-
L’humilité, une aide dans l’adversitéLa Tour de Garde 1971 | 15 octobre
-
-
De tels mauvais traitements brisent souvent la résistance des gens ou les incite à faire des compromis, à renoncer à leurs principes et à faire taire leurs scrupules. À cet égard, les témoins chrétiens de Jéhovah se sont fait une belle réputation à maintes et maintes reprises. Un témoin oculaire, qui se trouvait dans les camps de concentration nazis, a fait cette remarque : “Les témoins de Jéhovah étaient semblables à des rochers dans une mer de boue.”
En premier lieu, si Dieu permet que nous soyons éprouvés de cette manière, l’humilité nous empêchera de nous rebeller contre lui. Elle nous aidera à endurer ces souffrances, car nous comprendrons que la question soulevée est celle-ci : Une créature peut-elle garder son intégrité envers Dieu malgré tous les efforts du Diable pour la briser ? Job subit de grands malheurs de la part des hommes par suite de certaines circonstances. Sa femme lui dit : “Maudis Dieu, et meurs !” Mais Job, humblement, accepta tout, et à la fin il fut justifié par Dieu lui-même. Son exemple, ainsi que l’intelligence de la question en jeu nous aideront à endurer. — Job, chapitres 1, 2 et 42.
Il est évident que Jésus-Christ nous fournit le plus bel exemple sous ce rapport. Humblement, il se soumit à la volonté de son Père à son égard, abandonna la gloire céleste qu’il avait en qualité de première de toutes les créatures spirituelles et vint sur la terre pour être un simple homme mortel. “De plus, quand il se trouva en figure d’homme, il s’humilia lui-même et devint obéissant jusqu’à la mort, oui la mort sur un poteau de torture”, mort des plus ignominieuse et des plus douloureuse. Il n’a pas dit : “Pour qui me prenez-vous pour que je sois obligé de souffrir comme cela !” Par sa conduite, il donna le plus noble des exemples d’humilité, celui qu’il nous faut suivre. — Phil. 2:8.
Cultivons l’humilité
Que nous faut-il faire pour acquérir cette excellente qualité ? Elle ne vient pas automatiquement. Comme toutes les autres belles qualités, elle exige des efforts et du temps ; il ne faut donc pas se décourager et dire : À quoi cela sert-il ? Cela nous aidera, même s’il est nécessaire d’y consacrer du temps et des efforts et que nous continuions à commettre des fautes.
D’abord, il nous faut avoir le sincère désir d’être humbles, nous rappeler sans cesse que cette condition est indispensable pour plaire à Jéhovah Dieu. Cela est indiqué clairement dans I Pierre 5:5: “Mais tous, ceignez-vous d’humilité d’esprit l’un envers l’autre, parce que Dieu s’oppose aux hautains, mais il accorde la bonté imméritée aux humbles.” Or, n’avons-nous pas besoin de la bonté imméritée de Dieu ? Pouvons-nous nous permettre d’avoir Jéhovah Dieu contre nous ? En lisant régulièrement sa Parole, nous connaîtrons sa pensée sur l’humilité. — Mat. 18:4 ; 23:12 ; Jacq. 4:6, 10 ; I Pierre 5:6.
La prière est aussi très utile. En fait, il est permis de dire qu’elle est en soi une expression d’humilité, car nous nous approchons de Jéhovah Dieu en mendiants et en nécessiteux, conscients de nos besoins spirituels (Mat. 5:3). Par ailleurs, si nous demandons avec foi tout en faisant des efforts pour obtenir ce pour quoi nous prions, nous acquerrons cette excellente qualité qu’est l’humilité. À tous ceux qui s’adressent à lui, Jéhovah donne généreusement non seulement son esprit saint et sa sagesse, mais encore d’autres belles qualités, telles que l’humilité. — Luc 11:13 ; Jacq. 1:5-7 ; Phil. 4:6.
L’intelligence, qui a été fort bien définie comme étant l’appréciation à leur juste valeur des relations unissant l’individu à Jéhovah Dieu, contribue puissamment, elle aussi, au développement de l’humilité. La personne intelligente comprend que Dieu, en sa qualité de Souverain universel et de Législateur suprême, a le droit d’exiger notre obéissance. De plus, en vertu de son omnipotence, il a le pouvoir de faire respecter sa volonté et ses décrets. Auprès de lui, comme nous sommes petits et insignifiants ! Les nations entières sont à ses yeux comme une goutte tombant d’un seau (És. 40:15). Le discernement de ces choses procure l’intelligence, mais le plus grand ennemi de celle-ci est l’orgueil ou la suffisance. Ce n’est donc pas sans raison qu’il est écrit : “Au prix de toutes tes acquisitions, acquiers l’intelligence.” — Prov. 4:7, Da.
L’aide qu’apporte l’amour désintéressé, fondé sur des principes, dans le développement de l’humilité, ne doit pas être négligée. “L’amour (...) ne se vante pas, ne s’enfle pas.” L’amour se manifeste par l’humilité d’esprit, le fait de considérer les autres comme supérieurs à soi. — I Cor. 13:4 ; Phil. 2:2, 3.
Efforçons-nous chaque jour de cultiver l’humilité
Pour que l’humilité nous aide dans l’adversité, il est indispensable de la cultiver chaque jour, dans nos pensées, nos paroles et nos actions. L’humilité implique un esprit modeste ; la personne humble n’a pas de grandes visées ou ambitions, elle n’est pas portée à considérer ses semblables avec dédain. Elle pense comme Paul, qui se disait “un homme moindre que le moindre de tous les saints”, et le “moindre des apôtres”. — Éph. 3:8 ; I Cor. 15:9.
L’humilité devrait caractériser notre conversation. Désirons-nous parler constamment de nous, de notre façon de voir les choses, de nos actions et de nos projets ? Nous arrive-t-il souvent de critiquer autrui ? L’humilité nous incitera à diriger notre attention sur Jéhovah Dieu, sa Parole, son œuvre et ses merveilleuses qualités, et à parler en bien de nos compagnons de service.
Vous surprenez-vous souvent en train de monopoliser la conversation ? Celui qui est humble laisse aux autres l’occasion de parler. Sont-ils lents à s’exprimer ? Avec humilité, tact et amour, encouragez-les à sortir de leur réserve ; vous les rendrez heureux et contribuerez à votre propre édification. Il y a plus de bonheur à permettre aux autres de s’exprimer qu’il n’y en a à faire soi-même tous les frais de la conversation. — Actes 20:35.
L’humilité caractérise-t-elle toutes nos actions ? Si l’on est humble, on s’abstiendra de pousser les autres et de vouloir toujours arriver le premier quand on doit faire la queue. Elle facilite l’accomplissement de besognes serviles, telles que les travaux du ménage ou le nettoyage de la Salle du Royaume. L’humilité suppose qu’on cherche à servir les autres au lieu de s’attendre à être servi. N’oubliez pas l’exemple de Jésus. Il est venu, non pour être servi, mais pour servir. — Mat. 20:28.
En vérité, l’humilité doit être conseillée. Elle contribue au développement de relations pacifiques avec Jéhovah, notre Créateur. Elle procure la paix de l’esprit. Elle favorise le maintien de relations amicales avec nos semblables. D’autre part, elle est extrêmement précieuse lorsque nous avons le plus besoin d’aide, dans l’adversité.
-
-
Je me réjouis dans l’espérance du RoyaumeLa Tour de Garde 1971 | 15 octobre
-
-
Je me réjouis dans l’espérance du Royaume
Raconté par Alex Kellaris
JE N’AVAIS que huit ans le jour où, agenouillé pour faire ma prière, les mots “Que ton règne vienne” me sont entrés profondément dans l’esprit. D’un bond, je me suis relevé et, courant vers ma mère, je lui dit : “Que signifient ces mots ?” Au lieu de me répondre comme elle avait l’habitude de le faire, elle m’a conseillé d’interroger le prêtre. Comme nous fréquentions assidûment l’église orthodoxe grecque de Lutron, notre petit village de Grèce, dans la province de Corinthe, j’ai décidé de suivre ce conseil.
Nous assistions régulièrement aux offices. En fait, mon père était l’un des directeurs spirituels de l’église du village. Comme il s’intéressait vivement à la religion, j’ai reçu une solide instruction religieuse, et j’ai même servi comme enfant de chœur. J’avais donc de bonnes raisons d’aller voir le prêtre avec le ferme espoir d’obtenir une réponse satisfaisante. Or, non seulement le prêtre refusa de me répondre, mais il me réprimanda en disant : “Tu n’as pas le droit de m’interroger. Un prêtre ne reçoit d’ordres ni de questions de personne.” Inutile de vous dire que je suis resté interdit. Quand je pense que le plus cher désir de ma mère était de me voir devenir prêtre un jour !
À mesure que je grandissais, cette question continuait à me tourmenter et je ne cessais d’interroger les gens à ce sujet, en particulier ceux qui me paraissaient attachés à la religion. Mais personne ne me donna de réponse vraiment acceptable. Je ne comprenais pas pourquoi il me fallait répéter maintes et maintes fois des mots dont j’ignorais le véritable sens.
En 1912, quand j’eus seize ans, mes parents m’ont autorisé à émigrer aux États-Unis pour y rejoindre mon frère, établi à Toledo. Ce fut pour moi le début d’une vie nouvelle sous bien des rapports. Un jour que
-