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Le canevas du jugementLa Tour de Garde 1967 | 1er août
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Le canevas du jugement
“C’est là un signe du juste jugement de Dieu, qui fera que vous serez estimés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez vraiment.” — II Thess. 1:5.
1. Quels contrastes marquèrent le ministère de Jean-Baptiste ?
JEAN-BAPTISTE commença son ministère en prêchant : “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” Sans perdre de temps, il rassembla autour de lui des disciples, qui prirent part aux joies de son ministère ; il les prépara à être “dignes du royaume de Dieu”. Parallèlement, il disait aux chefs religieux indignes qu’un temps de jugement était imminent, que “déjà la cognée se trouve à la racine des arbres”, et que celui qui vient “recueillera son blé dans le magasin, mais il brûlera la balle au feu qui ne peut s’éteindre”. — Mat. 3:1, 2, 7-12 ; II Thess. 1:5.
2. Qu’entendons-nous par canevas du jugement, et comment Jésus commença-t-il ce canevas au cours de son ministère ?
2 Aussitôt que Jésus, celui qui devait venir, apprit l’arrestation de Jean, il se mit à prêcher le même message : “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” (Mat. 4:12, 17). Il commençait ainsi à remplir le canevas du jugement, à broder un motif harmonieux suivant un dessin bien arrêté et devant servir de modèle. Le premier fil, à savoir le facteur temps, qui est de toute première importance, fut tiré dans le canevas par la prédication du message du Royaume. C’est ce que fit ressortir Jésus dans cette déclaration qui l’amena à donner l’image de l’homme riche et de Lazare : “La Loi et les Prophètes furent jusqu’à Jean. Depuis lors le royaume de Dieu est déclaré comme bonne nouvelle.” — Luc 16:16.
3. Selon Luc 16:17, 18, quels sont les deux fils utilisés ensuite par Jésus ?
3 Jésus se servit ensuite de deux autres fils. Il déclara tout d’abord ceci : “En fait, il est plus facile que le ciel et la terre passent qu’un seul menu trait de lettre de la Loi ne reste inaccompli.” Puis il ajouta : “Quiconque divorce d’avec sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme divorcée d’avec son mari commet un adultère.” (Luc 16:17, 18). Il est peu probable que ses auditeurs aient saisi le rapport existant entre ces deux déclarations. En fait, ce ne fut pas avant que la congrégation chrétienne ait été en possession des écrits de l’apôtre Paul que la situation s’éclaircit. À la lumière de ces écrits, nous pouvons aujourd’hui examiner ces deux fils et apprécier le but dans lequel ils ont été utilisés.
4. De quelle façon Jésus accomplit-il la Loi, conduisant à quelles réalités ?
4 Non seulement Jésus observa la Loi en obéissant parfaitement à ses exigences, mais encore il l’accomplit. Il déclara d’ailleurs à ce sujet : “Je suis venu, non pour détruire, mais pour accomplir.” Il ajouta en outre que jusqu’à “la plus petite lettre (...) toutes les choses [doivent être] accomplies”. (Mat. 5:17, 18.) Paul écrivit que la Loi était “une ombre [ou “représentation typique”] des choses à venir, mais la réalité appartient au Christ”. (Col. 2:17 ; Héb. 8:5 ; 10:1.) De par sa vie et sa mort sacrificielle, Jésus fit s’accomplir les grandes réalités. L’une des principales dispositions prévues par la Loi étaient les sacrifices pour les péchés, et particulièrement ceux du jour des Propitiations. Cependant, ces sacrifices d’animaux ne pouvaient jamais enlever complètement les péchés. Mais cet homme [Jésus] a offert un seul sacrifice pour les péchés, perpétuellement, en livrant à la mort sa vie humaine parfaite (Héb. 10:11, 12). Sa mort posa le fondement de grands changements, et grâce à elle, de nombreux bienfaits sont accordés à ceux qui y ont foi, à commencer par les membres juifs de la classe de “Lazare”. Jésus ayant satisfait aux exigences de l’ancienne alliance, celle de la Loi, l’apôtre Paul dit alors que celle-ci fut ôtée du chemin et clouée au poteau de torture sur lequel Jésus mourut (Col. 2:14). Mais quel rapport y a-t-il avec le fil suivant, à savoir la remarque de Jésus relative au divorce et à l’adultère ?
5. Par quelle image Paul montre-t-il que certains étaient “affranchis” de la Loi ?
5 S’étant “offert lui-même sans tache à Dieu” et d’une manière acceptable, Jésus fut fait “médiateur d’une nouvelle alliance”. (Héb. 9:14, 15.) Paul explique qu’auparavant, les Juifs étaient liés à l’alliance de la Loi, de même qu’une “femme mariée est liée par la loi à son mari pendant qu’il est en vie (...). Mais si son mari meurt, elle est libérée de sa loi, si bien qu’elle n’est pas adultère si elle devient la femme d’un autre homme. Ainsi, mes frères, vous aussi vous avez été mis à mort à l’égard de la Loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui a été ressuscité d’entre les morts, pour que nous portions du fruit pour Dieu”. Paul s’adressait ici à ses frères de la classe de “Lazare”, et ils étaient les seuls à être “affranchis de la Loi”. — Rom. 7:1-6.
6. Quel critère Jésus énonça-t-il relativement au divorce et comment cela affecterait-il les Pharisiens ?
6 Par contre, les paroles de Jésus relatives au divorce et à l’adultère s’adressaient tout d’abord aux Pharisiens, membres de la classe de “l’homme riche”. Ils n’étaient pas affranchis de la Loi. Certes la Loi renfermait une clause sur le divorce, selon laquelle un homme pouvait posséder plus d’une femme en vie, mais Jésus se référa au modèle originel pour tous ceux qui auraient la faveur divine dans la nouvelle alliance, ou sous celle-ci. Pour Adam et Ève, le divorce n’était pas prévu. En conséquence, un chrétien commettrait l’adultère s’il divorçait d’avec son conjoint pour des raisons autres que l’infidélité sexuelle, et se remariait alors que son compagnon divorcé est toujours en vie. Aussi, les remarques de Jésus aux Pharisiens, qui s’en remettaient pour cette question aux traditions et aux enseignements du Talmud non encore rédigé, ne feraient que les irriter. Cela faisait partie de leur tourment. — Deut. 24:1-4 ; Mat. 19:3-9.
7. Comment Jésus annonça-t-il d’avance les bienfaits qui découleraient de sa mort ?
7 Ainsi prend forme le canevas du jugement. Gardons toutefois présent à l’esprit que les changements garantis par la mort de Jésus commencèrent à prendre effet avant que Jésus ne mourût. Le message et l’activité de Jean-Baptiste et de Jésus reposaient en toute bonne foi sur l’assurance que Jésus accomplirait tout ce qui avait été prédit et préfiguré dans la Loi et dans les Prophètes. Témoin le fait que lorsque Jésus institua le mémorial de sa mort la nuit précédant sa mise au poteau, il passa la coupe à ses disciples en disant : “Cette coupe signifie la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être versé pour vous. (...) Et je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume.” — Luc 22:20, 29.
8. Que produisit la déclaration du message du Royaume faite par Jésus ?
8 Non, il ne fallait pas attendre pour que ces changements aient lieu. La déclaration de la bonne nouvelle du Royaume commença à produire un renversement total dans la situation des deux classes que nous venons de considérer. À partir de ce moment-là, les deux classes moururent quant à leur ancienne condition, comme cela est démontré, dans la parabole de Jésus, par la mort de Lazare et de l’homme riche. À la mort de Jésus, et en accomplissement de la Loi mosaïque, la classe de “Lazare” mourut pour ce qui était de cette Loi, et à la Pentecôte qui suivit, il fut attesté, grâce à l’effusion de l’esprit saint, qu’elle se trouvait à la place près du sein du Grand Abraham. Suivant la description de Jésus, que se produisit-il ensuite, et qu’est-ce que cela signifiait ? C’est ce que nous examinerons avec intérêt.
ABRAHAM, LE PERSONNAGE IMPORTANT
9, 10. a) Quel personnage important Jésus introduisit-il dans son image ? b) Comment les Pharisiens considéraient-ils leurs relations avec Abraham ? c) En quoi avaient-ils raison dans leurs conclusions, et en quoi faisaient-ils erreur ?
9 Représentez-vous la scène. Tourmenté dans le Hadès, l’homme riche lève les yeux, et que voit-il ? Il aperçoit au loin cet ancien mendiant à la place près du sein d’Abraham, position de faveur qu’occupait sur le divan une personne allongée à côté de l’hôte lors d’un repas aux temps bibliques (Luc 16:23 ; voir aussi Jean 13:23). Introduire Abraham dans l’image était une chose très significative ; on ajoutait ainsi au canevas du jugement le fil le plus important. Qui Abraham représente-t-il ? Souvenons-nous que Jésus s’adressait directement aux Pharisiens. Ceux-ci prétendaient qu’en leur qualité de chefs religieux, ils étaient les seuls à avoir droit à la place près du sein d’Abraham. À leurs yeux, le peuple n’entrait pas du tout en ligne de compte. Ces chefs n’avaient-ils pas dit à Jésus au cours d’une précédente conversation avec lui : “Nous sommes la descendance d’Abraham”, puis : “Notre père est Abraham”, et enfin : “Nous avons un seul Père, Dieu” ? — Jean 8:33, 39, 41.
10 Ces propos nous montrent que les Pharisiens considéraient Abraham comme représentant Dieu. En cela ils avaient raison. Cependant, là où ils faisaient erreur, c’est quand ils se prétendaient être les fils soit de Dieu ou d’Abraham. Aux regards de Dieu, ces liens ne sont pas déterminés par la descendance charnelle, mais par la disposition du cœur et par les œuvres. C’est ce que Jésus leur dit en cette occasion : “Si vous êtes les enfants d’Abraham, faites les œuvres d’Abraham.” Il ajouta encore : “Vous venez de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Celui-ci fut un homicide quand il commença.” — Jean 8:39, 44.
11. Pourquoi la foi était-elle essentielle pour accepter Jésus comme le Messie ?
11 Bien que cela explique pourquoi Jésus représente l’homme riche de jadis comme étant éloigné d’Abraham, nous pouvons nous demander pour quelle raison il est dit qu’après sa mort, Lazare fut emmené directement à la place près du sein d’Abraham (Luc 16:22). L’accent est mis sur la foi. Jésus vint non à la manière d’un roi, comme ses contemporains se l’imaginaient, mais “dans la ressemblance de la chair pécheresse”, “semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie”. (Rom. 8:3 ; És. 53:7.) Il fallait vraiment avoir la foi pour l’accepter comme Messie. Quelques-uns, non les orgueilleux, mais les humbles, exercèrent une telle foi. Ils commencèrent à marcher avec foi, à l’exemple d’Abraham qui “s’en alla [de son propre pays], ne sachant où il allait”. (Héb. 11:8.) Ils furent disciples de Jésus, et plus tard, quand ils reçurent le saint esprit à la Pentecôte, ils devinrent chrétiens. Paul écrivit à leur sujet : “Car tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. (...) L’esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” — Rom. 8:14-16.
12. Comment ceux qui adhérèrent à la foi furent-ils encore bénis ?
12 Paul déclara en outre à leur sujet : “Ceux qui adhèrent à la foi sont ceux qui sont fils d’Abraham. (...) [Et ils] sont bénis avec le fidèle Abraham.” Comment cela ? À Abraham l’importante promesse avait été faite selon laquelle par sa postérité ‘toutes les familles de la terre se béniraient’. Cette postérité est tout d’abord Jésus-Christ. Toutefois, grâce aux richesses de la bonté imméritée de Dieu, d’autres ont le privilège d’être associés à Jésus-Christ, en tant que partie de cette postérité. C’est ce que Paul déclara de nouveau en disant : “Vous êtes tous, en fait, fils de Dieu par votre foi en Christ Jésus. (...) De plus, si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham, héritiers relativement à une promesse.” — Gal. 3:7-9, 16, 26-29 ; Gen. 22:18, Jé.
13. a) Qui furent les premiers membres de la classe de “Lazare” ? b) De quelle façon Jean et Jésus agirent-ils comme des anges à leur égard ?
13 En résumé, nous voyons donc que les membres de la congrégation chrétienne, dirigés par l’esprit de Dieu, sont fils de Dieu. Il est également dit d’eux qu’ils sont fils d’Abraham, parce que leur foi est semblable à la sienne et qu’avec Jésus-Christ ils constituent la postérité d’Abraham, l’instrument dont Dieu se sert pour réaliser son dessein relatif à son Royaume. Ils forment la classe de Lazare, à commencer par ceux des Juifs qui furent conscients de leurs besoins spirituels et exercèrent la foi lorsqu’ils entendirent les messagers de Dieu, Jean-Baptiste et Jésus-Christ. En fait, Jean et Jésus agirent comme des anges, ou messagers, en rassemblant ces Juifs, afin qu’ils reçoivent les grandes bénédictions qui découlent de la promesse que Dieu fit sous serment à Abraham et à sa postérité. Nous comprenons donc maintenant pourquoi Jésus représenta Lazare comme étant emporté directement “par les anges à la place près du sein d’Abraham”. — Luc 16:22.
14. Qu’est-ce qui indiquait que nombre de non-Juifs entreraient dans la faveur divine ?
14 Bien qu’au début la classe de “Lazare” ne se composât que de Juifs fidèles, les choses ne restèrent pas dans cet état. À un Gentil, un officier qui manifestait une foi inhabituelle, Jésus dit : “Mais je vous dis que beaucoup viendront des régions d’Orient et des régions d’Occident et s’étendront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux ; tandis que les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents.” (Mat. 8:5-12). Ces paroles laissaient entendre que nombre de non-Juifs, jusqu’ici éloignés de Dieu et dans une condition de mendiant, viendraient de partout et seraient emportés dans le sein de la faveur divine. Paul déclara d’ailleurs : “Or, l’Écriture, voyant à l’avance que Dieu déclarerait justes, par suite de la foi, des gens des nations, déclara à l’avance la bonne nouvelle à Abraham, à savoir : ‘Par ton moyen toutes les nations seront bénies.’” (Gal. 3:8). Quant à ceux qui croyaient qu’en leur qualité de fils charnels d’Abraham ils étaient les héritiers indiscutés de toutes les positions-clés dans le Royaume de Dieu, ils se verraient rejetés et tourmentés.
15. Quelle excellente image de la Théocratie Jésus donna-t-il dans Matthieu 8:11 ?
15 L’association d’Isaac et de Jacob avec Abraham dans ce passage fournit une excellente image du Royaume, de la Théocratie, dans sa plénitude. Abraham, le père de ceux qui ont la foi, représente le Père céleste, Jéhovah, la vraie source de toutes les bénédictions accordées aux nations. Isaac, le fils d’Abraham, représente Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Ainsi, quand Abraham offrit ou était sur le point d’offrir son fils Isaac en sacrifice sur le mont Morija, il symbolisait Jéhovah offrant vraiment en sacrifice son Fils unique, Jésus-Christ. En revanche, Jacob, fils d’Isaac, représente la congrégation chrétienne. Tout comme Jacob reçut la vie d’Abraham par l’entremise d’Isaac, de même, la congrégation chrétienne reçoit la vie spirituelle de Jéhovah par Jésus-Christ. Cette congrégation ne comprenait au début qu’un reste de Juifs fidèles, mais environ trois ans et demi après la Pentecôte, la bonne nouvelle du Royaume commença à être prêchée aux Gentils, et tout d’abord à Corneille. Depuis lors, les hommes des nations sont venus de toutes parts, afin d’en compléter le nombre. Tous ceux-là constituent la classe de “Lazare”.
LES “DÉCISIONS JUDICIAIRES” DE DIEU, “UN GRAND GOUFFRE”
16. Comment les requêtes faites par l’homme riche manifestaient-elles ses intentions réelles à l’égard de Lazare, et quelle attitude révélaient-elles ?
16 Nous découvrirons d’autres expressions du jugement de Dieu, en nous concentrant sur la dernière partie de l’image de Jésus, qui a trait à la discussion entre l’homme riche et Abraham. Notez les deux requêtes faites par l’homme riche. Tout d’abord, il demande à ce que Lazare vienne lui rafraîchir la langue avec une goutte d’eau, à cause du feu. N’ayant pas obtenu satisfaction, il demande alors que Lazare soit envoyé auprès de ses cinq frères, afin de leur faire connaître ce lieu de tourment (Luc 16:24-28). Il fait tout ce qu’il peut pour que Lazare quitte la place près du sein d’Abraham et soit tenu éloigné. Pourquoi ne demande-t-il pas à ce que des anges soient envoyés pour accomplir ces missions de miséricorde, puisqu’ils avaient emporté si promptement Lazare dans le sein d’Abraham ? Non, c’est Lazare qui devait courir çà et là et servir de messager. D’après la description que Jésus fit de l’homme riche, nous en déduisons aisément que si Lazare avait vraiment visité cet homme et mis son doigt dans sa bouche, afin de lui rafraîchir la langue avec une goutte d’eau, le riche se serait emparé de son doigt et aurait gardé Lazare en ce lieu. Il est de fait que selon Jésus, les scribes et les Pharisiens déployaient tous leurs efforts pour “faire un prosélyte” et quand il l’était devenu, ils en ‘faisaient un sujet de la Géhenne deux fois plus qu’eux’. — Mat. 23:15.
17. Comment et pourquoi les chefs religieux cherchaient-ils à être délivrés de la classe de “Lazare” ?
17 Combien il est ridicule de croire que ces choses se sont passées dans la réalité ! Elles correspondent cependant aux faits, puisque nous connaissons les classes que Jésus avaient présentes à l’esprit. Aussi convient-il de poser cette question : Comment les conducteurs religieux auraient-ils pu être soulagés par une seule goutte d’eau apportée par la classe de “Lazare” ? Ces hommes n’auraient pas été tourmentés à ce point si les disciples de Jésus, que l’on méprisait, s’étaient contentés de le suivre sans rien dire. Mais au lieu de cela, ils furent formés et envoyés, d’abord les douze et ensuite soixante-dix autres. C’étaient eux, et non les chefs religieux, qui agissaient maintenant en qualité de postérité d’Abraham, transmettant les bénédictions déversées du ciel, guérissant les malades et prêchant le Royaume de Dieu (Luc 9:1, 2 ; 10:1, 9). Puis ce fut la Pentecôte, et environ 120 disciples reçurent, grâce au saint esprit, le pouvoir de parler en langues ; avant la fin de la journée, 3 000 autres personnes venaient s’ajouter à leur nombre. Avec quelle hardiesse ils parlaient ! Tant publiquement que devant le Sanhédrin, l’apôtre Pierre et d’autres, tel Étienne, n’ont jamais hésité à dénoncer la responsabilité de ces chefs ainsi que la dette de sang qu’ils avaient contractée (Actes 2:23 ; 3:14, 17 ; 4:10 ; 5:30 ; 7:52). Comme descendants charnels d’Abraham, les membres de la classe de “l’homme riche” dirent figurément parlant : ‘Père Abraham, aie pitié de nous’ et fais plutôt prononcer en notre faveur par cette classe de “Lazare” ne serait-ce qu’une parole ! Que répondit Abraham ?
18. Comment la réponse d’Abraham représente-t-elle avec juste raison les deux côtés du canevas du jugement ?
18 Les premières paroles d’Abraham exposèrent simplement les faits : “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu pleinement tes bonnes choses dans ta vie, mais Lazare de même les mauvaises choses. Maintenant donc il trouve consolation ici mais toi, tu es dans l’angoisse.” (Luc 16:25). Aucune parole ne fut gaspillée en faveur de l’homme riche. Pourquoi cela ? Parce que Jésus savait qu’il agissait en tant que serviteur de Dieu, à une époque d’inspection. Il était en vérité la postérité d’Abraham, et quiconque maudirait cette postérité serait condamné par Dieu (Gen. 12:3). En tant que classe, “l’homme riche” avait eu son temps, quand il ‘avait reçu pleinement des bonnes choses dans sa vie’, choses qu’il aurait pu facilement dispenser à ceux qui étaient dans le besoin. Mais cette classe montra que telles n’avaient jamais été ses intentions, et maintenant le jugement adverse de Dieu la frappait. De la même manière, le jugement favorable de Dieu était rendu à propos de la classe de “Lazare”. Ce fut là le canevas du jugement, semblable à un dessin dont les motifs sont bien équilibrés. Un gros trait droit est tracé de haut en bas de l’image, pour souligner le “grand gouffre” qui sépare les deux motifs. Notez maintenant les paroles qu’Abraham adressa ensuite à l’homme riche.
19. Quelle signification revêtait le “grand gouffre”, et quelles en étaient les conséquences ?
19 “Et outre toutes ces choses, un grand gouffre a été fixé entre nous et vous, pour que ceux qui veulent aller d’ici vers vous ne le puissent, et qu’on ne traverse pas non plus de là-bas vers nous.” (Luc 16:26). Il ne devait y avoir aucune fraternité ! La classe de “Lazare” ne pourrait faire aucun compromis et parler de paix avec la classe de “l’homme riche”. Jésus comprenait que c’était un fil de toute première importance dans le canevas du jugement, et que les “jugements [décisions judiciaires, NW] [de Dieu] sont comme le grand abîme”. (Ps. 36:7 36:6, NW.) Remarquez bien que le jugement n’était final qu’en ce qui concerne les classes. Ni l’une ni l’autre classe, ni aucune des autres qui les soutenaient ne pouvaient franchir le gouffre ; par contre les individus en avaient la possibilité et c’est ce qu’ils firent durant leur vie. L’apôtre Paul en fut un exemple notoire ; en effet, quand il était “jadis dans le judaïsme”, il persécutait cruellement la classe de “Lazare”. (Gal. 1:13-17.) Jean-Baptiste qualifia les Pharisiens et les Sadducéens de “descendance de vipères”, et dit : “Produisez donc du fruit qui convienne à la repentance.” C’est ce que firent certains d’entre eux par la suite. — Mat. 3:7, 8 ; Actes 6:7.
20. Quelle nouvelle requête l’homme riche formula-t-il, et comment cela eut-il un accomplissement à l’époque de Jésus ?
20 Connaissant l’attitude mentale de la classe de “l’homme riche”, Jésus ajouta un autre argument à son image, argument suggéré par l’attitude de l’homme riche. Feignant d’ignorer le gouffre ou essayant de le franchir, il réclame : “En ce cas je te demande, père, de l’envoyer [Lazare] dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères, afin qu’il leur rende un témoignage complet, pour qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourment.” (Luc 16:27, 28). Notez que tout en s’adressant à Abraham comme à un père, il parle d’un autre père qui lui est plus proche, et dans la maison duquel il a cinq frères. Jésus connaissait l’édifice religieux du judaïsme, construit sur les traditions des hommes, et auquel appartenaient les chefs religieux. C’est cette maison qui incitait à la persécution cruelle, voire même au meurtre. Le père de cet édifice, le Diable, “est menteur”. (Jean 8:44.) Les cinq frères (avec l’homme riche cela fait six, symbole de l’organisation du Diable) représentaient tous les admirateurs et les partisans des chefs religieux qui manifestaient le même esprit qu’eux. Ces chefs cherchaient à ne plus être dénoncés, non seulement à leurs propres yeux, mais encore aux regards de leurs partisans. Si ces derniers, c’est-à-dire leurs frères, devaient mourir figurément parlant, et se trouver dans le même lieu, cela ne ferait qu’augmenter leur tourment. Ainsi, ces chefs désiraient que la classe de “Lazare” abandonne la position qu’elle occupait dans la faveur divine pour rendre “un témoignage complet”, ils ne voulaient pas qu’elle annonce un message de jugement, mais un témoignage qui laisserait entendre que les choses existant avant la période d’inspection, au temps où eux-mêmes et leurs partisans n’étaient pas tourmentés, seraient restaurées.
21. Quelle était la portée de la réponse d’Abraham ?
21 Serait-ce possible ? Quelle fut la réponse d’Abraham ? “Mais Abraham dit : ‘Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils écoutent ceux-ci.’” (Luc 16:29). Rien d’autre et rien de moins que la Parole de vérité ! Ce fut uniquement à l’aide de cette autorité que Jésus parlait au peuple et à ses dirigeants, et qu’il adressait le message de jugement qui concernait cette époque. La classe de “Lazare” l’imita dans ce domaine. Par exemple, le message puissant et vibrant que Pierre annonça le jour de la Pentecôte était entièrement basé sur des citations des Écritures hébraïques, à savoir Moïse (la Loi), les Prophètes et les Psaumes. Le fait que trois mille personnes, dont beaucoup appartenaient jadis au judaïsme, y répondirent immédiatement et furent baptisées, prouve que les Écritures hébraïques constituaient en elles-mêmes un avertissement suffisant et un guide pour ceux qui étaient disposés à écouter. — Actes 2:41.
22. a) Quelle fut la dernière requête de l’homme riche ? b) Qu’est-ce qui l’incita à la faire, et que répondit Jésus quand un signe lui fut demandé ?
22 Mais l’homme riche ne s’arrêta pas là. Se montrant sous son vrai jour et s’opposant directement à Abraham, il dit : “Non, certes, père Abraham, mais si quelqu’un de chez les morts va vers eux ils se repentiront.” (Luc 16:30). En d’autres termes, il demandait un signe grandiose, quelqu’un qui se lèverait d’entre les morts, signe qu’il présentait comme une chose indispensable. Ainsi il serait inutile de prêcher d’après les Écritures ou de dénoncer les traditions du judaïsme. Plus d’une fois les Pharisiens et les autres chefs religieux demandèrent à Jésus “de leur montrer un signe du ciel”, mais celui-ci leur répondit : “Une génération méchante et adultère cherche sans cesse un signe, mais il ne lui sera donné d’autre signe que le signe de Jonas.” Jonas fut un signe suffisant pour les Ninivites qui, selon Jésus, “se repentirent à la prédication de Jonas, mais, voici, il y a ici quelque chose de plus que Jonas”. (Mat. 16:1-4 ; 12:38-41.) Jésus prêcha avec bien plus d’autorité et d’arguments probants que Jonas, mais le résultat fut celui que Jésus avait prédit : “À moins que vous ne voyiez des signes et des prodiges, vous ne croyez en aucune façon.” — Jean 4:48.
23. Comment les dernières paroles d’Abraham étaient-elles appropriées et conformes aux faits ?
23 Conformément à ces paroles, Abraham répondit à l’homme riche en ces termes : “S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne seront pas non plus persuadés si quelqu’un se lève d’entre les morts.” (Luc 16:31). Telle fut l’expression finale du jugement prononcé contre la classe représentée par l’homme riche et ses frères. S’ils fermaient l’oreille au message biblique de Dieu, ils ne verraient pas davantage le messager de Dieu, que ce fût Jésus ou la classe de “Lazare”. Jésus leur dit d’ailleurs : “Vous cherchez dans les Écritures, (...) qui rendent témoignage sur moi. (...) En fait, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car celui-ci a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas les écrits de celui-ci, comment croirez-vous mes paroles ?” — Jean 5:39, 46, 47.
24. Quel avertissement et quel encouragement contient l’expression finale du jugement renfermée dans cette parabole ?
24 La parabole de Jésus s’acheva par un puissant jugement, aussi net que ce “grand gouffre”. Il révélait les justes “décisions judiciaires” de Dieu, favorables et défavorables. Ce jugement était défavorable pour la maison tout entière de ceux qui avaient “entendu avec ennui” et “fermé les yeux, pour qu’ils ne voient pas, (...) ni n’en saisissent le sens de leur cœur et ne reviennent”. (Mat. 13:15.) Mais grâces soient rendues à Dieu ! L’expression finale de ce jugement était totalement en faveur de la classe de “Lazare”. Rien ne rendrait nécessaire ni ne justifierait l’abandon de sa place dans la faveur divine, laquelle offre le réconfort ainsi que l’occasion d’avoir part au festin préparé par Jéhovah.
25. Quelles questions nous viennent donc à l’esprit relativement à notre époque ?
25 Pouvons-nous établir des parallèles et reconnaître de nos jours les traits caractéristiques des motifs du jugement ? La parabole de Jésus renferme-t-elle un message précis pour nous ? Distinguons-nous deux classes mises en opposition et voyons-nous de nos yeux un grand changement, un renversement de situation ? Recevons-nous personnellement de l’aide, afin de savoir ce que nous devons faire pour trouver les vraies richesses grâce au jugement favorable de Dieu ?
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Le jugement de Dieu met en évidence le vrai richeLa Tour de Garde 1967 | 1er août
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Le jugement de Dieu met en évidence le vrai riche
1. Pourquoi le message du Royaume est-il si puissant aujourd’hui ?
DANS sa prophétie sur le temps de la fin, Jésus dit : “Cette bonne nouvelle du Royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations.” Ces paroles sont à mettre en parallèle avec le message annoncé en premier lieu, à savoir que “le royaume des cieux s’est approché”. Le message prêché aujourd’hui est plus puissant. Il parle du Royaume de Dieu qui a été établi en l’automne de l’année 1914 de notre ère. Jéhovah installa son Roi, Jésus-Christ, non sur un trône terrestre, mais sur le mont Sion céleste. — Mat. 24:14 ; 4:17 ; Ps. 2:6 ; Héb. 12:22.
2. Quelle méthode nous aidera à faire l’application moderne de la parabole de Luc 16:19-31 ?
2 Le message du Royaume qui fut prêché en premier lieu marqua le commencement d’une période d’inspection ou de jugement. C’était le premier fil dans le canevas du jugement. Il en résulta des changements dans les deux classes, comme cela est illustré dans la parabole de l’homme riche et de Lazare présentée par Jésus. Il en est de même aujourd’hui. Les principes sur lesquels sont fondés l’inspection et le jugement sont les mêmes, mais ils s’appliquent sur une plus grande échelle. En examinant le contexte de la parabole, et les autres passages des Écritures qui s’y rapportent, nous avons pu identifier les deux principaux personnages à l’époque de la première réalisation prophétique. La même méthode nous aidera à acquérir une claire vision de la situation présente. Cela nous permettra aussi de voir quelle position nous occupons personnellement dans ce canevas du jugement et dans son dessein bien arrêté.
3. Comment pouvons-nous identifier la classe moderne de “l’homme riche” ?
3 Nous n’avons pas à chercher bien loin pour trouver la classe de “l’homme riche” des temps modernes. Les conducteurs religieux et les chefs de la chrétienté offrent une ressemblance frappante avec les chefs religieux juifs du temps de Jésus. De nos jours comme autrefois, ces hommes forment à leurs yeux une classe sacro-sainte, reconnue comme étant supérieure, tant pour ce qui est de la position que de l’éducation, et ils se distinguent par leurs vêtements et leurs nombreux titres. Ils sont riches quant à l’influence et à la prédominance, occupant souvent une position de faveur aux regards des dirigeants politiques et exerçant dans certains cas un pouvoir réel derrière le trône ou auprès du dictateur. Ces hommes sont également riches sur le plan religieux en ce sens qu’ils prétendent être les porte-parole exclusifs de Dieu dans les affaires nationales et dans les problèmes sociaux et personnels. Ils sont en général les seuls de leurs congrégations à être ordonnés pour prêcher et conduire les services religieux. Dans certaines Églises, ils revendiquent le droit d’entendre la confession et de donner l’absolution. D’autres vont même jusqu’à réclamer le droit de canoniser un saint, déclarant qu’un tel homme est saint et juste. En vérité, “l’homme riche” des temps modernes cherche à se revêtir lui-même de pourpre et de lin, tout en faisant de jour en jour bonne chère avec magnificence. — Luc 16:19.
4. Depuis quand la classe moderne de “Lazare” a-t-elle fait son apparition, et comment ?
4 Il ne nous sera pas difficile non plus d’identifier la classe du “mendiant” décrite dans la parabole de Jésus. Souvenez-vous comment, dans la première réalisation, cette classe composée d’hommes humbles et modestes se manifesta dès que le précurseur, Jean-Baptiste, commença à prêcher. Pareillement, aujourd’hui, avant l’établissement du Royaume en 1914, on effectua une œuvre préparatoire semblable, afin de préparer la voie au représentant de Jéhovah (Mal. 3:1). Effectuée sur une plus grande échelle, cette œuvre couvrit une période de temps plus longue, environ quarante ans. Ceux qui étaient conscients de leurs besoins spirituels furent immédiatement trouvés et, à l’exemple des disciples de Jean, ils ne dépendirent plus des chefs religieux reconnus pour recevoir la nourriture spirituelle. Jusqu’alors, à l’exemple de Lazare couvert d’ulcères, ils avaient été ‘déposés à la porte de l’homme riche’, pour se rassasier des miettes qui tombaient de sa table (Luc 16:20, 21). Cependant, le clergé de la chrétienté, comme le clergé juif, n’a montré aucun intérêt pour les hommes. Aux enseignements strictement définis par la Bible, ils ont préféré leurs traditions et leurs credos. Il se peut que leur table donne l’apparence d’être dressée pour un festin plein de magnificence, mais leur nourriture est altérée.
POINT DE VUE CORRECT AU SUJET DU FACTEUR TEMPS
5. Devons-nous nous attendre à une réalisation subite de ce qui fut préfiguré par la mort de l’homme riche et de Lazare ?
5 Conformément à la parabole, quelque chose se produisit qui changea entièrement la situation. Les deux hommes moururent. C’est là qu’intervient le facteur temps qui est de toute première importance, et qui est indiqué dans la réalisation par la proclamation de la bonne nouvelle du Royaume. Oui, la mort est bien une expérience ultime, toutefois, n’en ayez pas une mauvaise conception. Les changements qui en résultent ne se produisent pas tous en même temps, affectant tous les hommes simultanément. Il n’en fut pas ainsi lors de la première réalisation. Pendant les six mois qui précédèrent le ministère de Jésus, une œuvre fut accomplie et un message annoncé, lesquels apportèrent le réconfort aux uns et les tourments aux autres. Pareillement, avant 1914, le message de vérité axé sur le Royaume de Dieu procura le réconfort et l’espoir à certains, rassasiant l’âme des affamés, mais il tourmenta et agaça le clergé, qui s’empressa de donner libre cours à sa colère (pour plus de détails voir l’ouvrage intitulé Les témoins de Jéhovah dans les desseins divins) [angl.]. Cette œuvre et ce message avant-coureurs préparaient le canevas plus grand et plus détaillé qui allait prendre forme à partir de 1914. De la même façon, il n’est pas nécessaire d’attendre que le soleil du matin soit haut dans le ciel pour que ses rayons de lumière dessinent nettement les contours de chaque objet. Mais dès l’aurore, la lumière donne une vision de plus en plus claire du panorama qui s’offre à nos yeux.
6. Qu’est-ce qui nous aide encore à comprendre cette question ?
6 Les choses ne s’arrêtent pas là. Quand Jésus donna sa parabole, les chefs religieux comptaient encore garder leur haut niveau de vie et leurs prétentions. Un grand nombre se trouvaient dans un état de mendiant, et ils ne bénéficièrent que plus tard du réconfort de la faveur divine. Il n’empêche que la période d’inspection avait commencé et rien ne pouvait changer ses principes, arrêter ou entraver son achèvement. Jésus parla en conséquence. Il en est de même aujourd’hui ; une fois Jésus-Christ intronisé sur le mont Sion céleste à l’expiration du temps des Gentils en 1914, rien ne pouvait arrêter ou entraver la marche des événements.
7. Comment Paul identifia-t-il le Grand Abraham, et quelle excellente invitation formula-t-il ?
7 Dans la description que Paul fit sous inspiration de la structure théocratique au “mont Sion (...) la Jérusalem céleste”, après avoir mentionné les “myriades d’anges, (...) et la congrégation [chrétienne] des premiers-nés”, il nomme le personnage le plus important, le Grand Abraham, “Dieu le Juge de tous”. (Héb. 12:22, 23.) Oui, Dieu juge la classe de “Lazare”, la classe de “l’homme riche” et tous les autres. Ses “jugements [décisions judiciaires, NW] sont comme le “grand abîme”, “un grand gouffre”, justes et inexorables pour toutes les classes (Ps. 36:7 36:6, NW ; Luc 16:26). Cependant, jusqu’à l’exécution finale de son jugement, il est possible aux hommes de changer leur cœur et d’abandonner une classe pour fuir dans une autre, même au cours de cette période de jugement. N’oublions pas toutefois que le temps est limité. Dans le même ordre d’idées Paul continue en disant : “Prenez garde de ne pas chercher des excuses pour repousser celui qui parle.” Il ajoute ensuite que l’actuel système de choses tout entier, oui, les cieux et la terre symboliques, sera ébranlé et complètement ôté. Il conclut par cette invitation réconfortante : “Aussi, puisque nous recevons un royaume qui ne peut être ébranlé, continuons de posséder la bonté imméritée, par laquelle nous pouvons, d’une manière acceptable, rendre à Dieu un service sacré avec crainte pieuse et respect.” — Héb. 12:25-28.
8. Quelle conclusion Paul ajouta-t-il, et quelle différence notons-nous ?
8 Paul termine par cette puissante déclaration : “Car notre Dieu est aussi un feu consumant.” Notez la différence. Dans sa parabole, Jésus parla de tourments semblables au feu que les hommes subissent sur la terre ; néanmoins, ces tourments ne tuent pas. Par contre, Paul se référait à l’exécution finale du jugement, qui consume et détruit toute vie dans “le lac de feu (...) la seconde mort”. — Héb. 12:29 ; Rév. 20:14.
9. Comment la prophétie de Révélation 11:7-12 nous éclaire-t-elle davantage sur le facteur temps ?
9 En examinant les faits, nous trouverons d’autres raisons de prendre sérieusement en considération le facteur temps. Bien que 1914 marquât la naissance du Royaume, ce ne fut pas avant 1919 que la classe de “Lazare” subit un changement complet (Rév. 12:5). Que se produisit-il ? Au cours de la Première Guerre mondiale, Dieu avait permis au clergé de la chrétienté d’opprimer les serviteurs voués à Jéhovah, et de les obliger à devenir inactifs. En tant que classe, il semblait que leur fin était venue, et leurs corps sans vie étaient symboliquement parlant exposés “sur la grande voie de la grande ville”, Babylone la Grande. Leurs ennemis se ‘réjouissaient à leur sujet’. Puis, suite au décret de Dieu, un renversement de situation eut soudainement lieu. “Un esprit de vie, venant de Dieu” les fit reprendre l’activité, et “ils entendirent du ciel une voix forte qui leur disait : ‘Montez ici.’ (...) Et leurs ennemis les virent”. Voilà exactement ce qui arriva en 1919 aux témoins de Jéhovah qui furent rétablis dans la faveur divine et entreprirent le glorieux service dans l’intérêt du Royaume de Dieu, et cela aux yeux de tous, y compris de leurs ennemis, la classe de “l’homme riche”. — Rév. 11:7-12.
10. Depuis 1919, comment le changement de situation est-il devenu plus évident pour les deux classes ?
10 Depuis lors, le changement de situation prédit est devenu de plus en plus apparent. Les véritables serviteurs de Jéhovah qui, précédemment, pleuraient et étaient affamés, pouvaient maintenant chanter “dans la joie de leur cœur”, car ils se nourrissaient des vérités du Royaume et s’enrichissaient dans son service. Par contraste, malheur à ceux qui prétendent être les serviteurs de Dieu, qui ‘se déclarent justes devant les hommes’ et aiment que ‘tous les hommes disent du bien d’eux’ ! Ils se ‘lamentent maintenant dans l’abattement de leur esprit’, en voyant la classe de “Lazare” jouir d’une grande prospérité et des vraies richesses, ‘bénie de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, en union avec Christ’, le Roi régnant, et avec Jéhovah, le Grand Abraham. Mais la classe de “l’homme riche” des temps modernes est comme morte et enterrée en ce qui concerne toute manifestation de la faveur divine. Elle rejette le message du Royaume proclamé par la classe de “Lazare”. En revanche, elle soutient des organismes politiques humains comme la Société des Nations et les Nations unies. Voyons maintenant la requête faite aujourd’hui par la classe de “l’homme riche”, comme l’indique la parabole de Jésus. — És. 65:14 ; Luc 6:26 ; 16:15 ; Éph. 1:3.
LA REQUÊTE DE LA CLASSE MODERNE DE “L’HOMME RICHE”
11. De quelle façon la requête de l’homme riche renfermée dans Luc 16:24 s’accomplit-elle à notre époque ?
11 Dans les grandes lignes, les arguments des chefs religieux des temps modernes sont semblables à ceux des scribes et des Pharisiens. Dans les deux cas, leurs actes sont plus éloquents que leurs paroles. Ils font tous leurs efforts pour réduire au minimum ou contrecarrer le message et l’œuvre puissante de la classe de “Lazare”, allant même jusqu’à faire interdire cette œuvre quand c’est possible. ‘Oh ! que Lazare soit envoyé pour me rafraîchir la langue avec une goutte d’eau dans ce feu ardent !’ Oh ! que les témoins de Jéhovah prononcent une parole apaisante et flatteuse et, incidemment, qu’on fasse en sorte qu’ils abandonnent leur position de faveur ! Par tous les moyens, il faut les éloigner du sein d’Abraham ! — Luc 16:24.
12. Comme l’indique la réponse d’Abraham, qu’a produit la requête de la classe de “l’homme riche” ?
12 Nous nous souvenons qu’en réponse à la requête de l’homme riche, Abraham rappela simplement les faits, montrant qu’ils ne pouvaient absolument pas être modifiés. Il en est exactement de même aujourd’hui. Tous les efforts déployés pour que les témoins de Jéhovah atténuent leur message ou changent leur position ont été aussi vains que du temps de la congrégation chrétienne primitive. De nos jours, Jéhovah donne à la classe de “Lazare” les mêmes instructions que celles qu’il adressa à son serviteur Jérémie, en disant : “Car tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai, et tu diras tout ce que je t’ordonnerai. (...) Ils te feront la guerre, mais ils ne pourront rien sur toi, car je suis avec toi pour te délivrer, dit Jéhovah.” — Jér. 1:7, 19, AC.
13. En mentionnant le grand gouffre, comment Jésus annonçait-il une réalisation sur une plus grande échelle ?
13 En outre, souvenez-vous que dans la parabole Abraham attira ensuite l’attention sur le “grand gouffre”. Mais avez-vous noté qu’il ne limita pas uniquement sa remarque à l’homme riche et à Lazare, disant que l’un ne pourrait pas aller vers l’autre en traversant le grand gouffre ? Il parla de nombreuses personnes se trouvant des deux côtés, disant : “Un grand gouffre a été fixé entre nous et vous, pour que ceux qui veulent aller d’ici vers vous ne le puissent, et qu’on ne traverse pas non plus de là-bas vers nous.” — Luc 16:26.
14. Outre celles figurées par l’homme riche et Lazare, quelles autres classes sont représentées dans l’accomplissement moderne ?
14 De cette façon, Jésus permit de faire une application plus grande de sa parabole. Ceci est particulièrement vrai dans la réalisation de celle-ci à l’époque moderne. Nous savons que l’homme riche avait cinq frères qui étaient implicitement destinés au même lieu de tourment. Les seules créatures qui, selon Jésus, se trouvaient du côté de Lazare, étaient celles qui se donnaient la peine de le placer, lui, le mendiant nécessiteux, à la porte de l’homme riche, ainsi que les chiens qui léchaient délicatement ses ulcères. Voilà la clé de l’énigme. Ils avaient fait quelque chose pour Lazare, tandis que l’homme riche n’avait rien fait. Dans une autre parabole, Jésus parle de ceux qui se montrent bons à l’égard de ses frères spirituels (la classe de “Lazare”), même envers le plus petit d’entre eux, quand ils sont dans le besoin. Il se peut qu’aux yeux de la classe de “l’homme riche” ces personnes qui sont heureuses de rendre service aux frères de Christ ne soient rien, ou de simples chiens, mais Jésus dit qu’il les considère comme des brebis (c’est-à-dire ses “autres brebis”, en plus de son “petit troupeau” de cohéritiers). (Jean 10:16 ; Luc 12:32.) D’autre part, ceux qui refusent de les aider ou négligent de le faire, sont comparés par Jésus aux boucs qui subissent le jugement final “dans le feu éternel préparé pour le Diable et ses anges”. Quant aux “brebis”, elles sont invitées à ‘hériter le royaume qui a été préparé pour elles’. Même aujourd’hui, comme le montre la vision donnée à Jean, elles servent Dieu “jour et nuit dans son temple”, collaborant étroitement avec la classe du “temple”, la classe de “Lazare”, et jouissant de la faveur divine sur la terre. Ces compagnons sont également rendus riches, “parce que l’Agneau (...) les guidera aux sources des eaux de la vie”. — Mat. 25:31-46 ; Rév. 7:15-17.
REJET DES AUTRES REQUÊTES
15. Que signifie maintenant la requête de l’homme riche qui demande à Lazare de visiter la maison de son père ?
15 Supporter le tourment de la honte et de la disgrâce est déjà pénible, mais cela devient intolérable quand les personnes que nous connaissons, les membres de notre famille, sont impliqués et que tous ont à subir cette dénonciation publique. Comme il en fut pour le clergé juif du temps de Jésus, il en est de même aujourd’hui pour le clergé et les chefs de la chrétienté. Ils voudraient que la classe de “Lazare” abandonne sa position et cesse de vouer un attachement exclusif au Grand Abraham. Ne pourrait-on pas envoyer les membres de cette classe en mission, pour que, selon les termes de la parabole, ils aillent chez les cinq frères de l’homme riche et y restent suffisamment longtemps pour donner à ceux-ci un “témoignage complet” ? (Luc 16:27, 28.) En d’autres termes, il s’agirait d’établir un contact étroit avec les partisans de la chrétienté et de leur rendre témoignage, mais un témoignage qui leur épargnerait les tourments. Si les choses se passaient ainsi, nous pouvons être certains qu’ils seraient les bienvenus, qu’on les retiendrait et qu’ils seraient intégrés dans la maison du père de l’homme riche, le père de la chrétienté, le “dieu du présent système de choses”, Satan le Diable.
16. De quelle façon la réponse d’Abraham se réalise-t-elle maintenant de façon plus complète ?
16 Est-ce possible ? Vous vous souvenez de la réponse d’Abraham : “Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils écoutent ceux-ci.” (Luc 16:29). Aujourd’hui, aux Écritures hébraïques sont venues s’ajouter les Écritures grecques chrétiennes. La classe de “Lazare” et ses compagnons, c’est-à-dire tous les témoins de Jéhovah, emploient maintenant la Bible complète, annonçant entre autres choses la raison du jugement de Dieu sur Babylone la Grande, sa dette de sang, son amitié avec le monde, ses fausses doctrines, sa luxure impudique et sa destruction imminente. — Rév. 17:5, 6 ; 18:2, 3, 21.
17. a) Comment la classe de “l’homme riche” est-elle affectée par le “témoignage complet” ? b) Quel signe demande-t-elle, et pourquoi ?
17 Ce “témoignage complet” n’est pas celui qui plaît aux chefs de la chrétienté et à ses partisans. Quand l’homme riche répondit : “Non, certes, père Abraham”, ce “non” s’adressait en réalité à Moïse et aux Prophètes. Combien cela est vrai de nos jours ! Les chefs religieux ne haïssent pas ou ne craignent pas les témoins de Jéhovah eux-mêmes, mais ils redoutent leur message tiré de la Bible qui, comme une épée, est puissante “par Dieu pour renverser des choses solidement retranchées”. (II Cor. 10:4 ; Éph. 6:17.) Tout, mais pas cela ! Quelle alternative s’offre donc à eux ? Un signe ! Un signe si extraordinaire qu’il ne sera pas nécessaire de faire appel à la raison ou à la foi. “Si quelqu’un de chez les morts va vers eux ils se repentiront”, implore l’homme riche (Luc 16:30). La classe de “l’homme riche” reconnaît la nécessité pour ses partisans de se repentir, mais pour ce faire, elle emploie un moyen détourné. Elle désire une méthode qui éviterait de devoir continuellement verser “sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu”, ou qui supprimerait la nécessité de se référer sans cesse à Moïse, aux Prophètes et au reste des Écritures, disant : “Il est écrit.” — Rév. 16:1 ; Mat. 4:4, 7, 10.
18. En quoi la conclusion d’Abraham est-elle appropriée à la situation actuelle ?
18 Le canevas du jugement ne sera ni changé ni modifié. “S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne seront pas non plus persuadés si quelqu’un se lève d’entre les morts.” (Luc 16:31). C’est par ces paroles qu’Abraham conclut la discussion. Les choses se sont passées ainsi pour le clergé juif et ses partisans, et il en est de même aujourd’hui. Comme autrefois, les chefs religieux des temps modernes et leurs partisans ne pourront jamais dire qu’ils n’ont pas eu l’occasion d’écouter les Écritures et leur message. Ils ne sont pas obligés d’écouter ou d’être convaincus. Ils peuvent endurcir leur cœur et fermer leurs yeux. Ils peuvent avoir recours à l’opposition et à la persécution, mais ils ne parviendront pas à faire taire les témoins, qui ont la protection du Grand Abraham. Aux jours des apôtres, “il y eut une grande persécution contre la congrégation qui était à Jérusalem (...). Cependant, ceux qui avaient été éparpillés allaient par le pays, déclarant la bonne nouvelle de la parole”. (Actes 8:1, 4.) Il se peut que l’œuvre des témoins devienne clandestine, mais ils ne cesseront pas pour autant de prêcher.
19. Quelle grande responsabilité repose aujourd’hui sur tous les chefs religieux ?
19 En réalité, la responsabilité des chefs religieux s’est accrue du fait que “quelqu’un de chez les morts” a été ressuscité. C’est ce que Pierre déclare en ces termes : “Dieu a ressuscité Celui-ci [Jésus-Christ] le troisième jour (...). Et il nous a ordonné de prêcher au peuple et de rendre un témoignage complet que c’est Lui dont Dieu a décrété qu’il soit juge des vivants et des morts.” (Actes 10:40, 42). Certes un témoignage complet a été rendu, mais il est plus puissant encore de nos jours, depuis que Celui qui a été ressuscité est devenu Roi et Juge dans le Royaume de Dieu. De plus, la classe de “Lazare” a été ressuscitée des morts d’une façon symbolique en 1919, comme cela a déjà été indiqué, de même que Jonas fut délivré du ventre du grand poisson. Néanmoins, tout ceci n’a changé en rien la position de la maison de l’homme riche et de ses frères.
APPRENONS À ÊTRE VRAIMENT RICHES
20. Quels parallèles trouvons-nous entre les paroles de Jacques relatives aux riches et la parabole de Jésus ?
20 L’écrivain biblique Jacques fit un excellent résumé du thème de notre discussion. Voici ce qu’il écrivit sous inspiration : “À vous maintenant, riches, pleurez, hurlez sur les misères [tourments] qui vont venir sur vous. Vos richesses sont pourries et vos vêtements de dessus [de lin et de pourpre] sont rongés par les vers. (...) Quelque chose comme un feu, voilà ce que vous avez amassé [non dans les tourments éternels à venir après la mort, mais] dans les derniers jours.” Puis, se référant directement au canevas du jugement, il poursuit en disant : “Voici, le juge se tient aux portes. Comme modèle pour ce qui est de souffrir le mal et de prendre patience, prenez, frères, les prophètes, qui ont parlé au nom de Jéhovah. (...) Vous avez entendu parler de l’endurance de Job et vous avez vu l’issue que Jéhovah a donnée, que Jéhovah est très tendre dans l’affection et miséricordieux.” — Jacq. 5:1-3, 9-11.
21. Quelle comparaison peut-on établir entre le drame de Job et celui de Lazare ?
21 Cette dernière partie révèle le côté lumineux du canevas. Pendant un certain temps, Job, comme Lazare, fut privé de tout et obligé de faire sortir le pus de ses furoncles, de même que les chiens léchaient les ulcères de Lazare (Job 2:8). Job aussi était à la merci de ses prétendus bienfaiteurs, ses trois amis dévots, desquels il ne reçut guère plus d’aide et de soulagement que Lazare n’en obtint en ramassant les miettes tombées de la table de l’homme riche. Puis vinrent l’inspection et le jugement de Jéhovah, qui mirent chacun à la place qui lui convenait. Alors, le vrai riche fut rendu manifeste. Sa santé recouvrée, et rétabli ouvertement dans la faveur divine, Job fut béni et reçut le double de ce qu’il possédait auparavant. Qui plus est, il eut une nouvelle famille composée de dix beaux enfants, comparables à la “grande foule” des “autres brebis” qui est rassemblée auprès de la classe de “Lazare”, en vue de former “un seul troupeau, [dirigé par] un seul berger”. — Job 42:10-17 ; Rév. 7:9 ; Jean 10:16.
22. Afin d’être vraiment riches, que devons-nous faire, et que devons-nous éviter ?
22 Il nous est possible d’apprendre personnellement à devenir vraiment riches, même si cela signifie changer notre propre mode de vie. Nous pouvons ‘chercher Jéhovah, pendant qu’il se trouve’. Nous éviterons également les erreurs du ‘méchant et du criminel’. L’homme riche de la parabole de Jésus n’apprit absolument rien. Il fut orgueilleux et égoïste jusqu’au bout, persistant à considérer Lazare comme un simple mendiant tout juste bon à exécuter ses ordres. Mais Abraham repoussa sa requête en se référant à une seule chose : “Moïse et les Prophètes”, autrement dit les saintes Écritures. En conséquence, le canevas se dessine clairement, montrant comment nous pouvons nous ‘tourner vers Jéhovah qui sera miséricordieux, car il pardonne largement’. — És. 55:6, 7, AC.
23. Comment le message que Jésus adressa aux Laodicéens nous aide-t-il à ce propos ?
23 Dans son message à la “congrégation de Laodicée”, Jésus montra comment, grâce aux comparaisons, nous pouvons apprécier les vraies richesses. Quoique adressés premièrement à la classe de “Lazare”, les mêmes principes s’appliquent au peuple de Dieu dans son ensemble. Cette congrégation était devenue tiède, parce qu’elle ne savait pas faire la différence entre les vraies et les fausses richesses, et qu’elle se vantait en disant : “Je suis riche et j’ai acquis des richesses et je n’ai besoin de rien.” Les Laodicéens étaient pleins de suffisance et imbus de leur propre justice. Mais jugés sur la base des vraies valeurs spirituelles, ils étaient, selon Jésus, ‘malheureux, pitoyables, pauvres, aveugles, nus’, et menacés d’être rejetés et vomis de sa bouche. Notons le remède apporté par Jésus : “Je te conseille de m’acheter de l’or raffiné au feu pour que tu deviennes [vraiment] riche, et des vêtements de dessus blancs pour que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne devienne pas manifeste, et un collyre pour t’en frotter les yeux afin que tu voies.” — Rév. 3:14-18.
24. Les paroles de Jésus : “Je te conseille de m’acheter” renferment quelles exigences ?
24 Oui, Jésus dit : “Je te conseille de m’acheter” et de payer mon prix. Cette proposition est tout ce qu’il y a de plus raisonnable. Il nous invite à nous attacher et à nous vouer à Jéhovah, en suivant son exemple. Si nous nous laissons former par lui et nous soumettons à sa discipline, nous produirons ‘la qualité éprouvée de notre foi, de bien plus grande valeur que l’or qui est éprouvé par le feu’. “Recherchez la justice”, ne paradez pas dans le ‘pourpre et le lin’, mais revêtez des vêtements ‘lavés et blanchis dans le sang de l’Agneau’, montrant que vous avez confiance en la valeur de son sacrifice. “Recherchez l’humilité” en vous laissant enseigner, frottez continuellement vos yeux avec un collyre et faites un réel effort pour les garder fixés sur les vérités renfermées dans la Parole de Dieu. — I Pierre 1:7 ; Rév. 7:14 ; Soph. 2:3.
25. Quel excellent encouragement Jésus donna-t-il alors ?
25 Voici la promesse réjouissante que Jésus fait à tous ceux qui choisissent cette ligne de conduite : “Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai dans sa maison et je prendrai le repas du soir avec lui et lui avec moi.” (Rév. 3:20). Si tel est votre désir, vous pouvez répondre à cette invitation personnelle, devenir vraiment riche, occuper une position de faveur auprès de Jésus et être accepté pour faire partie ‘d’un seul troupeau, dirigé par un seul berger’.
26. Que faut-il faire immédiatement, et sur la base de quelle qualité ?
26 Si vous comprenez que vous avez été pris au piège de Babylone la Grande, alors répondez tout de suite à cet appel et devenez membre du peuple de Jéhovah, en vous vouant à lui. Ce n’est pas aux Babyloniens qu’il est dit de fuir, mais Jéhovah déclare : “Sortez d’elle, mon peuple.” (Rév. 18:4). C’est une question de foi, une foi vivante renforcée par une ligne de conduite en harmonie avec la vérité de la Parole de Dieu. L’ignorance est inexcusable. La ligne de démarcation semblable à un gouffre est nettement définie. Jésus dit : “Voici la base du jugement, que la lumière est venue dans le monde.” Par sa façon de vivre et son enseignement, Jésus lui-même personnifia “la vraie lumière qui donne la lumière”. En général, les hommes ont refusé de venir à la lumière, préférant pratiquer les choses viles qui appartiennent aux ténèbres. Ils refusent d’exercer la foi et, selon Jésus, “celui qui n’exerce pas la foi est déjà jugé”. Ils aiment mieux être condamnés avec Babylone la Grande. Voilà le choix qu’ils ont fait ! — Jean 1:9 ; 3:18-20.
27. Afin de profiter des contrastes maintenant et dans l’avenir, quelle ligne de conduite faut-il adopter, et quelle sera alors notre position ?
27 Mais au contraire, pourquoi ne pas venir à la lumière et apprendre à lui obéir, afin que vos “œuvres soient manifestées comme ayant été accomplies en harmonie avec Dieu” ? (Jean 3:21.) Ainsi, au lieu d’avoir à goûter l’amer contraste entre la vie et la destruction lorsque cette grande ville sera détruite ou lors de la bataille d’Harmaguédon, il vous est possible de profiter dès maintenant de l’amour, de la faveur et de la protection de Jéhovah, le Dieu d’Abraham. Cette position avantageuse vous permet de profiter dès maintenant des contrastes heureux qui rendent la vie si intéressante et digne d’être vécue, en ayant la perspective de vivre éternellement dans le nouvel ordre de choses créé par Dieu où, selon la promesse divine, il y aura de merveilleux contrastes, car Dieu dit : “Voici, je fais toutes choses nouvelles.” — Rév. 21:5.
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“Le monde de demain”, vu par l’homme, ou la domination du Royaume du Christ ?La Tour de Garde 1967 | 1er août
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“Le monde de demain”, vu par l’homme, ou la domination du Royaume du Christ ?
Que sont les promesses de l’homme touchant l’avenir auprès des bienfaits de la domination du Royaume du Christ ?
“DEMAIN sera grand et magnifique !”
L’année dernière, à l’exposition universelle de New York, au sortir de l’un des stands les plus appréciés du public, des milliers de visiteurs chantaient les paroles précitées, qui constituaient le thème de l’exposition présentée à l’intérieur de ce stand. Ce thème aurait pu tout aussi bien être celui-ci : Projets des hommes — souverains, hommes d’État, savants, industriels, planificateurs sociaux et autres — architectes du “monde de demain”. Leurs projets passionnent un grand nombre de personnes. Que savez-vous à propos de ces plans ? Les avez-vous soigneusement étudiés, et êtes-vous à même d’en comprendre l’importance et la valeur réelle ? Êtes-vous prêt à les comparer avec les promesses contenues dans un livre très ancien, la Bible, à prendre honnêtement la décision de vous ranger du côté de celui qui offre l’espoir le plus sûr, le plus positif ? Nous vous invitons à le faire.
Tout d’abord, supposons que les projets d’avenir sérieusement établis et annoncés publiquement par les hommes puissent s’accomplir, même là où les réalisations humaines du passé ne justifient nullement pareille confiance. Allons même plus loin, beaucoup plus loin, et supposons que les buts proposés soient atteints et réalisés de votre vivant, et que vous puissiez jouir pleinement de leurs bienfaits. Quel avenir s’offrirait alors à vous ?
LE MERVEILLEUX AVENIR PRÉDIT
À entendre ceux qui pronostiquent sur l’avenir, le “monde de demain”, vu par l’homme, jouira d’une puissance sans précédent au fur et à mesure que de nouvelles sources d’énergie se développeront. L’énergie nucléaire, les piles et les batteries solaires révolutionneront la vie humaine et écarteront pour toujours la pauvreté et la famine. Attendu que d’immenses régions restent stériles du fait qu’elles n’ont pas accès au charbon, au pétrole ou à la force hydroélectrique, on espère les rendre productives grâce à de nouvelles sources de puissance, disponibles et faciles à transporter. Le dessalement de l’eau de mer pour irriguer les terres arides, et l’“exploitation” intensive de la mer elle-même résoudraient en grande partie le problème de la nourriture de l’humanité.
Dans l’industrie, les physiciens prévoient de plus grands loisirs pour l’ouvrier. Ils disent que le développement de l’automation permettra de ramener la semaine de
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