Faites preuve de sagesse — comportez-​vous comme un petit

“Celui qui parmi vous tous se comporte comme un petit, c’est lui qui est grand.” — Luc 9:48.

1, 2. a) Quels ont été quelques-uns des hommes les plus privilégiés que la terre ait connus? Pourquoi? b) Quel problème surgissait régulièrement parmi eux?

QUELS ont été quelques-uns des hommes les plus privilégiés que la terre ait connus? On peut mentionner sans hésiter les douze disciples que Jésus Christ choisit comme apôtres. Quel privilège ils ont eu, effectivement, d’accompagner Jésus à l’époque où celui-ci cheminait “de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu”! (Luc 8:1.) Quel plaisir ils ont dû éprouver en entendant Jésus prononcer ses discours — le Sermon sur la montagne, par exemple — et en le voyant accomplir miracle après miracle! Et à tout cela il faut encore ajouter l’enseignement que Jésus ne cessait de leur dispenser en privé!

² Pourtant, aussi surprenant que cela paraisse, ces hommes particulièrement privilégiés n’en finissaient pas de discuter pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand. Aucun des douze n’acceptait de se comporter comme un petit. Une telle rivalité favorisait-​elle la paix, l’harmonie et le bonheur? Plaisait-​elle à Jéhovah Dieu? Était-​ce la voie de la sagesse? Certainement pas, car, un jour, après avoir pris un enfant contre lui, Jésus dit à ses apôtres: “Quiconque reçoit, par égard pour mon nom, ce petit enfant, me reçoit aussi, et, et quiconque me reçoit, reçoit aussi celui qui m’a envoyé. Car celui qui parmi vous tous se comporte comme un petit, c’est lui qui est grand.” — Luc 9:48.

3. Quels exemples trouvons-​nous, dans le monde, de personnes qui refusent de se comporter comme des petits?

³ Combien de personnes, aujourd’hui, se contentent sagement de se comporter comme des petits? Bien peu, et c’est la raison pour laquelle il y a tant de confusion, de discussions, de luttes et de guerres dans notre vieux monde. Nations et blocs de nations ne cessent de se faire concurrence. Chacun veut être le mieux placé, le plus grand ou le plus puissant. Voilà pourquoi les nations font supporter à leurs citoyens de lourdes dépenses militaires. Et qu’est-​ce qui motive en grande partie les revendications du mouvement de libération de la femme, si ce n’est le refus de se comporter en petit par rapport aux maris? N’est-​ce pas cette même attitude d’esprit qui contamine aujourd’hui de nombreux jeunes gens? Le rôle que leurs aînés assument les agace; ils ne veulent pas se comporter comme des petits vis-à-vis de leurs aînés en général et de leurs parents en particulier. Mais ce refus général de se comporter en petit conduit-​il au bonheur? Est-​il sage? Tant s’en faut!

TIRONS UNE LEÇON DES EXEMPLES DE LA BIBLE

4. Quelle fut la première créature à adopter cet état d’esprit hautain? Qu’est-​ce qui le prouve?

⁴ Que le refus de se comporter comme un petit est insensé, nous en avons la preuve dans le fait que tous les maux de l’humanité viennent justement de ce qu’un ange n’a pas voulu manifester cette attitude humble. Pourquoi disons-​nous cela? Parce que cet ange, qui entraîna nos premiers parents sur la voie du péché et de la mort, a lui-​même dévoilé ses véritables mobiles lorsqu’il tenta pour la troisième fois le Fils de Dieu dans le désert. Il offrit à Jésus tous les royaumes du monde en échange d’un seul acte d’adoration. Qu’est-​ce que cela démontrait, sinon que Satan voulait se faire l’égal de Jéhovah Dieu plutôt que de se comporter comme un petit par rapport au Créateur? C’est d’ailleurs bien à cette conclusion que nous amène la réponse de Jésus. Il dit à Satan: “Va-​t’en, Satan, car il est écrit: ‘C’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.’” À cause de son refus de se comporter comme un petit, Satan s’est couvert de honte et d’ignominie, et il finira par être réduit à néant. — Mat. 4:8-10; Héb. 2:14.

5. a) Comment Ève a-​t-​elle montré qu’elle refusait de se comporter comme un petit? b) Qu’est-​ce qui montre que Caïn avait le même état d’esprit?

⁵ Mais si Ève a succombé aux ruses de Satan et a désobéi à Jéhovah Dieu, n’était-​ce pas aussi parce qu’elle refusait de se comporter comme un petit? Satan lui affirma qu’en mangeant du fruit défendu, elle deviendrait comme Dieu et serait capable de décider pour elle-​même ce qui était bien ou mal (Gen. 3:5). Ève refusa de se comporter comme un petit, et sa décision lui fut fatale. Que dire de son fils premier-né? Caïn n’a-​t-​il pas tué son frère Abel parce qu’il était tout simplement incapable de se comporter comme un petit vis-à-vis de lui? C’est dire combien la préférence de Jéhovah pour Abel irritait Caïn! À cause de cette attitude d’esprit, Caïn devint le premier meurtrier et fut banni par Dieu. — Gen. 4:1-16.

6. Comment le refus de se comporter comme un petit s’est-​il manifesté dans le cas a) des demi-frères de Joseph; b) de Miriam et d’Aaron; c) de Coré, de Dathan et d’Abiram?

⁶ Parlons maintenant des demi-frères de Joseph. Parce que leur père, Jacob, avait une préférence pour Joseph — qu’il avait eu de Rachel, la femme qu’il aimait le plus —, ils nourrirent une telle animosité à l’égard du jeune homme qu’ils ne trouvèrent la paix qu’après s’être débarrassés de lui (Gen. 37:3-35). Mais, avec le temps, eux aussi eurent sujet de regretter leur conduite. Bien des années plus tard, ce furent Miriam et Aaron qui se rebellèrent contre l’idée de se comporter en petits devant Moïse, leur frère cadet. Ils se plaignirent en ces termes: “Est-​ce uniquement par Moïse qu’a parlé Jéhovah? N’est-​ce pas aussi par nous qu’il a parlé?” Mais, comme le récit l’indique, Jéhovah Dieu écoutait. L’attitude des deux plaignants lui déplut fort, car il leur dit: “Entendez mes paroles, s’il vous plaît. (...) mon serviteur Moïse (...) est chargé de toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche (...). Pourquoi donc n’avez-​vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse?” Jéhovah Dieu était à ce point indigné qu’il frappa Miriam de la lèpre. Puis il y eut Coré, Dathan et Abiram, qui se rebellèrent de façon encore plus grave contre l’idée de se comporter comme des petits et qui le payèrent de leur vie. — Nomb. 12:1-15; 16:1-35; 26:9-11.

7, 8. a) Quels rois de l’Antiquité ont mal fini à cause de leur refus de se comporter comme des petits? b) Quels exemples analogues trouvons-​nous à l’époque des apôtres?

⁷ Un autre serviteur de Jéhovah Dieu qui rencontra des problèmes dans ce domaine fut le roi Saül. Il n’avait pas supporté d’entendre les femmes d’Israël chanter: “Saül a abattu ses milliers et David ses dizaines de milliers.” Il en avait éprouvé un tel dépit que depuis ce jour-​là il “regardait toujours David avec méfiance”. Déterminé à en finir avec lui, il le pourchassa comme on pourchasse un chien. Mais quelle triste vie Saül a menée à cause de son refus de se comporter comme un petit par rapport à David! Et quelle fin tragique il a connue (I Sam. 18:7-9; 31:3-6)! Plus tard, il y eut le roi Ozias. Ses succès militaires, qui étaient vraiment remarquables, firent de lui un homme hautain de cœur. Ne voulant plus se contenter sagement d’exercer la royauté, de traiter les affaires de l’État et de se comporter comme un petit face à la prêtrise, il voulut officier dans le temple au même titre que les prêtres. Mais Jéhovah Dieu châtia Ozias pour sa présomption en le frappant de la lèpre pour le restant de ses jours. — II Chron. 26:16-21; Prov. 11:2.

⁸ Passons aux Écritures grecques chrétiennes. Nous avons déjà vu quel problème se posait parmi les douze apôtres à l’époque où Jésus était encore avec eux; pas un n’était disposé à se comporter comme un petit. (Notons, toutefois, qu’il n’est plus question d’un tel différend après l’effusion de l’esprit saint de Dieu à la Pentecôte.) Mais d’autres chrétiens du premier siècle ont rencontré ce problème. Il semble qu’à Corinthe, par exemple, quelques-uns au moins n’aimaient pas agir comme des petits envers Paul. L’apôtre Jean jugea également nécessaire de reprendre sévèrement Diotrèphe, lequel voulait occuper la première place et n’accueillait pas avec respect ce que l’apôtre avait à dire aux chrétiens de l’époque. — II Cor. 10:1-11; 12:5-9; III Jean 9, 10.

LA RACINE DU PROBLÈME

9. Quelle est la cause profonde du refus de se comporter comme un petit?

⁹ Pourquoi ce problème s’est-​il si souvent posé tout au long de l’histoire humaine, tant parmi les hommes et les nations de ce monde que parmi les serviteurs de Jéhovah Dieu? C’est à cause de notre égoïsme héréditaire. Nous lisons en Genèse 8:21: “L’inclination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse.” D’où cette autre constatation: “Traître est le cœur, plus que toute autre chose, et il est incurable. Qui peut le connaître?” — Jér. 17:9.

10-12. Quels exemples permettent de comprendre quand et pourquoi le problème surgit?

¹⁰ En général, les Témoins de Jéhovah n’éprouvent pas trop de difficultés à se comporter comme des petits par rapport à ceux de leurs frères qui occupent une position nettement supérieure à la leur. Mais le problème se pose lorsqu’il s’agit de se comporter en petit parmi ceux qui sont plus ou moins nos égaux. Par exemple, aucun des douze apôtres n’avait du mal à se comporter comme un petit à l’égard de son Maître, Jésus Christ. Le problème surgissait quand il se comparait à ses onze compagnons. Il n’y en avait pas un seul qui voulût se comporter comme un petit devant tous les autres.

¹¹ Aujourd’hui aussi, il peut y avoir au sein de la congrégation chrétienne de petites rivalités ou de petites jalousies de femmes, surtout entre des chrétiennes qui ont à peu près les mêmes dons ou les mêmes facilités. C’est ce qui s’est produit, semble-​t-​il, entre deux chrétiennes de la congrégation de Philippes. L’apôtre Paul dut écrire: “J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à être bien d’accord dans le Seigneur. Oui, je te le demande à toi aussi, véritable compagnon de travail, continue à aider ces femmes qui ont lutté côte à côte avec moi, dans la bonne nouvelle, ainsi que (...) mes autres collaborateurs.” (Phil. 4:2, 3). Vraisemblablement, ces deux sœurs étaient l’une et l’autre des prédicatrices capables et zélées de la “bonne nouvelle”, si bien qu’un esprit de rivalité se développa dans leur cœur et provoqua des frictions.

¹² De la même façon, il se peut que des problèmes surgissent entre des frères chargés de fonctions semblables. Dans la congrégation chrétienne, les serviteurs ministériels n’ont généralement aucune difficulté à se comporter comme des petits dans leurs relations avec les anciens. Il en va de même entre les anciens et le surveillant de circonscription, entre ce dernier et le surveillant de district, et ainsi de suite. Mais c’est dans les relations entre égaux que le bât blesse. La question est de savoir si les serviteurs ministériels, les anciens, etc., sont disposés à se comporter comme des petits entre eux.

LA SAGESSE TERRESTRE, ANIMALE, DÉMONIAQUE

13-15. Pourquoi peut-​on qualifier l’esprit de rivalité et la jalousie de sagesse a) terrestre et b) animale?

¹³ C’est parce que beaucoup refusent, à cause de leur imperfection, de se comporter comme des petits, que le disciple Jacques jugea nécessaire d’écrire ces lignes: “Si vous avez au cœur une amère jalousie et un esprit de rivalité, ne vous vantez pas et ne mentez pas contre la vérité. Ce n’est pas là la sagesse qui vient d’en haut, mais c’est la sagesse terrestre, animale, démoniaque. Car là où il y a de la jalousie et un esprit de rivalité, il y a du désordre et toutes sortes de choses mauvaises.” — Jacq. 3:14-16.

¹⁴ Comme le disciple Jacques avait raison de dire que la jalousie et l’esprit de rivalité étaient des tendances terrestres, animales et démoniaques! Cette attitude mentale est vraiment terrestre, matérialiste, caractéristique des humains imparfaits et égoïstes, et elle contraste avec la sagesse céleste, celle qui vient d’en haut. Elle est aussi animale, car typique des animaux. Les spécialistes de l’éthologie, qui étudient le comportement des animaux dans leur milieu naturel, ont découvert chez plusieurs d’entre eux, par exemple chez les vaches et les poulets, ce qu’on appelle un “ordre de préséance”, qui veut que certains éléments aient le pas sur les autres.

¹⁵ Pour citer un cas précis, les grands journaux parlèrent, il y a quelques années, d’un numéro de domptage que présentait un cirque de New York. Le numéro était terminé, et les douze tigres se dirigeaient vers le tunnel conduisant à leurs cages quand, soudain, Rajah, le premier tigre, saisit à la gorge une tigresse appelée Ila. Quand on réussit à séparer les deux animaux, la tigresse était déjà blessée à mort. Que s’était-​il passé? Au lieu de rester derrière Rajah, Ila avait eu l’audace de passer devant lui, et le tigre, furieux, s’était jeté sur elle. Son refus de se comporter comme un petit lui avait coûté la vie.

LES EXEMPLES DE MOÏSE, DE JÉSUS ET DE PAUL

16. Quel bel exemple Moïse nous a-​t-​il donné pour ce qui est de se comporter comme un petit?

¹⁶ L’un des anciens serviteurs de Jéhovah qui se comporta véritablement comme un petit fut Moïse. Quels rôles éminents Jéhovah Dieu lui confia: celui de donner le témoignage devant Pharaon, de déclencher les dix plaies, d’ouvrir la mer Rouge et de faire couler miraculeusement de l’eau pour son peuple! Pourtant, bien qu’ayant tant de privilèges et jouissant par là même d’une position en vue, “l’homme Moïse était de beaucoup le plus humble de tous les hommes qui étaient sur la surface du sol”. Parce qu’il acceptait de se comporter comme un petit, Jéhovah Dieu l’éleva aux yeux du monde et aux yeux de son propre peuple. — Nomb. 12:3.

17-19. Qu’est-​ce qui montre que Jésus s’est comporté comme un petit a) avant de venir sur la terre; b) pendant son existence humaine; c) après sa résurrection et son retour dans les cieux?

¹⁷ Quel bel exemple aussi que celui de Jésus Christ, le Fils de Dieu! Contrairement à l’ange qui devint Satan le Diable, le Logos, lui, “bien qu’il existât dans la forme de Dieu, n’a pas songé à une usurpation, à savoir pour être égal à Dieu”. Il travailla joyeusement comme une “habile ouvrière” et collabora étroitement avec son Père dans son œuvre créatrice. — Prov 8:30; Jean 1:1-3, 14; I Cor. 11:3; Phil. 2:6-8.

¹⁸ Sur terre, Jésus continua de se comporter comme un petit par rapport à son Père. Il déclara: “Le Père est plus grand que moi”, et reconnut que Dieu seul était bon (Luc 18:19; Jean 14:28). En fait, sur terre Jésus se comporta même en petit dans ses rapports avec les autres humains et se fit leur serviteur. Il dit lui-​même: “Le Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” Il s’abaissa même jusqu’à laver les pieds de ses apôtres — tâche servile entre toutes. Mais par quelle élévation son humilité n’a-​t-​elle pas été récompensée! — Mat. 20:28; Jean 13:2-16; Phil. 2:9-11.

¹⁹ Depuis sa résurrection et son ascension au ciel, Christ a continué de se comporter comme un petit vis-à-vis de Jéhovah, son Père, et il a accepté d’attendre patiemment jusqu’à ce que celui-ci fasse de ses ennemis son escabeau. À la fin de son règne millénaire, quand Jéhovah aura mis tous ses ennemis sous ses pieds, “le Fils aussi se soumettra lui-​même à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout pour tous”. — Ps. 110:1; I Cor. 15:25-28.

20, 21. a) Comment l’apôtre Paul a-​t-​il montré qu’il était un fidèle imitateur de Jésus Christ dans le domaine de l’humilité? b) Que montrera l’article suivant?

²⁰ Sous le rapport de l’humilité, l’un des plus fidèles imitateurs de Jésus Christ fut l’apôtre Paul. En se faisant l’esclave de tous à cause de la “bonne nouvelle”, ne se comportait-​il pas comme un petit (I Cor. 9:19)? Il adopta la même attitude vis-à-vis du collège central à Jérusalem pour ce qui était de son activité ministérielle, du territoire où il devait prêcher et des questions doctrinales (Actes 15:2; Gal. 2:7-10). Il se sentit même obligé de demander aux chrétiens de Corinthe: “Ai-​je commis un péché en m’abaissant pour que vous soyez élevés?” On comprend mieux pourquoi Jéhovah Dieu bénit si abondamment le ministère de Paul. — II Cor. 11:7.

²¹ Puisque nous avons vu qu’il est insensé de ne pas se comporter comme un petit et qu’une attitude humble est au contraire une preuve de sagesse, nous voudrons adopter la voie sage. Mais, ayant hérité de l’imperfection, nous aurons besoin d’aide pour cela. L’article suivant va donc nous montrer ce qui peut nous aider à acquérir la bonne disposition d’esprit.

Ce qui peut nous aider à nous comporter comme des petits

1. Quels exemples bibliques examinés dans l’article précédent peuvent nous aider à nous comporter comme des petits?

QU’EST-​CE qui peut nous aider à nous comporter comme des petits? Tout ce que nous avons dit dans l’article précédent au sujet du refus de se conduire ainsi et des conséquences fâcheuses que cela entraîne devrait déjà nous servir de mise en garde contre la présomption. Nous ne voulons pas perdre la course vers la vie, n’est-​ce pas? Ensuite, le bon exemple des personnages bibliques qui se sont comportés comme des petits et qui en ont été récompensés devrait stimuler en nous le désir de les imiter.

2, 3. a) En quoi de bonnes relations avec Jéhovah peuvent-​elles nous aider à nous comporter comme des petits? b) Quel est l’intérêt de l’humilité dans ce domaine?

² Pour ceux d’entre nous qui ne s’en seraient jamais rendu compte, rappelons que ce qui nous aide le plus dans ce domaine, c’est d’avoir de bonnes relations avec Jéhovah Dieu et une entière confiance en lui. Cela nous évitera d’être obsédés par la crainte de mal faire, d’être rabaissés ou laissés de côté. Oui, nous voulons ‘nous confier en Jéhovah de tout notre cœur et ne pas nous appuyer sur notre propre intelligence. Si nous tenons compte de lui dans toutes nos voies, il guidera nos pas pour notre plus grand bien’. (Prov. 3:5, 6.) Nous pouvons aussi avoir confiance qu’il fera concourir toutes ses œuvres pour notre bien. — Rom. 8:28.

³ Pour nous comporter comme des petits, il faut aussi que nous fassions preuve d’humilité. Pourquoi refuserions-​nous? La Bible nous dit: “Mieux vaut être modeste d’esprit avec les humbles que de partager les dépouilles avec les forts.” L’orgueil mène droit à l’échec, car nous lisons: “Avant l’écroulement, il y a l’orgueil, et avant le faux pas, l’esprit hautain.” Qui plus est, l’orgueil nous rend ennemis de Dieu. Il est dit, en effet: “Dieu s’oppose aux hautains, mais il donne sa faveur imméritée aux humbles.” L’apôtre Pierre fait ressortir la même idée que le disciple Jacques en disant: “Tous, ceignez-​vous d’humilité d’esprit les uns envers les autres.” Oui, comportons-​nous comme des petits, car, répétons-​le, “Dieu s’oppose aux hautains, mais il donne sa faveur imméritée aux humbles”. — Prov. 16:18, 19; Jacq. 4:6; I Pierre 5:5; voir aussi Romains 12:16.

LE PRINCIPE D’AUTORITÉ

4, 5. a) En quoi le fait de reconnaître le principe d’autorité peut-​il nous aider? b) Par quel exemple peut-​on illustrer cela?

⁴ Autre chose qui peut nous aider, c’est de reconnaître le principe d’autorité. Chaque fois qu’une tâche réclame la présence de plus d’une personne, il faut quelqu’un pour diriger le travail et prendre les décisions en dernier ressort, faute de quoi la confusion s’installe et les activités manquent de coordination. En d’autre termes, il faut une organisation. Un groupe d’individus organisés peut se comparer au corps humain. Ce dernier est fait d’organes nombreux et variés qui, pourtant, obéissent tous à la tête. Certains membres sont plus en vue ou plus importants que d’autres, mais, comme l’apôtre le fait clairement comprendre, aucun ne peut dire à l’une des parties du corps: “Je n’ai pas besoin de toi.” Tous les membres sont nécessaires. Par conséquent, ne devrions-​nous pas nous estimer satisfaits d’avoir une part dans l’accomplissement du dessein que l’organisation poursuit? — I Cor. 12:21.

⁵ L’exemple d’un orchestre illustre très bien l’importance de reconnaître le principe de l’autorité. Un orchestre symphonique peut réunir une centaine de musiciens de talent. Pourtant, tous devront se comporter comme des petits, y compris le chef d’orchestre qui est tenu, pour sa part, d’interpréter la musique comme le compositeur voulait qu’elle soit jouée. Tous les musiciens suivront le chef d’orchestre et se conduiront comme des petits vis-à-vis de lui. En outre, dans chaque groupe où plusieurs musiciens jouent du même instrument, il y a un chef de pupitre dont les autres instrumentistes doivent s’efforcer autant que possible d’imiter le jeu. Les violonistes aussi suivent le premier violon. C’est à cette seule condition que l’orchestre pourra jouer une musique agréable et harmonieuse. Reconnaître le principe d’autorité nous aide donc bien à nous comporter comme des petits.

L’ESPRIT DE BON SENS ET L’ESPRIT SAINT DE DIEU

6, 7. Pourquoi l’esprit de bon sens nous incite-​t-​il à nous comporter comme des petits?

⁶ Il est encore utile d’avoir l’esprit de bon sens. L’apôtre Paul donne ce conseil: “En vertu de la faveur imméritée qui m’a été donnée, je dis à chacun d’entre vous de ne pas s’estimer plus qu’il ne faut s’estimer; mais de s’estimer de manière à avoir du bon sens, chacun selon la mesure de foi qui lui a été départie.” (Rom. 12:3). Si nous nous regardons en toute objectivité, sans laisser l’orgueil ni l’égoïsme voiler notre image, nous trouverons quantité de raisons de nous comporter comme des petits. Pourquoi cela?

⁷ Parce que nous connaissons toujours mieux notre personnalité que celle des autres. Nous devrions donc pouvoir mesurer mieux que quiconque le fossé qui nous sépare encore de ce que devraient être notre personnalité et nos actions. Paul se lamenta en ces termes: “Je ne fais pas ce que je voudrais faire, mais je fais ce que je déteste.” (Rom. 7:15, Nouveau Testament en français courant). En tant que chrétiens, nous devons nous abstenir de juger nos semblables trop sévèrement, passer sur leurs imperfections et leur laisser le bénéfice du doute. Mais, en ce qui nous concerne, il est probable que nous avons douloureusement conscience de nos faiblesses et des mauvais mobiles qui dictent parfois nos actions. N’est-​ce pas là une raison suffisante de nous comporter comme des petits par rapport aux autres? Il ne fait pas de doute qu’un esprit de bon sens nous aidera dans ce domaine. — II Tim. 1:7.

8. En quoi le fait de reconnaître le pouvoir de l’esprit de Dieu peut-​il nous aider à nous comporter comme des petits?

⁸ Nous nous comporterons plus facilement comme des petits si nous reconnaissons en plus le pouvoir de l’esprit saint de Dieu. Quelles que soient nos capacités naturelles et quoi que nous ayons réussi à faire dans le passé, ce qui compte au sein de l’organisation de Jéhovah, c’est l’esprit saint de Dieu (Zach. 4:6). Grâce à cette force, les premiers chrétiens accomplirent leur ministère de façon si efficace que leurs ennemis se plaignirent en disant qu’ils avaient “bouleversé la terre habitée”. (Actes 17:6.) C’est aussi l’esprit de Dieu qui leur permit de s’exprimer avec franc-parler devant leurs adversaires religieux, bien qu’ils fussent, humainement parlant, des individus non lettrés et ordinaires (Actes 4:13, 29-31). Le fait de reconnaître que tous nos frères reçoivent l’esprit saint de Dieu nous aidera à nous comporter comme des petits à leur égard, même si, du point de vue du monde, nous avons des dons particuliers. Cela nous aidera à suivre le conseil suivant: “Pour ce qui est de vous honorer les uns les autres, donnez l’exemple.” — Rom. 12:10.

9. Quelle sera notre attitude si nous reconnaissons que le Royaume de Jéhovah est la chose primordiale dans notre vie?

⁹ Reconnaissons-​nous également l’importance du Royaume de Jéhovah Dieu? Si oui, nous serons disposés à mettre ses intérêts à la première place dans notre vie, et cela nous aidera à nous comporter comme des petits. Pourquoi disons-​nous cela? Parce que, si nous reconnaissons que l’œuvre du Royaume dans laquelle nous sommes tous engagés est primordiale et revêt plus d’importance que notre propre personne, nous ne nous formaliserons pas à l’excès s’il arrive qu’on ne nous confie pas un privilège de service auquel nous aspirons. C’est l’œuvre de Dieu, pas notre propre personne, que nous voulons prendre au sérieux. Après tout, le nombre des participants à une réunion ou au programme d’une assemblée de circonscription ou de district est limité. Certains d’entre nous seront donc forcément laissés de côté. Si tel est notre cas, pourquoi ne pas nous réjouir avec les frères qui ont reçu ces privilèges, plutôt que de les envier? Adoptons l’attitude d’esprit du psalmiste qui a dit: “Car un jour dans tes cours vaut mieux que mille ailleurs. J’ai choisi de me tenir au seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que de circuler dans les tentes de la méchanceté.” Oui, il vaut beaucoup mieux être un petit dans l’organisation de Jéhovah qu’un grand dans le système méchant et condamné de Satan. — Ps. 84:10.

LA SAGESSE PRATIQUE

10. Quelle situation gênante éviterons-​nous si nous nous comportons comme des petits?

¹⁰ La Parole de Dieu, la Bible, parle beaucoup de la sagesse pratique. Par exemple, elle dit qu’il est sage d’utiliser des outils aiguisés, afin de ne pas devoir se fatiguer pour rien (Eccl. 10:10). Mais elle nous donne aussi des conseils pratiques sur la façon de nous comporter comme des petits. Luc 14:8-11 rapporte les paroles suivantes de Jésus: “Quand tu es invité par quelqu’un à un festin de mariage, ne va pas te coucher à la place la plus en vue. Il se peut que quelqu’un de plus considérable que toi ait été invité par lui en même temps, et celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire: ‘Cède la place à cet homme.’ Et tu t’en iras alors, avec honte, occuper la dernière place. Mais quand tu es invité, va t’étendre à la dernière place, pour que, quand viendra celui qui t’a invité, il te dise: ‘Mon ami, monte plus haut.’ Alors il y aura pour toi de l’honneur à la face de tous tes compagnons de table. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.”

11. a) Le fait de nous comporter comme des petits favorise-​t-​il de bonnes relations avec nos semblables? b) Sous quels aspects cette attitude d’esprit est-​elle encore utile?

¹¹ C’est aussi faire preuve de sagesse pratique que de chercher à entretenir de bonnes relations avec autrui, et se comporter comme un petit est un moyen d’y parvenir. Il est dans la nature humaine de se préoccuper de ses propres intérêts, et l’homme ambitieux ou trop désireux de briller a tôt fait de mettre son entourage mal à l’aise. Par contre, en nous comportant comme des petits, nous ne mettons pas en danger la position des autres et nous évitons de leur donner un sentiment d’infériorité ou l’impression d’être menacés; nous ne les mettons pas sur la défensive. En retour, ils seront plus enclins à nous témoigner de l’amitié et de l’affection. Si nous adoptons une conduite humble, nous ne nous démènerons pas non plus pour rivaliser de prestige avec nos semblables. Nous ne nous vanterons pas de pouvoir faire des choses qui dépassent nos facultés ou nos ressources; nous n’essaierons pas, comme on dit, d’‘embrasser plus qu’on ne peut étreindre’. Pour reprendre une expression de Jésus, il est sage de calculer le prix. La sagesse pratique nous gardera de promettre plus que nous ne pouvons donner. — Luc 14:28.

12. Quel est l’intérêt de se comporter comme un petit à l’intérieur du cercle familial?

¹² La sagesse pratique qui nous pousse à nous conduire comme des petits trouve aussi son application à l’intérieur du cercle familial. Par exemple, une femme sage s’estimera satisfaite de jouer le rôle de complément et d’être soumise à son mari, sachant que cela favorise la paix au sein du foyer et conduit au bonheur. Elle gagnera ainsi l’affection et l’amour de son mari, qui cherchera en retour à lui faire plaisir. Et qu’est-​ce qui peut rendre une femme plus heureuse que d’avoir la considération de son mari et de recevoir régulièrement de sa part, en paroles ou en actes, des témoignages de reconnaissance et d’affection? La sagesse pratique commande aussi au mari de reconnaître les domaines dans lesquels sa femme excelle et de se contenter de jouer le second rôle dans ces domaines-​là, tout en continuant à exercer son autorité de mari. Cette façon d’agir aura aussi un effet bénéfique sur la femme.

LE MOBILE LE PLUS EFFICACE: UN AMOUR DÉSINTÉRESSÉ

13, 14. Comment l’amour désintéressé a-​t-​il aidé a) Jonathan et b) Jésus Christ?

¹³ L’affection et l’amour désintéressé peuvent-​ils nous aider à nous comporter comme des petits? Oui, tout particulièrement. Nous en avons un bel exemple dans le cas de Jonathan, le fils du roi Saül. Il est dit qu’aussitôt après la victoire de David sur le géant Goliath, “l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David, et Jonathan se mit à l’aimer comme sa propre âme”. (I Sam. 18:1.) Jonathan finit par comprendre que ce n’était pas lui, mais David, que Jéhovah avait choisi pour succéder à Saül sur le trône d’Israël. Mais parce qu’il aimait David, Jonathan, loin de le jalouser, lui dit: “N’aie pas peur, car la main de Saül, mon père, ne te trouvera pas, et toi, tu seras roi sur Israël, et moi, je deviendrai le second après toi.” — I Sam. 23:17.

¹⁴ Quel bel exemple aussi que celui de Jésus Christ! Il déclara: “J’aime le Père.” À cause de cet amour, Jésus ne songea pas un seul instant à devenir l’égal de son Père, mais reconnut toujours Jéhovah Dieu comme son Chef (Jean 14:31; I Cor. 11:3; Phil. 2:6). Son grand amour pour ses disciples oints le poussa même à mourir pour eux (Éph. 5:25). L’exemple d’amour et d’humilité que Jésus nous a donné ne peut que nous aider à nous comporter à notre tour comme des petits.

15. Quel bel exemple l’apôtre Paul a-​t-​il donné pour ce qui est de se comporter comme un petit?

¹⁵ Nous avons déjà vu que l’apôtre Paul se comporta lui-​même comme un petit vis-à-vis de ses frères chrétiens. Pour quelle raison agissait-​il ainsi? C’était à cause du grand amour qu’il éprouvait pour eux. Par exemple, dans sa lettre aux chrétiens de Rome, il exprima le désir, non seulement d’affermir leur foi, mais aussi d’affermir la sienne propre à leur contact, grâce à un échange d’encouragements (Rom. 1:8-12). Citons encore à témoin les paroles suivantes qu’il adressa aux frères de Corinthe: “Notre bouche s’est ouverte pour vous, Corinthiens, notre cœur s’est élargi. Vous n’êtes pas à l’étroit au-dedans de nous, mais c’est dans vos tendres affections à vous que vous êtes à l’étroit. Aussi, en retour et en manière de rétribution, — je parle comme à des enfants, — vous aussi, élargissez-​vous.” (II Cor. 6:11-13). On retrouve des expressions similaires dans les lettres de Paul aux chrétiens de Philippes et de Thessalonique. — Phil. 1:8; 4:1; I Thess. 2:7, 8.

16, 17. a) Avons-​nous des exemples modernes d’humilité? b) Quel est le rôle de l’amour dans ce domaine?

¹⁶ N’avons-​nous pas, aujourd’hui encore, de beaux exemples d’une telle attitude? Nombreux sont les chrétiens qui exercent des responsabilités et qui donnent néanmoins l’exemple en se comportant comme des petits. Ils servent humblement leurs frères qui ont besoin d’aide. Ceci est particulièrement évident lors de nos grands rassemblements, car alors, peu importe les capacités naturelles des individus ou la place qu’ils occupent dans l’organisation, tout le monde “retrousse ses manches et se met au travail”.

¹⁷ L’amour désintéressé peut incontestablement nous aider à nous comporter comme des petits, car ‘l’amour ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil et ne cherche même pas son propre intérêt’. Il ne se préoccupe pas outre mesure de recevoir son dû (I Cor. 13:4, 5). L’amour est d’une grande aide, car il nous pousse à ‘continuer de chercher, non pas notre avantage personnel, mais celui d’autrui’. (I Cor. 10:24.) Paul écrivit aux chrétiens de Galatie: “Par amour, servez-​vous les uns les autres en tant qu’esclaves.” Cela n’exige-​t-​il pas de chacun de nous qu’il se comporte comme un petit? — Gal. 5:13.

18. Comment peut-​on résumer ce que nous venons de dire sur la nécessité de se comporter comme des petits?

¹⁸ Le récit biblique, ainsi que l’histoire ancienne et moderne, montre clairement que se comporter comme un petit est la voie de la sagesse. Cela permet d’entretenir de bonnes relations avec Jéhovah Dieu, avec nos frères chrétiens et avec les membres de notre famille. Ajoutons que c’est aussi la voie du bonheur, car cela signifie donner aux autres les avantages et la priorité, et “il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir”. (Actes 20:35.) Bien des choses peuvent nous pousser à nous comporter comme des petits: les exemples de la Bible, le principe de l’autorité, l’esprit de bon sens, les directives de l’esprit saint, la sagesse pratique et un amour désintéressé. Puissions-​nous toujours considérer comme un privilège et comme un bienfait de nous comporter comme des petits, dans l’intérêt de nos semblables, pour notre propre bien et surtout pour que Jéhovah soit loué!

“Que le sage ne se vante pas de sa sagesse, et que l’homme puissant ne se vante pas de sa puissance! Que le riche ne se vante pas de sa richesse! Mais que celui qui se vante se vante de ceci: d’être perspicace et de me connaître, de savoir que je suis Jéhovah, Celui qui exerce la bonté de cœur, l’équité et la justice sur la terre; car c’est à ces choses que je prends plaisir.” — Jér. 9:23, 24.