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Archélaüs, l’impitoyable ethnarqueLa Tour de Garde 1954 | 1er mai
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À la suite des mesures répressives qu’il prit, il fut invité à Rome pour se justifier des accusations soulevées par les Juifs et par les Samaritains qu’il faisait souffrir encore davantage. Après l’avoir interrogé, l’empereur Auguste le fit exiler.
Étant donné ces faits, nous comprenons pourquoi Joseph, le père nourricier de Jésus, “ ayant appris qu’Archélaüs régnait sur la Judée... craignit de s’y rendre ; et divinement averti en songe... se retira dans le territoire de la Galilée (sur lequel régnait le tétrarque Hérode Antipas), et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth ”. — Mat. 2:22, 23.
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Hérode Antipas, “ ce renard ”La Tour de Garde 1954 | 1er mai
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Hérode Antipas, “ ce renard ”
COMME il a déjà été dit, sur son lit de mort le roi Hérode le Grand fit un nouveau testament, selon lequel il laissa la moitié de son territoire à son fils Archélaüs et un quart à chacun de ses fils Philippe et Hérode Antipas. Le quart ou la “ tétrarchie ” d’Hérode Antipas se composait de la Galilée et de la Pérée, où Jésus prêcha beaucoup. Bien que Philippe et Hérode Antipas fussent des “ tétrarques ” ou “ gouverneurs du quart ” d’une province, cette expression fut aussi appliquée à un gouverneur de district ou prince territorial inférieur (Luc 3:1). Disons à ce sujet que bien qu’en Marc 6:14 Hérode Antipas soit appelé “ roi Hérode ” il n’était pas un roi dans le même sens qu’Hérode le Grand.
Hérode Antipas semble avoir été un homme faible désireux de plaire aux hommes et à sa femme, ce qui l’incita à faire des compromis qui provoquèrent sa chute. Il peut être comparé à bien des égards au roi Achab, et sa femme était certainement une seconde Jézabel, car elle haïssait Jean-Baptiste autant que Jézabel haïssait Élie, le prototype de Jean. — Mat. 17:10-13.
Déçu de ce que son père ait modifié son testament sur son lit de mort, Hérode Antipas se rendit non pas une mais plusieurs fois à Rome, dans l’espoir d’obtenir plus d’honneurs et de territoires. Tout en pure perte. Lors d’une de ses visites dans cette ville il fut invité à séjourner chez Philippe, un de ses demi-frères (ne pas confondre avec Philippe le tétrarque, un autre demi-frèrea), qui avait épousé sa propre nièce Hérodias. Elle aspirait à devenir reine et afficha ses intentions avec un tel succès qu’à son retour Hérode l’emmena avec lui en Galilée où il se sépara de sa première femme, la fille du roi Arétas d’Arabie, qui retourna chez son père.
Cette union adultère qui provoqua l’indignation des Juifs ne fut pas passée sous silence par Jean-Baptiste qui pendant l’année où il prêcha dit maintes fois à Antipas : “ Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. ” La coupable Hérodias voulait le faire mourir, mais Antipas, après l’avoir fait emprisonner, n’était pas disposé à aller plus loin car il “ craignait Jean, le connaissant pour un homme juste et saint ; il le protégeait, et, après l’avoir entendu, il était souvent perplexe, et l’écoutait avec plaisir ”. — Marc 6:17-20.
En effet, Antipas écoutait Jean avec plaisir jusqu’au jour où il s’engagea involontairement à exécuter Jean-Baptiste, et cela parce qu’il lui importait plus de “ sauver la face ” que de sauver la vie d’un juste. “ À cause de ses serments et des convives ” il donna l’ordre de décapiter Jean pour satisfaire le désir de sa belle-fille Salomé, désir exprimé à la demande de sa mère Hérodias. — Marc 6:21-28.
Lorsque Antipas entendit parler des miracles de Jésus, il en déduisit que Jean était ressuscité des morts et désirait le voir (Mat. 14:1, 2 ; Luc 9:7-9). Lorsque quelques pharisiens cherchèrent à effrayer Jésus en lui disant qu’Antipas voulait le tuer, il leur répondit vertement, réponse qu’ils devaient transmettre à Antipas, “ ce renard ”. — Luc 13:31, 32.
Hérode Antipas vit Jésus lorsque Pilate, qui cherchait à se décharger de sa responsabilité, le lui envoya. Mais sa curiosité ne fut pas satisfaite car Jésus n’accomplit aucun miracle. En réalité, il ne répondit même pas à ses questions. Déçu, et remarquant les violentes accusations soulevées par le clergé juif contre Jésus, Antipas se joignit à ses soldats qui se moquaient de lui. Il envoya ensuite son prisonnier à Pilate, l’instance supérieure en ce qui concernait Rome. Jusqu’à ce jour-là Pilate et Hérode Antipas avaient été des ennemis, apparemment à la suite de certains blâmes que, par envie, Antipas avait formulés à l’égard de Pilate. Maintenant ils devinrent de bons amis. — Luc 23:7-12.
Afin de plaire aux hommes Antipas permit une fois de plus qu’un serviteur de Jéhovah fût sacrifié — il ne s’agissait de nul autre que du Fils de Dieu.
Les efforts d’Antipas en vue d’obtenir le titre de roi et d’autres territoires faiblirent avec les années, mais pas ceux d’Hérodias. Dès qu’elle s’aperçut qu’un nouvel empereur, Caligula, arrivait au pouvoir à Rome, elle ne laissa aucun repos à son mari jusqu’à ce qu’il fût d’accord de tenter encore une fois sa chance. Mais, au lieu de gagner, il perdit tout. Des rapports insinuant qu’Antipas ourdissait des projets pernicieux contre Rome parvinrent à l’empereur au moment où arrivaient Antipas et Hérodias. N’ayant pu réfuter les accusations d’une manière satisfaisante, Antipas fut banni et sa fortune et son territoire furent donnés à d’autres. Hérodias accompagna volontairement son époux ; mais ce fut sans doute pour lui une piètre consolation eu égard au fait qu’elle l’avait conduit à sa chute. Il l’avait écoutée une fois de trop !
[Note]
a Disons en passant que Salomé, la fille de Philippe déshérité, épousa son oncle Philippe le tétrarque, demi-frère de son père. De tels intermariages étaient à l’ordre du jour parmi les gouvernants du nom d’Hérode.
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Hérode Agrippa, persécuteur des chrétiensLa Tour de Garde 1954 | 1er mai
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Hérode Agrippa, persécuteur des chrétiens
LE RÉCIT se rapportant au roi Hérode Agrippa Ier fait ressortir que Jéhovah est un Dieu qui “ exige un dévouement exclusif ”. Il ne trouve par conséquent aucun plaisir à ceux qui adorent des créatures ni à ceux qui acceptent d’être adorés par d’autres. — Ex. 20:5, NW.
Le père d’Agrippa était un des fils d’Hérode le Grand qu’il fit exécuter pendant les dernières années de sa vie pour sédition. Agrippa fut élevé à Rome où son sort oscilla pendant des années entre le bien-être et l’adversité. Un jour, alors qu’il se croyait seul, il exprima le désir de voir son ami Caligula devenir empereur. Ces propos parvinrent à l’empereur Tibère qui le fit mettre en prison où sa vie fut en danger pendant des mois. À la mort de Tibère, Caligula monta sur le trône. Non seulement il libéra Agrippa mais l’établit roi sur plusieurs territoires de la Palestine.
Lorsque Caligula envoya Hérode Antipas en exil parce qu’il était soupçonné de sédition, il donna la Galilée et la Pérée que ce dernier avait gouvernées à Agrippa. Plus tard, quand Claude succéda à Caligula, il récompensa Agrippa pour de précieux services qu’il lui avait rendus, en ajoutant la Judée et la Samarie à son territoire, de sorte qu’Hérode Agrippa Ier devint roi de toute la Palestine, comme son grand-père Hérode le Grand l’avait été.
De même que son grand-père et la plupart de ses oncles Agrippa Ier s’adonna avec prédilection à la construction, mais, tout au contraire d’eux, il déclarait ouvertement son attachement au judaïsme, participait aux cérémonies et festivités et fit tout ce qui était en son pouvoir pour alléger le joug romain pesant sur les Juifs. Sa sincérité peut toutefois être mise en doute à ce sujet car il nous est dit qu’il “ fit de grandes concessions quant aux mœurs et coutumes païennes ”. L’évangéliste Luc relate qu’il persécuta les chrétiens parce que cela était agréable aux Juifs. — Actes 12:1-19.
Après avoir exécuté Jacques, le frère de Jean, et après que l’ange eut délivré l’apôtre Pierre de ses griffes, Agrippa Ier prit part, en l’an 44, à une fête donnée en l’honneur de l’empereur Claude. Selon Josèphe il portait un habit tissé d’argent qui brillait au soleil levant, de sorte qu’en entendant sa voix le peuple prononça les paroles citées dans la Bible : “ Voix d’un dieu, et non d’un homme ! ” Au même instant “ un ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas donné gloire à Dieu. Et il expira, rongé des vers ”. (Actes 12:20-23.) Ainsi, au début de son règne, alors qu’il était au printemps de la vie, le roi Hérode Agrippa Ier fut enlevé bien vite par son Créateur pour s’être adonné à la flatterie. — Job 32:21, 22.
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Hérode Agrippa II s’oppose à la conversionLa Tour de Garde 1954 | 1er mai
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Hérode Agrippa II s’oppose à la conversion
L’HISTOIRE mentionne que le dernier souverain du nom d’Hérode fut Hérode Agrippa II, fils d’Hérode Agrippa Ier. Bien qu’il n’ait pas fait étalage de son attachement à la loi de Moïse dans la mesure où son père le fit, sa manière d’agir envers l’apôtre Paul révèle qu’il possédait beaucoup plus l’esprit de cette loi tel qu’il est résumé dans “ la règle d’or ” : “ Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. ” — Mat. 7:12.
Agrippa II étant âgé de 17 ans seulement au moment où son père mourut subitement, les conseillers de l’empereur romain le persuadèrent de ne pas confier à ce jeune la domination sur toute la Palestine. L’empereur lui remit seulement le gouvernement de la petite principauté de Chalcis sur le versant occidental de la chaîne de l’Anti-Liban, la surveillance du temple à Jérusalem et le droit de nommer le souverain sacrificateur. Au cours des années il reçut davantage de territoire.
La Bible attire notre attention sur lui à cause du témoignage que l’apôtre Paul lui rendit au moment où Agrippa II et sa sœur Bérénice faisaient une visite de politesse au gouverneur Festus. Paul, qui était alors prisonnier de Festus (celui-ci l’avait repris de son prédécesseur Félix), parla de la joie qu’il éprouvait à se défendre devant une personne familiarisée avec les coutumes juives.
Ne voulant pas céder à l’éloquent témoignage de Paul, Agrippa lui dit : “ Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien ! ” Continuant sa pressante exhortation, Paul répliqua : “ Que ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens ! ” Le Père d’Agrippa II aurait certainement livré Paul aux Juifs afin d’être puni, mais Agrippa II dit : “ Cet homme pouvait être relâché, s’il n’en eût pas appelé à César. ” — Actes 26:1-32.
La rébellion des Juifs contre Rome fut un suicide national et eut lieu du temps d’Agrippa II. Josèphe fait mention d’un sérieux et pressant appel lancé par Agrippa II dans le dessein d’arrêter les Juifs dans leur voie rebelle. Il démontra leur petitesse et la puissance de Rome. Mais ses paroles tombèrent dans l’oreille de sourds. Ne pouvant les détourner de leur projet, Agrippa II abandonna les Juifs, se joignit aux armées conquérantes de Rome et partagea les fruits de leurs victoires, tandis que les Juifs firent l’amère expérience de la réalisation des paroles de Jésus relatives à l’anéantissement de leur nation. — Luc 19:41-44 ; 21:20-22.
Trente ans après cette destruction, c’est-à-dire vers l’an 100, Hérode Agrippa II mourut sans descendant ; ainsi prit fin la dynastie des Hérodes.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1954 | 1er mai
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Questions de lecteurs
● Il ressort d’Ézéchiel 3:18 que, si la sentinelle ne donne pas l’avertissement, le méchant mourra et son sang sera redemandé de la sentinelle infidèle. Ce passage n’est-il pas en contradiction avec les paroles de Jésus, selon lesquelles les pierres crieront si les prédicateurs se taisent ? — R. J., Indonésie.
Il n’y a aucune contradiction, car ces deux textes se rapportent à des choses différentes et ne peuvent par conséquent être mis en parallèle. Dans Ézéchiel 3:18, il est démontré l’obligation qu’a la classe des sentinelles de Jéhovah de faire retentir l’avertissement. Et même si l’avertissement ne retentissait pas et que le méchant meure, il ne s’agirait pas d’une injustice, car le méchant meurt à cause de sa propre injustice. Une grande responsabilité repose néanmoins sur les sentinelles muettes. Les prophéties montrent cependant que la bonne nouvelle du royaume sera prêchée sur toute la terre habitée, avant Harmaguédon. La classe des sentinelles accomplira fidèlement l’œuvre dans la mesure où Jéhovah la considérera comme utile et, lorsque l’heure d’Harmaguédon sera venue, pèsera sur tous, devant Dieu, soit une responsabilité personnelle, soit une responsabilité familiale ou de la communauté. Toute personne, parmi la classe des sentinelles, qui se refuse à faire retentir l’avertissement, sera tenue par Dieu pour responsable et subira la mort à cause de sa négligence, du fait que d’autres humains succomberont pour n’avoir pas reçu l’avertissement.
Il s’agissait d’autres circonstances quand Jésus entra à Jérusalem et s’offrit comme Roi. Cette entrée nous est ainsi rapportée : “ Et lorsque déjà il s’approchait de Jérusalem, vers la descente de la montagne des oliviers, toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Ils disaient : Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts ! Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus : Maître, reprends tes disciples. Et il répondit : Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront ! ” (Luc 19:37-40). Il ne voulait pas dire par là que, si tous les prédicateurs qu’il avait enseignés et instruits restaient muets, ce seraient les pierres qui accompliraient l’œuvre de prédication ; mais il se rapportait spécialement à la déclaration que venaient de faire ses disciples et contre laquelle les pharisiens avaient protesté. Ses disciples avaient répété les paroles prophétiques du Psaume 118:26, qui devaient précisément être prononcées à cette occasion. Ce psaume prophétique, inspiré par Jéhovah, se serait de toute façon accompli, car les paroles de Jéhovah ne retournent pas à lui sans effet (És. 55:11). Si c’eût été nécessaire du fait que les disciples eussent été réduits au silence, même les pierres auraient crié, en accomplissement du Psaume 118:26.
Soit dit en passant, il faut bien se rendre compte que Jésus entendait par là de véritables pierres. Dieu pouvait d’autant plus facilement ordonner que les pierres crient pour accomplir la prophétie, que nous pouvons passer un disque de gramophone. Dans
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