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Le cœur humain — un organe prodigieuxLa Tour de Garde 1984 | 1er décembre
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complexité. Quand un homme court à fond de train, son cœur travaille deux fois plus que tous ses autres muscles. Pourtant, ces derniers ne tardent pas à se fatiguer, tandis que le myocarde fonctionne inlassablement du berceau à la tombe. Précisons tout de même qu’il jouit d’un court instant de répit après chaque contraction. À la naissance, il bat environ 150 fois par minute; à l’âge adulte il se stabilise en moyenne à 72 cycles-minutea. En une vie de 70 ans, un cœur se contracte quelque 4 milliards de fois. Et au cours de cette période il pompe à peu près 174 millions de litres de sang. Notre cœur peut doubler d’allure lorsque nous nous livrons à un exercice violent. Son rythme s’accélère encore quand nous sommes excités, effrayés ou en colère, nous préparant ainsi à un combat ou à une fuite éventuels.
Le cœur humain a également ceci de remarquable qu’il produit sa propre énergie. Les contractions de l’estomac qui préparent les aliments en vue de la digestion et l’activité rythmique des intestins qui en achemine les résidus vers l’évacuation finale sont commandées par le système neuro-végétatif. En revanche, le cœur dispose d’une source d’énergie intrinsèque. Il s’agit de son centre moteur, le nœud sinusal. Cette vérité n’a pas toujours été reconnue. C’est pourtant là ce qui permet au cœur du fœtus de commencer à battre avant même d’être innervé. De plus, on a vérifié que le cœur continue de fonctionner quand il est séparé du reste du corps, surtout s’il est encore alimenté par le sang.
Sans nul doute, cet organe vital qui travaille si dur mérite d’être bien traité. Il importe de le nourrir convenablement, de lui accorder du repos et lui faire faire l’exercice dont il a besoin pour demeurer fort. Par ailleurs, il est indispensable de renoncer totalement à l’usage du tabac. Enfin, il convient de ne profiter des bonnes choses de la vie qu’avec équilibre et modération.
Puisque le cœur est un organe aussi important, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il soit mentionné fréquemment dans la Bible. Cependant, comme nous l’allons voir, ce livre en parle davantage au sens figuré qu’au sens propre.
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Le “cœur” dans la Parole de Dieu, la BibleLa Tour de Garde 1984 | 1er décembre
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Le “cœur” dans la Parole de Dieu, la Bible
SANS conteste, l’homme s’est intéressé à son cœur plus qu’à aucun autre organe de son corps. Poètes et prosateurs lui ont consacré bien des pages. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le mot “cœur” revienne souvent dans la Parole de Dieu. Toutes acceptions confondues, il y apparaît près d’un millier de fois. Mais que signifie-t-il au juste?
Dans les Écritures, il n’est pas rare qu’un vocable soit employé de diverses manières et qu’il comporte un certain nombre de sens différents. Prenons les mots “cieux” et “esprit”. Il arrive que le terme “cieux” désigne l’“étendue”, c’est-à-dire l’atmosphère qui entoure notre planète et dans laquelle les oiseaux évoluent (Genèse 1:26). Il peut aussi se rapporter à l’ensemble de l’univers physique, y compris les étoiles, celles que nous voyons comme celles que nous ne pouvons voir (Psaume 19:1). En II Pierre 3:7 les cieux semblent figurer des pouvoirs politiques. De temps à autre, ils sont décrits comme la demeure même de l’organisation spirituelle de Jéhovah (Révélation 12:12). Ils peuvent enfin représenter le Royaume céleste, ce qui est le cas en II Pierre 3:13.
Ainsi en est-il du terme “esprit”. Celui-ci s’applique parfois à des personnes spirituelles telles que Jéhovah, Jésus Christ et les anges (Jean 4:24; I Corinthiens 15:45; Hébreux 1:13, 14). Cependant, la force vitale qui anime toutes les créatures vivantes est aussi dénommée “esprit”. (Ecclésiaste 12:7.) En Proverbes 25:28 comme dans d’autres passages, ce mot évoque la force de motivation qui pousse l’homme à l’action. Plus fréquemment encore, c’est la force agissante de Jéhovah qui est appelée “esprit” ou “esprit saint”. — Genèse 1:2; Zacharie 4:6; Marc 13:11.
Qu’en est-il du “cœur”? En Exode 28:30, le terme hébreu ainsi traduit désigne l’organe lui-même. Dans ce passage, en effet, Jéhovah ordonnait que le pectoral du jugement soit placé sur le cœur d’Aaron. Il s’agissait bien là du cœur qui battait dans sa poitrine. De même, il y a certainement une interprétation littérale à donner de Psaume 45:5, où nous lisons: “Tes flèches sont aiguës (...) dans le cœur des ennemis du roi.”
Le mot “cœur” peut également désigner la partie centrale d’une chose. En Ézéchiel 27:25-27 nous trouvons trois fois l’expression “au cœur de la haute mer”, qui signifie sans aucun doute “au beau milieu de la mer”. Pareillement, Jésus a annoncé qu’il serait dans le “cœur” de la terre, c’est-à-dire en elle, pendant “trois jours et trois nuits”. — Matthieu 12:40.
Le cœur est encore associé à nos émotions, à nos joies et à nos peines. En I Rois 8:66 nous apprenons que lors de l’inauguration du temple de Salomon ‘tout Israël se réjouissait et se sentait le cœur joyeux pour tout le bien que Jéhovah avait réalisé pour David, son serviteur, et pour Israël, son peuple’. En Néhémie 2:2, par contre, le roi Artaxerxès demande à Néhémie pourquoi il a l’air si triste, alors qu’il n’est pas malade. “Ce n’est pas autre chose qu’une morosité du cœur”, pense-t-il.
La Bible rattache aussi le cœur à notre attitude ou à notre disposition d’esprit, que celle-ci soit arrogante ou humble. En Proverbes 16:5 il est écrit: “Quiconque a le cœur orgueilleux est quelque chose de détestable pour Jéhovah.” En revanche, selon Matthieu 11:29 Jésus a déclaré: “Je suis doux de caractère et humble de cœur.”
De traits moraux comme la bonté et la vertu, ou à l’inverse la malice et la méchanceté, on dit qu’ils résident dans le cœur. Par exemple, en Jérémie 7:24 voici ce que nous lisons au sujet des Israélites: “Ils marchèrent dans les conseils de l’obstination de leur cœur mauvais.” D’après Matthieu 12:34, 35 Jésus a montré que le meilleur comme le pire pouvaient se trouver dans notre cœur.
La foi, elle aussi, habite le cœur, car Paul affirme en Romains 10:10: “C’est avec le cœur qu’on exerce la foi pour la justice, mais c’est avec la bouche qu’on fait la déclaration publique pour le salut.”
Le cœur est encore le siège des motivations. En Exode 35:21 Moïse explique que “tous ceux dont le cœur les y poussait” sont venus apporter leur contribution pour la construction du tabernacle. En Hébreux 4:12, 13 Paul, comparant la parole de Jéhovah à une épée acérée, précise qu’elle “peut discerner les pensées et les intentions du cœur”. Oui, le cœur est la source des motivations, et il influence la pensée de son possesseur soit pour le bien, soit pour le mal. Il incite parfois les serviteurs de Dieu à agir sagement, comme en témoigne Exode 31:6 où il est écrit: “Dans le cœur de tout sage de cœur, moi, je mets la sagesse, pour qu’ils fassent réellement tout ce que je t’ai ordonné.”
Plus que tout autre sentiment, l’amour et la haine relèvent du cœur. Les Israélites avaient reçu l’ordre suivant: “Tu ne devras pas haïr ton frère en ton cœur.” (Lévitique 19:17). Nous lisons ailleurs que le cœur des Égyptiens haïssait les Israélites (Psaume 105:25). Inversement, Paul s’exprime ainsi: “Vraiment, le but de cet ordre, c’est l’amour qui vient d’un cœur pur.” (I Timothée 1:5). Pierre, quant à lui, nous adresse ce conseil: “Puisque vous avez purifié vos âmes par votre obéissance à la vérité, (...) aimez-vous les uns les autres profondément, du fond du cœur.” — I Pierre 1:22.
En outre, les Écritures indiquent que l’on peut garder des souvenirs particulièrement chers dans son cœur. En Luc 2:51 nous apprenons que Marie, la mère de Jésus, “conservait toutes ces choses [concernant Jésus] dans son cœur”. — Segond révisée; Jérusalem; Traduction Œcuménique de la Bible.
Que de fonctions et d’aptitudes les Écritures n’attribuent-elles pas au cœur! Peuvent-elles toutes siéger réellement dans notre cœur de chair? Cela paraît difficile. Cette conclusion est d’ailleurs corroborée par l’étude des langues qui distinguent dans leur vocabulaire le sens propre et le sens figuré de notre mot cœur. Ainsi, en chinois comme en japonais on utilise deux idéogrammes, qui signifient littéralement “cœur-organe”, pour parler du cœur proprement dit. En revanche, si l’on veut décrire des qualités ou des fonctions associées au cœur, tels l’amour, la haine, l’intention et l’endurance, on n’emploie que le premier de ces idéogrammes en le combinant avec d’autres éléments pour former un caractère plus complexe (voir l’encadré ci-dessous). Ce faisant, on sépare très nettement l’organe physique des motivations et des qualités qui relèvent de l’affectivité, tout en soulignant le lien qui existe entre eux.
Il est intéressant de noter la façon dont la Bible évoque d’autres organes du corps. Par exemple, les Écritures hébraïques emploient plus de 20 fois le terme traduit par “rein” ou “rognon”, surtout dans le Pentateuque. À maintes reprises il est question des “deux rognons” des animaux qui étaient offerts en sacrifice sous la Loi (Exode 29:13, 22; Lévitique 3:4, 10, 15; 4:9; 7:4). Incontestablement, le mot est ici à prendre au sens propre. Quant au psalmiste David, il pensait sans doute à ses reins proprement dits lorsqu’il écrivait: “Car toi, tu as produit mes reins; tu m’as tenu à l’abri dans le ventre de ma mère.” — Psaume 139:13.
Toutefois, le prophète Jérémie parlait-il aussi des reins au sens littéral quand il déclarait au Jr chapitre 11 verset 20 de son livre, que Jéhovah “examine les reins et le cœur”? De son côté, David avait-il à l’esprit les organes logés dans les lombes quand il disait: “Vraiment, durant les nuits mes reins m’ont corrigé.” (Psaume 16:7). Ce ne sont certainement pas nos reins, au sens propre du terme, qui nous remettront dans le droit chemin si nous nous égarons. Dès lors, que voulait dire David? Jérémie fait la lumière sur ce point lorsqu’il s’exprime ainsi (Jr 12:2): “Tu les as plantés; ils ont même pris racine. Ils continuent d’aller de l’avant; ils ont même produit du fruit. Tu es près, dans leur bouche, mais loin de leurs reins.” N’est-il pas manifeste que le mot “reins” désigne ici les sentiments les plus intimes des personnes concernées? Ce verset est sans doute à rapprocher d’Ésaïe 29:13, que Jésus a cité en ces termes selon Matthieu 15:7, 8: “Hypocrites! Ésaïe a prophétisé avec justesse sur votre compte, quand il a dit: ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est fort éloigné de moi.’” Ce disant, le Christ évoquait de toute évidence la personnalité secrète et profonde des individus méchants à qui il s’adressait.
On peut voir un autre exemple du même phénomène dans l’emploi du mot grec splagkhna, qui signifie “intestins” ou “entrailles”. Celui-ci est utilisé littéralement en Actes 1:18, où il est écrit au sujet de Judas: “Cet homme donc a acquis un champ avec le salaire de l’injustice et, étant tombé la tête en avant, il a éclaté avec fracas par le milieu, et tous ses intestins se sont répandus.” Cependant, bien que ce terme se rencontre 11 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, c’est là le seul cas où il se rapporte vraiment aux intestins. En revanche, il est rendu par “tendre” en Luc 1:78 et par “tendres affections” en II Corinthiens 6:12; 7:15; Philippiens 2:1; Colossiens 3:12 et Philémon 7. En Genèse 43:30 et en I Rois 3:26, le mot raḥamîm, son équivalent hébreu, est traduit par “entrailles” dans les versions Darby, Osty et Segond. En réalité, il désigne les “émotions intimes”, pour reprendre l’option de la Traduction du monde nouveau.
Ainsi en est-il des termes hébreu et grec rendus par “cœur” dans nos Bibles. Il y a bien quelques textes, en nombre relativement restreint d’ailleurs, où ils désignent le cœur physique. Citons Exode 28:30 et Psaume 45:5. En revanche, dans près de mille autres occurrences, ces mots sont manifestement employés au sens figuré. Toutefois, n’en déduisons pas qu’il n’y a aucun rapport entre les acceptions physique et métaphorique du mot cœur. En effet, lorsque nous sommes soumis à des tensions affectives notre cœur physique risque d’en pâtir, ce qui peut avoir pour conséquence une maladie, voire la mort. Quoi qu’il en soit, il importe de différencier le cœur proprement dit du cœur symbolique. À ce propos, W. Vine fait cette remarque: “Figurément parlant, le cœur représente les sources secrètes de la vie intime.” — An Expository Dictionary of New Testament Words, tome II, pages 206-7.
De tout ce qui précède, il ressort clairement que les rédacteurs de la Bible ont employé les vocables hébreu et grec traduits en français par “cœur” pour décrire les nombreux caractères affectifs et moraux qui composent notre personnalité intérieure. De fait, en attirant notre attention sur la nécessité de surveiller nos désirs, nos aspirations et nos motivations, la Parole de Dieu nous aide à ‘le servir d’un cœur complet’. Elle nous équipe pour toute œuvre bonne (I Chroniques 28:9; II Timothée 3:17). Les Écritures renferment une foule d’excellents conseils sur ce point.
[Tableau, page 6]
(Voir la publication)
Le cœur dans la langue chinoise:
[Graphisme — Caractère chinois] cœur, généralement au sens figuré
[Graphisme — Caractères chinois] cœur-organe, toujours au sens propre
Dans les caractères suivants, qui représentent des notions associées au cœur, remarquez la présence de l’idéogramme élémentaire
[Graphisme — Caractère chinois] amour
[Graphisme — Caractère chinois] haine
[Graphisme — Caractère chinois] pardon
[Graphisme — Caractère chinois] tristesse
[Graphisme — Caractère chinois] inquiétude
[Graphisme — Caractère chinois] intention
[Graphisme — Caractère chinois] colère
[Graphisme — Caractère chinois] endurance
[Illustration, page 5]
Le cœur est associé aux émotions, à l’état d’esprit, à la foi, aux motivations et aux sentiments de l’homme.
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“Qui est parvenu à connaître la pensée de Jéhovah?”La Tour de Garde 1984 | 1er décembre
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“Qui est parvenu à connaître la pensée de Jéhovah?”
“Car ‘qui est parvenu à connaître la pensée de Jéhovah, ou qui est devenu son conseiller’?” — ROMAINS 11:34; ÉSAÏE 40:13, version grecque des Septante.
1. a) Quelle question en forme de défi Paul a-t-il trouvée en Ésaïe 40:13? b) Comment se fait-il que l’un des mots clés de sa citation diffère de l’original hébreu?
VOICI plus de 2 700 ans, une question en forme de défi était posée à la nation d’Israël. Plus tard, un ancien Pharisien la rappelait en ces termes dans une de ses lettres: “Car ‘qui est parvenu à connaître la pensée de Jéhovah, ou qui est devenu son conseiller’?” (Romains 11:34). Cet ancien Pharisien, c’était l’apôtre Paul. Il citait la question qui nous intéresse telle qu’il l’avait trouvée en Ésaïe 40:13 dans la version grecque des Septante. Or dans ce passage, cette traduction avait rendu le terme hébreu qui signifie “esprit”, au sens de force agissante, par le mot grec nous qui, lui, veut dire “esprit” au sens d’intellect ou de “pensée”.
2. Qu’est-ce que l’“esprit” ou la “pensée” de l’homme? Illustrez cette définition par un exemple.
2 Mais que faut-il entendre par l’expression divinement inspirée “la pensée de Jéhovah”? Quand nous parlons de notre “esprit” ou de notre “pensée”, nous évoquons les fonctions intellectuelles dont nous avons été dotés en tant que créatures humaines. Ces fonctions-là, nous pouvons les mettre à profit, par exemple, en renouvelant notre esprit pour adopter l’“attitude d’esprit qui était aussi en Christ Jésus”. (Philippiens 2:5; voir aussi Genèse 11:6.) De fait, nos facultés mentales nous distinguent de tous les animaux.
3-5. a) Qu’apprenons-nous en Ésaïe 55:8, 9 au sujet de la “pensée” de Jéhovah? b) Pourquoi n’y a-t-il rien d’étonnant à ce que Paul ait formulé l’exclamation qui figure en Romains 11:33? c) Que signifient les paroles de Paul consignées en Romains 11:34? d) Pourquoi les rédacteurs bibliques des temps préchrétiens ne pouvaient-ils pas connaître la “pensée” de Jéhovah?
3 Toutefois, il n’y a pas de commune mesure entre les pensées formées par l’esprit de Jéhovah et celles que nous, créatures imparfaites, sommes capables de concevoir. L’Être suprême attire lui-même notre attention sur cette vérité fondamentale en Ésaïe 55:8, 9, où il déclare: “‘Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘En effet, comme les cieux sont plus hauts que la terre, ainsi mes voies sont plus hautes que vos voies, et mes pensées plus hautes que vos pensées.’” Aussi l’avenir que Dieu prépare pour ses créatures humaines, et notamment pour celles avec qui il a conclu une alliance, dépasse-t-il tout ce que nous pourrions imaginer. Dès lors, il n’est guère étonnant qu’après avoir examiné un aspect particulièrement remarquable des projets de Jéhovah et des moyens qu’il emploie pour les mener à bien, l’“apôtre des nations” se soit senti poussé à s’exclamer: “Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont inscrutables et introuvables ses voies!” (Romains 11:13, 33). Sans contredit, ce n’est pas un homme qui aurait pu indiquer à Dieu les “voies” qu’il devait suivre. C’est pourquoi l’apôtre a ajouté sous l’inspiration divine: “Car ‘qui est parvenu à connaître la pensée [noun] de Jéhovah, ou qui est devenu son conseiller’?” (Romains 11:34). Une autre version (Le Livre, éditions Farel) rend ce verset comme suit: “Car qui d’entre nous peut connaître la pensée du Seigneur? Qui en sait assez pour être son conseiller et son guide?”
4 L’apôtre ne voulait cependant pas dire que même si Dieu lui révélait sa pensée l’homme serait inapte à la connaître ou à la comprendre. La preuve en est que le Créateur nous a bel et bien dévoilé sa pensée dans les pages de sa Parole inspirée, les Saintes Écritures. Ce que Paul tenait à souligner, par contre, c’est qu’aucun homme n’aurait pu, par ses propres facultés de réflexion, concevoir ni réaliser la pensée ou le dessein de Dieu quand ce dernier ne l’avait pas encore formé. Sans la révélation divine, du reste, personne ne s’en est jamais montré capable. En d’autres termes, avant la révélation exposée dans la Bible, nul homme n’était “parvenu à connaître la pensée de Jéhovah”. Dans les temps préchrétiens, aucun des rédacteurs des 39 premiers livres des Saintes Écritures n’avait pu percer cette pensée, pas même le législateur Moïse.
5 Personne, par exemple, ne comprenait ce que Jéhovah se proposait de faire à l’égard d’Abraham et de sa postérité, ni les conséquences que cela aurait sur les événements qui allaient se dérouler au Ier siècle de notre ère.
La “pensée” de Jéhovah et l’“olivier” symbolique
6. a) De quelle promesse Paul parle-t-il en Romains chapitre 11? b) Quel privilège remarquable Abraham a-t-il reçu? Pour quelle raison?
6 En Romains chapitre 11, l’apôtre parle jusqu’au Rm 11 verset 34 de la “postérité” promise à Abraham. D’après les récits rapportés par Moïse en Genèse 12:3 et 22:17, 18, Jéhovah avait en effet promis de bénir le vieux patriarche Abraham par sa descendance ou sa “postérité”. C’est en cette postérité, ou par son entremise, que le Dieu d’Abraham bénirait toutes les familles et les nations de la terre au temps qu’il avait fixé. Quel privilège pour Abraham de devenir l’héritier d’une promesse aussi magnifique! C’était là une belle récompense de sa foi et de son obéissance.
7. a) Que représentent les différentes parties de l’“olivier” typique? b) À quoi les “branches” étaient-elles appelées? c) Pour ce qui est de la “postérité”, en quoi la “pensée” de Jéhovah devait-elle encore être révélée?
7 L’apôtre compare la réalisation de la pensée originelle de Jéhovah à la croissance d’un olivier, un arbre très répandu en Palestine. Dans cette image, la racine de l’olivier typique n’était autre qu’Abraham. Le tronc qui est sorti d’Abraham, la racine symbolique, se composait de son fils bien-aimé Isaac, de son petit-fils Jacob ou Israël et des douze fils de Jacob, les ancêtres des douze tribus d’Israël. De par leur naissance, tous les descendants de ces 12 patriarches constituaient les branches de cet olivier typique. En tant que tels, ils étaient naturellement appelés à devenir la “postérité” promise à Abraham, cette postérité par laquelle toutes les familles et les nations de la terre se béniraient conformément à la “pensée” ou dessein bienveillant de Jéhovah. Toutefois, ce qu’ils ignoraient, c’est qu’il ne s’agirait pas d’une postérité naturelle. Autrement dit, il ne suffirait pas de descendre du patriarche Abraham pour en faire partie. Ce serait plutôt une “postérité” spirituelle dont le père devait être plus grand, plus élevé qu’Abraham. Ce Père-là serait Jéhovah, la source de la vie en personne. Mais qui constituerait l’élément principal de la “postérité”?
8. a) Comment Jésus est-il devenu le Grand Isaac? b) Pourquoi son sacrifice et sa résurrection spirituelle étaient-ils nécessaires pour que toutes les familles de la terre se bénissent?
8 Ce personnage devait être plus remarquable qu’Isaac, le fils qu’Abraham avait engendré dans sa vieillesse. Cet ‘homme, Christ Jésus’, descendrait d’Isaac tout en étant plus grand que lui, que son fils Jacob (ou Israël) et que les douze fils de Jacob, les douze fondements de la nation d’Israël (I Timothée 2:5). Le nouveau-né qui allait être appelé Jésus était en effet le “Fils de Dieu”, car il avait été engendré dans le sein de la vierge Marie par l’esprit de Jéhovah. En fait, sa vie avait été transférée des sphères spirituelles dans la matrice de Marie, de sorte que Joseph, le mari de celle-ci, n’était que le père adoptif de Jésus sur la terre (Luc chapitres 1 à 3). Cependant, comme les événements ultérieurs l’ont démontré, Jésus n’a pas béni toutes les familles et les nations de la terre au cours de sa vie humaine. Certes, s’il est en mesure de bénir toute l’humanité c’est grâce au sacrifice parfait et immaculé qu’il a offert en l’an 33 au Calvaire, hors de Jérusalem. Toutefois, le troisième jour à compter de sa mort, toujours en l’an 33, Jéhovah, son Père céleste, l’a ressuscité d’entre les morts. Par la suite, Jésus est remonté au ciel en qualité de Fils spirituel de Dieu. C’est de là qu’il bénit toutes les nations et les familles du sol.
9. a) Quelle signification plus étendue l’olivier symbolique revêt-il encore? b) Combien y a-t-il de branches spirituelles? Comment le savons-nous? c) Qu’apprenons-nous en Galates 3:28, 29 au sujet de ces “branches”?
9 Vue sous cet angle, l’illustration de l’olivier revêt un sens nouveau et beaucoup plus étendu. La “racine” de l’olivier spirituel est alors Jéhovah, le Grand Abraham source de toute vie. Le Fils unique de ce dernier, quant à lui, s’est révélé être Jésus Christ, le Grand Isaac. Il est devenu le chef de la congrégation chrétienne, laquelle a été engendrée de l’esprit du Grand Abraham, Jéhovah Dieu. Les membres de la congrégation chrétienne constituent donc les “branches” de cet olivier spirituel qui, selon Révélation 7:1-8 et 14:1-3, doivent finalement atteindre le nombre de 144 000. Aussi lisons-nous en Galates 3:28, 29: “Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni mâle ni femelle; car tous, vous n’êtes qu’un en union avec Christ Jésus. Et si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham, héritiers quant à une promesse.”
10. a) Quels sont ceux qui étaient appelés en priorité à devenir des branches spirituelles? b) Parmi eux, qui a été effectivement “sauvé”? Quelle prophétie Paul a-t-il citée pour illustrer ce point?
10 Comme les Juifs de l’époque de Jésus étaient ses frères selon la chair et qu’ils descendaient du patriarche Abraham, ils étaient appelés en priorité à devenir les “branches” de cet olivier spirituel. Ils avaient en effet été admis dans l’alliance de la Loi, alliance que le Grand Abraham avait contractée par la médiation de Moïse. Lors de son séjour terrestre, Jésus s’est dirigé exclusivement vers les “brebis perdues de la maison d’Israël”. (Matthieu 10:6.) Par conséquent, les premiers à devenir des “branches” de l’olivier spirituel ayant Jéhovah pour racine étaient des Juifs selon la chair. Tel était le cas des douze apôtres fidèles et de milliers d’autres disciples. Néanmoins, dans l’ensemble, seul un petit “reste” de Juifs a été “sauvé” pour devenir la postérité du Grand Abraham et hériter de sa “promesse”, comme cela avait été annoncé en Ésaïe 10:22, texte que Paul cite en Romains 9:27.
11. a) Quand des “branches” en puissance ont-elles été arrachées? b) En quel sens les “branches” d’un olivier sauvage ont-elles alors été greffées? Sur quel olivier l’ont-elles été?
11 Des “branches” en puissance de la “postérité d’Abraham” ont commencé d’être arrachées avec la conversion des Samaritains circoncis. Elles l’ont été dans le plein sens du terme trois ans et demi après la mort et la résurrection de Jésus Christ, le Grand Isaac. À cette époque, les premiers croyants non juifs et incirconcis, savoir le centurion romain Corneille, sa famille et ses amis pieux, ont été convertis par l’apôtre Pierre. Après avoir été engendrés et oints de l’esprit de Jéhovah, ils ont été baptisés (Actes chapitre 10). C’est ainsi que les “branches” d’un olivier sauvage ont été greffées sur l’olivier spirituel dont Jéhovah est la “racine” vivifiante.
12. a) Qu’arriverait-il si des “branches” arrachées se repentaient? Donnez un exemple. b) Qu’est-ce que cela démontre? c) Quelle devrait être notre réaction devant cette révélation de la “pensée” de Jéhovah?
12 Cependant, si après avoir été arrachés certains Juifs selon la chair reconsidéraient leur situation et se repentaient, ils pouvaient être greffés de nouveau. À l’instar d’Aquila et de Priscille, il leur était encore possible d’avoir part au privilège spirituel que la nation juive avait perdu en raison de son manque de foi dans le Grand Isaac, Jésus Christ (Actes 18:1-4, 26; Romains 16:3; I Corinthiens 16:19). C’était là une preuve de la bonté de cœur du Grand Abraham. Devant cette générosité remarquable de Jéhovah à l’égard des Juifs, qui lui étaient toujours chers à cause de leurs ancêtres, l’apôtre n’a pu s’empêcher de s’écrier: “Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu!” Votre cœur est-il aussi sensible à cette révélation de la “pensée” de Jéhovah?
Comment aimer Dieu de tout son cœur et de tout son esprit
13, 14. a) Comment Dieu a-t-il donné la Loi à Israël? Dans quel but l’a-t-il fait? b) Qu’a dit Jésus au sujet de la Loi? Que faut-il entendre ici par le mot “cœur”? c) Quels deux commandements Jésus a-t-il cités? Pourquoi devons-nous les observer?
13 Par la médiation du prophète Moïse, Jéhovah avait jadis conclu une alliance avec la nation d’Israël, la postérité naturelle du patriarche Abraham. Cela se passait en 1513 avant notre ère, dans le désert de la péninsule Arabique, plus précisément au mont Sinaï. C’est là qu’il avait donné la Loi aux Israélites. À propos de cette loi l’apôtre Paul a écrit: “Ainsi donc, la Loi est devenue notre tuteur menant à Christ, afin que nous soyons déclarés justes en raison de la foi.” (Galates 3:24). Or qu’a dit Jésus Christ au sujet de la loi promulguée par l’entremise de Moïse? Quand on lui a demandé quel était “le plus grand commandement” du code mosaïque, il a répondu: “‘Tu dois aimer Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur [grec kardia], et de toute ton âme [psukhê], et de tout ton esprit [dianoïa].’ C’est là le plus grand et le premier commandement. Voici le second, qui lui est semblable: ‘Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.’ À ces deux commandements toute la loi est suspendue, et les Prophètes.” (Matthieu 22:35-40). Notons que le cœur est associé à l’esprit (au sens d’intellect); partant, le mot “cœur” est ici à prendre au sens figuré.
14 Dans ce passage, le Christ citait à la fois Deutéronome 6:5, où il est écrit: “Tu dois aimer Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur [hébreu lévav], et de toute ton âme [nèphèsh], et de toute ta force vitale”, et Lévitique 19:18, qui dit: “Tu devras aimer ton prochain comme toi-même. Je suis Jéhovah.” Jésus considérait donc ces préceptes respectivement comme le premier et le deuxième commandement de la loi mosaïque du point de vue de l’importance. Bien que nous ne soyons pas sous la Loi, ces exigences fondamentales sont toujours en vigueur et nous nous devons d’y satisfaire.
15. a) Qu’est-ce qui fait battre notre cœur physique? Quelle est sa fonction? b) Quel rapport y a-t-il entre notre cœur de chair et l’esprit qui siège dans notre cerveau?
15 Comme nous le savons, c’est l’“esprit de vie” qui anime le cœur, au sens propre du terme (Révélation 11:11; Genèse 7:22). Cette force vitale permet effectivement à notre cœur de chair d’envoyer le sang porteur de vie dans toutes les parties de notre corps, y compris le cerveau. Jéhovah a d’ailleurs déclaré: “L’âme [nèphèsh] de toute sorte de chair est son sang par l’âme qui est en lui. Aussi ai-je dit aux fils d’Israël: ‘Vous ne devrez manger le sang d’aucune sorte de chair, car l’âme de toute sorte de chair est son sang.’” (Lévitique 17:14). Pour que la vie du corps se perpétue, il faut que le cœur physique envoie dans tous les membres le sang susceptible de l’entretenir. Que la circulation soit assurée par le cœur naturel dont Dieu nous a dotés, par un cœur transplanté ou par un cœur artificiel, insensible et sans vie, le sang sera ainsi fourni au cerveau. Il stimulera ses facultés intellectuelles et l’esprit, la pensée, pourra dès lors fonctionner. Il est donc évident que le cœur physique nourrit le cerveau en ce qu’il lui donne le sang qui, lui, contient la force vitale, l’“esprit de vie”. Que nous soyons conscients ou non, notre cœur distribue sans cesse le sang à notre cerveau comme à toutes les autres parties de notre corps.
16. a) Dans la Bible, que représente le cœur, figurément parlant? b) Que nous faut-il faire pour aimer Jéhovah ‘de tout notre cœur’? c) En quel sens pouvons-nous l’aimer de tout notre “esprit”?
16 Mais regardons par delà notre cœur physique, celui qui est composé de tissus organiques. Dans la Bible, le cœur représente aussi le siège des motivations et des émotions. Il s’agit alors d’un cœur symbolique qui figure en réalité notre personnalité la plus secrète. En I Pierre 3:4 il est question de “la personne cachée du cœur” (MN), de “la réalité cachée du cœur” (Votre Bible) ou de l’“être intérieur”. (Bible en français courant.) Voilà qui nous permet de comprendre en quel sens nous devons aimer Jéhovah de ‘tout notre cœur’. Mais il nous faut encore l’aimer de toute notre âme, de tout notre être. Cela suppose que nous aimions également le seul vrai Dieu vivant et Tout-Puissant de toute notre force vitale, en employant toute notre énergie à faire sa volonté telle qu’il nous l’a révélée et à achever l’œuvre qu’il nous a confiée pour la “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:3.) Par ailleurs, il convient que nous aimions le Dieu de la Bible de tout notre esprit, avec toutes nos facultés mentales. — Marc 12:29-31.
17. a) Si nous aimons Jéhovah de tout notre cœur et de tout notre esprit, qu’avons-nous lieu d’espérer? b) Selon Philippiens 4:7, quel effet la paix de Dieu aura-t-elle sur notre cœur et sur notre esprit?
17 Il va sans dire que si nous témoignons de l’amour à Jéhovah de tout notre cœur et de tout notre esprit, il prendra plaisir à exaucer nos prières. Cette assurance nous épargnera bien des inquiétudes. Nous goûterons une paix qui dépasse les espoirs et l’intelligence du présent monde agité. Comment cela? Grâce à l’accomplissement de cette promesse que l’apôtre Paul a faite à ses frères bien-aimés de Philippes, en Grèce: “La paix de Dieu, qui surpasse toute pensée [grec noun], gardera vos cœurs [kardias] et vos facultés mentales [noêmata: “esprits”, Bible en français courant; Ostervald; “pensées”, Osty, Segond; “intelligences”, Bible du Centenaire] par l’entremise de Christ Jésus.” (Philippiens 4:7). En effet, notre cœur symbolique ne se laissera pas exciter à forger de mauvais mobiles. Il ne cédera pas non plus à l’angoisse. Quant à notre esprit, c’est-à-dire nos facultés mentales, il ne sera pas en proie à une confusion qui risquerait de fausser notre raisonnement ou nos pensées. C’est ainsi que le chrétien pourra continuer à suivre la Parole inspirée de Dieu avec l’aide de son Guide, Jésus Christ.
Sauriez-vous répondre?
◻ En quoi consiste la “pensée” de Jéhovah?
◻ De quel “olivier” Paul s’est-il servi pour illustrer cette “pensée”?
◻ Qu’est-ce que le cœur symbolique?
◻ Quel rôle notre “cœur” et notre “esprit” jouent-ils dans notre amour pour Dieu?
[Illustration, page 9]
Dans l’olivier spirituel, les branches figurant les Juifs désobéissants ont été élaguées et remplacées par d’autres: les Samaritains et les non-Juifs incirconcis qui se sont convertis au christianisme.
[Illustration, page 11]
Le cœur physique fournit au cerveau le sang qui entretient la vie.
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Comment se conformer à la “pensée de Jéhovah” pour notre tempsLa Tour de Garde 1984 | 1er décembre
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Comment se conformer à la “pensée de Jéhovah” pour notre temps
1. Quelle est la nation qui s’est substituée à l’Israël selon la chair? Dans quelle alliance a-t-elle été introduite?
LE FILS de Dieu a pris la place du prophète Moïse, le médiateur de l’alliance que Dieu avait conclue avec le peuple d’Israël. En effet, Jéhovah l’a établi Médiateur de la nouvelle alliance dont il avait jadis annoncé la création. Cette alliance-là, il l’a contractée avec la nation qui s’est substituée à l’Israël selon la chair. Il s’agit d’un Israël spirituel, “l’Israël de Dieu”. (Galates 6:16.) Les Dix Commandements et toutes les autres lois de l’alliance conclue par la médiation de Moïse, un homme imparfait, avaient été consignés sur des manuscrits. En revanche, ils n’avaient pas été vraiment inscrits sur le cœur et sur l’esprit des Juifs circoncis, les Israélites proprement dits. Devant cette lacune de l’alliance de la Loi, Jéhovah a prédit, par l’entremise du prophète Jérémie (31:31-34), la mise en vigueur d’une nouvelle alliance.
2. a) Comment Jésus est-il devenu le Médiateur de cette alliance? b) Comment et quand est-il entré en fonctions?
2 Jésus Christ, quant à lui, a validé cette “nouvelle alliance” avec son propre sang quand il est mort, le cœur brisé, sur un poteau de supplice en dehors de Jérusalem. La veille au soir, après avoir célébré sa dernière Pâque avec ses apôtres fidèles conformément à la loi de Moïse, il leur a tendu une coupe de vin à laquelle il a donné une signification nouvelle en disant: “Cette coupe représente la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être répandu pour vous.” (Luc 22:20; I Corinthiens 11:23-26). C’est ainsi qu’il est devenu le Médiateur d’une nouvelle alliance qui s’est avérée “meilleure” que l’alliance de la Loi (Hébreux 8:6; 9:11-28). Depuis qu’il a présenté la valeur de son sang parfait au ciel, en l’an 33, il s’acquitte de sa tâche de Médiateur en faveur des disciples que Jéhovah a introduits dans la nouvelle alliance. — I Timothée 2:5, 6.
3. Selon Hébreux 10:15, 16, où Jéhovah a-t-il écrit les lois de cette alliance?
3 Au sujet de cette nouvelle alliance, l’apôtre Paul a cité la prophétie de Jérémie selon la version grecque des Septante; en Hébreux 10:15, 16 il déclarait: “Et l’esprit saint nous l’atteste, lui aussi, car après avoir dit: ‘“Voici l’alliance que je contracterai à leur égard après ces jours-là”, dit Jéhovah. “Je mettrai mes lois dans leur cœur [kardias], et je les écrirai dans leur esprit [dianoïan].”’”
4. a) Quelle différence y a-t-il entre le cœur symbolique et l’esprit? b) Conformément au Psaume 119, quel usage les chrétiens admis dans la nouvelle alliance font-ils de leur cœur et de leur esprit? c) Quand et comment les lois de Dieu ont-elles commencé à être écrites sur des cœurs et des esprits?
4 Compte tenu de ce que nous savons sur les fonctions du cœur symbolique et de l’esprit, il apparaît que les chrétiens admis dans la nouvelle alliance conclue par la médiation du Christ devaient aimer les lois de Jéhovah avec leur cœur en ce qu’ils se sentiraient poussés à leur obéir. Par ailleurs, ils continueraient résolument à les garder présentes à l’esprit, à l’instar du psalmiste qui s’exclamait: “Combien j’aime ta loi! Tout au long du jour elle est ma préoccupation [“ma méditation”, Osty; Segond révisée].” (Psaume 119:97). Jéhovah a commencé à mettre ses lois dans le cœur symbolique des disciples du Christ et à les écrire dans leur esprit lors de la Pentecôte de l’an 33. Ce jour-là, l’esprit saint a été répandu sur eux en réponse à leur attente. Les 120 fidèles réunis en cette occasion ont vu “des langues, comme de feu”, se poser sur leur tête, et ils se sont mis à parler dans des langues étrangères qu’ils n’avaient jamais apprises. Incontestablement, c’était un miracle. À la suite du témoignage qu’ils ont présenté à ceux qui les entouraient, 3 000 personnes se sont fait baptiser pour démontrer qu’elles croyaient en Jésus et qu’elles le reconnaissaient comme le Messie ou Christ. Celles-là aussi ont été introduites dans la nouvelle alliance dont il est le Médiateur. — Actes chapitre 2; Joël 2:28-32.
5. À notre époque, qui a été admis dans la nouvelle alliance? Comment savons-nous que ces personnes comptent parmi les “branches” de l’olivier spirituel?
5 À présent, dix-neuf siècles plus tard, il y a encore ici-bas un reste de “l’Israël de Dieu”. Il est évident que ceux qui le composent ont été introduits dans la nouvelle alliance et baptisés avec de l’esprit saint. Leur attitude prouve en effet que Jéhovah a mis ses lois dans leur cœur symbolique et qu’il les a écrites dans leur esprit. Ils s’emploient à réaliser la prophétie de leur Médiateur rapportée en Matthieu 24:14 et en Marc 13:10. Ils comptent parmi les “branches” de l’olivier spirituel que l’apôtre Paul a décrit en Romains chapitre 11. De fait, ils portent beaucoup de fruit.
6. a) Quel autre aspect de la “pensée” de Jéhovah a été révélé depuis 1935? b) Comment les “autres brebis” démontrent-elles leur amour pour la “loi” que Dieu a promulguée en vue de notre temps?
6 Un autre aspect de la “pensée” de Jéhovah a été révélé à l’assemblée que les Témoins de Jéhovah ont tenue en 1935 à Washington, aux États-Unis. Quelle était la “pensée” de Jéhovah à l’égard de la “grande foule” dépeinte en Révélation 7:9-17? Cette multitude qui loue Jéhovah et son Agneau, Jésus Christ, en servant Dieu dans son temple spirituel a fait son apparition en 1935. À partir des 840 personnes qui ont été baptisées à Washington le samedi 1er juin de cette année-là, cette grande foule n’a cessé de se multiplier. Aujourd’hui, dans le monde entier, les “autres brebis” de l’excellent Berger, Jésus Christ, sont plus de deux millions et demi à se réunir régulièrement avec les chrétiens engendrés de l’esprit qui sont admis dans la nouvelle alliance et à rendre témoignage au Royaume conformément à la prédiction couchée par écrit en Matthieu 24:14 (Jean 10:16). À l’instar du psalmiste, elles démontrent à l’évidence qu’elles aiment la “loi” que Jéhovah leur a donnée pour la “conclusion du système de choses”, que cette “loi” est l’objet de la méditation de leur esprit et de la préoccupation de leur cœur.
Le salut par la foi et par la confession
7, 8. a) Suffit-il d’avoir une connaissance purement intellectuelle pour être sauvé? b) Que révèle Romains 10:5-10 sur la corrélation qui existe entre le cœur symbolique et l’esprit?
7 Si l’on veut obtenir le salut, que ce soit en vue du Royaume céleste de Jéhovah ou pour la vie sous le règne de Jésus Christ, règne qui durera mille ans, il ne suffit pas d’avoir une connaissance purement intellectuelle. L’esprit n’est pas seul en cause. L’apôtre Paul souligne d’ailleurs cette vérité en Romains 10:5-10. Parlant des chrétiens qui avaient en eux leur cœur naturel, et non un cœur greffé ou artificiel, il tient le raisonnement suivant:
8 “Moïse écrit en effet que l’homme qui a pratiqué la justice de la Loi vivra par elle. Mais la justice qui provient de la foi parle ainsi: ‘Ne dis pas en ton cœur: “Qui montera au ciel?” c’est-à-dire: pour faire descendre Christ; ni: “Qui descendra dans l’abîme?” c’est-à-dire: pour faire monter Christ d’entre les morts.’ Mais que dit-elle? ‘La parole est près de toi, dans ta propre bouche et dans ton propre cœur’; c’est-à-dire: la ‘parole’ de la foi, que nous prêchons. Car si tu déclares publiquement cette ‘parole dans ta propre bouche’, que Jésus est Seigneur, et si tu exerces la foi dans ton cœur, que Dieu l’a relevé d’entre les morts, tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur qu’on exerce la foi pour la justice, mais c’est avec la bouche qu’on fait la déclaration publique pour le salut.”
9. a) Quelles conditions faut-il remplir pour être sauvé? Justifiez votre réponse. b) Qu’est-ce que tout chrétien doit croire sincèrement dans son cœur? c) Quelle attitude certains Athéniens ont-ils adoptée? Pourquoi?
9 Ainsi donc, le salut de chacun dépend du plus profond de son être, et non pas seulement de son intellect ou de son esprit. Il ne suffit pas de recueillir des données, de les classer dans sa tête pour pouvoir ensuite les réciter comme un perroquet. Aux yeux de Dieu, ce n’est pas l’esprit ni la connaissance dont il est le siège, mais les motivations qui constituent le facteur déterminant. La foi chrétienne doit être conçue par le cœur symbolique du chrétien. Celui-ci doit croire à la résurrection du Christ de tout son cœur. Il doit être pénétré d’admiration et de reconnaissance pour le prodige que le Dieu Tout-Puissant a accompli en la circonstance. Le fait est que le Christ n’aurait jamais pu accomplir un tel miracle pour lui-même. Du reste, aucun autre homme n’était en mesure de le faire. Dieu seul pouvait ressusciter son Fils en vue de la vie céleste (II Corinthiens 4:13). Nous nous souvenons qu’à l’époque de Paul certains intellectuels d’Athènes ont été enclins à ‘railler’ quand ils ont entendu parler d’une “résurrection des morts”. Pour ne pas avoir à prendre parti sur-le-champ, d’autres ont dit à l’apôtre: “Nous t’entendrons là-dessus une autre fois.” Leur esprit rempli de connaissances les empêchait d’accepter cet enseignement, bien qu’il fût fondé sur des faits. Seuls quelques-uns sont devenus croyants et se sont joints à Paul. — Actes 17:21, 32-34.
10. a) Quelle motivation le cœur doit-il fournir? b) Quelles sont donc les deux choses que Jéhovah exige de nous?
10 Pour qu’une personne en vienne à croire il faut donc que son cœur l’y incite. C’est avec le cœur qu’on doit exercer la foi. Après quoi le cœur, la personnalité la plus secrète du croyant, le poussera à confesser publiquement sa foi avec la bouche. Oui, il faut d’abord exercer la foi de tout son cœur. La déclaration publique émanant de la bouche et motivée par un cœur croyant suivra nécessairement. Quand quelqu’un se fait baptiser dans l’eau pour montrer qu’il s’est voué à Jéhovah par l’entremise de Jésus Christ, il fait par là même une déclaration publique qui mène au salut. Jéhovah ne se contente pas de scruter le cœur symbolique pour savoir si une foi agissante s’y trouve ou non. Il écoute aussi la déclaration publique.
Un cœur “complet” engendre la fidélité
11. a) Comment David a-t-il pu demeurer fidèle à Jéhovah? b) Pourquoi David pouvait-il prononcer la prière consignée en Psaume 86:11, malgré le péché qu’il avait commis? c) Qui a suivi son excellent exemple?
11 Comme chacun de nous, David avait été enfanté dans la faute et conçu dans le péché. Néanmoins, il est demeuré fidèle à son Dieu, Jéhovah, parce que son cœur spirituel était “complet” à son égard (Psaume 51:5). Témoin cette remarque consignée en I Rois 15:3: “Son cœur [celui d’Abijam] ne fut pas complet à l’égard de Jéhovah, son Dieu, comme le cœur de David, son ancêtre.” Il est vrai que David a commis un péché odieux avec la femme d’Urie le Hittite, mais il s’en est repenti sincèrement. Son cœur est resté entièrement et indéfectiblement attaché à Jéhovah, son Dieu (I Rois 15:4, 5). Avec raison, il priait en ces termes: “Unifie mon cœur pour craindre ton nom.” (Psaume 86:11). Ce faisant, il a laissé un excellent exemple à ceux qui ont pris sa place sur le trône d’Israël. Le roi Asa, par exemple, l’a imité sous ce rapport. En I Rois 15:14 il est écrit: “Le cœur d’Asa fut complet à l’égard de Jéhovah durant tous ses jours.”
12. Qu’est-ce qui requiert du courage et de l’honnêteté? Comment Ézéchias en a-t-il fait preuve?
12 Sans conteste, il faut être fort courageux et honnête avec soi-même pour s’adresser au Dieu Très-Saint, Celui qui sonde les cœurs humains, afin d’implorer sa miséricorde et sa sollicitude. C’est pourtant ce qu’a fait Ézéchias, un autre roi d’Israël. Alors qu’il était atteint d’une maladie qui se serait sans doute avérée mortelle sans l’intervention de son Dieu, Ézéchias a formulé cette requête: “Je t’en conjure, ô Jéhovah, souviens-toi, s’il te plaît, que j’ai marché devant toi dans la véracité et d’un cœur complet, et que j’ai fait ce qui est bon à tes yeux.” — Ésaïe 38:3.
13. À l’exemple de Jésus, qu’est-ce que les chrétiens oints de l’esprit saint devraient garder présent à l’esprit?
13 Pour pouvoir suivre pareil modèle, les chrétiens oints de notre temps, qui ont été admis dans l’‘alliance pour un royaume’ céleste avec Jésus Christ, ne doivent jamais oublier qu’ils sont dans l’obligation de marcher devant Jéhovah “d’un cœur complet”. À l’instar de David, son ancêtre royal, Jésus Christ a marché “d’un cœur complet” devant son Père céleste lorsqu’il était un homme parfait sur la terre. C’est pourquoi Jéhovah, Celui qui a fait et défait les rois, lui a accordé très volontiers l’autorité dans le Royaume céleste pour qu’il y règne en qualité de “Roi des rois et Seigneur des seigneurs” avec ses disciples intègres, qui sont eux-mêmes appelés à devenir rois et seigneurs sous sa direction. — Luc 22:29; Révélation 19:16.
14. Qu’est-ce qui permet aux “autres brebis” d’être rassemblées au sein d’“un seul troupeau” sous la houlette d’“un seul berger”?
14 Les “autres brebis” du Christ qui forment la “grande foule” comptent bien être les premières à entrer en vie sous le règne de leur Berger et de ses 144 000 collaborateurs, qui durera mille ans (Révélation 7:9, 10; Jean 10:16; Révélation 14:1; 20:4-6). Depuis 1935, année mémorable, elles se joignent au reste des héritiers du Royaume qui marchent devant Jéhovah d’un cœur complet. Puisque ces “autres brebis” de l’excellent Berger, Jésus Christ, s’efforcent aussi de marcher devant Jéhovah “d’un cœur complet”, elles ne font plus avec ces derniers héritiers du Royaume qu’“un seul troupeau” sous la houlette de Jésus Christ, le “seul berger”. Comme elles gardent leur intégrité d’un cœur unifié et complet, elles auront un rôle particulièrement important à jouer dans la justification de la souveraineté universelle de Jéhovah, le Dieu dont elles sont témoins. — Ésaïe 43:10, 12.
15. Quelles raisons avons-nous tous d’être reconnaissants?
15 C’est ainsi que chacun des disciples du Fils de Dieu, l’excellent Berger, se conforme à la “pensée” de Jéhovah telle qu’il la révèle aujourd’hui à ses adorateurs qui se sont voués à lui et qui se sont fait baptiser. Nous pouvons et devons être vivement reconnaissants au Dieu Très-Haut qui est dans les cieux de nous avoir dévoilé sa pensée, une pensée qui est née à l’origine dans son esprit et qui ne saurait provenir d’aucun homme de chair et de sang. Pareille attitude nous poussera à considérer son dessein prodigieux de la même manière que lui.
16, 17. a) En I Corinthiens 2:16, qu’apprenons-nous sur la “pensée de Jéhovah” et la “pensée de Christ”? b) Qu’est-il dit en Philippiens 2:5-8 au sujet de la “pensée” du Christ?
16 Nous comprenons maintenant cette remarque qui a été consignée à notre intention en I Corinthiens 2:16: “Car ‘qui a connu la pensée de Jéhovah pour pouvoir l’instruire’? Mais nous, nous avons la pensée de Christ.” Dans ce passage, c’est le terme grec nous qui est traduit deux fois par “pensée”.
17 Sans contredit, la “pensée de Christ” était conforme à la “pensée de Jéhovah”. Les paroles divinement inspirées que nous trouvons en Philippiens 2:5-8 nous aident à pénétrer la “pensée” que le Fils de Dieu avait à l’esprit avant même de venir sur terre. Nous lisons: “Gardez en vous cette attitude d’esprit [“la pensée”, Darby; Osty; Segond révisée] qui était aussi en Christ Jésus, lequel, bien qu’il existât dans la forme de Dieu, n’a pas songé à une usurpation, à savoir pour être égal à Dieu. Non, mais il s’est vidé, et a pris la forme d’un esclave, et a paru dans la ressemblance des hommes. De surcroît, quand il s’est trouvé en figure d’homme, il s’est abaissé et est devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, à la mort sur un poteau de supplice.”
18. Que devait faire Jésus pour se conformer à la “pensée” de son Père?
18 Jéhovah avait à la pensée de racheter le genre humain de la mort éternelle, et son Fils unique était disposé à se conformer à cette pensée même si cela lui valait de souffrir cruellement sur la terre.
19. a) Quel usage pouvons-nous faire de notre cœur symbolique en rapport avec la “pensée” de Jéhovah? b) Quel aspect de la “pensée de Christ” devons-nous réaliser à présent?
19 Quant à nous, si nous désirons aujourd’hui nous conformer à la “pensée de Jéhovah”, il nous faut également nous humilier à la manière du Christ et nous soumettre sans condition à la volonté divine. Nous nous voyons dès lors dans l’obligation d’être des témoins de Jéhovah. Notre cœur [kardia] doit être fidèle et déborder d’amour pour nous pousser à accomplir jusqu’à la fin cette prédiction que l’esprit de Jésus Christ a formée longtemps à l’avance: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations.” — Matthieu 24:14; Marc 13:10.
20. a) D’où vient l’unité d’action qui caractérise les Témoins de Jéhovah dans le monde entier? b) Quels heureux résultats le troupeau uni des serviteurs de Dieu obtient-il aujourd’hui?
20 Nous tous qui nous sommes voués au Dieu Très-Haut et qui avons été baptisés pour être ses témoins désirons “être bien d’accord” (littéralement “avoir la même attitude d’esprit”) quant à ce privilège de service (Philippiens 4:2). C’est là le fondement de l’unité d’action qui nous caractérise dans le monde entier. Pour cette raison, Jéhovah a béni et la “grande foule” des “autres brebis” du Christ et le reste des héritiers oints de son Royaume en leur accordant les résultats merveilleux qu’ils ont obtenus dans le monde entier. C’est grâce à lui, en effet, que les “autres brebis” se rassemblent et que toute l’humanité reçoit un dernier avertissement avant l’heure où il justifiera sa souveraineté universelle par la victoire éclatante qu’il remportera à Har-Maguédon. — Révélation 16:16.
Récapitulons:
◻ Quel rôle le “cœur” et l’“esprit” jouent-ils dans la “loi” de la nouvelle alliance?
◻ Quelles sont les deux conditions à remplir pour être sauvé?
◻ En quoi un cœur “complet” nous aidera-t-il à rester fidèles?
◻ Comment pouvons-nous montrer que nous avons et “la pensée de Jéhovah” et “la pensée de Christ”?
[Illustration, page 15]
Jéhovah a écrit la “loi” de sa nouvelle alliance dans le cœur et dans l’esprit des chrétiens revêtus de l’onction. C’est avec joie que “d’autres brebis” se joignent à eux pour prendre part à leur service sacré.
[Illustration, page 17]
Dans l’adversité, Ézéchias a montré que son cœur était “complet”. Et nous?
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Les “reins” et le “cœur” dans les ÉcrituresLa Tour de Garde 1984 | 1er décembre
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Les “reins” et le “cœur” dans les Écritures
AU SENS propre, le mot “reins” désigne une région du corps située plus bas que le cœur. Selon l’une des définitions qui en ont été proposées, les “reins” constitueraient aussi le siège des émotions, des affections et des passions humaines. D’après un dictionnaire (Le Petit Robert), ils représenteraient parfois “l’inconscient” ou “l’instinct”a. En Révélation 2:23, Jésus Christ ressuscité et glorifié déclare: “Je suis celui qui scrute les reins et les cœurs, et je vous donnerai à chacun selon vos actions.” (Voir aussi Jérémie 11:20; à propos de ce verset, une note en bas de page de la Traduction du monde nouveau, édition anglaise de 1984, associe les “reins” aux “sentiments les plus profonds”.) Les reins et le cœur sont des organes différents, et ils ne sont pas placés au même endroit. Dans le corps humain, les reins se trouvent plus bas que le cœur. Qui plus est, ils réagissent différemment à des stimuli différents. Or leurs réactions ne sont pas dépourvues de signification. En scrutant ces organes, on peut en effet y voir des indices révélant à quel genre de personne ils appartiennent. En une circonstance donnée, le cœur proprement dit est-il incité à battre plus vite ou à se ralentir? Les reins sont-ils amenés à fonctionner à une heure ou d’une manière inhabituelles? Celui qui sonde les cœurs et les reins est capable d’interpréter ces symptômes physiques et de comprendre plus profondément la personne qui les présente. C’est en ce sens qu’il connaîtra vraiment ses “reins”.
En Psaume 16:6-8 David a écrit: “Les cordeaux à mesurer sont tombés pour moi en des lieux agréables. Vraiment, ma possession à moi me plaît. Je bénirai Jéhovah qui m’a conseillé. Vraiment, durant les nuits mes reins m’ont corrigé. J’ai constamment placé Jéhovah devant moi. Parce qu’il est à ma droite, je ne chancellerai pas.” En quel sens les reins de David l’ont-ils corrigé durant ses nuits blanches? Eh bien, s’il avait quelque inquiétude sur la façon dont Jéhovah le considérait ou sur sa personnalité véritable, ses reins symboliques lui permettaient de se faire une juste opinion du dessein de Jéhovah le concernant. C’est pourquoi il a ajouté: “Car tu n’abandonneras pas mon âme au Schéol. Tu ne permettras pas que ton fidèle voie la fosse.” — Psaume 16:10.
Bien entendu, David sera ressuscité du Schéol ou de la tombe au moment prévu par Jéhovah. Cependant, à la Pentecôte de l’an 33, 50 jours après la résurrection de Jésus Christ, c’est à ce dernier que l’apôtre Pierre a appliqué Psaume 16:10 sous l’inspiration divine. Ses paroles sont rapportées comme suit en Actes 2:25-28: “David, en effet, dit à son sujet: ‘J’avais constamment Jéhovah devant mes yeux; parce qu’il est à ma droite, pour que je ne sois jamais ébranlé. Voilà pourquoi mon cœur est devenu joyeux et ma langue s’est réjouie grandement. De plus, ma chair même résidera dans l’espérance; car tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès, et tu ne permettras pas que ton fidèle voie la corruption. Tu m’as fait connaître les chemins de la vie, tu me rempliras de joie avec ta face.’”
Un cœur joyeux a ranimé le psalmiste David. De même, c’est parce que le cœur de Jésus Christ, le Grand David, était joyeux que sa vie a été si active. L’état du cœur physique a également des répercussions sur le reste du corps, ainsi que cela ressort de ce passage des Proverbes (14:30): “Un cœur calme est la vie de l’organisme de chair.” Le cœur du Grand David, Jésus Christ, pouvait rester calme, continuer à battre et à faire circuler son sang régulièrement, même sous les pressions, la persécution et les mauvais traitements. Il a fonctionné ainsi jusqu’au moment où Jésus a été mis au poteau. C’est alors seulement que le Christ est mort le cœur brisé. — Psaume 69:20.
En Hébreux 4:12 nous lisons que “la parole de Dieu (...) peut discerner les pensées et les intentions du cœur”. Le “cœur” est donc ce qui détermine ou motive les pensées et les intentions, dont la “parole de Dieu” est la pierre de touche.
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