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    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 6

      La promesse d’un paradis spirituel

      1. a) Qu’est-​ce qui montre que même lorsqu’il était près de mourir Jésus pensait au paradis prévu pour la famille humaine? b) Des années plus tard, que dit-​il à la congrégation d’Éphèse à propos du Paradis? c) S’agissait-​il du même paradis?

      LE SERVITEUR messianique de Jéhovah Dieu joue un rôle capital dans l’établissement du paradis où nous espérons vivre bientôt. Même en ce triste jour de l’an 33 où, comme l’avait annoncé Ésaïe 53:12, il fut compté parmi les transgresseurs, Jésus Christ avait présent à l’esprit le paradis prévu pour la famille humaine. C’est ainsi que, lorsqu’un des deux brigands attachés à un poteau de chaque côté de lui, lui dit: “Jésus, souviens-​toi de moi quand tu entreras dans ton royaume”, Jésus lui répondit: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi dans le Paradis.” (Luc 23:39-43; Marc 15:25-27). Soixante-trois ans plus tard, s’adressant à la congrégation chrétienne d’Éphèse, en Asie Mineure, Jésus alors ressuscité déclara: “Au vainqueur, je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.” (Révélation 2:7). Puisque ces deux promesses s’adressaient à deux catégories d’individus bien différentes, l’une à un non-chrétien, l’autre au chrétien victorieux, Jésus devait entendre deux paradis, le premier terrestre et le second céleste. Cependant, le “Serviteur” de Jéhovah a un rôle à jouer en rapport avec ces deux paradis.

      2. Quel genre de paradis, annoncé par Ésaïe, pouvons-​nous connaître dès maintenant sans avoir à passer par la mort et la résurrection?

      2 Quand Jésus fit allusion à ces deux paradis, ils étaient encore à venir. Les individus concernés n’allaient donc pouvoir en jouir que plus tard, après leur mort et leur résurrection, au temps prévu par Dieu. Cependant, il est un paradis dont on peut jouir dès maintenant sur la terre. Mais puisque notre habitat est de plus en plus pollué et que nous sommes loin de vivre sur une terre édénique, le paradis que connaissent actuellement les vrais adorateurs chrétiens de Jéhovah doit être un paradis spirituel. La prophétie d’Ésaïe concernant le Serviteur messianique de Jéhovah annonçait précisément ce paradis spirituel pour les fidèles adorateurs de Dieu.

      3. a) D’après Ésaïe, qui allait jouer un rôle important dans l’instauration du paradis spirituel sur la terre? b) Étant un “fils de Dieu”, quelles étaient les relations de Jésus avec l’organisation céleste?

      3 D’après cette prophétie, le Serviteur messianique a quelque chose à voir dans l’établissement de ce paradis spirituel. Avant de jouer sur la terre le rôle qui avait été prévu prophétiquement au chapitre 53 du livre d’Ésaïe, il faisait partie de l’organisation céleste de Jéhovah qui est composée des “fils de Dieu” fidèles (Job 1:6; 2:1; 38:7; Daniel 3:25). Cette organisation spirituelle est comme une “épouse” pour Jéhovah le Créateur, tout comme l’ancienne nation d’Israël, après qu’elle eut été admise dans l’alliance de la Loi par la médiation de Moïse, était comparée à une “épouse” pour Dieu. Dans cette union céleste, Jéhovah est l’Époux (Ésaïe 54:5; 50:1; Jérémie 31:31-34). Les “fils de Dieu”, membres de cette organisation céleste, sont appelés ses enfants, elle-​même étant leur mère, l’“épouse” de leur Père céleste. Le Serviteur dont il est question en Ésaïe 53:11 est un de ses fils.

      4. a) Comment l’organisation céleste de Jéhovah, comparée à une mère, a-​t-​elle engendré le Messie promis? b) Quelle a dû être la réaction dans les cieux quand Jésus fut oint, et plus tard lorsqu’il fut ressuscité?

      4 Jéhovah choisit son principal fils céleste pour en faire son Serviteur messianique sur la terre (Ésaïe 52:13; 53:11). C’est ainsi que l’organisation de Jéhovah, comparée à une mère, offrit ce fils pour qu’il devienne le principal défenseur de la souveraineté universelle de son Époux. Après que ce fils eut été baptisé dans les eaux du Jourdain par Jean le Baptiste, Jéhovah répandit son esprit sur lui, faisant ainsi de lui son Oint ou Christ. Le Messie ou Christ promis était engendré. Sa Mère et son Père célestes ont dû éprouver une joie inexprimable. Si les autres fils de Dieu, les anges, furent remplis d’allégresse à la naissance de l’enfant Jésus à Bethléhem, en Juda, à combien plus forte raison ont-​ils dû se réjouir quand il devint le Christ promis, le Serviteur messianique de leur Dieu Jéhovah (Luc 2:10, 13, 14; Matthieu 3:13-17; Jean 16:21)! Après que sa vie humaine lui eut été ôtée et qu’il eut été ressuscité, l’organisation céleste, sa Mère, le reçut en tant que “premier-né d’entre les morts”, heureuse de le compter de nouveau parmi ses fils célestes (Colossiens 1:18; Révélation 1:5, 17, 18). Sa joie avait d’ailleurs été annoncée à l’avance en ces termes en Ésaïe 54:1:

      5, 6. a) Selon Ésaïe 54:1, quelle raison la “femme” céleste avait-​elle de se réjouir? b) De combien de “fils” allait-​elle devenir la mère spirituelle?

      5 “‘Pousse des cris joyeux, femme stérile, qui n’a pas enfanté! Épanouis-​toi en clameurs de joie et pousse des cris stridents, toi qui n’as pas eu les douleurs de l’enfantement, car les fils de celle qui est désolée sont plus nombreux que les fils de la femme qui a un propriétaire et époux’, a dit Jéhovah.”

      6 L’apôtre chrétien Paul applique ce texte divinement inspiré non pas à la nation juive après son exil à Babylone, mais à l’organisation céleste de Jéhovah comparée à une femme. Selon la prophétie d’Ésaïe, l’organisation céleste de Dieu devait avoir d’autres enfants que le Messie Jésus qu’elle attendit longtemps, comme si elle était stérile. Elle devait devenir la mère spirituelle des 144 000 adjoints du Messie Jésus qui, lui, serait le premier-né par rapport à ces futurs fils spirituels de l’organisation céleste de Dieu. Elle allait commencer à se réjouir dès la naissance de ce premier-né, mais elle continuerait ensuite d’engendrer tous les cohéritiers du Royaume. L’apôtre Paul, qui fit l’application d’Ésaïe 54:1 sous l’inspiration de Dieu, était lui-​même un de ces futurs cohéritiers du Christ.

      7-9. Établissant un contraste entre la nation juive et l’organisation céleste de Dieu, comment l’apôtre Paul applique-​t-​il Ésaïe 54:1?

      7 Établissant un contraste entre la nation juive, qui avait été mariée à Jéhovah Dieu par l’alliance de la Loi (mais qui rejeta Jésus Christ), et l’organisation céleste de Dieu, son épouse, l’apôtre Paul dit: “Ainsi, il est écrit qu’Abraham a acquis deux fils, un de la servante [Agar l’Égyptienne] et un de la femme libre [Sara sa femme]; mais celui de la servante [nommé Ismaël] est vraiment né selon la chair [avant qu’Abraham ne devienne impuissant], celui de la femme libre [Isaac] en vertu d’une promesse [de Dieu]. Ces choses constituent un drame symbolique; car ces femmes [Agar et Sara] représentent deux alliances, l’une venant du mont Sinaï [avec Moïse pour médiateur], laquelle met au monde des enfants pour l’esclavage, et qui est Agar [la servante]. Or cette Agar représente le Sinaï, une montagne en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem de maintenant, car celle-ci est en esclavage avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et elle est notre mère.

      8 “Car il est écrit [en Ésaïe 54:1]: ‘Réjouis-​toi, femme stérile [la Jérusalem d’en haut], qui n’enfante pas; éclate et pousse des cris, toi, celle qui n’a pas les douleurs de l’enfantement; car les enfants de celle qui est désolée sont plus nombreux que les enfants de celle qui a le mari.’ Or nous, frères, comme Isaac, nous sommes des enfants appartenant à la promesse. Mais, de même que celui [Ismaël] qui était né selon la chair persécutait alors celui [Isaac] qui était né selon l’esprit, ainsi en est-​il encore maintenant. Cependant, que dit l’Écriture? ‘Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n’héritera absolument pas avec le fils de la femme libre.’ Ainsi donc, frères, nous sommes enfants, non pas d’une servante, mais de la femme libre.

      9 “C’est pour une telle liberté que Christ nous a libérés.” — Galates 4:22 à 5:1.

      10, 11. a) Comment Ésaïe 54:13 montre-​t-​il que la “Jérusalem d’en haut” allait avoir d’autres fils spirituels que Jésus? b) À qui Jésus appliqua-​t-​il ce texte?

      10 La “Jérusalem d’en haut”, dont le grand Auteur Jéhovah est le “propriétaire et époux”, devait avoir beaucoup d’autres fils spirituels que le Messie Jésus, son premier-né. C’est pourquoi ces paroles lui sont adressées en Ésaïe 54:13: “Et tous tes fils seront des personnes enseignées par Jéhovah, et la paix de tes fils sera abondante.”

      11 Jésus Christ appliqua ce texte à ses disciples quand il dit aux Juifs: “Il est écrit dans les Prophètes: ‘Et ils seront tous enseignés par Jéhovah.’ Quiconque a entendu de la part du Père et a appris, vient à moi.” (Jean 6:45). Le dessein du Père était effectivement que Jésus devienne “le premier-né parmi beaucoup de frères”. (Romains 8:29.) La “Jérusalem d’en haut” est aussi la mère céleste de tous ces frères de Jésus Christ. C’est donc avec raison que Jéhovah, son “propriétaire et époux”, l’invite, elle, et non pas la Jérusalem terrestre qui a rejeté le Messie, à ‘pousser des cris joyeux’ et à ‘s’épanouir en clameurs de joie’ parce qu’elle doit finalement devenir la mère de nombreux fils spirituels outre le Messie Jésus. — Ésaïe 54:1.

      12. Par quel puissant encouragement adressé à ces fils spirituels le chapitre 54 d’Ésaïe se termine-​t-​il?

      12 Ces fils spirituels ont l’assurance de bénéficier de la protection divine, comme l’attestent les paroles suivantes adressées à la “Jérusalem d’en haut”: “‘Toute arme qui sera formée contre toi sera vouée à l’insuccès, et toute langue qui se dressera contre toi dans le jugement, tu la condamneras. C’est là la possession héréditaire des serviteurs de Jéhovah, et leur justice vient de moi’, telle est la déclaration de Jéhovah.” C’est par ce puissant encouragement que se termine le cinquante-quatrième chapitre du livre d’Ésaïe, chapitre qui s’adresse à la “Jérusalem d’en haut”. — Ésaïe 54:17.

      UNE INVITATION À BOIRE ET À MANGER CE QUI EN VAUT LA PEINE

      13. Par quelle invitation attrayante le chapitre suivant d’Ésaïe 55 commence-​t-​il?

      13 Étant donné toutes les bonnes choses qui découleront de la réalisation d’une si belle prophétie, cette invitation très appropriée est adressée à tous: “Holà! vous tous qui avez soif! Venez vers l’eau. Et ceux qui n’ont pas d’argent! Venez, achetez et mangez. Oui, venez, achetez du vin et du lait, sans argent et sans prix. Pourquoi continuez-​vous à verser de l’argent pour ce qui n’est pas du pain, et pourquoi votre labeur est-​il pour ce qui ne donne pas la satiété? Écoutez-​moi attentivement, et mangez ce qui est bon, et que votre âme se délecte de graisse! Inclinez votre oreille et venez à moi. Écoutez, et votre âme restera en vie, et je conclurai promptement avec vous une alliance d’une durée indéfinie au sujet des bontés de cœur envers David, qui sont fidèles. Voici, je l’ai donné comme un témoin pour les groupements nationaux, comme un conducteur et un commandant pour les groupements nationaux.” — Ésaïe 55:1-4.

      14. a) De qui vient cette invitation? b) À qui est-​elle adressée, et pourquoi?

      14 Qui d’autre que Jéhovah Dieu, la Source de toute vie, pourrait lancer une invitation si excellente qui est en même temps une merveilleuse promesse? Elle concerne son Serviteur messianique qu’il donne “comme un conducteur et un commandant pour les groupements nationaux”. Il faut donc que ces “groupements nationaux” s’intéressent à l’invitation de Dieu. Toutefois, celle-ci est d’abord adressée aux serviteurs de Jéhovah qui, bien qu’étant dans des relations d’alliance avec lui, se trouvent dans une situation peu satisfaisante. Pourquoi? Parce qu’ils travaillent dur, achètent, mangent et boivent, mais continuent à mourir sans espoir. Nous comprendrons la situation si nous nous rappelons que le prophète Ésaïe avait annoncé auparavant la destruction de Jérusalem, la ruine du pays de Juda et l’exil des Juifs dans une nation païenne, Babylone. Le pays allait devoir rester désolé durant l’exil de ses habitants, c’est-à-dire pendant soixante-dix ans, de 607 à 537 avant notre ère.

      15. Selon ce qu’il avait annoncé, par le moyen de qui Jéhovah allait-​il libérer le peuple juif, et pourquoi le rôle de ce personnage nous intéresse-​t-​il particulièrement?

      15 Babylone ne pouvait rien offrir aux Juifs exilés, sinon ses faux dieux, son faux culte, son impérialisme et son commerce cupide. Elle ne leur laissait aucun espoir d’obtenir leur libération pour pratiquer de nouveau le culte du vrai Dieu vivant dans leur pays. “Est-​ce là l’homme [le roi de Babylone] (...) qui n’ouvrait pas à ses prisonniers le chemin du retour?” (Ésaïe 14:16, 17). Qui donc allait être capable de briser la domination de la puissance mondiale babylonienne et de libérer ses prisonniers juifs, afin qu’ils retournent dans leur pays pour restaurer le culte de Jéhovah et le pratiquer dans la ville de Jérusalem et dans son temple reconstruits? Dieu seul, et il s’était choisi un serviteur sur la terre pour réaliser ce dessein: Cyrus le Perse dont il avait révélé le nom bien avant sa naissance (Ésaïe 44:28 à 45:6). Le conquérant perse de Babylone ne fut pas seulement un personnage historique, mais aussi un type prophétique du Serviteur messianique de Jéhovah, dont ce dernier va se servir pour renverser et détruire Babylone la Grande, c’est-à-dire l’empire universel de la fausse religion.

      16. Dans l’Antiquité, quelles choses étaient, dans un sens spirituel, comparables à de la nourriture et à une boisson pour les Juifs exilés?

      16 De l’eau, du pain, du vin et du lait pour se nourrir et se désaltérer, même si l’on n’a pas d’argent pour payer! Voilà ce qu’offre Jéhovah. Évidemment, il ne parle pas d’eau, de pain, de vin ou de lait au sens littéral, mais plutôt de ce qui y correspond dans le domaine spirituel, c’est-à-dire de choses qui permettent de rester spirituellement vivant, de connaître la vie véritable, la vie éternelle, et d’avoir le goût et une raison de vivre. À quoi cela correspondait-​il dans l’Antiquité? Aux dispositions que prit Jéhovah Dieu pour libérer son peuple alors exilé à Babylone et le rétablir dans le pays qu’il lui avait donné. Dans l’ordre, ce fut d’abord le message de libération qui nourrit l’espoir des exilés; puis il y eut le décret que Jéhovah Dieu fit promulguer par son serviteur terrestre et qui permit de passer à l’action. Ensuite, ce fut le retour au pays tant aimé et la réalisation des glorieuses prophéties divines de restauration. Les Juifs connurent alors une joie comparable à celle que procure le meilleur des vins. — Psaume 104:15.

      17. Qui sont en fait les Babyloniens modernes, et de quoi se nourrissent-​ils?

      17 De nos jours, des milliards d’humains se trouvent sous l’emprise religieuse, morale, intellectuelle et sociale de Babylone la Grande, non pas seulement dans le monde dit païen, mais aussi dans la chrétienté. Ils donnent de l’argent pour leur religion qui est devenue un commerce. Loin de les inciter à se séparer du monde, celle-ci encourage et approuve leur immixtion dans ses affaires et elle ne les dissuade pas de mettre leur confiance dans les hommes et dans les organisations humaines. Même les membres de la chrétienté n’ont d’autre espoir que celui de compter sur des hommes pour résoudre les problèmes du monde et leur procurer du réconfort. Ils sont en fait des Babyloniens modernes, et ce dont ils se nourrissent spirituellement ne les rassasie pas ni ne leur procure un véritable réconfort.

      18. a) Par le moyen de quelle alliance Jéhovah a-​t-​il aujourd’hui un peuple lié à lui? b) Qui est fidèlement attaché à cette nouvelle alliance?

      18 Au sixième siècle avant notre ère, les Juifs, qui étaient liés à Jéhovah Dieu par l’alliance de la Loi, n’auraient pas dû être “prisonniers” de Babylone. S’ils s’étaient acquittés avec amour des devoirs que cette alliance leur imposait vis-à-vis de Dieu, ils n’auraient pas été exilés à Babylone, si loin de leur pays complètement désolé. Aujourd’hui aussi, Jéhovah a un peuple avec qui il est lié par une alliance nationale dont son Serviteur messianique est le Médiateur, un médiateur plus grand que le prophète Moïse. Cette alliance, qui a remplacé celle de la Loi mosaïque en l’an 33, est la nouvelle alliance annoncée en Jérémie 31:31-34. Quand il institua le Repas du Seigneur par lequel les chrétiens devaient rappeler chaque année sa mort sacrificielle, Jésus déclara que c’était son sang qui scellait ou validait cette nouvelle alliance (Matthieu 26:26-30; Luc 22:19, 20; I Corinthiens 11:20-26). Les témoins chrétiens de Jéhovah obéissent donc au commandement de Jésus en célébrant chaque année, le jour anniversaire de sa mort, le Repas du Seigneur. Ils se conforment fidèlement à la nouvelle alliance de Jéhovah.

      19. Par quel moyen Babylone la Grande imposa-​t-​elle sa coupe aux témoins chrétiens de Jéhovah durant la Première Guerre mondiale, et quelle perspective s’offrait alors à ces Témoins?

      19 Babylone la Grande s’est constamment opposée et s’oppose toujours aux témoins chrétiens de Jéhovah. Durant la Première Guerre mondiale (1914-​1918), elle les tint réellement sous sa coupe par l’entremise de ses amants du monde. En se servant des autorités politiques, militaires et judiciaires, elle infligea aux adorateurs de Jéhovah toutes sortes de persécutions. Entre autres choses, elle fit interdire des écrits religieux qu’ils utilisaient pour étudier la Sainte Bible. L’organisation dont ils se servaient pour diffuser publiquement la bonne nouvelle renfermée dans la Bible fut dans une large mesure paralysée, surtout quand des membres du Collège central de l’organisation visible de Jéhovah furent emprisonnés à la suite d’accusations mensongères dont ils furent totalement disculpés après la guerre. Les espoirs de voir la situation changer étaient très minces, aussi s’attendait-​on au pire avec résignation, prêt à se soumettre à la volonté de Jéhovah. Grâce à Dieu, La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ, le périodique officiel des témoins chrétiens de Jéhovah, continua d’être publiée deux fois par mois, ce qui affermit spirituellement ceux qui étaient en mesure de la recevoir malgré la guerre.

      20, 21. En raison de quelle situation des adorateurs de Jéhovah le moment était-​il approprié, après la Première Guerre mondiale, pour une application moderne d’Ésaïe 55:1, 2?

      20 Puis vint brusquement la fin du conflit mondial. Il n’avait pas abouti, comme s’y attendaient les Étudiants de la Bible, à la révolution et à l’anarchie mondiales ni à la guerre d’Har-Maguédon. Les adorateurs sincères de Jéhovah, qui étaient liés à lui par la nouvelle alliance dont le médiateur est Jésus Christ, étaient toujours sur la terre dans leur corps de chair, mais aussi captifs de Babylone la Grande et de ses amants, tant du système politique, que militaire ou judiciaire. Commençait alors une période d’après-guerre inattendue qui leur offrait la possibilité de reprendre et d’étendre la prédication de la bonne nouvelle révélée par la Parole de Dieu. C’était le moment opportun pour le Dieu qu’ils adoraient, malgré l’opposition et l’oppression de Babylone la Grande, d’intervenir en leur faveur et pour l’honneur de son nom. Le temps était venu de transmettre le message vivifiant qui correspondait, pour notre époque, à celui d’Ésaïe, savoir:

      21 “Holà! vous tous qui avez soif! Venez vers l’eau. Et ceux qui n’ont pas d’argent! Venez, achetez [du grain] et mangez. Oui, venez, achetez du vin et du lait, sans argent et sans prix. Pourquoi continuez-​vous à verser de l’argent pour ce qui n’est pas du pain, et pourquoi votre labeur est-​il pour ce qui ne donne pas la satiété? Écoutez-​moi attentivement, et mangez ce qui est bon, et que votre âme se délecte de graisse!” — Ésaïe 55:1, 2.

      22. Qu’est-​ce qui s’est révélé être comme de l’eau, du pain, du vin et du lait pour le peuple de Jéhovah à notre époque moderne?

      22 Ce message vint de Jéhovah Dieu, par l’intermédiaire de Jésus Christ, son Serviteur messianique. Il avait pour but de réconforter ses serviteurs, de leur faire renoncer à leur état d’esprit négatif et de leur redonner vie et espoir. Mais qu’est-​ce qui, tel de l’eau, étancherait leur soif de vérité et de justice? Tel du pain, nourrirait et affermirait leur attachement sincère à Dieu? Tel du vin, réjouirait leur cœur et les guérirait? Tel du lait, leur donnerait une meilleure santé et enrichirait leurs bonnes relations avec le seul vrai Dieu vivant (Psaume 104:15)? C’était le message biblique qui annonçait leur libération de Babylone la Grande grâce au Royaume messianique de Dieu maintenant instauré, mais aussi leur délivrance de l’esclavage du présent monde, l’“ami” de Babylone la Grande, afin qu’ils puissent combattre pour la liberté de culte et prêcher sur toute la terre la bonne nouvelle du Royaume de Dieu pour la bénédiction de l’humanité dans la détresse.

      23. Comment ces choses ont-​elles été effectivement offertes aux Témoins “sans argent et sans prix”?

      23 Les adorateurs de Jéhovah opprimés n’eurent rien à payer en échange de ce message de libération. Ils ne durent pas acheter leur libération de Babylone la Grande. Ce message leur fut offert gratuitement; ils eurent seulement à agir en conséquence avec courage et confiance. Ce message était donc pour eux comme une eau rafraîchissante, du pain nourrissant, du vin joyeux et du lait crémeux. “Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera.” — Jean 8:32.

      24. Au printemps de 1919, quelle preuve fut donnée que les serviteurs de Dieu avaient été libérés?

      24 Il y eut un signe concret de la libération des serviteurs de Dieu au printemps 1919, quand les membres du Collège central des adorateurs chrétiens de Jéhovah furent libérés de la prison fédérale d’Atlanta (États-Unis). Peu après, les accusations portées contre eux furent retirées et le jugement annulé. Ils furent donc disculpés, eux qu’on avait accusés d’être des citoyens irrespectueux des lois et dangereux pour la sécurité de l’État. Remplis de gratitude pour Dieu, qui les avait libérés par l’entremise de Jésus Christ, son Serviteur, ils se livrèrent à une étude plus profonde des Saintes Écritures pour savoir avec certitude quelle était la volonté de Dieu pour son peuple en cette période d’après-guerre surprenante.

      25. a) Que fit-​on en 1919 pour leur insuffler du courage? b) De quoi l’annonce de la publication de L’Âge d’Or était-​elle un signe?

      25 L’étude de la Bible ne les laissa pas dans l’incertitude quant à la volonté divine. Elle attira leur attention sur l’œuvre du Royaume qui attendait les adorateurs de Jéhovah ayant survécu aux persécutions et aux années difficiles de la Première Guerre mondiale. Pour leur insuffler du courage, La Tour de Garde anglaise des 1er et 15 août 1919 (mai 1920 en français) publia un article en deux parties intitulé “Heureux ceux qui ne craignent pas”. Ce fut également le thème de l’assemblée générale de huit jours qui eut lieu à Cedar Point (États-Unis), du 1er au 8 septembre de cette même année. Comme preuve que les serviteurs de Dieu disposaient d’une grande provision de nourriture spirituelle et qu’une œuvre plus importante encore les attendait aussi, le 5 septembre, le président de la Société Watch Tower annonça une nouvelle réjouissante aux congressistes. Laquelle? La Société allait publier un nouveau périodique bimensuel intitulé “L’Âge d’Or”, qui compléterait La Tour de Garde, le périodique officiel des adorateurs de Jéhovah. Son but serait, à lui aussi, d’annoncer le Royaume de Dieu.

      26. Selon ce que disait le premier numéro, pour quelle raison L’Âge d’Or était-​il publié?

      26 Indiquant dans quelles conditions naissait ce nouveau périodique, le premier numéro, celui du 1er octobre 1919, disait entre autres choses en guise de présentation:

      Son but est d’expliquer à la lumière de la sagesse divine la véritable signification des événements de notre époque et de démontrer aux esprits réfléchis par des preuves incontestables et convaincantes que l’humanité recevra bientôt de grandes bénédictions. Telle une voix dans un désert de confusion, sa mission consiste à annoncer la venue de l’Âge d’Or.

      Il y a aujourd’hui plus de cœurs tristes qu’à aucune autre époque de l’Histoire. Une guerre meurtrière a affligé les nations au point de les déchirer et de les détruire dans le sang. Avec elle vint aussi la grande épidémie de grippe qui fit deux fois plus de morts que les combats eux-​mêmes. Ces dernières années, des millions de gens sont morts et des millions d’autres ont pleuré leurs chers disparus.

      Le coût de la vie ne cesse d’augmenter partout, et de nombreux humains voient s’approcher le spectre de la misère et de la famine. Dans presque tous les corps de métier, les ouvriers sont en grève ou menacent de s’y mettre, ce qui paralyse le commerce. L’agitation règne partout.

      Les financiers sont eux aussi très embarrassés (...).

      L’ÂGE D’OR introduira dans les foyers le message susceptible de tranquilliser les esprits troublés et de réconforter les cœurs affligés. Nous ne comptons pas faire cela grâce à la sagesse humaine, car de telles tentatives ont échoué et ce genre de sagesse est folie aux yeux de Jéhovah. Nous dirigerons l’attention des hommes vers les preuves évidentes et incontestables, visibles à la lumière des événements actuels, et nous révélerons ainsi la solution que Dieu propose pour la reconstruction des affaires humaines, ce qui comblera le souhait de tous les peuples, leur assurant la vie, la liberté et le bonheur. Nous invitons donc tous ceux qui craignent Dieu et respectent la loi et l’ordre à nous aider à transmettre ce message réconfortant à ceux qui désirent être réconfortés.

      27, 28. Quelle merveilleuse espérance ce périodique mettait-​il en évidence, mais de quoi sa réalisation devait-​elle être précédée?

      27 C’était donc un périodique tout nouveau qui annonçait courageusement la restauration du paradis et son extension sur toute la terre pour tous les humains, quelle que soit leur origine raciale ou nationale. Toutefois, l’instauration du paradis terrestre grâce au Royaume messianique de Dieu devait être précédée de celle d’un paradis spirituel parmi les adorateurs chrétiens de Jéhovah qui avaient retrouvé la faveur divine. C’est pourquoi, après avoir invité les hommes à profiter des mesures prises par Dieu pour leur assurer la vie, le cinquante-cinquième chapitre d’Ésaïe continue ainsi:

      28 “Inclinez votre oreille et venez à moi. Écoutez, et votre âme restera en vie, et je conclurai promptement avec vous une alliance d’une durée indéfinie au sujet des bontés de cœur envers David, qui sont fidèles. Voici, je l’ai donné comme un témoin pour les groupements nationaux, comme un conducteur et un commandant pour les groupements nationaux.” — Ésaïe 55:3, 4.

      L’ALLIANCE ÉTERNELLE POUR LE ROYAUME

      29. a) Quels bienfaits recevraient ceux qui inclineraient leurs oreilles et qui viendraient à Jéhovah à la suite de l’invitation donnée en Ésaïe 55:3, 4? b) Quel rapport y a-​t-​il entre ces bénédictions et les “bontés de cœur envers David, qui sont fidèles”?

      29 Ceux qui inclinèrent leur oreille et vinrent à Jéhovah en 1919, juste après la guerre, allaient avoir leur vie spirituelle ranimée et entretenue grâce à la nourriture spirituelle que Jéhovah invitait son peuple à partager et à savourer. Leur âme resterait ainsi en vie et en bonne santé spirituelle. C’est le Royaume messianique né dans les cieux en 1914, à la fin des “temps des nations”, qui servirait de canal pour transmettre toutes ces bénédictions de restauration aux fidèles adorateurs chrétiens (Luc 21:24; Daniel 4:16, 23, 25, 32; Révélation 12:1-10). Tel était le sens des paroles de Jéhovah quand il promettait de conclure avec les proclamateurs du Royaume une alliance d’une durée indéfinie “au sujet des bontés de cœur envers David, qui sont fidèles”. Ces bontés de cœur divines signifiaient que le droit au Royaume resterait la propriété des descendants du roi David de Jérusalem jusqu’à la venue de son Descendant le plus glorieux, le Messie promis, à qui le Royaume messianique appartiendrait alors pour toujours.

      30, 31. a) En quel sens ces bontés de cœur promises à David seraient-​elles “fidèles”? b) Quelle application de la promesse consignée en Ésaïe 55:3 l’apôtre Paul fit-​il à Antioche de Pisidie?

      30 Ces bontés de cœur envers David seraient “fidèles” en ce sens qu’elles dureraient, qu’elles seraient fermement établies (II Samuel 7:11-16). Cela est confirmé par les paroles suivantes rapportées en Psaume 89:28, 29: “Jusqu’à des temps indéfinis je conserverai ma bonté de cœur envers lui, et mon alliance lui sera fidèle. Et assurément j’établirai sa postérité pour toujours et son trône comme les jours du ciel.” (Voir aussi Jérémie 33:19-21). Ces bontés de cœur promises au roi David se révélèrent fidèles, car elles atteignirent leur intensité maximum envers celui qui allait être un Roi éternel, le Messie. Il n’y a aucun doute quant à l’identité de celui-ci, car l’apôtre Paul appliqua à Jésus Christ la promesse rapportée en Ésaïe 55:3.

      31 S’adressant à ceux qui étaient réunis dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, en Asie Mineure, Paul déclara: “Nous vous annonçons donc la bonne nouvelle à propos de la promesse faite aux ancêtres: Dieu l’a totalement accomplie pour nous, leurs enfants, en ce qu’il a ressuscité Jésus; comme c’est aussi écrit au psaume second: ‘Tu es mon fils, je suis devenu ton Père en ce jour.’ Or, qu’il l’ait ressuscité des morts et qu’il ne soit plus destiné à retourner à la corruption, c’est ce qu’il a déclaré en ces termes: ‘Je vous donnerai les bontés de cœur envers David, qui sont fidèles.’ Aussi dit-​il encore dans un autre psaume: ‘Tu ne permettras pas que ton fidèle voie la corruption.’ En effet David, lui, a servi, en sa propre génération, la volonté même de Dieu et s’est endormi dans la mort, et il a été enseveli avec ses ancêtres, et il a vu la corruption. Par contre, celui que Dieu a relevé n’a pas vu la corruption.” — Actes 13:32-37.

      32. En qui Ésaïe 55:4 s’accomplit-​il?

      32 Le Royaume messianique a été établi au ciel en 1914 et confié à Jésus Christ, qui s’est montré incorruptible et qui a été ressuscité. Il a continué de fonctionner jusqu’à maintenant et il continuera encore pendant les mille ans qui sont à venir pour la bénédiction de l’humanité qui vivra alors dans le paradis terrestre. Par conséquent, Jéhovah ne parlait pas du roi David déjà mort quand il ajouta selon Ésaïe 55:4: “Voici, je l’ai donné comme un témoin pour les groupements nationaux, comme un conducteur et un commandant pour les groupements nationaux.” Il voulait parler de Jésus Christ, le Descendant promis de David, qui est l’aboutissement de l’alliance pour un royaume éternel conclue avec David.

      33. En faveur de qui Jésus est-​il donné “comme un témoin pour les groupements nationaux”?

      33 En faveur de qui celui-ci est-​il donné “comme un témoin pour les groupements nationaux”? En faveur de Celui qui le donne, Jéhovah lui-​même. Sur la terre, Jésus Christ était son témoin. En Ésaïe 43:9, Jéhovah met tous les dieux des nations au défi de prouver qu’ils sont de vrais dieux vivants capables d’annoncer à l’avance ce qui doit arriver. Que ces faux dieux produisent leurs témoins, afin que les hommes puissent entendre de leur bouche ce que leurs dieux annoncent et dire ensuite: “C’est la vérité.” Ils en sont incapables. Mais Jéhovah, le Dieu vivant et véridique, peut, lui, produire des témoins, le plus grand qui ait jamais paru sur la terre étant Jésus Christ, son Fils unique. En tant qu’homme de chair, il appartenait à la nation à qui s’adressaient les paroles suivantes rapportées en Ésaïe 43:10: “‘Vous êtes mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘oui, mon serviteur que j’ai choisi.’”

      34. a) À qui le témoignage de Jésus s’adressait-​il en premier lieu? b) Comme l’annonçait la prophétie, qui devait encore entendre son témoignage, et comment celui-ci a-​t-​il été donné?

      34 L’homme parfait Jésus Christ répéta à plusieurs reprises qu’il rendait témoignage à Jéhovah Dieu, son Père céleste. À cette époque-​là, son témoignage s’adressait spécialement au peuple juif. En Révélation 1:5, l’apôtre Jean parle de lui comme de “Jésus Christ, ‘le Témoin fidèle’, ‘le premier-né d’entre les morts’, et ‘le chef des rois de la terre’”. En Révélation 3:14, Jésus Christ ressuscité et glorifié se présente lui-​même à la congrégation de Laodicée, en Asie Mineure, en disant: “Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et vrai, le commencement de la création de Dieu.” Mais Jéhovah devait donner le Messie comme un témoin non pas pour le peuple juif seulement, mais aussi “pour les groupements nationaux”. Son témoignage concernant le Dieu dont il est le Serviteur messianique est pour tous les humains, peu importe leur race ou leur nationalité. Il donne aujourd’hui ce témoignage vital par l’entremise de ses fidèles compagnons témoins sur la terre. Les témoins chrétiens de Jéhovah sont heureux de donner aujourd’hui le même témoignage que celui que donna Jésus, et cela dans plus de 205 pays et îles, donc à tous les “groupements nationaux”.

      35, 36. a) Quelle assurance la fidélité de Jésus en tant que témoin nous donne-​t-​elle? b) Quel parallèle peut-​on établir entre Jésus, “un conducteur et un commandant pour les groupements nationaux”, et David?

      35 Un témoignage véridique et digne de foi doit être donné aux hommes avant qu’une action soit entreprise contre eux (Matthieu 24:14). Jésus servit fidèlement sur la terre en tant que témoin de la vérité divine et il mourut à cause de cette vérité. — Jean 18:37.

      36 Nous pouvons être sûrs qu’il se montrera tout aussi fidèle dans l’exercice du pouvoir exécutif qui lui est confié au ciel. Dieu ne l’a pas seulement donné pour être “un témoin pour les groupements nationaux”, mais aussi pour être ensuite “comme un conducteur et un commandant pour les groupements nationaux”. Jéhovah suscita David, qui était un simple berger à Bethléhem, en Juda, pour en faire un “conducteur” pour son peuple (II Samuel 7:8). Comme il était de la tribu de Juda, quand il devint roi sur tout Israël le bâton de commandant en vint à être entre les pieds d’un descendant de Juda (Genèse 49:10). Cette tribu n’allait jamais en être dépossédée jusqu’à ce que vienne le Messie, Schilo, c’est-à-dire “celui à qui il appartient”.

      37. Quel genre de ‘conducteur et commandant’ Jésus Christ se révèle-​t-​il?

      37 Bien que descendant du roi David, le Messie ou Schilo promis devait être plus grand que lui. Il devait être Seigneur même de David (Psaume 110:1, 2). Le Messie ne pouvait donc pas être moins qu’un “conducteur et un commandant”, car c’est ce qu’était David pour sa nation. Mais lui le serait “pour les groupements nationaux”. Voilà ce dont les gens de toutes les nations ont besoin: “Un conducteur et un commandant” donné par Jéhovah pour être son véritable Représentant. Ils peuvent donc être sûrs que ce ‘conducteur et commandant’ messianique les conduira dans la voie qui est conforme à la volonté divine, pour leur bonheur éternel. Voilà ce que sera pour eux Jésus ressuscité et glorifié qui s’est assis à la droite de Dieu dans les cieux. C’est pourquoi il est maintenant comparé à un lion dans le ciel; en effet, voici ce qu’il est dit à son sujet: “Le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu.” — Révélation 5:5.

      38. Comment nous est-​il possible de recevoir les bienfaits durables qui furent promis, avec une alliance à l’appui, aux sujets du Messie?

      38 Ceux qui acceptent le témoignage que donne le Messie Jésus, qui le suivent et qui obéissent à ses commandements sont bénis. C’est pourquoi l’“alliance d’une durée indéfinie” que Jéhovah a conclue avec le roi David pour un royaume éternel entre en vigueur vis-à-vis de ceux qui deviennent volontairement sujets du Messie, Jésus. Ce gouvernement messianique est établi sur eux. Ils reçoivent donc des bienfaits durables parce que Jéhovah est resté fidèlement attaché à ses “bontés de cœur envers David” jusqu’à la venue du Messie promis, oui, jusqu’à la fin des temps des nations en automne 1914. C’est ainsi que ces bontés de cœur furent promises aux sujets obéissants du Messie, cette promesse ayant été appuyée par une alliance. Ils reçoivent des bénédictions du Royaume messianique dont l’établissement a été rendu possible grâce aux bontés de cœur de Dieu. C’est plus particulièrement le cas des Israélites spirituels qui deviendront cohéritiers du Christ dans le Royaume céleste.

      39. a) Qui furent les premiers à recevoir ces bienfaits, et de quelle façon? b) Qui se joint maintenant à ce festin spirituel?

      39 Les premiers à recevoir des bienfaits de ce Royaume qui naquit dans les cieux en 1914 sont ceux-là mêmes qui, en 1919, répondirent à l’invitation divine de venir et de prendre au sens spirituel de l’eau, du pain, du lait et du vin que Jéhovah leur offrait (Révélation 12:1-6, 14). Leur soumission volontaire au Royaume nouveau-né du Messie signifiait pour eux la délivrance de Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion. Le reste des Israélites spirituels sur la terre, qui était devenu captif de Babylone la Grande durant la Première Guerre mondiale, réagit le premier à l’invitation chaleureuse de Jéhovah à participer au festin spirituel que constituent les bénédictions du Royaume. Mais depuis le printemps 1935, une “grande foule” de gens de toutes les nations, qui cherchaient à s’affranchir de Babylone la Grande pour adorer le vrai Dieu, se sont joints au reste des Israélites spirituels, afin de participer à ce grand festin (Révélation 7:9-17). Nous pouvons donc constater à quel point l’invitation à participer à ce festin qui restaure l’âme est liée à l’établissement du Royaume messianique.

      LA RECHERCHE DE JÉHOVAH COMME DIEU

      40. Comment les Écritures annonçaient-​elles un accroissement du nombre des adorateurs de Jéhovah qui n’appartiendraient pas à l’Israël spirituel?

      40 La prophétie annonçait un accroissement du nombre des adorateurs de Jéhovah, le Dieu de la Bible, accroissement tel que ces adorateurs constitueraient une “grande foule” d’hommes qui n’appartiendraient pas à l’Israël spirituel (Révélation 7:1-8). On lit en Ésaïe 55:5: “Voici que tu appelleras une nation que tu ne connais pas, et ceux d’une nation qui ne t’ont pas connu accourront vers toi, à cause de Jéhovah, ton Dieu, et pour le Saint d’Israël, car il t’aura embelli.”

      41. a) Durant leur captivité babylonienne, les Israélites spirituels pensaient-​ils à un tel rassemblement d’autres adorateurs? b) Vers qui ces adorateurs, ne faisant pas partie de l’Israël spirituel, allaient-​ils venir?

      41 Cette promesse annonçait des surprises délicieuses. Durant leur captivité babylonienne, les membres du reste de l’Israël spirituel étaient loin de penser qu’ils appelleraient une “nation” autre que la leur. À l’époque, leur intelligence des Écritures ne leur permettait pas de savoir cela. Étant captifs, cela leur paraissait hors de question et non prévu dans le dessein divin. Et pourtant, au temps fixé par Dieu, ils ‘appelleraient’ ou inviteraient une “nation”, une nation autre que l’Israël spirituel, mais évidemment après qu’eux-​mêmes auraient d’abord été libérés de Babylone la Grande. Mais cet appel qu’ils lanceraient à toutes les nations sans distinction serait-​il entendu, notamment par “ceux d’une nation qui ne t’ont pas connu” ou qui, jusqu’ici, n’avaient pas reconnu le reste de l’Israël spirituel? Ésaïe 55:5 répond par l’affirmative en disant à Israël qu’ils “accourront vers toi”. Oui, ils se hâteront de se joindre au reste de l’Israël spirituel qui a survécu à la Première Guerre mondiale.

      42. D’après la prophétie, qui, en réalité, attirerait ces gens?

      42 Mais comment cela pourrait-​il se faire, alors que ces Israélites spirituels seraient “les objets de la haine de toutes les nations”? (Matthieu 24:9.) “À cause de Jéhovah, ton Dieu.” En effet, ce n’est pas le reste de l’Israël spirituel lui-​même qui attirerait cette “nation”, mais “Jéhovah, ton Dieu”. Celui-ci allait faire quelque chose en faveur des Israélites spirituels qui n’ont pas accepté les faux dieux de Babylone la Grande, mais ont continué à l’adorer, lui, le vrai Dieu. Quoi donc? La suite de la prophétie le dit: “Et pour le Saint d’Israël, car il t’aura embelli.”

      43. a) Comment Jéhovah a-​t-​il “embelli” l’Israël spirituel, le rendant ainsi plus attrayant aux yeux des gens sincères? b) Dans quoi Dieu introduisit-​il ses adorateurs terrestres, et pourquoi?

      43 Ils n’allaient plus avoir l’apparence de captifs abattus, mal nourris et mal vêtus de Babylone la Grande, mais la beauté attirante qui sied aux Israélites spirituels. Ils ne cesseraient pas pour autant d’être “les objets de la haine de toutes les nations”, mais ils deviendraient un peuple spirituellement libre en Christ. Le Saint d’Israël les revêtirait d’une beauté spirituelle en veillant à ce qu’ils soient bien nourris grâce au festin spirituel qu’il leur offrait désormais et en faisant d’eux ses représentants pour le Royaume messianique nouveau-né. Les humains sincères reconnaîtraient alors qu’ils forment le peuple qui adore le vrai Dieu, et que celui-ci est au milieu d’eux. Ces Israélites qui posséderaient sa vérité, porteraient la bonne nouvelle du Royaume à toutes les nations, pour servir de témoignage. Ayant manifesté leur repentir envers Dieu, ils ne seraient plus dans sa défaveur à cause de leurs récents manquements, mais ils seraient introduits dans un paradis spirituel, qui offrirait un très grand contraste avec la condition religieuse de Babylone la Grande. Ainsi, ces Israélites haïs par toutes les nations allaient se voir orner d’un charme spirituel à la louange de Jéhovah.

      44. a) En quel sens le reste de l’Israël spirituel a-​t-​il ‘appelé’, la “nation” dont il ne connaissait rien au début? b) Comment accorda-​t-​il au nom de son Dieu la place qui lui revenait? c) Qu’est-​ce qui incita d’autres hommes à accourir vers le reste de l’Israël spirituel et à devenir à leur tour témoins chrétiens de Jéhovah?

      44 À partir de 1919, le reste des Israélites spirituels commencèrent donc à appeler la “nation” qu’ils ne connaissaient pas au départ en prêchant “cette bonne nouvelle du royaume” à de plus en plus de nations (Matthieu 24:14). Ils ne craignirent pas qu’on les fuie du fait que le nom de Dieu était invoqué sur eux, car après avoir donné le témoignage dans le monde entier pendant des années, ils adoptèrent, à partir du dimanche 26 juillet 1931, à l’assemblée internationale de Columbus (États-Unis), le nom approprié de Témoins de Jéhovah, témoins chrétiens pour Jéhovah. Malgré les préjugés contre le nom divin, même au sein de la chrétienté, de nombreuses personnes qui cherchaient Dieu commencèrent à accourir vers le reste de l’Israël spirituel, remarquant en lui une beauté spirituelle que ne discernaient ni la chrétienté ni le monde païen. À partir de 1935, elles accoururent par centaines, afin de goûter au paradis spirituel dont jouissaient déjà les membres du reste depuis leur rétablissement dans la faveur de Jéhovah. Ne craignant pas qu’on les couvre d’opprobre, elles acceptèrent elles aussi le nom de témoins chrétiens de Jéhovah.

      45, 46. a) Malgré la Seconde Guerre mondiale, dans quelle mesure le nombre des adorateurs de Jéhovah a-​t-​il augmenté? b) Quel bienfait reçoivent-​ils, et quelle est leur espérance?

      45 Depuis, toutes les nations n’ont cessé d’accourir vers le reste. Rien, pas même la Seconde Guerre mondiale, n’arrêta ceux qui cherchaient le vrai Dieu pour l’adorer et le servir. Grâce à l’aide qu’ils apportèrent au reste, l’‘appel’ fut amplifié au point d’atteindre de plus en plus de pays. Par milliers, d’autres personnes furent attirées vers le festin spirituel qui était servi dans le paradis spirituel grâce à cet appel: “Holà! vous tous qui avez soif! Venez!”

      46 Ceux qui sont ainsi venus devinrent de plus en plus nombreux, au point de former une “grande foule” dont l’importance finale nous est inconnue (Révélation 7:9, 10). Ils sont devenus spirituellement vivants, exactement comme l’avait annoncé Ésaïe 55:3, savoir: “Écoutez, et votre âme restera en vie.” Cela pourra aussi leur valoir la survie lors de la “grande tribulation” au cours de laquelle disparaîtront Babylone la Grande et le système de choses mondial dans sa totalité. Quant au paradis spirituel et à ses joyeux habitants, ils survivront, à la gloire de Jéhovah et de son Royaume messianique. — Matthieu 24:21, 22; Révélation 7:14.

  • Les conditions requises pour entrer dans le paradis spirituel
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 7

      Les conditions requises pour entrer dans le paradis spirituel

      1, 2. Quelles conditions énoncées en Ésaïe 55:6, 7 faut-​il remplir pour entrer dans le paradis spirituel?

      IL EST toujours possible d’entrer dans le paradis spirituel. D’ailleurs l’invitation à y entrer et à en jouir est actuellement proclamée dans le monde entier. Mais que doit faire celui qui, ayant entendu cette invitation, désire goûter à ce paradis spirituel? Les conditions requises sont énoncées de très belle manière dans la suite du És chapitre 55 de la prophétie d’Ésaïe, où nous lisons:

      2 “Recherchez Jéhovah, pendant qu’on peut le trouver. Appelez vers lui, pendant qu’il est proche. Que le méchant quitte sa voie et l’homme malfaisant ses pensées; et qu’il revienne à Jéhovah, qui aura pitié de lui, et à notre Dieu, car il pardonnera largement!” — Ésaïe 55:6, 7.

      3. a) Pourquoi est-​ce maintenant le moment de ‘rechercher Jéhovah’? b) En quel sens est-​il “proche”?

      3 Puisque nous vivons dans le “temps de la fin” du présent système de choses mondial depuis 1914, le temps durant lequel on peut trouver Jéhovah et être accepté par lui est désormais très court. C’est donc maintenant le moment favorable pour le rechercher. Il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour le trouver, car il est encore proche, à la portée de tous ceux qui le recherchent sincèrement. C’est donc aussi le moment d’appeler vers lui, car il est à portée de voix. C’est maintenant, avant le “jour de Jéhovah, grand et redoutable”, que s’appliquent ces paroles encourageantes: “Il adviendra sans faute que quiconque invoquera le nom de Jéhovah s’en tirera sain et sauf.” — Joël 2:31, 32; Romains 10:13.

      4. a) Expliquez l’exigence suivante: “Que le méchant quitte sa voie.” b) Que faut-​il entendre par quitter ‘ses mauvaises pensées’, et pourquoi est-​ce important?

      4 Dieu nous dit ce que nous devons faire pour le rechercher et pour invoquer son nom. Pour cela, il faut examiner nos voies et nos pensées qui dépendent beaucoup de l’état de notre cœur. C’est ce que montre l’exhortation suivante: “Que le méchant quitte sa voie et l’homme malfaisant ses pensées; et qu’il revienne à Jéhovah!” (Ésaïe 55:7). Si un homme méchant désire rechercher Jéhovah, le trouver et l’invoquer avec l’espoir d’être agréé, il doit forcément abandonner sa mauvaise voie, car Jéhovah hait la méchanceté. Sinon, il serait malfaisant, car ses pensées l’inciteraient à nuire aux autres. Par conséquent, pour rechercher Jéhovah, qui est un Dieu de bonté, il lui faut renouveler ses pensées, c’est-à-dire rejeter celles qui l’incitaient à nuire à son prochain pour cultiver le désir de se rendre utile et de pratiquer le bien. Il doit réfléchir sérieusement à ce que Dieu déclare en Proverbes 21:27, savoir: “Le sacrifice des méchants est quelque chose de détestable. Combien plus quand on l’apporte avec l’inconduite!” Nos voies et nos pensées doivent être approuvées par le Dieu de justice si nous voulons entrer dans le paradis spirituel qu’il a instauré pour ses adorateurs et serviteurs.

      5. a) Pourquoi fallait-​il que les exilés juifs ‘reviennent à Jéhovah’? b) Quelle espérance s’offrait à ceux qui rempliraient cette condition requise?

      5 Parlant du méchant et de l’homme malfaisant, Ésaïe dit: “Qu’il revienne à Jéhovah!” Cela signifie que le méchant comme l’homme malfaisant s’est éloigné de Jéhovah et a mal tourné, alors qu’il entretenait naguère de bonnes relations pacifiques et étroites avec lui. C’était le cas de l’ancien Israël jusqu’au moment de son exil à Babylone, exil qu’Ésaïe avait annoncé un peu avant dans sa prophétie. Par conséquent, dans sa première application, l’exhortation: “Qu’il revienne à Jéhovah” s’adressait aux exilés juifs à Babylone. Ils devaient se repentir de leur inconduite et de leurs mauvaises actions qui avaient causé la ruine de leur pays et leur exil à Babylone, nation païenne. Leur pays devait rester désolé pendant un temps déterminé, soixante-dix ans, puis être de nouveau occupé par un reste de Juifs fidèles et craignant Dieu qui seraient libérés de Babylone. Plus le temps de la délivrance de Babylone approchait, plus il devenait sage et urgent que les Juifs exilés se préparent, afin d’être au nombre de ceux qui allaient avoir le privilège de retourner dans leur pays pour le transformer en un paradis.

      6, 7. a) En harmonie avec Ésaïe 55:7, que fit le prophète Daniel, et pourquoi était-​ce approprié? b) En quelle année le reste des Juifs et leurs serviteurs sont-​ils retournés dans leur pays?

      6 Le prophète Daniel, alors très âgé, qui avait été exilé à Babylone onze ans avant la ruine de Jérusalem et de Juda, prit à cœur l’exhortation rapportée en Ésaïe 55:7. L’antique Babylone construite sur les bords de l’Euphrate venait juste de tomber aux mains du conquérant perse Cyrus le Grand, en 539 avant notre ère, et Darius le Mède, l’allié de Cyrus, régnait temporairement comme roi sur cette ville. “Dans la première année de son règne, dit le prophète, moi, Daniel, je discernai par les livres le nombre des années au sujet desquelles la parole de Jéhovah était advenue à Jérémie, le prophète, pour accomplir les dévastations de Jérusalem, à savoir soixante-dix ans. Alors je tournai ma face vers Jéhovah, le vrai Dieu, pour le chercher par la prière et les supplications, par le jeûne, et le sac, et la cendre. Et je me mis à prier Jéhovah, mon Dieu, et à faire confession.” (Daniel 9:1-4). Dans sa prière, Daniel confessa son appartenance à la nation rebelle d’Israël et une certaine part de responsabilité dans la conduite inique et la désobéissance de cette nation.

      7 Personnellement, Daniel ne s’était pas conduit avec méchanceté et n’avait pas cultivé de mauvaises pensées. C’est pourquoi sa prière en faveur des Juifs exilés trouva grâce aux yeux de Dieu. Étant retenu par ses fonctions auprès du roi Darius, puis du roi Cyrus, Daniel, qui était aussi fort âgé, ne retourna pas en Juda. Mais il éprouva une joie inexprimable quand il vit un reste de Juifs qui s’étaient repentis et réformés, ainsi que des milliers de non-Juifs qui étaient à leur service, retourner dans leur pays pour y reconstruire Jérusalem et son temple. Cela eut lieu en 537 avant notre ère, au terme des soixante-dix ans de désolation.

      8. En quoi la situation du reste de l’Israël spirituel à la fin de la Première Guerre mondiale était-​elle semblable à celle des Juifs à la fin de leur exil à Babylone?

      8 De même, le reste de l’Israël spirituel à notre époque moderne dut opérer certains changements dans ses voies et ses pensées quand, la Première Guerre mondiale ayant pris fin le 11 novembre 1918, il entra, toujours vivant sur la terre, dans la période d’après-guerre. Son exil loin de la faveur complète de Dieu dans le domaine de Babylone la Grande allait prendre fin. Le moment était donc venu pour les membres de ce reste de réfléchir à leurs manquements et à leurs défaillances en rapport avec le culte et le service de Dieu. Ils en étaient venus à partager la responsabilité collective des effusions de sang et des actes de violence que provoqua la Première Guerre mondiale. Ils avaient donc besoin de rechercher Jéhovah et d’invoquer son nom dans la prière. Comme ils firent ce pas en direction de Dieu, l’exhortation prophétique suivante s’appliquait bien à eux: “Que le méchant quitte sa voie et l’homme malfaisant ses pensées; et qu’il revienne à Jéhovah!” — Ésaïe 55:7.

      9. a) Dans leur recherche de Dieu, que firent les Israélites spirituels? b) Pendant combien de temps allaient-​ils devoir servir Dieu, et quelle œuvre devait être effectuée?

      9 Dans leur recherche de Dieu, au cours de laquelle ils invoquèrent le nom divin dans la prière, les membres du reste de l’Israël spirituel réexaminèrent également les Saintes Écritures, car les choses ne s’étaient pas passées comme ils l’avaient espéré d’après leur intelligence des prophéties bibliques. Ils devaient donc changer leurs pensées et leurs voies en fonction de la situation nouvelle et inattendue qui se présentait maintenant à eux. Ils s’étaient “consacrés” à leur Dieu, non pas pour une certaine durée limitée à 1914 ou 1918, mais pour l’éternité. Ce vœu les obligeait donc à continuer à servir le vrai Dieu aussi longtemps qu’il les garderait en vie sur la terre. Or, par le moyen de sa Parole écrite et de son organisation, Dieu révéla à ce reste qu’il devait accomplir sur la terre une œuvre extrêmement importante en rapport avec son Royaume messianique nouveau-né. Les membres du reste avaient donc tout lieu de ‘revenir à Jéhovah’. Mais, étant donné leur défaillance passée, leurs efforts dans ce but n’allaient-​ils pas être vains?

      10. Étant donné leurs fautes passées, avaient-​ils des raisons de croire que Dieu les accepterait?

      10 Tout comme les Juifs exilés à Babylone, les membres du reste de l’Israël spirituel avaient de bonnes raisons de se montrer courageux dans leur marche vers Dieu. Pourquoi? À cause de ces paroles encourageantes rapportées en Ésaïe 55:7: “Qu’il revienne à Jéhovah, qui aura pitié de lui, et à notre Dieu, car il pardonnera largement!”

      L’ÉTENDUE DU PARDON DIVIN

      11. Pourquoi peut-​on dire que Dieu pardonna “largement” aux exilés juifs?

      11 Dieu ne pardonne pas du bout des lèvres, mais sa grande miséricorde l’incite à pardonner “largement”. Il montra qu’il avait pardonné aux Juifs exilés à Babylone en opérant pour eux un miracle de miséricorde. Il les délivra de la captivité dans laquelle les maintenait la Babylone impériale et il leur donna la possibilité de retourner dans leur pays qui était resté désolé et privé d’habitants et d’animaux domestiques pendant soixante-dix ans. Cet événement stupéfia les nations d’alentour qui ne purent attribuer ce miracle qu’au Dieu d’Israël. “Alors, on se mit à dire parmi les nations: ‘Jéhovah a fait une grande chose en ce qu’il a fait avec eux.’ Jéhovah a fait une grande chose en ce qu’il a fait avec nous. Nous sommes devenus joyeux. Ramène, ô Jéhovah, notre bande de captifs, comme les lits des cours d’eau dans le Négueb [une région aride].” (Psaume 126:2-4). Si l’on considère les péchés et les transgressions qu’avaient commis les Juifs exilés, ils ne méritaient pas cela, mais Dieu leur pardonna “largement” à cause de leur repentir sincère.

      12. Pareillement, qu’est-​ce qui prouve que Jéhovah accorda de nouveau sa faveur au reste de l’Israël spirituel?

      12 C’était la même chose pour le reste de l’Israël spirituel à notre époque. C’est en raison de son repentir sincère que Dieu l’affranchit de la domination de Babylone la Grande par l’entremise de Jésus Christ le Roi, son Grand Cyrus, et qu’il le restaura dans l’état spirituel qui devait légitimement être le sien sur la terre, c’est-à-dire dans sa faveur et dans des relations de paix avec lui. Il employa de nouveau les Israélites spirituels pour prêcher dans le monde entier le message approprié à l’époque, “cette bonne nouvelle du royaume”. Il les réintroduisit donc sur la scène mondiale de par leur activité publique et courageuse. Les nations hostiles, quant à elles, s’aperçurent que Jéhovah Dieu avait réalisé quelque chose de très grand pour eux, quelque chose qui prouvait qu’il les avait rétablis dans sa faveur et à son service.

      13. Comment, par l’intermédiaire de son prophète Ésaïe, Jéhovah explique-​t-​il pourquoi il fait preuve d’une miséricorde si remarquable?

      13 Ces délivrances, l’une de l’antique Babylone et l’autre de sa contrepartie moderne, étaient inimaginables pour l’esprit humain. Tout cela était tellement contraire aux pensées des hommes imparfaits, à la façon dont les humains sont traités dans le présent système de choses méchant. Pourquoi le Dieu qui avait été offensé se montra-​t-​il si miséricordieux et pardonna-​t-​il si largement? Il l’explique lui-​même dans la prophétie d’Ésaïe qui dit: “‘Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘En effet, comme les cieux sont plus hauts que la terre, ainsi mes voies sont plus hautes que vos voies, et mes pensées plus hautes que vos pensées. De même, en effet, que la pluie torrentielle descend des cieux, ainsi que la neige, et n’y retourne point si elle ne sature pas la terre et ne la fait pas produire et germer, et si la semence n’est pas donnée au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi s’avérera être la parole qui sort de ma bouche. Elle ne retournera pas à moi sans résultats, mais, à coup sûr, elle exécutera ce à quoi j’ai pris plaisir, et assurément elle aura du succès dans ce pour quoi je l’ai envoyée.’” — Ésaïe 55:8-11.

      14. Pourquoi ne serait-​il pas sage d’abuser de la miséricorde de Dieu?

      14 Nos pensées et nos voies ne pourront jamais être aussi élevées que celles du Dieu Créateur, surtout dans notre état d’hommes imparfaits. On ne peut donc pas les comparer aux siennes. D’autre part, ce ne doit pas être un prétexte pour abuser de sa miséricorde. Nous ne pouvons pas imiter en toute impunité les hypocrites décrits en Jude 4 comme “des impies qui changent la faveur imméritée de notre Dieu en prétexte d’inconduite et qui trahissent notre seul Propriétaire et Seigneur, Jésus Christ”. Nous ne pouvons pas abuser sans risque de la miséricorde de Dieu. En effet, nous ne méritons rien et nous n’avons pas le droit de lui demander quoi que ce soit. Nous ne pouvons aller au delà de ce que sa parole autorise.

      15. a) Avec quel récit les actes de miséricorde de Dieu sont-​ils en parfaite harmonie? b) En quel sens la parole de Dieu est-​elle comparable à la pluie et à la neige?

      15 Quoi qu’il ait fait pour nous dans sa miséricorde, Jéhovah Dieu l’a annoncé au préalable dans les prophéties qu’il a fait consigner dans la Sainte Bible, et il a donné sa parole qu’il agirait bien ainsi. Il pense ce qu’il dit, et il dit ce qu’il a l’intention de faire. On peut donc ajouter foi à sa parole, tout comme on peut compter sur la pluie ou la neige pour réaliser le dessein divin pour lequel elle tombe sur la terre. C’est pourquoi la parole déclarée de Dieu ne retournera pas à lui sans avoir accompli ce pour quoi elle avait été envoyée. Si Dieu a donné sa parole, alors il veillera à ce qu’elle s’accomplisse par le moyen de son esprit tout-puissant et par l’entremise de ses serviteurs. Tout ce à quoi il prend plaisir s’accomplira sans faute conformément à sa parole. Il a donné sa parole en vue d’une mission, et elle ne se révélera pas vaine. Elle aura assurément du succès dans ce pourquoi Dieu l’a envoyée.

      16. Comment, dans ses rapports avec l’Israël charnel et l’Israël spirituel, Jéhovah s’est-​il révélé un “Dieu de vérité”?

      16 L’honneur de Dieu est lié à sa parole. Il ne peut donc la laisser irréalisée, car cela signifierait alors qu’il n’est pas tout-puissant, qu’il n’est pas véridique et qu’il n’est pas le “Dieu de vérité”. (Psaume 31:5.) Sa parole n’a pas échoué quand il s’est agi de libérer les Israélites exilés à Babylone et de rétablir le reste de ceux-ci dans leur pays en ruine exactement au moment prévu. À notre époque, sa parole n’est pas retournée à lui sans résultats quand vint le moment de libérer le reste des Israélites spirituels de la domination de Babylone la Grande et de le rétablir dans sa faveur et à son service sur la terre à partir de 1919. On pourrait citer de nombreux autres exemples historiques, anciens et modernes, pour démontrer que, comme on le lit en Ésaïe 55:10, 11, la parole de Dieu est véridique.

      ANNONCE PROPHÉTIQUE D’UN PARADIS

      17. Après avoir insisté sur le fait que sa parole se réalise à coup sûr, quelle promesse, consignée en Ésaïe 55:12, 13, Jéhovah fait-​il?

      17 Ce que Jéhovah Dieu déclara concernant la réalisation absolument certaine de sa parole affermit notre confiance dans l’accomplissement glorieux de la prophétie qu’il annonce ensuite. Il l’adresse à ceux qui le recherchent, qui invoquent son nom et qui reviennent à lui avec repentir et dans la justice (Ésaïe 55:6, 7). Montrant à quel point ses pensées et ses voies sont très élevées par rapport à celles de l’homme imparfait et mortel, Jéhovah dit alors: “Car vous sortirez avec allégresse, et vous serez ramenés avec la paix. Les montagnes et les collines s’épanouiront en clameurs joyeuses devant vous, et les arbres des champs battront tous des mains. Au lieu du fourré d’épines s’élèvera le genévrier. Au lieu de l’ortie brûlante s’élèvera le myrte. Et cela devra devenir pour Jéhovah quelque chose de mémorable, un signe jusqu’à des temps indéfinis, qui ne sera pas retranché.” — Ésaïe 55:12, 13, MN; Fillion; Crampon 1905; Darby.

      18, 19. a) Quelle délivrance est décrite ici? b) Qui allait manifester son “allégresse”, et comment Psaume 126:1, 2 parle-​t-​il de la réaction joyeuse des captifs libérés?

      18 Ces paroles prophétiques ne décrivent-​elles pas de très belle façon la délivrance émouvante d’un peuple exilé et son retour joyeux dans son pays? “Car”, et c’est effectivement la vérification de ce que Jéhovah vient juste de dire à propos de ses pensées et de ses voies élevées vis-à-vis de son peuple, “vous sortirez avec allégresse”. Les Israélites devaient sortir libres de Babylone. Cette délivrance s’accompagnerait de démonstrations d’allégresse, non pas de la part des nations gentiles qui témoigneraient ainsi leur sympathie au peuple exilé de Jéhovah, mais de la part du peuple de Dieu délivré d’une manière aussi extraordinaire et contrairement à tout ce que les nations gentiles pouvaient attendre ou désirer. Les paroles d’introduction du Psaume 126 font écho à l’allégresse du reste des Israélites et de leurs compagnons dévoués à cause de cette libération extraordinaire de la Babylone païenne. Nous lisons:

      19 “Quand Jéhovah ramena les captifs de Sion, nous devînmes comme des gens qui rêvent. Alors, notre bouche se remplit de rire, et notre langue d’un cri joyeux. Alors, on se mit à dire parmi les nations: ‘Jéhovah a fait une grande chose en ce qu’il a fait avec eux.’” — Psaume 126:1, 2; II Chroniques 36:20-23.

      20, 21. Lors de la délivrance dont ils bénéficièrent en 537, comment les Juifs fidèles eurent-​ils la preuve que Jéhovah avait justifié sa parole?

      20 Quand le reste des Juifs fidèles fut délivré en 537, il put considérer la prophétie divinement inspirée rapportée en Ésaïe 44:28 à 45:3, écrite deux siècles auparavant, et constater ainsi qu’en le libérant par l’entremise de Cyrus le Perse, son serviteur oint, Jéhovah avait justifié sa parole. Le récit historique d’Esdras 1:1-5, qui confirme la réalisation de la prophétie d’Ésaïe, déclare:

      21 “Dans la première année de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole de Jéhovah prononcée par la bouche de Jérémie, Jéhovah éveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse, de sorte qu’il fit passer une proclamation dans tout son royaume, — et aussi par écrit, — pour dire: ‘Voici ce qu’a dit Cyrus, roi de Perse: “Jéhovah, le Dieu des cieux, m’a donné tous les royaumes de la terre et il m’a chargé lui-​même de lui bâtir une maison à Jérusalem qui est en Juda. Quiconque, parmi vous, est de tout son peuple, que son Dieu soit avec lui! Qu’il monte donc à Jérusalem qui est en Juda, et qu’il rebâtisse la maison de Jéhovah, le Dieu d’Israël — il est le vrai Dieu — laquelle était à Jérusalem! Quant à quiconque reste de ce peuple, — de tous les lieux où il réside comme étranger, — que les hommes de son lieu lui viennent en aide avec de l’argent, et avec de l’or, et avec des biens, et avec des animaux domestiques, ainsi qu’avec l’offrande volontaire pour la maison du vrai Dieu, laquelle était à Jérusalem!”’ Alors se levèrent les chefs des pères de Juda et de Benjamin, et les prêtres et les Lévites, tous ceux dont le vrai Dieu avait éveillé l’esprit, pour monter rebâtir la maison de Jéhovah, qui était à Jérusalem.”

      22. Pourquoi les Juifs n’ont-​ils pas quitté Babylone en prenant la fuite et dans le désordre?

      22 Par conséquent, les Juifs n’ont pas quitté Babylone en prenant la fuite, dans le désordre et la panique. Il ne pouvait en être ainsi, puisque la prophétie annonçait qu’ils sortiraient “avec allégresse”. Ils sont donc sortis d’une manière ordonnée et sans pousser des cris de frayeur comme s’ils avaient été poursuivis. Ils quittèrent Babylone tout à fait confiants que Dieu, qui les avait libérés, marcherait devant eux pour leur montrer la voie et se tiendrait derrière eux pour les protéger. D’ailleurs, Jéhovah leur avait fait cette promesse: “Éloignez-​vous, éloignez-​vous, sortez de là, ne touchez à rien d’impur; sortez du milieu d’elle, gardez-​vous purs, vous qui portez les ustensiles de Jéhovah! Car vous ne sortirez pas dans l’affolement, et vous ne marcherez pas en fuyant. Car Jéhovah ira devant vous, et le Dieu d’Israël sera votre arrière-garde.” — Ésaïe 52:11, 12.

      23. a) Pour quelle raison avaient-​ils l’assurance d’atteindre sains et saufs leur destination? b) Vers quelle époque arrivèrent-​ils dans leur pays, et comment cela est-​il la preuve que la parole de Jéhovah ne retourne pas à lui sans résultats?

      23 Ils quittèrent donc Babylone en paix et bien organisés. C’est également en paix qu’ils arrivèrent à destination grâce à la protection et à la direction divines. La parole infaillible de Jéhovah leur en donnait l’assurance en ces termes: “Car vous sortirez avec allégresse, et vous serez ramenés avec la paix.” (Ésaïe 55:12). Ils allaient être “ramenés” dans leur pays qui était resté désolé pendant soixante-dix ans. La traduction anglaise du texte hébreu par le rabbin Leeser rend ainsi ce verset: “Car vous sortirez dans la joie, et vous serez amenés chez vous dans la paix.” Ou, comme le dit une traduction américaine: “Oui, dans la joie vous partirez, dans la paix vous serez reconduits.” (The New American Bible). Les choses se passèrent bien ainsi. Le septième mois (Tischri) de l’année 537, le reste des Juifs et leurs compagnons fidèles de retour de Babylone s’établirent sur le site de leurs villes et commencèrent à restaurer le culte de leur Dieu dans leur pays (Esdras 2:68 à 3:2). Tout comme la pluie et la neige tombent du ciel et accomplissent le dessein prévu par Dieu, de même la parole prophétique de Jéhovah n’est pas retournée à lui sans résultats à son honneur. — Ésaïe 55:10, 11.

      24, 25. a) Quand ils arrivèrent dans leur pays, les Juifs de retour d’exil trouvèrent-​ils un paradis? b) Selon la promesse de Dieu, que pouvaient-​ils espérer en temps voulu après qu’ils se seraient mis au travail?

      24 La route que le reste des Juifs et leurs compagnons craignant Dieu suivirent après leur sortie de Babylone ne traversait pas un paradis, et la campagne environnante ne se transformait pas miraculeusement en un paradis devant eux pour leur donner le courage de poursuivre leur voyage qui dura plusieurs mois. Leur pays resté longtemps en ruine et qui était maintenant couvert de broussailles ne se transforma pas instantanément en un paradis devant leurs yeux. Mais alors, s’ils ne pouvaient s’attendre à une transformation miraculeuse de leur pays, quelle était néanmoins leur perspective d’avenir après qu’ils se furent installés de nouveau dans celui-ci et qu’ils eurent commencé à travailler avec zèle? À ce propos, le grand prêtre Jéschua, fils de Jéhozadac, et Zorobabel, fils de Schéaltiel, le gouverneur établi sur eux, pouvaient leur lire les paroles stimulantes et encourageantes rapportées en Ésaïe 55:12, 13, savoir:

      25 “Les montagnes et les collines s’épanouiront en clameurs joyeuses devant vous, et les arbres des champs battront tous des mains Au lieu du fourré d’épines s’élèvera le genévrier. Au lieu de l’ortie brûlante s’élèvera le myrte. Et cela devra devenir pour Jéhovah quelque chose de mémorable, un signe jusqu’à des temps indéfinis, qui ne sera pas retranché.” — Voir Aggée 1:1.

      26. Selon ce qu’indiquait la prophétie, à qui reviendrait l’honneur de la transformation du pays, et pourquoi cela serait-​il logique?

      26 Ce serait effectivement une merveilleuse transformation d’une terre restée longtemps inculte. Mais il faudrait d’abord que les rapatriés fournissent de leur côté un travail zélé et sérieux. Cependant, c’est à Jéhovah que devrait revenir et que reviendrait l’honneur de cette transformation merveilleuse, car c’est lui qui bénirait leurs efforts sincères. La bénédiction serait indispensable et elle les aiderait, à condition toutefois qu’ils accordent au culte de Jéhovah la première place et qu’ils s’efforcent d’atteindre le but pour lequel Dieu les avait libérés de la Babylone tyrannique et les avait rétablis dans leur pays bien-aimé.

      27. Qu’est-​ce qui montre que durant toutes ces années de désolation le pays de Juda était comme une terre maudite?

      27 Il ne fait aucun doute qu’à leur retour les Juifs constatèrent que leur terre abandonnée depuis si longtemps était recouverte de fourrés d’épines et d’orties. Ce n’était certainement pas ce genre de plantes qui caractérisait ou faisait le charme du paradis originel. Bien au contraire, quand Dieu condamna le premier homme et la première femme, devenus pécheurs, à vivre hors du jardin d’Éden, il dit à l’homme: “Maudit est le sol à cause de toi. C’est dans la douleur que tu en mangeras les produits tous les jours de ta vie. Et il fera pousser pour toi épines et chardons.” (Genèse 3:17, 18). Ainsi, pendant ces soixante-dix années de désolation, le pays de Juda était devenu comme une terre maudite. “Si elle produit des épines et des chardons, elle [la terre] est rejetée et près d’être maudite; et elle finit par être brûlée.” — Hébreux 6:8, comparez avec Deutéronome 28:15-18; Ésaïe 24:6.

      “UN SIGNE JUSQU’À DES TEMPS INDÉFINIS”

      28. Comment les termes utilisés en Ésaïe 55:13 montrent-​ils bien que Dieu accorde de nouveau sa bénédiction à son peuple?

      28 Voici maintenant la preuve que Dieu accorde de nouveau sa bénédiction à son peuple d’adorateurs qui le recherchait et qui a invoqué son nom avec repentir et en portant des fruits de justice qui conviennent à la repentance: “Au lieu du fourré d’épines s’élèvera le genévrier. Au lieu de l’ortie brûlante s’élèvera le myrte.” (Ésaïe 55:13). Au lieu de plantes rabougries et épineuses que l’on évite s’élèvent des arbres à feuilles persistantes, tels que le myrte et le genévrier, lequel atteint une hauteur d’environ deux mètres. Les oiseaux du ciel, et même la cigogne, peuvent y nicher (Psaume 104:16, 17). Les Israélites revenus dans leur pays allaient pouvoir utiliser les branches feuillues du myrte pour se construire des huttes lors de la célébration de la fête des Huttes (ou des Tabernacles) durant la troisième semaine du mois lunaire de Tischri (Néhémie 8:15, 16; Zacharie 1:8-11). Quel changement réconfortant et agréable à l’œil!

      29. Expliquez le sens de ces promesses: “Les arbres des champs battront tous des mains”, et: “Les montagnes et les collines s’épanouiront en clameurs joyeuses devant vous.”

      29 La terre d’Israël de nouveau cultivée allait être agrémentée de beaucoup d’autres arbres. Oui, “les arbres des champs battront tous des mains”. Ils applaudiront leur Créateur céleste qui les fait croître. Avec toute la verdure constellée de fleurs sauvages, ils couvriront les pentes des montagnes et des collines. Alors s’épanouiront les hauteurs de Juda et elles adresseront à Dieu un message de louange comme si elles avaient reçu le don de la parole pour pousser des “clameurs joyeuses”. Toute la nature reflétera le bonheur, le bonheur de Dieu du fait de la restauration de son peuple, libre de l’adorer, à Jérusalem et dans tout le pays de Juda (Ésaïe 55:12). Comment les habitants de ce pays complètement transformé pourraient-​ils ne pas être gais et ne pas pousser des clameurs pour remercier et louer leur Dieu?

      30, 31. a) Quel genre de comparaisons l’apparence du pays de nouveau habité pouvait-​elle susciter? b) Quelle prophétie Dieu incita-​t-​il Ézéchiel à prononcer à ce sujet?

      30 La beauté qui allait couronner le pays d’Israël de nouveau habité ne pourrait que susciter des comparaisons avec le jardin d’Éden, la demeure paradisiaque originelle de l’homme. Elles seraient faites par les témoins de l’embellissement de ce pays autrefois désolé. C’est ce qu’annonçait la prophétie qu’Ézéchiel, divinement inspiré, prononça après la destruction de Jérusalem et de son temple en 607 avant notre ère et après que le pays de Juda eut été abandonné.

      31 “Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah: ‘Le jour où je vous purifierai de toutes vos fautes, je ferai aussi que les villes soient habitées, et les lieux dévastés devront être rebâtis. Et le pays désolé sera cultivé, alors qu’il était devenu une solitude désolée devant les yeux de tous les passants. Et l’on dira assurément: “Ce pays-​là qui avait été mis en désolation est devenu comme le jardin d’Éden, et les villes qui étaient un désert, et qui avaient été mises en désolation, et qui avaient été démolies, ces villes sont fortifiées; elles se trouvent habitées.” Et assurément les nations qui seront restées autour de vous sauront que moi, Jéhovah, j’ai rebâti les choses démolies, et j’ai planté ce qui a été mis en désolation. Moi, Jéhovah, j’ai parlé et je l’ai fait.’” — Ézéchiel 36:33-36.

      32. Pourquoi le nom ou la réputation de Dieu était-​il en cause dans ce qui est arrivé au peuple d’Israël?

      32 Personne n’aurait pu réaliser ce changement complet en faveur du peuple d’Israël exilé et haï de toutes les nations, sinon son Dieu qui restait fidèle à l’alliance qu’il avait conclue avec lui. En réalisant ce qu’il avait promis, il s’est rendu mémorable dans toute la terre. Son nom, ou son renom, était en jeu dans cette affaire importante, car le peuple qui était impliqué dans ces événements portait ce nom. Ce qui arrivait à ce peuple rejaillissait sur son nom. Les conclusions erronées que les nations gentiles avaient tirées de la façon dont il avait corrigé et discipliné son peuple devaient être redressées. Cela influencerait l’idée que les nations non juives se faisaient de lui en tant que Dieu. Par respect pour lui-​même et pour son honneur, Jéhovah devait prouver à toutes les nations qu’il est le Dieu véridique et digne de confiance qui reste fidèle à sa parole.

      33. a) Quel était le but principal de Jéhovah en ramenant son peuple d’Israël dans son pays? b) Qu’est-​ce qui rendit possible la transformation de ce pays en un paradis?

      33 Si Dieu libéra les Israélites de l’antique Babylone et les ramena dans le pays auquel il avait accordé un repos sabbatique de soixante-dix ans, ce n’était pas en premier lieu pour le peuple de son alliance qui avait déshonoré son nom devant toutes les nations, mais pour son propre nom (Lévitique 26:41-45; II Chroniques 36:20, 21) À la fin de cette période sabbatique, en 537, Dieu rétablit donc les cultivateurs attitrés de ce pays. En leur accordant sa bénédiction, il transforma ce pays en une terre presque aussi belle que le paradis de délices, le jardin d’Éden. Cette transformation avait une grande importance, car elle cachait un dessein.

      34. Selon Ésaïe 55:13, quel était le dessein de Dieu?

      34 Dieu fit connaître la raison de son action en disant: “Et cela devra devenir pour Jéhovah quelque chose de mémorable [littéralement, pour un nom], un signe jusqu’à des temps indéfinis, qui ne sera pas retranché.” (Ésaïe 55:13). Les nations gentiles, témoins de ces événements, durent reconnaître à contrecœur que Dieu avait revêtu ce pays d’une beauté paradisiaque, et leur respect pour lui en fut accru.

      35. Pour comprendre le “signe” dont il est question en Ésaïe 55:13, que ne faut-​il pas oublier concernant ce pays et ses habitants?

      35 Le pays d’Israël défriché et glorifié était le “signe” de quelque chose de très important À ce sujet, il faut se rappeler qu’il s’agissait avant tout d’un pays donné par Dieu, un pays que Jéhovah avait attribué à son peuple choisi au quinzième siècle avant notre ère, conformément à la promesse qu’il avait faite aux ancêtres des Juifs: Abraham, Isaac et Jacob (ou Israël). Plus tard, à cause de la désobéissance et de l’infidélité persistantes de son peuple, Jéhovah avait, figurément parlant, renversé ce pays comme on renverse un pot et l’avait vidé de ses habitants, déportant ceux-ci à Babylone et abandonnant le pays pollué dans un état de désolation pour une période sabbatique de soixante-dix ans (Ésaïe 24:1-6; II Rois 21:13). Or, voilà qu’il avait repeuplé ce pays et provoqué la renaissance d’une nation en rétablissant son peuple exilé depuis longtemps dans le territoire qu’il lui avait attribué. En l’honneur de qui la transformation de ce pays en un paradis allait-​elle être un “signe”?

      36. a) En quel sens la transformation du pays en un paradis fut-​elle un “signe” qui honora Jéhovah? b) Pourquoi était-​ce “un signe jusqu’à des temps indéfinis”?

      36 Jéhovah fournit lui-​même la réponse par la bouche de son prophète Ésaïe, en disant: “Ce sera pour Yahvé une renommée, un signe éternel, infrangible!” (Isaïe 55:13, Jérusalem). Ou encore: “Tout cela vaudra au SEIGNEUR un grand nom, impérissable, un signe pour toujours.” (The New English Bible). Cet événement prouvait qu’en ce qui concerne Jéhovah, ‘Dieu n’est pas mort’. Ses œuvres prodigieuses en rapport avec le pays d’Israël démontraient qu’il est un Dieu vivant et que les prophéties relatives à son nom sont exactes. Il s’est donc fait un grand et glorieux nom. Quant au pays de Juda repeuplé et comparable au paradis, il était un “signe” de sa divinité, de sa souveraineté universelle, de sa toute-puissance, de sa fidélité et de sa miséricorde aussi étendue que les cieux envers le peuple repentant qui était dans des relations d’alliance avec lui. C’est devenu “un signe jusqu’à des temps indéfinis”, oui, jusqu’à maintenant. Ce signe n’a pas été “retranché”, même pas lorsque les armées romaines eurent détruit Jérusalem et complètement ravagé la Judée en 70. Pourquoi? Parce que le récit qui rapporte comment Dieu a réalisé sa prophétie a été inclus dans le texte impérissable de la Bible.

      37. a) En rapport avec quel peuple pouvons-​nous établir un parallèle à notre époque avec ce “signe”? b) Quelle était la condition de leur pays symbolique quand les Israélites spirituels furent délivrés de Babylone la Grande?

      37 Puisqu’il s’agit d’un signe impérissable et infrangible, d’un signe “jusqu’à des temps indéfinis”, il est logique qu’on puisse établir à notre époque un parallèle avec cet événement du passé. Pour que l’antitype corresponde au type ou modèle ancien, il doit concerner le reste des Israélites spirituels qui sont aujourd’hui liés à Dieu par une “nouvelle alliance” dont Jésus Christ est le grand Médiateur. L’Histoire confirme qu’ils ont bien été libérés de Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion, au printemps 1919. Leur domaine religieux ou spirituel fut complètement ruiné du fait des mauvais traitements qui leur furent infligés et des déprédations causées à l’organisation dont ils se servaient par Babylone la Grande et ses protecteurs politiques, militaires ou de la magistrature. Leur pays symbolique, c’est-à-dire leur domaine spirituel, prit en quelque sorte un aspect sinistre à cause de choses comparables à des fourrés d’épines et à des orties brûlantes. Il n’offrait pas une apparence attrayante qui aurait pu inciter les gens pieux à accepter les croyances de ces adorateurs de Jéhovah Dieu et à se joindre à eux dans leur activité.

      38. Comment les Israélites spirituels réagirent-​ils quand Jéhovah leur ouvrit la voie du retour?

      38 Toutefois, quand leur Dieu vivant leur ouvrit la voie de la liberté, c’est avec “allégresse” que le reste des Israélites spirituels ‘sortirent’ de Babylone la Grande. Ils étaient pleins d’espoir en considérant les possibilités religieuses que leur offrait l’avenir, tout en comprenant néanmoins qu’il leur faudrait du courage pour profiter de ces possibilités face à un monde hostile. La Première Guerre mondiale s’était terminée avec la conclusion d’une paix bancale. C’est donc “avec la paix” que les Israélites spirituels furent “ramenés” dans leur domaine spirituel qui leur revenait de droit, qu’ils retrouvèrent la faveur de Dieu, qu’ils se réconcilièrent avec lui et qu’ils furent de nouveau agréés par lui pour le servir en tant qu’ambassadeurs de son Royaume messianique alors établi (II Corinthiens 5:20). Ils se réorganisèrent pour accomplir l’œuvre que Jésus Christ avait annoncée en ces termes pour “la conclusion du système de choses”: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” Ils commencèrent aussi à éliminer tout ce qui ne convenait pas au vrai culte de Dieu ou qui l’entravait. — Matthieu 24:3, 14.

      39. Comment Dieu a-​t-​il établi à notre époque un paradis spirituel mondial pour que son peuple y réside?

      39 Fidèle à ses promesses écrites et conformément au type ancien, Jéhovah bénit les efforts du reste rétabli des Israélites spirituels. Il en résulta un paradis spirituel, qui est aujourd’hui une merveille dans le monde entier. C’est comme si les montagnes et les collines de leur domaine spirituel s’étaient épanouies en clameurs joyeuses devant eux et comme si les arbres de la fertilité chrétienne s’étaient mis à battre des mains. Au sens figuré, les fourrés d’épines et l’ortie brûlante ont été remplacés par de beaux arbres à feuilles persistantes: le genévrier et le myrte. La malédiction dont ce domaine semblait avoir été frappé par Dieu avait disparu. Il était devenu un lieu de résidence pour les véritables chrétiens qui suivent vraiment l’exemple de Jésus Christ, le Serviteur oint de Jéhovah. En outre, des centaines de milliers de personnes qui aiment la justice et qui recherchaient Jéhovah, le Dieu du reste rétabli de l’Israël spirituel, sont devenues les compagnons fidèles de ce reste oint.

      40. Comment le domaine ainsi embelli du reste spirituel est-​il devenu un “signe” qui honore Jéhovah et qui n’a pas été “retranché”?

      40 Cette transformation extraordinaire du domaine spirituel du reste est devenue pour Jéhovah quelque chose de mémorable par toute la terre. En effet, le nom personnel de Dieu est maintenant connu dans toutes les nations. Le domaine ainsi restauré et embelli du reste spirituel est également devenu un “signe” dont la durée est indéfinie. Il a subsisté jusqu’à maintenant malgré la Seconde Guerre mondiale et tous les troubles et désastres internationaux. Ce signe n’a toujours pas été “retranché” et il ne le sera jamais. — Ésaïe 55:12, 13.

      41, 42. En ce qui concerne la restauration de l’Israël spirituel, comment les choses se sont-​elles passées conformément à Ésaïe 55:8, 9?

      41 Tout cela est stupéfiant, surtout pour le reste restauré des Israélites spirituels. En effet, durant les difficultés qui résultèrent de la Première Guerre mondiale et durant leur asservissement à Babylone la Grande, ils n’imaginèrent jamais qu’une telle transformation pourrait avoir lieu. Étant donné la façon dont ils comprenaient les prophéties bibliques, cela ne leur venait même pas à l’idée. On eût même taxé de présomptueux quiconque aurait espéré ou prédit la réalisation d’une telle chose, ce qui sous-entendait que le reste des Israélites spirituels captifs et exilés seraient encore sur la terre. Il est certain que leurs pensées et leurs voies n’étaient pas au niveau de celles de Dieu. Il en alla exactement comme Jéhovah lui-​même l’avait dit, savoir:

      42 “‘Vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘En effet, comme les cieux sont plus hauts que la terre, ainsi mes voies sont plus hautes que vos voies, et mes pensées plus hautes que vos pensées.’” — Ésaïe 55:8, 9.

      43. Selon les faits, qui est l’auteur de ce paradis spirituel?

      43 Tout cela tend à prouver que cette réalisation ne vient pas de l’homme, mais du Dieu Tout-Puissant. À ce propos, le principe que Gamaliel, un enseignant de la Loi, énonça devant le Sanhédrin juif au premier siècle de notre ère est toujours vrai aujourd’hui; il déclara: “Si ce dessein ou cette œuvre vient des hommes, elle sera renversée; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les renverser [ce dessein ou cette œuvre].” (Actes 5:38, 39). Par conséquent, le paradis spirituel qui n’a pas été “retranché”, c’est-à-dire enlevé aux témoins chrétiens de Jéhovah jusqu’à ce jour, est un “signe” dont le Dieu Tout-Puissant est l’auteur. Par ce signe, il s’est fait une renommée ou un grand nom sur toute la terre. Ils peuvent être remplis de gratitude, tous les hommes craignant Dieu qui remplissent les conditions requises pour entrer dans ce paradis spirituel en recherchant Jéhovah pendant qu’on peut le trouver et en invoquant son nom personnel pendant qu’il est encore proche, durant la “conclusion du système de choses”. — Ésaïe 55:6; Matthieu 24:3.

      [Illustration, page 122]

      Cigognes dans leur nid au faîte d’un genévrier.

  • Un paradis spirituel sur une terre polluée
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 8

      Un paradis spirituel sur une terre polluée

      1, 2. Les efforts de l’homme pour arrêter la pollution de la terre ont-​ils été couronnés de succès?

      IL EXISTE bien sur la terre encore quelques endroits comparables à de petits paradis terrestres, mais leur existence même est menacée. Certes, au cours des vingt dernières années on a entrepris des études scientifiques sérieuses sur la pollution de l’environnement naturel de l’homme, et des efforts ont été faits pour ralentir la pollution de la terre, de l’eau et de l’air, mais celle-ci se poursuit néanmoins, quand elle n’augmente pas.

      2 Certains projets écologiques ont été jugés irréalistes ou inapplicables pour des raisons économiques. D’autres, qui visaient à préserver la nature dans des régions particulières, ont dû être abandonnés à cause des besoins créés par la crise de l’énergie. La planète tout entière est en train de devenir un habitat de plus en plus malsain pour les poissons, les oiseaux, les animaux terrestres et l’homme. À cause de la façon dont celui-ci vit et exploite la terre, la survie de toutes les créatures vivantes est menacée par la seule pollution de notre environnement.

      3. Malgré la pollution de la terre, quel paradis est en train de s’étendre, et depuis quand?

      3 Pourtant, il existe sur la terre un paradis spirituel florissant et de plus en plus étendu qui n’est pas touché par cette pollution funeste. Au fur et à mesure de son extension, un nombre croissant de gens qui s’intéressent aux choses spirituelles en jouissent et mènent ainsi une vie plus heureuse. Ils entretiennent même l’espérance de vivre éternellement dans un paradis terrestre où la pollution n’existera pas. Bien sûr, ce paradis terrestre est encore à venir, sans quoi Dieu ne permettrait pas que se poursuive la pollution de l’habitat naturel de l’homme. Celui-ci n’a ni le pouvoir ni la sagesse nécessaires de restaurer sur la terre sa demeure paradisiaque originelle. Cependant, dans l’année qui suivit la fin de la Première Guerre mondiale un paradis spirituel a été établi sur notre planète. C’est sans aucun doute le paradis dont l’apôtre chrétien Paul parle dans la seconde lettre qu’il adressa à la congrégation chrétienne de Corinthe.

      4. À propos de ce paradis, que déclara l’apôtre Paul dans sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe?

      4 Écrivant au milieu du premier siècle, plus précisément vers l’an 55, il dit à ses frères de cette congrégation: “Il faut me glorifier. C’est sans profit, mais j’en viendrai à des visions surnaturelles et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en union avec Christ qui, voici quatorze ans — si ce fut dans le corps, je ne sais; si ce fut hors du corps, je ne sais; Dieu le sait — fut emporté comme tel jusqu’au troisième ciel. Oui, je connais un tel homme — si ce fut dans le corps, si ce fut en dehors du corps, je ne sais, Dieu le sait — et je sais qu’il a été emporté dans le paradis et a entendu des paroles inexprimables qu’il n’est pas permis à un homme d’énoncer. D’un tel homme je me glorifierai, mais de moi-​même je ne me glorifierai pas.” — II Corinthiens 12:1-5.

      5. a) Qui est l’“homme en union avec Christ” dont parle Paul? b) Qu’entendait Paul quand il déclara: “D’un tel homme je me glorifierai, mais de moi-​même je ne me glorifierai pas.” c) À propos de la condition dans laquelle il se trouvait alors, pourquoi dit-​il: “Si ce fut dans le corps, si ce fut en dehors du corps, je ne sais.”

      5 L’apôtre Paul ne parlait pas ici d’un autre homme, mais de lui-​même. Cependant, il parlait de lui-​même au moment où il fit l’expérience unique qu’il décrit ci-dessus, c’est-à-dire de l’homme particulièrement favorisé par Dieu qu’il était à ce moment précis. C’est de cet homme-​là qu’il pouvait à bon droit se glorifier. Mais de l’homme ordinaire qu’il était malgré les privilèges exceptionnels que Dieu lui avait accordés, il ne pouvait pas se glorifier. La vision qu’il reçut était si réaliste que c’était comme s’il avait été lui-​même présent de corps. Toutefois, il est raisonnable de penser que son corps physique resta sur terre, car il ne s’agissait que d’une vision, et les paroles qu’il entendit, il les entendit alors qu’il était en extase. S’il reçut cette vision quatorze ans avant d’écrire sa seconde lettre à la congrégation de Corinthe, ce fut donc vers l’an 41, avant son premier voyage missionnaire en 47/48 avec Barnabas. L’apôtre Paul ne précise pas si les paroles qu’il entendit furent prononcées en hébreu ou en grec, langues qu’il connaissait, ou en quelque autre langage qui ne peut être traduit en une langue humaine connue.

      6. Qu’indique son allusion au “troisième ciel”?

      6 Quand Paul dit qu’il a été emporté jusqu’au troisième ciel, il n’entend pas par là qu’il a été pris et entraîné dans le cours du temps jusqu’au troisième d’une succession de cieux. Non, il a été pris et élevé verticalement. Comme dans la Bible le chiffre trois est utilisé pour marquer l’intensité ou l’accentuation, le “troisième ciel” indique la hauteur et la qualité de son élévation. Celle-ci ne lui permit pas de connaître les choses propres aux cieux des créatures spirituelles, comme Jésus Christ qui, étant retourné dans les cieux spirituels après en être descendu, connaît bien les choses propres aux cieux invisibles. Au sens figuré, Paul était déjà assis avec ses frères chrétiens “dans les lieux célestes en union avec Christ Jésus”. (Éphésiens 2:6.) Le fait que Paul fut emporté au “troisième ciel” signifiait qu’il fut élevé d’une manière spirituelle au-dessus de la position spirituelle de ses frères chrétiens. Cette élévation lui donna sans doute une intelligence des choses qu’il n’avait pas auparavant, intelligence qui allait se refléter dans sa manière de parler et d’écrire.

      7, 8 a) Pourquoi le “paradis” dont parle ici Paul n’est-​il pas le même que celui dont il est question en Révélation 2:7? b) Pourquoi le “paradis” dans lequel Paul fut emporté n’était-​il pas le “jardin d’Éden”?

      7 Le “paradis” dans lequel Paul a été emporté est ici associé au “troisième ciel”, ce qui laisse entendre qu’il s’agit de quelque chose de spirituel. Toutefois, cela ne veut pas dire que le paradis en question était celui auquel fait allusion le message que Jésus Christ, glorifié au ciel, adressa à la congrégation d’Éphèse, en Asie Mineure, et qui dit: “Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations: Au vainqueur, je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.” (Révélation 2:7). Ce “paradis de Dieu” est un paradis symbolique dans les cieux spirituels invisibles où la chair et le sang ne peuvent entrer et où l’œil charnel ne peut pénétrer (I Corinthiens 15:50). Rien n’indique non plus que l’apôtre Paul vit des symboles de choses qui sont dans les cieux spirituels invisibles comme en vit l’apôtre Jean et dont celui-ci nous donne une description en Révélation chapitre 4. Il est donc très improbable que l’apôtre Paul ait été emporté dans le “paradis de Dieu” pour voir “l’arbre de vie” qui s’y trouve.

      8 Quant au “jardin d’Éden”, le paradis terrestre originel, il n’a aucun mystère pour les créatures humaines. Il ne dépasse en rien l’entendement humain, et sa restauration sur la terre sous la domination du Royaume messianique de Dieu est comprise depuis longtemps d’après les prophéties bibliques (Genèse 3:8-24). L’apôtre Paul n’avait donc pas besoin de recevoir ‘des visions surnaturelles et des révélations du Seigneur’ pour connaître les choses relatives à ce paradis. — II Corinthiens 12:1.

      9, 10. a) La vision donnée à l’apôtre Paul concernait quel paradis, et à quelle époque celui-ci devait-​il exister? b) À quoi se rapportaient les “paroles inexprimables” que Paul entendit, et qu’aurait signifié pour lui révéler ces “paroles inexprimables”?

      9 Toutefois, les Saintes Écritures décrivent prophétiquement un autre paradis ainsi que son type historique dans le pays de Juda, après l’exil des Juifs à Babylone. Il s’agit du paradis spirituel qui existe aujourd’hui, dix-neuf siècles après que l’apôtre Paul eut été emporté au “troisième ciel” et dans le “paradis” grâce à une vision surnaturelle. Ce que Paul entendit au cours de cette vision réaliste, c’est-à-dire “des paroles inexprimables qu’il n’est pas permis à un homme d’énoncer”, concernait ce paradis spirituel qui était alors à venir. Les vrais disciples du Christ allaient jouir de cette condition bénie durant sa “présence” ou parousia à la “conclusion du système de choses”. — Matthieu 24:3.

      10 Paul fut inspiré par Dieu pour annoncer l’“apostasie” religieuse qui allait survenir dans la congrégation chrétienne avant “la présence de notre Seigneur Jésus Christ”, mais il ne lui fut pas permis, à lui qui n’était qu’un homme, de parler de ce paradis spirituel à propos duquel il avait entendu “des paroles inexprimables”. S’il l’avait fait, il aurait alors interprété les prophéties bibliques qui concernaient ce paradis spirituel. — II Thessaloniciens 2:1-3; II Corinthiens 12:1-4.

      “LA VOIE DE LA SAINTETÉ” QUI MÈNE AU PARADIS SPIRITUEL

      11. a) Quand la “présence” de Jésus Christ commença-​t-​elle? b) À cette époque-​là, à quel monarque ancien Jésus Christ ressembla-​t-​il, et en quel sens?

      11 D’autres publications de la Société Watch Tower ont démontré par des preuves bibliques que “la présence de notre Seigneur Jésus Christ” a commencé en 1914, à la fin des temps des Gentils, quand naquit le Royaume messianique de Dieu dans les cieux invisibles (Révélation 12:1-10). C’est alors que Jésus Christ, qui venait d’être intronisé, devint comme Cyrus le Grand (le “serviteur” oint de Dieu de l’Antiquité), le conquérant de l’Empire babylonien et le libérateur des Juifs captifs et de leurs compagnons non juifs fidèles. Jouant le même rôle à notre époque moderne, Jésus Christ libéra le reste de ses disciples fidèles et revêtus de l’onction qui avaient été retenus captifs par Babylone la Grande et ses amants du monde durant la Première Guerre mondiale. Brisant la puissance de cet empire universel de la fausse religion, il amena la restauration du reste des Israélites spirituels en 1919. Cet événement stupéfia et rendit amer le monde religieux de l’époque. — Révélation 11:7-13.

      12. Quelles questions se posent à propos du paradis spirituel?

      12 Il est possible que beaucoup de nos lecteurs se posent ces questions: Pourquoi et comment se fait-​il que le reste oint des Israélites spirituels ne sont entrés dans le paradis spirituel qu’à partir de 1919? N’étaient-​ils pas dans un paradis spirituel avant que n’éclate la Première Guerre mondiale? Ne jouissaient-​ils pas de la faveur de Dieu, condition spirituelle bénie, disons depuis la parution du premier numéro du “Phare de la Tour de Sion, Messager de la présence de Christ” (Zion’s Watch Tower and Herald of Christ’s Presence) en juillet 1879? Les plus anciens membres du reste de l’Israël spirituel qui vivaient quelque temps avant la Première Guerre mondiale peuvent répondre non à ces questions. Pour quelle raison?

      13. Quel était le seul paradis auquel les serviteurs de Dieu sur la terre pensaient avant 1919?

      13 Tout simplement parce qu’à cette époque-​là on ne parlait même pas d’un paradis spirituel pour le reste de l’Israël de Dieu. Le seul paradis à venir auquel on songeait était le paradis physique et matériel qui devait être restauré sur la terre au cours du règne millénaire de Jésus Christ et dans lequel serait ressuscité le malfaiteur compatissant qui fut mis au poteau à côté de Jésus et à qui celui-ci déclara: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi dans le Paradis.” (Luc 23:39-43). On pensait même que le paradis auquel l’apôtre Paul fait allusion en II Corinthiens 12:4 était ce paradis terrestre, ‘la terre restaurée’. — Voyez le paragraphe 2, page 648, du livre The Battle of Armageddon, publié en 1897.

      14. a) Comment comprenait-​on alors les prophéties relatives à un paradis qui s’étaient déjà réalisées sur l’ancienne nation d’Israël? b) Que ne comprenait-​on pas à propos de ces prophéties?

      14 D’autre part, on s’attendait que les prophéties bibliques qui s’étaient réalisées en petit sur la nation d’Israël au sixième siècle avant notre ère connaissent un accomplissement final à notre époque moderne par le retour et le rassemblement des Juifs selon la chair en Palestine (par exemple, voyez le commentaire sur Ézéchiel 36:22-36 à la page 63 de La Tour de Garde anglaise de 1892). On croyait aussi que les prophéties qui s’étaient accomplies sur une petite échelle en rapport avec l’ancien Israël connaîtraient leur accomplissement principal et définitif durant le règne millénaire du Christ, après que Satan le Diable serait lié et enfermé dans la fosse sans fond (par exemple Ésaïe chapitre 35). Ainsi, comme les Églises de la chrétienté le font encore maintenant, on omettait complètement, on obscurcissait ou on ne comprenait pas l’accomplissement moderne de ces prophéties relatives au reste de l’Israël spirituel. En fait, jusqu’en 1932, les témoins chrétiens de Jéhovah avaient le sentiment que le retour et le rassemblement des Juifs selon la chair en Palestine et l’instauration d’un État hébreu seraient l’accomplissement de prophéties divines.

      15. Qu’attendait le reste pour 1914, puis pour 1918?

      15 Par ailleurs, le reste des Israélites spirituels s’attendaient depuis des dizaines d’années, pour être plus précis depuis 1876, que les temps des Gentils prennent fin en automne 1914. Ils espéraient que le Royaume messianique de Dieu serait alors pleinement établi dans les cieux et qu’eux-​mêmes seraient glorifiés avec Jésus Christ dans ce Royaume céleste. Toutes leurs explications des Saintes Écritures allaient dans ce sens ou étaient adaptées à cette idée. Quand vint la fin de l’année 1914, alors que la Première Guerre mondiale faisait rage et qu’ils se trouvaient toujours sur la terre, ils furent enclins à penser qu’ils seraient glorifiés au ciel en 1918, trois ans et demi après la fin des temps des Gentils (Luc 21:24; Daniel 4:16, 23, 25, 32). Ils n’assimilèrent pas les interdictions dont ils furent l’objet et les persécutions qu’ils endurèrent pendant la Première Guerre mondiale à un exil à Babylone d’où ils allaient être libérés après la fin du conflit mondial. Ils ne s’attendaient pas à être rétablis dans la faveur de Jéhovah sur la terre en vue d’une œuvre de témoignage mondiale.

      16. Que n’avait pas compris ou envisagé avant 1919 le reste des Israélites spirituels?

      16 Avant leur libération en 1919, les membres du reste de l’Israël spirituel ne pensaient pas du tout à un paradis spirituel. Ils étaient bien loin d’imaginer une œuvre comme celle qui a été accomplie depuis jusqu’aux confins de la terre. Ils n’avaient pas encore compris par leur étude de la Bible que le temps était venu pour Jéhovah de se faire un nom (Ésaïe 63:14; Jérémie 32:20; II Samuel 7:23), pas plus d’ailleurs que Jéhovah allait les employer pour faire connaître son nom sur toute la terre et pour annoncer son Royaume messianique à toutes les nations, à l’intérieur comme à l’extérieur de la chrétienté (Matthieu 24:14). Ils n’entrevoyaient pas la réalisation merveilleuse des prophéties bibliques dont ils allaient être les témoins et n’avaient aucune idée de l’intelligence croissante des Saintes Écritures qu’ils acquerraient. Ils n’imaginaient pas que Dieu allait se servir d’eux pour rassembler d’entre toutes les nations une “grande foule” de “brebis” qui bénéficieraient avec eux de sa faveur. — Révélation 7:9-17.

      17. a) Le reste avait-​il conscience d’être dans un paradis spirituel avant 1919? b) De quel accomplissement d’Ésaïe chapitre 35 le reste peut-​il se rendre compte aujourd’hui?

      17 Les membres du reste de l’Israël spirituel n’eurent pas conscience dès 1919, l’année de leur libération et de leur restauration, d’être entrés dans un paradis spirituel. Mais aujourd’hui, alors que le “temps de la fin” du présent système de choses est bien avancé, ils peuvent se rendre compte que depuis cette date la prophétie d’Ésaïe chapitre 35 s’est accomplie de façon merveilleuse sur eux dans un sens spirituel. Pour reprendre l’image symbolique de cette prophétie brillante, ils ont emprunté une ‘voie de sainteté’ pour entrer dans un paradis spirituel malgré la pollution de la terre par l’homme.

      LA PROPHÉTIE CONCERNANT UN PARADIS VIENT À LA VIE

      18. Quel contraste rehausse considérablement la beauté de la prophétie d’Ésaïe chapitre 35?

      18 La beauté de la prophétie d’Ésaïe chapitre trente-cinq est considérablement rehaussée par le fait qu’elle suit immédiatement une autre prophétie solennelle qui, elle, annonce la désolation extrême et permanente d’un pays, sa transformation en un désert. Cette autre prophétie visait une nation sœur d’Israël qui allait connaître un sort aussi terrible à la suite de la vengeance de Dieu aux yeux de qui elle était coupable. Elle avait pour ancêtre Ésaü, frère jumeau mais néanmoins aîné du patriarche Jacob ou Israël. Parce qu’il vendit son droit d’aînesse à Jacob pour un roux ou ragoût, Ésaü reçut le surnom d’Édom (qui signifie “rouge”), lequel nom fut donné à la nation dont il fut l’ancêtre (Genèse 25:30). Le pays d’Édom s’étendait entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba, à cheval sur l’Arabah. — Ésaïe 34:5-17.

      19, 20. a) De quel pays Ésaïe 35:1, 2 annonçait-​il la transformation et qu’est-​ce qui le prouve? b) Sur qui cette prophétie a-​t-​elle connu son premier accomplissement?

      19 Il est question d’un “désert” tout à fait différent dans le chapitre trente-cinq d’Ésaïe qui commence par ces mots d’une grande beauté poétique: “Le désert et la région aride exulteront, et la plaine déserte sera joyeuse et fleurira comme le safran. Oui, elle fleurira et elle sera vraiment joyeuse avec jubilation et avec des cris de joie. La gloire du Liban devra lui être donnée, la splendeur du Carmel et du Saron. Il y aura ceux qui verront la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu.” — Ésaïe 35:1, 2.

      20 Ces paroles annoncent la transformation et la restauration d’un pays qui aura alors une beauté comparable à celle d’un paradis. De quel pays s’agit-​il? De celui dont les habitants sont ainsi identifiés dans le dernier verset du chapitre: “Et les rédimés de Jéhovah reviendront et arriveront assurément à Sion avec des cris joyeux; et une allégresse jusqu’à des temps indéfinis sera sur leur tête. Ils atteindront à l’exultation et à l’allégresse, et le chagrin et les soupirs devront s’enfuir.” (Ésaïe 35:10). Dans le premier accomplissement ou l’accomplissement ancien de la prophétie, les rédimés qui retournèrent à Sion ou Jérusalem étaient le peuple du prophète Ésaïe, les habitants du pays de Juda. Aux jours d’Ésaïe, il y avait encore un roi oint sur ce qu’on appelait le “trône de Jéhovah” à Jérusalem. En fait, Ésaïe prophétisa durant les règnes successifs de quatre rois juifs: Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias. — Ésaïe 1:1.

      21, 22. a) Le pays de Juda était-​il un désert aux jours d’Ésaïe? b) Quand ce pays fut-​il désolé, et pour combien de temps?

      21 Au temps d’Ésaïe, le pays de Juda n’avait pas été ravagé et laissé dans l’état décrit au trente-cinquième chapitre de sa prophétie. Certes, l’empereur assyrien Sennachérib, qui avait envahi le pays, avait pris un certain nombre de villes et opéré de grands ravages. Mais quand cet envahisseur païen déclara orgueilleusement qu’il allait prendre Jérusalem, Jéhovah intervint miraculeusement et l’obligea à retourner dans son pays par une retraite honteuse. Bien qu’ayant sérieusement ravagé le pays de Juda, l’Assyrien ne le laissa pas sans habitant, ce qui, par la suite, aurait obligé ses anciens occupants à revenir de leur exil pour reconstruire Sion.

      22 D’autre part, “l’allégresse” des Juifs causée par l’expulsion étonnante de l’Assyrien hors du pays de Juda n’allait pas durer “jusqu’à des temps indéfinis”. Pourquoi? Parce qu’au cours du siècle suivant, Jérusalem et son temple furent détruits, le “trône de Jéhovah” occupé par des rois juifs fut renversé, et le pays de Juda tout entier fut privé d’habitants et d’animaux domestiques. Les survivants qui furent déportés à Babylone se lamentèrent profondément sur la désolation de leur pays bien-aimé qui allait durer soixante-dix ans. C’est leur retour d’exil qu’Ésaïe avait annoncé.

      23. a) Quand la prophétie relative à l’embellissement du pays connut-​elle un accomplissement en petit? b) Quand l’accomplissement plus grand de la prophétie commença-​t-​il, et quel parallèle peut-​on établir entre le pays de l’ancien Israël et le domaine spirituel du reste des Israélites spirituels?

      23 C’est après le retour, en 537, des Juifs exilés à Babylone que la prophétie relative à l’embellissement du “désert”, de “la région aride” et de “la plaine déserte”, c’est-à-dire du pays de Juda, connut un accomplissement en petit. L’accomplissement final, plus grand et spirituel, commença à se produire sur le reste des Israélites spirituels en 1919, après leur libération de Babylone la Grande où ils étaient exilés, loin de la faveur de Dieu. Non seulement ils avaient souffert de l’influence religieuse et politique de Babylone la Grande avant la Première Guerre mondiale, mais leur domaine spirituel fut réduit en un désert complètement désolé par le premier conflit international dont Babylone la Grande était la principale responsable et dont elle profita pour les combattre. Cependant, quand en 1919 le Dieu Tout-Puissant, Jéhovah, commença à faire sortir le reste de ses adorateurs de la captivité babylonienne, leur domaine spirituel fut complètement transformé.

      24. Pourquoi le “pays” de l’Israël spirituel est-​il devenu aride et improductif durant la Première Guerre mondiale?

      24 Durant la Première Guerre mondiale, comme le reste des Israélites spirituels ne bénéficiaient pas des pluies de bénédiction et de l’approbation manifeste de Dieu, il en résulta une certaine aridité et stérilité dans leurs privilèges et dans l’accomplissement de leurs devoirs spirituels envers Jéhovah Dieu. Celui-ci ne pouvait pas les bénir, car ils faisaient preuve d’une certaine crainte de l’homme, se laissant imposer ainsi des restrictions religieuses. Il ne pouvait pas les bénir du fait qu’ils s’étaient laissé contaminer par le monde en guerre, notamment en n’adoptant pas une position de stricte neutralité envers les conflits internationaux. Il ne pouvait pas les bénir, car ils se préoccupaient davantage de leur glorification promise dans le Royaume céleste que de l’œuvre de témoignage mondiale qu’il désirait les voir accomplir en faveur de son Royaume messianique nouveau-né. En raison de ces mauvaises conditions, les Israélites spirituels n’étaient pas en mesure de produire les “fruits” du Royaume au moment prévu pour cela. — Matthieu 21:43.

      25. Toutefois, comme l’indiquaient les Écritures, quel changement le reste pouvait-​il opérer?

      25 Toutefois, le reste des Israélites spirituels pouvaient se repentir dès lors qu’on attirerait leur attention sur leur mauvaise attitude. Ils seraient ainsi en mesure de constater leurs faiblesses et leurs manquements en rapport avec l’accomplissement de la volonté divine et de commencer à redresser leur course aussitôt qu’ils discerneraient la bonne voie à suivre. S’ils agissaient ainsi, la raison pour laquelle Dieu ne leur accordait pas sa faveur ni ses bénédictions en temps voulu disparaîtrait alors. La prophétie concernant la restauration du peuple choisi de Jéhovah disait: “Je ferai d’elles et des alentours de ma colline une bénédiction, et je ferai tomber la pluie torrentielle en son temps. Il y aura des pluies torrentielles de bénédiction.” — Ézéchiel 34:26.

      26. a) Qu’est-​ce qui devait donc précéder l’instauration d’un paradis spirituel? b) En quoi la promesse selon laquelle “la gloire du Liban devra lui être donnée” nous aide-​t-​elle à apprécier le domaine spirituel du reste rétabli de Jéhovah?

      26 Tout changement dans le domaine du reste restauré, domaine qui était devenu semblable à un “désert”, à une “région aride” ou à une “plaine déserte”, devait être précédé de cette pluie de bénédiction. On peut apprécier aujourd’hui la beauté du domaine spirituel du reste restauré de Jéhovah en considérant les comparaisons prophétiques qui avaient été faites. Par exemple: “La gloire du Liban devra lui être donnée, la splendeur du Carmel et du Saron.” (Ésaïe 35:1, 2). Il nous suffit de penser aux montagnes du Liban qui, dans les temps bibliques, étaient couvertes de magnifiques arbres aux feuilles persistantes et à propos desquelles Jéhovah inspira ces paroles à son prophète: “La gloire du Liban viendra vers toi [Sion], le genévrier, le frêne et le cyprès, à la fois, afin d’embellir le lieu de mon sanctuaire; et je glorifierai le lieu de mes pieds.” (Ésaïe 60:13). À l’époque, le Liban était si beau que Jéhovah le compara au jardin d’Éden. S’adressant au roi de Tyr, une ville du Liban, Dieu dit: “Tu te trouvais en Éden, le jardin de Dieu.” — Ézéchiel 28:11-13.

      27. Qu’ajoute l’expression “la splendeur du Carmel”?

      27 Ésaïe pouvait faire d’autres comparaisons avec d’autres spectacles magnifiques, tels que “la splendeur du Carmel et du Saron”. Les monts du Carmel, orientés vers l’ouest, se terminent par un promontoire impressionnant qui pénètre pratiquement dans la Méditerranée à Haïfa. Dans le Cantique des cantiques, le berger admiratif usait d’une image très appropriée quand il dit à la Sulamite bien-aimée: “Ta tête, sur toi, est comme le Carmel.” (Cantique des cantiques 7:5; comparez avec Jérémie 46:18). Le nom Carmel signifie “verger” ou “terre productive”. Ce nom était très approprié dans l’Antiquité, par exemple aux jours du roi Ozias de Jérusalem, car le mont Carmel était alors couvert de vignes et de vergers. — II Chroniques 26:10.

      28. À quoi pensons-​nous, quand nous lisons que le domaine spirituel du reste rétabli est comparable à la ‘splendeur du Saron’?

      28 Dans les temps bibliques, “la splendeur du Carmel” était bien connue. Mais que dire de celle “du Saron”? Ce nom nous fait penser à la plaine côtière qui s’étendait vers le nord à partir de la ville portuaire de Joppée (qui signifie “beauté”) et qui était parsemée de fleurs multicolores (Actes 9:35). Nous nous rappelons aussi ces paroles de la Sulamite: “Je suis un simple safran de la plaine côtière [ou du Saron].” (Cantique des cantiques 2:1, MN; Darby). Ou bien, selon la Bible de Jérusalem: “Je suis le narcisse de Saron.” La New English Bible rend ainsi ce verset Ct 2:1: “Je suis un asphodèle dans le Saron.” Dans l’Antiquité, le Saron était vraiment en lui-​même une “splendeur”.

      29. Comment le prophète Ésaïe dépeint-​il le domaine restauré du reste d’Israël?

      29 Si, à cette évocation, nous ajoutons les paroles d’introduction du prophète Ésaïe, savoir: “Le désert et la région aride exulteront, et la plaine déserte sera joyeuse et fleurira comme le safran”, nous avons alors un tableau d’une réelle beauté décrit en des termes choisis et inspirés par Dieu (Ésaïe 35:1). Ainsi devait apparaître une fois transformé le domaine spirituel naguère désolé du reste de l’Israël spirituel, après le rétablissement de celui-ci dans la faveur de Jéhovah.

      30. a) À qui revient l’honneur de cette transformation extraordinaire? b) Qui est témoin de la réalisation de la prophétie et en rend gloire à Dieu?

      30 De qui cette transformation de l’Israël spirituel refléterait-​elle les actions? Divinement inspiré, Ésaïe répond ainsi: “Il y aura ceux qui verront la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu.” (Ésaïe 35:2). Seul le Dieu et Créateur dont le sens de la beauté est le plus élevé qui soit pouvait réaliser une telle chose, c’est-à-dire transformer les conséquences affligeantes de soixante-dix années de désolation en quelque chose d’une grande beauté par le moyen d’une nation restaurée. Dans les temps bibliques, les Israélites rapatriés furent témoins de l’accomplissement en petit de cette prophétie. De nos jours, ce sont les adorateurs chrétiens de Jéhovah qui, après avoir retrouvé leur domaine spirituel sur la terre grâce à leur libération de Babylone la Grande, sont témoins de la réalisation de cette prophétie sur une très grande échelle dans le monde entier. Pour les Babyloniens vaincus, l’embellissement du pays de Juda qu’ils avaient ravagé n’était pas un spectacle réjouissant. L’embellissement du domaine spirituel du reste oint des Israélites spirituels n’est pas non plus un spectacle réjouissant pour Babylone la Grande.

      31. Comment peut-​on encore comprendre l’expression “il y aura ceux”?

      31 Cependant, dans l’expression “il y aura ceux”, il est possible que “ceux” désigne “le désert et la région aride (...), et la plaine déserte” qui dépeignent la condition de désolation du peuple de Dieu. Ces lieux sont restés dans leur état de désolation si longtemps, pendant soixante-dix ans, qu’ils n’espéraient jamais connaître un jour des conditions meilleures. Toutefois, comme leur condition a changé et qu’ils ont reçu une gloire et une splendeur comparables à celles du Liban, du Carmel et du Saron, ces lieux ont vu à travers leur propre transformation “la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu”.

      32. Depuis quand le reste des Israélites spirituels voient-​ils dans la transformation de leur domaine spirituel “la splendeur de notre Dieu”?

      32 Quelles belles paroles d’espoir pour le peuple de Dieu qui se trouvait temporairement dans un état de désolation! Durant la Première Guerre mondiale, quand leur domaine spirituel fut ravagé, les Israélites spirituels captifs n’ont pas discerné la bonne application de cette prophétie et n’ont donc pas puisé le réconfort qu’elle pouvait leur offrir. Mais maintenant, et plus particulièrement depuis que l’explication de cette prophétie a été donnée dans le second volume du livre Justification (Vindication) publié en 1932, ils ont vu dans la transformation de leur domaine spirituel “la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu”.

      AFFERMIS POUR ACCOMPLIR L’ŒUVRE DU ROYAUME APRÈS L’EXIL

      33. Pourquoi l’exhortation rapportée en Ésaïe 35:3, 4 est-​elle particulièrement appropriée?

      33 Le peuple de Dieu soumis à bien des afflictions allait naturellement avoir du mal à croire aux paroles pleines d’espoir du prophète Ésaïe, notamment quand le temps fixé pour leur accomplissement s’approcha et qu’il devint nécessaire de se préparer à l’action. L’exhortation qui interrompt alors la description prophétique de la magnifique restauration du peuple de Dieu est donc tout à fait appropriée; nous lisons: “Fortifiez les mains faibles et affermissez les genoux qui vacillent. Dites à ceux qui ont le cœur anxieux: ‘Soyez forts. N’ayez pas peur. Voici que votre Dieu viendra avec la vengeance, Dieu, oui, avec une rétribution. Lui-​même viendra et vous sauvera.’” — Ésaïe 35:3, 4.

      34, 35. a) Qui avait besoin d’être affermi quand l’apôtre Paul cita cette prophétie? b) Par quelles épreuves les Hébreux devenus chrétiens étaient-​ils passés?

      34 Plus tard, au premier siècle de notre ère, quand il écrivit aux Hébreux devenus chrétiens de Jérusalem, l’apôtre Paul cita cette exhortation prophétique. Il leur dit: “C’est pourquoi redressez les mains qui pendent et les genoux affaiblis, et pour vos pieds continuez à faire des sentiers droits, afin que ce qui est boiteux ne se disloque pas, mais plutôt guérisse.” (Hébreux 12:12, 13). Il était nécessaire que ces chrétiens hébreux s’affermissent mutuellement. Leur qualité de chrétiens leur avait valu des épreuves qui avaient été pour eux une véritable discipline. Paul leur écrit à ce propos:

      35 “Rappelez-​vous les jours passés, où après avoir été éclairés, vous avez enduré un grand combat au milieu des souffrances, tantôt exposés comme dans un théâtre aux outrages et aux tribulations, tantôt vous associant à ceux qu’on traitait ainsi. Et en effet, vous avez montré de la compassion pour ceux qui étaient en prison et vous avez accepté avec joie le pillage de vos biens, sachant que vous avez, vous, une possession meilleure et durable.” — Hébreux 10:32-34.

      36. En quel sens les mauvais traitements infligés par les persécuteurs sont-​ils comparés à une discipline venant du Père céleste, et quel est le but de celle-ci?

      36 L’apôtre Paul compare ces durs traitements subis des mains des persécuteurs à la discipline que le Père céleste impose à ses enfants terrestres dévoués en permettant une telle persécution. Même Jésus Christ, notre Modèle, reçut une telle discipline de la part de son Père céleste (Hébreux 12:1-6). Paul s’explique en disant ensuite: “C’est pour de la discipline que vous endurez. Dieu vous traite comme des fils. Quel est, en effet, le fils que son père ne discipline pas? Mais si vous êtes exempts de la discipline à laquelle tous ont part, c’est que vous êtes des enfants illégitimes et non des fils. D’ailleurs, nous avons eu pour nous discipliner des pères qui étaient de notre chair, et nous les respections. Ne nous soumettrons-​nous pas bien davantage au Père de notre vie spirituelle, et nous vivrons? Eux, en effet, c’était pour peu de jours, comme ils le jugeaient bon, qu’ils nous disciplinaient, mais lui, c’est pour notre profit et pour que nous ayons part à sa sainteté qu’il nous discipline. Sur le moment, il est vrai, toute discipline ne semble pas être un sujet de joie, mais de tristesse; plus tard cependant elle rapporte à ceux qu’elle a formés un fruit paisible, savoir la justice.” — Hébreux 12:7-11.

      37. Pourquoi ces chrétiens étaient-​ils encouragés à s’affermir mutuellement?

      37 Comme ces Hébreux devenus chrétiens avaient subi une discipline sévère, l’apôtre Paul cite ensuite Ésaïe 35:3 et l’applique à eux. En s’affermissant ainsi mutuellement, ils ne renonceraient pas à endurer la discipline, mais recevraient leur récompense au moment voulu par Dieu. — Hébreux 12:12.

      38. Pourquoi, après la Première Guerre mondiale, était-​il particulièrement nécessaire de fortifier les mains faibles et d’affermir les genoux qui vacillent?

      38 De même, à notre époque moderne, le reste oint des Israélites spirituels qui endurèrent des persécutions et de mauvais traitements de la part de Babylone la Grande et de ses complices du monde subirent ainsi une discipline sévère. Aussi, quand à la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918, ils entrèrent dans la période d’après-guerre, dont ils ne connaissaient pas alors la durée, était-​il naturellement nécessaire de fortifier les mains faibles et d’affermir les genoux qui vacillaient. Ils allaient devoir entreprendre la plus grande œuvre jamais accomplie dans toute l’histoire de la congrégation chrétienne depuis sa fondation à la Pentecôte de l’an 33. Il leur fallait donc entrer dans la période d’après-guerre d’un pas ferme, ne plus claudiquer sur deux opinions, mais être convaincus que Dieu les conduisait dans la bonne direction. Le Royaume messianique étant né dans les cieux, comme le prouvait l’apparition de tous les signes annoncés, le moment était venu de se mettre en marche dans l’unité en tant que témoins du Royaume messianique de Jéhovah.

      39, 40. a) Comment, en 1919, a-​t-​il été dit aux membres du reste oint: “Soyez forts. N’ayez pas peur.” b) Comment le discours public donné à l’assemblée de Cedar Point montra-​t-​il que les chrétiens oints ne craignaient pas?

      39 Comme les plus anciens d’entre nous le savent bien, quelque chose de stupéfiant arrivait au reste des cohéritiers du Royaume de Christ. Étant donné la façon dont nous comprenions alors les prophéties bibliques, nous ne nous attendions pas du tout à une telle chose. Nous avions tendance à avoir “le cœur anxieux”. Mais la prophétie disait aussi: “Soyez forts. N’ayez pas peur.” (Ésaïe 35:4). Cette exhortation fut transmise d’une manière puissante dans l’article en deux parties intitulé “Heureux ceux qui ne craignent pas”, qui parut dans les éditions anglaises de La Tour de Garde des 1er et 15 août 1919. D’autre part, l’assemblée générale de huit jours qui se tint à Cedar Point (États-Unis) du 1er au 8 septembre 1919 fut très stimulante, car on mit l’accent sur l’affirmation “Heureux ceux qui ne craignent pas”, qui était en elle-​même un véritable défi.

      40 Contrairement à ce qui s’était passé durant les assemblées régionales de quatre jours organisées par le reste oint en 1918, alors que la Première Guerre mondiale faisait encore rage, et au cours desquelles on n’annonça ni ne présenta aucun discours public, le point culminant de cette assemblée de Cedar Point fut le discours intitulé “Une espérance pour l’humanité en détresse” que prononça en public et en plein air J. Rutherford, président de la Société Watch Tower. L’orateur déclara hardiment que la Société des Nations, dont la constitution avait été proposée pour établir la paix et la prospérité mondiales, s’attirerait le courroux de Dieu. En effet, elle n’était pas “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre” comme le prétendait le clergé de la chrétienté. Ceux des 7 000 assistants de l’assemblée de Cedar Point qui étaient encore vivants quand éclata la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939 se rendirent alors compte que l’orateur avait dit la vérité. La Société des Nations soutenue par le clergé échoua; elle ne réussit pas à préserver la paix mondiale. Le second conflit international lui donna un coup mortel et la précipita dans l’abîme. En revanche, le véritable Royaume messianique, né dans les cieux en 1914, continue de régner et d’être proclamé sur toute la terre par les témoins chrétiens de Jéhovah.

      41. En 1919, qu’indiquaient les faits concernant le reste de l’Israël spirituel?

      41 En 1919, le temps était donc venu pour le reste des Israélites spirituels de prouver au monde qu’ils avaient été libérés de Babylone la Grande. Les preuves commencèrent à s’accumuler et à montrer qu’ils avaient retrouvé la faveur de Jéhovah, et que celui-ci les avait désignés pour être ses témoins chrétiens. D’autre part, il devint également évident que Dieu avait rejeté Babylone la Grande, et les preuves de sa défaveur se multiplièrent, s’amoncelant finalement jusqu’aux cieux. Elle n’allait plus jamais être capable, même en temps de guerre, d’emmener les témoins chrétiens de Jéhovah en exil ni d’étouffer leur témoignage relatif au Royaume.

      42. a) Contre qui le moment était-​il venu pour Dieu de ‘se venger’, et pourquoi? b) Quel allait être le rôle du reste de l’Israël spirituel?

      42 L’exhortation réconfortante que donnait la prophétie d’Ésaïe renfermait aussi cette assurance: “Voici que votre Dieu viendra avec la vengeance, Dieu, oui, avec une rétribution. Lui-​même viendra et vous sauvera.” (Ésaïe 35:4). La première assemblée générale d’après-guerre, celle de Cedar Point en 1919, et la reprise de l’œuvre de témoignage public cette même année étaient des signes bien visibles que Jéhovah Dieu avait libéré son reste d’Israélites spirituels de l’esclavage redoutable de Babylone la Grande. Le moment était venu pour lui de se venger de cet empire universel de la fausse religion engendré par Satan le Diable au moyen de l’ancienne Babylone sur les rives de l’Euphrate. Il lui fallait donc rétribuer Babylone la Grande pour tout ce qu’elle avait fait à sa nation, l’Israël spirituel, au cours des siècles. Il allait se servir des Israélites spirituels pour annoncer le jour de sa vengeance et la façon dont il rétribuerait Babylone la Grande et ses complices politiques et militaires. — Ésaïe 61:1, 2; II Thessaloniciens 1:6.

      LA MÉTAMORPHOSE DES INFIRMES AU SENS RELIGIEUX

      43. Quel effet de l’intervention de Dieu en faveur de son peuple le prophète Ésaïe avait-​il vu à l’avance?

      43 Quelle réaction le prophète Ésaïe prévoyait-​il à l’exhortation vibrante qu’il était chargé de transmettre aux adorateurs de Jéhovah dont le domaine religieux avait été pendant un temps rendu comparable à un “désert”, à une “région aride” et à une “plaine aride”? Quel effet aurait sur eux l’intervention de Dieu qui allait venir non seulement pour les délivrer, mais aussi pour se venger et pour rétribuer ceux qui les avaient opprimés et qui avaient ravagé leur pays? “En ce temps-​là, répond le prophète, s’ouvriront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds seront débouchées. En ce temps-​là le boiteux grimpera comme le cerf et la langue du muet poussera des cris d’allégresse. Car dans le désert auront jailli des eaux, et des torrents dans la plaine déserte. Et le sol torride sera devenu comme un étang couvert de roseaux, et le sol altéré comme des sources d’eau. Dans le lieu de résidence des chacals, lieu de repos pour eux, il y aura de l’herbe verte avec des roseaux et du papyrus.” — Ésaïe 35:5-7.

      44. Que fallait-​il entendre par ‘ouvrir les yeux des aveugles’, et comment cela s’est-​il réalisé en 637 avant notre ère?

      44 La libération du sombre cachot, voilà ce que signifiait l’ouverture des yeux des aveugles. Leur guérison grâce à leur libération serait confiée en temps voulu à son Serviteur messianique, à qui il dit: “Je t’ai sauvegardé pour te donner comme alliance [ou comme gage] pour le peuple, pour réhabiliter le pays, pour faire qu’on prenne possession des propriétés héréditaires désolées, pour dire aux prisonniers: ‘Sortez!’ à ceux qui sont dans les ténèbres: ‘Paraissez au jour!’” (Ésaïe 49:8, 9). En 537 avant notre ère, après que Babylone fut tombée aux mains du conquérant perse Cyrus le Grand, Dieu libéra donc son peuple exilé et emprisonné depuis longtemps à Babylone, afin qu’il voie la lumière de la liberté dans ses “possessions héréditaires”, son pays bien-aimé.

      45. Comment ‘les yeux des aveugles’ furent-​ils ouverts en 1919?

      45 Pareillement, en 1919, Jéhovah fit sortir les membres du reste oint dont les yeux avaient été rendus aveugles par leur captivité dans Babylone la Grande, afin qu’ils voient la lumière de sa faveur dans leur domaine spirituel restauré. Avec les années, leurs yeux discernèrent de mieux en mieux la beauté croissante de leur domaine spirituel.

      46. En quel sens les oreilles des Israélites spirituels étaient-​elles ‘sourdes’, mais que s’est-​il passé une fois que leurs oreilles ont été ouvertes?

      46 Quant à leurs oreilles, c’est-à-dire leur intelligence des choses spirituelles, elles avaient été rendues sourdes aux prophéties bibliques relatives à leur restauration et à l’œuvre de témoignage mondiale qu’ils allaient devoir accomplir après leur libération de Babylone la Grande. Ils n’avaient pas entendu l’explication exacte de ces prophéties. Mais étant revenus dans un domaine spirituel restauré, ils commençaient à entendre ces prophéties telles qu’elles étaient expliquées par l’organisation divine et à en comprendre la signification, maintenant qu’elles étaient en cours d’accomplissement. Cette promesse divine se réalisait fidèlement: “En ce jour-​là, les sourds entendront les paroles du livre, et du sein de l’obscurité et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. Et assurément les humbles augmenteront leur allégresse en Jéhovah lui-​même, et les pauvres parmi les humains seront joyeux dans le Saint d’Israël lui-​même.” (Ésaïe 29:18, 19). Depuis, les oreilles des adorateurs chrétiens de Jéhovah n’ont plus jamais été rendues sourdes aux messages qui découlent des prophéties en train de se réaliser. Ils gardent leurs oreilles grandes ouvertes aux commandements divins que transmet sa Parole écrite en rapport avec l’œuvre du Royaume qui doit être accomplie aujourd’hui sur toute la terre.

      47. a) En quel sens les Israélites spirituels étaient-​ils “boiteux”? b) Comme l’annonça Ésaïe, en quel sens ‘grimpaient-​ils comme le cerf’?

      47 Il y eut aussi un miracle spirituel en rapport avec “le boiteux”. Le reste des Israélites spirituels avaient été rendus boiteux par Babylone la Grande et sa façon de se servir des autorités politiques, judiciaires et militaires des différents pays. Leurs déplacements publics et leur liberté religieuse furent sérieusement entravés. Mais quand les Israélites spirituels obéissants entendirent l’exhortation de Dieu par l’entremise d’Ésaïe et que leurs mains faibles et leurs genoux vacillants eurent été fortifiés, alors ils se mirent de nouveau à marcher d’un pas ferme et assuré. Comme cela avait été annoncé, “en ce temps-​là le boiteux grimpera comme le cerf”. Ils entreprirent avec ardeur dans le service du Royaume de Jéhovah des tâches difficiles exigeant des efforts comme ceux que réclame une grimpée. Ils bondirent dans l’œuvre qui devait être accomplie, la prédication de “cette bonne nouvelle du royaume (...) par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations”. (Matthieu 24:14.) Il fallut encore faire des efforts ou, figurément parlant, “grimper”, pour organiser tous les Israélites spirituels rétablis afin de prêcher le message du Royaume de maison en maison.

      48. Quand “la langue du muet” commença-​t-​elle à ‘pousser des cris d’allégresse’, et pourquoi?

      48 “Et la langue du muet poussera des cris d’allégresse.” (Ésaïe 35:6). Cette autre parole prophétique se réalisa elle aussi lors du rétablissement du reste des Israélites spirituels dans leur domaine spirituel légitime après la Première Guerre mondiale. En considérant la métamorphose de leur situation sur la terre, ils avaient bien des raisons de louer le Dieu de leur salut. Plutôt que de continuer à languir après leur demeure céleste, ils jugèrent la vie plus supportable dans leur nouveau domaine spirituel sur la terre. “Car dans le désert auront jailli des eaux, et des torrents dans la plaine déserte.” Leur vie sur la terre au service du Royaume de Dieu devint pour eux spirituellement rafraîchissante. Comme l’esprit saint rendait la Parole de Dieu plus compréhensible et que l’explication des prophéties bibliques devenait plus complète, donc plus encourageante, l’eau de la vie commença à couler de la Sainte Bible. N’était-​ce donc pas pour les adorateurs de Jéhovah, dont la langue avait été rendue ‘muette’ par leur désolation spirituelle antérieure, une raison de ‘pousser des cris d’allégresse’? Sans aucun doute.

      49. Selon ce qu’annonçait Ésaïe 35:7, quels furent d’autres effets de la bénédiction de Jéhovah sur son peuple?

      49 À la suite des averses de bénédiction que Dieu fit se déverser sur le reste restauré de ces Israélites spirituels, les autres aspects réjouissants de la prophétie d’Ésaïe se réalisèrent dans un sens figuré sous leurs yeux. Nous lisons: “Et le sol torride sera devenu comme un étang couvert de roseaux, et le sol altéré comme des sources d’eau. Dans le lieu de résidence des chacals, lieu de repos pour eux, il y aura de l’herbe verte avec des roseaux et du papyrus.” — Ésaïe 35:7.

      50. a) Que suggère l’allusion aux “chacals”? b) Quel changement est indiqué par la présence d’“herbe verte avec des roseaux et du papyrus”?

      50 Cette allusion au chacal nous fait penser à des scènes de désolation. Le chacal est une sorte de chien sauvage qui se nourrit de cadavres et qui fréquente les régions retirées et sauvages, voire désertiques. Sa présence en un certain endroit indique qu’il s’agit d’une région sèche et stérile. Abandonné à son état de sécheresse, le lieu de résidence des chacals ne serait pas un endroit où les humains aimeraient vivre. Ceux-ci se lamenteraient et prieraient pour obtenir de l’eau, pour trouver des sources ou pour que vienne la pluie. Si une telle région est alors irriguée par cette eau, il se formera dans ses dépressions des étangs couverts de roseaux. Même le papyrus y poussera, et des tapis d’herbe verte couvriront la plaine autrefois déserte. Les hommes en feront leur lieu de résidence, et on n’entendra plus les plaintes et les glapissements du chacal qui rendaient plus inquiétantes les ténèbres de la nuit Un changement remarquable de ce genre commença à se produire en 537 avant notre ère.

      51, 52. a) Comment cette partie de la prophétie s’est-​elle réalisée sur le pays où sont revenus les Juifs exilés? b) Pareillement, que s’est-​il passé depuis 1919?

      51 Avant la désolation du royaume de Juda par les Babyloniens qui l’envahirent en venant par la route du nord, le prophète Jérémie avait annoncé les conséquences de cette invasion, en disant: “Écoute! Une rumeur! Voici qu’elle est arrivée, et aussi un grand martèlement venu du pays du nord, pour faire des villes de Juda une solitude désolée, un repaire de chacals.” En sa qualité de porte-parole de Jéhovah, Jérémie dit encore: “Je ferai de Jérusalem des tas de pierres, un repaire de chacals; et je ferai des villes de Juda une solitude désolée, sans aucun habitant.” — Jérémie 10:22; 9:11.

      52 Par conséquent, quand les Juifs exilés quittèrent Babylone pour revenir dans leur pays qui avait été désolé et privé de tous ses habitants pendant soixante-dix ans, celui-ci était devenu un lieu de résidence pour de nombreux chacals. Il avait donc besoin d’être transformé en de grasses prairies parsemées d’étangs aux eaux calmes sur les bords desquels pousseraient les roseaux et le papyrus. Les Juifs rapatriés reconquirent ce pays désolé, et les chacals durent quitter les lieux. Pareillement, mais d’une manière figurée, le domaine spirituel du reste des Israélites spirituels libérés de Babylone la Grande commença à changer à partir de 1919. Dès lors, ils firent disparaître toutes les sources de pollution qu’ils découvrirent et qui auraient détérioré leur beau domaine spirituel. En revanche, les nations, elles, continuèrent à polluer la terre comme jamais auparavant. Mais voyez, malgré cette pollution généralisée, les témoins chrétiens de Jéhovah ont cultivé un paradis spirituel grâce à la bénédiction de leur Dieu et à la gloire de son nom.

      [Illustration, page 147]

      J. Rutherford s’adressant aux assistants de l’assemblée de Cedar Point en 1919.

  • La “Voie de la Sainteté” conduit au paradis spirituel
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 9

      La “Voie de la Sainteté” conduit au paradis spirituel

      1. Quelle magnifique perspective s’offrait aux exilés juifs qui quittèrent Babylone en 537?

      UN VÉRITABLE paradis! Voilà ce que les Juifs exilés qui sortirent de Babylone en 537 espéraient faire de leur pays resté si longtemps désolé. Ils avaient devant eux l’espoir de réaliser les brillantes déclarations prophétiques d’Ésaïe à propos de leur pays, savoir: “Le désert et la région aride exulteront, et la plaine déserte sera joyeuse et fleurira comme le safran. Oui, elle fleurira et elle sera vraiment joyeuse avec jubilation et avec des cris de joie. La gloire du Liban devra lui être donnée, la splendeur du Carmel et du Saron. Il y aura ceux qui verront la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu.” — Ésaïe 35:1, 2.

      2. Comment Dieu leur donna-​t-​il l’assurance qu’ils rentreraient sains et saufs dans leur pays?

      2 Ayant une espérance aussi merveilleuse, le reste des Juifs libérés et leurs fidèles compagnons ont dû éprouver une profonde satisfaction quand ils se mirent en route pour leur pays. En guise d’encouragement, ils avaient l’assurance que Dieu leur ouvrirait une voie spéciale et sûre qui les conduirait jusqu’au terme de leur voyage, dans leur pays qu’ils avaient hâte de revoir. C’est pourquoi Dieu leur dit par l’intermédiaire de son prophète Ésaïe: “Et assurément il y aura là une grande route, oui, une voie; et on l’appellera la Voie de la Sainteté. L’impur n’y passera pas. Et elle sera pour celui qui marchera dans la voie, et les sots n’y erreront pas. Il n’y aura pas là de lion, et l’animal de proie d’entre les bêtes sauvages n’y montera pas. Aucun ne sera trouvé là; et les rachetés devront marcher là.” — Ésaïe 35:8, 9.

      3. a) Qu’est-​ce qui rendait Babylone, d’où sortirent les Juifs, impure sur le plan religieux? b) En quel sens le chemin de retour qui les conduisait au pays de Juda devait-​il être une ‘Voie de Sainteté’?

      3 La ville païenne de Babylone, où les Juifs survivants avaient été déportés après la destruction de Jérusalem en 607, était impure ou souillée sur le plan religieux. Le pays était rempli d’idoles et de temples voués au faux culte. En revanche, le pays où retournaient les Juifs libérés devait être pur; ce devait être une terre sainte, car le temple de Jéhovah Dieu allait être reconstruit sur son ancien site et le culte pur du seul vrai Dieu vivant prospérerait de nouveau dans la province de Juda repeuplée. La voie que les Juifs allaient emprunter pour retourner dans leur pays devait donc être une “Voie de la Sainteté”, mais pas de nom seulement. Quant à ceux qui l’emprunteraient, ils devraient avoir des mobiles purs, c’est-à-dire le désir de restaurer dans leur pays resté si longtemps désolé le culte pur du Dieu de Sainteté. C’était d’ailleurs la raison principale pour laquelle ils avaient été libérés de Babylone. — Esdras 1:1-4.

      4. a) De quelle façon, comme cela avait été annoncé, ‘l’impur n’y est pas passé’? b) Quel était le devoir particulier du gouverneur Zorobabel et du grand prêtre Josué?

      4 “L’impur n’y passera pas.” Un Israélite devenu impur, parce qu’il se serait contaminé avec la religion babylonienne, n’aurait pas eu le droit d’emprunter la Voie sacrée qui conduisait en Juda et à Jérusalem. Il ne fallait rien emporter qui ait un rapport avec la religion babylonienne pour le transplanter sur le sol saint où l’attachement exclusif à Jéhovah Dieu allait prévaloir. Voici le commandement que Dieu adressa à ceux qui rapportaient les ustensiles sacrés en vue de la restauration du temple de Jéhovah qui devait être reconstruit à Jérusalem: “Éloignez-​vous, éloignez-​vous, sortez de là, ne touchez à rien d’impur; sortez du milieu d’elle [Babylone], gardez-​vous purs, vous qui portez les ustensiles de Jéhovah.” (Ésaïe 52:11). Jéhovah n’acceptait aucune association entre son culte et la fausse religion babylonienne. Aussi la Voie de la Sainteté ne devait-​elle pas être souillée par un Israélite apostat qui aurait formé le projet d’introduire la religion babylonienne idolâtrique dans son pays restauré. Zorobabel, le gouverneur juif, et Josué (ou Jéschua), le grand prêtre de la famille d’Aaron, qui conduiraient la marche des Juifs vers la province de Juda, étaient dans l’obligation de veiller à ce qu’aucun Israélite apostat ou ayant de mauvaises intentions n’accompagne le reste des Juifs vraiment repentants et purs jusqu’à Jérusalem.

      5. Quand il est dit: “Celui qui marchera dans la voie”, de qui est-​il question?

      5 “Et elle sera pour celui qui marchera dans la voie.” Qui est “celui” qui devait marcher dans cette voie? Ce ne serait en aucun cas quelqu’un d’impur, car il s’en verrait alors rejeté. Puisqu’il s’agissait de la Voie de la Sainteté, seul pourrait l’emprunter quelqu’un dont la vie serait conforme à la sainteté de Jéhovah et qui s’efforcerait d’être saint tout comme il est saint (Lévitique 11:44, 45). C’est évidemment Jéhovah qui conduisait les Israélites libérés dont les yeux étaient tournés vers la sainte montagne du culte à Jérusalem. C’est donc lui notamment qui marcherait sur cette voie. Or, il n’emprunterait jamais une voie impure ni ne conduirait son peuple sur une telle voie (Ésaïe 52:12). Ceux qui le suivent doivent nécessairement être saints comme lui, donc ne toucher à aucune des choses impures qui appartiennent à la fausse religion babylonienne.

      6, 7. Qui sont les “sots” à qui il n’est pas permis d’errer sur la Voie de la Sainteté?

      6 C’est ce que montre la phrase suivante qui indique quel genre d’individus se voit interdire l’accès de la Voie de la Sainteté: “Et les sots n’y erreront pas.” (Ésaïe 35:8). Le terme “sots” ne désigne pas ici les inexpérimentés ou ceux qui se conduisent de façon insensée par ignorance. Il s’agit plutôt d’individus qui, tournés vers le mal, rejettent avec obstination la voie de la sagesse.

      7 Jéhovah montra ce qu’est réellement ce genre de sots en disant par l’intermédiaire du prophète Jérémie: “C’est que mon peuple est sot. Ils n’ont pas pris garde à moi. Ce sont des fils déraisonnables; et ce ne sont pas ceux qui ont de l’intelligence. Ils sont sages pour faire le mal, mais pour faire le bien ils n’ont pas de connaissance.” (Jérémie 4:22). C’est à cause de leur sottise enracinée et persistante que Juda et Jérusalem furent désolés et que leurs habitants connurent l’exil dans une nation païenne, Babylone. C’est pourquoi, lorsqu’un reste fidèle d’Israélites retournèrent dans leur pays désolé, ces “sots” ne furent pas autorisés à emprunter librement la Voie de la Sainteté.

      8. Comme l’indique Ésaïe 35:9, de quoi les Juifs en route pour leur pays allaient-​ils être préservés?

      8 Non seulement les Israélites seraient affranchis de tout contact avec ces éléments indésirables sur le chemin qui les ramenait dans leur pays, loin de Babylone et de sa pollution religieuse, mais aucune bête sauvage et carnivore ne s’embusquerait le long de la voie pour bondir sur ceux qui l’emprunteraient afin de retrouver la faveur de Jéhovah. Dieu fit cette promesse: “Il n’y aura pas là de lion, et l’animal de proie d’entre les bêtes sauvages n’y montera pas. Aucun ne sera trouvé là; et les rachetés devront marcher là.” — Ésaïe 35:9.

      9. Se voyaient-​ils seulement assurés d’être protégés des attaques des animaux, ou bien cette promesse impliquait-​elle autre chose?

      9 Aucun animal mangeur d’hommes ne s’introduirait sur la Voie de la Sainteté. Si donc Jéhovah ne tolérait pas qu’une bête sauvage de ce genre vienne semer la terreur sur le chemin qui conduisait au vrai culte dans le pays qu’il avait choisi, il n’allait permettre à aucun homme ou groupe d’hommes comparables à des bêtes sauvages de bondir et de s’attaquer soudainement aux Israélites en marche, afin de les piller ou de les tuer. Le reste des serviteurs de Jéhovah ainsi libérés ne devaient donc pas avoir peur de se mettre en route pour retourner dans leur pays en empruntant la voie ouverte par Dieu. Un reste d’Israélites courageux et pleinement confiants en Dieu, le Tout-Puissant, s’offrirent volontairement pour s’engager dans cette voie. Comme Ésaïe l’écrivit, “les rachetés devront marcher là”.

      10. Pourquoi les Juifs avaient-​ils été “vendus” aux Babyloniens, et à quelle condition ont-​ils été “rachetés”?

      10 Il s’agissait des rachetés ou rédimés de Jéhovah Dieu. Ayant désobéi à Dieu et rejeté son culte pur, les habitants du royaume de Juda avaient été “vendus” aux Babyloniens, qui les avaient déportés à Babylone. Longtemps avant leur déportation, Jéhovah leur avait dit: “Quel est celui de mes créanciers auquel je vous ai vendus? Voici, c’est à cause de vos fautes que vous avez été vendus et c’est à cause de vos transgressions que votre mère a été renvoyée.” Ou encore: “Car voici ce qu’a dit Jéhovah: ‘C’est pour rien que vous avez été vendus, et c’est sans argent que vous serez rachetés.’” (Ésaïe 50:1; 52:3). Autrement dit, Jéhovah ne retira aucun bénéfice personnel de la vente des Israélites aux Babyloniens, pas plus d’ailleurs que de leur rachat du pays de leurs maîtres babyloniens

      UNE LIBÉRATION GRATUITE

      11. Les Babyloniens ont-​ils été payés d’une manière ou d’une autre quand Dieu reprit possession de son peuple choisi?

      11 Les Juifs exilés ne donnèrent pas d’argent à Jéhovah pour qu’il les rachète et ils ne payèrent pas non plus les Babyloniens pour leur racheter eux-​mêmes leur liberté. C’est Jéhovah qui, d’une manière désintéressée, les racheta des conséquences de leurs fautes et de leurs transgressions. Les Babyloniens avaient fait prisonniers les adorateurs de Jéhovah et les avaient emmenés loin du pays que celui-ci leur avait donné. Mais ce n’est pas pour autant que Jéhovah devait quelque chose aux Babyloniens. Il ne dut pas non plus payer ces Babyloniens pour reprendre possession de son peuple choisi. Par contre, il leur fit payer les déprédations qu’ils avaient commises contre Jérusalem, sa ville sainte, contre son temple et son trône, celui du royaume de David. — Jérémie 51:11, 36, 37; I Chroniques 29:23.

      12. En quel sens est-​ce “sans argent” que le reste des Israélites spirituels ont été “rachetés”?

      12 Pareillement, à notre époque moderne, Jéhovah Dieu ne contracta aucune dette envers Babylone la Grande et ses complices du monde parce que ceux-ci avaient libéré, en 1919, le reste de l’Israël spirituel qu’ils tenaient sous leur domination. Dans le but d’obtenir leur libération, les membres du reste oint n’ont pas davantage donné de l’argent à Babylone la Grande ou aux rois et chefs du monde avec qui elle commet la fornication spirituelle. Le mérite de leur libération en 1919 revient à Jéhovah seul, car c’est lui qui les ‘racheta’ de la situation que leur avaient value leurs manquements, mais en se conformant à sa propre justice par le moyen de Jésus Christ, son Serviteur oint.

      13. Après leur libération de Babylone la Grande, à propos de quoi les Israélites spirituels acquirent-​ils un plus grand discernement, et qu’en découla-​t-​il?

      13 C’est donc en tant que peuple racheté que le reste des Israélites spirituels tournèrent le dos à Babylone la Grande pour emprunter la Voie de la Sainteté. Ils se montrèrent repentants quand ils discernèrent mieux leurs péchés, leurs manquements et leurs transgressions passés, notamment durant la Première Guerre mondiale. Ils comprirent mieux que jamais qu’ils devaient se montrer saints devant leur Libérateur divin et lui vouer un attachement exclusif. Cela les incita à se détacher du présent monde, l’organisation visible du Diable. Il leur fallait se soumettre sans réserve à la souveraineté de Jéhovah représentée désormais par le Royaume messianique né dans les cieux en 1914 et, par conséquent, prêcher ce Royaume dans le monde entier.

      14. a) De quelles taches les serviteurs de Dieu devaient-​ils purifier leur vie? b) À quoi ceux qui désirent servir Dieu doivent-​ils conformer leur vie?

      14 Puisque la Voie de la Sainteté était réservée à ceux qui étaient purs, les Israélites spirituels devaient se purifier de toutes les contaminations et souillures que leur avait values leur captivité à Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion. Il leur fallait donc rejeter ses fêtes religieuses ainsi que les fêtes nationalistes célébrées dans le monde dont elle est l’amie (Jacques 4:4). Finie la soumission à Babylone la Grande et l’observance de ses traditions! C’est à la Bible, la Sainte Parole de Dieu, qu’il faut se conformer. C’est sur ses enseignements qu’il faut fixer nos pensées, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu et d’adopter la bonne attitude d’esprit et de cœur.

      15. a) Du fait qu’ils ont une belle conduite, peuvent-​ils tolérer parmi eux la présence de “sots” qui s’obstinent dans leur folie? b) Pourquoi les hommes comparables à des bêtes ne peuvent-​ils menacer la Voie de la Sainteté?

      15 C’est seulement en adoptant pareille attitude que le reste des Israélites spirituels pouvaient bénéficier de la faveur complète du Dieu de la Sainte Bible et entrer dans le paradis spirituel qu’il avait prévu pour eux. Que la chrétienté, qui prétendait être le domaine chrétien, et tout le reste de Babylone la Grande continuent dans leur voie ‘sotte’ après la guerre! Les membres du reste oint, eux, n’avaient plus rien à faire avec ces “sots”. Ils ne toléreraient plus aucun ‘sot’ parmi eux, car la Parole de Dieu avait bien précisé que “les sots n’y erreront pas [sur la Voie de la Sainteté]”. (Ésaïe 35:8.) D’autre part, ils n’allaient pas permettre que des hommes ou des organisations humaines comparables à des lions ou à d’autres bêtes sauvages et rapaces constituent un danger pour la Voie de la Sainteté. Les chrétiens repentants qui recherchaient la faveur de Dieu n’allaient pas permettre à la peur que suscitaient ces organisations et ces hommes effrayants de les empêcher d’emprunter la Voie de la Sainteté. La crainte de Jéhovah atténue et efface même la peur des hommes féroces, surtout depuis qu’il est lui-​même le Personnage principal, leur Conducteur, ‘qui marche dans la voie’.

      16. a) En quelle année le reste oint a-​t-​il commencé d’emprunter la Voie de la Sainteté? b) Était-​il conscient d’avoir quitté Babylone la Grande?

      16 Comprenant de mieux en mieux ce que Jéhovah exigeait d’eux en cette période d’après-guerre consacrée à une œuvre de restauration et de reconstruction, “les rachetés” de Jéhovah se mirent en marche sur sa Voie de la Sainteté à partir de 1919. Ils savaient très bien qu’ils se séparaient alors de Babylone la Grande et rompaient tout lien avec cette prostituée religieuse, car, après tous les mauvais traitements qu’elle et ses amants politiques leur avaient infligés durant la Première Guerre mondiale, ils avaient tout lieu de la haïr et de s’opposer à elle. Comme ils la jugeaient impure et responsable du sang versé, ils ne tenaient pas à la fréquenter en fraternisant d’une manière ou d’une autre avec elle dans le domaine religieux. Ils connaissaient bien ce commandement divin consigné en Ésaïe 52:11: “Partez, partez, sortez de là! Ne touchez rien d’impur! Sortez du milieu d’elle! Purifiez-​vous, vous qui portez les vases de l’Éternel.” (Bible Segond). (Voyez La Tour de Garde anglaise du 1er novembre 1918, page 333, sous le titre “La pureté, une condition requise de la prêtrise royale”. — “Purifiez-​vous, vous qui portez les vases de l’Éternel.” — Ésaïe 52:11.) Le reste oint obéit donc à ce commandement.

      17. a) À qui l’apôtre Paul applique-​t-​il le commandement consigné en Ésaïe 52:11? b) Que doit faire tout croyant avant de devenir un vrai chrétien?

      17 En 537 avant notre ère, ce commandement s’adressait aux Juifs exilés et captifs à Babylone. Mais après l’an 33, alors que les Juifs circoncis avaient été rejetés par Jéhovah Dieu parce qu’eux-​mêmes avaient rejeté son Messie, l’apôtre chrétien Paul appliqua ce commandement divin aux Israélites spirituels, l’Israël chrétien. Citant Ésaïe 52:11, Paul écrivit à la congrégation chrétienne de Corinthe, en Achaïe (Grèce): “Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-​t-​il entre la justice et l’iniquité? (...) Sortez du milieu d’eux, et séparez-​vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant.” (II Corinthiens 6:14-18, Segond). Par conséquent, au premier siècle comme au vingtième siècle, les croyants devaient quitter Babylone la Grande avant de pouvoir devenir de vrais chrétiens.

      18, 19. À quoi la résolution adoptée lors d’une assemblée chrétienne en 1923 encourageait-​elle les personnes craignant Dieu qui étaient encore dans Babylone la Grande?

      18 Cette condition que Dieu exige de quiconque veut devenir un vrai chrétien fut mise en évidence en 1923. Cette année-​là, du 18 au 26 août, l’Association internationale des Étudiants de la Bible organisa plusieurs assemblées régionales dont une à Los Angeles, en Californie. Le samedi après-midi, J. Rutherford, président de cette association, s’adressa aux quelque 2 500 assistants sur le sujet “Les brebis et les boucs”, basé sur l’illustration de Jésus rapportée en Matthieu 25:31-46. À la fin de son discours, l’orateur lut une résolution appropriée et demanda aux assistants de l’adopter. À l’exception de deux personnes qui s’abstinrent, tous les assistants se levèrent pour adopter cette résolution qui venait au bon moment. Voici les deux derniers paragraphes de cette résolution qui offre un intérêt particulier à notre époque:

      Par conséquent, dans un esprit d’amour, nous avertissons les hommes qui aiment l’ordre et la paix, qui craignent Dieu et qui sont attachés à une Église, et nous attirons leur attention sur le fait qu’ils ne peuvent avoir de rapports avec cette classe de prétendus chrétiens qui répudient la Parole de Dieu et rejettent Jésus Christ et son Royaume. Nous les invitons donc à scruter la Parole de Dieu et à se séparer de la chose impure (II Corinthiens 6:17), à quitter les religions injustes que le Seigneur désigne sous le terme de ‘Babylone’ et à ‘sortir d’elle, afin de ne pas participer avec elle à ses péchés, s’ils ne veulent pas recevoir de ses fléaux’ (Apocalypse 18:4); et

      Nous invitons tous ces hommes à reconnaître que Jésus Christ est Roi des rois et Seigneur des seigneurs, et que son Royaume maintenant proche est l’espérance et le salut des peuples; à se déclarer personnellement et collectivement du côté du Seigneur, à défendre sa cause, et à être prêts à recevoir les bénédictions du Royaume que Dieu a prévues pour eux dès la fondation du monde.

      19 Ensuite, cette résolution fut publiée sous la forme d’un tract en de nombreuses langues importantes et diffusée dans le monde entier en des dizaines de millions d’exemplaires. — Voyez La Tour de Garde de septembre 1924, page 137.

      20. a) Quel autre pas fut fait en 1934 pour aider les “brebis” à emprunter la Voie de la Sainteté aux côtés du reste oint? b) À quel groupe d’hommes qui avaient quitté Babylone avec les Juifs peut-​on comparer les “brebis”?

      20 Cette résolution ne demandait pas à ces personnes comparables aux “brebis” de l’illustration de se vouer sans réserve à Dieu par l’intermédiaire du Christ ni de se faire baptiser pour symboliser ce vœu. Cela vint plus tard, à partir de 1934 (voyez La Tour de Garde anglaise du 15 août 1934, page 250, paragraphe 34). Cependant, cette résolution de 1923 fut une des étapes qui allaient permettre de préparer progressivement la classe des “brebis” à adopter la ligne de conduite qui les conduirait en temps voulu sur la Voie de la Sainteté aux côtés du reste de l’Israël spirituel. Ces “brebis”, qui se montraient bienveillantes envers le reste oint, ressemblaient aux Néthinim (“les donnés”) qui, en 537, avaient quitté Babylone et étaient retournés avec le reste fidèle des Israélites dans le pays désolé de Juda et sur le site de Jérusalem (ou Sion). Ces Néthinim n’effectuèrent pas seulement certaines tâches domestiques en rapport avec le temple de Jérusalem, mais ils participèrent aussi à la reconstruction de la ville sainte (I Chroniques 9:2; Esdras 2:43-54, 58, 70; 7:24; 8:17-20; Néhémie 3:26, 31; 7:46-56, 60, 73). Comme ceux du passé, les Néthinim modernes, comparés à des “brebis”, ont apporté leur aide au reste oint des frères spirituels du Christ

      LE JOYEUX RETOUR

      21. Dans quel état d’esprit les Israélites retournèrent-​ils à Sion en 537, et pourquoi était-​ce approprié?

      21 L’affranchissement de la domination d’une organisation religieuse païenne et la reprise du culte pur dans la faveur et avec la bénédiction du seul vrai Dieu vivant est sans aucun doute un événement réjouissant pour quiconque recherche la vraie religion. Ce fut précisément le cas pour le reste des Israélites en 537. Divinement inspiré, le prophète Ésaïe avait annoncé la joie qu’engendrerait cet événement; il dit: “Et les rédimés de Jéhovah reviendront et arriveront assurément à Sion avec des cris joyeux; et une allégresse jusqu’à des temps indéfinis sera sur leur tête. Ils atteindront à l’exultation et à l’allégresse, et le chagrin et les soupirs devront s’enfuir.” — Ésaïe 35:10.

      22. De qui Jéhovah s’est-​il servi a) pour délivrer le reste juif en 537, et b) pour libérer le reste des Israélites spirituels au vingtième siècle?

      22 Cette prophétie réjouissante commença à s’accomplir en petit pour les Israélites en 537 avant notre ère, la première année du règne de Cyrus le Grand, roi de Perse (II Chroniques 36:20-23; Esdras 1:1-4; Ésaïe 44:26 à 45:7). De même qu’à cette époque-​là Jéhovah Dieu se servit de son serviteur oint annoncé, le roi Cyrus, pour délivrer le reste juif de Babylone, de même, au vingtième siècle, il se servit du Grand Cyrus, le Roi régnant Jésus Christ, pour libérer le reste de l’Israël spirituel des griffes de Babylone la Grande. — Révélation 14:1-8.

      23, 24. a) Quel prix, dont il est question en Ésaïe 43:1-4, a été payé pour les “rachetés”? b) Qu’a reçu Cyrus le Grand en échange des Israélites à qui il a donné la possibilité de retourner dans leur pays? c) En quel sens peut-​on parler depuis 1919 du reste des Israélites spirituels comme de “rachetés”?

      23 Ceux qui retournèrent à Sion (ou Jérusalem) en empruntant la Voie de la Sainteté furent appelés “les rachetés” ou “les rédimés de Jéhovah”. (Ésaïe 35:9, 10.) En Ésaïe 43:1-4, le prophète annonça prophétiquement quel serait le prix de rachat ou de rédemption pour la libération des Israélites. Il dit: “Et maintenant voici ce qu’a dit Jéhovah, ton Créateur, ô Jacob, et Celui qui t’a formé, ô Israël: ‘N’aie pas peur, car je t’ai racheté. Je t’ai appelé par ton nom. Tu es à moi. Si tu passes par les eaux, je serai avec toi; et par les fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches à travers le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne t’embrasera pas. Car je suis Jéhovah, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur. J’ai donné l’Égypte en rançon pour toi, l’Éthiopie et Séba à ta place Du fait que tu as été précieux à mes yeux, tu as été considéré comme éminent, et moi je t’ai aimé. Et je donnerai des hommes à ta place, et des groupements nationaux à la place de ton âme.’”

      24 En échange du reste des Israélites à qui Cyrus le Grand donna la possibilité de retourner dans leur pays, le Dieu de Justice donna à celui-ci et à ses descendants, en leur permettant de les conquérir, des territoires africains avec leurs peuples et leurs groupements nationaux. Cela constituait le prix du rachat ou de rédemption, la rançon (Esther 1:1-4). Au vingtième siècle, mais cette fois en faveur du reste des Israélites spirituels et de la “grande foule” des “brebis” qui ressemblent aux Néthinim de l’Antiquité, Jéhovah dit à Jésus Christ, son Grand Cyrus: “Fais-​moi la demande pour que je te donne les nations pour ton héritage et les extrémités de la terre pour ta possession. Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les fracasseras comme un vase de potier.” (Psaume 2:8, 9). Voilà pourquoi on peut parler du reste repentant des Israélites spirituels, qui ont été libérés de Babylone la Grande à partir de 1919, comme des “rachetés” ou des “rédimés de Jéhovah”. Dans un sens spécial, ils appartiennent à Jéhovah Dieu par l’entremise de Christ.

      25. a) Les Israélites exilés quittèrent-​ils tous en même temps Babylone pour retourner à Jérusalem? b) À notre époque, les membres du reste de l’Israël spirituel ont-​ils tous quitté Babylone la Grande en 1919?

      25 Le premier groupe d’exilés qui quitta Babylone en direction de Sion en 537 avant notre ère comprenait tout au plus 49 942 personnes, dont 42 360 Israélites. Les autres étaient des esclaves et des chanteurs professionnels (Néhémie 7:66, 67; Esdras 2:64, 65). Soixante-neuf ans plus tard, soit en 468, environ 1 500 hommes et leurs familles se joignirent au fidèle Esdras, prêtre aaronique, et retournèrent à Jérusalem avec la permission du roi perse Artaxerxès (Longuemain). Voilà qui dut certainement encourager le premier groupe de rapatriés juifs qui s’efforçaient de cultiver et d’embellir leur pays bien-aimé (Esdras 7:1 à 8:15). Au vingtième siècle, c’est à partir de 1919 que le reste oint des Israélites spirituels commencèrent à se libérer de Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion. Au cours des années qui suivirent la Première Guerre mondiale, et notamment jusqu’en 1935, le nombre des chrétiens oints augmenta au fur et à mesure qu’ils quittaient Babylone la Grande pour constituer le reste. Ainsi, tous les membres de ce reste n’ont pas quitté Babylone la Grande et n’ont pas été rétablis dans la faveur et le service de Jéhovah en 1919. Mais au cours des années qui suivirent, des individus se libéraient de Babylone la Grande pour entrer dans le paradis spirituel ou le domaine spirituel du reste rétabli de Jéhovah.

      26. a) De quelle façon le reste a-​t-​il emprunté la Voie de la Sainteté qui le conduisit de Babylone la Grande au paradis spirituel? b) À quelle occasion, peu après leur libération, les Israélites spirituels ont-​ils manifesté la joie que leur procurait leur nouvelle situation?

      26 Contrairement aux exilés juifs qui furent rapatriés en 537, le reste des Israélites spirituels à notre époque ne durent pas faire un long voyage. Ils empruntèrent la Voie de la Sainteté qui mène de Babylone la Grande au paradis spirituel en ce sens qu’ils obéirent au commandement de Dieu qui leur ordonnait de briser les liens dans lesquels l’impure Babylone la Grande les retenait prisonniers et qu’ils choisirent de demeurer dans le paradis spirituel et libre du reste rétabli de Jéhovah. Il suffisait à quelqu’un d’être présent à l’assemblée internationale de Cedar Point (États-Unis), du 1er au 8 septembre 1919, pour se rendre compte que c’était vraiment “avec des cris joyeux” que le reste des Israélites spirituels étaient sortis et avaient emprunté la Voie de la Sainteté pour revenir dans la faveur de Dieu, pour ‘arriver à Sion. La joie et le zèle tout nouveaux que refléta cette première assemblée générale des adorateurs de Jéhovah après la guerre se propagèrent dans les congrégations du peuple voué à Dieu dans toutes les régions de la terre. La joie qu’éprouvèrent les Israélites spirituels du fait de leur libération religieuse de Babylone la Grande et de leur rétablissement dans le domaine spirituel que Dieu leur avait donné ne fut pas éphémère. Ésaïe 35:10 avait annoncé qu’“une allégresse jusqu’à des temps indéfinis sera sur leur tête”. Comme ils intensifiaient leurs efforts pour prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” dans le monde entier et qu’ils se rendaient de mieux en mieux compte qu’un paradis spirituel était cultivé dans leur domaine spirituel, leur joie augmentait et ils relevaient la tête.

      27, 28. Conformément à la fin d’Ésaïe 35:10, que se passa-​t-​il encore en 537?

      27 Il fallait que s’accomplissent ces paroles de la prophétie divine: “Ils atteindront à l’exultation et à l’allégresse, et le chagrin et les soupirs devront s’enfuir.” (Ésaïe 35:10). En 537, au début du septième mois lunaire (Tischri), les Juifs rapatriés se rassemblèrent à Jérusalem et rebâtirent l’autel de Jéhovah sur le site du temple, afin d’y offrir de nouveau des sacrifices. Puis, le quinzième jour du même mois, ils commencèrent à célébrer la fête des Huttes, fête de sept jours qui était habituellement la plus joyeuse de toutes les fêtes annuelles prévues par le calendrier juif (Esdras 3:1-6). La deuxième année de leur retour, le deuxième mois lunaire selon le calendrier sacré, leur joie augmenta encore quand on posa les fondements du temple de Jéhovah sur le mont Moriah, là où il se dressait naguère. Ils se réjouirent, et certains furent si émus qu’ils fondirent en larmes.

      28 “Aussi le peuple ne distinguait-​il pas le bruit des cris d’allégresse du bruit des pleurs du peuple, car le peuple poussait de grands cris, et le bruit s’entendait de très loin.” — Esdras 3:8-13.

      29. Dans le cas des Israélites spirituels, comment “le chagrin et les soupirs” se sont-​ils enfuis?

      29 Tout cela représentait sur une petite échelle l’exultation et l’allégresse inexprimables des Israélites spirituels après leur libération de Babylone la Grande et leur restauration. Le chagrin que leur avaient causé les mauvais traitements de Babylone la Grande et de ses amants politiques durant la Première Guerre mondiale fut effacé par la joie qui résultait des bénédictions que leur procurait leur domaine spirituel restauré. Les soupirs auxquels ils s’étaient laissés aller à cause de leur esclavage religieux cessèrent. Ni les difficultés de l’après-guerre ni même les horreurs et les persécutions causées par la Seconde Guerre mondiale ne purent étouffer leur exultation et leur allégresse, qu’ils puisaient en Jéhovah et dans son Royaume messianique qui régnait alors. Ils ne se désolèrent pas de ces choses propres au monde et ne se soumirent plus jamais à l’esclavage religieux de Babylone la Grande, dont la tyrannie les aurait de nouveau fait soupirer.

      30, 31. a) À partir de 1935, qui s’est joint au reste sur la Voie de la Sainteté? b) Comme cela était annoncé en Révélation 7:16, 17, quelles raisons les “brebis” de la “grande foule”, avaient-​elles d’être joyeuses?

      30 Bien au contraire, leur joie augmenta encore à la vue d’une “grande foule” toujours plus nombreuse d’adorateurs de Jéhovah Dieu, comparables à des “brebis”, qui se joignaient à eux. À l’exemple des Néthinim dans l’ancien Israël, cette “grande foule” d’“autres brebis” se mirent à suivre le reste oint sur la Voie de la Sainteté à partir de 1935 (Révélation 7:9-17; Jean 10:16; Matthieu 25:31-46). Par fidélité à Jéhovah Dieu et à son Royaume céleste dirigé par son Fils Jésus Christ, ces “brebis”, qui s’étaient enfuies de Babylone la Grande, aidèrent activement et encouragèrent le reste des Israélites spirituels, les “frères” spirituels du Roi Jésus Christ. Ces “brebis” se réjouirent non seulement de leur propre liberté religieuse, mais aussi de leur association avec le reste oint dans son domaine spirituel. C’est ainsi que Révélation 7:16, 17 déclare à propos des membres de la “grande foule”:

      31 “Ils n’auront plus faim [spirituellement] et ils n’auront plus soif [spirituellement]; le soleil ne les accablera pas [du fait de la désapprobation divine], ni aucune chaleur brûlante, car l’Agneau, qui est au milieu du trône, les fera paître et les conduira vers des fontaines d’eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.”

      32. Quelle autre raison le reste des Israélites spirituels et la “grande foule” auront-​ils de se réjouir “jusqu’à des temps indéfinis”?

      32 Cette “grande foule” de “brebis”, disciples de l’Agneau Jésus Christ, se voient offrir l’espérance de traverser vivantes la “grande tribulation” prochaine au cours de laquelle le présent système de choses mondial sera détruit pour toujours (Révélation 7:14). Avec le fidèle reste oint de l’Israël spirituel, elles ont l’espoir de survivre jusque dans le nouveau système de choses promis par Dieu sous la domination de son Royaume messianique. Ne sera-​ce pas quelque chose de joyeux? On peut vraiment dire à propos du reste oint et de la “grande foule” qu’“une allégresse jusqu’à des temps indéfinis sera sur leur tête”. (Ésaïe 35:10.) Alors que la terre est de plus en plus polluée à la suite des ravages provoqués par les humains égoïstes, le reste et la “grande foule” de ses compagnons aimants sont bénis par Dieu et jouissent d’un paradis spirituel pur et florissant qui les rend joyeux.

  • Le Roi du paradis spirituel
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 10

      Le Roi du paradis spirituel

      1. Quelle leçon ceux qui résident aujourd’hui dans le paradis spirituel apprennent-​ils de l’expulsion d’Adam et Ève hors du jardin d’Éden?

      QUAND Adam et Ève, nos premiers parents, désobéirent et mangèrent du fruit défendu, Dieu les condamna à mourir et les chassa du jardin d’Éden. S’étant rebellés contre le Planteur et le Propriétaire du jardin, ils ne pouvaient rester dans ce paradis de délices (Genèse 2:8 à 3:24). Voilà qui doit servir d’exemple à ceux que Jéhovah Dieu juge dignes aujourd’hui de résider dans le paradis spirituel.

      2. a) Comment la conduite de ses voisins influence-​t-​elle la vie de quelqu’un, même s’il vit dans un cadre agréable? b) Qu’est-​ce que Jéhovah a donc exclu du paradis spirituel?

      2 Quelqu’un peut très bien vivre dans un cadre naturel qui ressemble beaucoup à un paradis, mais ce ne sera pas un lieu agréable si tous ses voisins méprisent la loi et sont égoïstes, méchants et impies. De tels individus rendent la vie pénible, dangereuse et peu propice à la spiritualité et à la piété. C’est d’ailleurs ce qu’est devenue la vie sur la terre du fait de l’accroissement de la criminalité, même dans les beaux quartiers que leurs habitants s’efforcent de sauvegarder. Jéhovah Dieu, qui préserva donc le paradis, la demeure originelle de l’humanité, de cette influence humaine indésirable, veille aujourd’hui à ce que le paradis spirituel, dont bénéficient le reste des Israélites spirituels et leurs compagnons chrétiens comparés à des “brebis”, soit également protégé de cette influence humaine néfaste et désastreuse.

      3. a) D’où viennent les habitants du paradis spirituel? b) Par conséquent, quels changements doivent-​ils opérer?

      3 Ceux qui, ayant l’approbation de Dieu, résident dans le paradis spirituel, qu’ils soient membres du reste de l’Israël spirituel ou de la “grande foule” des “brebis”, viennent évidemment de toute race, de toute nationalité et de toute langue (Révélation 5:9, 10; 7:9, 10). Ces descendants d’Adam et Ève ont hérité le péché et l’imperfection. De plus, ils ont cultivé une personnalité et un caractère différents, selon le milieu dans lequel ils sont nés et ont été élevés, et selon les principes moraux qui leur ont été inculqués. C’est dans cet état que le message relatif au Royaume messianique de Dieu leur a été prêché (Matthieu 24:14). Par conséquent, pour que de telles personnes dont la vie était si différente puissent vivre ensemble en paix et dans l’amour dans un paradis spirituel, il faut d’abord qu’elles opèrent une transformation assez étonnante de leur personnalité, qu’elles cultivent les mêmes pensées et entretiennent le même état d’esprit. Pour cela, il faut autre chose qu’une simple influence humaine. L’irrésistible esprit de Dieu est indispensable.

      4, 5. a) Quel genre de chef est nécessaire pour opérer une telle transformation? b) Quelle prophétie de la Bible a annoncé ce chef, et comment l’apôtre Paul l’identifie-​t-​il?

      4 De plus, pour que des humains transforment leur personnalité afin de vivre dans le paradis spirituel sur la terre, il leur faut un chef qui ait lui-​même l’esprit de Jéhovah Dieu et qui transmette avec joie cet esprit à ses sujets. Il doit nécessairement s’agir d’un chef céleste et suprahumain sous la domination de qui tous les habitants du paradis seraient disposés à s’unir conformément à la volonté de Dieu. Eh bien, en accomplissement de la prophétie d’Ésaïe 11:1-10, le Dieu Tout-Puissant a déjà pourvu à un tel chef spirituel et céleste. Cette prophétie, écrite trois siècles après le bon règne du roi David, fils de Jessé de Bethléhem, indique d’où allait venir ce chef rempli de l’esprit. L’apôtre chrétien Paul, lui, ne laisse aucun doute quant à l’identité de ce chef lorsque, à la conclusion de son raisonnement, citant la prophétie d’Ésaïe 11:10, il écrit à la congrégation de Rome composée de Juifs et de non-Juifs:

      5 “Pour que d’un commun accord et d’une seule bouche vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. C’est pourquoi accueillez-​vous les uns les autres, comme le Christ aussi nous a accueillis, en vue de la gloire de Dieu. Je dis en effet que Christ s’est vraiment fait ministre des circoncis, pour (...) que les nations glorifient Dieu pour sa miséricorde. Comme c’est écrit (...). Et Ésaïe dit encore: ‘II y aura la racine de Jessé, et il y en aura un qui s’élèvera pour dominer les nations; c’est sur lui que les nations fonderont leur espérance.’” — Romains 15:6-12; Ésaïe 11:10 selon la Septante.

      6, 7. a) Comme l’indique cette prophétie, de qui Jésus était-​il un descendant? b) Comment la majorité des Juifs étaient-​ils enclins à considérer Jésus quand il parut sur la scène terrestre? c) Comment le prophète Ésaïe montra-​t-​il que, du point de vue humain, le Messie n’aurait pas une apparence impressionnante?

      6 Comme il avait pour ancêtre le roi David, fils de Jessé, de la tribu de Juda, Jésus Christ était donc lui-​même un descendant de ce Jessé de Bethléhem-​Juda (Matthieu 1:1-6; 2:4-6; Michée 5:2). Cependant, Jésus Christ parut sur la scène terrestre plus de six cents ans après que le royaume de David de Jérusalem eut été renversé par les Babyloniens en 607 avant notre ère. Et quand il se présenta à eux, l’immense majorité des Juifs n’étaient pas disposés à le reconnaître comme le Messie ou l’Oint annoncé, par qui toutes les nations seraient bénies éternellement. Aux yeux de ces Juifs non croyants Jésus était un candidat peu crédible au trône du Royaume messianique de Dieu. Selon les critères du monde, son apparence n’était pas impressionnante. Mais la prophétie d’Ésaïe indiquait qu’il devait en être ainsi. Comparé aux chefs de la terre orgueilleux et prétentieux, Jésus ne semblait pas être promis à un grand avenir. C’est pourquoi, afin d’attirer l’attention sur cette comparaison défavorable, le premier verset du chapitre onze d’Ésaïe est précédé de ces deux versets du chapitre dix:

      7 “Voici que le vrai Seigneur, Jéhovah des armées, élague des branches dans un fracas terrible; et ceux qui sont grands par la croissance sont coupés, et ceux qui sont élevés se trouvent abaissés. Et il a abattu les fourrés de la forêt avec un instrument de fer, et le Liban lui-​même tombera sous l’action de quelqu’un de fort.” — Ésaïe 10:33, 34.

      8. a) Qui Ésaïe 10:33, 34 compare-​t-​il aux arbres massifs du Liban? b) En quel sens “le Liban lui-​même” est-​il tombé “sous l’action de quelqu’un de fort”?

      8 Aux jours d’Ésaïe, la Puissance mondiale assyrienne constituait la plus grave menace pour Jérusalem et la lignée des rois de Juda qui descendait de David, le fils de Jessé. Apparemment, la prophétie d’Ésaïe comparaît le roi assyrien et ses armées puissantes aux arbres massifs des montagnes du Liban. Lorsque, du vivant d’Ésaïe, le roi assyrien Sennachérib et ses armées terrifiantes dévastèrent le pays de Juda, même la ville royale de Jérusalem paraissait être à sa portée. C’est à ce moment crucial que le Dieu Tout-Puissant et Très-Haut entra en action. Se servant de “quelqu’un de fort”, un ange du ciel, en une seule nuit Jéhovah plongea dans le sommeil de la mort 185 000 soldats de Sennachérib. Les “branches” de l’Assyrie s’abattirent dans un grand fracas, comme si tous les arbres à feuilles persistantes des forêts du Liban s’étaient écroulés ensemble. Profondément humilié, Sennachérib dut s’enfuir et retourner dans son pays où il connut une mort violente. — Ésaïe 37:33-38.

      9. À la suite de quoi la lignée davidique des rois d’Israël a-​t-​elle été comme abattue, et quelles questions pressantes pouvait-​on soulever?

      9 Ce n’est donc qu’avec la conquête du pays de Juda par les Babyloniens en 607, et non pas avec la conquête assyrienne, que la lignée royale des successeurs de David devint comme la souche d’un arbre qui a été abattu. Au fur et mesure que les siècles passèrent sur cette souche symbolique, les questions suivantes devinrent de plus en plus pressantes: Quelque chose sortira-​t-​il de nouveau un jour de cet arbre? Comme les prophéties divinement inspirées le laissent entendre, cet arbre royal croîtra-​t-​il de nouveau? Le sceptre royal a-​t-​il été écarté définitivement de la tribu de Juda (Genèse 49:10)? Le royaume pour lequel Dieu avait fait une alliance avec David s’est-​il révélé un royaume durable mais non éternel (II Samuel 7:8-16)? La prophétie d’Ésaïe, au chapitre onze, nous fournit une réponse infaillible.

      LE ROI SUR QUI SE POSE L’ESPRIT DE JÉHOVAH

      10, 11. Qu’a écrit Ésaïe à propos d’une certaine “petite pousse”, et pourquoi ne fallait-​il pas mépriser sa petitesse?

      10 Dans le dessein de Dieu, le jour des petites choses ne doit pas être méprisé. Il ne fallait donc pas s’imaginer que, du fait de son humble commencement, le vrai Messie n’avait pas grand avenir. Tout comme les chefs “grands par la croissance” de la Puissance mondiale assyrienne furent coupés et abattus, de même le Dieu Tout-Puissant pouvait faire en sorte que quelqu’un de petit par la croissance devienne grand et porte beaucoup de fruits. Qu’est-​ce qu’une petite pousse, ou un rejeton, comparée à un cèdre imposant du Liban? Pas grand-chose. Pourtant, nous lisons en Ésaïe 11:1, 2:

      11 “Et une petite pousse devra sortir de la souche de Jessé; et un rejeton issu de ses racines sera fécond. Et sur lui devra se poser l’esprit de Jéhovah, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de puissance, l’esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah.”

      12. a) Qui est représenté par la “petite pousse” et le “rejeton”? b) Aux jours d’Ésaïe, quelle était la condition de l’arbre royal dont les racines étaient issues de Jessé, mais que lui arriva-​t-​il en 607?

      12 Le fait qu’Ésaïe écrive: “Sur lui devra se poser l’esprit de Jéhovah” indique que la “petite pousse” et le “rejeton” représentent une seule et même personne. Issus de la même chose, l’une et l’autre représentent un roi oint de l’esprit de Jéhovah Dieu, donc le Messie. Aux jours du prophète Ésaïe, l’arbre royal, dont les racines étaient issues de Jessé, le père du roi David, n’avait pas encore été coupé et abattu, de sorte qu’il ne reste en terre qu’une souche et ses racines. Cet arbre royal, constitué par la lignée des successeurs royaux de David, demeura debout jusqu’en 607 avant notre ère. À cette date, il fut coupé et abattu par les Babyloniens qui déportèrent le roi de Jérusalem à Babylone et détruisirent Jérusalem, la cité royale. C’est alors que fut exécuté par la force des événements ce commandement divin adressé à Sédécias, le dernier roi en fonction de la lignée davidique: “Ôte le turban, et enlève la couronne. Cela ne sera pas la même chose. Mets en haut ce qui est bas [la succession des différentes puissances mondiales gentiles], et abaisse celui qui est élevé [le royaume messianique dans la famille de David]. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, assurément ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et je devrai le lui donner.” — Ézéchiel 21:25-27.

      13. Zorobabel a-​t-​il accompli en 537 la prophétie relative à la “petite pousse”?

      13 Quand, en 537, Cyrus le Grand, le conquérant perse de Babylone, permit aux Juifs exilés de retourner dans le pays de Juda, Zorobabel, qui était pourtant un descendant de la lignée royale de David, ne fut ni couronné ni installé sur un trône royal dans la Jérusalem reconstruite. Cyrus l’établit seulement gouverneur de la province perse de Juda (Luc 3:27-32; Matthieu 1:6-13). Par conséquent, Zorobabel n’était pas celui qui a le droit légal et à qui est donné le royaume avec le turban et la couronne. Il ne réalisa pas la prophétie concernant la “petite pousse” et le “rejeton” qui sont issus de la souche et des racines de Jessé.

      14. a) Quand et comment la “petite pousse” et le “rejeton” sont-​ils sortis et ont-​ils porté du fruit? b) Qu’a déclaré un peu plus tard Nathanaël à propos de la fonction à laquelle Jésus avait été établi par onction?

      14 Quand, et en la personne de qui, cette “petite pousse” et ce “rejeton” sont-​ils sortis et sont-​ils devenus féconds? Ce fut plus de cinq siècles après Zorobabel, en l’an 29 de notre ère, au cours du règne de l’empereur romain Tibère César. Au début de l’automne de cette année-​là, un descendant royal de David, Jésus, fils de Marie de Bethléhem, fut baptisé dans le Jourdain par Jean le Baptiste. C’est alors que ce Jésus devint un fils spirituel de Dieu, car l’esprit divin descendit sur lui et une voix de Dieu se fit entendre des cieux et dit: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.” (Matthieu 3:13-17). Ainsi, en recevant l’esprit de Dieu, non seulement Jésus devint un de ses fils spirituels, mais il fut aussi oint pour être le Roi choisi dans la lignée royale de David. Environ deux mois plus tard, Nathanaël, qui allait devenir disciple de Jésus le Messie, reconnut ce fait et lui dit: “Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es roi d’Israël.” — Jean 1:29-49

      15. a) À la fin de la vie terrestre de Jésus, qui Pierre déclara-​t-​il reconnaître en lui? b) En quelle année la “petite pousse”, ou le “rejeton”, qui était apparue en 29 devint-​elle un arbre en pleine maturité, et que se passa-​t-​il alors?

      15 Au cours de la dernière des trente-trois années et demie qu’il passa en tant qu’homme sur la terre, Jésus demanda à ses douze apôtres qui il était d’après eux. Simon Pierre répondit sur-le-champ: “Tu es le Christ [le Messie], le Fils du Dieu vivant.” (Matthieu 16:13-16; Marc 8:27-30; Luc 9:18-21). Pierre identifia donc Jésus au “Messie de Dieu”, et ceux qui parlaient le grec l’appelèrent “le Christ de Dieu”. Ce Jésus, le Messie ou Christ nouvellement établi, était, symboliquement parlant, ‘la petite pousse sortie de la souche de Jessé’ ou ‘le rejeton’ issu des racines de Jessé en passant par la “souche”. Cependant, cette “souche” demeura sans tronc pendant de nombreux siècles, jusqu’au début de l’automne 1914, quand la “petite pousse”, ou le “rejeton”, devint vraiment un arbre arrivé à maturité et portant du fruit, c’est-à-dire le Roi et Messie en fonction. Pourquoi jusqu’à cette date? Parce que les temps des Gentils ayant pris fin en 1914, le moment était alors venu de changer les choses. Les puissances mondiales gentiles successives qui avaient été ‘mises en haut’ en 607 avant notre ère devaient de nouveau être bas, alors que le Royaume messianique dans la lignée royale de David, qui avait été ‘abaissé’, devait de nouveau devenir “haut”. — Luc 21:24, Crampon 1905.

      16. a) Quelles qualités l’esprit de Jéhovah accorda-​t-​il à Jésus quand celui-ci fut oint? b) L’esprit de Dieu avait-​il déjà accordé auparavant de telles qualités à un homme?

      16 L’esprit de Jéhovah reposa effectivement sur Jésus depuis le moment où, immédiatement après son baptême, il reçut l’onction. Cet esprit se révéla être “l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de puissance, l’esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah”. (Ésaïe 11:2.) Ces qualités qui furent accordées à Jésus Christ par l’esprit de Jéhovah sont les mêmes que celles qui furent données au constructeur de la tente sacrée de réunion aux jours du prophète Moïse. C’est ce que nous relate Exode 31:1-3 en ces termes: “Et Jéhovah continua de parler à Moïse, en disant: ‘Vois: moi, j’appelle par nom Bézalel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Et je le remplirai de l’esprit de Dieu, en sagesse, et en intelligence, et en connaissance, et pour toutes sortes d’ouvrages.’” (Voyez également Exode 35:31 ainsi que La Tour de Garde anglaise du 15 novembre 1907, pages 349, 350). Si Bézalel, qui construisit le tabernacle sacré prévu pour le culte, avait besoin de l’esprit de Dieu en sagesse, en intelligence et en connaissance pour exécuter différents ouvrages, à combien plus forte raison Jésus le Messie avait besoin de ces qualités pour assumer sa fonction autrement plus lourde de Roi!

      17. Quel parallèle peut-​on établir entre l’action de l’esprit de Dieu sur David et son action sur Jésus?

      17 Nous nous rappelons également que, selon I Samuel 16:13, après que le prophète Samuel eut oint le jeune berger David de Bethléhem pour qu’il devienne le roi d’Israël choisi par Dieu, “l’esprit de Jéhovah commença à agir sur David à partir de ce jour-​là”. Il en alla de même après que Jésus fut oint de la force active de Dieu sur les bords du Jourdain.

      18. Donnez des exemples qui indiquent que les actions de Jésus montraient bien que l’esprit de Dieu lui avait accordé une sagesse, une intelligence et une connaissance exceptionnelles.

      18 “Or Jésus, plein d’esprit saint, s’en retourna du Jourdain, et il fut conduit par l’esprit çà et là dans le désert, pendant quarante jours, étant tenté par le Diable. Et il ne mangea rien en ces jours-​là.” Grâce à la sagesse, à l’intelligence et à la connaissance qu’il avait reçues de l’esprit de Dieu, Jésus résista victorieusement aux tentations du Diable. “Alors Jésus s’en retourna en Galilée dans la puissance de l’esprit. Et les propos favorables à son sujet se répandirent par tout le pays d’alentour. Et il enseignait dans leurs synagogues, étant honoré de tous.” (Luc 4:1-15). Dans la synagogue de Nazareth, ceux qui l’avaient côtoyé auparavant s’émerveillèrent de ses paroles et demandèrent: “D’où cet homme tient-​il cette sagesse et ses œuvres de puissance? N’est-​ce pas là le fils du charpentier?” (Matthieu 13:53-55; Marc 6:1-3). Jésus avait désormais ces capacités particulières parce que, comme il venait de le leur dire, Dieu l’avait oint de son esprit saint pour être le Messie. — Luc 4:16-22.

      19. a) Comment les apôtres Pierre et Paul ont-​ils mis l’accent sur l’influence que l’esprit de Dieu a eue sur son Fils? b) Grâce à l’esprit de Dieu, qu’est donc devenue l’insignifiante “petite pousse”?

      19 Des années après la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus Christ au ciel, l’apôtre Pierre mit l’accent sur l’influence que l’esprit de Dieu avait eue sur son Fils, en disant: “Dieu l’a oint d’esprit saint et de puissance, et il a traversé le pays en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le Diable; car Dieu était avec lui.” (Actes 10:38). Parlant de Jésus Christ glorifié dans les cieux, l’apôtre Paul écrivit: “C’est bien grâce à lui [Dieu] que vous êtes en union avec Christ Jésus qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu.” (I Corinthiens 1:29, 30). Les philosophies des prétendus hommes sages de notre siècle ne peuvent être comparées aux capacités intellectuelles de Jésus Christ glorifié, car “en lui sont soigneusement cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance”. (Colossiens 2:3-8.) Ainsi, grâce à l’esprit du Dieu parfaitement sage qui repose sur lui, Jésus qui, sur la terre, a commencé comme une insignifiante ‘petite pousse sortie de la souche de Jessé’, est devenu le Roi messianique supérieur à tous les chefs terrestres du passé, tant d’Israël que des autres nations.

      20, 21. De qui les disciples de Jésus Christ sont-​ils un “rejeton”?

      20 Comment savoir si quelqu’un a de l’importance ou de la valeur aux yeux de Dieu? Tout dépend de quoi il est une “petite pousse” ou un “rejeton”. Ainsi, le fait que le Serviteur de Jéhovah était un “rejeton” sorti des racines de Jessé de Bethléhem est d’une importance capitale pour Dieu. De qui est-​on un “rejeton”? La réponse à cette question est déterminante, notamment pour les disciples du Serviteur oint.

      21 Étant donné que le Serviteur et ses disciples sont membres de l’organisation universelle de Dieu, sa “femme” ou “épouse” au sens symbolique, Dieu dit à celle-ci à propos des disciples, membres de cette organisation: “Et quant à ton peuple, tous seront justes; et ils posséderont le pays jusqu’à des temps indéfinis, rejeton [nétsèr] de ma plantation, œuvre de mes mains, pour que je sois embelli. Le petit [tel un rejeton] deviendra un millier, et celui qui est infime une nation puissante. Moi, Jéhovah, j’accélérerai cela en son temps.” (Ésaïe 60:21, 22). C’est pourquoi ni le Serviteur ni ses fidèles disciples ne deviennent “un rejeton détesté”, comme ce fut le cas de la dernière dynastie des rois de Babylone. — Ésaïe 14:19.

      22. Comment pouvons-​nous être sûrs que le Roi messianique ne sera pas un chef incapable qui agit comme s’il n’avait de comptes à rendre à personne?

      22 Ce Roi messianique qui a été établi pour régner sur la famille humaine pendant un millénaire après que Satan le Diable et ses démons auront été enchaînés et jetés dans l’abîme, ce Roi-​là n’agira pas comme un chef incapable (Révélation 20:1-6). L’esprit qui a été posé sur lui l’empêche de régner comme s’il n’avait aucun compte à rendre à quelqu’un de plus puissant que lui. Cet esprit n’est pas seulement l’esprit de sagesse, d’intelligence, de conseil et de puissance, mais aussi l’esprit de connaissance et “de crainte de Jéhovah”. Le Roi craint Jéhovah, crainte qui l’influencera dans l’exercice de sa domination messianique.

      23. Comment considère-​t-​il la “crainte de Jéhovah”?

      23 Cette “crainte de Jéhovah” ne gêne pas le Roi; elle ne l’empêche pas d’exercer son règne librement et sans entrave. Au contraire, il prend plaisir à craindre Dieu, et il est également heureux d’observer que cette “crainte de Jéhovah” existe dans le cœur de ses sujets. La prophétie d’Ésaïe ajoute: “Et il prendra son plaisir dans la crainte de Jéhovah.” (Ésaïe 11:3). Byington rend ainsi ce verset (en anglais): “Et il embaumera par la crainte de Jéhovah.” La traduction Pirot-Clamer (note marginale) dit: “Sa respiration sera dans la crainte de Dieu.” Quant à Rotherham (angl.; n. m.), il écrit: “Il trouvera [extraira] un parfum dans la crainte de Yahweh.”

      UN JUGE QUI LIBÈRE LES OPPRIMÉS

      24, 25. Comme le dit ensuite Ésaïe, quel genre de juge le Roi messianique se révèle-​t-​il être?

      24 On peut faire confiance à un juge qui prononce ses sentences dans la crainte de Jéhovah Dieu. Il veillera certainement à ce que s’exerce la justice. Sur toute la terre, les humains qui aiment la justice attendent et désirent ardemment un tel juge. Eh bien, le Roi messianique de Jéhovah sera ce juge. En effet, après avoir parlé de la “crainte de Jéhovah” que respire ce Roi, le prophète Ésaïe ajoute:

      25 “Et il ne jugera pas simplement sur ce qui se montrera à ses yeux, et il ne réprimandera pas uniquement d’après ce que ses oreilles entendront. Et il devra juger les petits avec justice, et il devra réprimander avec droiture en faveur des humbles de la terre. Et il devra frapper la terre avec la baguette de sa bouche; et de l’esprit de ses lèvres il fera mourir le méchant. Et la justice devra être la ceinture de ses hanches, et la fidélité la ceinture de ses reins.” — Ésaïe 11:3-5.

      26. Pourquoi le fait qu’‘il ne jugera pas simplement sur ce qui se montrera à ses yeux et qu’il ne réprimandera pas uniquement d’après ce que ses oreilles entendront’ est-​il un gage de justice?

      26 Imaginez un peu ce que sera la terre quand tous ses habitants seront sous la juridiction d’un seul juge comme celui qui est décrit là, c’est-à-dire de Jésus Christ glorifié. Rien ne pourra le tromper. Il aura la capacité de voir ce qui se cache derrière l’apparence des choses ou les faux semblants. Il ne se laissera pas abuser par les discours trompeurs, comme on peut l’être par les arguments spécieux d’avocats. Ce ne sont pas les paroles qui compteront à ses yeux, mais plutôt le cœur, dans lequel il sera capable de lire. Il ne comptera pas sur un jury composé d’hommes et de femmes imparfaits pour déterminer l’innocence ou la culpabilité d’un prévenu. Il bénéficiera de l’aide de l’esprit, comme l’apôtre chrétien Pierre quand il discerna au delà de leur apparence et de leurs propos trompeurs l’hypocrisie d’Ananias et de Sapphira et qu’il les informa qu’ils mourraient pour avoir tenté de tromper l’esprit saint de Dieu. — Actes 5:1-11; comparez avec Matthieu 22:15-22.

      27. De quelle façon ses jugements seront-​ils un bienfait pour les “petits” et les “humbles de la terre”?

      27 Ce Juge messianique est un bienfait du ciel pour les “petits” et les “humbles de la terre”. Il ne craint pas de reprendre celui qui opprime des humains sans défense dans l’actuel système de choses. Il réfutera les arguments par lesquels ces hommes tyranniques tenteront de se justifier et il leur démontrera leur erreur et leur injustice. Il redressera les choses de manière à ce qu’elles soient comme elles doivent être. Il agira selon la justice et la droiture, sans la moindre partialité envers ces hommes tyranniques. Aucun syndicat du crime ne sera florissant sous son règne, car il détruira le crime organisé.

      28. Que sont la “baguette de sa bouche” et “l’esprit de ses lèvres” avec lesquels le Juge messianique frappera les méchants?

      28 Les décisions du Juge messianique ne seront pas des sentences inapplicables que l’on peut contourner ou annuler en faisant appel à un tribunal supérieur. Elles ne resteront pas lettre morte (Jean 5:22-24). Toute sentence qui sortira de sa bouche pour condamner le transgresseur sera comparable à une baguette de punition. Elle sera exécutée sans faute et sans délai, et le coupable en sentira les effets. Ce qui sortira d’entre ses lèvres sera comme une force active mortelle contre laquelle les méchants ne pourront trouver aucun bouclier pour se protéger. Ils mourront sous l’action de cet esprit qui sort des lèvres du Juge messianique quand celui-ci prononce la sentence de mort. La méchanceté ne sera plus tolérée, car le Roi et Juge messianique ne sera pas ligué avec les méchants.

      29. En quel sens la justice et la fidélité sont-​ils une ceinture pour lui, et quel effet cela a-​t-​il sur ses actions?

      29 La qualité morale qui affermit le Juge sur qui l’esprit de Jéhovah s’est posé est comparable à une ceinture pour ses hanches ou ses reins. C’est une ceinture de justice et de fidélité. Il ne présente aucun défaut pour ce qui est de ses inclinations à la justice. La justice selon la loi parfaite de Dieu est effectivement ce qui le dirige ou le motive. Il est fidèle à Jéhovah Dieu qui lui fait confiance, car il ne connaît aucune autre voie que celle de la fidélité à Jéhovah, le Juge suprême. Quand il était sur la terre en tant qu’homme parfait, il démontra sa fidélité à Dieu, bien qu’il connût la mort la plus injuste qui soit. Il renvoya ainsi à la face de Satan, le grand Calomniateur, un mensonge dont celui-ci se servait depuis longtemps contre les adorateurs de Jéhovah. En effet, il prétendait que le Serviteur le plus important de Jéhovah, son Fils unique, ne resterait pas fidèle à Dieu si lui, le principal adversaire de Dieu, des anges et des hommes, lui infligeait les pires épreuves. — Job 1:1 à 2:5.

      30. Contre qui le Juge messianique se tourna-​t-​il à la fin des temps des Gentils, et qu’en résulta-​t-​il?

      30 C’est pourquoi, au lieu de se tourner contre les méchants de moindre importance sur la terre, le “menu fretin”, le Juge messianique s’occupa d’abord de la créature la plus puissante de toute la méchanceté organisée, à savoir Satan le Diable. Cela eut lieu au ciel, immédiatement après la naissance du Royaume messianique à la fin des temps des Gentils en 1914. Sachant très bien où diriger son action, le Roi messianique intronisé partit en guerre contre Satan le Diable et ses démons. Cette guerre se termina par l’expulsion de ces créatures méchantes hors des saints cieux. Désormais, le Roi victorieux les tient confinées dans le voisinage de la terre. Dès que la “courte période de temps” que durera leur détention aura pris fin, le Roi messianique les liera et les jettera dans un abîme à l’écart de la terre. — Révélation 12:7-13; 20:1-3.

      31. Quelle action le Roi entreprendra-​t-​il contre tous ceux qui sont en dehors du paradis spirituel?

      31 Puisque c’est ainsi que le Roi qui craint Dieu traitera les meneurs diaboliques de la méchanceté organisée, que s’ensuivra-​t-​il logiquement? Eh bien, pour mener les choses à leur terme, le Roi devra mettre à mort ceux qui, sur la terre, se sont endurcis dans le péché et sont restés obstinément attachés à l’organisation visible du Diable. C’est ainsi que la société humaine impie hors du paradis spirituel des adorateurs de Jéhovah ressentira le coup donné par la “baguette” qui sort de la bouche du Juge messianique, c’est-à-dire par ses sentences judiciaires. Le châtiment décrété par lui sera appliqué aux impies. Telle une ceinture, sa justice naturelle donnera au Juge messianique la force d’agir ainsi, et sa fidélité au Dieu de justice le soutiendra.

      32. a) Que procurera cette action à tous ceux qui résident dans le paradis spirituel? b) Que font dès maintenant ces derniers pour embellir leur paradis spirituel?

      32 Cette action courageuse contre toute la méchanceté dans les cieux et sur la terre procurera un grand soulagement aux adorateurs de Jéhovah qui jouissent actuellement de sa faveur et de sa protection dans leur paradis spirituel. Ils sont reconnaissants à Dieu d’avoir suscité un tel Roi juste sur leur paradis spirituel. Eux-​mêmes font des efforts pour cultiver toujours plus les qualités que produit l’esprit de Dieu qui repose sur ce Roi messianique. C’est ainsi qu’ils embellissent leur paradis spirituel.

  • Aucun mal ni aucun ravage dans le paradis spirituel
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 11

      Aucun mal ni aucun ravage dans le paradis spirituel

      1. De qui le Roi du paradis spirituel reflète-​t-​il les qualités morales?

      ON A dit que la moralité de tout gouvernement humain n’est que le reflet de celle des gouvernés. Des hommes d’État eux-​mêmes l’ont fait remarquer, mais ce n’est pas le cas parmi ceux qui résident actuellement dans le paradis spirituel que le Souverain Seigneur Jéhovah a instauré pour ses adorateurs sur la terre. En effet, c’est Jéhovah qui, en tant que Souverain universel, a établi leur Chef ou leur Roi sur eux. Ils n’ont pas choisi ni intronisé eux-​mêmes leur roi, un roi qui leur aurait ressemblé et qui, par conséquent, aurait toléré leur conduite matérialiste, égoïste et imparfaite. Bien au contraire, les humains qui résident dans le paradis spirituel souhaitent avoir un roi qui soit choisi par Jéhovah Dieu et qui soit à son image, et ils désirent l’imiter. Sur le plan moral et religieux, ils veulent calquer leur conduite sur celle de leur Roi qui craint Dieu, c’est-à-dire refléter sa personnalité messianique, afin de l’honorer.

      2, 3. Au moyen de quelle image Ésaïe 11:6-8 décrit-​il le changement de personnalité opéré par les sujets du Roi messianique?

      2 La personnalité du Roi messianique exerce une influence excellente et édifiante sur ses sujets qui résident dans le paradis spirituel. C’est ce que laisse entendre Ésaïe qui, après avoir décrit dans sa prophétie les qualités et les actions du Roi messianique suscité par Jéhovah Dieu, ajoute:

      3 “Et le loup résidera temporairement avec l’agneau mâle, et le léopard se couchera avec le chevreau, et le veau, et le jeune lion à crinière, et l’animal bien nourri, tous ensemble; et un petit garçon sera leur conducteur. Et la vache et l’ourse paîtront; ensemble se coucheront leurs petits. Et même le lion mangera de la paille comme le taureau. Et le nourrisson jouera sur le trou du cobra; et sur la lucarne du serpent venimeux l’enfant sevré mettra sa main.” — Ésaïe 11:6-8.

      4. a) Qu’est-​ce qui est inhabituel dans cette description, notamment en rapport avec les bêtes sauvages? b) De telles conditions ont-​elles déjà existé sur la terre?

      4 Dans cette image prophétique étonnante, quelque chose a complètement transformé les animaux, notamment les bêtes sauvages qui ne s’attaquent plus aux animaux domestiques. Elles sont désormais soumises et inoffensives, et elles ont abandonné leurs mœurs carnivores pour adopter un régime végétarien. Il en était d’ailleurs ainsi sur la terre dans le jardin d’Éden, avant même que Jéhovah Dieu n’y mette l’homme et la femme. Bien que ceux-ci aient été créés au milieu d’un pullulement d’animaux, ils n’eurent pas peur d’être attaqués par eux, et eux-​mêmes ne se nourrissaient que de végétaux. Mais pourquoi la prophétie décrit-​elle une telle transformation du monde animal et pourquoi ce tableau, d’où se dégage une impression d’innocence et de sécurité, a-​t-​il été peint prophétiquement pour nous?

      5. Quel est sans doute le but d’une telle description?

      5 Sans aucun doute pour décrire ce qui se produit chez les humains quand ils se soumettent à la domination de Jésus Christ, le Roi et Juge messianique intronisé au ciel. Mais les choses n’allaient certainement pas se passer d’une manière chez les animaux et d’une autre chez les humains. Ce qui se produit chez les uns doit être le reflet de ce qui se passe chez les autres. Le règne animal doit être une image de la société humaine. Des relations propres au paradis allaient donc s’établir chez les humains comme chez les animaux.

      6. a) Où une telle transformation a-​t-​elle lieu, et depuis quand? b) Qu’est-​ce qui permet cette transformation?

      6 Une telle transformation des caractères qui appartiennent depuis très longtemps au règne animal ne s’est pas encore produite dans celui-ci, bien que le Roi messianique exerce son règne du haut des cieux depuis la fin des temps des Gentils en 1914. Cependant, elle doit être le reflet d’une transformation identique chez les humains, laquelle, conformément à ce qui a été annoncé à l’avance par la prophétie relative au monde animal, a effectivement eu lieu dans le paradis spirituel dont bénéficient les adorateurs de Jéhovah depuis leur restauration. Cela s’est avéré depuis leur libération de Babylone la Grande, la sanguinaire, libération qui a commencé à partir de 1919. Cette transformation est possible grâce à l’opération de “l’esprit de Jéhovah” et parce que les habitants du paradis spirituel se soumettent à la domination du Roi messianique sur qui “l’esprit de Jéhovah” s’est posé. — Ésaïe 11:1, 2.

      7, 8. a) Quel genre de tendances beaucoup de ceux qui résident maintenant dans le paradis spirituel avaient-​ils auparavant, et qu’est-​ce qui pouvait favoriser de telles tendances? b) Comment Éphésiens 2:1-3 s’applique-​t-​il bien à ceux qui résident dans le paradis spirituel?

      7 Ceux qui résident maintenant dans le paradis spirituel, dans la faveur de Dieu, n’avaient pas tous une nature paisible comme l’agneau, le chevreau, la vache ou l’animal bien nourri. Beaucoup, probablement la grande majorité, avaient des tendances du genre de celles que l’on trouve chez les animaux prédateurs, comme le loup, le léopard, le jeune lion à crinière, l’ours, le cobra et tout autre serpent venimeux. C’était particulièrement le cas depuis l’entrée du monde dans ce qu’on appelle “l’ère de la violence”, en 1914, quand éclata la Première Guerre mondiale. Ce conflit international ne contribua pas à améliorer la nature et les penchants des humains en général. Les belles mœurs commencèrent à se perdre, ce qui aboutit à la situation que nous connaissons aujourd’hui. On pourrait donc dire à tous ceux qui résident dans le paradis spirituel ce qui a été écrit à la congrégation chrétienne d’Éphèse, en Asie Mineure, il y a dix-neuf siècles, savoir:

      8 ‘Vous étiez morts dans vos fautes et vos péchés, dans lesquels vous marchiez jadis, selon le système de choses de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air, de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance. Oui, parmi eux, jadis, nous nous conduisions tous selon les désirs de notre chair, accomplissant les choses que voulaient la chair et les pensées, et nous étions par nature des enfants du courroux, oui, comme les autres.’ — Éphésiens 2:1-3.

      9, 10. Qu’a dit l’apôtre Paul au sujet de la vie que menaient auparavant les membres des congrégations de Corinthe et de Rome?

      9 Montrant carrément quel genre d’hommes étaient auparavant les membres de la congrégation chrétienne de Corinthe, l’apôtre Paul leur écrivit: “Comment! est-​ce que vous ne savez pas que les injustes n’hériteront pas le royaume de Dieu? Ne vous laissez pas égarer. Ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni hommes qu’on entretient pour assouvir sur eux des appétits contre nature, ni hommes qui couchent avec des hommes, ni voleurs, ni gens avides, ni ivrognes, ni insulteurs, ni extorqueurs n’hériteront le royaume de Dieu. Et pourtant c’est là ce qu’étaient certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été déclarés justes au nom de notre Seigneur Jésus Christ et avec l’esprit de notre Dieu.” — I Corinthiens 6:9-11; voyez aussi Colossiens 3:5-8.

      10 De même, avertissant les chrétiens de la congrégation de Rome pour qu’ils ne retombent pas dans leurs anciennes voies propres au monde, l’apôtre Paul leur écrivit: “Vous reconnaissez l’époque, que déjà il est l’heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant notre salut est plus proche qu’au temps où nous sommes devenus croyants. La nuit est avancée; le jour s’est approché. Rejetons donc les œuvres qui appartiennent aux ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Marchons avec décence, comme en plein jour, non pas dans les orgies ni dans les beuveries, non pas dans le commerce charnel illicite ni dans l’inconduite, non pas dans les querelles ni dans les jalousies. Mais revêtez le Seigneur Jésus Christ, et ne combinez rien d’avance pour satisfaire les désirs de la chair.” — Romains 13:11-14.

      11. a) En quel sens un grand nombre de ceux qui sont dans le paradis spirituel avaient-​ils des tendances propres aux animaux prédateurs? b) Qu’est-​ce qui a rendu possible leur changement de personnalité?

      11 Ainsi donc, il est probable que bon nombre des plus de deux millions d’habitants du paradis spirituel instauré par Dieu ont dû et doivent encore combattre des tendances propres aux animaux prédateurs dont parle Ésaïe 11:6-8. Ceux qui ont effectivement pris part aux guerres mondiales ou à d’autres conflits moins importants ont, en fait, imité les bêtes sauvages affamées en tuant ou en cherchant à tuer des humains. D’autres ont travaillé dans des entreprises qui exploitaient les faiblesses de leurs victimes pour un profit égoïste, sans se soucier s’ils leur faisaient du mal physiquement ou mentalement. Mais avec l’aide de l’esprit saint de Jéhovah, ils ont entrepris de transformer leur personnalité. Le Roi du paradis spirituel, sur qui l’esprit de Jéhovah s’est posé, ne permet pas qu’on se conduise de façon aussi bestiale à l’intérieur du domaine spirituel des adorateurs de Jéhovah (Éphésiens 4:20-24; Colossiens 3:10, 11). Aussi l’amour fraternel et chrétien se propage-​t-​il dans tout le paradis.

      12. Comment les paroles de Jésus rapportées en Matthieu 18:1-4 ont-​elles influencé ceux qui habitent le paradis spirituel?

      12 Ainsi, d’une manière symbolique, le loup domestiqué est couché près de l’agneau, et le léopard près du chevreau, alors que le veau, l’animal bien nourri et le jeune lion à crinière sont ensemble. L’ourse ne s’attaque plus à la vache ni à ses petits pour se nourrir, mais ils paissent ensemble. On voit même le lion manger de la paille comme le taureau. Les habitants de ce paradis spirituel ont tenu compte de ces paroles de Jésus Christ le Roi: “Si vous ne vous retournez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez absolument pas dans le royaume des cieux. Celui donc qui s’abaissera comme ce petit enfant, c’est lui qui est le plus grand dans le royaume des cieux.” (Matthieu 18:1-4). Maintenant, c’est donc comme si un petit garçon était le conducteur de bêtes sauvages dans les champs.

      13. L’obéissance à quel commandement biblique les a aidés à parvenir à la condition décrite par Ésaïe, et comment cela?

      13 Qu’est-​ce qui contribue à cette paix et à l’élimination de toute attitude bestiale dans ce paradis spirituel? C’est l’obéissance au commandement qui ordonne aux chrétiens de se séparer du présent monde (Jean 15:19; 17:14-16). Durant la Première Guerre mondiale, certains membres du reste de l’Israël spirituel acceptèrent de servir dans des unités non combattantes des armées en présence. Ils se chargèrent ainsi d’une dette de sang, car ils partagèrent la responsabilité collective du sang versé durant cette guerre. Cependant, en 1939, année où éclata la Seconde Guerre mondiale, tous les Israélites spirituels ainsi que la “grande foule” de leurs compagnons, les “brebis”, se prononcèrent pour le maintien d’une neutralité absolue, quelle que soit leur nationalité, vis-à-vis de tous les conflits mondiaux. L’article “Neutralité”, paru dans La Tour de Garde anglaise du 1er novembre 1939, expliquait leur position. Ils n’ont pas renoncé à cette attitude depuis, mais, fidèles à leur prise de position, ils n’ont jamais fait de politique dans aucune nation, politique qui engendre souvent la calomnie et qui suscite bien des animosités et des haines, sources de divisions.

      14. Quels fruits sont cultivés dans le paradis spirituel, et comment cela contribue-​t-​il à la réalisation des paroles prophétiques consignées en Ésaïe 11:6-8?

      14 Dans ce paradis, on cultive les fruits de l’esprit de Jéhovah, conformément à ce conseil de l’apôtre Paul: “Le fruit de l’esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Contre de telles choses il n’y a pas de loi. Or ceux qui appartiennent à Christ Jésus ont attaché sur le poteau la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’esprit, continuons aussi, par l’esprit, à marcher avec discipline. Ne devenons pas vaniteux, suscitant des rivalités entre nous, nous enviant les uns les autres.” (Galates 5:22-26). Puisque personne ne manifeste un esprit de rivalité ni ne cherche à s’élever au-dessus des autres par ambition, on ne constate aucune médisance venimeuse ni malveillance. C’est comme si le serpent venimeux, et même le cobra, se sentait en sécurité et décidait de ne plus utiliser son venin, si bien qu’un nourrisson pourrait jouer sur le trou du cobra et l’enfant sevré depuis peu pourrait mettre sa main sur la lucarne d’un serpent venimeux.

      LA CONNAISSANCE VIVIFIANTE REMPLIT LA TERRE

      15, 16. Où trouve-​t-​on, également dans le livre d’Ésaïe, une prophétie parallèle, et quelles indications donne-​t-​elle quant à l’époque de la réalisation de ces prophéties?

      15 Une prophétie parallèle, rapportée également dans le livre divinement inspiré d’Ésaïe, permet de situer l’époque où est instauré ce paradis spirituel dans lequel règnent la paix et la sécurité. Pour savoir quand devait se réaliser cette autre prophétie, considérons les versets qui l’introduisent. Nous lisons:

      16 “‘Parce que les détresses précédentes seront oubliées et parce qu’elles seront cachées à mes yeux. Car voici que je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre; et l’on ne se remémorera pas les choses précédentes, et elles ne monteront pas au cœur. Mais exultez et soyez joyeux à jamais dans ce que je crée. Car voici que je crée Jérusalem cause de jubilation et son peuple cause d’exultation. Et je serai joyeux en Jérusalem et j’exulterai en mon peuple; et l’on n’y entendra plus le bruit des pleurs ni le son du cri plaintif. (...) Ils ne peineront pas pour rien, et ils n’enfanteront pas pour le trouble; car ils sont la progéniture composée des élus de Jéhovah, et leurs descendants avec eux. Et il adviendra vraiment que, moi, je répondrai avant qu’ils ne crient; et ils parleront encore que, moi, j’entendrai. Le loup et l’agneau paîtront comme un seul, et le lion mangera de la paille comme le taureau; et quant au serpent, sa nourriture sera la poussière. On ne fera pas de mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte’, a dit Jéhovah.” — Ésaïe 65:16-25.

      17. Quand cette prophétie a-​t-​elle connu un premier accomplissement, et qu’est-​ce qui fut alors une “cause de jubilation”?

      17 Le premier accomplissement, ou la réalisation en petit, de cette très belle prophétie d’Ésaïe constitue un type prophétique qui préfigure sa réalisation finale sur une vaste échelle. Ce premier accomplissement eut lieu après le retour des Juifs dans leur pays, en Juda, aux jours du conquérant perse Cyrus le Grand. Dans les années qui suivirent, Jérusalem fut rebâtie sur son ancien site, et cette ville sainte devint une “cause de jubilation” quand le temple de Jéhovah fut reconstruit sur ses anciens fondements et que le culte restauré de Jéhovah fut de nouveau célébré par les prêtres et les Lévites. On trouve le récit de ces événements dans les livres d’Esdras et de Néhémie.

      18. Quand a lieu l’accomplissement final de cette prophétie, et qu’est-​ce qui contribue alors à la transformation annoncée?

      18 L’accomplissement principal et définitif de cette prophétie eut donc lieu, lui aussi, à une époque de restauration, celle du reste des Israélites spirituels quand ils furent libérés de la domination de Babylone la Grande et qu’ils retrouvèrent leur domaine spirituel légitime dans la faveur renouvelée de Jéhovah. L’histoire du vingtième siècle révèle que cela eut lieu l’année qui suivit la fin de la Première Guerre mondiale. La reprise courageuse de la prédication libre et publique de “cette bonne nouvelle du royaume” dans le monde entier en 1919 indiquait que le reste libéré des Israélites spirituels avaient été ramenés dans le domaine spirituel que Dieu leur avait donné sur la terre Grâce à la bénédiction divine et à l’opération de l’esprit saint de Jéhovah, le domaine spirituel du reste oint fut transformé en un paradis spirituel où la beauté spirituelle de ses adorateurs glorifie Jéhovah Dieu et où règnent la paix, la fraternité, l’unité et la sécurité.

      19. Identifiez la Jérusalem qui est une “cause de jubilation” dans cet accomplissement final.

      19 La Jérusalem que Jéhovah Dieu a créée pour être une “cause de jubilation” et dans laquelle il se réjouit lui-​même n’est pas la capitale de la république juive d’Israël, mais la Jérusalem céleste, celle de laquelle s’approche le reste de l’Israël spirituel (Hébreux 12:22-29). Elle est le siège du Royaume messianique qui naquit au ciel à la fin des temps des Gentils en 1914 (Révélation 12:1-5). Cette ville se trouve sur le mont Sion céleste, la “montagne sainte” de Jéhovah, là où s’est levé Jésus Christ, le Roi messianique, investi du pouvoir royal. — Psaume 2:6; Révélation 14:1-5.

      20. Pourquoi, à partir de 1919, le reste des Israélites spirituels ont-​ils opéré des changements dans leur façon de comprendre les prophéties de la Bible?

      20 C’est donc à partir de 1919 que s’est réalisée la prophétie d’Ésaïe concernant la transformation d’individus qui présentaient des tendances bestiales. Cette date inaugurait une nouvelle période marquée par des progrès dans la connaissance de la Parole de Dieu, car on partait désormais du point de vue qu’on comprend mieux les prophéties bibliques une fois qu’elles sont réalisées. Les membres survivants du reste des Israélites spirituels devaient donc réviser leur manière de voir les choses et être redressés en fonction des réalités de l’après-guerre et des possibilités offertes par cette période. La prédication de “cette bonne nouvelle du royaume” ne concernerait plus désormais un gouvernement céleste à venir, mais le Royaume messianique de Dieu établi au ciel depuis la fin des “temps fixés des nations [gentiles]” en automne 1914. Les membres du reste libéré allaient devoir être les témoins du Seigneur Dieu qui, en 1914, avait pris sa grande puissance pour régner par le moyen du Royaume de son Christ (Matthieu 24:14; Luc 21:24; Révélation 11:15-17). Ce programme d’enseignement biblique révisé exerça une très grande influence sur les membres du reste. Il orienta leur activité dans la bonne direction.

      21. Comment les effets de cette œuvre d’enseignement ont-​ils été annoncés en Ésaïe 11:9?

      21 La suite de la prophétie d’Ésaïe fait allusion à cette œuvre d’enseignement et à la transformation qui en résulta, en disant: “On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer.” (Ésaïe 11:9). Le pronom “on” peut se rapporter aux animaux sauvages dont il vient d’être question dans les trois versets És 11:6-8 précédents, c’est-à-dire le loup, le léopard, le lion, l’ourse, le cobra et le serpent venimeux qui, selon ces versets, ne font plus de mal aux animaux domestiques ni aux enfants innocents.

      22. Qui sont, en réalité, ceux qui, grâce à cet enseignement, ne font plus aucun mal ni ne causent plus aucun ravage?

      22 Toutefois, dans cette prophétie, ces animaux qui peuvent faire du mal doivent être utilisés d’une manière figurée, car la connaissance de Jéhovah répandue sur toute la terre ne peut les influencer mentalement. Dans la réalité, le pronom “on” doit donc être appliqué aux humains qui résident dans le paradis spirituel que Dieu a instauré à l’intention du reste rétabli des Israélites spirituels. Ce sont ces humains intelligents et craignant Dieu qui permettent à la “connaissance de Jéhovah” de transformer leur nature et leurs actions.

      23-26. a) Conformément à la prophétie, quel nom les publications de la Société Watch Tower ont-​elles davantage mis en évidence? b) Illustrez cette pensée en citant La Tour de Garde de mars 1920.

      23 Les publications de la Société Watch Tower commencèrent donc à mettre en évidence le nom du Dieu Très-Haut, Jéhovah, afin d’identifier plus nettement celui qu’on désignait jusque-​là par le titre général de Seigneur ou Seigneur Dieu. Par exemple, au paragraphe cinq de l’article “Heureux ceux qui ne craignent pas”, paru dans La Tour de Garde de mars 1920, la situation du reste des Israélites spirituels était comparée à celle de l’ancien Israël quand il était sur le point de traverser le Jourdain pour entrer en Terre promise sous la conduite de Josué, le successeur de Moïse. Les Israélites avaient besoin d’encouragement pour aller de l’avant. Aussi lisons-​nous dans ce paragraphe:

      24 “Josué, comme Moïse, était un homme humble ayant peu confiance en sa propre force mais possédant une grande foi en Dieu. Il manifestait cette foi en encourageant le peuple à aller de l’avant et à posséder ce que Dieu leur avait promis. Mais afin d’exécuter les ordres de Jéhovah, Josué ainsi que le peuple qu’il était appelé à conduire avaient besoin d’être encouragés. Dieu le fit en leur disant: ‘Maintenant, lève-​toi, passe ce Jourdain (...).’”

      25 Le paragraphe sept (page 60) du même article parlait de la victoire remportée par le juge Gédéon et disait: “Les Israélites avaient été négligents dans leur foi et dans leur obéissance à Jéhovah. Il fut permis aux Madianites de venir les menacer et de les déposséder de la partie la plus fertile de leur pays. Si Israël avait été fidèle, il aurait évité cette invasion. Les Madianites se présentèrent donc avec une grande armée, plus de 200 000 hommes forts et campés, prêts à livrer bataille aux Israélites. L’intention de Jéhovah était de remporter une grande victoire sur les ennemis de son peuple et de les chasser du pays de la promesse. (...) Jéhovah conféra à Gédéon le grand honneur d’être entre ses mains l’instrument de la délivrance d’Israël. (...) Il sollicita ensuite des volontaires parmi les Israélites, pour combattre les armées de Madian (...).”

      26 Le paragraphe suivant ajoutait à propos du petit groupe de 300 volontaires spécialement choisis par Gédéon: “Cette petite armée de 300 possédait les éléments mêmes de caractère qui plaît à Jéhovah.” L’article poursuivait cette pensée jusqu’au dernier paragraphe où l’on pouvait lire entre autres choses: “Seuls ceux qui ont le cœur pur sont parfaits dans l’amour. Il s’ensuit donc, selon les paroles de Jésus, que seuls ceux qui sont sans crainte, — parfaits dans l’amour, — purs de cœur, seront reçus dans le royaume et verront Jéhovah.” — Page 66.

      27. a) Qu’est-​ce que “la terre” qui, comme l’annonçait Ésaïe 11:9, est remplie de la connaissance de Jéhovah? b) À quel aspect de la nouvelle alliance cet accroissement de la “connaissance de Jéhovah” correspond-​il?

      27 Ainsi, “la connaissance de Jéhovah” commençait à se répandre et à remplir “la terre”, c’est-à-dire le domaine spirituel du reste rétabli des Israélites spirituels, “l’Israël de Dieu”. (Galates 6:16.) Ce reste est admis dans la nouvelle alliance que Dieu a conclue avec la “nation sainte” de l’Israël spirituel et dont Jésus Christ est le médiateur. Une des caractéristiques de cette alliance meilleure est indiquée dans ces paroles prophétiques: “‘Et ils n’enseigneront plus chacun son compagnon et chacun son frère en disant: “Connaissez Jéhovah!” car, eux tous, ils me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘Car je pardonnerai leur faute, et je ne me souviendrai plus de leur péché.’” (Jérémie 31:31-34; Hébreux 8:7-12). Il était donc approprié que le domaine spirituel du reste de “l’Israël [chrétien] de Dieu” soit rempli de la “connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer”.

      28. a) Comment la “connaissance de Jéhovah” influence-​t-​elle celui qui la possède? b) Que représente la “montagne sainte” d’Ésaïe 11:9 où l’on ne fait aucun mal et ne cause aucun ravage?

      28 La “connaissance de Jéhovah” influence celui qui la possède. En effet, selon ce que dit Jéhovah en Ésaïe 11:9, du fait de cette connaissance, “on ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte”. Puisque la “montagne sainte” est le siège du gouvernement et qu’elle était représentée par le mont Sion, là où le roi David était assis sur le “trône de Jéhovah”, l’expression “toute ma montagne sainte” est utilisée dans un sens figuré. Elle ne désigne pas seulement le mont Sion céleste, mais tout le domaine de l’Israël spirituel sur la terre, l’actuel domaine spirituel du reste libéré et rétabli depuis 1919. Les membres de ce reste reconnaissent en celui qui était autrefois ‘la petite pousse sortie de la souche de Jessé’ le Roi messianique que le Seigneur Dieu a installé sur le mont Sion céleste, sa “montagne sainte”, et ils lui obéissent — Ésaïe 11:1; Hébreux 12:22; Psaume 2:6.

      29. Pourquoi la “connaissance de Jéhovah” transforme-​t-​elle la personnalité de ceux qui la possèdent?

      29 Pourquoi la “connaissance de Jéhovah” transforme-​t-​elle les habitants du paradis spirituel au point qu’ils ne commettent plus aucun mal ni aucun ravage? C’est parce que connaître Jéhovah ne signifie pas simplement obtenir quelques renseignements à son sujet, mais le reconnaître au point de conformer sa vie à la volonté divine. L’apôtre chrétien Jean déclare: “À ceci nous savons que nous avons appris à le connaître: si nous continuons à observer ses commandements. Celui qui dit: ‘J’ai appris à le connaître’, mais qui n’observe pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en cet homme.” “Celui qui n’aime pas n’a pas appris à connaître Dieu, parce que Dieu est amour. Et nous, nous avons appris à connaître et nous avons cru l’amour que Dieu a dans notre cas. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en union avec Dieu, et Dieu demeure en union avec lui.” “Car voici ce que signifie l’amour de Dieu: que nous observions ses commandements; et ses commandements ne sont pas pesants.” — I Jean 2:3, 4; 4:8, 16; 5:3.

      QUAND LA “CONNAISSANCE DE JÉHOVAH” FAIT DÉFAUT

      30. Par contre, que dit Jérémie à propos de ceux qui ne connaissent pas Jéhovah?

      30 Les prophètes de Dieu ont révélé les conséquences néfastes que s’attire celui qui ne connaît pas Jéhovah, qui ne le reconnaît pas ou qui ne prend pas garde à lui. Par exemple, au cours des quarante années qui précédèrent la destruction de Jérusalem et de son temple et la déportation des Juifs survivants à Babylone, Jéhovah déclara par l’entremise de son prophète Jérémie: “Mon peuple est sot. Ils n’ont pas pris garde à moi. Ce sont des fils déraisonnables; et ce ne sont pas ceux qui ont de l’intelligence. Ils sont sages pour faire le mal, mais pour faire le bien ils n’ont pas de connaissance.” (Jérémie 4:22). “Que celui qui se vante se vante de ceci: d’être perspicace et de me connaître, de savoir que je suis Jéhovah, Celui qui exerce la bonté de cœur, l’équité et la justice sur la terre; car c’est à ces choses que je prends plaisir.” — Jérémie 9:24; I Corinthiens 1:21.

      31, 32. Des années plus tôt, qu’avait dit Osée à propos des conséquences du manque de connaissance de Dieu en Israël?

      31 De même, quelque temps avant la destruction du royaume des dix tribus d’Israël par la Puissance mondiale assyrienne en 740, le prophète Osée, divinement inspiré, déclara aux Israélites: “Entendez la parole de Jéhovah, ô fils d’Israël, car Jéhovah a un procès avec les habitants du pays, car il n’y a ni vérité, ni bonté de cœur, ni connaissance de Dieu dans le pays. [Quelles en sont les conséquences?] On prononce des imprécations, et on pratique la tromperie, et on assassine, et on vole, et on commet l’adultère, — voilà ce qui s’est répandu, — et des actes d’effusion de sang touchent à d’autres actes d’effusion de sang. C’est pourquoi le pays sera en deuil, et quiconque y habite dépérira, avec la bête sauvage des champs et avec la créature volante des cieux, et même les poissons de la mer seront recueillis dans la mort. À coup sûr, mon peuple sera réduit au silence [dans la mort], parce qu’il n’y a pas de connaissance. Parce que tu as, toi, rejeté la connaissance, je te rejetterai aussi d’exercer les fonctions de prêtre pour moi; et parce que tu continues d’oublier la loi de ton Dieu, j’oublierai tes fils, moi aussi.”

      32 “C’est pourquoi il faudra que je les taille par les prophètes; il faudra que je les tue par les paroles de ma bouche. Et les jugements portés contre toi seront comme la lumière qui sort. Car j’ai pris plaisir à la bonté de cœur et non au sacrifice, et à la connaissance de Dieu plutôt qu’aux holocaustes.” — Osée 4:1-3, 6; 6:5, 6.

      33. Pourquoi les conditions qui existent dans le paradis spirituel sont-​elles différentes de celles qui, d’après Osée, régnaient en Israël?

      33 Pour le royaume des dix tribus d’Israël comme pour celui de Juda, le rejet de la “connaissance de Dieu” eut des conséquences très graves et même désastreuses. Quand nous considérons les conséquences déplorables du rejet de cette connaissance particulièrement vitale, nous comprenons pourquoi on ne fait aucun mal et on ne cause aucun ravage parmi ceux qui résident dans le paradis spirituel du reste de l’Israël spirituel. C’est parce que la “connaissance de Jéhovah”, connaissance saine, remplit leur domaine spirituel béni comme les eaux couvrent la mer. Cette connaissance est aussi étendue que la mer, que l’océan et même que les “sept mers” du globe.

      34. D’après une prière que Jésus adressa à son Père, quelle condition essentielle faut-​il remplir pour acquérir la vie éternelle?

      34 Quand il pria en faveur de ses fidèles apôtres, Jésus Christ dit fort justement à Jéhovah, son Père céleste: “Ceci signifie la vie éternelle: qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” (Jean 17:3). Les chrétiens qui résident aujourd’hui dans le paradis spirituel continuent d’apprendre à connaître Jéhovah et Jésus Christ, son Roi messianique, si bien que la vie spirituelle dans le domaine paradisiaque de ceux qui connaissent Jéhovah est paisible et sûre.

      “UN SIGNAL POUR LES PEUPLES”

      35. a) Outre le reste oint, qui réside encore dans le paradis spirituel, et depuis quand notamment? b) Comment Ésaïe 11:10 annonçait-​il cela?

      35 Aujourd’hui, et plus particulièrement depuis l’année importante de 1935, le reste oint des Israélites spirituels ne sont plus les seuls habitants de ce paradis symbolique où il ne se fait aucun mal et où l’on ne cause aucun ravage, ni aux hommes ni aux animaux. Il y a avec le reste une “grande foule” toujours plus grande de personnes qui cherchaient à connaître Jéhovah et qui sont devenues des “brebis”. La suite de la prophétie d’Ésaïe annonçait une telle chose. En effet, après la belle description du paradis spirituel, nous lisons en Ésaïe 11:10: “Et il adviendra sans faute, en ce jour-​là, qu’il y aura la racine de Jessé, qui se dressera comme un signal pour les peuples. Vers lui se tourneront interrogativement les nations, et son lieu de repos devra devenir glorieux.”

      36. a) Quelle époque est désignée par l’expression “en ce jour-​là”? b) Qui est la “racine de Jessé”?

      36 C’est “en ce jour-​là”, c’est-à-dire depuis la fin des temps des Gentils en 1914, que la prophétie doit se réaliser. La “racine de Jessé” symbolique est Jésus Christ, le Roi messianique glorifié. L’apôtre chrétien Paul ne nous laisse aucun doute à ce sujet, car il cite cette prophétie d’Ésaïe 11:10, selon la version grecque des Septante, pour montrer la générosité et la magnanimité dont Dieu a fait preuve en offrant une merveilleuse espérance aux nations non juives. Il écrit en Romains 15:12: “Et Ésaïe dit encore: ‘Il y aura la racine de Jessé, et il y en aura un qui s’élèvera pour dominer les nations; c’est sur lui que les nations fonderont leur espérancea.’”

      37. Pourquoi était-​il approprié que l’apôtre Paul fasse allusion à Ésaïe 11:10, même au premier siècle?

      37 Il était approprié que l’apôtre Paul cite et utilise cette prophétie d’Ésaïe 11:10 à propos des croyants gentils ou non juifs. En effet, c’était une vingtaine d’années après la conversion au christianisme du centurion italien Corneille de Césarée, lorsque Jéhovah Dieu commença à admettre des croyants gentils dans la congrégation chrétienne. Les croyants juifs circoncis devaient donc abandonner leurs anciens préjugés contre les Gentils, les non-Juifs, et les accueillir comme leurs frères dans la congrégation des disciples de Jésus Christ.

      38, 39. a) Quand “la racine de Jessé” s’est-​elle ‘dressée’, comme l’annonçait la prophétie? b) De quelles deux façons Jésus Christ s’est-​il révélé être la “racine de Jessé”?

      38 Toutefois, la prophétie s’applique plus particulièrement “en ce jour-​là”, dans lequel nous sommes depuis 1914, car c’est cette année-​là que Jésus Christ, “la racine de Jessé”, se dressa revêtu de l’autorité du Royaume pour agir envers toutes les nations de la terre (Matthieu 25:31, 32). Jésus était un descendant de Jessé de Bethléhem par le roi David. Mais il était approprié de parler de lui comme d’une “racine de Jessé”, car en lui la lignée royale issue de Jessé, le père de David, reprit vie. S’il n’y avait pas eu Jésus Christ, qui vint plus de six siècles après que la royauté davidique de Jérusalem eut été renversée par les Babyloniens, la lignée royale issue de Jessé se serait éteinte avec le temps. En 1914, quand Jésus Christ fut intronisé au ciel, les temps des Gentils (2 520 ans), qui avaient commencé avec le renversement du trône des rois davidiques en 607 avant notre ère, étaient arrivés à leur terme.

      39 Jésus Christ redonna donc vie à cette lignée des rois messianiques qui était issue de Jessé. Nous nous rappelons que Jésus Christ a dit: “Je suis la résurrection et la vie.” Il devra donc être pour Jessé une “racine” qui donne la vie en le ressuscitant des morts. — Jean 11:25.

      40. De même, en quel sens Jésus Christ est-​il ‘la racine de David’?

      40 Pour la même raison, dans la révélation qu’il accorda à l’apôtre Jean vers 96, Jésus Christ a pu parler en ces termes de ses relations avec David, le fils de Jessé: “Je suis la racine et le descendant de David, et l’étoile brillante du matin.” (Révélation 22:16). Tous les espoirs de David, décédé depuis longtemps, reposent donc sur Jésus Christ, son descendant comparable à une étoile, son héritier permanent.

      41. Comment, depuis 1914, Jésus Christ s’est-​il dressé “comme un signal pour les peuples”?

      41 Revêtu de l’autorité effective du Royaume depuis 1914, Jésus Christ ‘s’est dressé comme un signal pour les peuples’. Jéhovah Dieu, celui qui, dans le ciel, établit les rois, l’a fait se dresser pour que tous les peuples le voient et reconnaissent en lui le Roi messianique par qui toutes les familles et nations de la terre seront bénies. C’est autour de ce Roi que tous les peuples doivent se rassembler s’ils désirent bénéficier d’un gouvernement juste qui leur permettra de vivre dans la paix, le bonheur et la sécurité.

      42. Comment les gens des nations peuvent-​ils se rassembler autour du Roi messianique qu’ils ne voient pas?

      42 Mais comment les gens des nations peuvent-​ils se rassembler autour de la “racine de Jessé” maintenant glorifiée que Jéhovah a dressée pour être un signal sur le mont Sion céleste? Ils ne peuvent la voir de leurs yeux proprement dits pour se rassembler autour d’elle. Il faut donc leur montrer ce signal élevé et leur fournir des renseignements à son sujet, afin qu’ils puissent la voir avec les yeux de l’intelligence et de la foi. L’apôtre Paul, qui fit l’application d’Ésaïe 11:10 au premier siècle, comprit très bien ce fait. Aussi accepta-​t-​il de Dieu la mission d’aller prêcher la bonne nouvelle du Royaume messianique aux nations non juives ou gentiles. Voici d’ailleurs ce que Jésus Christ glorifié déclara à propos de Paul au moment de sa conversion du judaïsme traditionnel au christianisme: “Cet homme m’est un vase de choix pour porter mon nom aux nations, ainsi qu’aux rois et aux fils d’Israël.” — Actes 9:1-15; 22:6-21; 26:12-18.

      43. Pourquoi l’apôtre Paul est-​il un bel exemple pour le reste oint depuis la fin de la Première Guerre mondiale?

      43 L’apôtre Paul écrivit dans la lettre qu’il adressa aux chrétiens non juifs de la congrégation de Rome: “Et maintenant je vous parle, à vous, gens des nations. Étant donné que moi je suis vraiment apôtre des nations, je glorifie mon ministère.” (Romains 11:13). Cet “apôtre des nations” qui portait le nom de la “racine de Jessé” messianique aux nations non juives est aujourd’hui un exemple pour le reste oint de l’Israël spirituel depuis la fin de la Première Guerre mondiale (le 11 novembre 1918). C’est maintenant que la prophétie d’Ésaïe 11:10 relative au “signal pour les peuples” connaît son accomplissement principal et définitif. L’apôtre Paul fut envoyé vers les “peuples”, ceux que les Juifs circoncis, descendants naturels d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Israël), appelaient “Gentils”. Paul aida ces croyants gentils à mettre leur confiance et leur espoir dans la “racine de Jessé” messianique, qui est le Signal royal pour des peuples de toutes sortes. Ces croyants se firent également baptiser en obéissance au commandement du Christ rapporté en Matthieu 28:18, 19 et, de cette façon, ils devinrent membres de la congrégation chrétienne du premier siècle, l’“Israël de Dieu” spirituel, et cohéritiers du Royaume messianique.

      44. À qui le reste oint a-​t-​il prêché la bonne nouvelle depuis 1919?

      44 À partir de 1919, le reste des Israélites spirituels reprirent avec zèle leur activité publique, se rendant bien compte que le moment était venu pour que se réalisent ces paroles prophétiques de Jésus Christ: “Il faut d’abord que la bonne nouvelle soit prêchée dans toutes les nations.” (Marc 13:10; Matthieu 24:14). Cela signifiait que la “bonne nouvelle” relative au Royaume messianique nouveau-né devait être prêchée non seulement aux Juifs, mais aussi aux non-Juifs. Pourquoi? Parce que les Juifs non croyants avaient été rejetés et ne constituaient plus le peuple choisi de Jéhovah Dieu. Notamment depuis la conversion du Gentil Corneille en 36, les Juifs étaient désormais aux yeux de Dieu sur le même pied d’égalité que les Gentils non circoncis.

      45. a) De 1919 à 1935, qui a été rassemblé grâce à la prédication? b) En 1935, comment l’attention des témoins chrétiens de Jéhovah a-​t-​elle été dirigée vers une autre classe de personnes?

      45 D’après la prophétie de Jésus rapportée en Matthieu 24:31, il fallait en premier lieu que soient rassemblés les membres du reste de l’Israël spirituel en ce “temps de la fin”, à la “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:3; Daniel 12:4.) Pendant seize ans, soit du printemps 1919 au printemps 1935, le reste libéré se préoccupa avant tout de rendre témoignage au Royaume établi, si bien qu’au cours de cette période le rassemblement général du reste des Israélites spirituels fut pratiquement achevé. Puis, le reste rassemblé porta son attention sur un autre rassemblement pour lequel le moment était venu. Il s’agissait du rassemblement de la “grande foule” annoncée en Révélation 7:9-17. Au cours de l’assemblée que les témoins chrétiens de Jéhovah organisèrent à Washington au printemps 1935, l’orateur qui présenta le discours principal axé sur Révélation 7:9-17 et le président en fonction de la Société Watch Tower identifièrent cette “grande foule”. Il ne s’agissait pas, comme on l’avait cru pendant longtemps, d’une classe spirituelle de chrétiens appelés à aller au ciel. Par conséquent, cette “grande foule” ne faisait pas partie du reste des Israélites spirituels qui, eux, appartiennent à la classe mentionnée en Révélation 7:1-8.

      46. a) Quelle magnifique espérance les Écritures offrent-​elles à la “grande foule”? b) Pourquoi certaines prophéties relatives aux nations non israélites s’appliquent-​elles à la “grande foule”?

      46 Cette “grande foule”, quant à elle, devait être composée d’“autres brebis” de Jésus Christ, l’excellent Berger, “brebis” qui ont une espérance terrestre, celle de survivre à la “grande tribulation” maintenant proche et de connaître une vie humaine parfaite sur la terre, sous la domination du Royaume messianique du Fils de Dieu glorifié. Comparés au reste oint des Israélites spirituels, tous les membres de cette “grande foule” sont, figurément parlant, des Gentils ou non-Juifs. Révélation 7:9 les range dans cette catégorie, car ce texte parle d’eux comme d’une “grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues”. Il est donc approprié d’appliquer à cette “grande foule” certaines prophéties bibliques relatives aux nations non juives (ou gentiles).

      47. Depuis quand “les nations” se tournent-​elles interrogativement vers le Signal messianique?

      47 Pour permettre ce rassemblement, la “racine de Jessé” messianique, qui se tient maintenant sur le mont Sion céleste, ‘se dresse donc comme un signal pour les peuples’, et cela plus que jamais auparavant. Dès lors s’accomplit la suite de la prophétie d’Ésaïe 11:10, savoir: “Vers lui se tourneront interrogativement les nations, et son lieu de repos devra devenir glorieux.” Malgré la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus de gens des nations se sont tournés interrogativement vers le Signal royal. Grâce au témoignage sur le Royaume que donnait le reste oint de l’Israël spirituel, ils ont discerné ce Signal messianique avec les yeux de la foi.

      48. Ayant obtenu la réponse à leurs questions sur les conditions requises par Dieu, qu’ont fait alors ces gens venus des “nations”?

      48 D’après les rapports qui nous sont parvenus des plus de 200 pays dans lesquels la prédication de “cette bonne nouvelle du royaume” attire l’attention des gens sur le Signal, plus de 2 000 000 de personnes ont réagi favorablement. Elles ont soulevé des questions sur les conditions requises par Dieu pour devenir des sujets approuvés de son Roi messianique maintenant intronisé. Ayant été satisfaites et convaincues par les réponses bibliques qui leur furent données, ces personnes se sont vouées à Jéhovah Dieu par l’entremise de Jésus le Messie. Elles ont symbolisé publiquement leur vœu en se faisant baptiser dans l’eau. Rien qu’au cours de l’année de service 1978, 95 052 personnes ont été ainsi baptisées. — Matthieu 28:19, 20.

      49, 50. a) Qu’est-​ce qui se trouve maintenant dans le paradis spirituel? b) Comment le “lieu de repos” du Signal messianique est-​il devenu glorieux?

      49 Toutes ces “autres brebis”, qui se sont rassemblées autour du Berger messianique, le “signal”, ont été admises dans le paradis spirituel où réside depuis 1919 le reste de l’Israël spirituel. Il y a maintenant plus de 40 000 congrégations de témoins chrétiens de Jéhovah dans ce paradis spirituel dont les habitants ont transformé leur vie et leur personnalité et où l’on ne fait aucun mal et l’on ne cause aucun ravage. Puisque la “racine de Jessé” messianique, le “signal” royal, réside en esprit dans ce paradis, son “lieu de repos” ou résidence est devenu glorieux (Matthieu 28:20). Cette gloire est apparue avec la réalisation de la prophétie de Jéhovah rapportée en ces termes en Aggée 2:7: “‘Et j’ébranlerai toutes les nations, et les choses désirables de toutes les nations devront entrer; et je remplirai cette maison de gloire’, a dit Jéhovah des armées.” La “maison”, c’est-à-dire le temple spirituel de Jéhovah, a été remplie de gloire par l’introduction de ces “choses désirables de toutes les nations”, autrement dit des membres de la “grande foule”. C’est ainsi que le temple de Jéhovah est devenu comme jamais auparavant “une maison de prière pour tous les peuples”. — Ésaïe 56:7.

      50 Là, dans cette “maison de prière” spirituelle, les membres de la “grande foule” servent Jéhovah Dieu par un service sacré, jour et nuit (Révélation 7:15). Par l’entremise de Jésus Christ, la “racine de Jessé”, ils lui offrent des prières qu’il agrée. Au nom de Jésus, ils plient le genou devant Dieu, et toute langue reconnaît ouvertement que “Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père”. — Philippiens 2:10, 11.

      51. Quelles conditions dont vous constatez l’existence dans le paradis spirituel démontrent que ce paradis n’est pas imaginaire?

      51 Le paradis spirituel n’est pas imaginaire. Il existe réellement de nos jours. Il s’agit du domaine spirituel du reste rétabli des Israélites spirituels et des membres de la “grande foule” déjà rassemblés, tous des témoins chrétiens de Jéhovah (Ésaïe 43:10-12; 44:8). Contrastant très nettement avec la vie que connaît la société humaine dans le présent système de choses, la vie dans le paradis spirituel est vraiment bénie. Tous les habitants de ce paradis spirituel qui sont remplis de la “connaissance de Jéhovah” ne se causeront aucun tort ni aucun dommage. Ils jouissent également de la sécurité spirituelle décrite au Psaume 91. Les plaies et les dangers d’ordre spirituel et moral qui envahissent le présent monde corrompu ne sont pas tolérés dans le paradis spirituel, afin que ses habitants protégés par Dieu ne deviennent pas malades sur les plans religieux et moral et ne tombent pas dans la défaveur divine. C’est un lieu spirituellement sain où sont produits en abondance les fruits de l’esprit saint de Dieu. — Galates 5:22, 23.

      52, 53. Le paradis spirituel subsistera-​t-​il, et à quoi prélude-​t-​il?

      52 Le paradis spirituel des adorateurs de Jéhovah subsistera. Puisque Jéhovah lui-​même prend plaisir à ce paradis spirituel, il ne le fera pas disparaître au cours de la “grande tribulation” maintenant proche, tribulation telle que le monde des hommes n’en a jamais connu de semblable jusqu’à présent (Matthieu 24:21, 22; Daniel 12:1). Ce paradis spirituel prélude au paradis terrestre qui parera notre planète de gloire et de beauté après que ceux qui la polluent et la saccagent auront été détruits lors de la “grande tribulation” et après que celui qui a introduit le péché dans le paradis originel de l’homme, le jardin d’Éden, aura été lié et précipité avec tous ses démons dans l’abîme, sa prison. — Révélation 19:11 à 20:3; Psaumes 37:37-40; 67:5-7.

      53 La réunion du paradis spirituel et du paradis terrestre fera alors de toute la terre un lieu de résidence particulièrement agréable pour la “grande foule” des “autres brebis” qui y vivront sous la domination du Royaume béni de Jésus Christ, leur Berger céleste.

      [Note]

      a Selon la traduction anglaise de la version grecque des Septante par Charles Thomson, Ésaïe 11:10 se lit ainsi: “Il y aura donc en ce jour-​là la racine de Jessé, oui, celui qui se lève pour dominer les nations: en lui les nations mettront leur confiance, et son lieu de repos sera glorieux.”

  • La chrétienté et le judaïsme sont menacés de destruction
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 12

      La chrétienté et le judaïsme sont menacés de destruction

      1. Que fut l’année 1975 pour le calendrier religieux de l’Église catholique, et quand célèbre-​t-​on de telles années saintes?

      LA DERNIÈRE année sainte prévue par le calendrier de l’Église catholique fut celle de 1975 qui commença, en fait, la veille de Noël, le 24 décembre 1974. Au vingtième siècle, il y avait déjà eu trois autres années saintes: en 1925, en 1933, pour commémorer le mille neuf centième anniversaire de la mort de Jésus Christ en l’an 33, et en 1950. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans La nouvelle encyclopédie catholique (angl.), tome VII, pages 108 et 109:

      [L’année sainte est] une année au cours de laquelle une indulgence plénière et solennelle est accordée au fidèle qui remplit certaines conditions, et des pouvoirs spéciaux sont conférés aux confesseurs. Les années saintes sont prévues ordinairement à des intervalles réguliers (tous les 25 ans à notre époque) et exceptionnellement pour une raison spéciale. Par exemple, on décréta une année sainte en 1933 pour célébrer l’anniversaire de la Rédemption. Vingt-cinq années saintes générales ont été célébrées entre 1300 et 1950. (...)

      La première année sainte, celle de 1300, commença la nuit du 24 au 25 décembre. (...) Le pape Boniface VIII promulgua une bulle (...) selon laquelle on devrait célébrer un jubilé universel tous les cent ans. (...) En 1342, Clément VI décréta un jubilé tous les 50 ans; (...) En 1389, Urbain VI réduisit l’intervalle de temps à 33 ans (...) et proclama la troisième année sainte pour 1390. (...) Le quatrième jubilé fut l’année 1400, et le cinquième fut célébré en 1425 (...). Finalement, en 1470, Paul II réduisit l’intervalle à 25 ans, de manière à ce que l’année sainte suivante ait lieu en 1475. Depuis lors, cette coutume a été gardée. (...)

      2. Quelle est l’importance de la chrétienté?

      2 Au début de l’année sainte 1975, on estimait que l’Église catholique comptait 551 949 000 membres, ce qui faisait d’elle la religion la plus importante dans le monde. Venait

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