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Un problème de plus en plus aigu — l’alcoolismeRéveillez-vous ! 1980 | 8 juin
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Un problème de plus en plus aigu — l’alcoolisme
Les boissons alcooliques contribuent au plaisir d’un repas et amènent une sensation de bien-être. L’abus d’alcool a par contre un effet radicalement opposé sur de plus en plus de gens dans le monde entier: il les rend alcooliques. Quelle est la dimension réelle de ce problème?
En Italie, le ministère de la Santé a déclaré que l’évolution de l’alcoolisme dans ce pays échappait à tout contrôle. En France, un rapport public révèle qu’entre 23 heures et 6 heures du matin, sur les routes, au moins un conducteur sur dix est en état d’ébriété. De plus, la moitié des lits d’hôpitaux sont occupés par des alcooliques. Ce fléau constitue une véritable “maladie nationale”.
En Union soviétique, l’alcoolisme est à l’origine de 90 pour cent de tous les délits mineurs et de 60 pour cent des meurtres.
Aux États-Unis, le nombre d’alcooliques aurait dépassé les 10 millions. Beaucoup d’entre eux sont des anciens combattants.
Dans quantité de pays, l’alcoolisme est à l’origine d’à peu près 20 pour cent des cas d’enfants martyrs, 75 pour cent des homicides, 20 pour cent des noyades, 50 pour cent des accidents du travail, 30 pour cent des suicides, 40 pour cent des séparations et des divorces, et 20 pour cent des hospitalisations psychiatriques. L’alcoolisme constitue de toute évidence un danger pour des millions de gens, non seulement pour les alcooliques proprement dits, mais aussi pour leur entourage.
Une consommation accrue
La consommation d’alcool par habitant s’accroît à un rythme alarmant. L’Organisation mondiale de la Santé révèle que dans beaucoup de pays, le nombre de gens touchés par l’alcoolisme dépasse celui de tous les toxicomanes réunis.
L’Italien consomme en moyenne chaque jour deux fois plus d’alcool qu’il y a 20 ans. L’Australien boit 2,8 fois plus qu’il y a 30 ans. Quant au problème des accidents du travail liés à l’alcoolisme, le président des syndicats australiens a déclaré que la dipsomanie de ses concitoyens était en passe de devenir un cauchemar pour l’ensemble du pays.
Certaines nations montrent un accroissement de l’alcoolisme particulièrement spectaculaire chez les femmes. C’est ainsi qu’en Allemagne de l’Ouest, il y a 10 ans, la proportion des femmes alcooliques par rapport aux hommes était d’une pour dix, alors qu’elle est aujourd’hui d’une pour trois, comme en Grande-Bretagne. Quant à la Française, bien qu’elle ait la réputation de prendre surtout de l’eau, l’alcool représente en réalité un cinquième de tout ce qu’elle boit dans une journée.
Dans quelle mesure ce fléau exerce-t-il ses ravages sur la jeunesse? Dans un pays occidental où la vente d’alcool est réglementée, on a interrogé quelque 1 400 jeunes qui n’avaient pas l’âge requis pour en acheter. Dix-neuf pour cent d’entre eux s’en procuraient néanmoins dans les débits de boissons. Dans un autre groupe de 2 741 adolescents qui appartenaient à 30 établissements scolaires, on découvrit que 9 pour cent d’entre eux, âgés de 12 à 17 ans, affirmaient être “complètement ivres” plus d’une fois par mois et que 2 pour cent étaient régulièrement ivres morts.
La genèse du problème
Il se peut qu’au départ la personne soit consciente que le vin, comme le dit la Bible, rend le cœur joyeux (Ps. 104:15). À mesure que les années passent et que son organisme semble mieux tolérer l’alcool, elle boira davantage et prendra des alcools plus forts. Comme elle aura l’impression de mieux les supporter qu’avant, elle risque de se sentir plus sûre d’elle.
Plus tard, elle dépendra de plus en plus de l’alcool. Ce sera son euphorisant. Elle en prendra pour échapper à l’ennui, pour noyer ses chagrins, et augmentera peu à peu sa dose pour obtenir l’euphorie ou la relaxation désirées.
À ce stade, disent certains spécialistes, le buveur est tombé dans la dépendance psychologique. Peut-être sera-t-il quelque peu agressif si l’on aborde la question de l’alcoolisme devant lui, mais, la plupart du temps, il ne se montrera pas disposé à admettre qu’il est en train de devenir alcoolique. Peut-être n’est-il à proprement parler jamais ivre. Il n’empêche qu’il peut très bien avoir quand même un problème d’alcoolisme.
Si le buveur se rend compte de son état, sa guérison sera plus facile. Sinon, il va tomber dans la dépendance physiologique, c’est-à-dire qu’il éprouvera le besoin de boire pour éviter les symptômes de manque.
Pour parler net, il y a alcoolisme à chaque fois qu’il y a dépendance à l’égard de la boisson ou bien satisfaction excessive du besoin de boire.
Naturellement, tous ceux qui boivent de l’alcool ne sont pas alcooliques. Il est bien cependant de comprendre ce qui se passe dans l’organisme de quelqu’un qui s’adonne à des excès de boisson. C’est ce que montrera l’article suivant. Les notions qu’il évoque peuvent constituer une protection pour vous. Si l’alcoolisme est votre problème, le contenu de l’article vous permettra de mieux comprendre votre état et de mieux en discerner les remèdes.
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Les effets de l’alcool sur l’organismeRéveillez-vous ! 1980 | 8 juin
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Les effets de l’alcool sur l’organisme
POUR comprendre les effets de l’alcool sur l’organisme, il faut connaître le fonctionnement des cellules et des organes du corps. Ceux-ci, en effet, ne fonctionnent pas en permanence à plein rendement. Ils ont des réserves qu’ils ne sollicitent que pour parer à des situations extrêmes. C’est ce qui explique pourquoi, avec un seul rein, on peut continuer de vivre normalement. Il se passe la même chose si l’on ampute le foie de 90 pour cent de sa masse ou si l’on prélève une partie du cerveau.
Sans que vous en soyez conscient, votre organisme devra peut-être solliciter ces réserves à la suite d’un abus d’alcool. Il serait bien que vous sachiez alors ce qui se passe.
Dans un tel cas, la cellule s’hypertrophie; mais, si elle est sollicitée trop longtemps, elle finit par éclater et meurt. Par contre, si la sollicitation n’est que temporaire, la cellule retrouve peu à peu une taille et un fonctionnement normaux. Dans le cas du buveur, c’est seulement lorsqu’il aura épuisé ses réserves, quand trop de cellules auront été lésées et détruites, qu’il sera bien obligé d’admettre qu’il est malade et qu’il a abusé trop longtemps de ses forces.
Beaucoup de grands buveurs ne souffrent pas de troubles de santé spectaculaires. Les maladies qu’ils contractent sont liées à l’alcoolisme, mais ce rapport, ils ne le discernent pas. Il se peut que leur mort s’explique par quelque cause naturelle, mais elle survient souvent dix ans pus tôt que chez la moyenne des gens de la même tranche d’âge.
Buvez-vous de l’alcool? En quelle quantité? Quel est le seuil à partir duquel on se cause du tort?
Le seuil critique
La question de la quantité d’alcool que le corps peut assimiler est complexe, car le chiffre varie d’une personne à une autre. Telle quantité sera tolérée par l’un et constituera un excès pour l’autre. Il en est même qui ne supportent pas du tout l’alcool.
Les spécialistes ne se sont pas mis d’accord quant à la quantité quotidienne d’alcool à partir de laquelle on peut parler de risque. La majorité d’entre eux admettent cependant que l’organisme d’un adulte en bonne santé ne peut brûler que 30 cc d’alcool (un petit verre) par heure, soit 60 cc d’apéritif, 120 cc de vin ou 240 à 300 cc de bière. D’autres experts pensent que ces quantités correspondent plus exactement à deux verres. Naturellement, tout le monde n’est pas en bonne santé, ce qui modifie considérablement le tableau.
Si quelqu’un consomme plus d’alcool que son corps ne peut en brûler, la teneur de son sang en alcool va s’élever. Il se sentira tout d’abord détendu, puis l’augmentation de l’alcoolémie va perturber son jugement et l’empêcher de se contrôler. Ensuite, il éprouvera de troubles de coordination musculaire, puis des problèmes de plus en plus graves.
Quand des adolescents veulent imiter les adultes, les conséquences peuvent en être dramatiques, précisément parce qu’ils ne sont pas encore adultes et qu’ils ressentent plus vite et plus violemment l’effet sédatif de l’alcool. Comme en outre ils ne sont pas mûrs sur le plan psychologique, ils donnent rapidement des signes d’ébriété et risquent de céder facilement à leurs pulsions sexuelles.
Peut-on affirmer pour autant qu’un adulte s’en tirera mieux s’il ne boit qu’épisodiquement et s’en tient à la dose que son corps peut assimiler en une heure? Eh bien non! Il y a en effet une limite à ce que l’organisme peut absorber quotidiennement. Quelle est-elle?
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ainsi que diverses revues médicales ont publié quantité de chiffres à ce sujet. Un rapport de l’OMS a déclaré que 120 grammes d’alcool, soit 12 verres de taille normale, représentaient une consommation quotidienne excessive. Deux ans plus tard, un autre rapport du même organisme disait que le seuil critique était déjà atteint à 6 verres. Une étude menée en France a d’ailleurs montré que les femmes qui prenaient un seul verre de vin par jour, soit dix grammes d’alcool, sont plus susceptibles de contracter la cirrhose du foie que celles qui ne boivent pas. Quant aux hommes, les effets secondaires apparaissent à partir de deux verres par jour.
Pourquoi lit-on des chiffres aussi différents? D’abord, par le fait que l’enquête portait sur des groupes de gens très divers. Or, nous ne sommes pas tous faits dans le même moule, et tout le monde ne supporte pas les mêmes doses d’alcool. Il serait stupide de boire telle quantité par jour simplement parce que c’est “ce que les gens tolèrent en général”.
N’oubliez pas que c’est votre santé qui est en jeu. Si votre organisme est soumis régulièrement à des excès, vos réserves vont s’épuiser, ce qui signifie que vous allez rencontrer des problèmes.
La Bible condamne sans ambages l’ivrognerie (Éph. 5:18; Gal. 5:21). Non seulement l’ivrogne cause du tort à sa santé et met sa vie en danger, mais il devient également un danger pour les autres. Par ailleurs, la Bible ajoute: “Ne sois pas avec les lampeurs de vin.” (Prov. 23:20, Chouraqui). On comprend mieux la sagesse de ce conseil lorsqu’on connaît les effets néfastes de l’abus d’alcool sur l’organisme.
Des effets qu’il vous faut connaître
Lorsqu’on absorbe régulièrement trop d’alcool, divers organes sont lésés, et les troubles fonctionnels s’additionnent.
LE FOIE: Cet organe joue un rôle essentiel dans la purification de l’organisme, en éliminant les produits toxiques que nous absorbons avec l’air, l’eau, les aliments et les médicaments. L’excès d’alcool inhibe cette fonction vitale et empoisonne davantage l’organisme, si bien que le foie a plus de peine à former les globules rouges et à intervenir dans la coagulation et les mécanismes de défense contre les microbes. Les lésions hépatiques vont entraîner de l’asthénie, des troubles circulatoires, un déséquilibre hormonal, de l’impuissance et de l’ictère, pour ne citer que ces complications.
Normalement, le foie est un organe mou, mais, chez les buveurs, il grossit et durcit. Si l’on arrête de boire, le foie revient à une taille normale. Mais si l’abus d’alcool a déjà détruit une bonne partie des cellules hépatiques, la cirrhose sera irréversible.
L’ŒSOPHAGE: Lorsque le foie est lésé, la pression interne des veines du tractus digestif augmente, et celles qui se trouvent à l’endroit où l’œsophage pénètre dans l’estomac se dilatent, tandis que leurs parois s’amincissent, de sorte qu’elles présentent un risque élevé d’hémorragie.
L’ESTOMAC: Si des quantités modérées d’alcool stimulent la sécrétion de suc gastrique, de grandes quantités ou de fortes concentrations au contraire l’inhibent. Il se produit alors une inflammation de l’estomac, dont la surface est lésée, tandis que les fibres lisses perdent leur tonus, si bien que les aliments sont insuffisamment malaxés et mal digérés. Il s’ensuit de la malnutrition, non seulement parce que le corps ne profite plus autant des aliments qu’il absorbe, mais surtout parce que le buveur n’a plus faim. Son organisme se trouve ainsi privé des éléments nutritifs les plus essentiels.
LE PANCRÉAS: Cet organe fabrique des enzymes qui interviennent dans la digestion ainsi que de l’insuline qui contribue à la stabilité du taux de sucre sanguin. L’excès d’alcool déclenche la destruction de grandes parties du pancréas par les enzymes, de sorte que la production d’insuline diminuant, il apparaît un diabète sucré. Comme en outre on observe une carence en diastases digestives, les aliments ne sont pas convenablement assimilés. À ce tableau s’ajoute la dépendance envers les médicaments analgésiques consécutive à l’apparition de douleurs.
LE CŒUR ET LA CIRCULATION: Les excès de boisson sont également responsables de l’hypertension et d’anomalies du rythme cardiaque. À mesure que les cellules du cœur s’hypertrophient, tout l’organe se dilate. Les valvules ne fonctionnent plus convenablement, et cela se répercute sur la circulation sanguine. Le corps est mal irrigué, et les toxines s’accumulent. On observe une propension aux crises cardiaques et aux attaques d’apoplexie.
LES POUMONS: La bronchite chronique et la pneumonie sont courantes chez les alcooliques. La tuberculose apparaît bien souvent, ce que l’on pense, comme une conséquence de la malnutrition qui prédispose les poumons aux infections. Une étude a révélé qu’au moins la moitié des tuberculeux sont des alcooliques.
LES REINS: La consommation exagérée d’alcool entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins rénaux, l’alcoolique urine donc trop, et son organisme se déshydrate.
LE CERVEAU ET LE SYSTÈME NERVEUX: L’excès d’alcool est particulièrement préjudiciable au système nerveux. Comme tous les autres organes, le cerveau a d’immenses réserves, si bien que quantité de cellules peuvent être détruites sans que des symptômes apparaissent. Par contre, à l’inverse de ce qui se passe dans les autres organes, les dégâts sont irréversibles. L’examen tomodensitographique du cerveau montre une atrophie de cet organe, aussi bien chez l’alcoolique que chez le buveur mondain.
Un autre effet de l’alcool sur le système nerveux est la diminution de la mémoire. Le buveur se rappellera avoir bu, mais il ne se souviendra pas comment il est rentré chez lui ni où il a garé sa voiture. Un autre signe encore que le système nerveux est atteint est un tremblement continuel accompagné d’un manque de coordination musculaire.
D’aucuns se vantent de bien “tenir l’alcool”. Peut-être boivent-ils beaucoup tout en donnant l’illusion de ne pas être ivres. Mais que se passe-t-il en réalité? S’agit-il de buveurs qui consommeraient plus d’alcool que les autres et en subiraient moins les ravages? Pas du tout. Ils ont au contraire acquis une certaine accoutumance qui se traduit par un besoin de davantage d’alcool pour que le cerveau et le système nerveux donnent l’alarme. Si le foie est également lésé, l’organisme assimilera moins bien l’alcool. Les buveurs qui continuent d’en prendre dans de telles conditions ne verront que les ravages s’aggraver dans tout leur organisme. Il n’y a vraiment pas de quoi se vanter de “tenir l’alcool”!
La respiration est également placée sous le contrôle du cerveau et du système nerveux. Sous ce rapport, l’alcoolisme est extrêmement dangereux. En effet, quand la teneur du sang en alcool s’élève, toutes les fonctions vitales du corps risquent de s’arrêter.
Les effets des excès d’alcool sur le cerveau entraînent une modification de la personnalité du buveur, et cela avant même que sa santé se détériore au point qu’il ait besoin de soins médicaux. Le buveur maltraitera sa femme et perdra plusieurs emplois à cause de son instabilité et de ses lubies.
Devant tous les torts causés à l’organisme et à la personnalité du buveur par les excès d’alcool, toute personne raisonnable prendra le temps de réfléchir quelques instants sur sa propre situation. Pourquoi attendre d’avoir épuisé ses réserves avant d’envisager de faire machine arrière?
Un mélange incompatible avec les médicaments
Les risques de lésions graves de l’organisme sont considérablement accrus lorsqu’on prend de l’alcool en même temps que des médicaments, même des produits aussi courants que l’aspirine et les antihistaminiques. Une étude médicale a montré que plus de 50 des 100 médicaments les plus souvent prescrits contiennent au moins un ingrédient qui devient dangereux en présence d’alcool. On connaît le cas de Karen Quinlan, cette jeune Américaine qui est depuis plusieurs années dans le coma après avoir absorbé un mélange d’alcool et de tranquillisants.
Il ne faudrait pas croire que le danger provient de ce que le mélange forme un nouveau produit qui serait, lui, toxique. Ce qui se passe en réalité, c’est un renforcement de l’action du médicament. Déjà affaibli, le foie ne peut plus faire face à la situation sans subir de nouvelles lésions.
Comment combattre l’alcoolisme
Sûrement pas en mangeant des chips ou des œufs pour ralentir l’absorption de l’alcool ni en prenant de la crème avant de se livrer à des excès. Il est certain que si l’alcool est absorbé moins rapidement, on risque de ne pas être ivre, mais cela n’enlève rien au fait que l’on a trop bu.
La solution ne consiste pas non plus à prendre des douches froides, à boire du café noir, à aller respirer de l’air frais, à faire de l’exercice ou à nager. Vous vous sentirez peut-être mieux après, mais cela ne modifiera en rien la teneur de votre sang en alcool ni le traumatisme infligé aux cellules de votre organisme.
Non, ce qui est essentiel, c’est de se modérer. Qu’est-ce qui permet d’y parvenir?
[Schéma/Illustration, page 9]
(Voir la publication)
Que se passe-t-il quand on boit régulièrement de trop?
LE CŒUR
Troubles circulatoires
LE FOIE
Accumulation de toxines
LES REINS
Déshydratation par pollakiurie
LE CERVEAU
Pertes de mémoire; altération de la personnalité
L’ŒSOPHAGE
Risques d’hémorragies
LES POUMONS
Un tuberculeux sur deux est alcoolique
L’ESTOMAC
Troubles digestifs
LE PANCRÉAS
Destruction partielle
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La solution du problème de l’alcooliqueRéveillez-vous ! 1980 | 8 juin
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La solution du problème de l’alcoolique
L’ALCOOLISME constitue un problème qui peut perturber profondément un foyer. Il ne serait donc pas inutile de discuter cette question en famille, pour que tout le monde la comprenne bien et aussi pour que chacun travaille à éviter les situations qui entraîneraient l’un des membres à noyer ses problèmes dans l’alcool.
N’attendez pas pour agir que l’alcoolisme ait déjà exercé ses ravages chez vous. Prenez des mesures préventives.
Malheureusement, dans beaucoup de foyers, le problème est déjà là. Que peut-on y faire?
Quand le problème est déjà là
Il faut commencer par admettre son existence. Peut-être l’alcoolique ne veut-il pas reconnaître son état, mais sa famille et ses amis s’en sont rendu compte. Certes, ils ne voient pas les lésions qu’a subies son organisme, mais ils observent la modification de son comportement.
L’alcoolique a tendance à se tourner vers la bouteille quand il se sent seul ou déprimé. Peut-être est-il gêné de boire ou bien se fâche-t-il quand on lui fait des reproches. Dans ce cas, il essaiera de minimiser la quantité qu’il absorbe. Quand il éprouvera le besoin de boire, il se montrera irascible tant qu’il n’aura pas assouvi son vice. Son intempérance le rendra impulsif, déraisonnable, voire violent à l’égard de son conjoint. Peut-être ne boit-il pas tous les jours, mais, quand il boit, il boit trop. Avec le temps, il se peut qu’il ait parfois un voile noir ou des signes de manque quand il n’a pas bu.
Le buveur se rend certainement compte que sa vie de famille se dégrade et qu’il a des ennuis à son travail, mais, lorsque quelqu’un lui suggère que la boisson en est la cause principale, il devient agressif. Si son médecin lui disait qu’il est allergique à tel ou tel aliment et qu’il ferait bien de l’éliminer, il suivrait certainement son conseil. En va-t-il autrement avec l’alcool? Oui, du fait que l’alcool agit comme une drogue psychotrope qui peut engendrer une dépendance à la fois psychologique et physiologique.
Si le buveur reconnaît sa faiblesse et admet qu’elle risque de gâcher sa vie, mais qu’il peut s’en rendre maître et qu’il vaut la peine d’essayer, alors, il y a espoir de guérison. En effet, il lui faudra se montrer résolu et suivre un programme bien précis.
Comment s’affranchir de l’esclavage de l’alcool
Ce n’est pas en se soûlant uniquement le week-end que l’on résoudra le problème. Ce n’est pas non plus en délaissant les alcools forts pour le vin et la bière. Une grande proportion d’alcooliques ne boivent d’ailleurs que du vin ou de la bière.
Non, ce qu’il faut, c’est purifier son organisme pour permettre aux cellules de se régénérer autant que faire se peut. Ceci implique une abstinence totale. Certains médecins sont d’avis qu’il faut au moins quatre jours pour éliminer totalement un verre d’alcool, mais la régénération des cellules lésées peut demander six mois ou plus, temps pendant lequel il faut particulièrement veiller sur son régime alimentaire.
Les symptômes de manque ne sont pas constants, bien qu’ils apparaissent couramment chez le grand buveur et l’alcoolique. Quand la teneur du sang en alcool diminue et que le système nerveux doit s’adapter à ce changement, il peut s’ensuivre de l’agitation, de l’irritabilité, de la dépression, de l’insomnie, de la confusion mentale, des palpitations, des sueurs, des tremblements et des nausées. Ces signes se manifestent généralement entre 8 et 24 heures après que l’on a cessé de boire. L’alcoolique chronique ou celui dont la santé est fragile auront peut-être d’autres réactions qui exigeront une intervention médicale.
La mesure dans laquelle l’organisme peut régénérer ses organes lésés est fonction de ce qui lui reste de réserves. Interviennent également l’ancienneté du problème et les efforts pour recouvrer la santé. En général, l’alcoolique chronique ne pourra plus reprendre normalement des boissons alcooliques. Peu importe le laps de temps écoulé, un seul verre risque d’être de trop. C’est comme si en lui un volcan était prêt à exploser. Dans un tel cas, le seul moyen de parvenir à mener une vie normale, c’est l’abstinence totale.
L’aide de la famille
La victoire sur l’alcoolisme fait appel à la coopération de la famille, et celle-ci est en général disposée à l’offrir. On évitera les tentations en faisant disparaître de la maison toutes les boissons alcooliques. On s’abstiendra également de boire de l’alcool en présence de celui qui veut rompre avec son vice. Ce sera lui faciliter la tâche.
Naturellement, il arrivera que ce dernier, en visite chez des amis, se voit proposer de l’alcool, soit par ignorance, soit par étourderie. Que fera-t-il alors? C’est une situation à laquelle il doit se préparer à l’avance. De longues explications ne sont pas nécessaires. Il lui suffira de refuser fermement en expliquant qu’il préférerait boire de l’eau ou autre chose.
La Bible dit quelque chose de très encourageant pour ceux qui veulent s’affranchir de l’alcool. Elle parle en effet de gens qui ont réussi à dominer ce vice (I Cor. 6:9-11) et même de certains qui, pour des raisons personnelles, faisaient totalement abstinence d’alcool (Nomb. 6:2, 3). Elle cite également le cas de familles entières qui ne buvaient jamais d’alcool uniquement par obéissance à leur chef et pour lui faire honneur. Les Récabites entrent justement dans cette catégorie. Il s’agit de gens qui se sont abstenus d’alcool pendant plusieurs générations, alors qu’ils vivaient au milieu de personnes qui buvaient régulièrement du vin. Pourtant, Dieu n’avait pas demandé aux Récabites de s’abstenir de vin, et d’ailleurs sa Parole n’exige toujours pas aujourd’hui qu’un chrétien soit totalement abstinent. Toutefois, on lit que Jéhovah regarda ce peuple avec faveur, parce qu’il avait adopté cette attitude par respect pour son chef. — Jér. 35:5, 6, 8, 18, 19.
Le rôle de la force spirituelle
La connaissance exacte de la Bible procure une force spirituelle qui permet de surmonter ses faiblesses. La Bible montre comment faire face aux problèmes avec succès au lieu d’essayer d’oublier la réalité en buvant plus que de raison.
Citons l’exemple de ce jeune Australien qui rencontrait un grave problème d’alcoolisme. Bien souvent, quand il rentrait chez lui, alors qu’il n’y avait que onze kilomètres entre le bar et son domicile, il lui fallait deux heures. Il enclenchait la première, gardait la porte ouverte et, la tête à l’extérieur, suivait des yeux la ligne blanche qui bordait la chaussée. En un week-end, il dépensait 40 dollars dans l’alcool. Il en était arrivé au point d’avoir des hallucinations. Aussi fit-il le vœu de ne plus boire, mais il ne tint pas bon.
C’est vers cette époque qu’il se mit à étudier la Bible en compagnie des Témoins de Jéhovah. Après qu’il eut soulevé la question de l’alcoolisme, on lui montra que Dieu n’aime pas les ivrognes, mais que les personnes qui suivent les principes bibliques pourront vivre éternellement dans le paradis restauré. — Gal. 5:21; Jean 17:3.
Il ne lui fut pas facile de changer, car, dans les réunions avec ses amis, il était le boute-en-train. Quand il commença à s’assagir, ses amis pensèrent qu’il avait une maîtresse, mais que celle-ci perdrait vite de son influence, et qu’il reviendrait. Pourtant, les promesses de Dieu avaient eu sur ce jeune homme une emprise bien plus forte que ce que pensaient ses amis. Jamais plus il ne se joignit à une beuverie. Il a déclaré depuis: “Voilà 10 ans que j’ai vaincu mon vice. Je suis bien plus heureux et en meilleure santé, tout cela grâce à la bonté de Jéhovah.”
Ce changement n’est pas intervenu du jour au lendemain. Il a été graduel, à mesure que ce jeune homme progressait dans la connaissance et l’intelligence de la Bible. Ce qu’il avait été incapable d’accomplir seul, il a pu le réaliser grâce à l’aide de l’esprit de Dieu. — I Cor. 6:11.
La connaissance de la Bible fait les mariages heureux et les familles unies. Elle permet de résoudre les problèmes en aidant ceux qui la lisent à prendre de bonnes décisions. Elle permet également d’absorber les chocs et de comprendre la raison des mauvaises conditions qui règnent actuellement ainsi que le pourquoi de certaines catastrophes. La Bible décrit le nouveau système de choses que Dieu a promis à ceux qui aiment la vie et font sa volonté. Elle aide quiconque le désire à cultiver la motivation qui lui permettra de changer de vie, afin de recevoir l’approbation divine. — Rom. 12:1, 2; II Pierre 3:13.
Il n’est pas désagréable de boire raisonnablement de l’alcool, mais, si l’alcoolisme est votre problème, ne le laissez pas détruire votre vie. Attachez-vous sans plus tarder à le résoudre.
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