quarts sont exportés dans soixante pays différents.

En Cornouailles, on utilise l’eau pour extraire l’argile. Des jets très puissants détrempent le granit semi-décomposé et le fragmentent. Ainsi l’argile est lessivée en même temps que des particules plus dures et plus lourdes de sable et de mica. On sépare ensuite le sable et le mica du kaolin pour en fabriquer des matériaux de construction et du béton précoulé. Le kaolin qui reste en suspension est homogénéisé pour lui donner de la consistance et le raffiner. Après quoi, on procède par étapes au séchage afin de se débarrasser de l’eau résiduelle.

Les nombreuses utilisations du kaolin

Aussi étrange que cela paraisse, le kaolin ne doit pas son adaptabilité à la complexité ou à la rareté de ses constituants, tout au contraire. C’est un matériau inerte sur le plan chimique, totalement pur, raffiné et, ce qui n’est pas négligeable, de moindre prix. Tout cela fait de cette argile humble et modeste un produit extrêmement utile.

Vous savez probablement que le papier est fait de pulpe de bois mélangée à d’autres fibres, mais saviez-​vous qu’une grande quantité de papier est “remplie” de kaolin? Les fibres de bois ne sont pas assez serrées pour fournir une surface idéale pour l’impression. Aussi l’espace entre les fibres est-​il rempli avec du kaolin. Cette méthode permet d’augmenter l’opacité du papier et empêche l’encre de traverser la feuille et d’apparaître de l’autre côté. On a donc une page propre, nettement imprimée.

Pour certains périodiques populaires, le papier est constitué d’un cinquième environ de kaolin. Le papier couché utilisé pour les magazines plus coûteux doit encore plus à ce matériau tiré de la terre. Le brillant est obtenu avec un mélange de kaolin et de colle qui est appliqué en surface sur la feuille.

Comme le kaolin est souvent beaucoup moins cher que la pulpe de bois, en l’ajoutant aux fibres on peut faire baisser considérablement le prix du papier. Il n’est donc pas étonnant que l’industrie du papier soit aujourd’hui la plus grande consommatrice de kaolin.

D’autre part, beaucoup de gens croient que la porcelaine est fabriquée uniquement à partir du kaolin. En réalité, les objets de porcelaine n’en contiennent que dix pour cent au minimum et soixante pour cent au maximum. Le reste est composé de sable, de silex, de quartz et d’autres matériaux. Le kaolin sert surtout à rendre la matière malléable et lui apporte sa blancheur après la cuisson.

Saviez-​vous que le kaolin ne se trouve pas seulement enfoui dans le sol, sous vos pieds, mais que c’est également un composant des semelles et des bottes en caoutchouc sur lesquelles vous comptez pour tenir vos pieds au sec? Ajouté au caoutchouc naturel ou synthétique, le kaolin fait baisser le prix tout en accroissant la résistance mécanique et la résistance au frottement. Le résultat, ce sont des chaussures moins chères et plus solides. On utilise aussi le kaolin dans les peintures comme blanc de charge. Sa finesse permet à la peinture de s’étaler facilement et régulièrement. Il maintient également les pigments de couleur en suspension en les empêchant de tomber rapidement au fond.

Notre remarque sur l’utilisation du kaolin dans les médicaments vous a peut-être surpris. En effet, comme c’est une matière entièrement inerte et extrêmement fine, elle est pratique à délayer dans l’eau ou bien adaptée comme excipient pour les produits actifs dans les comprimés et les poudres. On l’utilise même dans certaines pâtes dentifrices, dans des savons et des cosmétiques.

Nous n’avons fait qu’aborder certaines des principales utilisations de cet humble matériau. Son adaptabilité vous a-​t-​elle étonné? Qui aurait pu penser qu’un produit aussi modeste et abondant aurait autant d’utilité? Nous avons là une preuve supplémentaire de l’existence d’un Dieu d’amour qui a pourvu aux besoins des humains et a doté la terre de tout ce dont nous avons besoin.

Combien de vies avez-​vous vécues?

De notre correspondant en Inde

REPOUSSANT le vêtement de coton, le maître de maison indien dévoila sa jambe horriblement déformée. C’était un cas d’éléphantiasis à un stade avancé. Il dit en la montrant: “C’est mon karma, ce que je dois supporter à cause de ma vie antérieure.”

Par ces mots, l’homme faisait allusion à une croyance très répandue chez les hindouistes. Ils pensent que leur vie présente n’est qu’un anneau d’une longue chaîne de réincarnations. Ils croient que cette vie est le fruit de ce qu’ils ont semé dans des vies antérieures et que ce qu’ils sèment maintenant, ils le récolteront dans une vie future.

Une croyance très répandue

La croyance en la réincarnation n’est pas du tout particulière à l’Inde. Un chef hindouiste, S. Radhakrishnan, écrivit qu’elle existait “dans presque toutes les religions du monde”. Partout de par le monde — en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, dans les îles du Pacifique et en Europe — les gens croient que les âmes humaines transmigrent dans des requins, des alligators, des tigres, des pandas, des belettes, des souris et même des insectes comme les guêpes et les bousiers. La réincarnation ne se ferait pas non plus uniquement dans des animaux. En Afrique et en Inde, les femmes stériles invoquent des arbres que l’on croit être habités par les âmes des morts. Des coutumes semblables existaient également en Europe dans l’Antiquité.

Comment naquit la croyance en la réincarnation ou en la transmigration de l’âme? Pourquoi les gens y croient-​ils? Quelle influence cet enseignement a-​t-​il sur leur vie?

Les origines

Si l’âme humaine devait transmigrer d’une forme de vie à une autre, il faudrait qu’elle ne puisse pas mourir. L’idée de la réincarnation est donc fondée sur la doctrine de l’immortalité de l’âme. D’ailleurs, on ne peut retrouver ses origines que chez les peuples qui croyaient à cette dernière. C’est pourquoi certains pensent qu’elle est née dans l’ancienne Égypte. Par contre, d’autres affirment qu’elle est apparue dans l’Antiquité à Babylone, où naquit la première religion à mystères. Pour conférer du prestige à son culte suspect, la prêtrise babylonienne émit la doctrine de la transmigration de l’âme. Les prêtres pouvaient ainsi affirmer que leurs héros