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La plus étrange ville bâtie par l’hommeLa Tour de Garde 1958 | 1er mars
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prophète Malachie : “ Si Édom dit : Nous sommes détruits, nous relèverons les ruines ! Ainsi parle (Jéhovah) des armées : Qu’ils bâtissent, je renverserai. ” — Mal. 1:4.
Les Édomites firent des efforts considérables pour relever leurs ruines, efforts qui, conformément à la parole de Jéhovah, n’eurent aucun succès. Bientôt, une tribu guerrière d’Arabes, les Nabatéens, monta contre Édom. Pétra, reconstruite, tomba en 312 av. J.-C. Les Nabatéens chassèrent les Édomites de leur pays et les repoussèrent jusque dans le Négeb, au sud de la Judée. La puissante Pétra devint alors la capitale des conquérants.
Qu’arriva-t-il aux Édomites ? Vers 130 av. J-C., le roi juif Hyrcan Ier fit disparaître le dernier vestige de l’indépendance édomite. Le roi juif obligea les Édomites survivants à se soumettre à la circoncision ou à mourir. Ceux qui se soumirent furent incorporés dans le peuple juif. Ainsi Édom cessa d’exister, en accomplissement des paroles de Jéhovah : “ Tu seras couvert de honte, et tu seras exterminé pour toujours. ” — Abdias 10.
Et Pétra ? Vers 105 de notre ère, Rome conquit la capitale nabatéenne. Pendant quelque temps, elle constitua un avant-poste du vaste empire romain, mais, bientôt, l’ancienne route des caravanes près de Pétra fut abandonnée. L’activité économique dont elle avait vécu étant supprimée, Pétra, la parasite, périt. Les paroles du prophète Joël : “ Édom sera réduit en désert ” eurent un tel accomplissement littéral que l’existence même de Pétra fut oubliée. Pendant plus de mille ans Pétra fut comme si elle n’avait jamais existé. — Joël 3:19.
DÉCOUVERTE DE LA VILLE OUBLIÉE
En l’année 1812, un explorateur suisse, Johann Burckhardt, s’aventura dans la région sud de la mer Morte. Il avait entendu parler des remarquables ruines qui s’y trouvaient. Connaissant l’arabe et la culture arabe, l’explorateur se vêtit d’un costume bédouin et déclara qu’il avait fait le vœu de sacrifier un bouc près du lieu qu’il voulait visiter. Un jour, cet Européen en vêtements arabes entra dans une vallée près de la frontière du désert. Un petit torrent la traversait et disparaissait dans une muraille de rochers. S’approchant, le voyageur vit une brèche qui fendait cette paroi de la base au sommet. L’ouverture étroite n’avait pas quatre mètres de large. Elle allait en pente douce. Les Arabes l’appelaient Siq ou fente. Dans ce ravin mystérieux et sinueux, le voyageur marcha le long du torrent qui avait été enfermé jadis dans un canal artificiel. Il se demandait ce qui se trouvait à son extrémité.
En aucun endroit l’explorateur suisse ne pouvait voir à une grande distance devant lui. Regardant vers le haut, il apercevait seulement, de temps en temps, des bandes de ciel bleu. Les parois de la crevasse étaient imposantes, elles se dressaient verticalement à une très grande hauteur, faisant de l’homme, par comparaison, une simple fourmi. Des fougères poussaient dans les fissures des rochers. Burckhardt suivit sur plus de quinze cents mètres le chemin mystérieux. Soudain, il s’arrêta. La fente s’ouvrait sur une brèche plus large à angles droits. C’était comme s’il était parvenu à l’entrée enchantée d’un pays des fées. Tout droit devant lui, taillé dans le devant de la muraille rocheuse, s’élevait un temple. Burckhardt constata que ce temple, dédié à un dieu inconnu, était appelé par les Arabes El Khazna, le trésor. Tout l’édifice, resplendissant sous la lumière du matin, avait la teinte rose d’un coquillage marin.
De ce lieu enchanteur, le voyageur continua à suivre le ravin qui, brusquement, faisait un coude vers le nord-ouest et se resserrait de nouveau. Il parcourut près de seize cents mètres encore dans cette gorge sauvage dont la largeur variait de trois mètres soixante à douze mètres. Puis la fissure s’élargissait pour devenir une plaine ondulante, enclose de tous côtés par des murailles de grès escarpées.
À gauche du défilé, là où il s’ouvrait sur la vallée, Burckhardt découvrit un amphithéâtre romain taillé dans le roc. Il contenait trente-cinq gradins et des sièges pour 4 000 personnes. Assis dans le théâtre, le voyageur pouvait se rendre compte que la vallée avait environ seize cents mètres de long et moins de huit cents mètres de large. Il remarqua que des demeures ou des tombes avaient été creusées dans les murailles de grès entourant la vallée, ce qui représentait une somme prodigieuse de travail. Il avait découvert la Pétra perdue !
Le torrent qui longeait le défilé par lequel Burckhardt était entré partageait la plaine en deux, de l’est à l’ouest, et disparaissait dans un ravin. L’explorateur suisse put remarquer que Pétra s’était élevée dans la plaine des deux côtés du torrent et que, du moins dans les temps moins reculés, les gens avaient vécu non seulement dans la plaine mais aussi dans les demeures taillées dans le roc.
Ce qui charma Burckhardt, c’étaient les teintes éclatantes des rochers qui entouraient Pétra. Le rouge, le pourpre, le jaune, le bleu, le noir et le blanc se retrouvaient dans la même masse en couches successives ou mélangés de façon à former toutes les nuances et teintes imaginables. Les rouges se fondaient dans un rose intense et même dans une teinte lilas ou violet. Le blanc, souvent aussi pur que la neige, était parfois rehaussé de touches bleues ou rouges. Le bleu était celui d’un ciel clair. Les roches jaunes de Pétra étaient aussi brillantes que le safran. Pétra était une ville aux couleurs stupéfiantes.
UNE VILLE DE TEMPLES ET D’AUTELS
Ce qui rendait encore Pétra impressionnante, c’étaient ses nombreux temples. Des temples religieux s’élevaient par centaines. Les mieux conservés semblaient avoir été taillés par les Nabatéens du temps des Romains. Burckhardt s’aperçut que, bien que d’aspect extérieur impressionnant, ils étaient misérables à l’intérieur, et ressemblaient fort à des grottes.
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Espoir pour l’âmeLa Tour de Garde 1958 | 1er mars
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L’ÂME HUMAINE
C’est ainsi qu’une doctrine naquit, celle de l’immortalité de l’âme, de l’évasion de l’âme, de sa survivance. L’âme, d’après cette idée, était l’homme réel, l’homme intérieur ; le corps était simplement l’enveloppe extérieure qui logeait l’âme pendant ses voyages et ses épreuves terrestres, uniquement pour être rejetée comme le cocon d’un papillon, tandis que l’âme s’exhalait vers le ciel. L’âme était une chose indéfinissable, immatérielle.
Cependant, l’observateur peut trouver étrange que la preuve de cette croyance se rencontre parmi les nations qui étaient toujours étrangères au culte de Jéhovah ; à savoir, dans la civilisation antédiluvienne qui fut détruite, la culture babylonienne d’après le déluge, les systèmes religieux de l’Égypte, de l’Assyrie, de la Médo-Perse, de la Grèce et de la Rome païenne, entre autres.
Plus étrange encore, du moins pour les gens de la chrétienté, à qui on a enseigné la doctrine de l’immortalité, devrait être le tableau extrêmement humain que fait de l’âme le Livre des livres. Il ne dit pas, comme leurs instructeurs, que l’âme est introduite dans le corps à la naissance, que le corps naît, mais l’âme, non. La Bible affirme que les âmes naissent, que la femme de Jacob, Léa, “ enfanta ceux-là à Jacob, seize âmes ”. Leurs pasteurs peuvent accepter les idées évolutionnaires sur le développement du corps humain à partir des bêtes, mais ils disent que l’introduction de l’âme par Dieu est ce qui fait de ce corps un homme à l’image de Dieu. — Gen. 46:18, Da.
La Bible dit que Jéhovah créa, et non développa, le premier homme : Il “ forma donc l’homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un souffle de vie, et l’homme fut fait âme vivante. ” L’âme n’est nullement quelque chose d’indéfinissable, d’immatériel à l’intérieur de l’homme, mais elle est clairement définie comme la combinaison du corps de poussière et du souffle de vie. Quand il meurt, le processus qui fait de l’homme une âme se produit en sens inverse, et “ la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et l’esprit (la force de vie) retourne à Dieu qui l’a donné ”. (Gen. 2:7, GV ; Eccl. 12:9 12:7, NW.) Le fait d’être conscient est-il préservé, alors, grâce à l’évasion d’une “ âme ” ? Ou bien cet “ esprit ” qui retourne à Dieu est-il quelque chose de conscient ? Non, car, lorsque l’homme meurt “ son souffle s’en va, et lui rentre dans sa poussière, en ce même jour périssent ses pensées ”. Il descend dans le néant. — Ps. 146:4, Li.
Entre sa naissance et sa mort, l’âme manifeste des attributs étonnamment humains pour quelque chose que l’on suppose éthéré et divin. Elle possède du sang, a faim, mange de la viande, des raisins et un rayon de miel. Elle peut être menacée de l’épée et déchirée par un lion (Gen. 9:5 ; Deut. 12:20, Da ; 23:24, NW ; Prov. 27:7, Da ; Ps. 22:21 22:20, NW ; 7:2, Da). En réalité, l’âme est humaine ; la créature humaine, c’est l’âme, et quand la créature humaine meurt, l’âme meurt, entièrement. N’en croyez pas notre parole. Croyez les paroles de Dieu : “ L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. ” — Ézéch. 18:4, 20.
“ Mais ”, objecteront peut-être certains, “ ce corps mort étendu devant nous quand un homme meurt, ce cadavre sans vie, ce ne peut être tout ce qui reste d’une âme. La vie s’en est allée, le fait d’être conscient, la sensibilité. Mais il doit y avoir une “ âme ” qui abandonne un corps mort et continue d’exister. ” Oh ! mais la traduction anglaise de Aggée 2:13 (voir Darby, Synodale, Lausanne et autres versions françaises) parle d’un “ corps mort ”, et, en le faisant, traduit le mot hébreu nèphèsh, rendu ailleurs par “ âme ”. Ainsi, le corps mort, en langage scriptural, est en réalité une âme morte, et Nombres 6:6 (NW) emploie la même expression quand il avertit une personne voulant rester pure selon le cérémonial légal, de “ ne point s’approcher d’une âme morte ”. Est-ce faux de parler ainsi ? Nullement. Ne parlons-nous pas d’un cadavre comme d’un “ homme mort ”, bien qu’il ne s’agisse que d’une partie de ce qui constitue un homme ? Un homme vivant est une âme vivante ; un homme mort, une âme morte.
Est-il difficile d’accepter que, lorsqu’un homme meurt, aucune vie ne subsiste et survit quelque part ? Posez-vous encore cette question : “ Où la vie allait-elle ? ” Pour vous aider à comprendre, nous vous demandons : “ Quand vous séparez l’eau de ses parties constituantes, hydrogène et oxygène, où va l’eau ? ” Ou encore, quand vous privez d’oxygène la flamme d’une bougie, où va la flamme ? Il y a un moment, le processus de la combustion unissait la matière de la bougie avec l’oxygène, et la flamme se produisait. Où est la flamme maintenant ? La réponse dans les deux exemples est : “ Nulle part ”. Il faut de l’hydrogène et de l’oxygène pour faire l’eau ; séparez-les et l’eau cesse d’exister. Il faut la matière combustible et l’oxygène pour produire la flamme ; séparez-les et la flamme n’est plus. Il faut le corps et le souffle de vie pour former l’âme ; séparez-les et l’âme cesse d’exister.
“ Où cela me conduit-il ? ”, demandez-vous. “ Je m’attends à mourir un jour, comme tout le monde. Si Dieu m’a fait ainsi, que restera-t-il de moi, alors ? Quel avenir aurai-je ? ”
QUEL AVENIR Y A-T-IL POUR L’ÂME ?
Dans l’esprit des nations rejetant Jéhovah Dieu et son Fils Jésus-Christ, cette question a conduit à la doctrine de l’immortalité de l’âme. Cependant, il n’en était pas ainsi dans l’esprit de ceux qui rédigèrent les descriptions bibliques inspirées de l’âme mortelle, citées ci-dessus. Vous pouvez cependant être sûr qu’ils avaient une espérance. Soyez assuré que le Dieu qui donna à sa première création humaine parfaite l’espoir de vivre à jamais si elle était obéissante n’a pas laissé sans espérance ces écrivains bibliques fidèles, même s’ils sont morts.
Paul, l’apôtre, dans sa lettre aux Hébreux, chapitre onze, passe brièvement en revue la vie de certains fidèles. Avec éloquence, il fait mention des victoires de leur foi ; ils triomphèrent de l’épée, du feu, des bêtes, des royaumes ennemis, oui, et de leurs propres faiblesses. Pourquoi supportèrent-ils tout cela avec tant de fidélité ? “ Afin d’obtenir une meilleure résurrection. ” (Héb. 11:32-35). Notre espérance n’est pas l’immortalité, mais la résurrection !
Ressusciter une âme qui s’est désintégrée ? Comment ? Qu’y a-t-il à ressusciter ? Quelle trace reste-t-il des hommes fidèles, morts depuis des siècles ? Le seul facteur dans l’univers qui permet la résurrection est la mémoire, la plus grande mémoire de l’univers, celle de Dieu. “ La mémoire du juste est en bénédiction, mais le nom des méchants tombe en pourriture. ” (Prov. 10:7). Les méchants volontaires sont partis pour toujours, partis et oubliés, mais, grâce à la puissante mémoire de Jéhovah, des hommes fidèles comme Abraham, Isaac et Jacob “ sont tous vivants de son point de vue ”. (Luc 20:38, NW.) En tant qu’âmes vivantes ils ont depuis longtemps cessé d’exister ; ils “ ne sont point ”, mais Jéhovah est le Dieu “ qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient ”. — Rom. 4:17.
Les modèles de vie fidèles sont préservés ineffaçablement, dans leurs moindres détails, dans l’esprit de celui qui est capable de connaître personnellement les étoiles apparemment innombrables : “ Il compte le nombre des étoiles, il leur donne à toutes des noms. ” (Ps. 147:4). Étendus dans leurs tombeaux, où qu’ils soient, les fidèles sont enfermés dans la mémoire illimitée de Dieu. Et “ l’heure vient où tous ceux qui sont dans les (tombes du souvenir, NW) entendront sa voix, et en sortiront ”. (Jean 5:28, 29.) Celui dont la puissance incomparable créa ou constitua les premières âmes humaines peut reconstituer ou ramener à la vie les âmes humaines fidèles. Voilà le sens de la résurrection.
Voilà le véritable objet du désir de l’homme, la fin accomplie de ses longues recherches en vue d’une existence continue, la réponse à sa question, exprimée par le fidèle Job : “ Si un homme meurt, revivra-t-il ? ” (Job 14:14, Li). “ Oui ”, répond la Bible, “ si Dieu le garde dans sa mémoire à cause de sa fidélité. ” Certaines personnes qui vivent dans ces derniers jours troublés de ce vieux monde peuvent être les bénéficiaires de plus grandes bénédictions encore : Elles peuvent obtenir le privilège de survivre à la fin de ce monde et de ne jamais mourir, comme “ un petit nombre de personnes, c’est-à-dire, huit (âmes, NW), furent sauvées à travers l’eau ”, quand le déluge du jour de Noé survint (I Pierre 3:20). Puissent vos raisonnements, vos aspirations, vos recherches, établir votre foi et votre espérance, non sur les fausses promesses païennes de l’immortalité, mais sur la promesse divine que vous avez aperçue par les yeux de sa Parole.
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