La terre tiendra-t-elle longtemps?
S’agit-il là d’une question oiseuse? Pessimiste?
Ou bien notre planète est-elle à deux doigts de sa perte?
Que montrent les faits?
“PENDANT 43 jours sur 57, nous avons navigué sur une mer couverte de nappes d’huile. Les baleines et quantité de poissons dont nous faisons une consommation courante trouvent leur nourriture en nageant la gueule ouverte à la surface de l’eau. C’est ainsi qu’ils avalent toute cette pollution.
“Il y a des gens qui disent que (...) la mer peut absorber et éliminer toute cette pollution. Pour moi, ce sont des marchands de sable, parce qu’ils veulent nous endormir avec leurs propos lénifiants. Ne les écoutez pas! Si vous et moi, c’est-à-dire nous tous, n’agissons pas pour que cesse le déversement de produits toxiques dans la mer, celle-ci finira par mourir.”
Tels sont les termes employés par Thor Heyerdahl pour décrire sa seconde traversée de l’Atlantique sur une embarcation en roseau. Plus d’une personne est inquiète de la tournure que prennent les choses, et Heyerdahl n’est pas le seul à avoir donné l’alarme.
Une étude scientifique publiée dans le journal brésilien O Estado de S. Paulo se montrait tout aussi catégorique: “Peut-être est-il déjà trop tard pour réparer les dégâts. Des constituants essentiels à la vie, l’air, l’eau, la terre et la lumière, seule cette dernière n’est pas polluée.”
Partout les gens se plaignent du temps. Pourquoi observe-t-on dans le monde entier des modifications du climat et un temps aussi capricieux?
Un climatologue, Reid Bryson, range sous le terme de “volcan humain” l’effet conjugué des activités de l’homme: la fumée du tabac, les gaz d’échappement des tracteurs, ceux des avions à réaction, et le brouillard toxique qui flotte sur les villes. “Dans l’équation qui définit le climat, a-t-il expliqué, le facteur humain joue un rôle considérable, peut-être même est-ce le facteur décisif.”
On peut fermer le ban avec cet article du National Geographic: “L’accumulation constante dans l’atmosphère terrestre de gaz carbonique provenant de la combustion de résidus fossiles (pétrole et charbon) remonte à la révolution industrielle. L’accumulation de ce gaz incolore et inodore dans l’atmosphère tend à réchauffer notre planète par ce que l’on appelle un effet de serre, c’est-à-dire en retenant les rayons infrarouges (chauds) qui autrement s’en iraient dans l’espace.”
La presse a également révélé d’autres motifs d’inquiétude. Ainsi, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a rapporté que la pollution de l’atmosphère épuise la couche d’ozone qui entoure la terre et sert à filtrer une partie des rayons ultraviolets nocifs du soleil. L’accroissement du rayonnement ultraviolet qui en résulte a d’ores et déjà pu être lié à celui des cancers cutanés. C’est ce qui ressort des travaux de Rumen Bojkov, directeur du service scientifique de l’OMM.
Qui plus est, un pathologiste du ministère américain de l’Agriculture, Leon Dochinger, incrimine un autre agent qui peut s’avérer mortel, les “pluies acides”. Celles-ci résultent de la combustion de résidus fossiles à haute teneur en soufre, particulièrement du charbon. Les polluants et les gaz sont propagés par le vent et retombent sur la terre avec les précipitations, sous forme d’acide sulfurique et d’acide nitrique, mettant directement en danger la vie des poissons, des animaux et de la végétation. En outre, ces “pluies acides” peuvent faire apparaître dans le sol des métaux toxiques qui vont ensuite passer dans les rivières et les lacs et constituer un danger pour la santé.
Une enquête médicale effectuée à São Paulo a révélé que la pollution atmosphérique venait aussitôt après le tabac dans l’étiologie des maladies respiratoires et qu’elle était la seconde cause de mort. En outre, d’après un rapport de l’ONU, beaucoup de cancers “proviennent de l’air que l’on respire, de l’eau que l’on boit, du cadre dans lequel on vit ou l’on travaille, du régime alimentaire et de la vie que l’on mène”.
Sans eau, nul ne saurait vivre. Mais est-il vraiment sain de boire de l’eau? Dans quel état sont les rivières et les mers?
Lors d’un récent séjour au Brésil, Jacques Cousteau a remarqué que la célèbre baie de Guanabara, à Rio de Janeiro, était plus polluée que la Méditerranée aux environs de Venise, de Cannes ou de Gênes. Il exprima son inquiétude devant les ravages de la pollution consécutive aux marées noires ainsi qu’au déversement de produits chimiques et de déchets nucléaires.
Et qu’en est-il des rivières? Sous le titre “Les rivières se meurent”, la revue brésilienne Veja s’en est pris aux effluents des usines de canne à sucre et des distilleries de rhum, à la soude caustique déversée par les fabriques de cellulose, aux eaux d’égouts qui proviennent des agglomérations urbaines, aux déchets rejetés par l’industrie et à toutes les ordures qui tuent les rivières brésiliennes. D’autres pays connaissent une situation analogue.
Par ailleurs, l’accroissement des besoins en eau est tel, que l’on n’est plus sûr d’en disposer suffisamment. Saub Kaule, délégué de la Syrie à l’ONU, déclara devant des experts réunis à Mar del Plata (Argentine) pour une conférence sur l’eau qu’“une goutte d’eau va finir par coûter plus cher qu’une goutte de pétrole”.
Quelle en est la raison? La revue Time écrit: “Entre 30 et 40 pour cent de la production mondiale de nourriture dépend actuellement de l’irrigation. (...) L’industrie utilise elle aussi des quantités d’eau de plus en plus considérables, que ce soit pour produire de l’électricité, refroidir des réacteurs nucléaires, ou dans les industries chimiques et métallurgiques. Il s’ensuit que les lacs et les ruisseaux ont été pollués par l’agriculture et l’industrie (ainsi que par les déchets rejetés par les agglomérations urbaines) à un point tel, que leur eau est devenue inutilisable sans un coûteux traitement. En dépit des mesures d’épuration, la nécessité de produire de l’eau potable à partir de sources contaminées est à l’origine de maladies endémiques. L’Organisation mondiale de la santé estime que 80 pour cent des cas de maladies qui sévissent dans le monde peuvent être imputés à une eau souillée.”
Voilà une révélation qui fait frémir. Mais tout a-t-il été dit pour autant? Pas vraiment.
Un groupe d’agronomes réunis à Brasilia a condamné “l’utilisation croissante et aveugle des insecticides, des herbicides et des fongicides qui a abouti à une situation écologique dans laquelle même la production agricole se trouve en danger”. D’où proviennent de tels abus? Les spécialistes ont répondu: “De l’argent qu’ils rapportent et des avantages immédiats qu’ils permettent de tirer du sol.”
Un autre ennemi sournois a été démasqué à l’occasion d’une conférence tenue à Nairobi, en Afrique. On a noté que dans de nombreuses régions du globe, les déserts s’étendent. D’après Time, “c’est en grande partie à cause de la propre folie de l’homme que la désertification menace à présent l’existence précaire de près de 630 millions de personnes qui habitent ces régions”.
Rien d’étonnant que Kurt Waldheim, secrétaire général de l’ONU, se soit senti poussé à émettre ce sinistre pronostic: “Plusieurs pays pourraient très bien être rayés de la carte.”
À quelle cause imputer ce phénomène? Les écologistes réunis en congrès au Mexique ont abouti à cette conclusion: “Le déboisement primitif, les incendies, l’érosion, les erreurs d’exploitation agricole et l’abus d’insecticides s’ajoutent aux causes naturelles qui accélèrent le processus de désertification.” O Estado de S. Paulo a fait remarquer que le Brésil a “tout pour devenir l’un des plus grands déserts du monde dans les 25 ou 30 années à venir s’il continue d’exploiter l’Amazonie de façon aussi anarchique”.
D’ailleurs, Jose Lutzenberger, écologiste brésilien, a déclaré devant un groupe de spécialistes: “Les principes qui président au développement de la présente société de consommation (...) reposent sur le gaspillage éhonté de ressources limitées et irremplaçables, ce qui revient à détruire tous les systèmes qui préservent la vie sur la terre.”
Cet écologiste ajouta: “Nous avons déséquilibré tous les systèmes hydrologiques importants ou secondaires, ce qui a causé des sécheresses dramatiques et des inondations catastrophiques. En ne mettant aucun frein à la pollution, nous allons bientôt perdre l’usage de la dernière source d’eau et précipiter ainsi la disparition de toutes les formes de vie aquatique, y compris celle des océans.”
Est-ce une vision exagérément noircie du tableau? N’a-t-on rien entrepris pour enrayer le fléau? Si, heureusement, quelques efforts ont été faits. En voici des exemples.
Diverses voix se sont jointes à celles des savants pour exiger fermement que l’on prenne des mesures radicales pour protéger notre planète. Ces démarches ont-elles abouti à des résultats positifs? Dans certains cas, oui.
La revue Veja a interviewé Hideo Oguri, responsable de la lutte contre la pollution des rivières de Tokyo. Celui-ci a déclaré: “On a obtenu quelques résultats grâce à un renforcement de la législation, puisque certaines usines ont même été fermées, mais les plus belles réussites proviennent de la vigilance constante des centaines de groupements d’écologistes qui luttent pour la protection de l’environnement.”
Luiz Roberto Tommasi, de l’Institut océanographique universitaire de São Paulo (Brésil), est d’avis que l’on pourrait sauver les cours d’eau si l’on éliminait les causes actuelles de pollution ou du moins si on les ramenait à un niveau compatible avec l’autoépuration des fleuves. Mais il ajouta: “Il n’y a pas de temps à perdre. (...) Les autorités britanniques ont commencé à se pencher sur le sort de la Tamise il y a cinquante ans, et c’est seulement maintenant que les saumons reviennent.”
Prenant la parole à Curitiba (Brésil), Jacques Cousteau annonça qu’il allait proposer aux Nations unies “de définir une politique d’utilisation des océans fondée sur un accord international, de façon à freiner la destruction de la vie marine”. Mais il ajouta que “même les pays les plus développés n’ont aucune politique de protection de l’écologie marine”.
Dans le même ordre d’idées Thor Heyerdahl écrivit: “Pour commencer, il faudrait créer des zones protégées, des réserves naturelles où les écosystèmes pourraient se reconstituer et se développer. Mais aussi importantes sont l’élaboration et l’application de lois pour les zones situées hors de ces réserves naturelles et dans lesquelles l’équilibre écologique est déjà compromis.”
Il est évident que la solution au problème de la pollution atmosphérique ne réside pas simplement dans la construction de cheminées plus hautes. Prenons l’exemple des acides toxiques qui envahissent les lacs du parc national d’Adirondack (États-Unis) et qui tuent les poissons. On a fini par retrouver leur source à des centaines de kilomètres de là, au Canada, dans une région d’industrie métallurgique: Sudbury. La pollution est donc transportée par les vents jusque dans l’État de New York.
En Scandinavie, où le public est sensible aux problèmes écologiques, on s’est aperçu que le sol des montagnes était pollué à cause de “pluies acides” qui provenaient directement de la campagne antipollution menée en Grande-Bretagne. En effet, d’immenses cheminées d’usines dressées en Angleterre vomissaient leurs produits toxiques très haut dans l’atmosphère, et les vents les emportaient ensuite jusqu’en Scandinavie.
Le ministère américain de l’Agriculture rassemble actuellement des informations en provenance de son réseau américain ainsi que de stations de recherches canadiennes, scandinaves et européennes. L’idée qui préside à ce souci d’information est de mener une campagne mondiale pour sensibiliser le public, étape initiale vers la solution définitive. Comme le problème est mondial, il doit être résolu à l’échelle du globe.
Des efforts louables ont été accomplis. Par exemple, les États-Unis et d’autres pays ont déjà interdit ou restreint l’utilisation du DDT, des fluorocarbones et d’autres substances toxiques.
Au Pakistan, on a mis en route un programme de reboisement intensif pour combattre l’érosion du sol. En Arabie saoudite, on a planté 10 millions d’acacias, d’eucalyptus et de tamaris pour fixer les dunes de sable situées près de l’oasis d’al-Hasa. Au Brésil, on plante des eucalyptus et des pins. Des efforts identiques sont déployés dans le désert de Gobi, en Mongolie, pour recouvrir les terres nues.
Mais la solution consiste-t-elle à planter des arbres identiques, à constituer des forêts d’une essence unique? Celio Vale, professeur à l’université de l’État de Minas Gerais (Brésil), s’est dressé contre le remplacement des forêts naturelles par des plantations uniformes. Selon lui, les conséquences en sont “d’abord, la destruction du sol par l’érosion; ensuite, celle de la faune des forêts, du fait que les animaux ne savent pas survivre dans une forêt composée d’une seule variété d’arbres. Enfin, des modifications radicales du microclimat de la région déboisée s’ensuivent, à cause de l’accroissement considérable du rayonnement solaire qui provient de l’absence de protection du milieu naturel”.
À quelle conclusion permet d’aboutir l’examen des recommandations de la législation internationale ainsi que le bilan des efforts entrepris jusqu’ici? Qu’elles soient efficaces ou non, la plupart des initiatives restent cantonnées à l’échelle locale. Selon Time, l’ONU “a prévenu que de telles initiatives ‘unilatérales ne suffisaient pas à dissiper les menaces qui pèsent sur l’humanité et qu’elles réclamaient une collaboration internationale ‘à une échelle encore jamais vue dans l’histoire humaine’, afin d’empêcher qu’un tort irréparable ne soit causé à l’environnement”.
Néanmoins, la réussite se heurte à des obstacles quasi insurmontables. De l’aveu même de Time, “il reste bien des difficultés à surmonter. Pour commencer, il faudra changer le style de vie auquel nous sommes accoutumés. (...) Peut-être le plus grand obstacle est-il le contentieux politique qui continue de diviser les nations riches et les nations pauvres du globe”.
Il faut reconnaître à ce sujet que les fiertés et les préjugés nationaux et raciaux, les hostilités déclarées et les injustices sociales font fortement obstacle à l’unification. La cupidité de l’homme, bien souvent aussi son ignorance et ses vues à court terme, voire sa franche méchanceté, tout cela entrave sa marche en avant. Jacques Cousteau a dit: “Il est exact qu’il ne sert à rien de vouloir tout ramener à un dénominateur commun, tel que l’argent. C’est précisément ce qui a conduit notre civilisation aux problèmes qu’elle rencontre aujourd’hui.”
L’homme est donc seul responsable de cette situation qu’il s’est avéré incapable de résoudre. Il va au-devant d’une catastrophe. Où se tourner pour trouver une issue? Nous vous invitons à présent à réfléchir sur l’intéressante réponse à cette question.
La Bible donne en effet ce conseil: “Ne vous confiez pas aux nobles, à un être humain, à qui n’appartient pas le salut. Heureux celui (...) qui met son espoir en l’Éternel, son Dieu! Il a fait les cieux et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve. Il garde la vérité à toujours. Il fait droit aux opprimés; il donne du pain aux affamés.” — Ps. 146:3, 5-7, Segond révisée.
Voilà une façon originale d’aborder les problèmes actuels pour leur chercher une solution. À vrai dire, n’est-il pas logique de se tourner vers l’Auteur de la terre et de l’humanité pour trouver une issue?
C’est à Jéhovah Dieu, son Créateur, que la terre appartient. Il est étonnant de voir tous les mécanismes qui interviennent dans le maintien de la vie sur notre planète. Seul un Père aimant peut déverser de telles bénédictions sur ses enfants. Les plantes et les animaux, les cours d’eau, les lacs et les mers ne contribuent pas peu à la joie de vivre. Rien d’étonnant que ce que Dieu avait prévu à l’origine pour la terre ait été appelé le paradis d’Éden ou “jardin de délices”.
Si l’homme obéissait avec amour aux règles universelles de conduite établies par son Créateur, il bénéficierait indéfiniment de la fécondité du sol. “Si vous continuez de marcher dans mes ordonnances et de garder mes commandements et si vous les pratiquez, dit le Créateur à ceux qui étaient jadis son peuple, alors, à coup sûr, je vous donnerai vos averses en leur temps, et la terre donnera vraiment sa production, et l’arbre des champs donnera son fruit. Et assurément le battage chez vous touchera à votre vendange et la vendange touchera aux semailles; et vraiment vous mangerez votre pain à satiété et vous habiterez en sécurité dans votre pays.” — Lév. 26:3-5.
Peut-être pensez-vous que c’est trop beau pour être vrai. Mais au fond, pourquoi? Réfléchissons à deux fois à cette question.
Pourquoi n’y aurait-il pas une abondance de nourriture et de ressources? Dieu sait certainement ce qu’il faut faire pour y parvenir et il a le pouvoir de réaliser son dessein. Un inventeur n’est-il pas le mieux placé pour définir le mode d’emploi de son invention? La bénédiction de Dieu impliquerait donc des pluies au bon moment, et le temps redeviendrait normal. Rappelons-nous que Dieu a commencé par créer un écosystème parfait.
Les savants ne reconnaissent-ils pas que l’irréflexion des humains et l’égoïsme qui a présidé à leurs interventions dans les délicats systèmes de la nature sont à l’origine d’inondations catastrophiques, de sécheresses, de pollution, d’une misère épouvantable et de décès? Mais que se passe-t-il quand l’homme agit en harmonie avec les systèmes naturels dont Dieu a doté la terre?
Dans l’Israël antique, le Créateur de notre planète avait assigné des périodes de jachère pour le sol. Israël s’était vu confier le soin d’une terre qui appartenait en propre à Dieu (Ps. 24:1; 89:11; 115:16). Conscient que la terre avait besoin de se reposer, le Chef invisible d’Israël avait pris des mesures. Tous les sept ans, le sol devait rester totalement en friche. Toute culture, toute semaille ou émondage étaient interdits sous peine de mort. — Ex. 23:11; Lév. 25:4.
En ce cas, vous demandez-vous peut-être, de quoi vivaient les gens? La sixième année, la bénédiction de Jéhovah donnait une récolte suffisamment abondante pour durer toute “l’année sabbatique” et jusqu’à la récolte suivante (Lév. 25:20-22). En outre, ce qui poussait tout seul pouvait être ramassé, mais pas entreposé. Ainsi, la terre restait en jachère pendant toute l’année sabbatique. La pluie, les produits du sol et l’humus jouaient le rôle d’engrais naturels pour fertiliser de nouveau le sol.
Cette prescription de laisser la terre en repos était si sérieuse que l’une des raisons qui amenèrent Israël à subir 70 années de captivité en Babylonie fut la transgression de cette loi de Dieu sur le sabbat. Le roi Nébucadnezzar “emmena captifs à Babylone ceux qui étaient restés, (...) pour accomplir la parole de Jéhovah prononcée par la bouche de Jérémie, jusqu’à ce que le pays se fût acquitté de ses sabbats. Tous les jours qu’il resta désolé, il fit sabbat, pour accomplir soixante-dix années”. (II Chron. 36:20, 21. Voir aussi Lévitique 26:34, 35, 43.) Par leur égoïsme les Israélites avaient épuisé la terre.
Mais que se produisit-il à leur retour, au bout de 70 ans? Jéhovah les bénit, et la terre redevint féconde, tout comme le prophète Ézéchiel l’avait annoncé peu après que les Israélites eurent été déportés: “J’enverrai la pluie en son temps, et ce seront des pluies de bénédiction. L’arbre de la campagne donnera son fruit, et le pays donnera ses productions. Ils seront en sécurité sur leur territoire.” — Ézéch. 34:26, 27, Segond révisée.
Des années auparavant, Ésaïe avait déclaré avec enthousiasme: “Le désert et la région aride exulteront, et la plaine déserte sera joyeuse et fleurira (...). Car dans le désert auront jailli des eaux, et des torrents dans la plaine déserte. Et le sol torride sera devenu comme un étang couvert de roseaux, et le sol altéré comme des sources d’eau.” — És. 35:1, 6, 7.
Cela s’est-il produit? À leur retour, les Israélites virent effectivement tout cela se réaliser, et ils étaient toujours une nation prospère plusieurs siècles plus tard, à l’époque où les Romains occupèrent leur pays.
Mais existe-t-il des preuves modernes que la terre peut retrouver d’elle-même son équilibre?
Nous en avons un exemple étonnant dans l’État d’Israël. Selon un rapport, “les Israéliens ont restauré certains des systèmes d’adduction d’eau laissés par les Nabatéens de l’Antiquité dans le Néguev et s’en sont servis pour alimenter de magnifiques vergers d’amandiers et de pistachiers. Entre autres techniques utilisées pour faire refleurir le Néguev, mentionnons l’irrigation au goutte à goutte qui apporte l’eau directement aux racines des plantes, sous le contrôle d’ordinateurs, les serres à légumes et à fleurs dans lesquelles même la circulation de l’eau fonctionne à l’énergie solaire, et la culture dans des marais saumâtres d’algues riches en protéines qui servent à nourrir les animaux”.
Cette résurrection d’une terre jadis désolée est assurément remarquable. Mais elle s’observe également ailleurs, par exemple dans les déserts de Chine. Et qu’en est-il des régions dévastées par la guerre? La terre arrive-t-elle à se remettre d’un pareil traumatisme?
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le port de l’île Truk était devenu un immense cimetière sous-marin pour les navires de guerre japonais. On lit ce qui suit dans la revue National Geographic: “En étudiant plus d’un quart de siècle après ce qu’étaient devenus ces vaisseaux coulés, la biologiste Sylvia Earle et le photographe Al Giddings ont eu la démonstration stupéfiante des facultés de guérison de la nature.”
Selon un spécialiste de la plongée sous-marine qui avait connu l’île à l’époque des hostilités, “plus de deux années après la guerre, le pétrole des bateaux et le carburant des avions recouvraient les plages et les récifs. Mais aujourd’hui, la mer est guérie”.
Qui est l’auteur de cette guérison? Personne n’a eu besoin d’intervenir. Le “système de guérison” dont Dieu a doté les terres et les mers a fonctionné en quelque 30 ans. La multiplication des coraux, des plantes aquatiques et des animaux sur les restes du naufrage attestent la sagesse et la puissance du Créateur.
S’agit-il là du seul exemple des facultés de récupération de la terre? Pensez à ce qui s’est produit sur l’atoll d’Eniwetok, dans le Pacifique. Les États-Unis avaient choisi ce site pour effectuer des expériences nucléaires. Or, en 1977, les insulaires ont regagné leur île. Qu’ont-ils découvert, vingt ans après les explosions?
Un océanographe a écrit: “À l’heure actuelle, le poisson et les coraux abondent dans les cratères atomiques, ce qui atteste la capacité de la nature de guérir de presque toutes sortes d’agressions.” Les savants sont stupéfaits de la résistance extraordinaire que montre la terre.
Quelle bonne nouvelle! La terre possède sans nul doute un remarquable système de récupération. Le Créateur laissera-t-il l’homme détruire son ouvrage? Certainement pas. Le prophète Ésaïe écrivit: “Voici ce qu’a dit Jéhovah, le Créateur des cieux, Lui, le vrai Dieu, celui qui a formé la terre et qui l’a faite, Lui, celui qui l’a solidement établie, qui ne l’a pas créée pour rien, qui l’a formée pour être habitée.” — És. 45:18.
Évidemment, ceci réclame un changement à l’échelle planétaire, autrement dit la fin du présent système et de ses injustices, de son aveuglement et de son imperfection. Mais comment un tel changement interviendra-t-il?
La réponse, toute simple, se trouve contenue dans le livre de la Révélation: “Le royaume du monde est devenu le royaume de notre Seigneur et de son Christ, et il régnera à tout jamais. (...) Et ton courroux est venu, et le temps fixé (...) pour saccager ceux qui saccagent la terre.” — Rév. 11:15, 18.
Oui, par l’entremise du gouvernement céleste, du Royaume de Dieu placé sous l’administration de Jésus Christ, une grande transformation va bientôt s’opérer. Dieu a montré jadis qu’il pouvait libérer son peuple et guérir la terre. Des exemples modernes ont démontré qu’il avait doté notre planète d’un remarquable système de guérison. Aussi peut-on rester confiant que la terre ne disparaîtra pas. Dieu réalisera son dessein qui est de faire de notre planète un paradis, une demeure de délices pour l’homme.
[Entrefilet, page 4]
‘L’épuisement de la couche d’ozone qui entoure la terre accroît le rayonnement ultraviolet.’
[Entrefilets, page 5]
‘Un autre agent qui peut s’avérer mortel, les “pluies acides”.’
“Une goutte d’eau va finir par coûter plus cher qu’une goutte de pétrole.”
[Entrefilets, page 6]
“80 pour cent des cas de maladies qui sévissent dans le monde peuvent être imputés à une eau souillée.”
“Les déserts s’étendent (...) ‘en grande partie à cause de la propre folie de l’homme’.”
[Entrefilets, page 7]
“Comme le problème est mondial, il doit être résolu à l’échelle du globe.”
“La terre donnera vraiment sa production, et l’arbre des champs donnera son fruit.”
[Entrefilets, page 9]
“Tous les sept ans, le sol devait rester totalement en friche.”
“Le désert et la région aride exulteront, et la plaine déserte sera joyeuse et fleurira.”
[Entrefilet, page 10]
“Le temps fixé (...) pour saccager ceux qui saccagent la terre.”