-
Chine, Hong-Kong et MacaoAnnuaire 1974 des Témoins de Jéhovah
-
-
l’aperçurent effectivement, le saluèrent d’un geste de la main et reçurent néanmoins un message. De sa grosse voix forte frère King cria : “Dis à maman que nous sommes tous heureux et bien portants !” Frère Charles répondit : “Deux cent cinquante mille vous envoient l’expression de leur amour !” Il faisait évidemment allusion au nombre des assistants à l’assemblée internationale de “La volonté divine” qui avait eu lieu à New York, du 27 juillet au 3 août 1958.
La remarquable prise de position des témoins de Jéhovah irritait considérablement les autres groupements religieux qui n’avaient cessé de faire des compromis. Ils firent alors pression sur la police et se plaignirent de ce que l’État n’intervenait pas pour les empêcher de poursuivre leurs activités. Cette plainte porta du fruit.
Le 14 octobre 1958, frères Jones et King s’étaient levés à 6 h 30. Ils étaient en train de préparer leur petit déjeuner et allaient se mettre à table lorsque frère King vit des agents de police faire irruption dans leur cité. Il dit : “Je me demande bien où ils vont.” La réponse vint sous la forme de violents coups frappés à leur porte. On les arrêta sous l’inculpation de “réactionnaires”, et leur logement fut entièrement fouillé. Cinq heures plus tard, on les emmena en prison où, pendant deux ans, ils furent constamment soumis à des interrogatoires.
Lors de leur jugement en 1960, on cita le nom de frères et de sœurs chinois, précisant qu’ils seraient jugés par la suite. Le surveillant de congrégation, frère Koo, frère Liu ainsi que Nancy Yuen figuraient sur la longue liste de noms. Ainsi, en 1958 l’œuvre des témoins de Jéhovah fut forcément arrêtée en Chine.
ORGANISATION EN VUE D’UNE ACTIVITÉ PLUS EFFICACE À HONG-KONG
Durant ces années-là, les frères de Hong-Kong s’efforcèrent de prêcher la bonne nouvelle avec plus d’efficacité. En avril 1951, frères Knorr et Henschel visitèrent Hong-Kong. Une assistance de 707 personnes étaient rassemblées au Star Theatre lorsque frère Knorr prononça le discours “Proclamez la liberté dans tout le pays”, qui avait fait l’objet d’une grande publicité. Cette visite fut très encourageante pour les cinq missionnaires actifs dans cette île, et elle posa les jalons de l’établissement d’une filiale, le 1er septembre 1951, frère Carnie en étant le surveillant. Au cours des quelques années qui ont suivi, neuf autres missionnaires furent envoyés à Hong-Kong.
Au début des années 1950, rien n’avait été fait pour que les missionnaires étudient méthodiquement la langue chinoise. Sœur Gannaway rappelle que lorsqu’elle arriva à Hong-Kong en 1953, la seule phrase en chinois utilisée par les missionnaires était la suivante : “Yaumo yan sik-gong ying-mun ?” qui veut dire : “Y a-t-il quelqu’un qui parle anglais ?” Les logements de la filiale étaient insuffisants et bruyants, car ils étaient situés au-dessus d’une maison de thé qui fonctionnait jusqu’à une heure avancée de la nuit. Inutile de vous dire que la visite de frère Knorr en avril 1956 tombait à point nommé. Comprenant immédiatement la situation, il dit : “Dorénavant toutes les réunions se tiendront en chinois et les missionnaires apprendront et utiliseront cette langue.” On ouvrit une autre maison de missionnaires, et l’année suivante, La Tour de Garde et le livre “Que Dieu soit reconnu pour vrai” paraissaient en chinois.
Frère Franz fut le principal orateur de l’assemblée tenue en janvier 1957, qui avait pour décor la baie de Repulse. Il mit l’accent sur l’importance de travailler d’un cœur entier et d’être fidèle à l’organisation de Jéhovah. Il prit également le temps de parler aux frères locaux qui en furent profondément impressionnés. Frère Franz se réunit aussi avec les dix-neuf missionnaires et les pionniers spéciaux afin de discuter de leurs problèmes et de les encourager à la fidélité. En décembre 1958, les trois premiers pionniers de Hong-Kong envoyés à Galaad ayant été diplômés, ils revinrent, et frère Kenneth Gannaway, qui servait aux îles Sous-le-Vent, aux Antilles, rejoignit le groupe de missionnaires dont le nombre s’éleva à treize répartis dans les deux maisons.
MACAO ENTEND LA BONNE NOUVELLE
La colonie portugaise de Macao est située à 65 kilomètres de Hong-Kong, sur l’estuaire du Si-kiang. C’est la plus ancienne colonie occidentale de la côte chinoise ; elle se compose d’une étroite bande de terre faisant neuf kilomètres de long sur un kilomètre et demi de large, et de deux petites îles. Macao elle-même ressemble à une vieille ville du Portugal, bien que le mode de vie oriental prédomine. Le portugais est la langue officielle, mais la majorité des habitants sont chinois et parlent le cantonais.
Deux pionniers spéciaux furent envoyés à Macao en février 1963. L’un d’eux, Daniel Ng, rencontra un jeune Chinois de vingt et un ans du nom de John Chu, arrivé récemment d’Indonésie. Frère Ng commença une étude biblique avec ce jeune homme, et toute la famille, y compris la mère et le père, se joignit à lui. John ne tarda pas à participer à la prédication ; malheureusement les deux pionniers spéciaux se virent dans l’obligation de quitter l’île à la fin de l’année. John resta donc seul pendant trois mois, au cours desquels le surveillant de circonscription, frère Thorn, passa cinq jours avec lui, lui apportant l’aide dont il avait besoin. Son sérieux et son zèle étaient étonnants. Le jour où frère Thorn partit, John vint à son hôtel à 6 h 30 du matin, pour qu’il lui donne des instructions supplémentaires sur la façon d’organiser le travail.
Deux pionniers spéciaux expérimentés, Mary Chan et Lee King Foon, arrivèrent en juin 1964. Leur activité méthodique porta de bons fruits, car en 1965 trois proclamateurs participaient au ministère du champ et trente et une personnes assistaient à la Commémoration. Cette remarquable activité n’échappa pas au clergé de l’Église catholique, et bientôt la police secrète surveillait les témoins. Un dimanche après-midi où se tenait l’étude de La Tour de Garde chez frère John, les agents de la police secrète firent irruption chez lui et confisquèrent toutes les publications et les bibles, ordonnant aux assistants de les suivre au poste de police. Le lendemain, les deux pionniers spéciaux recevaient l’ordre de retourner à Hong-Kong. Par crainte, certains cessèrent de fréquenter le groupe ; mais les autres sortirent fortifiés de l’épreuve et continuèrent de rendre témoignage en prenant des précautions.
Ces dernières années, une puissante faction communiste a vu le jour à Macao et sa présence s’est fait sentir. Les communistes se sont montrés tout aussi fanatiques et intraitables que ceux qui composaient la faction catholique romaine. Tandis que ces deux factions se surveillaient l’une l’autre et se disputaient le pouvoir, les témoins de Jéhovah continuaient paisiblement de rendre témoignage sur le Royaume de Dieu. Un pionnier spécial de Hong-Kong est récemment retourné chez lui après avoir travaillé pendant quatre ans avec le petit groupe de Macao. Il y a maintenant six proclamateurs actifs dans l’œuvre du Seigneur, et leur zèle est rendu manifeste par le fait que durant l’année de service 1973, ils ont passé en moyenne 12,3 heures dans le ministère du champ et vingt personnes étaient réunies pour assister à la Commémoration. Notre cœur se réjouit de savoir que deux de ces proclamateurs ont servi comme pionniers ordinaires pendant l’année de service 1973 et seront nommés pionniers spéciaux cette année. Frère John Chu, qui est un chrétien mûr, veille sur cette petite congrégation du peuple de Jéhovah.
JOIES, ACCROISSEMENT ET ÉPREUVES
À Hong-Kong, la majorité de ceux qui s’intéressent à la vérité sont jeunes. Il semble que les personnes plus âgées soient fermement attachées à leur mode de vie et n’en changeront pas de peur qu’à leur mort elles aient à subir un châtiment pour avoir abandonné les traditions chinoises. Une jeune fille, May Yu, commença à fréquenter les réunions à l’âge de treize ans, alors qu’elles se tenaient en langue anglaise. Bien que ne connaissant pas cette langue, elle appréciait la gentillesse et l’amour des frères. Inutile de vous dire la grande joie qu’elle a éprouvée lorsque les réunions ont été tenues en chinois. L’expérience vécue par cette jeune fille à l’école met en évidence les pressions exercées sur les étudiants à Hong-Kong, ce qui incite de nombreux nouveaux à délaisser la vérité pendant leur scolarité.
Sœur May Yu rapporte : “En 1961, je travaillais beaucoup pour préparer ma dernière année d’école ; c’est une année où nous sommes tous sous tension en raison des examens de fin d’études. Les pressions exercées sur nous et les devoirs qu’on nous imposait en supplément étaient tels que nous n’avions pas assez de vingt-quatre heures pour nous acquitter de ces charges. On nous parlait constamment de l’importance d’acquérir une plus grande instruction, de l’université, de professions bien rémunérées et de la réputation de nos parents et de nos enseignants. Je pensais que cela mettrait en danger ma spiritualité. Toutefois, l’échange d’encouragement, les conseils m’invitant à faire du ministère la carrière de ma vie et l’étude individuelle m’ont aidée à résister victorieusement aux pressions de cette société matérialiste.” Sœur Yu eut la joie d’aider une compagne de classe à acquérir la connaissance de la vérité, et celle-ci servit par la suite en tant que pionnier spécial pendant quelques années. En novembre 1962, sœur Yu entreprit le service de pionnier spécial et jusqu’à ce jour elle persévère dans le service à plein temps au Béthel, en qualité de traductrice.
L’assemblée internationale de “La bonne nouvelle éternelle” qui eut lieu à l’Hôtel de ville du 13 au 18 août 1963, stimula tous les frères. Les 222 proclamateurs, pionniers et missionnaires de Hong-Kong travaillèrent sans relâche à la préparation de ce congrès, qui ne les a pas déçus. La visite de presque 500 de leurs compagnons chrétiens réjouit sincèrement les frères locaux qui n’étaient jamais allés dans d’autres pays. Ils ont été témoins de l’amour véritable et de l’unité manifestés par leurs frères venus de l’étranger, et cela leur donna une meilleure idée de la merveilleuse organisation de Jéhovah. Avec un zèle renouvelé ils retournèrent dans le champ, et lors de la Commémoration suivante, l’assistance s’élevait à 459 personnes.
Le mois d’avril 1964 fut triste pour les frères de Hong-Kong, car l’un des premiers missionnaires arrivés dans l’île, “Bill” Carnie, mourut. Il avait été surveillant de filiale pendant douze ans. Frère Carnie aimait ses semblables, et dans quelque activité que ce fût, il manifestait les fruits de l’esprit. Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de lui avec émotion.
Nos frères de Hong-Kong ont toujours témoigné de l’amour à l’égard de leurs frères emprisonnés derrière le rideau de bambou. Chaque jour ils prient pour eux. Quelle joie ce fut pour eux lorsque Harold King sortit des prisons chinoises en 1963! Songez un peu ! un de leurs frères venait de passer quatre ans et demi en prison, et il était pourtant demeuré ferme dans la foi ! Il leur parla aussi de la foi de leurs frères chinois toujours emprisonnés. Puis, en 1965, Stanley Jones fut relâché après sept ans d’incarcération, et il leur apporta d’autres bonnes nouvelles relatives à la fidélité de leurs frères en Chine. Tandis qu’une atmosphère lourde et triste planait sur la Chine, Hong-Kong s’épanouissait dans la gaieté et la prospérité matérielle. Frère Jones le remarqua et les frères apprécièrent ses conseils appropriés, les encourageant à ne pas se laisser prendre au piège du matérialisme, ce qui leur ferait perdre la vie éternelle.
En 1966, Hong-Kong reçut avec reconnaissance un autre groupe de sept missionnaires diplômés de la quarante et unième classe de Galaad. On put ainsi ouvrir une nouvelle maison de missionnaires à Kowloon, dans un territoire qui était pratiquement vierge, à savoir la région industrielle appelée Kwun Tong. Il n’y avait là aucun proclamateur, et la population s’élevait à 225 000 habitants ; les missionnaires étaient donc les bienvenus. Contrairement aux premiers missionnaires, ces nouveaux venus commencèrent par suivre pendant deux mois un cours de chinois, organisé par la Société et placé sous la direction d’un instructeur. Ainsi, en un temps relativement court, ils possédaient les rudiments du dialecte cantonais.
Au début de 1967, les missionnaires remarquèrent un changement dans l’attitude des personnes en général. Il se préparait quelque chose. En 1966 il y avait eu des émeutes relativement mineures à propos d’une augmentation de cinq pour cent sur le tarif des bacs. Les ennuis allaient-ils recommencer ? Dans un rapport mensuel envoyé à la Société, le surveillant de filiale, frère Gannaway, écrit : “Il semble que les communistes d’ici aient pris de l’assurance suite à la victoire remportée à Macao. Comme jamais auparavant, les gens manifestent maintenant une attitude hostile à l’égard de la religion. De toute évidence, les événements pourraient se précipiter.”
Peu de temps après, des émeutes éclatèrent dans tout Hong-Kong. Les forces communistes tentaient d’avoir la haute main sur le gouvernement et forçaient les gens à les soutenir. Pendant quelque temps, ils firent exploser des bombes n’importe où, même devant l’immeuble où se tenait une assemblée de district. Ces bombes blessèrent de nombreuses personnes. Des enfants qui, sans le savoir, jouaient avec ces engins, furent tués et mutilés. Ces explosions incitèrent la population à se tourner contre les communistes, et leur tentative avorta.
Néanmoins, la crainte s’était emparée d’un grand nombre de gens. Des centaines d’entre eux avaient réservé toutes les places sur les bateaux et les avions, en prévision d’un exode. Avant que les émeutes ne soient déclenchées, la Société avait invité les frères à fréquenter les réunions et à étudier individuellement, car c’étaient là deux points faibles. Ceux qui ne prirent pas à cœur ce conseil abandonnèrent la course. Ainsi, après le maximum de 261 proclamateurs atteint en 1967, la moyenne est descendue à 218, en 1968.
Quel réconfort ce fut d’avoir la visite de frère Knorr à Hong-Kong en mai 1968! Il parla sur le thème “Souviens-toi de ton Dieu”. Les frères écoutèrent très attentivement, et frère Knorr fit la remarque suivante : “Chaque fois que je citais un verset, toutes les têtes des assistants s’inclinaient tandis qu’ils suivaient la lecture dans leur propre Bible.” Cette visite était ce dont les frères avaient besoin ; elle leur donna confiance et les détermina à persévérer dans l’œuvre et à servir Jéhovah d’un cœur entier. L’œuvre progressa de nouveau, et pour la première fois en quatorze ans, les proclamateurs de congrégation atteignirent une moyenne de plus de dix heures et 558 personnes assistèrent à la Commémoration en 1968.
Parmi ceux qui écoutèrent le discours de frère Knorr, il y avait Madame Fok, une personne bien disposée qui fut stimulée par ce qu’elle vit et entendit. Son cas montre que quiconque cherche vraiment la vérité la trouve. Elle dit : “Quand j’avais onze ans, mon père fut tué à Canton. Durant les années qui ont suivi, j’ai vu beaucoup de tueries et de haine. Cela m’a incitée à méditer sur la vie. J’ai décidé de m’enfuir de Chine, et après bien des difficultés, je suis arrivée clandestinement à Hong-Kong. Je pensais y vivre mieux, mais j’ai été déçue. Je n’ai vu que compétition, tromperie et cruauté ; et cela m’a donné à réfléchir sur la signification de la vie. Je remarquais l’harmonie manifeste de la nature, alors que l’homme mène une vie tout à fait contraire à celle-ci. Je désirais donc connaître la réponse à ces questions et trouver la vérité, si toutefois elle existait.” Elle se mit à étudier des livres traitant de philosophie qui ne lui apportèrent pas la satisfaction attendue.
C’est alors qu’elle reçut la visite des témoins de Jéhovah. Au début, ce n’est pas tant la vérité que la considération et l’amour véritable des témoins pour leurs semblables qui firent impression sur elle. Lorsqu’elle assista au discours de frère Knorr, elle dit : “J’ai été frappée de voir que tous les témoins sont chaleureux, bons et pleins d’amour les uns envers les autres. Ils sont aussi joyeux et ont la foi. J’en ai donc conclu qu’ils doivent posséder un trésor que les autres n’ont pas.” Cela l’incita à étudier plus sérieusement, et elle ne tarda pas à être convaincue d’avoir trouvé la vérité qu’elle cherchait depuis si longtemps. Elle éprouve maintenant une ‘profonde reconnaissance envers Jéhovah qui a envoyé quelqu’un prêcher chez elle’. Elle est devenue un proclamateur baptisé et zélé. Elle fait le service de pionnier temporaire chaque fois qu’elle en a la possibilité, bien qu’elle ait une grande famille et un mari opposé à la vérité. Son plus jeune frère s’est récemment échappé de Chine, et elle espérait beaucoup l’aider à accepter la vérité ; mais comme la plupart des réfugiés, ce jeune homme est un athée convaincu et ne s’intéresse pas au message. Toutefois sœur Fok ne perd pas espoir.
L’organisation de Jéhovah a pourvu à une abondante nourriture spirituelle pour son peuple ici. Outre La Tour de Garde qui paraît en chinois deux fois par mois, depuis 1962, nous recevons mensuellement le périodique Réveillez-vous !, qui a été bien accueilli et a joué un rôle important dans la préparation du terrain en vue d’un plus grand témoignage. Cinq des derniers livres de la Société et six brochures sont également disponibles en chinois. Ce choix de manuels d’étude biblique a fait dire à un éminent missionnaire luthérien que de toutes les religions, les témoins de Jéhovah ont le plus remarquable éventail de publications en chinois.
Aucun manuel n’a jamais fait autant impression sur les frères dans le champ que le livre La vérité qui conduit à la vie éternelle. Lorsque le premier envoi nous parvint en 1969, ils doutaient que les gens puissent apprendre la vérité et prendre position en six mois. Mais les sujets développés d’une manière concise, nette et précise dans ce manuel ont non seulement beaucoup aidé les proclamateurs mais ils ont aussi produit un groupe de nouveaux témoins de Jéhovah fermes et fidèles.
Soit dit en passant, le bureau de la filiale de la Société a été installé, dans des locaux plus appropriés, au premier étage du 312 Prince Edward Road, à Kowloon. Au début, la Société ne possédait qu’un seul appartement, mais dès que cela fut possible, elle fit l’acquisition d’un second, attenant ; elle dispose ainsi d’un plus grand espace pour stocker les publications et loger d’autres missionnaires.
L’assemblée “Paix sur la terre” qui eut lieu en 1969 restera longtemps gravée dans le cœur des frères de Hong-Kong. La visite des délégués venus de treize pays, les sujets présentés au programme, les représentations dramatiques et la présence de trois membres du Collège central, frères Knorr, Franz et Suiter, stimulèrent une nouvelle fois les frères. Les missionnaires aussi sont reconnaissants envers Jéhovah et son organisation qui les ont aidés à retourner dans leur pays d’origine afin d’assister à une assemblée et de visiter leur famille. Ils sont revenus avec un zèle accru et sont déterminés à poursuivre la tâche qui leur a été confiée ici.
En 1970, la Société a envoyé comme missionnaires à Hong-Kong neuf jeunes sœurs zélées qui étaient pionniers spéciaux aux Philippines. Elles se sont mises à l’étude de la langue comme s’il s’était agi d’apprendre un dialecte philippin, et grâce à cette attitude positive, elles ont obtenu des résultats exceptionnels. Elles ont appris en outre à cultiver la persévérance et la patience pour amener les nouveaux à l’offrande de soi et au baptême. Elles ont apprécié l’exemple donné dans ce domaine par des missionnaires comme Beth Gannaway et Elizabeth Jarvis qui, depuis respectivement vingt et seize ans, servent avec patience dans le territoire qui leur a été attribué.
Il est également encourageant de voir que parmi ceux qui ont dû quitter le service missionnaire pour des raisons de santé, familiales ou autres, la majorité est restée à Hong-Kong et continue à servir fidèlement comme proclamateurs du Royaume. Hong-Kong reste pour eux le territoire qui leur a été confié, et c’est pour cela que les frères locaux les aiment.
Il ne faut pas oublier qu’ici personne ne vient à la vérité sans avoir un véritable combat à mener. Témoin ce qui s’est récemment passé à Kwun Tong. Fu-lone Liang étudiait avec un jeune garçon catholique. Après de nombreuses “batailles” à propos de questions doctrinales, il comprit où se trouvait la vérité et décida de prendre position. Ses parents se sont alors rendu compte que le temps passé aux réunions et dans le service du champ serait perdu pour ce qui est de gagner de l’argent ; ils se mirent donc à le persécuter de toutes sortes de façons. Il appréhendait de rentrer chez lui après une réunion. Son père et sa mère criaient sur lui, le maudissaient et le harcelaient sans relâche, parfois jusqu’au petit matin. Ils avaient interdit à ses frères et sœurs plus jeunes de lui parler. Il est arrivé que son père fasse usage de la force pour l’empêcher d’assister aux réunions, allant même jusqu’à le poursuivre avec un couperet. À plusieurs reprises, sa mère est allée faire du scandale à la Salle du Royaume. Un dimanche matin, il fut réveillé par un bruit de verre cassé. C’était sa mère qui brisait des bouteilles. Pour quelle raison ? “Je m’en vais à la Salle du Royaume, dit-elle, pour crever les yeux à tous ces missionnaires !” Cette opposition a duré pendant des mois, jusqu’à ce qu’il soit devenu trop dangereux pour lui de rester chez ses parents. Un jour il demanda à ces derniers : “Pourquoi vous intéressez-vous tant à l’argent ? M’avez-vous élevé par amour ?” Ils répondirent : “Non, pour l’argent !” Même après qu’il eut quitté le foyer familial pour aller vivre avec un frère, sa mère est venue à la Salle du Royaume et a essayé de frapper frère Liang ; elle a craché au visage de son fils jusqu’à épuisement. Puis elle est allée gémir dans la rue, révélant ses sentiments à quiconque voulait bien l’écouter. Depuis lors, ce jeune homme s’est fait baptiser. Il remet plus des deux tiers de son salaire à ses parents et garde pour lui tout juste de quoi vivre, afin que les siens ne puissent parler en mal de la vérité. Malgré cela, quand ils en ont l’occasion, ils le harcèlent encore. Comme nous sommes heureux de le voir rester ferme dans la vérité et continuer de progresser !
Les rapports indiquent qu’au cours des vingt-trois années passées, 427 personnes se sont fait baptiser à Hong-Kong et 135 en Chine. Beaucoup d’entre elles n’ont pas persévéré et se sont laissées détourner de la vérité. D’autres sont parties à l’étranger et font du bon travail auprès des Chinois qu’ils rencontrent. Ainsi, l’histoire des témoins de Jéhovah à Hong-Kong montre que les missionnaires et les frères locaux ont travaillé durement. Les résultats produits ont bien été décrits par une sœur locale, qui a dit : “Lorsque je pense aux années de travail accompli, je me rends compte du rôle important joué par les missionnaires envoyés ici par la Société. La façon dont ils ont veillé avec amour à notre bien-être spirituel nous a mieux fait comprendre nos relations avec Jéhovah. Même encore maintenant les missionnaires aident beaucoup les proclamateurs à s’affermir. Leur gentillesse, leurs visages souriants et leur facilité d’adaptation au mode de vie de Hong-Kong sont une source d’encouragement. Aucun fossé ne sépare les missionnaires des proclamateurs.”
L’année de service 1973 a bien débuté grâce à la nomination d’aînés pour veiller aux besoins spirituels des congrégations. Les huit congrégations ont été ramenées à six afin que l’aide de ces frères mûrs ne soit pas dispersée. La réaction des frères a dépassé toutes les espérances. C’était exactement ce qu’il fallait. Les frères sont plus zélés que jamais dans le ministère. En décembre 1972, les proclamateurs ont atteint la moyenne de 17,3 heures. L’approvisionnement en périodiques est tout à coup devenu insuffisant, si bien que lors de la journée des périodiques les proclamateurs ont dû offrir deux brochures. La réserve courante de brochures prévue pour deux ans a fondu en l’espace de trois mois seulement. Un plus grand nombre de frères ont entrepris chaque mois le service de pionnier temporaire, et en janvier 1973, nous avons enregistré un nouveau maximum de 270 proclamateurs.
En avril 1973, l’activité a suivi la même courbe ascendante. Cinquante-neuf proclamateurs ont été pionniers temporaires. Il y a eu six pionniers ordinaires et vingt-huit pionniers spéciaux et missionnaires, ce qui représente au total quatre-vingt-treize proclamateurs à plein temps. Ainsi, un proclamateur sur trois a été pionnier en avril ! Nous avons aussi atteint un nouveau maximum dans le nombre des assistants à la Commémoration qui s’est élevé à 705 personnes.
Lors d’une assemblée de circonscription tenue en avril, il a été annoncé que l’assemblée internationale de “La volonté divine” aurait lieu du 8 au 12 août 1973, au collège Grantham, à Kowloon. Le zèle des frères pour le ministère s’est alors accru et leur enthousiasme grandissait à mesure qu’approchait l’assemblée. Les Salles du Royaume étaient pleines, car l’assistance à l’étude de La Tour de Garde s’élevait à 130 pour cent du nombre des proclamateurs et celle à la réunion de service et à l’École du ministère, à 120 pour cent. Les frères n’étaient pas pressés de partir après les réunions, et la plupart restaient dans la salle pour profiter de la présence de leurs compagnons chrétiens. Un esprit chaleureux imprégnait toute l’organisation.
L’assemblée internationale de “La volonté divine” a passé trop vite. Pendant cinq jours, les frères ont participé à un riche festin spirituel. Ils ont apprécié l’enthousiasme chaleureux des 300 frères venus d’autres pays. Mais ce qui les réjouit encore davantage, ce fut la présence de cinq membres du Collège central. Leur personnalité, leurs excellents discours et leur remarquable exemple d’humilité ont incité nos frères de Hong-Kong à s’approcher encore davantage de Jéhovah et de son organisation.
Les résultats obtenus au cours de l’année de service écoulée et l’esprit qui anime actuellement les frères de Hong-Kong se dégagent des remarques finales prononcées lors de l’assemblée par le surveillant de filiale, frère Gannaway. Il a dit : “En ce qui concerne le témoignage rendu aux habitants de Hong-Kong, cette année a été la plus merveilleuse que nous ayons jamais connue.” Il apprit ensuite aux auditeurs qu’en juillet, un nouveau maximum de 271 proclamateurs avait été atteint et qu’il y avait eu 35 baptêmes durant l’année de service. Mais bien plus encourageant encore fut le fait que la moitié des proclamateurs ont entrepris le service de pionnier temporaire au cours de l’année. Les frères ont été heureux d’entendre qu’à la fin de juillet on avait déjà enregistré de nouveaux maximums dans toutes les formes de l’activité ministérielle ; et le rapport d’août n’avait pas encore été établi !
Les témoins de Jéhovah sont très animés et très actifs dans ce champ difficile. Ils se dépensent dans l’œuvre consistant à rendre témoignage et à faire des disciples. Ils se rendent compte que Jéhovah active les choses et ils ont l’assurance qu’il ouvrira le cœur d’un plus grand nombre de “brebis”, afin qu’elles apprennent la vérité. Les perspectives d’accroissement sont bonnes grâce aux nombreux nouveaux qui fréquentent maintenant le peuple de Dieu. Quant à nos frères bien-aimés derrière le “rideau de bambou”, nous pouvons nous souvenir d’eux dans nos prières à Jéhovah. De temps à autre des nouvelles nous parviennent indiquant qu’ils gardent leur intégrité. Il appartient à notre Dieu bienveillant Jéhovah de décider si un autre témoignage sera rendu en Chine avant que n’éclate la “grande tribulation”.
-
-
Allemagne (1re partie)Annuaire 1974 des Témoins de Jéhovah
-
-
Allemagne (1re partie)
L’ALLEMAGNE a exercé une influence profonde sur l’Histoire. Son peuple a la réputation d’être travailleur et respectueux de l’autorité. Ces qualités ont contribué beaucoup à la croissance économique de cette nation, si bien qu’aujourd’hui l’Allemagne de l’Ouest, avec une population de plus de soixante millions d’âmes, est l’un des géants industriels du monde. Elle fait du commerce d’un bout à l’autre de la terre. Et pour remplir les besoins de son économie florissante, ces dernières années, il lui
-