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Des inondations catastrophiquesRéveillez-vous ! 1979 | 22 novembre
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paille. Nous fîmes une tentative pour traverser le fleuve en canoë, dans l’espoir d’attraper un car sur l’autre rive, mais ce fut peine perdue.
“Les jours s’égrenaient lentement. Les hommes devaient dormir dans l’autocar, mais la population locale hébergea les femmes et les enfants. Beaucoup de voyageurs étaient sans ressources. Dans notre car, une femme se priva de manger durant deux jours pour pouvoir acheter de la nourriture à sa fillette de sept ans. Totalement à court d’argent, une autre mâchonnait des avocats verts. Dès que nous nous rendîmes compte de la détresse dans laquelle se trouvaient ces personnes, nous décidâmes d’un commun accord de procéder à une collecte et d’acheter des vivres pour tout le monde ainsi que du lait pour les enfants.
“Sept autocars se trouvaient ainsi bloqués à Linhares. Les réserves alimentaires de la ville commençaient à s’épuiser, aussi nous demanda-t-on de poursuivre notre route. Mais les voyageurs avaient peur. Finalement, un commerçant nous tira d’embarras en nous autorisant à nous installer dans son dépôt, à quelque deux kilomètres de la ville. Là, on nous achemina des rations alimentaires distribuées par le gouvernement.
“L’attente et l’incertitude, les émanations qui provenaient des canalisations d’égouts éclatées ainsi que l’odeur dégagée par les cadavres engendraient un état de tension. Il y eut quelques bagarres, et, si les occupants de notre car furent épargnés par les fusillades, d’autres n’eurent pas cette chance. Au bout de cinq jours, la montée des eaux cessa, et nous fûmes autorisés à poursuivre notre route. En arrivant à São Paulo, je remerciai Dieu. C’était comme si un cauchemar avait pris fin.”
Un triste bilan
À la mi-février, les pertes en vies humaines furent évaluées à plus de 300, mais il s’agit là d’un chiffre officiel que beaucoup considèrent comme notablement inférieur à la réalité. On estime que rien que dans la vallée de la Doce, au moins 330 personnes ont été englouties par les eaux quand le fleuve s’est rué hors de son lit. D’autres périrent ensevelies sous les éboulements de terrains qui provoquèrent l’effondrement de leur maison. Sur les quatorze millions d’habitants que comptait la région, plus de huit millions furent directement sinistrés.
Si les pertes en vies humaines ne peuvent s’exprimer en termes financiers, les destructions de biens ont pu être évaluées à plusieurs millions de francs français. Les estimations officielles qui portent sur la totalité des décès et sur le montant global du sinistre sont encore incomplètes. Néanmoins, le Bureau de coordination de la défense civile a publié les chiffres définitifs suivants pour le seul État de Minas Gerais: 250 morts, 172 400 sans abri, 16 000 maisons détruites, 712 ponts rendus inutilisables, 90 routes coupées et 294 villes sinistrées. Toujours pour ce seul État, on évalue les dégâts à environ 2,8 milliards de cruzeiros (près d’un demi-milliard de francs français).
La solidarité humaine
Bien qu’on ait signalé quelques rares actes de pillage et même si certains individus ont tenté d’exploiter le malheur de leurs concitoyens, la solidarité humaine s’est largement manifestée à l’occasion de ce sinistre. Les forces gouvernementales travaillèrent inlassablement aux opérations de sauvetage et à la distribution de vivres et de médicaments.
Les anciens de la congrégation des Témoins de Jéhovah de Vitoria prirent contact avec leurs frères des régions sinistrées. Ils rassemblèrent sur place des denrées alimentaires, des vêtements et des couvertures qu’ils leur firent parvenir immédiatement, à l’instar des chrétiens du premier siècle qui organisaient eux aussi des secours. — Actes 11:29, 30; 12:25.
Dès que les congrégations de São Paulo et de Rio de Janeiro furent mises au courant de la catastrophe, elles envoyèrent des dons sous forme d’argent, de vêtements et de linge à leurs frères chrétiens en difficulté. Chaque fois que cela fut possible, on prit contact par téléphone avec les congrégations touchées, et un représentant du siège de la Société Watch Tower à São Paulo se rendit par avion dans la zone sinistrée avec des fonds de secours.
Sitôt les vivres et les vêtements reçus, les Témoins les partagèrent avec leurs voisins et leurs amis. Les autorités militaires et civiles de Governador Valadares exprimèrent d’ailleurs leurs félicitations aux Témoins à propos de l’esprit qu’ils avaient manifesté en cette période de calamité sans précédent. Certains utilisèrent leurs Salles du Royaume pour héberger leurs voisins dont les habitations avaient été inondées. Coopérant avec les autorités, les membres d’une autre congrégation se servirent de leur salle pour préparer et distribuer des repas. Le 13 février, les Témoins avaient déjà pourvu à 30 000 repas, confectionnés à l’aide de leurs propres installations à partir des produits fournis par le gouvernement. L’expérience qu’ils ont acquise en matière de restauration à grande échelle fut grandement appréciée en cette occasion.
Entre-temps, le gouvernement brésilien avait pris des dispositions supplémentaires pour dégager des crédits d’un montant d’un milliard et demi de cruzeiros (près de 300 millions de francs français) pour parer au plus urgent. Mais, en dépit de tout ce qui a été fait, il faudra sans doute plusieurs années avant que ne s’effacent totalement les marques douloureuses laissées par le déferlement des eaux en furie.
Y a-t-il une explication à la catastrophe?
Les conditions météorologiques qui régnaient au moment du sinistre étaient tout à fait inhabituelles. En effet, le centre et l’est du Brésil affrontaient les inondations, tandis que le sud du pays connaissait la sécheresse. Personne ne se rappelait qu’une situation semblable se soit présentée par le passé. Quelles en sont les causes?
Selon un rapport mémorable paru dans “O Estado de S. Paulo”, les hommes de science reconnaissent que “la combustion du charbon et du pétrole ainsi que la destruction des forêts par l’homme libèrent trop de gaz carbonique. La chaleur engendrée par la pénétration des rayons solaires dans l’atmosphère ne peut donc se dissiper, d’où le réchauffement qui se produit dans la basse atmosphère et dont les conséquences sont l’augmentation des précipitations dans certaines régions et de sévères sécheresses dans d’autres, phénomène auquel il faut ajouter la fonte des calottes polaires”.
Mais, quelles que puissent être les causes de ces catastrophes, l’homme a besoin d’une aide provenant d’une source supérieure, à même de contrôler ces forces qui le dépassent.
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Quand en plein jour il fait nuitRéveillez-vous ! 1979 | 22 novembre
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Quand en plein jour il fait nuit
Reportage du Canada
LE 26 février 1979 marque une journée mémorable dans l’esprit de nombreux Canadiens du centre du Manitoba. En effet, ce matin-là, à 10 h 47, la lumière du jour s’obscurcit soudainement pour faire place à la nuit, l’éclipse du Soleil étant totale à cet endroit.
En décrivant son orbite autour de notre planète, la Lune venait de s’interposer directement entre celle-ci et le Soleil, si bien que l’astre du jour fut occulté sur la Terre partout où se projetait l’ombre de la Lune.
Ce cône d’ombre se déplace à une telle vitesse sur notre planète que l’obscurité ne dure
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