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Avez-vous autant d’égards pour votre famille que pour les autres ?La Tour de Garde 1974 | 1er mai
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Avez-vous autant d’égards pour votre famille que pour les autres ?
“JE SUIS heureux que vous ayez pu, venir”, dit l’hôte à l’un de ses invités. “Quand je dis que je viendrai, JE VIENS !”, répondit ce dernier. Il se félicitait d’être un homme de parole, mais l’était-il pour sa famille ? Pas toujours.
Il est un proverbe allemand qui dit : “Haus-Bengel und Strassen-Engel”, c’est-à-dire ‘Rustre à la maison, ange au dehors’. Ce proverbe attire l’attention sur une faiblesse commune aux hommes. Par exemple, à l’issue d’une soirée mondaine, un mari s’empressera peut-être auprès d’une jeune femme pour l’aider à mettre son manteau, mais il laissera sa femme mettre le sien. Manifestement, l’intérêt sentimental suscité par cette jolie femme le rend galant et courtois. Mais ne ferait-il pas mieux de se montrer empressé auprès de sa propre femme ? Ne prouverait-il pas ainsi qu’il l’aime comme lui-même, ce que tout mari devrait faire ? — Éph. 5:33.
Le proverbe “Charité bien ordonnée commence par soi-même”, ou plutôt devrait commencer par soi-même, est approprié ici. Il n’est pas nécessairement question de donner de l’argent, mais de se montrer serviable. Ne sommes-nous pas prompts à tirer d’embarras un étranger qui nous demande sa route ou quelque autre renseignement ? Pareillement, ne devrions-nous pas être aussi prompts, sinon plus, à aider les membres de notre famille au sein même du foyer ? Pourtant, il arrive souvent que l’un d’eux se démène pour accomplir toutes sortes de corvées, alors que les autres semblent fermer les yeux sur les occasions qu’ils ont de se rendre utiles. Y a-t-il plusieurs enfants à préparer pour une certaine heure ou une vaisselle importante à laver ? Les maris dont les femmes travaillent devraient tout particulièrement reconnaître que les anciennes notions qui définissaient de façon rigide le travail de l’homme et celui de la femme doivent être révisées, afin que les femmes ne portent pas un fardeau trop lourd.
D’autre part, la charité doit commencer par soi-même pour ce qui est de supporter les faiblesses et les imperfections d’autrui. On est probablement enclin à l’indulgence envers les amis, les connaissances et les collègues de travail. Ne devrait-on pas se montrer encore plus disposé à supporter les imperfections et les faiblesses des membres de sa famille ? Dans certains cas, c’est un faux sentiment du devoir et de l’amour qui poussera une femme ou un mari à critiquer indûment son conjoint.
Il importe beaucoup plus de nous édifier les uns les autres en nous soutenant moralement et en passant sur les petites erreurs ou faiblesses, que d’obtenir que tout soit rigoureusement parfait et conforme à ce que nous croyons être le modèle. En outre, celui qui est prompt à reprendre quelqu’un se trompe peut-être. Bien entendu, il est permis de rendre service à l’un des nôtres en l’aidant à éviter des erreurs, mais on peut aller trop loin en se faisant le censeur de son conjoint.
En effet, pour être prévenant, il faut tenir compte des faiblesses d’autrui. N’oublions pas que celles-ci sont généralement dues à l’hérédité ou au milieu, lesquels exercent une puissante influence sur la personnalité. D’autre part, c’est la voie de la sagesse, car il est très probable que les autres seront miséricordieux envers nous dans la mesure où nous-mêmes le sommes envers eux. Jésus Christ déclara un jour : “Car de la mesure dont vous mesurez [les autres] on mesurera pour vous en retour.” (Luc 6:38). Une Américaine très en vue, opposée au mouvement de libération de la femme, déclara : “Je traite mon mari comme un roi, et il me traite comme une reine.”
Certains disent que la familiarité engendre le mépris. Mais cela ne devrait pas être le cas dans notre famille. Bien au contraire. La familiarité devrait engendrer la fidélité et le respect puisque nous avons appris à nous connaître, à nous comprendre et à nous apprécier. Ceux qui ont reçu une bonne éducation au foyer pendant leur jeunesse n’ont pas de mal à traiter les gens du dehors ou les étrangers avec un certain respect. Il doit en être ainsi. En effet, la Bible ne dit-elle pas d’‘honorer des hommes de toutes sortes’ ? Cette expression “de toutes sortes” n’inclut-elle pas les membres de notre famille (I Pierre 2:17) ? En se témoignant mutuellement du respect, les membres d’une famille fortifient mutuellement leur personnalité, permettant ainsi à chacun d’être plus serviable. On fait preuve de respect envers un membre de la famille en lui parlant avec les égards dus à sa position et en tenant compte de ses sentiments, tant dans les paroles que dans la manière de les prononcer.
Parfois, un membre de la famille croit avoir le droit d’être brutal, sévère ou exigeant envers les siens, alors qu’il ne songerait pas à l’être envers des étrangers. Ce faisant, ne trahit-il pas un manque de compréhension ? Il y a une grande différence entre ce que l’on ressent quand on découvre soi-même qu’on a commis une erreur et que l’on sait être capable de la corriger, et ce qu’on éprouve quand un autre la porte à notre attention et nous demande de la corriger. La compréhension nous aidera à saisir cette nuance.
C’est généralement par manque de réflexion que quelqu’un ne traite pas sa famille avec autant d’égards que les étrangers. C’est surtout le cas quand il nous arrive de dire des choses que nous aurions mieux fait de ne pas dire. Nous sommes portés à nous montrer plus prudents avec les étrangers. Toutefois, avec les membres de notre famille, il est bien également de toujours réfléchir avant de parler. En règle générale, on ferait bien de se demander : “Est-ce aimable ? Est-ce vrai ? Est-ce nécessaire ?” Songez aussi à la manière dont vous parlez. La bonne attitude consiste à faire preuve de considération. Agissez de même dans les petites choses, car elles ont beaucoup d’importance. On fait preuve de considération en ajoutant “s’il vous plaît” dans une demande et en disant sincèrement “Merci !” chaque fois qu’on nous fait une faveur, si insignifiante soit-elle.
Les raisons d’être serviables, charitables, respectueux et pleins d’égards dans nos rapports avec les gens en dehors de notre famille ne manquent vraiment pas. On éprouve une satisfaction morale à manifester ces qualités ; elles favorisent les bonnes relations, nous permettent d’être mieux considérés et peuvent nous être profitables même sur le plan matériel. Mais ne pouvons-nous pas espérer les mêmes bienfaits si nous manifestons ces qualités dans notre foyer ? Certainement, et même davantage. De plus, en agissant de la sorte, il est permis de dire que nous ‘amassons des trésors’ dans lesquels nous pourrons puiser en temps de besoin. Quel soulagement alors !
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La fidélité à Dieu des premiers chrétiens mise à l’épreuveLa Tour de Garde 1974 | 1er mai
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La fidélité à Dieu des premiers chrétiens mise à l’épreuve
LES humains ont le désir naturel d’être aimés. Il n’est donc pas facile de supporter constamment la calomnie, les mauvais traitements et la haine. Mais c’est exactement ce qu’ont dû endurer les premiers chrétiens.
Pour faire cesser leur activité, leurs ennemis ont soulevé contre eux la foule et les autorités. Ils ont également présenté leur œuvre sous un faux jour, laissant croire que seuls les gens inexpérimentés et ignorants étaient assez stupides pour accepter le christianisme. Celse, un de ces ennemis, déclara :
“Lorsqu’ils se peuvent trouver sans témoins, avec les enfants de leurs maîtres ou sans autres témoins que des femmes aussi peu judicieuses que des enfants, [ils] leur font mille beaux petits contes pour les porter à leur obéir plutôt qu’à leur père et à leurs précepteurs. Que ce sont des extravagants et de vieux fous qui, ayant l’esprit rempli de préjugés et de rêveries, ne sauraient rien penser ni rien faire de raisonnable ; qu’eux qui leur parlent, sont les seuls qui sachent comme il faut vivre ; que s’ils les veulent croire, ils seront heureux, avec toute leur maison. Pendant qu’ils leur tiennent ces discours, s’ils voient venir quelque homme de poids quelqu’un des précepteurs ou le père même, les plus timides se taisent d’abord tout tremblants, mais les autres ont assez d’impudence pour solliciter encore ces enfants à secouer le joug.”
Pourquoi, malgré ces calomnies absurdes, les premiers chrétiens ont-ils continué à faire des efforts pour prêcher et faire des disciples ? Pourquoi n’ont-ils pas attendu tout simplement que l’on vienne à eux au lieu de prendre l’initiative de répandre leurs croyances ? Les premiers chrétiens reconnaissaient avoir reçu du Seigneur Jésus Christ la mission d’annoncer la vérité à leurs semblables et de faire des disciples (Mat. 28:19, 20). Ils voulaient l’accomplir fidèlement, même si cela devait leur attirer des persécutions.
Les chrétiens ont également été des objets de haine parce qu’ils se tenaient séparés du monde (Jean 15:19). Ils ne participaient pas aux affaires politiques ni ne servaient dans les armées romaines. Ils furent donc qualifiés d’ennemis de la patrie et on les fit passer pour des fous menaçant même la sécurité de l’État.
Pourquoi les chrétiens n’ont-ils pas cédé aux arguments les pressant de servir dans l’armée pour défendre Rome ? Ils connaissaient le principe énoncé dans Ésaïe 2:4, disant : “Ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre.” Faisant nettement allusion à cette prophétie, Justin le Martyr, écrivain chrétien, fit cette remarque :
“Nous qui étions remplis de guerre, de meurtre, de tout mal, nous avons sur terre transformé les instruments de guerre, les glaives en socs de charrue, les lances en outils des champs.”
Les chrétiens reconnaissaient aussi qu’ils étaient membres d’une famille internationale. Leurs ennemis ne comprenaient pas l’amour qui les unissait, mais ils devaient reconnaître son existence. Parlant des chrétiens, quelqu’un déclara : “Ils
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