-
HermèsAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
de l’éloquence, de la gymnastique, du sommeil et des rêves. La Lyre, le pipeau, les sacrifices, les lettres, les poids et les mesures figurent au nombre des inventions qu’on lui attribuait. On pensait également que non content de guider les vivants, Hermès conduisait aussi les morts à l’Hadès.
Pendant son séjour à Lystres, l’apôtre Paul guérit un homme qui était boiteux depuis sa naissance. Quand les gens de la ville virent cela, ils identifièrent l’apôtre au dieu Hermès, parce que c’était lui “qui portait la parole”. (Actes 14:8-13.) Cette conclusion s’accorde bien avec leur conception de Hermès, qu’ils regardaient en effet comme messager des dieux, lui-même dieu de l’éloquence. Une inscription trouvée en 1909 à proximité de Lystres révèle que les habitants de cette ville adoraient effectivement Hermès. Voici ce qu’on y lit: “Touès Macrinus, également nommé Abascantus et Batasis, fils de Brétasis, ayant fait, conformément à un vœu et à leurs propres frais, [une statue de] Hermès, le Très-Grand, avec un cadran solaire, l’ont voué à Zeus, le dieu soleil.”
-
-
HermogèneAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
HERMOGÈNE
{Article non traduit.}
-
-
HermonAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
HERMON
(“montagne sacrée”).
L’Hermon a été identifié à la plus haute montagne de la Palestine et des environs, celle que les Arabes appellent Djebel esh-Sheikh (“montagne aux cheveux gris”) ou Djebel eth-Theldj (“montagne de la neige”). Il porte vraisemblablement ces noms-là parce qu’il est encapuchonné de neige presque toute l’année. Ses cimes enneigées peuvent donc être comparées aux cheveux blancs qui couronnent la tête d’un vieillard. Dans l’Antiquité, les Sidoniens le connaissaient sous le nom de “Sirion” et les Amorites sous celui de “Sénir”. (Deut. 3:8, 9.) Ce terme-là désignait aussi, semble-t-il, une partie de la chaîne de l’Hermon (I Chron. 5:23). Par ailleurs, cette montagne était également appelée “Sion” (à ne pas confondre avec le mont Sion de Jérusalem) (Deut. 4:47, 48). Un psalmiste fit mention des monts Hermon et Tabor en disant qu’ils poussaient des cris joyeux au nom de Jéhovah. — Ps. 89:12.
Le mont Hermon, qui constitue l’extrémité méridionale de la chaîne de l’Anti-Liban, dont il est cependant séparé par une profonde dépression, culmine à 2 814 mètres au-dessus du niveau de la mer et s’étend sur une trentaine de kilomètres du nord au sud. Il est dominé par plusieurs sommets, eux-mêmes reliés par un plateau. — Ps. 42:6.
Les cimes neigeuses de l’Hermon provoquent la condensation de la vapeur d’eau nocturne, produisant ainsi une rosée abondante. H. Tristram, naturaliste du XIXe siècle, fit la remarque suivante: “Nous n’avons jamais vu une rosée plus copieuse que sur l’Hermon. Tout en était trempé, et les tentes n’offraient qu’une protection très relative.” La rosée rafraîchissante de l’Hermon préserve la végétation pendant la longue saison sèche (Ps. 133:3; voir ROSÉE). Par ailleurs, la fonte des neiges du mont Hermon constitue la source principale du Jourdain.
Autrefois, le mont Hermon était le repaire de quantité d’animaux sauvages, léopards et lions par exemple (Cant. 4:8). Plus récemment, on y a rencontré des renards, des loups, des léopards et des ours de Syrie.
Le mont Hermon en vint à marquer la limite septentrionale de la Terre promise (Josué 12:1; 13:2, 5, 8, 11). Les Hivites, qui habitaient au pied de cette montagne, furent vaincus par Josué (Josué 11:1-3, 8, 16, 17). L’Hermon fut peut-être le théâtre de la transfiguration de Jésus Christ (Mat. 17:1; Marc 9:2; Luc 9:28; II Pierre 1:18), car celui-ci se trouvait à Césarée de Philippe, non loin de là, peu avant cet événement. — Marc 8:27.
-
-
HérodeAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
HÉRODE
Nom d’une famille qui détint le pouvoir politique sur les Juifs. Bien qu’Iduméens ou Édomites, les Hérodes étaient nominalement juifs, car, d’après Josèphe, Jean Hyrcan, chef maccabée, avait imposé la circoncision à leur peuple en 125 avant notre ère.
Hormis les brèves mentions que la Bible fait des Hérodes, nous trouvons la plupart des renseignements à leur sujet dans le récit de l’historien Josèphe. Alexandre Jannée, roi asmonéen (Maccabée), avait nommé Antipater, l’ancêtre des Hérodes, gouverneur d’Idumée. Le fils d’Antipater, qui s’appelait lui aussi Antipater ou Antipas, fut le père d’Hérode le Grand. D’après l’historien Nicolas de Damas, cité par Josèphe, Antipas était issu d’une des principales familles de Juifs qui revinrent de Babylone au pays de Juda. Pourtant, selon Josèphe, l’affirmation de Nicolas n’était destinée qu’à plaire à Hérode, qui, en réalité, était édomite de par son père et sa mère.
Antipas, homme très riche, trempa dans la politique et dans l’intrigue. Il nourrissait de hautes ambitions pour ses fils. Il soutint Hyrcan II, fils d’Alexandre Jannée et de Salomé Alexandra, dans sa prétention aux titres de roi et de grand prêtre des Juifs contre son rival Aristobule, frère d’Hyrcan. En fait, Antipas servait ainsi ses propres ambitions. Jules César finit par lui accorder la citoyenneté romaine et le poste de gouverneur de Judée. Antipas nomma Phasaël, son premier fils, gouverneur de Jérusalem, et Hérode, un autre fils, gouverneur de Galilée. Il mourut empoisonné.
1. Hérode le Grand, deuxième fils d’Antipas (Antipater) et de Cypros, sa femme. L’Histoire corrobore l’exactitude du bref aperçu que la Bible nous donne du caractère de cet homme sans scrupules, rusé, soupçonneux, débauché, cruel et sanguinaire. Il avait hérité la diplomatie et l’opportunisme de son père. Il faut cependant lui reconnaître des talents d’organisateur et de commandant. Effectivement, Josèphe le décrit comme un homme doté d’une grande force physique doublé d’un excellent cavalier, qui maniait l’arc et lançait le javelot avec beaucoup d’habileté. Peut-être faut-il voir en son génie de constructeur sa qualité la plus marquante.
ROI DE JUDÉE
Hérode succéda à Antipas, son père, et vers l’an 39 avant notre ère le Sénat de Rome le fit roi de toute la Judée. Toutefois, il ne put s’imposer comme roi de facto que trois ans plus tard, quand il prit Jérusalem et déposa Antigone, fils d’Aristobule. Après sa victoire, Hérode entreprit d’affermir sa position. Pour ce faire, il persuada le Romain Marc Antoine de tuer Antigone, puis il fit rechercher et exécuter ses principaux partisans, soit quarante-cinq hommes au total.
Politicien des plus clairvoyants, Hérode croyait avoir tout intérêt à soutenir Rome. Cependant, il lui fallait se montrer très diplomate et changer souvent de parti pour ne pas se laisser dépasser par les fréquents caprices du sort des dirigeants romains. Ainsi, Hérode soutint tout d’abord Jules César, car il était un ami intime de Sextus. Puis il se rangea du côté de Cassius, assassin de César. S’il se ménagea ensuite la faveur de Marc Antoine, ennemi de Cassius et vengeur de César, ce fut en partie en le corrompant par des présents coûteux. Plus tard, quand Octave (César Auguste) défit Antoine à Actium, Hérode obtint adroitement le pardon d’Auguste pour avoir soutenu Antoine et conserva son amitié par la suite. Par sa fidélité à Rome, sa prodigalité envers les Césars et son langage doucereux, Hérode l’emporta toujours lorsque des plaintes ou des accusations furent portées contre lui à Rome par les Juifs ou par d’autres, parfois même par les membres de sa propre famille.
La première fonction d’Hérode avait été celle de gouverneur de Galilée. Cassius le nomma gouverneur de Cœlésyrie. Quelque temps après, sur recommandation d’Antoine, le Sénat le fit roi de Judée. L’empereur Auguste, pour sa part, ajouta à son royaume Samarie, Gadara, Gaza et Joppé, puis la Trachonitide, la Batanée, l’Auranitide et la Pérée, région située au delà du Jourdain et qui correspondait grosso modo à Galaad. D’autre part, l’Idumée lui était aussi soumise.
Parmi ses œuvres architecturales, la reconstruction du temple de Zorobabel à Jérusalem est particulièrement digne d’intérêt, surtout du point de vue de la Bible. Cette construction, dont Josèphe vante la magnificence, coûta des sommes astronomiques. À cause de la haine et de la méfiance qu’Hérode leur inspirait, les Juifs ne lui permirent pas de détruire tout d’abord le temple existant. Il dut donc rassembler les matériaux de construction et les apporter sur place avant de démolir quoi que ce fût. D’après Josèphe, le sanctuaire fut rebâti en dix-huit mois. D’autres bâtiments parmi les principaux furent érigés en huit ans. Pourtant, en l’an 30 de notre ère, les Juifs disaient que le temple avait été construit en quarante-six ans. C’est ce qu’ils déclarèrent au cours d’une conversation qu’ils tinrent avec Jésus Christ, peu avant la première Pâque à compter de son baptême (Jean 2:13-20). En fait, on continua les travaux du temple, notamment en y faisant des rajouts, jusqu’à seulement six ans avant qu’il fût détruit, en 70.
PROBLÈMES FAMILIAUX
Presque tous les membres de la famille des Hérodes se caractérisaient par leur ambition, leur suspicion, leur débauche éhontée et leur comportement exécrable. C’est au sein de sa propre famille qu’Hérode connut les pires difficultés et les plus grands chagrins de son existence. Cypros, sa mère, et Salomé, sa sœur, ne laissaient pas d’envenimer la situation. Hérode avait épousé Mariamne, fille d’Alexandre, fils d’Aristobule, et petite-fille d’Hyrcan II. Mariamne était remarquablement belle, et Hérode l’aimait passionnément. En revanche, une haine croissante la séparait de la mère et de la sœur d’Hérode. Quant à Hérode, il se montrait sans cesse jaloux et suspectait les membres de sa famille, et notamment ses fils, de comploter contre lui. Dans certains cas, d’ailleurs, ses soupçons étaient fondés. Sa soif de pouvoir et sa suspicion l’incitèrent à faire assassiner Mariamne, sa femme, et trois de ses fils, ainsi que le frère et le grand-père (Hyrcan) de sa femme, plusieurs d’entre ses meilleurs amis et bien d’autres encore. Il recourait à la torture pour arracher des confessions à tous ceux qui, selon lui, pouvaient posséder des renseignements susceptibles de confirmer ses soupçons.
SA MALADIE ET SA MORT
Si Hérode finit par être atteint d’une maladie répugnante accompagnée de fièvre, il se peut fort bien que ce fût à cause de sa vie licencieuse. Alors qu’il était déjà atteint par le mal qui allait l’emporter, il ordonna la mort d’Antipater, son fils, qui conspirait. De plus, sachant que les Juifs se réjouiraient en apprenant sa mort, Hérode ordonna de rassembler les hommes les plus célèbres de leur nation dans un lieu nommé l’Hippodrome, à Jéricho, et il les y fit enfermer. Il demanda alors à ses proches de ne pas publier la nouvelle de sa mort que ces chefs juifs n’aient d’abord été tués. Ainsi, disait-il, toutes les familles de Judée pleureraient pour ses funérailles. Toutefois, cet ordre ne fut jamais exécuté, car Salomé, sœur d’Hérode, et Alexis, son mari, libérèrent les hommes et les renvoyèrent chez eux.
LE MASSACRE DES ENFANTS
Le récit biblique qui rapporte le massacre de tous les garçons de deux ans et au-dessous à Bethléhem et dans son territoire, massacre perpétré par Hérode, s’harmonise tout à fait avec les autres renseignements historiques qui font état de la méchanceté de ce personnage. Ce drame eut lieu peu avant la mort d’Hérode. En effet, si Jésus fut épargné, c’est parce que ses parents l’emmenèrent en Égypte, puis revinrent s’installer en Galilée après la mort d’Hérode. Jéhovah avait prédit ces deux événements par l’entremise de ses prophètes Jérémie et Osée. — Mat. 2:1-23; Jér. 31:15; Osée 11:1.
LA DATE DE SA MORT
Un problème se pose au sujet de la date de la mort d’Hérode. Certains chronologistes soutiennent que celle-ci survint en l’an 5 ou en l’an 4 avant notre ère. Leur chronologie est fondée en bonne partie sur les écrits historiques de Josèphe. Or, lorsque Josèphe donne la date à laquelle Hérode fut fait roi par Rome, il emploie la “datation consulaire”, c’est-à-dire qu’il situe l’événement par rapport au temps d’exercice de certains consuls romains. Datée de la sorte, l’intronisation d’Hérode aurait eu lieu en 40 avant notre ère. Toutefois, la thèse de Josèphe est infirmée par Appien, un autre historien qui, lui, situe l’événement en l’an 39. Par le même système de datation, Josèphe place la prise de Jérusalem par Hérode en 37. Pourtant, il dit également que cet événement eut lieu vingt-sept ans après que Pompée se fut emparé de la ville (en l’an 63 av. n. è.), ce qui signifierait qu’Hérode n’aurait pris Jérusalem qu’en l’an 36. Or, Josèphe déclare aussi qu’Hérode mourut trente-sept ans après avoir été intronisé par les Romains et trente-quatre ans après avoir pris Jérusalem. Selon cette méthode de calcul, si Hérode s’empara de la ville en 36, son avènement dut avoir lieu trois ans plus tôt, soit en 39. Dès lors, si l’on suit ce raisonnement, sa mort dut survenir en l’an 2, voire en l’an 1 avant notre ère.
Josèphe, historien juif, compta vraisemblablement le règne des rois de Judée selon le système de l’année d’accession, comme on avait procédé pour les rois de la lignée de David. Si Hérode fut fait roi par Rome en l’an 39, sa première année de règne dut commencer en Nisan 38. De même, si l’on considère que son règne devint effectif avec la prise de Jérusalem en l’an 36, alors sa première année débuta en Nisan 35. Dès lors, si, comme Josèphe l’affirme, Hérode mourut effectivement trente-sept ans après avoir été nommé par Rome et trente-quatre ans après avoir pris Jérusalem, et que, dans chaque cas, ce temps soit compté à partir du début de sa première année de règne, c’est-à-dire du mois de Nisan qui suivit son accession au trône, Hérode dut mourir en l’an 1 avant notre ère. Dans un article consacré à cette question (The Journal of Theological Studies, octobre 1966), W. Filmer écrit que les preuves fournies par la tradition juive situent la mort d’Hérode le 2 Schébat de mois de Schébat correspond, dans notre calendrier, à janvier/février).
D’après Josèphe, Hérode mourut peu après une éclipse lunaire et avant la Pâque. Puisqu’il y eut une éclipse la nuit du 12/13 mars 4 avant notre ère, selon le calendrier julien (10/11 mars, calendrier grégorien), certains en ont conclu que ce fut là l’éclipse dont parlait Josèphe.
Pourtant, il y eut aussi une éclipse de lune en l’an 1 avant notre ère, environ trois mois avant la Pâque. Qui plus est, il s’agissait d’une éclipse totale, tandis que celle qui survint en l’an 4 n’était que partielle. L’éclipse de l’an 1 eut lieu le 9 janvier, selon le calendrier julien (7 janvier, calendrier grégorien), soit quinze jours avant le 2 Schébat, date traditionnelle de la mort d’Hérode. Une autre éclipse (partielle celle-ci) se produisit le 29 décembre de l’an 1 avant notre ère selon le calendrier julien (27 décembre, calendrier grégorien).
Il existe encore une méthode de calcul différente. Elle est fondée sur l’âge qu’avait Hérode au moment de sa mort. Josèphe déclare qu’il était âgé d’environ soixante-dix ans. D’après lui, lorsque Hérode fut établi gouverneur de Galilée (en l’an 47, selon l’opinion générale), il avait quinze ans. Toutefois, les historiens ont pensé qu’il s’agissait là d’une faute, et que, selon toute vraisemblance, Josèphe voulait dire vingt-cinq ans. Dès lors, Hérode mourut en 2 ou 1 avant notre ère. Cependant, nous ne devons pas oublier que la chronologie de Josèphe recèle de nombreuses incohérences et qu’elle n’est donc pas la source la plus sûre. En fait, c’est dans la Bible que nous trouverons les renseignements les plus dignes de foi.
La Bible, en effet, montre qu’Hérode mourut soit en l’an 1 avant notre ère, ou peut-être au cours de l’an 1 de notre ère. Luc, historien biblique, nous fait savoir que Jean se mit à baptiser en la quinzième année de Tibère César (Luc 3:1-3). Or, Tibère devint empereur de Rome le 19 août de l’an 14 de notre ère selon le calendrier julien (17 août, calendrier grégorien), à la mort d’Auguste. Les Romains, eux, ne comptaient pas le temps selon le système de l’année d’accession. Par conséquent, la quinzième année de Tibère s’étendit du 19 août 28 au 18 août 29 (calendrier julien). Jean, précurseur qui devait frayer le chemin devant Jésus, avait six mois de plus que lui. Il entreprit donc son ministère plus tôt que Jésus (au printemps selon toute vraisemblance) (Luc 1:35, 36). Jésus, qui d’après la Bible naquit en automne, avait environ trente ans lorsqu’il se présenta à Jean pour que celui-ci le baptisât (Luc 3:21-23). Dès lors, tout porte à croire que Jésus fut baptisé en automne, vers le mois d’octobre de l’an 29. En remontant de trente ans, nous situons la naissance humaine du Fils de Dieu en automne de l’an 2 avant notre ère (comparer Luc 3:1, 23 avec la prophétie de Daniel [9:24-27] relative aux “soixante-dix semaines”). — Voir SOIXANTE-DIX SEMAINES.
Les astrologues qui rendirent visite à Jésus
Selon le récit de l’apôtre Matthieu, après que Jésus fut né à Bethléhem “aux jours d’Hérode, le roi”, des astrologues venus des régions orientales arrivèrent à Jérusalem et dirent qu’ils avaient vu son étoile alors qu’ils étaient encore en Orient. Il n’en fallut pas plus pour éveiller les craintes et les soupçons d’Hérode, qui apprit de la bouche des prêtres en chef et des scribes que le Christ devait naître à Bethléhem. Hérode appela ensuite les astrologues et s’informa auprès d’eux de la date à laquelle l’étoile était apparue. — Mat. 2:1-7.
Notons qu’un certain temps s’était écoulé depuis la naissance de Jésus, car celui-ci ne se trouvait plus dans une crèche, mais dans une maison avec ses parents (Mat. 2:11; voir Luc 2:4-7). Lorsqu’il vit que les astrologues n’étaient pas revenus vers lui pour lui apprendre où le petit enfant se trouvait, Hérode ordonna le massacre de tous les garçons de Bethléhem et de son territoire, depuis l’âge de deux ans et au-dessous. Entre-temps, les parents de Jésus, avertis par Dieu, l’avaient emmené en Égypte (Mat. 2:12-18). La mort d’Hérode n’aurait guère pu survenir avant le début de l’an 1 avant notre ère, car, dans ce cas, Jésus (qui était né vers le 1er octobre) aurait alors eu moins de trois mois.
Toutefois, Jésus n’avait pas nécessairement deux ans lors du meurtre des enfants. Peut-être n’avait-il même pas encore un an, puisque Hérode fonda ses calculs sur le moment où les astrologues avaient vu l’étoile, alors qu’ils étaient encore en Orient (Mat. 2:1, 2, 7-9). Leur voyage a bien pu durer quelques mois. Logiquement, Hérode dut conclure qu’en tuant tous les petits garçons de deux ans et moins, il était sûr de se débarrasser de celui qui était né “roi des Juifs”. (Mat. 2:2.) Hérode mourut vraisemblablement peu après ces événements, car Jésus ne resta apparemment pas longtemps en Égypte. — Mat. 2:19-21.
Ainsi donc, la chronologie biblique, les renseignements astronomiques et les récits historiques dont nous disposons semblent situer la mort d’Hérode en l’an 1 avant notre ère, ou peut-être même au début de l’an 1 de notre ère.
2. Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand et de la Samaritaine Malthace; il fut élevé à Rome avec Archélaüs, son frère. Hérode avait désigné Antipas pour la royauté, mais il révoqua plus tard son testament pour nommer Archélaüs à sa place. Antipas contesta les dernières volontés de son père devant César Auguste. Celui-ci soutint le titre d’Archélaüs, mais divisa le royaume et donna à Antipas la tétrarchie de Galilée et de Pérée. Le terme “tétrarque”, qui signifie ‘gouverneur sur le quart’ d’une province, désignait le chef d’un petit district ou le prince d’un territoire. Toutefois, ce personnage pouvait être communément appelé roi, au même titre qu’Archélaüs. — Mat. 14:9; Marc 6:22, 25-27.
Antipas épousa la fille d’Arétas, roi d’Arabie, qui avait Pétra pour capitale. Mais au cours d’un de ses voyages à Rome, il se rendit chez son demi-frère Philippe, fils d’Hérode le Grand et de Mariamne (II) (non pas Philippe le tétrarque). Alors qu’il était chez lui, il s’enticha de l’ambitieuse Hérodiade, femme de Philippe, l’emmena en Galilée et l’épousa, tout en divorçant d’avec la fille d’Arétas et en la renvoyant chez elle. Cet outrage devait déclencher la guerre. Arétas envahit le territoire d’Hérode Antipas, lui infligea d’énormes pertes et parvint presque à le renverser. Toutefois, Antipas fut sauvé par un appel à Rome, par suite duquel l’empereur somma Arétas de cesser la guerre.
Antipas s’acquit la faveur de Tibère César, successeur d’Auguste. Constructeur habile comme son père, quoique dans une plus faible mesure, il bâtit une ville près du lac de Gennésareth (la mer de Galilée ou de Tibériade) et l’appela Tibériade, d’après le nom de l’empereur (Jean 6:1, 23). Il nomma encore une autre ville Julias, d’après Julie (plus communément appelée Livie), femme d’Auguste. Il construisit également des forts, des palais et des théâtres.
LE MEURTRE DE JEAN LE BAPTISEUR
L’union adultère qu’Hérode Antipas avait contractée avec Hérodiade lui attira la réprimande de Jean le Baptiseur. Jean était tout à fait en droit de le reprendre, car Antipas, Juif de nom, se disait soumis à la Loi. Antipas jeta Jean en prison; il désirait le tuer, mais il avait peur du peuple, qui le tenait pour un prophète. Néanmoins, lors de son anniversaire, la fille d’Hérodiade lui plut tant qu’il lui jura de lui donner tout ce qu’elle demanderait. Or, Hérodiade engagea sa fille à demander la tête de Jean le Baptiseur. Bien que cela ne fût pas pour lui plaire, Hérode céda lâchement pour ne pas perdre la face devant ceux qui assistaient aux festivités, et aussi à cause de son serment. (Toutefois, sous la Loi, aucun serment ne pouvait le contraindre à perpétrer un acte illicite tel qu’un meurtre.) — Mat. 14:3-12; Marc 6:17-29.
Plus tard, lorsque Antipas entendit parler du ministère de Jésus, qui consistait à prêcher, à guérir et à expulser les démons, il eut peur, craignant que Jésus ne fût autre que Jean ressuscité. Si Hérode Antipas désira ardemment voir Jésus par la suite, ce n’était pas, semble-t-il, pour l’entendre prêcher, mais parce qu’il n’était pas sûr de sa déduction. — Mat. 14:1, 2; Marc 6:14-16; Luc 9:7-9.
C’est probablement quand Jésus traversait la Pérée pour se rendre à Jérusalem que les Pharisiens lui dirent: “Sors et va-t’en d’ici, car Hérode veut te tuer.” Peut-être Hérode fit-il lui-même courir ce bruit dans l’espoir d’amener Jésus à s’enfuir de son territoire par crainte; effectivement, il hésitait peut-être à pousser la hardiesse jusqu’à lever une nouvelle fois la main sur un
-