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Juda — celui qui eut la prépondéranceLa Tour de Garde 1962 | 1er mars
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fils, Schéla, eût atteint l’âge adulte. Entre-temps, la femme de Juda mourut. Les années passèrent et Juda esquiva de demander à Schéla de s’acquitter de son devoir envers la veuve de son frère ; Tamar s’arrangea donc pour se faire donner un héritier par son beau-père. Elle se déguisa en prostituée du temple et s’assit sur le chemin que Juda allait emprunter.
Juda la connut sans se rendre compte qui elle était. Tamar était assez clairvoyante pour se faire donner des gages en échange de ses faveurs. Plus tard, ces gages lui permirent de prouver de qui elle était devenue enceinte. Lorsque la vérité fut connue, Juda ne la blâma point, mais il reconnut humblement : “ Elle est plus juste que moi. C’est qu’en effet je ne lui avais pas donné mon fils Shéla. ” Et c’est fort à propos que les Écritures précisent : “ Et il ne la connut plus. ” — Genèse, chapitre 38, version de Jérusalem.
Certaines gens qui se disent chrétiens s’empressent de critiquer sévèrement Juda et Tamar à ce propos, mais le fait est que la Parole de Dieu ne les réprouve pas. Bien au contraire, Jéhovah jugea bon de faire descendre son Fils de l’un des fils jumeaux de Tamar, appelé Pérets, au lieu de le faire descendre de Schéla, fils que Juda eut de sa femme légitime, fille de Schua. Ainsi, Juda s’acquitta lui-même de l’obligation du lévirat.
JUDA VA EN ÉGYPTE EN QUÊTE DE VIVRES
Pendant une terrible famine, alors qu’il se rend en Égypte avec ses frères pour s’y procurer des vivres, notre attention est une fois de plus attirée sur Juda. C’est là que le ministre de l’alimentation, Joseph, qu’ils n’avaient pas reconnu, les accusa d’être des espions. Il les avertit de ne pas revenir sans leur frère cadet Benjamin, dont ils lui avaient parlé pour prouver qu’ils n’étaient nullement des espions. Dans l’intervalle, l’un des frères fut gardé comme otage. — Gen. 42:1-25.
Inutile de dire que Jacob se révolta quand il apprit qu’il devait laisser Benjamin accompagner ses frères en Égypte. Jacob avait perdu Rachel, sa femme préférée, lorsqu’elle donna naissance à Benjamin ; puis il avait perdu Joseph, son fils préféré ; et à présent il perdrait encore Benjamin ? Non, c’en était trop ! Pourtant, le manque de vivres se faisait de plus en plus sentir. Qui réussirait à persuader Jacob de se faire confier Benjamin ? Certainement aucun de ceux qui avaient attenté à la vie de Joseph ne pourrait s’offrir en ayant bonne conscience. Ruben essaya, mais ses paroles manquaient de conviction. Fallait-il s’en étonner ? Nullement, car il avait souillé Bilha, concubine de son père.
Mais voici Juda qui prend la parole : “ Envoie le jeune homme avec moi, que nous nous levions et que nous allions, que nous vivions et ne mourions pas, toi et nos petits enfants ! C’est moi qui serai garant pour lui, tu le réclameras de ma main. Si je ne te le ramène pas et ne le remets pas en ta présence, je serai coupable envers toi pour toujours ! Que si nous n’avions point tant hésité, nous serions déjà revenus deux fois ! ” En effet, la manière de raisonner de Juda et son assurance étaient sensées. Il était de taille à assumer cette responsabilité. — Gen. 43:8-10, Dhorme.
Jacob laissa donc partir Benjamin en le confiant à Juda. Dès cet instant, Juda est reconnu comme le conducteur et le porte-parole, car, lorsque sur le chemin du retour ils furent de nouveau rattrapés par l’intendant de Joseph et accusés de vol (en fait, il s’agissait là d’une ruse de la part de Joseph), nous lisons que “ Juda et ses frères arrivèrent à la maison de Joseph ”. Et dès qu’il s’agit de répondre à cette accusation sans fondement, c’est encore Juda qui parle au nom des onze en déclarant : “ Que dirons-nous à mon seigneur ? Comment parlerons-nous, et comment nous justifierons-nous ? Dieu a trouvé l’iniquité de tes esclaves. ” Certes, ils étaient innocents quant au vol de la coupe d’argent de Joseph mais coupables d’avoir vendu Joseph comme esclave ! — Gen. 44:14-16, La.
Or le ministre égyptien de l’alimentation cherchait un prétexte pour garder Benjamin, celui dans le sac duquel on avait trouvé la coupe d’argent. Cette tentative amena Juda à prononcer une plaidoirie dont la Cyclopedia de McClintock & Strong (angl.) déclare : “ On ne trouve nulle part dans toute la littérature un aussi beau texte d’éloquence naturelle que celui où Juda s’offre à rester comme esclave à la place de Benjamin, pour le retour sain et sauf duquel il s’était porté garant. ”
JUDA PLAIDE AVEC ÉLOQUENCE
“ De grâce, mon seigneur, qu’il soit permis à ton serviteur de dire une parole aux oreilles de mon seigneur, sans que ta colère s’enflamme contre ton serviteur, quoique tu sois comme Pharaon ! Mon seigneur a questionné tes serviteurs, en disant : Avez-vous un père ou un frère ? Nous dîmes à mon seigneur : Nous avons un père qui est vieux ; il eut un petit enfant dans sa vieillesse, le frère de celui-ci est mort et il est resté seul de sa mère : son père l’aime. Puis tu as dit à tes serviteurs. Amenez-le vers moi pour que je jette un regard sur lui ! Nous dîmes à mon seigneur : Le garçon ne peut pas quitter son père, car s’il quittait son père, celui-ci mourrait. Tu dis alors à tes serviteurs : Si votre plus jeune frère ne descend pas avec vous, vous ne reverrez plus ma face !
“ Lors donc que nous sommes remontés vers ton serviteur, mon père, et que nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur, notre père dit : Retournez nous acheter un peu de nourriture ! Mais nous lui dîmes : Nous ne pouvons descendre ! Si notre plus jeune frère est avec nous, nous descendrons, car nous ne pouvons revoir la face de l’homme sans que notre plus jeune frère soit avec nous ! Alors ton serviteur, mon père, nous dit : Vous savez que ma femme m’a enfanté deux fils. L’un est parti d’auprès de moi et j’ai dit : Sûrement il a été mis en pièces ! et je ne l’ai pas revu jusqu’à présent. Si vous enlevez encore celui-ci loin de ma face et qu’il lui arrive malheur, vous aurez fait descendre, par la tristesse, mes cheveux blancs au Sheol !
“ Que si maintenant je rentre chez ton serviteur, mon père, sans que le garçon soit avec nous, son âme étant liée à la sienne, il arrivera que, dès qu’il verra que le garçon n’est pas là, il en mourra et tes serviteurs auront fait descendre, dans l’affliction, les cheveux blancs de ton serviteur, notre père, au Sheol ! Car ton serviteur a été garant du garçon auprès de mon père, en disant : Si je ne te le ramène pas, je serai coupable envers mon père pour toujours ! Maintenant donc, que ton serviteur reste à la place du garçon comme esclave de mon seigneur et que le garçon remonte avec ses frères ! Car comment remonterais-je vers mon père sans que le garçon soit avec moi ? Puissé-je ne pas voir le mal qui atteindra mon père ! ” — Gen. 44:18-34, Dhorme.
Après une plaidoirie si émouvante, nous ne sommes pas étonnés d’apprendre que “ Joseph ne put plus se contenir ” et que, seul en présence de ses frères, il se fit connaître à eux ! Après cette réconciliation, Juda et ses frères furent comblés de présents. Quelle bonne nouvelle ils allaient apporter à leur père ! — Joseph est vivant et il demande que tu descendes vivre en Égypte avec toute ta maison ! — Au moment où Jacob et sa maison s’approchèrent de l’Égypte, Jacob “ envoya devant lui Juda vers Joseph pour prévenir avant qu’il n’arrive à Gessen (Gosen, Sg) ”. — Gen. 45:1-3, Da ; 46:28, Dhorme.
PORTÉE PROPHÉTIQUE
Nous voyons Juda pour la dernière fois lorsqu’il se tient au chevet de son père mourant. Avec ses frères, il a été appelé à écouter Jacob “ donner ses ordres à ses fils ”. Dans ses dernières volontés, Jacob leur adressa des blâmes, des éloges, et il prononça des prophéties. Pour ses trois premiers fils, il n’eut que de durs reproches : “ Ruben, tu as souillé mon lit. ” “ Siméon et Lévi, maudite soit votre colère. ” Quant à Juda, le vieillard Jacob lui adressa des éloges : “ Juda, c’est toi que loueront tes frères ! Ta main prendra tes ennemis par la nuque, les fils de ton père se prosterneront devant toi. C’est un lionceau, Juda ! (...) qui le forcera à se lever ? Le sceptre ne sera pas ôté de Juda ni le bâton de commandement d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne celui auquel il appartient de Schilo, Sg) et à qui est due l’obéissance des peuples. ” — Gen. 49:1-10, Dhorme.
Sans conteste, Juda joua un rôle prépondérant parmi ses frères, dans les temps difficiles. Il prit la tête dans ce qui devait tourner au mieux. Et chose essentielle : Jéhovah bénissait les efforts de Juda. Homme sans malice et sans malveillance, Juda montra combien il tenait à son père, à Joseph et à Benjamin.
Quant à la tribu de Juda, elle devint la plus nombreuse. C’est elle la tribu royale d’où est issue l’alliance du Royaume qui de David conduisit à Jésus-Christ. Quel honneur pour Juda d’avoir pu être l’ancêtre du Messie qui allait prendre le nom de “ Lion de la tribu de Juda ” ! Bien qu’il dorme maintenant dans la mort, Juda est vivant dans la mémoire divine. Au temps voulu par Dieu, il sera ressuscité, et cela sans doute pour remplir la fonction de prince dans le monde nouveau. — Apoc. 5:5, Jé ; II Sam. 7:12, 13, Da ; Ps. 45:17, Sy 45:16, NW.
Outre les enseignements qu’il faut tirer de la conduite adoptée par Juda, sa vie elle-même fait partie d’un drame prophétique. Ainsi, de même que Juda se trouva, à un moment donné, du côté de ceux qui haïssaient Joseph, de même aujourd’hui il est des personnes qui, à un moment donné, se trouvaient parmi les ennemis du peuple de Dieu. Toutefois, en raison d’une bonne condition de cœur, ces personnes sont sensibles à la vérité contenue dans la Parole de Dieu et, lorsqu’elles entrent en contact avec cette vérité, elles changent de conduite en prenant rang parmi le peuple de Dieu, à l’instar de Juda qui plaida en faveur de Benjamin. Les personnes qui agissent de la sorte peuvent espérer être récompensées dès à présent et encore dans le monde nouveau de justice si proche.
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Quelques faits intéressantsLa Tour de Garde 1962 | 1er mars
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Quelques faits intéressants
APPRÉCIATION DANS DE NOMBREUX PAYS
● À la première assemblée de district tenue par les témoins de Jéhovah dans le Bassouto, en Afrique du Sud, 376 personnes assistaient à la conférence publique ; parmi elles, on remarquait des hommes de loi, des instituteurs et des infirmières. On entendit le frère du chef principal, qui était présent lui aussi, déclarer à la fin du discours : “ Notre pays a un plus grand besoin de ce genre de chose. ”
Une dame d’un certain âge, habitant les îles Caïmans dans les Antilles, après avoir eu plusieurs études bibliques avec les témoins de Jéhovah, rendit dans son église le témoignage suivant : “ Frères, je vous prie tous de ne pas chasser de vos portes les témoins de Jéhovah, car ils ont la vérité. ”
Dans le Nicaragua, un maître d’école athée ayant assisté au programme du samedi soir à une assemblée de témoins de Jéhovah fit la remarque suivante : “ Nous n’avons même pas de programme aussi bien établi que celui-là, et c’est notre rôle. ”
Après avoir reçu des réponses exactes aux questions bibliques qu’il avait posées, un jeune Africain du Cameroun s’exclama : “ Je vous l’avais bien dit ! Un témoin de Jéhovah à lui seul vaut plus que dix prêtres et un évêque réunis ! ”
Une personne de bonne volonté au Japon, après avoir entendu le discours biblique : “ Prêtez attention à la prophétie ” s’écria : “ Seul Jéhovah pouvait connaître l’avenir de cette façon ! ”
Dans le Liberia, un Pentecôtiste se dirigea vers un témoin de Jéhovah et lui dit : “ Ce que je vois ici, je ne l’ai jamais vu auparavant : un homme blanc demeurant chez un noir, s’associant et mangeant avec lui. Nous aussi nous avons des missionnaires. Ils viennent pour prêcher mais jamais ils n’entrent dans nos maisons pour manger, s’associer avec nous et pour dormir. Nous cherchons souvent à vous critiquer, mais il y a une chose que nous ne pouvons nier, c’est votre amour les uns pour les autres, et c’est là véritablement, la voie de la vérité ! — Yearbook of Jehovah’s Witnesses de 1961.
LE MEILLEUR DES MÉDICAMENTS
● Une jeune dame de dix-neuf ans, vivant au Japon, avait passé au lit la majeure partie de sa vie à cause d’une maladie de cœur. Quand elle obtint la connaissance de la vérité sur Jéhovah et son Royaume, elle se mit à prêcher de porte en porte une ou deux fois par semaine. Quatre mois plus tard, à sa surprise et à celle de sa famille, elle se trouva en bonne santé. Puis, pendant un certain temps, elle se mit à prêcher tous les jours et du matin au soir, elle commença alors à se sentir vraiment bien pour la première fois de sa vie. Elle demanda que le privilège lui soit accordé de participer au ministère 100 heures par mois. Elle affirme que la prédication à pied, de porte en porte, est le meilleur des médicaments.
Une expérience du même genre eut lieu à Singapour. Une femme de bonne volonté envers Dieu s’était entendu dire par son docteur qu’elle était malade parce qu’elle ne pouvait pas supporter les tropiques, qu’elle devait donc retourner dans son pays, en Angleterre. Juste à ce moment-là, elle se remit à étudier la Bible, et au fur et à mesure qu’elle progressait dans la connaissance et la compréhension de la vérité biblique, sa santé commença elle aussi à s’améliorer. Cette femme voua sa vie à Jéhovah et se mit à rendre témoignage à plein temps comme ministre pionnier de vacances. En dressant un bon emploi du temps, elle fut capable, non seulement de s’occuper de sa famille, mais encore de consacrer 100 heures par mois à la prédication de la bonne nouvelle.
LE TAPAGE ET LA MAGIE
● “ Lors de la fête du mardi gras, dit le Swiss Lexicon (volume 3, page 247), les coutumes païennes (grecques, romaines et germaniques) sont mêlées aux coutumes chrétiennes. (...) Pendant le cortège, on menait grand tapage à l’aide de divers instruments — non seulement pour chasser les mauvais esprits mais également pour éveiller les esprits bienfaisants. ”
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