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Les communistes italiens et l’église catholiqueLa Tour de Garde 1955 | 1er novembre
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Les communistes italiens et l’église catholique
D’un missionnaire de la Tour de Garde en Italie
LES tiraillements entre l’est et l’ouest se font particulièrement sentir en Italie, pays où, en dehors du bloc soviétique, le parti communiste est le plus fort. En dépit des dénonciations lancées par les prêtres et des excommunications papales, la théorie marxiste conquiert les esprits et les votes des Italiens. Dans cette guerre de propagande le perdant cherche lâchement à “ sauver la face ” en blâmant d’autres de sa faillite. Ainsi a agi l’épiscopat italien le 1er février 1954 en disant au monde que “ la propagande protestante... favorise manifestement... le communisme athée ”.
Mais n’est-ce pas là une affirmation gratuite ? L’anticléricalisme existait dans ce pays longtemps avant que l’on entendît parler d’idéologie communiste et longtemps avant que les religions non catholiques commençassent de répandre leurs enseignements en Italie, après la Deuxième Guerre mondiale. Quant à savoir qui suit une voie secondant les desseins du communisme, le journal La voce repubblicana, de Rome, écrit que les persécuteurs religieux et non les persécutés fournissent matière à la propagande communiste. Il fit remarquer qu’en expulsant des gens appartenant à de petits groupements religieux (dans le cas particulier les témoins de Jéhovah), “ la liberté de conscience est reléguée au grenier, au grand contentement des communistes et des fascistes ”.
Les autorités religieuses prétendent que les porte-parole et la presse communistes “ ne cachent pas leur sympathie pour cette propagande protestante qui désunit ainsi que l’appui qu’ils lui accordent ”. En est-il ainsi ? De grands progrès ont été réalisés en Italie dans le domaine de la liberté religieuse, mais non sans difficultés. Lorsque des journaux à tendances communistes parlent dans leurs colonnes des injures et des traitements injustes infligés à des minorités religieuses, ce n’est pas pour défendre la bonne doctrine ou appuyer d’autres religions, mais pour profiter politiquement du fait d’actions antidémocratiques et anticonstitutionnelles contre des groupements minoritaires. Les faits montrent que les communistes ne s’intéressent pas sérieusement aux choses spirituelles, qu’il s’agisse de questions catholiques ou non catholiques. Ils s’intéressent surtout aux choses matérielles et tournent en ridicule quiconque croit aux promesses du royaume de Dieu, administré par le Christ. Ces croyants, ils les appellent des lâches et des parasites.
La presse communiste ridiculise la Bible et discrédite les ministres chrétiens qui enseignent la Parole de Dieu. Voici un exemple tiré du journal communiste La Vérità de Brescia, en Italie. Appelant les témoins de Jéhovah “ espions américains camouflés en missionnaires ”, le journal dit : “ Ils vont de maison en maison et, avec les saintes Écritures, ordonnent de se soumettre à la guerre préparée par les Américains. ” Selon ce même journal ces missionnaires sont des agents rétribués de banquiers de New-York et Chicago, chargés de “ recueillir des informations de toutes sortes sur les membres et les activités des organisations (communistes) ”. L’auteur de l’article conclut par ces mots : “ Le devoir des travailleurs qui savent comment défendre leur pays... est de fermer la porte au nez de ces misérables espions déguisés en pasteurs. ”
Bon nombre de communistes italiens ne s’opposent pas à ce que leurs femmes et leurs enfants aillent à l’église catholique. Ils raisonnent que, puisque femmes et enfants désirent exercer une religion, pourquoi ne pas en rester à la vieille religion enseignée par leurs pères. Ils sont d’avis que les enseignements religieux de l’église catholique ne nuisent à personne. Ce qui les irrite, c’est la richesse de l’église et le fait qu’elle prend position pour les pays capitalistes. Toutefois la religion catholique est la religion d’Italie la plus répandue — fait dont les communistes qui sollicitent les suffrages des électeurs ne manquent jamais de tenir compte. Comme ils l’ont affirmé dans maintes déclarations les communistes préféreraient comme partenaire l’église catholique à toute autre religion en Italie.
Les communistes sont résolus à obtenir la domination sur l’Italie, mais ils ne peuvent réaliser ce dessein qu’en gagnant à leur cause un plus grand nombre de catholiques. C’est pourquoi il s’agit avant tout de persuader les catholiques nominaux que le communisme ne favorise aucune autre croyance religieuse. Les communistes s’intéressent fort aux voix des paysans catholiques, classe qui depuis des siècles a été liée à la tradition catholique, et selon les paroles du chef communiste italien, les communistes “ ne demandent pas au monde catholique de cesser d’être un monde catholique mais tendent à une compréhension mutuelle ”.
La Hiérarchie catholique peut dire ce qu’elle veut sur les “ pernicieux ” effets de la propagande non catholique en Italie, mais lorsqu’elle accuse les minorités religieuses d’aider le communisme en Italie et d’être aidée et appuyée par les communistes, elle s’expose à la critique et son accusation agit à la manière d’un boomerang. La religion qui a privé le peuple, pendant plus de quinze siècles, de la force découlant de la saine connaissance, récolte aujourd’hui le matérialisme, l’anticléricalisme et le communisme athée. Elle ne peut rejeter sur d’autres la responsabilité de cet état de choses ou chercher à sauver son prestige en attirant de vrais chrétiens dans la guerre qu’elle mène, chrétiens qui se tiennent éloignés d’elle et qui communiquent présentement à nombre d’Italiens sérieux la connaissance de la Parole de Dieu, la force des apôtres et le pouvoir de résister aux fallacieuses prétentions du communisme.
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Le Christ a-t-il établi l’église catholique ?La Tour de Garde 1955 | 1er novembre
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Le Christ a-t-il établi l’église catholique ?
L’Église catholique prétend remonter au temps du Christ et des apôtres. Les faits historiques et la Parole de Dieu, la Bible, appuient-ils cette prétention ? S’il n’en est rien, quels sont les faits touchant l’origine et le développement de l’Église catholique ?
SELON le Bureau d’Information religieuse des Chevaliers de Colomb, l’Église catholique romaine, et elle seule, fut établie par le Christ lui-même. Eu égard au fait que l’apôtre Paul nous fait la recommandation suivante : “ Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ”, et qu’il faut “ que Dieu... soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur ”, examinons ces prétentions à la lumière que projettent les Écritures grecques chrétiennes sur la question. Cela devrait donner entière satisfaction à tous ceux qui soutiennent que l’Église catholique romaine est la véritable église, puisqu’elle prétend également “ qu’ils étaient membres de l’Église catholique ceux qui, sous l’inspiration de Dieu, rédigèrent le Nouveau Testament dans son entier ”. — I Thess. 5:21 ; Rom 3:4.
S’il est vrai que Jésus-Christ et ses apôtres établirent l’Église catholique romaine, alors, pourquoi est-ce en vain que nous cherchons, de Matthieu à l’Apocalypse ou Révélation, une allusion quelconque au “ Saint Père ”, ou à un pape, à un collège de cardinaux, à des archevêques, métropolitains, patriarches, messeigneurs, très révérends, prêtres, abbés, moines et nonnes ? Le récit scriptural nous parle de chrétiens organisés en ce temps-là, mais si la structure de l’Église catholique est identique à celle des premiers chrétiens, comment se fait-il que le récit n’en parle pas du tout, que nous n’y trouvions pas même une allusion à ce système compliqué ? Au contraire, Jésus dit : “ Quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave ” ; et, “ un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. ” — Mat. 20:27 ; 23:8, 9.
De plus, si le Christ a établi l’Église catholique romaine, pourquoi regardons-nous vainement dans la Sainte Bible pour y trouver des expressions qui sont des plus courantes, comme la trinité, le purgatoire, la messe, l’immortalité de l’âme, le carême, les neuvaines, les indulgences, les pénitences, l’eau bénite, la vénération de Marie, l’Immaculée Conception, l’Assomption de Marie, etc.?
D’autre part, nous trouvons dans la Bible de nombreux sujets dont le clergé catholique parle rarement, en ce qui concerne, par exemple, la mort comme le salaire du péché, l’espérance d’une résurrection, de nouveaux cieux et une nouvelle terre et, par-dessus tout, l’importance du nom de Jéhovah. — Voyez Romains 6:23 ; Jean 5:28, 29 ; Apocalypse 20:5, 6 ; II Pierre 3:13 ; Psaume 83:18 ; Jean 17:4, 6 ; Actes 15:14.
Le Christ ne s’est pas immiscé dans la politique. Il déclara à Pilate que son royaume ne faisait pas partie du monde, autrement ses disciples auraient combattu pour l’empêcher d’être livré. Et le disciple Jacques dit : “ Adultères que vous êtes ! ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. ” Mais, pendant quinze cents ans, l’Église catholique romaine s’est mêlée de politique. Un exemple classique est celui du cardinal Richelieu, personnage rusé, habile et sournois, dont l’exemple est si tristement célèbre qu’Hollywood, à l’esprit catholique romain, n’a pas osé le représenter comme un cardinal par crainte de la fureur de l’Église catholique. Pourriez-vous imaginer un Pierre, un Jean, jouant le rôle d’un cardinal Richelieu ? — Jean 18:36 ; Jacq. 4:4.
D’ailleurs, depuis son commencement au temps de Constantin, l’Église catholique a employé la force pour répandre ses enseignements. Charlemagne, le premier empereur à être couronné par le pape, est particulièrement célèbre sous ce rapport. Considérez encore les millions de vies perdues dans les vaines croisades, le massacre délibéré de villes entières par les croisés d’hommes, de femmes et d’enfants, comme le firent des généraux catholiques romains au cours des guerres religieuses d’Europe, et comme cela eut lieu à Paris, la nuit de la Saint-Barthélemy, en 1572. Considérez aussi les tortures diaboliques infligées par la redoutable Inquisition, qui n’ont point d’égales dans l’histoire de l’humanité. Les apologistes catholiques, tel que Gibbons dans son livre La Foi de nos pères, excusent ces actes en faisant ressortir l’intolérance pratiquée par les sectes protestantes. Cela ne prouve pas que le Christ a établi l’Église catholique, mais simplement qu’il n’a pas établi non plus ces sectes protestantes !
En février 1954, la presse publique fit paraître cette manchette : “ La police italienne fait enlever le nom d’une église financée par les E.U. ”, ce qui indique que l’Église catholique pratique encore l’intolérance. Oui, car ce fut la police catholique romaine, dans l’Italie catholique romaine (plus de 99 pour cent catholique romaine, selon l’Almanach catholique), qui fit disparaître, moyennant le ciseau, le nom d’une église protestante, aux ordres des fonctionnaires catholiques romains, ordres qui s’appuyaient sur un concordat signé par le Vatican et Mussolini.
Pourriez-vous imaginer Jésus ou ses apôtres faisant faire une telle chose ? Au contraire, ils montrèrent que les chrétiens emploient des armes spirituelles, que leur épée est la Parole de Dieu, que la vengeance appartient à Jéhovah. — II Cor. 10:4 ; Rom. 12:19.
SI CE N’EST PAS LE CHRIST, QUI DONC ?
Si ce n’est pas le Christ qui a établi l’Église catholique, qui donc l’a établie, quand et comment ? L’apôtre Paul annonça qu’après sa mort des hommes cruels s’introduiraient dans l’assemblée chrétienne et qu’ils enseigneraient “ des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux ”. — Actes 20:29, 30.
En écrivant aux chrétiens de Thessalonique de ne pas s’attendre de leur temps au retour du Christ, Paul les avertit que ce retour ne se ferait pas avant que l’apostasie ne fût arrivée, que cette apostasie ou mystère de l’iniquité était déjà à l’œuvre de son temps, mais que ce mystère de l’iniquité ne se développerait qu’après que lui-même et d’autres qui lui firent obstacle auraient disparu (II Thess. 2:5, 7, 9). Si ces conditions commencèrent à se manifester au temps où les apôtres étaient encore en vie, à quoi pouvait-on s’attendre après leur disparition ? À quoi ? En réponse à cette question, notez ce que l’historien Lord dit au sujet du développement progressif de cette apostasie dans son livre Vieux monde romain :
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