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Afrique du Sud et territoires avoisinants (1re partie)Annuaire 1976 des Témoins de Jéhovah
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une audience, l’audience que l’ancien ministre avait promise, mais n’avait jamais accordée.
En janvier 1944, l’audience eut lieu. Le ministre promit de faire restituer les chargements confisqués, de faire lever l’interdiction qui frappait les périodiques et de faire rendre les autres publications qui avaient été saisies. Il promit aussi d’annuler l’ordre émis en vertu des décrets spéciaux. Une semaine plus tard, la filiale recevait confirmation écrite de ces promesses, et, quelques jours après, un énorme stock de publications (1 800 cartons) fut restitué à la filiale. Tout était en parfait état, après trois ans. On imagine l’allégresse des frères de la filiale et du champ. Quelle merveilleuse victoire !
LES LIVRES SONT INTERDITS EN D’AUTRES PAYS
Dans les premières années de la Seconde Guerre mondiale, on se mit à interdire les livres dans de nombreuses parties de l’Empire britannique et dans d’autres pays. C’est ce que Jéhovah avait fait prophétiser au prophète Daniel : la ‘petite corne’ (dont le Commonwealth britannique faisait partie) ‘prenait de grands airs’, ‘jetant la vérité par terre’ et commettant une “transgression” contre les choses sacrées de Dieu (Dan. 8:9-12). Cela s’appliquait aussi aux trois protectorats britanniques en Afrique du Sud : le Basutoland, le Bechuanaland et le Swaziland. Les publications de la Société y furent officiellement interdites en février 1941. L’interdiction resta en vigueur jusqu’en 1960, malgré tous les efforts faits pour en obtenir la levée. On interdit même la Bible du roi Jacques, celle qui était sortie des presses de la Société. Cela eut lieu à une époque (1941) où dans ces trois pays il n’y avait pas un seul témoin de Jéhovah.
ANNÉES FÉCONDES DANS LE SUD-OUEST AFRICAIN
En 1939, un autre chapitre de l’histoire de l’œuvre dans le Sud-Ouest africain a commencé de s’écrire. Aucun groupe n’avait encore été formé dans ce champ immense. Barry Prinsloo et sa femme Jeanne décidèrent alors d’aller donner le témoignage dans ce territoire.
Barry fit l’acquisition d’un camion qu’il transforma en camping-car. Il y monta un gazogène, s’attendant, avec raison d’ailleurs, à une pénurie d’essence à cause de la guerre. Pour se rendre de Johannesburg dans le Sud-Ouest africain, nos deux pionniers durent traverser le désert de Kalahari. Les routes y étaient pratiquement inexistantes. Ils durent donc suivre les traces laissées par les véhicules précédents, traces qui par moments étaient complètement effacées.
Ils atteignirent finalement Windhoek et, de là, ils continuèrent à se diriger vers le nord, tout en prêchant et en répandant des publications. Pendant quelque temps, ils furent filés par la police. Ils finirent par être arrêtés sous l’accusation de vente sans permis. Sur les conseils de la Société, ils firent ajourner leur procès, en attendant le jugement d’affaires de même nature en Afrique du Sud. Quelques semaines plus tard, frère Prinsloo comparut devant le tribunal, dont la sentence lui fut favorable.
Ils apprirent qu’une assemblée allait se tenir à Johannesburg et, bien que cela représentât un trajet fort difficile de 1 600 kilomètres, ils résolurent d’y assister. Mais il se produisit un drame. La plupart des rivières du Sud-Ouest africain ne sont rien d’autre que des ravins desséchés, sablonneux, qui se transforment en torrents après une pluie exceptionnellement abondante. Alors qu’ils tentaient de traverser l’une de ces rivières, leur véhicule s’enlisa. Cette nuit-là, la rivière charria un flot énorme, qui emporta leur voiture à des centaines de mètres en aval. C’est là qu’ils la retrouvèrent le lendemain, complètement brisée et le châssis enfoncé dans le sable. Ils récupérèrent une partie de leurs biens et informèrent la Société de ce qui leur était arrivé, lui disant combien ils regrettaient de ne pas pouvoir assister à l’assemblée. Mais bientôt le surveillant de filiale leur fit parvenir un don, suivi d’un télégramme.
Après l’assemblée, ils revinrent et campèrent près de leur véhicule, tâchant de le réparer. Dans le même temps, ils donnèrent le témoignage aux ouvriers agricoles ovambos, leur interprète étant Johannès. Johannès était un Boschiman dont ils avaient loué les services. Il devait les accompagner dans leurs voyages à travers le territoire. Ce doit être le premier Boschiman qui ait accepté la vérité. La tribu des Boschimans est une tribu de nomades qui habitent sous la tente et qui tirent leur subsistance de la chasse à l’arc. Ce sont de loin les plus petits Africains de l’Afrique australe. Ils ressemblent par la taille aux pygmées de l’Afrique centrale. Ce sont des chasseurs aux mœurs fort primitives. Il est très difficile de communiquer avec eux, non seulement parce qu’ils habitent des endroits inaccessibles, mais aussi parce qu’ils disposent d’un vocabulaire très réduit et parlent avec de constants clappements de la langue. Certains d’entre eux, cependant, deviennent ouvriers agricoles. En raison des interdictions qui frappaient les publications et de la situation générale, la Société finit par demander aux Prinsloo de revenir en Union sud-africaine.
Ainsi, bien que des pionniers soient allés en 1929, en 1935 et en 1942 dans le Sud-Ouest africain et qu’ils aient répandu beaucoup de publications, le champ ne fut pas réellement cultivé ; il ne porta donc pas beaucoup de fruits. L’année 1950, cependant, marqua un tournant dans l’histoire de l’œuvre dans le Sud-Ouest africain. En effet, la Société envoya dans ce pays quatre missionnaires de Galaad, savoir : Georges Koett, Fred Hayhurst, Gus Eriksson et Roy Stephens. Au début de 1950, un home de missionnaires fut établi à Windhoek.
Ces frères devaient s’efforcer, non pas simplement de répandre des publications, mais surtout de trouver les “autres brebis” du Seigneur. Cependant ils placèrent beaucoup d’écrits (Jean 10:16). À l’époque, ils réussirent à contacter cinq frères africains, venus de l’Union sud-africaine et qui s’étaient installés dans les environs. Ils formèrent alors une petite congrégation avec eux. L’un des missionnaires commença pas moins de vingt-cinq études. Selon toute apparence, l’œuvre dans ce territoire, notamment parmi les Africains, avait pris un très bon départ.
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Afrique du Sud et territoires avoisinants (2e partie)Annuaire 1976 des Témoins de Jéhovah
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L’Afrique du Sud et les territoires avoisinants (2e partie)
TRANSITION SANS HEURTS
À la fin de 1941, frère Rutherford, qui pendant vingt-cinq ans avait rempli fidèlement ses fonctions de président de la Société, était déjà très malade. Il avait soixante-douze ans et pendant des années il s’était dépensé dans le service de Jéhovah. Le 8 janvier 1942, il mourut, achevant son service terrestre. En l’espace de quelques jours, le conseil d’administration de la Société s’était réuni au Béthel de Brooklyn et avait élu un nouveau président : N. H. Knorr. Après le décès de Rutherford, l’attitude des proclamateurs fut très différente de celle qu’eurent les frères après la mort de Russell. En 1942, personne ne s’écria : “Qu’allons-nous faire maintenant ?” Bien entendu, quand les ennemis de la vérité apprirent la mort de Rutherford, ils exultèrent et se dirent : “Maintenant que leur chef et porte-parole est mort, leur œuvre ne va pas tarder à se désagréger.” En quoi ils se trompaient lourdement.
En août 1941, peu avant sa mort, frère Rutherford se trouvait à l’assemblée de St Louis, aux États-Unis. L’un des points saillants de ce rassemblement fut le “Jour des enfants”, celui où parut le livre Enfants. Les principaux points de cette remarquable assemblée furent repris au congrès de Johannesburg, en avril 1942. On dénombra 1 700 personnes dans l’assistance, y compris 340 enfants, qui accueillirent avec joie le nouveau livre. À l’occasion de cette assemblée, 400 personnes symbolisèrent leur offrande à Dieu, soit plus de deux fois le maximum précédent. On installa pour la première fois une cafétéria, qui servit 6 000 repas, ce qui était remarquable à l’époque. Tous les frères se sentirent encouragés et revivifiés et rentrèrent dans leurs foyers le cœur plein d’allégresse.
Les jeunes pionniers, qui venaient d’entreprendre le service à plein temps, furent, eux aussi, très encouragés lors de cette assemblée. En 1942, les rangs des pionniers grossirent. Ils étaient maintenant au nombre de soixante-cinq. L’un d’eux
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