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L’utilisation des images dans l’adoration chrétienneLa Tour de Garde 1956 | 15 avril
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t’a défendu. Car Jéhovah, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu (exigeant un dévouement exclusif, NW). ” — Deut. 4:15-24, Cr 1905.
Pour ce qui est de l’affirmation que seul un culte “ relatif ” est rendu aux idoles, ce n’est pas vrai. Du Bois, l’un des premiers missionnaires catholiques romains dans l’Inde, déclara : “ Le commun peuple adore indubitablement l’image elle-même. ” Thomas d’Aquin, l’une des toutes premières autorités de l’église de Rome, enseigna qu’une image peut recevoir le même culte que ce qu’elle représente ; que l’image du Christ peut recevoir le même culte que le Christ lui-même. Selon Robert Bellarmin, un autre grand dignitaire de l’église, les “ images du Christ et des saints doivent être adorées non seulement d’une manière figurative, mais absolument positive, de sorte que les prières sont adressées directement à elles, et non pas simplement comme étant des représentations de l’original ”. Bonaventure affirme que “ puisque toute la vénération témoignée à l’image du Christ l’est au Christ lui-même, l’image du Christ peut donc à juste titre recevoir les prières ”.
C’est donc une adoration plus que relative qui est accordée aux images. Le journal L’Europeo du 5 avril 1947 a fait paraître des images représentant des catholiques romains dévots de Naples qui, couchés sur le ventre, avançaient lentement devant les images des Madones, léchant avec leur langue le sol de la route qui les conduisait aux statues. En mai 1952, l’image de la “ Vierge de la Charité ” fut promenée à travers La Havane et des milliers de personnes s’imaginaient qu’elles seraient bénies même si elles ne faisaient qu’entrevoir l’image haute de 15 pouces. Dans plusieurs villages de la Navarre, des prières pour la pluie étaient présentées à Saint-Pierre, et, pour les appuyer, les villageois portaient en procession jusqu’à la rivière l’image du “ saint ” à laquelle ils demandaient à trois reprises de réexaminer leurs prières ; puis, si une forte pluie ne survenait pas, ils jetaient le “ saint ” dans l’eau pour n’avoir pas prêté attention à leurs demandes.
Une dépêche spéciale adressée au Sunday Journal de Providence, du 24 décembre 1950, parla des villageois de Mascali qui, furieux, abandonnèrent la statue de leur saint patron, Saint-Léonard, dans la lave brûlante qui se précipitait, parce qu’elle n’avait pas arrêté la coulée du volcan. Le Catholic Herald de Londres, du 19 décembre 1950, publia une gravure représentant les habitants de Milo portant une statue de “ Notre Dame ” jusqu’à la lisière d’une avalanche de lave qui s’avançait, lors de la dernière éruption de l’Etna. De même, en 1944, les paysans italiens placèrent leurs images sur le passage de la coulée de lave sortant du Vésuve pour tenter vainement de l’arrêter. Ce ne sont là que quelques cas révélant que les adorateurs voient dans ces images bien plus que de simples représentations et que c’est bien plus qu’un culte relatif qui leur est rendu.
LA LOI COMME SAUVEGARDE
Pour sauvegarder les Israélites d’une telle idolâtrie, le Dieu tout-puissant leur donna le Décalogue ou les dix commandements. Et les deux premiers des dix commandements mettent en garde contre les dieux étrangers et l’idolâtrie : “ Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Te ne te feras pas d’image taillée ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point. Car je suis Jéhovah ton Dieu, un Dieu jaloux (exigeant un dévouement exclusif, NW) ”. — Ex. 20:2-5, Cr 1905.
Les théologiens catholiques sont si bien convaincus que le second commandement condamne le culte des images qu’ils ont recours à la malhonnêteté quand ils énumèrent les dix commandements dans beaucoup de leurs catéchismes. “ Je défie n’importe quel homme ”, dit le Dr Berg, “ de me montrer le second commandement dans n’importe lequel des manuels de l’Église romaine, avant la Réforme. ” Si vous avez l’édition révisée du Catéchisme de Baltimore, cherchez le second commandement. Vous remarquerez qu’il dit : “ Le second commandement de Dieu est : Tu ne prendras point le nom du Seigneur ton Dieu en vain. ” Ce n’est pas exact. C’est le troisième commandement. Le second, ils ne l’indiquent pas, parce qu’il défend d’adorer les images. Il est malhonnête d’omettre le second et de couper le dixième en deux en feignant d’enseigner toute la loi de Dieu. La manière sournoise même dont cela est fait est en elle-même une preuve du caractère antiscriptural de cette pratique.
Le Dr Dens, érudit catholique romain, dans sa Théologie, s’efforce de justifier l’utilisation des images en affirmant que le second commandement n’interdisait pas la fabrication des images, parce que “ des représentations et des images de chérubins furent faites par Moïse sur l’ordre de Dieu ; et, sur l’ordre de Dieu encore, Moïse dressa un serpent d’airain ”. Alors, pourquoi les autorités catholiques craignent-elles de révéler la vérité concernant le second commandement ? Le Dr Dens ne dit pas tout, car il aurait dû dire en toute honnêteté que ces chérubins faits par Moïse sur l’ordre de Dieu n’étaient jamais vus du peuple, sauf du grand prêtre, une fois par an ; que jamais aucun homme ne se prosterna, ne brûla de l’encens ou n’adora devant eux. Le Dr Dens n’ajoute pas que, lorsque le peuple succomba à l’adoration du serpent d’airain, le fidèle roi Ézéchias brisa l’image, qu’il ordonna la destruction complète de toutes les autres images dans le pays d’Israël. Et, pour cela, il reçut de Dieu une mention favorable. — Nomb. 4:5 ; II Rois 18:4.
Quand les Israélites adorèrent le veau d’or au Sinaï, ils ne le firent que “ comme une aide à la dévotion ”, “ relativement ”, pour ainsi dire. Car Aaron dit : “ Demain il y aura fête en l’honneur de Jéhovah ! ” Néanmoins, Dieu fut irrité contre eux et les punit sévèrement de leur idolâtrie. Encore et encore, Israël succombait à l’adoration des idoles, ces “ aides à la dévotion ” païennes, et, chaque fois, Dieu les en punissait. Pour avoir institué le culte des veaux en Israël, Jéroboam reçut le titre infamant de celui “ qui faisait pécher Israël ”. Cependant, les Israélites sacrifiaient de nom à Jéhovah comme on le faisait à Jérusalem, mais ils se prosternaient devant les veaux et les baisaient. Le fait de se prosterner devant des images de fonte et de leur donner des baisers en tant que culte “ relatif ” était une abomination aux yeux de Dieu. — Ex. 32:5, Cr 1905.
Aujourd’hui, les images et les statues sont baisées à un point que n’ont jamais atteint les veaux de Jéroboam. Dans la basilique de St Pierre à Rome, le gros orteil de la statue en bronze de Pierre est usé à cause de cette pratique. L’adorateur se prosterne tout d’abord devant la statue jusqu’à ce que son front touche l’orteil, puis il le baise et se prosterne de nouveau. De tels adorateurs élèvent-ils leur cœur vers Dieu ? Lactance donna la réponse suivante : “ Vous les adorez ; car, si vous les croyiez au ciel, pourquoi ne lèveriez-vous pas les yeux vers le ciel ? Pourquoi portez-vous vos regards sur le bois et la pierre, et non pas en haut, où vous croyez que les originaux se trouvent ? ” Au jour d’Élisée, la marque distinctive de la fidélité consistait en ceci que les hommes ne fléchissaient point le genou devant Baal et ne baisaient pas son image. La marque distinctive des hommes fidèles depuis le jour d’Adam jusqu’au nôtre réside en ce qu’ils n’adoraient pas d’autre Dieu que Jéhovah ni ne se prosternaient devant des images taillées. — I Rois 19:18.
Avec la venue de Jésus-Christ et du nouvel ordre de choses, l’interdiction du culte des images n’a pas changé. Paul exhorta les chrétiens, en leur disant : “ Fuyez l’idolâtrie. ” Jean supplia : “ Petits enfants, gardez-vous des idoles. ” The Encyclopædia Britannica, tome XII, page 750 (édition de 1907), déclare : “ Les premiers chrétiens étaient absolument unanimes à condamner entièrement tout culte païen des images et les diverses coutumes, dont un grand nombre étaient manifestement immorales, auxquelles il était associé ; il est inutile de multiplier les citations des pères pour prouver un fait aussi indiscutable. ” “ En vérité, c’était une accusation courante portée contre les chrétiens par leurs ennemis qu’ils n’avaient “ ni autels, ni temples, ni images connues ”; et qu’“ ils n’élevaient aucune image ou forme d’un dieu quelconque ”, et cette accusation ne fut jamais démentie. ” — I Cor. 10:14 ; 8:4-6 ; I Jean 5:21.
Pourquoi quelqu’un devrait-il s’agenouiller devant une image de Jésus-Christ ou d’un saint, quand il peut fléchir le genou directement devant Dieu ? Dieu cherche ceux qui veulent l’adorer “ en esprit et en vérité ”. Quand Jean se prosterna devant un ange, il lui fut dit de ne pas le faire : “ Adore Dieu. ” Quand le pieux Corneille s’inclina devant Pierre, celui-ci le releva, en disant : “ Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme. ” Le vrai adorateur se prosterne avec vénération devant Dieu seul. C’est à lui qu’il adresse ses prières par l’intermédiaire de Jésus-Christ. La fabrication et le culte des images sont contre Dieu. “ Maudit soit l’homme qui fait une image taillée ou une image de fonte, abomination de Jéhovah. ” “ À quoi sert une image taillée, pour qu’un ouvrier la taille ? À quoi sert une image en fonte et qui enseigne le mensonge, pour que l’ouvrier qui l’a faite place en elle sa confiance, tandis qu’il fabrique des idoles muettes ? Malheur à celui qui dit au bois : Lève-toi ! À une pierre muette : Réveille-toi ! Donnera-t-elle instruction ? Voici, elle est garnie d’or et d’argent, mais il n’y a point en elle un esprit qui l’anime. L’Éternel est dans son saint temple. Que toute la terre fasse silence devant lui ! ” Ce fait seul, le fait que Dieu est dans son saint temple, devrait amener les hommes à prendre conscience de leur responsabilité devant lui, à mettre de côté leurs images taillées et à l’adorer, lui, le seul vrai Dieu vivant. Il ne tolérera pas que sa louange aille aux images. — Apoc. 19:10 ; Actes 10:24-26 ; Deut. 27:15, Cr 1905 ; Hab. 2:18-20.
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Le message triomphant du RoyaumeLa Tour de Garde 1956 | 15 avril
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Le message triomphant du Royaume
“ Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. ” — Mat. 24:14.
1. Comment Jésus rattacha-t-il la prédication mondiale du Royaume à la fin du présent ordre de choses de la terre ?
IL Y A plus de dix-neuf siècles, au printemps de l’année 33, un homme était assis sur le mont des Oliviers, regardant au lointain le temple de Jérusalem. Les quatre hommes autour de lui réfléchissaient à ce qu’il avait dit sur ce temple. Ils lui posèrent une question à ce sujet et aussi à propos d’autres événements d’importance mondiale qui devaient se produire. En développant sa longue réponse à leur triple question, l’homme dit entre autres : “ Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. ” (Mat. 24:14). Aujourd’hui le temple de Jérusalem n’existe plus, comme il l’avait prédit, mais sa prophétie concernant “ cette bonne nouvelle du royaume ” s’accomplit parmi un nombre de plus en plus grand des habitants de la terre, et toutes les nations reçoivent un témoignage sur “ le royaume ”, grâce à une campagne de prédication qu’ils ne peuvent ne pas entendre. Ce message du “ royaume ” a retenti triomphalement dès qu’il a commencé d’être prêché et cette prédication atteste non seulement que Jésus-Christ est un prophète de vérité mais aussi que nous approchons de la fin du présent ordre de choses de la terre. La prédication devait s’effectuer avant la fin. La fin ne pourrait venir qu’après que la prédication aurait pris de telles proportions qu’elle serait entendue dans toute la terre et que toutes les nations auraient reçu témoignage.
2. Combien de temps a été accordé à cette prédication ?
2 Combien de temps a été accordé à cette prédication ? Jusque vers la moitié de l’année 1920, on croyait qu’environ dix-neuf cents années avaient été prévues pour la prédication de la bonne nouvelle du Royaume et qu’elle avait commencé en l’an 33 à Jérusalem, le jour de la Pentecôte, quand les disciples de Jésus furent oints du saint esprit et se mirent à prêcher miraculeusement en langues étrangères à la grande foule qui s’était rassemblée en voyant ce prodige ; on croyait que la prédication s’était alors poursuivie à travers les siècles jusqu’à présent. On pensait qu’il s’agissait de la prédication d’un royaume qui devait être instauré en réponse à cette prière que Jésus enseigna : “ Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. ” — Mat. 6:9, 10.
3, 4. Quelles fausses conceptions du royaume de Dieu sur la terre ont prévalu jusqu’au XXe siècle ?
3 Mais que révèle l’Histoire, si nous la consultons sans parti pris ? Que peu après la disparition des douze apôtres de Jésus, qui étaient tous morts vers la fin du premier siècle, la proclamation du message d’un royaume à venir commença à faiblir. On en vint à croire que l’Église était le Royaume et que ce dernier viendrait quand l’Église serait établie ici-bas visiblement et avec puissance. On mit de moins en moins l’accent sur le royaume à venir, à mesure que l’Église déviait de plus en plus de la véritable espérance chrétienne et devint l’alliée de l’État romain. Quand finalement l’empereur romain Constantin prétendit s’être converti et se fit catholique, le clergé eut le sentiment que le Royaume était venu et il essaya d’étendre la domination de ce royaume politico-religieux. En l’an 800, quand le saint empire romain fut établi après que Charlemagne se vit couronner empereur à Rome par le pape Léon III, on croyait qu’une plus grande partie du royaume de Dieu venait d’être instaurée et que, quoique le royaume de Dieu soit un, il se manifestait en deux sens, dans le sens temporel par l’empire et dans le sens spirituel par le pape.
4 La Réforme protestante du XVIe siècle était entachée de la politique de l’Europe occidentale et cela eut pour conséquence l’union des sectes protestantes avec les États. Les dirigeants de tels États politico-religieux passaient pour gouverner par droit divin et représenter Dieu sur la terre. Cette conception des choses affecta toutes les notions sur le royaume de Dieu et quoique, plus tard, des missionnaires aient été envoyés dans toutes les parties de la terre, leur proclamation du royaume ne pouvait qu’être inexacte parce
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