Une publicité honnête — Savez-​vous la reconnaître?

“Attention! Cette carte peut mettre votre capital en danger.” Cet avertissement faisait partie du slogan publicitaire vantant la carte de crédit Barclay, la plus répandue en Grande-Bretagne. Pourquoi une banque met-​elle ses clients en garde contre un des moyens qui lui permet, à elle, de gagner de l’argent? Un directeur de banque déclara: “Le problème réside dans le fait qu’il s’agit d’un crédit non contrôlé et que beaucoup de gens se mettent dans des situations difficiles.” Cela a pour conséquences une inquiétude croissante dans le monde de la finance ainsi que des difficultés et de l’angoisse pour les détenteurs de cartes.

“C’était comme quatre semaines supplémentaires de salaire”, dit un ingénieur des West Midlands en Angleterre, parce que la banque laissait passer un mois avant d’exiger le règlement de la facture. Beaucoup de possesseurs de carte avaient une impression semblable. Ils s’imaginaient que la carte leur donnait un treizième mois de salaire et c’est ce qui les entraîna dans des ennuis pécuniaires. Un pasteur anglican qui utilisait la carte admit: “Elle me faisait entrer en de terribles tentations et ils ont commencé à m’envoyer des lettres d’avertissement.”

Peut-être un autre groupe bancaire anglais avait-​il entièrement raison lorsqu’il disait dans sa publicité pour la carte de crédit qu’elle avait pour but de permettre d’obtenir tout, et tout de suite. Quand quelqu’un confond ses désirs et ses besoins au point de ne plus pouvoir attendre, non seulement son capital, mais aussi sa santé physique et mentale sont en danger.

Le stress tue nombre d’hommes

Un journaliste, Jim Sanderson, publia récemment des commentaires sur les attitudes d’esprit et les motivations qui font que de nombreux hommes souffrent du stress.

“Les statistiques des services publics de santé américains montrent que lorsque les femmes vont quatre fois chez le médecin et le dentiste, les hommes ne s’y rendent que trois fois. Quand les hommes finissent par admettre qu’ils ont besoin d’aide, il y a de fortes chances pour que le problème soit déjà trop grave.”

Il se peut que cette attitude d’“hommes forts” combinée avec les effets du stress soit pour quelque chose dans cette terrible évolution des chiffres. Dans les années 1920, l’homme mourait en moyenne un an avant la femme. Maintenant, il meurt 7,7 ans avant elle. Sanderson poursuit ainsi:

“Même s’il travaille très dur, il pense qu’il n’a pas le droit de traîner au lit. Un homme doit se lever et faire quelque chose d’utile. (...) Beaucoup d’hommes estiment que demander de l’aide est aussi une attitude de ‘femme’. (...) Tomber malade, c’est devenir dépendant de quelqu’un. Se faire faire un bilan de santé tous les ans, c’est être un malade imaginaire.

“Personne ne sait combien de problèmes physiques dont souffrent les hommes proviennent du stress créé par la poursuite constante de buts qui semblent toujours se dérober devant eux. Quand la tension nerveuse monte chez une femme, elle semble mieux savoir comment donner libre cours à ses émotions [en pleurant par exemple], mais pour un homme, être ‘émotif’, c’est perdre le contrôle de soi.”

Fait intéressant, cet article du “Seattle Times” était intitulé “Être macho, c’est du suicide”.