’ils insistent sur les contributions, ce sont les méthodes sensationnelles employées pour rendre la publicité attrayante et les cas innombrables d’échecs, tout cela contrastant violemment avec le programme de guérison divine exécuté par Jésus et ses premiers disciples.
LE PROGRAMME DE GUÉRISON DIVINE SPIRITUELLE
La guérison des infirmités n’est pas la chose de première importance dans la vie d’un chrétien bien équilibré. La Parole de Dieu nous parle d’un programme de guérison spirituelle qui surpasse de loin en importance tout programme de guérison physique. Aux jours de Jésus, ceux qui furent guéris physiquement seulement n’en retirèrent que peu de profit, juste pour quelques brèves années. Mais ceux qui furent guéris spirituellement par le moyen de la foi, de la connaissance et de leur dévouement à Dieu pour faire sa volonté, obtinrent la promesse suivante : “ La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. ” — Jean 6:40.
Oui, aujourd’hui un programme de guérison divine spirituelle est en voie de réalisation. Comme résultat de la prédication de la bonne nouvelle du royaume de Jéhovah, des centaines de milliers de personnes obtiennent la guérison spirituelle qui surpasse de loin la félicité d’un quelconque bien-être physique. Le fait de connaître Jéhovah, ses desseins, la raison pour laquelle il a permis le mal, de se rendre compte que le Christ mourut pour nos péchés, l’espérance des bienfaits d’un monde nouveau si proche, apportent la paix de l’esprit, la consolation et la joie du cœur. Cela incite les hommes à se vouer à Jéhovah, à entrer dans la société du Monde Nouveau dont tous les membres sont pareillement voués à Jéhovah, à obéir aux deux grands commandements d’aimer Jéhovah de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et son prochain comme soi-même.
Ce programme de guérison spirituelle fut prédit il y a longtemps : “ Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. ” “ Et l’habitant ne dira pas : Je suis malade ; l’iniquité du peuple qui demeure là sera pardonnée. ” “ Voici, je lui donnerai la guérison et la santé, je les guérirai, et je leur ouvrirai une source abondante de paix et de fidélité. ” — És. 35:5, 6 ; 33:24, Da ; Jér. 33:6.
Les promesses susmentionnées se bornent au programme de guérison spirituelle qui se réalise maintenant, mais elles donnent l’assurance d’une guérison littérale, mentale et physique, dans un proche avenir, dans le monde nouveau où la justice habitera. De ce monde nouveau il est écrit : “ Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur. ” — Apoc. 21:4.
Ce que Jéhovah décide, il l’accomplira, c’est pourquoi son dessein originel de remplir la terre d’une race parfaite de créatures humaines bien portantes, heureuses, demeurant dans la paix et l’unité et l’adorant lui seul, se réalisera. Jusqu’à ce moment-là, les chrétiens se contenteront de la guérison spirituelle et de la guérison physique qu’ils pourront obtenir en se maîtrisant, en utilisant des remèdes conformes aux Écritures et en ayant un esprit sain. En même temps, ils feront tout ce qu’ils pourront pour attirer l’attention d’autrui sur le programme de guérison divine spirituelle avec l’espérance de ses bienfaits dans le monde nouveau.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1955 | 1er avril
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Questions de lecteurs
• Un enfant mort-né ou qui meurt peu après sa naissance ressuscitera-t-il si ses parents sont de fidèles témoins de Jéhovah ? — H. C., États-Unis.
Ce que Jéhovah ressuscite ou implante dans un corps est le modèle de vie ou la personnalité que cette personne avait avant sa mort. Bien qu’un enfant mort quelques heures, quelques jours ou même un an après sa naissance n’ait pu développer ni un modèle de vie ni une mémoire intelligente, il a cependant hérité de ses ancêtres certaines qualités mentales et certains traits particuliers qui, s’il avait eu le temps de les développer, auraient fait de lui une personnalité distincte révélant son affinité avec la famille. Le Dr Milton J. E. Senn, professeur de pédiatrie et de psychiatrie au Centre d’Études de l’Université de Yale, dit en mars 1949 : “ Il semble que les débuts de l’organisme de chaque individu, tant psychologiques que physiologiques, commencent avec la conception... L’enfant naît avec des qualités physiques et mentales (des modèles) bien marquées qui influenceront sa conduite pendant sa croissance. ”
Jéhovah Dieu et Jésus-Christ remarquent les penchants se trouvant à l’état latent chez l’enfant et sont capables de les reproduire lors de la résurrection, de sorte que l’enfant qui retrouvera sa mère sera réellement son enfant. Tandis que ses traits particuliers et ses penchants se développeront pendant sa croissance, sous l’administration du Royaume et sur la nouvelle terre, la mère sera de plus en plus consciente de ces faits. Ce sont eux, et non pas une ressemblance corporelle prononcée, qui lui révéleront qu’il s’agit réellement de son enfant. Dans le cas d’un enfant mort-né, il a hérité lors de sa conception des qualités physiques et mentales qui lui sont restées pendant son développement dans le sein de sa mère, mais il n’a jamais vécu en tant que personne, or la résurrection est destinée à ceux qui ont vécu.
Les enfants sanctifiés par des parents (père ou mère) croyants auront certainement part à la résurrection en tant qu’enfants “ saints ”, même s’ils moururent en bas âge.
• Voici ce que dit la Bible au sujet des jeunes veuves : “ Lorsque la volupté les détache de Christ, elles veulent se marier, et se rendent coupables en ce qu’elles violent leur premier engagement. ” Cela veut-il dire que les jeunes veuves qui se marient sont infidèles ? — B. S., États-Unis.
Une telle conclusion n’est pas juste car, l’apôtre Paul dit deux versets après 1Ti 5:14 : “ Je veux donc que les jeunes veuves se remarient. ” (Jé). Pour en saisir le sens, il est nécessaire de connaître le contexte, c’est pourquoi nous lisons I Timothée 5:3-14 :
“ Honore les veuves qui sont véritablement veuves. Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu’ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs parents ce qu’ils ont reçu d’eux ; car cela est agréable à Dieu. Celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée dans l’isolement, met son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières. Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. Déclare-leur ces choses, afin qu’elles soient irréprochables. Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. ”
“ Qu’une veuve, pour être inscrite sur le rôle, n’ait pas moins de soixante ans, qu’elle ait été femme d’un seul mari, qu’elle soit recommandable par de bonnes œuvres, ayant élevé des enfants, exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les malheureux, pratiqué toute espèce de bonne œuvre. ”
“ Mais refuse les jeunes veuves ; car, lorsque la volupté les détache de Christ, elles veulent se marier, et se rendent coupables en ce qu’elles violent leur premier engagement. Après cela, étant oisives, elles apprennent à aller de maison en maison ; et non seulement elles sont oisives, mais encore causeuses et intrigantes, disant ce qu’il ne faut pas dire. Je veux donc que les jeunes se
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