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  • Les atrocités dont sont victimes des chrétiens du Malawi
    Réveillez-vous ! 1976 | 22 mars
    • Les atrocités dont sont victimes des chrétiens du Malawi

      AU MALAWI, en Afrique orientale, déferle une nouvelle vague d’atrocités contre une minorité sans défense. Les faits dénotent une incroyable bestialité et une totale méconnaissance de toute décence ou sentiment humain. Il est vraiment affligeant de voir comment des hommes peuvent maltraiter leurs semblables, des gens de leur propre race, de leur propre pays. Pareils faits ne peuvent qu’attrister profondément toute personne qui désire la justice, l’équité et la liberté pour tous, peu importe la race, la couleur ou la religion des personnes en cause.

      Aujourd’hui, quand une seule personne est retenue comme otage par des terroristes, on donne à cet événement une large publicité. Chacun suit avec intérêt les efforts déployés pour délivrer la victime. Mais au Malawi, depuis septembre 1975, des dizaines de milliers de témoins de Jéhovah, citoyens de ce pays, sont soumis à un régime de terreur. Il y a trois ans, ils s’étaient enfuis au Mozambique et en Zambie. À présent, on les a obligés à retourner chez eux. Dans leur propre patrie ils sont l’objet d’injures, de violence physique et de toutes sortes d’outrages. On leur a enlevé le peu qu’ils possédaient et ils n’ont aucun moyen de subvenir aux besoins de leurs familles.

      Les organismes chargés de faire respecter les lois ne leur apportent aucune aide. Pas un fonctionnaire du Malawi n’est disposé à les protéger contre des agresseurs dépravés qui les battent, les violent et les volent en toute impunité. Ils sont prisonniers dans le pays même qui les a vus naître et grandir. Les frontières sont devenues pour eux comme les murs d’une immense prison. On se souvient que des conditions semblables existaient dans l’Allemagne nazie, où des milliers de témoins de Jéhovah ont subi l’emprisonnement et la mort. En fait, la situation est pire au Malawi, qui a établi ses propres camps de concentration pour les témoins de Jéhovah. On a été jusqu’à arracher les enfants, même des bébés, à leurs parents.

      Pourquoi agit-​on de la sorte ? Ces gens constituent-​ils un danger pour le pays ? Sont-​ils des fauteurs de troubles, des éléments révolutionnaires ? Bien au contraire ! Ce sont les citoyens les plus paisibles, les plus laborieux et les plus respectueux des lois. Les traitements brutaux et indignes qu’on leur inflige ont une seule raison : ces chrétiens ne se mêlent pas de politique. L’attitude des témoins est due à leurs convictions religieuses basées sur la Bible et sur les enseignements de Jésus Christ, qui a déclaré que ses disciples ne faisaient “pas partie du monde”. (Jean 15:17-19.) Leur conscience ne leur permet donc pas d’acheter une carte les déclarant membres du parti politique dirigeant du Malawi, le parti du Congrès. À cause de cela, on les traite comme s’ils méritaient moins de considération que les animaux.

      ‘On ne leur demande pas grand-chose, diront peut-être certains. Pourquoi n’achètent-​ils pas cette carte pour s’éviter des ennuis ?’ Ce serait certainement la voie de la facilité. S’il s’agissait simplement de payer une taxe ou de se faire établir une carte d’identité, comme le font les témoins de Jéhovah dans de nombreux pays, en obéissance à la loi, il n’y aurait aucun problème. Mais il s’agit ici d’une question qui touche à la croyance et à la position du chrétien. Jésus Christ a dit à Ponce Pilate, gouverneur romain : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu.” (Jean 18:36). Pour les témoins de Jéhovah, l’affiliation à un parti politique signifierait le reniement de tout ce qu’ils croient et défendent. Ils ne désirent nullement souffrir de mauvais traitements, mais ils aiment mieux les subir, ou même mourir, que d’être infidèles à Dieu et à son Fils.

      C’était ainsi que se conduisaient les chrétiens du premier siècle. Les livres d’histoire relatent les efforts que faisaient les fonctionnaires romains pour amener les chrétiens à sacrifier au “génie” de l’empereur. On leur demandait une bien petite chose : simplement de déposer une pincée d’encens sur l’autel. On a écrit ce qui suit à propos des chrétiens qui étaient jetés dans les arènes romaines : “Les chrétiens qui se rétractaient étaient en petit nombre, bien qu’on gardât généralement à leur intention, dans l’arène, un autel sur lequel brûlait un feu. Verser une pincée d’encens sur l’autel, voilà tout ce qui était requis d’un prisonnier ; on lui donnait alors un Certificat de Sacrifice et il était libre. (...) Cependant, presque aucun chrétien ne saisissait cette occasion d’échapper.” — Ceux qui vont mourir (angl.), de Daniel Mannix, pages 135, 137.

      Réfléchissez : qui est le meilleur citoyen ? Celui qui achète la carte du parti, ce que peut faire n’importe quel criminel ou traître, ou celui qui obéit aux lois du pays, se montre travailleur, poli, honnête, respectueux, et qui pratique l’amour du prochain ? Même les fonctionnaires du Malawi doivent se rendre compte combien il est ridicule de faire de la possession d’une carte politique le critère du bon citoyen. Autrement, ils ne nieraient pas aussi souvent que la possession de cette carte est bien la question en litige ou qu’on essaie de forcer les gens à en acheter une.

      Mais les faits parlent d’eux-​mêmes et ils sont brutaux, révoltants, écœurants. Considérons brièvement ce que les témoins de Jéhovah endurent depuis dix ans au Malawi.

  • Des éléments criminels tournent en dérision la constitution du Malawi
    Réveillez-vous ! 1976 | 22 mars
    • Des éléments criminels tournent en dérision la constitution du Malawi

      LA CONSTITUTION de la république du Malawi, adoptée en 1966, contient cette disposition dans son premier chapitre :

      “(iii) Le gouvernement et le peuple du Malawi reconnaîtront sans cesse le caractère sacré des libertés personnelles énoncées dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme des Nations unies, et ils adhéreront à la Loi des nations.”

      Quelles sont quelques-unes de ces libertés personnelles dont le caractère sacré devait être reconnu ? L’article suivant dit :

      “(iv) Nul ne sera privé de sa propriété sans recevoir une juste indemnité, et seulement lorsque l’intérêt public l’exige.

      “(v) Tous les hommes jouissent des mêmes droits et des mêmes libertés, sans distinction d’origine, de race ou de religion.”

      Mais depuis l’adoption de la constitution, il existe dans le pays des éléments criminels qui ont tourné ces déclarations en dérision.

      Déjà en 1964, avant la rédaction de cette dernière constitution, les témoins de Jéhovah du Malawi ont subi de violentes attaques. Un total de 1 081 maisons et plus d’une centaine de leurs lieux de réunions, appelés Salles du Royaume, ont été incendiés ou saccagés. Des centaines de leurs champs ont été détruits afin de les priver de nourriture. Mais au moins, en 1964, il était possible de recourir à la loi.

      L’exemple suivant montre qu’alors la justice fonctionnait encore. Huit hommes qui avaient participé au meurtre d’un témoin, nommé Elton Mwachande, ont été traduits en justice et reconnus coupables. Réfutant l’accusation selon laquelle le témoin avait ‘provoqué’ ses assaillants, et cette autre prétendant que les témoins de Jéhovah du Malawi ne remplissent pas leurs devoirs de citoyens, le juge L.M.E. Emejulu dit alors :

      “Je ne vois aucune preuve de provocation. Il est vrai que les témoins de Jéhovah propagent leur foi avec détermination et cherchent à gagner des adeptes, mais ils sont soucieux de leurs devoirs de citoyens. Ils font tout ce qu’on leur demande de faire et participent même au développement de la collectivité. Ils refusent simplement de se joindre à un parti politique. (...) Il n’y a aucune preuve qu’ils aient jamais forcé ou essayé de forcer quelqu’un à accepter leur religion. Les témoignages prouvent plutôt le contraire. La constitution leur garantit le droit d’appartenir ou de ne pas appartenir à un parti politique. Je ne trouve aucune preuve de provocation.”

      La justice disparaît

      Cela se passait en 1964. Depuis 1967, tout semblant de justice à l’égard de cette minorité sans défense a disparu.

      Bien que la constitution garantisse des libertés et des droits égaux pour tous, le 23 octobre 1967, ainsi que l’a annoncé le journal The Times du Malawi, les témoins de Jéhovah ont été interdits, étant accusés de former une “association illégale”. Cette interdiction a été le signal d’une attaque généralisée contre ces chrétiens qui, à ce moment-​là, étaient au nombre de 18 000. De nouveau, ils virent leurs humbles maisons saccagées et incendiées. Dans la seule ville de Lilongwe, dans le centre du Malawi, 170 maisons ont été brûlées en trois nuits. Le total se monta finalement à 1095, et 115 Salles du Royaume furent dévastées. Des milliers de témoins de Jéhovah ont été battus et jetés en prison. D’autres milliers ont trouvé un refuge temporaire dans les pays voisins, tels que la Zambie et le Mozambique.

      Qu’a fait le gouvernement, la source de ‘la loi et de l’ordre’, le ‘protecteur officiel’ des droits de tout le peuple du Malawi ? Il n’a condamné en aucune façon cette activité criminelle. Néanmoins, voyant les terribles proportions que prenait la violence, le gouvernement a enjoint aux membres du parti de modérer leur zèle. Après cela, les témoins connurent de nouveau un certain degré de paix et de calme, et ceux qui avaient quitté le pays revinrent. Leur œuvre de prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu se poursuivit et, bien qu’elle ne pût se faire ouvertement, elle prospéra.

      Environ deux ans plus tard, le 6 octobre 1969, le Dr H. Kamuzu Banda, président du Malawi, déclara publiquement que personne ne pouvait être obligé à acheter une carte politique. Cette déclaration aurait-​elle force de loi et serait-​elle respectée, ou bien allait-​on la tourner en dérision ?

      Troisième vague de violence

      En 1972, les événements se chargèrent de répondre à cette question. À l’assemblée annuelle du parti du Congrès du Malawi, une résolution a été adoptée. Elle prétendait faussement que les témoins de Jéhovah ‘étaient un obstacle au développement politique et économique du Malawi’. Elle présentait ces motions presque incroyables :

      “b) Nous déclarons que tous les membres de ces sectes religieuses fanatiques employés dans le commerce et dans l’industrie doivent être congédiés sur-le-champ et qu’il faut annuler la licence de toute entreprise commerciale ou industrielle qui ne se conformerait pas à cette résolution.

      “c) Nous déclarons que tous les membres de ces sectes religieuses fanatiques employés par le gouvernement doivent être congédiés sur-le-champ et qu’il faut décourager les activités commerciales ou agricoles de tout membre de ces sectes travaillant à son compte.

      “d) Nous déclarons que tous les membres de ces sectes doivent être chassés des villages où ils habitent, et nous prions le gouvernement d’accorder un maximum de protection aux membres du parti qui s’occuperont des membres de ces sectes.’

      Quel a été l’effet de ces résolutions cruelles et incendiaires qui bannissaient les témoins de Jéhovah de la société humaine ? Presque immédiatement, la violence populaire se déchaîna à travers tout le pays. À partir de juillet de cette année (1972), la Ligue de la jeunesse militante du parti et son mouvement de Jeunes pionniers prirent la tête dans une véritable guerre contre les témoins de Jéhovah.

      Dans leurs sauvages agressions, les membres du parti n’épargnèrent personne, ni les vieillards ni les femmes enceintes. Des jeunes filles ont été violées à maintes reprises ; des hommes ont été battus jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance. Pour obliger ces gens à transiger avec leurs convictions religieuses et leur conscience, et à acheter la carte du parti, on employa des formes de torture que seuls des esprits malades pouvaient imaginer. Des hommes ont été forcés de marcher après qu’on leur eut enfoncé dans les pieds des clous de quinze centimètres. À cette époque, les foyers détruits se comptaient par milliers. En accord avec la résolution du parti du Congrès du Malawi, les témoins ont été chassés de leurs villages et de leurs champs et ils ont dû s’enfuir dans la brousse. Leur bétail a été volé ou tuéa.

      Aucun de ceux qui avaient pris part à ces agressions criminelles n’a été arrêté ou traduit en justice. Cela montre à quel point les articles de la constitution sont de vains mots. La promesse du président, selon laquelle, personne ne serait forcé d’acheter la carte du parti, a été violée. Ce n’était plus qu’une déclaration vide de sens, que personne ne respectait. Les membres de la Ligue de la jeunesse se sont souvent vantés ‘d’être la police’. Par leurs actes, en effet, ils font fi de la constitution du pays qui garantit la liberté pour ‘tous les hommes, sans distinction d’origine, de race ou de religion’.

      Il en est résulté un exode en masse des témoins de Jéhovah du Malawi. Finalement, trente-six mille personnes (y compris les enfants) s’installèrent dans dix camps de réfugiés au Mozambique, pays voisin. Là, on leur donna des terres à cultiver et ils purent ainsi subsister. Dans ces camps, les témoins bâtirent des Salles du Royaume où ils continuèrent à étudier là Parole de Dieu. Ils avaient perdu pratiquement tous leurs biens, mais ils n’avaient pas perdu leur foi.

      Renvoyés chez leurs persécuteurs

      En 1975 cependant, après une révolution victorieuse contre le Portugal, le Mozambique connu une période transitoire ; il n’était plus une colonie portugaise et pas encore une nation indépendante. Certains éléments radicaux profitèrent de l’occasion pour soulever les esprits contre les témoins dans les camps de réfugiés. Ils insistèrent pour qu’eux aussi crient des slogans politiques tels que “Viva Frelimo” [le nom du principal parti politique du Mozambique]. Comme les témoins de Jéhovah refusaient de se mêler de politique, ils furent renvoyés au Malawi.

      À la frontière du Malawi, les réfugiés ont été reçus par le ministre pour la région Centrale du Malawi, Monsieur Kumbweza Banda. Il leur dit : “Vous avez quitté le Malawi de votre plein gré et maintenant vous y revenez de votre plein gré. Retournez dans vos villages et coopérez avec le président du parti et les autres fonctionnaires locaux.” Parlant des membres de la Ligue de la jeunesse du Malawi, il ajouta : “Mes jeunes gens veilleront à ce que vous coopériez avec le parti.”

      Cela ne laissait guère d’espoir aux réfugiés dont beaucoup n’avaient même pas l’argent nécessaire pour se rendre en autocar jusqu’à leur village. Un grand nombre firent plus de 150 kilomètres à pied avec de jeunes enfants. Un groupe a parcouru plus de 450 kilomètres ; les femmes avaient les jambes et les pieds enflés. Qu’est-​ce qui les attendait ?

      Le 27 août 1975, peu après que les témoins eurent commencé à rentrer chez eux, le secrétaire de district du siège principal du parti du Congrès du Malawi, à Nkhotakota, envoya la circulaire suivante, traduite du kinyandja, qui montrait clairement que les témoins n’étaient pas rentrés au Malawi de leur plein gré :

      “Je vous informe que nous avons reçu un message du bureau du parti sur cette région Centrale de Lilongwe. Il disait que ces gens, appartenant à l’Église interdite des ‘témoins de Jéhovah’, ont été chassés du lieu où ils avaient fui au Mozambique. Ils retournent à présent chez eux.

      “Nous vous déclarons nettement que si ces gens arrivent chez eux, vous, dirigeants de zone et de filiale, vous devez veiller, ainsi que les chefs de village, à ce que chacun d’eux achète une CARTE DU PARTI. Comme vous le savez, il est essentiel que chaque personne, dans vos villages, achète une carte du parti du Congrès du Malawi. C’est la seule façon, pour nous, peuple de ce pays, de montrer notre reconnaissance envers notre Dirigeant à vie, le Ngwazi, [le Dr Banda] pour l’essor qu’il a donné au Malawi.

      “Unis à vous dans l’œuvre du parti,

      “[signé] P. Kamsuli Chirwa

      Secrétaire de district”

      Les violentes attaques ont recommencé et elles sont devenues si terribles que plus de 4 000 personnes traversèrent de nouveau la frontière du Malawi, cette fois pour se rendre à Sinda Misale, en Zambie, où elles espéraient trouver refuge. Mais, en octobre, le gouvernement de Zambie les renvoya au Malawi où d’autres milliers de témoins étaient victimes de traitements brutaux.

      Quelle est exactement la situation ? Est-​elle vraiment aussi tragique ? Lisez le rapport suivant en provenance du Malawi.

      [Note]

      a Pour plus de détails concernant les noms et les lieux, voyez Réveillez-vous ! du 8 février 1973, pages 9 à 28.

  • Des persécutions bestiales — quand prendront-elles fin ?
    Réveillez-vous ! 1976 | 22 mars
    • Des persécutions bestiales — quand prendront-​elles fin ?

      CHASSÉS de leur refuge au Mozambique, des milliers de témoins de Jéhovah sont retournés dans leurs villages en empruntant les routes principales du nord et du centre du Malawi. Beaucoup d’entre eux subirent des attaques de la foule.

      Un groupe de quarante témoins, hommes et femmes, se dirigeant vers le nord, atteignit la place du marché de Mzimba. Les gens s’attroupèrent pour se moquer des voyageurs fatigués, puis des membres de la Ligue de la jeunesse se sont jetés sur eux et les ont sauvagement battus depuis 8 h 30 du matin jusqu’à 2 heures de l’après-midi. Des agents de police étaient présents et se contentaient de regarder. L’un des témoins avait plus de quatre-vingts ans. Tous devaient encore parcourir plus de cent kilomètres et ils n’avaient rien à manger, car les membres de la Ligue de la jeunesse leur avaient pris le peu d’argent qu’ils possédaient.

      Parfois, quand ils arrivaient dans leurs villages, les témoins pouvaient réoccuper leurs maisons. Mais généralement les jeunes de la Ligue venaient peu après leur demander d’acheter la carte du parti. Comme ces chrétiens refusaient, ils subissaient toutes sortes de traitements inhumains. Considérons quelques cas :

      Village de Sosola, région Centrale ; 26 août 1975: Un groupe d’hommes et de femmes, parmi lesquels se trouvent un membre du Parlement, M. Elson Muluzi, et le président local du parti, Stuart Maere, cernent les maisons des témoins de Jéhovah et leur demandent s’ils sont prêts à acheter la carte du parti. Quand les témoins répliquent qu’ils ne peuvent pas faire cela, les membres du parti pillent leurs maisons et les chassent hors du village, en disant : “Allez-​vous-​en d’ici ! Allez dans un pays où il n’y a pas de cartes du parti !”

      Région de Kasonjola ; 4 et 5 septembre 1975: Des jeunes appartenant au parti du Congrès se rendent chez les témoins de Jéhovah des villages de Nsambe, Kampini, Tanga, Mbalame I, Mbuizyamwana et Mselela. Ils leur demandent d’acheter la carte du parti. Comme les témoins refusent, ces jeunes envahissent les maisons et volent tous les biens : argent, bicyclettes, montres, vaisselle et autres ustensiles de cuisine. Les frères sont cruellement battus, au point que l’un d’eux reste inconscient pendant une heure et demie. Dans deux endroits, des membres de la Ligue de la jeunesse (dont le président s’appelle Mozangwila) urinent sur la farine de maïs qu’ils trouvent chez les chrétiens, afin de la rendre impropre à la consommation. Un des témoins va rapporter les faits à la police et, quand il revient, il est battu de nouveau.

      Village de Makambale, région Centrale : Cinq témoins, hommes et femmes, sont dépouillés de leurs vêtements, battus et pourchassés sur plus de dix kilomètres. Les responsables sont M. Abidabilu, membre du Parlement pour la région de Mangochi, et des membres de la Ligue de la jeunesse et des Jeunes pionniers.

      Mazonda, Muso et Mingola ; 2 et 3 septembre 1975: Plus de vingt hommes et femmes sont attaqués et sévèrement battus par des membres du parti du Congrès du district de Ncheu. Un des témoins reste inconscient pendant deux heures. Les agresseurs frottent les blessures des hommes et des femmes avec des plantes urticantes. Le 4 septembre 1975: Les Jeunes pionniers Maduka et Samora prennent la tête d’un groupe de jeunes pour attaquer les témoins du village de Beni Chauya. Hommes et femmes sont battus jusqu’à l’inconscience.

      Lingadzi, région de Lilongwe ; 29 septembre 1975: À 6 heures du matin, une foule, comprenant des dirigeants du parti du Congrès et des membres de la Ligue de la jeunesse, s’empare de quatorze témoins, hommes et femmes, et les emmène au siège du parti situé dans le village de Tsoka. Les témoins sont violemment battus. L’un d’eux, saignant de la bouche et des oreilles, est dépouillé de ses vêtements ; on lui lie les mains derrière le dos et on lui frotte les cheveux et les yeux avec de la boue. Les responsables sont Ngʼambe, président pour la région, Syawa, vice-président, Mchezo, président du bureau local de la Ligue de la jeunesse, et Mchenga, vice-président.

      Dépravation sexuelle

      De nombreux rapports relatent des cas d’incroyable dépravation sexuelle. Citons-​en quelques-uns :

      Région de Mponela, au nord du Malawi : Des témoins sont emmenés par le chef du village, M. Kwindanguwo, au bureau de police de Mponela. On les garde cinq jours sans leur donner de nourriture. On leur remet alors une lettre pour le bureau de police de Dowa, la région principale. Quand ils y arrivent, l’officier de service les conduit au bureau local du parti du Congrès. D’autres témoins s’y trouvent déjà. Tous sont sauvagement battus. Avant que l’attaque ne commence, M. Kamtepa, président local du parti du Congrès, crie : “Que Jésus Christ vienne donc nous empêcher de vous battre, avant que nous ne commencions !” Le président et les jeunes gens se mettent alors à battre hommes et femmes. Puis ils déshabillent leurs victimes et les frottent avec un mélange de poivre et de plantes urticantes. Ils pressent le même mélange sur les organes génitaux des hommes et l’injectent aux femmes. Ils poussent ensuite les hommes sur les femmes pour les forcer à s’unir sexuellement et, pendant ce temps, les battent sans arrêt. Aucun des témoins n’a cédé sous la torture.

      Villages de Bunda, de Nyanga et de Phatha, au sud de Lilongwe ; 4 au 9 septembre : Tous les témoins sont chassés de leurs maisons, dépouillés de leurs vêtements et battus par la populace sous la conduite des présidents locaux du parti du Congrès. L’un d’eux se nomme Jeke. Un groupe d’assaillants compte une centaine de personnes munies de tout un assortiment d’armes. Elles s’efforcent de persuader les hommes d’avoir des rapports avec les femmes. Les témoins de Bunda sont amenés au bureau de police où ils sont également battus. La police leur dit : “Nous avons notre gouvernement. Vous, adressez-​vous à Dieu, s’il y en a un, et demandez-​lui de vous venir en aide.” Quand on relate aux policiers les autres atrocités commises, ils répondent : “Allez le dire à Dieu. Qu’il vous aide ! S’il ne le fait pas, cette année vous aurez disparu.”

      Ces mots nous font penser à une époque bien antérieure à celle du sadique régime nazi d’Allemagne. Au premier siècle de notre ère, en effet, Jésus Christ a été faussement accusé de sédition et cloué sur un poteau de supplice. Lisez dans votre propre Bible comment les prêtres en chef “se moquaient de lui, ainsi que les scribes et les aînés, et disaient : ‘Il en a sauvé d’autres ; il ne peut pas se sauver lui-​même ! Il est roi d’Israël ; qu’il descende maintenant du poteau de supplice, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu ; qu’Il le délivre maintenant, s’Il veut de lui, car il a dit : “Je suis Fils de Dieu.”’” — Mat. 27:41-43.

      Aujourd’hui, les témoins du Malawi doivent supporter les mêmes railleries parce que, eux aussi, veulent rester loyaux envers Dieu et son Fils Jésus Christ, qui a dit à Ponce Pilate : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde.” — Jean 18:36.

      Kanchenche, au nord-ouest de Lilongwe ; 31 août 1975: Des membres de la Ligue de la jeunesse attaquent des témoins de Jéhovah. Les hommes sont jetés à terre et les jeunes gens leur piétinent le cou. Les femmes sont dévêtues et battues par les membres de la Ligue et les femmes de l’endroit. Les jeunes gens leur brûlent les poils du pubis avec des torches. Cinq femmes mariées sont violées. Une jeune fille de dix-sept ans est violée par trois hommes. Ceux qui dirigent ces persécutions sont Yowase Kapulula, du village de Lundu, président du parti du Congrès pour la région ; Kanjaye, fils de Biliyati, du village de Thandaza ; Asedi Chavesi, fils de Magadi, du village de Chilomba, et Benala Mtsukwa, du village de Msanda.

      Village de Chimasongwe, région de Lilongwe ; 7 septembre 1975: Un groupe de témoins est amené au bureau régional du parti du Congrès, où les agresseurs déshabillent les hommes et les femmes. Ils les attachent ensemble pour tenter de les forcer à commettre l’adultère. Un témoin de soixante ans est ainsi attaché à une jeune fille ; un jeune homme est attaché à sa propre sœur ; même une femme qui a ses règles est attachée à un témoin masculin. M. Chipukupuku, président local de la Ligue de la jeunesse, prend une torche et brûle les poils du pubis, de la poitrine et des aisselles de dix hommes. Les assaillants, incités par des membres de la Ligue des femmes du Malawi, s’emparent d’une femme, la dépouille de ses vêtements, sautent sur ses jambes et sur son estomac, tout en la battant avec des feuilles de sisal jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse. Cette femme, qui a ses règles, est battue à tel point que le sang lui sort par la bouche et le nez.

      Chilinde, à Lilongwe ; 8 septembre : La nuit, des membres de la Ligue de la jeunesse frappent sauvagement les témoins. Une des femmes est violée par quatre hommes ; une autre est enfermée dans sa maison et trois hommes la violent. Quand les témoins rapportent ces faits à la police, la réponse est : “Adressez-​vous à votre Dieu. C’est à cause de lui que vous êtes dépouillés. Il est mort, il ne voit plus rien.”

      Lumbadzi, au nord de Lilongwe ; 24 septembre : Des témoins réfugiés retournent chez eux et le chef leur permet d’entrer dans le village. Cette même nuit, cependant, le président du parti du Congrès pour la région et une foule de membres de la Ligue de la jeunesse emmènent les témoins jusqu’au bureau du parti à Dowa. Les assaillants les battent et prennent ensuite deux hommes qu’ils attachent ensemble par les organes génitaux. Ils les frappent sur les parties de sorte que si l’un fait un mouvement pour éviter les coups, il blesse l’autre. Ils attachent de lourdes briques au membre viril d’autres témoins et les obligent à marcher ainsi. Parmi les responsables il y a un homme appelé Chilunje, de Lumbadzi. Quand ces atrocités sont relatées à la police, celle-ci répond : “Même si l’on vous tuait, vous n’avez aucun secours à espérer.”

      Village de Chindamba à l’ouest de Zomba ; 2 octobre : Quinze témoins sont arrêtés par la police de Zomba et torturés. Non contents de les priver de nourriture et de les battre sauvagement, les bourreaux blessent les organes génitaux des hommes et des femmes avec des pincettes de bois, pour les forcer à acheter la carte du parti.

      Selon d’autres rapports, les jeunes du parti ont enfoncé des bâtons dans le sexe des femmes. Le tableau est tragique et écœurant, et pourtant ce n’est pas tout.

      Les camps de détention

      Au début d’octobre, le gouvernement du Malawi publia une circulaire à l’intention de tous les bureaux de police. Il ne s’agissait pas de mettre fin aux agressions criminelles et de rétablir la loi et l’ordre, mais de rassembler les témoins de Jéhovah et de les mettre dans des camps de détention, comme à Dzaleka, Kanjedza et Malaku. Dans certains endroits, ces camps sont grands, dans d’autres, ce sont des terrains clôturés de barbelés autour des bureaux de police.

      Pour les témoins, le pire est que la circulaire ne parle que des adultes. Cela signifie que l’on sépare les parents des enfants, même si ceux-ci ne sont que des bébés. Peut-être le gouvernement veut-​il ainsi décourager toute tentative d’évasion de la part des témoins, puisque ceux-ci ne peuvent emmener leurs enfants. À moins qu’il n’espère que les mères, angoissées, violeront leur conscience chrétienne et adhéreront au parti politique. Les souffrances des témoins de Jéhovah sous le régime nazi se répètent, mais cette fois en Afrique.

      Les témoins n’ont donc aucun recours ; aucun organisme officiel ne veut leur rendre justice ou assurer leur protection. Ce sont eux qui sont arrêtés, non leurs agresseurs. Chaque fois qu’ils recherchent l’aide de la police, on leur répond en substance : “Nous n’avons pas de temps à perdre avec vous puisque vous ne voulez pas coopérer avec le parti. Si l’on vous cause des difficultés, cela ne sert à rien de venir nous trouver ; nous ne sommes pas là pour vous. Nous ne vous aiderons que si vous nous montrez une carte du parti. Si quelqu’un est mort, vous pouvez venir nous en aviser, mais nous nous contenterons d’en prendre acte.”

      Dans certains endroits, le seul lieu de sécurité est la brousse, où vivent de véritables animaux, et non des hommes bestiaux. Dans la région de Lilongwe, quinze congrégations ont fui dans les forêts de Dzalanyama, sur la frontière entre le Malawi et le Mozambique. Des membres de nombreuses autres congrégations passent la journée en ville mais vont dans la brousse chaque nuit, soit parce qu’ils n’ont plus de maisons, soit pour éviter une attaque nocturne.

      Quand ces actes de barbarie prendront-​ils fin ?

      Bien que les témoins de Jéhovah au Malawi et dans le reste du monde soient affligés par ces persécutions barbares, leur foi n’est pas ébranlée, pas plus que leur détermination de rester fermement attachés aux principes chrétiens. Ils se rappellent ce qu’écrivit l’apôtre Pierre en un temps où les chrétiens subissaient également des persécutions parce qu’ils ne faisaient “pas partie du monde” et qu’ils voulaient rester loyaux envers le Royaume de Dieu. L’apôtre leur dit : “Bien-aimés, ne vous laissez pas déconcerter par l’incendie qui est au milieu de vous et qui vous advient pour servir d’épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. Bien au contraire, continuez à vous réjouir puisque vous avez part aux souffrances du Christ.” — Jean 17:16 ; I Pierre 4:12, 13.

      Cette déclaration n’amoindrit pas, cependant, la responsabilité qui repose sur ceux qui persécutent ainsi des innocents. Si ce n’est pas avant, alors ce sera au moment où il exécutera ses jugements sur un monde ennemi que Jéhovah Dieu réalisera sera sa promesse de libérer et de soulager tous ceux qui ont eu confiance en lui et sont restés fidèles malgré de dures épreuves. Plus jamais la terre ne sera souillée par des actes de barbarie, de brutalité et de dépravation perpétrés contre des créatures sans défense. Alors, à l’échelle mondiale, “les humbles posséderont la terre, et vraiment ils se délecteront de l’abondance de la paix”. — Ps. 37:11.

      Mais les atrocités au Malawi peuvent-​elles cesser avant cela ? Oui, c’est possible. Si les autorités du pays respectaient la constitution, ces agressions inexcusables prendraient fin. Pourquoi ces autorités laissent-​elles des éléments criminels, appartenant même à leur propre parti, tourner la constitution en dérision et jeter le discrédit sur la nation ?

      N’y a-​t-​il pas parmi les dirigeants du Malawi un seul homme qui ait la sagesse et le courage de Gamaliel ? S’il y en a un, il est temps qu’il parle à ses concitoyens comme le fit Gamaliel à propos des apôtres chrétiens arrêtés : “Ne vous occupez pas de ces hommes, mais laissez-​les aller ; (car si ce dessein ou cette œuvre vient des hommes, elle sera renversée ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les renverser ;) autrement, on vous trouvera peut-être en train de combattre contre Dieu.” — Actes 5:38, 39.

      Sans aucun doute, les témoins actuellement persécutés au Malawi méritent les prières ferventes de tous ceux qui ont foi en Dieu et en sa justice (voyez Actes 12:5). En outre, si les souffrances de ces innocents vous peinent sincèrement, écrivez donc au représentant du Malawi dans votre pays ou à l’un des membres du gouvernement du Malawi. Une liste de leurs noms et adresses accompagne cet article. Pressez-​les de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que cessent les atrocités dans leur pays.

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