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République centrafricaineAnnuaire 1974 des Témoins de Jéhovah
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ont surmonté de grands problèmes pour que la population entende la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Nous regardons vers l’avenir avec confiance, cherchant la direction de Jéhovah dans toutes nos entreprises. Les cinq congrégations du Tchad et les quarante-trois congrégations de la République centrafricaine sont vraiment heureuses de participer à l’œuvre de témoignage en ces “derniers jours” critiques. Il y a maintenant 1 165 proclamateurs du Royaume en République centrafricaine, et 3 397 personnes ont assisté à la Commémoration de la mort du Christ en 1973; nous sommes donc convaincus qu’il y a encore un immense travail à accomplir ici, dans le peu de temps qui reste.
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Chine, Hong-Kong et MacaoAnnuaire 1974 des Témoins de Jéhovah
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Chine, Hong-Kong et Macao
LA CHINE est le pays le plus peuplé de la terre. Située au sud-est de l’Asie et flanquée du Japon et de la Corée, elle couvre une superficie de plus de neuf millions de kilomètres carrés.
La majorité des Chinois sont cultivateurs ; ils élèvent du bétail, de la volaille et cultivent du riz et des légumes pour nourrir la population du pays qui compte 800 millions d’habitants. Au cours des siècles, les Chinois se sont taillé la réputation d’être de durs travailleurs et de surmonter les difficultés avec une remarquable ténacité. Ils sont traditionnellement bouddhistes et fatalistes. Leur bouddhisme a pour origine le taoïsme de la Chine antique, influencé par la philosophie de Confucius ; le culte des ancêtres joue un rôle très important dans la vie familiale.
Par tradition, la famille chinoise est très unie. Les familles de la même province et qui parlent le même dialecte forment des clans que l’on peut rarement ébranler. Le commerce d’un individu devient celui du clan. Pour ces Chinois l’argent représente la puissance et ils l’adorent comme un dieu ; quant à raisonner sur l’origine et le but de la vie, ils ne le font pratiquement pas.
“LA TOUR DE GARDE” ATTEINT LA CHINE
Les habitants de la Chine ont-ils eu l’occasion d’entendre la bonne nouvelle du Royaume de Dieu ? Quand l’organisation moderne des témoins chrétiens de Jéhovah n’en était qu’à ses débuts, la bonne nouvelle toucha la Chine. La Tour de Garde de Sion fut imprimée pour la première fois et diffusée en juillet 1879; en 1883 elle paraissait déjà en Chine. Cette année-là, Miss Downing, missionnaire de l’Église presbytérienne à Tche-fou, en Chine, trouva par hasard un exemplaire de La Tour de Garde. Un article sur le rétablissement de toutes choses fit impression sur elle ; elle s’abonna au périodique, quitta sa religion et devint témoin de Jéhovah. Elle parla de la vérité aux autres missionnaires et en aida quelques-uns à quitter la fausse religion.
Parmi eux, il y avait Horace A. Randle, missionnaire baptiste. Ses progrès furent lents au début, mais en 1896 il se mit à étudier sérieusement et partagea ses connaissances acquises avec sa femme et ses enfants. Sa femme et sa fille aînée acceptèrent la vérité. Il rendit également témoignage à ses compagnons missionnaires. Comme le relate La Tour de Garde de Sion du 15 mai 1900 (angl.), cela l’amena à prendre une grave décision : “Convaincu que ce témoignage vient de Dieu et qu’il est en contradiction avec le prétendu christianisme, je n’ai pas jugé utile d’en référer à la chair et au sang ; en 1898 je me suis retiré de l’Église baptiste et du Conseil des missions dont je faisais partie. Désormais affranchi des croyances et des traditions humaines, mon seul désir est de communiquer à mes semblables la vérité qui m’a apporté la joie et le réconfort.”
Le zèle de frère Randle l’amena à conduire des réunions dans plusieurs missions établies en Chine. Afin de répandre l’Évangile en Extrême-Orient, on envoya environ 5 000 tracts et 2 324 lettres aux missionnaires de Chine, du Japon, de la Corée et de Thaïlande, et on plaça quatre-vingt-dix exemplaires du livre L’Aurore du Millénium. Les réponses reçues furent peu nombreuses, mais une Chinoise instruite nous écrivit ce qui suit : “J’ai lu les tracts que vous m’avez si aimablement envoyés, d’abord avec intérêt, puis avec joie ; il y a longtemps que je n’ai pas été aussi heureuse. Plus je les lis, plus je désire les lire, et plus la lumière se fait dans mon esprit ; mais je souhaite vivement augmenter mes connaissances. J’aimerais recevoir le livre L’Aurore du Millénium et le tract sur l’enfer. Je vous serais très obligée de bien vouloir me dire comment vous faire parvenir le montant de ces écrits.” En Chine du Nord, un jeune homme quitta l’œuvre missionnaire de la Fraternité et prit fermement position pour la vérité. D’autres missionnaires manifestèrent également de l’intérêt pour le message. Ainsi, la lumière de la vérité commença à poindre très tôt en Chine. Toutefois, elle toucha principalement les missionnaires de la chrétienté, car à cette époque-là le message n’était diffusé qu’en langue anglaise.
Le premier président de la Watch Tower Bible and Tract Society s’intéressait vivement à la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, comme l’ordonne Matthieu 24:14. Aussi, au début de l’année 1912, en qualité de président d’un comité de sept hommes, C. T. Russell débarqua-t-il dans la ville portuaire de Chang-hai, où il prononça des discours renfermant un message d’avertissement relatif à l’approche de la fin du “temps des Gentils”. Ces discours permirent de répandre les graines de vérité dans de vastes territoires.
Le témoignage fut de nouveau donné en 1915 puis en 1918, lorsque sœur F. L. Mackenzie, colporteur anglais, visita certaines régions du Japon, de la Corée et de la Chine. En 1923, deux sœurs charnelles, Bessie et Harriet Barchet arrivèrent à Chang-hai. Bessie Barchet présenta la vérité biblique à un jeune Chinois, Frank Chen, au moyen du livre La Harpe de Dieu. Mais des agents de la chrétienté le découragèrent momentanément de le lire. Toutefois, lorsque Miss Barchet rentra dans son pays en 1926, elle transmit le nom de Frank Chen à frère Akashi, de Tokyo. Au cours des quelques années qui ont suivi, Frank Chen progressa dans l’intelligence de la vérité qu’il apprécia grâce à la visite de frères de Chang-hai et à la correspondance entretenue avec un frère de New York.
En octobre 1931, deux colporteurs japonais de Formose arrivèrent à Chang-hai, suivis de frère Akashi. Celui-ci informa Frank Chen qu’il devait se faire baptiser de nouveau, bien qu’il l’ait déjà été dans une Église de la chrétienté. Frank Chen avait un ami intime, Bao Min Jong, qui s’intéressait également à la vérité. Aussi, le 21 octobre 1931, les deux premiers frères chinois furent baptisés dans une baignoire d’un hôtel de Chang-hai.
Il n’y avait pas de temps à perdre maintenant. Frère Akashi donna immédiatement des instructions à frère Chen pour qu’il traduise en chinois la brochure Royaume, puis la brochure Guerre ou Paix ? et le livre Gouvernement. Les clichés de la brochure Royaume ne tardèrent pas à être envoyés à Brooklyn, pour l’impression, mais frère Chen en avait déjà imprimé 500 exemplaires, avec une couverture toute simple, et il les distribuait chaque jour dans les rues. Bien que frère Bao ait été fusillé par les soldats japonais au début de 1932, frère Chen continua à travailler dur.
Au cours des années 1930, un groupe de pionniers intrépides venus d’Australie sema également des graines de vérité en Orient. Un bureau établi à Chang-hai pourvoyait aux publications dont ces pionniers avaient besoin dans leur service. Un couple fidèle, frère et sœur Schuett, prit souvent le bateau à Chang-hai à destination d’autres ports francs, y compris Hong-Kong, Tche-fou, Chan-téou, Tientsin, Tsing-tao et plus tard Pékin. Ils placèrent des milliers de livres et de brochures. En juin 1933, frère Chen rapporta que tous les dimanches, de 10 heures à 10 h 30, des discours prononcés à Brooklyn étaient retransmis sur les ondes par la station de radio XHHH, à Chang-hai.
Il n’était pas facile de répandre la bonne nouvelle du Royaume dans cette partie du monde. Cela est très bien illustré par le récit d’un homme d’affaires australien qui vivait à Chang-hai en 1935.
“C’était en été 1935; il faisait 35 degrés à l’ombre. Nous regardions par la fenêtre quand tout à coup, au milieu de la rue, apparut une Européenne âgée poussant un landau. Sur celui-ci il y avait un phonographe qui reproduisait des discours bibliques. Un Chinois l’accompagnait ; il traduisait les discours dans la langue chinoise. Tous deux étaient entourés d’un groupe de voyous chinois qui se moquaient d’eux, jurant et disant : ‘Regardez ce vieux fou de diable blanc !’”
Qu’allait faire cet homme d’affaires, Monsieur Wolnizer ? “Mon fils me dit : ‘Regarde cette pauvre vieille femme. Pourquoi ne lui offririons-nous pas une tasse de thé ?’ C’est ce que nous avons fait. Elle en était très heureuse. Elle me dit alors : ‘Vous intéressez-vous à la Bible ?’ ‘Évidemment, lui dis-je, je m’intéresse particulièrement à la seconde venue du Christ.’ ‘Christ est revenu, me répondit-elle, en me regardant droit dans les yeux.’ ‘Christ est revenu ? répétais-je.’ Il faisait très chaud ce jour-là ; d’autre part, n’était-elle pas une femme âgée ? Il arrive que le soleil vous frappe sur la tête n’est-ce pas ? Rassurez-vous, je ne lui ai pas dit ces choses, je n’ai fait que les penser.”
Pourtant, pour avoir manifesté son sens de l’hospitalité en offrant une “tasse de thé”, toute la famille Wolnizer a connu la vérité par l’entremise de sœur Hudson, et s’est fait baptiser en 1937. Les Wolnizer ont ouvert leur foyer aux réunions et travaillé avec les fidèles pionniers et proclamateurs en vue de répandre la bonne nouvelle.
Les rapports sur l’activité déployée de 1935 à 1937 indiquent qu’un grand témoignage a été rendu en Chine. En 1935, quatre frères participèrent au ministère de pionnier et visitèrent les villes de Nankin, de Chang-hai, de Tsing-tao, de Han-kéou, de Kiéou-kiang, de Wou-how et de Sou-tchéou. Tous les dimanches, pendant environ trois ans, les discours de frère Rutherford furent retransmis par la station de radio XMHA, de Chang-hai, jusqu’à ce que l’Église catholique réussisse, par son opposition, à les faire cesser. Des lettres furent envoyées de toutes les parties de la Chine, même de la Mandchourie et de la province de Kanson, située à l’extrême ouest du pays. Il est intéressant de noter qu’à ce moment-là, onze brochures et le livre Préparation avaient été traduits et étaient disponibles en langue chinoise.
Le 7 juillet 1937 éclata la guerre sino-japonaise. Les Schuett continuèrent leur activité de pionnier au mieux de leurs possibilités, étant donné les circonstances. Puis, en 1939, trois pionniers allemands, Willie Poethko, Herman Guettler et Paul Mobius, furent envoyés à Chang-hai par la filiale de Suisse. Comme le Japon s’était allié à l’Allemagne, les pionniers n’eurent pratiquement pas de difficulté à entrer dans le pays. Selon le rapport annuel de 1939, il y avait en Chine 4 pionniers et 9 proclamateurs de congrégation qui placèrent 846 livres et consacrèrent 2 817 heures à la prédication de la bonne nouvelle, contre 1 182 heures en 1938. La Chine devait subir ensuite la domination dure et cruelle des Japonais.
LA BONNE NOUVELLE PARVIENT À HONG-KONG
À environ 1 200 kilomètres de Chang-hai, sur la côte de la Chine, se trouve la colonie britannique de Hong-Kong. Le magnifique port naturel est une véritable ruche ; chaque jour on y
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