-
Christ attaché sur un poteau, “la puissance de Dieu”La Tour de Garde 1978 | 15 août
-
-
Christ attaché sur un poteau, “la puissance de Dieu”
“Les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse; or nous, nous prêchons Christ attaché sur un poteau, sujet d’achoppement pour les Juifs et sottise pour les nations.” — I Cor. 1:22, 23.
1. a) À cause de quelles conditions qui existaient dans la congrégation de Corinthe Paul a-t-il mis l’accent sur Christ attaché sur un poteau? b) Quelles pensées, qui nous concernent aujourd’hui, Paul énonce-t-il en I Corinthiens 1:17-25?
C’EST à la congrégation chrétienne de Corinthe que Paul écrivit les paroles ci-dessus concernant “Christ attaché sur un poteau”. À son époque, Corinthe était une cité cosmopolite où l’on rencontrait des Romains, des Grecs, des Orientaux et des Juifs. Dans la congrégation chrétienne de cette ville, il y avait des divisions parce que certains suivaient des individus en vue et formaient ainsi des clans. C’est pourquoi Paul écrivit: “Le Christ se trouve divisé.” (I Cor. 1:13). Des chrétiens juifs avaient peut-être aussi tendance à rester attachés à certains aspects de la Loi, tandis que d’autres, non juifs, pouvaient se laisser impressionner par les discours éloquents des philosophes grecs. Mais l’évangile ne devait pas être prêché par de beaux discours ni falsifié par la sagesse des traditions religieuses ou par des spéculations philosophiques. Quelles que soient les raisons de la situation qui existait dans la congrégation de Corinthe, Paul jugea nécessaire d’intervenir vigoureusement et de montrer la nécessité de ne prêcher que “Christ attaché sur un poteau”. Les paroles qu’il prononça dans ce but, et qui sont rapportées en I Corinthiens 1:17-25, serviront de base à cet article et au suivant. Nous lisons:
“Christ m’a envoyé (...) pour annoncer la bonne nouvelle, non pas avec la sagesse du langage, pour que le poteau de supplice du Christ ne soit pas rendu inutile. Le langage du poteau de supplice, en effet, est sottise pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes en train d’être sauvés, il est puissance de Dieu. Car il est écrit: ‘Je ferai périr la sagesse des sages et je rejetterai l’intelligence des intellectuels.’ Où est le sage? Où est le scribe? Où est le raisonneur de ce système de choses? Dieu n’a-t-il pas rendu sotte la sagesse du monde? Puisque en effet, dans la sagesse de Dieu, le monde, par le moyen de sa sagesse, n’est pas parvenu à connaître Dieu, c’est par la sottise de ce qu’on prêche que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Car les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse; or nous, nous prêchons Christ attaché sur un poteau, sujet d’achoppement pour les Juifs et sottise pour les nations; mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Parce qu’une chose sotte de Dieu est plus sage que les hommes et qu’une chose faible de Dieu est plus forte que les hommes.”
2. Que se passa-t-il lors de l’onction de Jésus, et dans quelle activité s’engagea-t-il alors?
2 Comme le montre ce texte, ‘les Juifs demandaient des signes’. Mais Jésus n’en avait-il pas donné? Quand il se présenta sur les bords du Jourdain pour être baptisé, après sa sortie de l’eau l’esprit de Dieu descendit sur lui sous la forme d’une colombe et, des cieux, la voix de Jéhovah dit: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.” Après avoir passé quarante jours dans le désert et résisté avec succès aux tentations du Diable, Jésus commença à prêcher le Royaume et à faire des miracles. Matthieu parle de son activité et de ses effets en ces termes: “Il se mit à parcourir toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute sorte de maladies et toute sorte d’infirmités parmi le peuple. Et la rumeur à son sujet sortit, se répandant dans toute la Syrie; et on lui amena tous les mal portants, oppressés de maladies et de tourments divers, des possédés, et des épileptiques, et des paralysés, et il les guérit. Aussi de grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, et de la Décapole, et de Jérusalem, et de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.” — Mat. 3:13-17; 4:23-25.
“NOUS VOULONS VOIR UN SIGNE”
3. Quels signes Jésus opéra-t-il, mais quelle requête les scribes lui firent-ils?
3 Les gens du peuple furent si impressionnés par ses œuvres miraculeuses qu’ils le considérèrent comme le Messie promis. “Quand le Christ viendra, disaient-ils, est-ce qu’il opérera plus de signes que n’en a opéré cet homme?” Jésus changea de l’eau en vin, marcha sur l’eau, calma les vents et la mer déchaînée, nourrit miraculeusement des milliers de personnes avec quelques pains et quelques poissons, guérit des malades, fit marcher des boiteux, ouvrit les yeux des aveugles, guérit des lépreux et ressuscita même des morts. Qui allait lui en demander davantage? Eh bien, les chefs religieux de la nation juive lui en demandèrent plus. Ils avaient été témoins oculaires d’un grand nombre des signes opérés par Jésus et avaient reçu des rapports sur beaucoup d’autres. Pourtant, les scribes et les Pharisiens vinrent trouver Jésus et lui firent une requête qui semble ahurissante. Ils lui demandèrent: “Enseignant, nous voulons voir un signe de toi.” — Jean 7:31; Mat. 12:38.
4, 5. Étant donné leurs activités, quels renseignements, qui pouvaient les convaincre que Jésus était bien le Messie les scribes et les Pharisiens auraient-ils dû connaître?
4 De tous les hommes, ces chefs religieux auraient dû être les derniers à demander à Jésus une preuve supplémentaire qu’il était bien le Messie. En effet, les scribes passaient toute leur vie à méditer les Écritures hébraïques. Ils les étudiaient très soigneusement et se livraient entre eux à de longues et ennuyeuses discussions pour arriver à la bonne conclusion quant à leur application. Ils avaient accumulé une somme considérable de traditions orales dans le but, prétendaient-ils, d’expliquer et de rendre plus claires les Écritures hébraïques dans tous leurs détails. De par leur étude, ils étaient certainement familiarisés avec les prophéties qui annonçaient la venue du Messie.
5 Ils n’ignoraient pas que le Messie devait naître à Bethléhem, dans la tribu de Juda et la famille de David, que sa venue devait être annoncée par quelqu’un qui ressemblerait à Élie et qu’il se chargerait des maladies et des douleurs des Juifs. Plus de 300 prophéties des Écritures hébraïques qui concernaient la première venue du Messie se réalisèrent en la personne de Jésus. Un grand nombre d’entre elles s’étaient même déjà accomplies quand les chefs religieux vinrent lui demander un signe. Jésus leur rappela que leur étude des Écritures aurait dû leur permettre de le connaître. Il leur dit: “Vous scrutez les Écritures, parce que vous pensez avoir grâce à elles la vie éternelle; et ce sont elles précisément qui rendent témoignage de moi.” — Jean 5:39.
6. Comment Jésus répondit-il à leur requête, et pourquoi le fit-il sans aucun mépris?
6 Quand ils lui dirent: “Nous voulons voir un signe de toi”, le Fils de Dieu leur a-t-il répondu avec un souverain mépris? Voyons donc ce que disent les Écritures: “Pour réponse il leur dit: ‘Une génération méchante et adultère continue à rechercher un signe, mais il ne lui sera donné de signe que le signe de Jonas le prophète. De même, en effet, que Jonas a été trois jours et trois nuits dans le ventre de l’énorme poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre.’” (Mat. 12:38-40). Non, la réponse de Jésus n’avait pas pour but de les réprimander parce qu’ils ne faisaient aucun cas des nombreux signes miraculeux qu’il avait déjà opérés ou parce qu’ils n’étaient pas convaincus par les prophéties messianiques déjà accomplies en sa personne. Il les comprenait et comprenait leur désir et leur erreur. Il leur répondit donc en rapport avec la situation.
LE SIGNE QU’ILS DÉSIRAIENT VOIR
7, 8. Quel signe les Juifs désiraient-ils voir, mais quel seul et unique signe Jésus allait-il leur donner, et pourquoi?
7 Jésus savait quel signe ils désiraient voir. Il est donné en Daniel 7:13, 14, où nous lisons: “Je continuai à regarder dans les visions de la nuit, et voici, avec les nuées des cieux venait quelqu’un comme un fils d’homme; et il accéda jusqu’à l’Ancien des Jours, et on le fit approcher devant Celui-ci. Et on lui donna la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent. Sa domination est une domination d’une durée indéfinie, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé.”
8 Il s’agissait là de la seconde venue du Messie, quand le Royaume messianique remplacera tous les gouvernements humains tyranniques et établira pour les serviteurs de Jéhovah une paix et une sécurité permanentes sur toute la terre. Les chefs religieux désiraient que le Messie vienne revêtu du pouvoir royal pour briser le joug tyrannique de Rome qu’ils devaient supporter et pour les glorifier en leur attribuant un pouvoir politique. En fait, ils allaient plus vite que Jéhovah, car il s’agissait de la première venue du Messie, celle durant laquelle il allait souffrir et mourir comme rançon puis rester dans la tombe pendant une partie de trois jours. Ils n’allaient obtenir que ce signe relatif à sa première venue.
9. Que n’ont pas discerné les Juifs du temps de Jésus, et quel désir les a empêchés de reconnaître Jésus comme le Messie?
9 Non seulement ces Juifs n’ont pas obtenu le signe qu’ils désiraient de la part du Messie, mais ce qu’ils reçurent les fit complètement trébucher. Oui, ils eurent un Messie attaché sur un poteau. Paul écrivit: “Les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse; or nous, nous prêchons Christ attaché sur un poteau, sujet d’achoppement pour les Juifs et sottise pour les nations.” (I Cor. 1:22, 23). Les Juifs trébuchèrent parce qu’ils ne discernèrent pas les deux venues du Messie. En fait, les Écritures hébraïques présentent deux groupes de prophéties à propos du Messie: l’un concerne sa première venue, l’autre sa seconde venue (voyez le tableau à la page 1148 du livre Aid to Bible Understanding qui indique les prophéties relatives à sa première venue ainsi que leur réalisation; parmi les prophéties qui touchent la seconde venue du Messie, citons Daniel 7:13, 14; 2:35, 44; Psaumes 2:1-9; 110:1-6). Mais les Juifs, eux, ne discernèrent pas ces deux venues. Ils ne croyaient qu’à une seule. Comme ils attendaient avec impatience que leur Messie vienne revêtu de puissance et brise le joug romain sous lequel ils se trouvaient, ils fermèrent les yeux sur sa venue en tant que Messie persécuté, rejeté, accablé de souffrances et attaché sur un poteau. En réalité, leurs idées sur le Messie étaient confuses. Ils ne comprirent pas de nombreuses prophéties qui concernaient pourtant le Messie. Certains Juifs ne croyaient même pas en un Messie personnel. D’autres, dans leur égoïsme, ne désiraient pas qu’il vienne et qu’il éveille l’hostilité de Rome (Jean 11:47, 48). En revanche, beaucoup réclamaient à grands cris sa venue en tant que guerrier pour les affranchir du joug romain.
“UNE CHOSE FAIBLE DE DIEU”
10. a) Pourquoi les Juifs considéraient-ils Jésus comme “une chose faible de Dieu”, et en quoi était-il différent des faux messies du premier siècle? b) Selon un commentaire de la Bible, en raison de quelle situation qui existait en Palestine les Juifs rejetèrent-ils Jésus?
10 Ce Jésus était trop faible à leurs yeux, beaucoup trop faible pour réaliser leur espérance en détruisant l’Empire romain. N’a-t-il pas dit lui-même que son Royaume n’était pas de ce monde et que ses serviteurs ne combattraient pas pour lui? D’autre part, il refusa carrément la royauté qu’on lui offrait et il recommanda de tendre l’autre joue. À cette époque-là, les Juifs espéraient la venue de leur Messie, mais pas celui-là (Jean 18:36; 6:15; Mat. 5:39; Luc 3:15). Sous le mot “Messie”, le Livre de la connaissance juive (angl.) dit qu’au premier siècle plusieurs hommes prétendirent être le Messie. Puis il ajoute: “Ce qui est extraordinaire à propos de tous ces prétendus Messies du premier siècle, c’est que chacun d’eux servit de point de ralliement à la révolte juive contre la domination romaine. Contrairement à Jésus, (...) les autres ‘messies’ de cette époque furent tous, sans exception, des militants enflammés et des patriotes.” Le fait que Jésus ne s’était pas montré ce Messie puissant était déjà suffisamment mauvais à leurs yeux, mais qu’il mourût de façon honteuse sur un poteau de supplice, voilà qui était tout à fait inacceptable. C’est pourquoi, en I Corinthiens 1:25, l’apôtre Paul montre que les Juifs considéraient “Christ attaché sur un poteau” comme “une chose faible de Dieu”, ce qui les fit trébucher. Un commentaire de la Bible (The Interpreter’s Bible, t. X, p. 29) dit à ce propos:
“Aux jours de Paul, les espoirs religieux des Juifs se fondaient sur l’attente apocalyptique d’une délivrance spectaculaire des oppresseurs romains. Ils attendaient un libérateur qui ferait de la nation juive la première nation du monde. La déception profonde que leur causa Jésus aux jours de sa chair tient directement à son refus de devenir un chef militaire de la nation à la manière des Maccabées. Aux jours de Paul, la Palestine était comme un incendie qui couvait. Les procurateurs romains étaient capables d’éteindre les flammes d’une insurrection locale et sporadique, mais ‘un incendie en train de couver, c’était autre chose. Si Jésus, au faîte de sa popularité, avait dit seulement un mot, des milliers d’épées auraient été brusquement tirées de leurs fourreaux, et Rome aurait eu beaucoup de mal à contenir l’éruption de l’idéalisme et du nationalisme fanatiques et refoulés des Juifs. Pour un peuple dont l’imagination et l’esprit étaient enflammés par de telles idées et par de tels espoirs apocalyptiques, le signe d’un ‘Christ crucifié’ était une énorme pierre d’achoppement. Pour les Juifs, la parole de la croix les rebutait terriblement. Ils n’en voulaient absolument pas.”
11. Que ne comprenaient pas même les disciples les plus intimes de Jésus, et qu’est-ce qui vous fait répondre ainsi?
11 Même les disciples les plus proches de Jésus Christ ne comprirent que plus tard les deux venues du Messie et que la première se terminerait avec le “Christ attaché sur un poteau”. Bien que, dans sa prison, il ait entendu parler des signes miraculeux opérés par Jésus, Jean le Baptiste semblait attendre autre chose, car il envoya des disciples lui demander: “Es-tu Celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre?” (Mat. 11:2, 3). Pierre identifia Jésus au Messie, mais il ne comprenait pas encore les signes qui se réalisaient en rapport avec sa première venue (Mat. 16:16, 21-23). Même après la mort et la résurrection de Jésus, ses disciples s’attendaient encore à l’établissement d’un royaume terrestre lors de sa première venue. Ils lui demandèrent: “Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël?” — Actes 1:6.
LE POTEAU DE SUPPLICE NE FUT PAS INUTILE
12. Comment certains théologiens juifs ont-ils essayé d’expliquer les deux groupes de prophéties, concernant les deux venues du Messie?
12 Après l’effusion de l’esprit saint à la Pentecôte de l’an 33, les disciples de Jésus discernèrent les deux venues et prêchèrent partout “ce que les Prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver: que le Christ aurait à souffrir”. (Actes 26:22, 23.) Les arguments des chrétiens, tirés des Écritures hébraïques, et les espoirs déçus des Juifs incitèrent par la suite les théologiens juifs à réinterpréter les prophéties messianiques. Par exemple, Daniel 7:13 disait que le Messie viendrait avec les nuées des cieux, alors que, selon Zacharie 9:9, il devait venir humblement monté sur un âne. Une pensée du Talmud tente d’éluder ce problème en laissant entendre qu’il n’y a qu’une venue: Si Israël était digne du Messie, celui-ci viendrait avec les nuées, mais si Israël avait une conduite indigne, le Messie viendrait monté sur un âne (Talmud babylonien, Sanhédrin 98a). Un autre commentaire reconnaissait les deux séries de prophéties relatives à une première puis à une seconde venue tout en affirmant qu’il devait y avoir deux messies, l’un fils de Joseph et l’autre fils de David, et qu’à eux deux ils accompliraient les deux séries de prophéties (Life and Times of Jesus the Messiah d’Edersheim, t. II, pp. 434, 435). Toutefois, ces deux venues devaient se produire en même temps.
13. a) Quelles croyances des Juifs les amenèrent à rejeter Jésus comme Messie? b) Comment ces croyances rendaient-elles le poteau de supplice inutile?
13 Ces théologiens maintenaient néanmoins que Jésus ne pouvait être ni l’un ni l’autre de ces messies, car il n’observa pas les traditions orales des scribes. Or, d’après le Talmud, celui qui s’oppose aux traditions est plus répréhensible que celui qui transgresse les Écritures hébraïques. D’autre part, Jésus déclara qu’il accomplirait la Loi de Moïse, y mettant ainsi un terme. Or, les Juifs considéraient que la Loi était éternelle et ne serait jamais abrogée. De plus, les Juifs croyaient qu’ils n’avaient pas besoin d’un Messie pour être sauvés. D’après eux, ils pouvaient gagner le Royaume pour trois raisons: ils faisaient les œuvres de la Loi, ils faisaient l’aumône aux pauvres et ils avaient pour père Abraham (Mat. 3:7-10; Rom. 3:20; 4:2, 3; 9:31, 32). Cette forme de sagesse des scribes rendait vain le poteau de supplice. À leurs yeux, il était inutile pour le salut. C’est à cette fausse sagesse que Paul pensait quand il opposa sa futilité à la puissance de Dieu, c’est-à-dire le Christ attaché sur un poteau. Il n’annonça pas la “bonne nouvelle (...) avec la sagesse du langage, pour que le poteau de supplice du Christ ne soit pas rendu inutile. Le langage du poteau de supplice, en effet, est sottise pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes en train d’être sauvés, il est puissance de Dieu”. — I Cor. 1:17, 18.
14. a) Qui se moqua de Jésus quand celui-ci était sur le poteau de supplice, et en quels termes? b) Qu’est-ce que cela confirmait?
14 Que dire du fait que Jésus est venu comme un mouton qu’on mène à l’abattage, affligé, méprisé et rejeté (És. 53:1-7)? Que dire du fait qu’il paraissait bien faible et sans forces lorsqu’il était sur le poteau de supplice et que certains se moquaient de lui en disant: “Peuh! Toi qui voulais renverser le temple et le bâtir en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant du poteau de supplice!” (Marc 15:29, 30). “Pareillement les prêtres en chef aussi se moquaient de lui, ainsi que les scribes et les aînés, et disaient: ‘Il en a sauvé d’autres; il ne peut pas se sauver lui-même!’” (Mat. 27:41, 42). Loin de disqualifier Jésus, ces événements confirmaient qu’il était bien le Messie. — Ps. 118:22; És. 8:14; 28:16; I Pierre 2:4-8.
15. Comment “Christ attaché sur un poteau” était-il considéré par ceux qui allaient périr et par ceux qui étaient en train d’être sauvés et quel fait demeure malgré les moqueries des uns et des autres?
15 Paul était résolu à insister sur le fait que la rançon prévue par Jéhovah est le seul moyen de salut. Les Juifs désiraient peut-être des signes et les Grecs réclamaient peut-être la sagesse. Mais Paul, lui, allait prêcher “Christ attaché sur un poteau”, même si cela faisait trébucher les Juifs et paraissait insensé aux Grecs. En effet, “pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Parce qu’une chose sotte de Dieu est plus sage que les hommes et qu’une chose faible de Dieu est plus forte que les hommes”. (I Cor. 1:22-25.) Que les Juifs et les Grecs considèrent “Christ attaché sur un poteau” comme une chose faible et sotte! En réalité, c’est une chose beaucoup plus puissante et plus sage que les traditions juives et les philosophies grecques. C’est ce que montrera, en apportant d’autres arguments, l’article suivant.
-
-
Christ attaché sur un poteau, “la sagesse de Dieu”La Tour de Garde 1978 | 15 août
-
-
Christ attaché sur un poteau, “la sagesse de Dieu”
“Où est le sage? Où est le scribe? Où est le raisonneur de ce système de choses? Dieu n’a-t-il pas rendu sotte la sagesse du monde?” — I Cor. 1:20.
1. a) Quelle était la situation religieuse des Juifs, situation que Jésus bouleversa? b) Quels changements la prédication de ses disciples provoqua-t-elle?
LA NATION juive était sous la Loi de Moïse depuis plus de quinze siècles, et les scribes avaient, en plus, élaboré de nombreuses traditions orales qui étaient sensées interpréter cette Loi et en définir l’application quotidienne. Tout cela avait pour but de tenir les Juifs séparés des non-Juifs, donc d’empêcher que la religion juive soit contaminée par les doctrines païennes. Puis vint l’homme Jésus qui prétendit être le Messie. Il condamna les traditions orales des hommes sages et des scribes de la nation juive, il déclara qu’il allait mettre un terme à la Loi de Moïse en l’accomplissant, et il finit par être attaché sur un poteau comme un blasphémateur. Après cela, ses disciples, appelés chrétiens, prêchèrent sa résurrection et répandirent son enseignement en Palestine et dans tout le monde romain. Des Juifs mais aussi des non-Juifs se joignirent à eux par milliers, et de nombreuses congrégations chrétiennes virent le jour un peu partout. L’alliance de la Loi avait pris fin, mais elle avait rempli son rôle de tuteur menant à Christ, après quoi elle fut clouée au poteau de supplice du Messie. Désormais, les adorateurs de Jéhovah se trouvaient dans une nouvelle alliance. La loi de Dieu n’était plus écrite sur des tablettes de pierre, mais dans des cœurs humains. — Gal. 3:10-25; Héb. 10:15-18.
2. Qu’est-ce qui était difficile pour les Juifs devenus chrétiens, et quels arguments Paul employa-t-il pour faire face à la menace?
2 Ces événements très importants ébranlèrent le monde religieux. Certains de ceux qui, parmi les Pharisiens et les autres Juifs, étaient devenus chrétiens avaient du mal à accepter le fait que Jésus avait accompli la Loi de Moïse et que, par conséquent, il n’était plus nécessaire de l’observer. Ils essayèrent d’introduire certaines de ses exigences dans la congrégation chrétienne (Actes 15:1-19). Paul, apôtre des nations, s’opposa à cette tentative en présentant de puissants arguments. Il déclara par exemple: “C’est pour une telle liberté que Christ nous a libérés. Tenez donc ferme et ne vous laissez pas remettre sous le joug de l’esclavage. Voici que moi, Paul, je vous le dis: si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je l’atteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu d’accomplir la Loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous qui cherchez à être déclarés justes grâce à la loi; vous êtes déchus de sa faveur imméritée.” (Gal. 5:1-4; 3:10-14). Les Juifs qui ne s’étaient pas convertis au christianisme ‘rendaient le poteau de supplice du Christ inutile’ en comptant sur les œuvres de la Loi au lieu de comprendre que “Christ attaché sur un poteau” est le sacrifice propitiatoire indispensable. De leur côté, les convertis juifs qui restaient attachés à certaines parties de la Loi se soumettaient en réalité à toute cette Loi et rendaient ainsi ‘le poteau de supplice du Christ inutile’. — I Cor. 1:17.
PAUL ET LES PHILOSOPHES GRECS
3. a) Que déclara Paul à propos des philosophes grecs? b) Quelle fut l’attitude de ces philosophes envers Paul à Athènes?
3 Paul mit également en garde les chrétiens contre toute tentative d’imiter le comportement des philosophes grecs. Rome avait supplanté la Grèce comme puissance mondiale, mais c’était toujours la culture et la philosophie grecques qui prédominaient à l’époque. Juifs et Grecs de ce système de choses avaient leurs hommes sages, leurs scribes ou hommes de lettres, et leurs raisonneurs. Paul souleva ces questions: “Où est le sage? Où est le scribe? Où est le raisonneur de ce système de choses? Dieu n’a-t-il pas rendu sotte la sagesse du monde?” Les philosophes grecs, tout comme les rabbins juifs, étaient bien connus pour leurs qualités de raisonneurs. Aussi Paul associa-t-il ces deux groupes en disant: “Les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse, or nous, nous prêchons Christ attaché sur un poteau, sujet d’achoppement pour les Juifs et sottise pour les nations.” (I Cor. 1:20, 22, 23). Ayant eu affaire à eux à Athènes, Paul connaissait bien les philosophes grecs et leur prédilection pour les débats. C’est ce que montre Actes 17:16-21, où nous lisons:
“Or, pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit s’irrita au-dedans de lui, en voyant que la ville était pleine d’idoles. Il raisonnait donc, dans la synagogue, avec les Juifs et les autres gens qui adoraient Dieu et, chaque jour, sur la place du marché, avec ceux qui s’y rencontraient. Mais quelques-uns des philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à débattre avec lui et certains disaient: ‘Que veut dire ce bavard?’ D’autres: ‘Ce paraît être un annonceur de divinités étrangères.’ Il annonçait, en effet, la bonne nouvelle de Jésus et la résurrection. Ils se saisirent donc de lui et le menèrent à l’Aréopage en disant: ‘Pourrions-nous savoir quel est ce nouvel enseignement dont tu parles? Car tu introduis là des choses qui sont étrangères à nos oreilles. Nous voudrions donc savoir ce qu’elles signifient.’ Tous les Athéniens, en effet, et les étrangers séjournant chez eux ne passaient leur temps de loisir à rien d’autre qu’à dire ou à écouter du nouveau.”
4. Comment certains philosophes considéraient-ils Paul, et que leur prêcha celui-ci?
4 Les philosophes qualifièrent avec mépris Paul de bavard, mot qui traduit le grec spermologos, lequel signifie “picoreur de graines”. Ce terme désignait un corbeau ou tout autre oiseau qui picore des graines, mais il était aussi appliqué à un homme qui passait dans les rues et sur les places de marché pour ramasser les débris qui tombaient des denrées transportées. Il désignait donc un parasite qui vivait aux dépens des autres. Dans l’argot des Athéniens, on employait ce mot au sens figuré pour parler d’un homme qui ramassait çà et là des bribes de connaissance dont il se servait pour impressionner les autres, alors qu’il n’était en réalité qu’un plagiaire ignorant. Cependant, Paul n’était pas un bavard oisif. Il prêchait aux Athéniens que “Dieu (...) a fait le monde et toutes les choses qui y sont”, qu’il “donne à toutes les personnes la vie et le souffle” et que “d’un seul homme il a fait toutes les nations d’hommes”. À propos de Jésus, Paul leur dit que Dieu ‘l’a ressuscité d’entre les morts’. Entendant ces paroles, certains raillèrent Paul, mais d’autres crurent et se joignirent à lui. — Actes 17:24-26, 31-34.
LES PHILOSOPHES ENSEIGNAIENT L’IMMORTALITÉ DE L’ÂME
5. a) En raison de quel enseignement des philosophes la résurrection paraissait-elle une sottise? b) Quels enseignements de la théologie orphique ont précédé les doctrines religieuses relatives à l’enfer et aux indulgences?
5 Pourquoi, en entendant parler de résurrection, certains se moquèrent-ils? Cette croyance heurtait-elle leur sagesse et leur philosophie, et considéraient-ils pour cette raison la résurrection comme une sottise? Par rapport aux Écritures, la résurrection a un sens. En effet, si, comme le dit la Bible, l’homme meurt de la même manière que l’animal, s’il est alors inconscient, s’il retourne à la poussière et s’il devient une âme morte, il ne peut espérer revivre que grâce à la résurrection (Ps. 146:4; Eccl. 3:18-20; 9:5, 10; Ézéch. 18:4). En revanche, pour les philosophes grecs la résurrection n’avait aucun sens. Elle était sottise. En effet, de nombreux philosophes grecs enseignaient que l’homme possède une âme immortelle et qu’il n’a donc pas besoin d’une résurrection. Les stoïciens, qui étaient parmi les auditeurs de Paul, croyaient que l’âme continue de vivre après la mort du corps. Des siècles auparavant, le philosophe grec Thalès (septième siècle avant notre ère) enseignait “qu’il existe une âme immortelle dans les plantes et dans le métal, aussi bien que chez l’homme et chez les animaux; la puissance vitale, disait-il, change de forme mais sans jamais mourira”. Au sixième siècle avant notre ère, le célèbre mathématicien Pythagore enseignait qu’“après la mort, l’âme doit passer dans l’Hadès un certain temps de purification; puis elle revient sur la terre et entre dans un corps nouveau, suivant un processus de transmigration qui ne peut être interrompu que par une existence entièrement vertueuseb”. Selon Platon, Socrate (cinquième siècle avant notre ère) aurait dit que “l’âme paraît de toute évidence être immortellec”. Au septième siècle avant notre ère, Orphée, qui devint l’objet d’un culte mystique, fut à l’origine de la théologie orphique selon laquelle, après la mort, l’âme va dans l’Hadès pour y être jugée. Dans son Histoire de la civilisation (t. IV, p. 321), Will Durant ajoute:
“Si le verdict concluait à la culpabilité, le châtiment était sévère. Certains textes prévoyaient même que la peine devait être éternelle, et c’est là que des théologies plus récentes ont puisé la notion de l’enfer. D’autres admettaient la doctrine de la transmigration: l’âme naissait à nouveau pour mener une nouvelle existence où le bonheur et le malheur étaient répartis proportionnellement aux mérites de sa première existence, et la roue tournait ainsi jusqu’à ce que l’âme, ayant connu enfin la pureté parfaite, fût admise aux îles des bienheureux. Une autre variante de la doctrine permettait d’espérer que la punition à subir dans l’Hadès pourrait prendre fin, grâce à des pénitences accomplies d’avance par le pécheur ou, après sa mort, par ses amis. C’est ainsi que prirent peu à peu naissance la notion du purgatoire et celle des indulgences.”
LES PHILOSOPHES GRECS ENSEIGNAIENT L’ÉVOLUTION
6. Pourquoi les philosophes jugèrent-ils insensée la prédication de Paul selon laquelle Jéhovah Dieu est le Créateur de toute vie?
6 S’adressant aux philosophes d’Athènes, Paul déclara que Jéhovah Dieu est le Créateur du monde et de tout ce qui s’y trouve, y compris les plantes, les animaux et les humains. En disant cela, il était une fois de plus en désaccord avec les philosophes grecs. Les épicuriens, qui se trouvaient parmi ses auditeurs, croyaient que la vie était apparue par génération spontanée puis qu’elle avait progressé sans suivre aucun plan, par la sélection naturelle des formes les plus aptes (Histoire de la civilisation de Will Durant, t. VI, p. 314). Les stoïciens ne croyaient pas en l’existence d’une personne qui aurait tout créé. L’idée d’un Créateur qui aurait donné la vie à toutes les créatures vivantes sur la terre était à leurs yeux une sottise. Pendant des siècles, les philosophes grecs avaient enseigné que la vie était apparue par génération spontanée et qu’elle avait évolué par hasard et sur une très longue période par la sélection naturelle et la survivance des plus aptes. Voici ce que nous lisons à ce propos dans une encyclopédie (The Encyclopedia Americana, t. X, p. 606):
“Pris dans leur ensemble, les Grecs énoncèrent plus ou moins grossièrement l’idée de développement progressif des organismes, d’élimination des erreurs de production et, par conséquent, la notion de survivance du mieux adapté, d’adaptation de certaines parties ou d’aptitude de certaines structures à des fins particulières, d’intelligence organisatrice en action permanente dans la nature ainsi que l’idée d’une nature dirigée par des causes spontanées dues au commencement aux lois du hasard.”
7. Comment l’enseignement de a) Anaximandre, b) Anaxagore, c) Empédocle et d) Aristote montre-t-il que l’évolutionnisme n’est pas une théorie nouvelle?
7 Plus précis, Anaximandre, philosophe grec du sixième siècle avant notre ère, enseignait ceci:
“Les organismes vivants sont également sortis de l’humidité primitive par étapes successives. Les animaux terrestres apparurent d’abord sous forme de poissons et ils n’ont acquis leur forme actuelle qu’au fur et à mesure de l’assèchement de la terre. L’homme lui-même fut d’abord poisson car, s’il était né sous sa forme actuelle, il aurait été bien incapable de se procurer la nourriture dont il a besoin et il n’aurait pas tardé à disparaîtred.”
À propos de l’enseignement d’Anaxagore (cinquième siècle avant notre ère), nous lisons:
“Tous les organismes ont dû leur naissance originelle à la terre, à l’humidité et à la chaleur; ensuite, chacun d’eux procède d’un autre. Si le développement de l’être humain dépasse celui des autres animaux, c’est parce que sa station verticale permet à ses mains la préhension des objetse.”
Voici ce que nous pouvons lire au sujet d’Empédocle:
“Empédocle (493-435 avant notre ère), par exemple, qui a été appelé ‘le père de la théorie évolutionniste’, expliquait l’origine de la vie par la génération spontanée et croyait que plusieurs formes de vie ne pouvaient être produites simultanément. La vie végétale apparut d’abord, puis la vie animale, mais seulement après une longue série d’essais. Cependant, les organismes apparurent selon un processus très progressif. [Il est ensuite question de la production de nombreux monstres.] Mais les formes contre nature ainsi produites disparurent bientôt du fait de leur incapacité à se reproduire. Après l’extinction de ces monstres apparurent d’autres formes capables de se suffire à elles-mêmes et de se propager. Ainsi si l’on y prête attention, on peut discerner dans les idées d’Empédocle le germe de la théorie de la survivance du mieux adapté ou de la sélection naturellef.”
Le célèbre philosophe Aristote (384-322 avant notre ère) écrivit:
“La nature progresse peu à peu des choses inanimées à la vie animale, de telle manière qu’il est impossible de déterminer exactement la ligne de démarcation. (...) Ainsi, après les choses sans vie, au degré supérieur vient le genre végétal (...). Il y a chez les plantes une continuelle série de degrés montant vers le genre animal. (...) Ainsi, à travers la série animale, il y a une graduelle différenciation. (...) Un ongle est analogue à une griffe, une main à la pince d’un crabe, une plume à une écaille de poissong.”
AVEUGLÉS PAR LEUR SAGESSE
8. Quelle sagesse des Juifs et des Grecs les aveuglait au point de les empêcher de discerner la sagesse de Dieu?
8 La sagesse des scribes juifs et des philosophes grecs les rendait aveugles quant à la sagesse de Dieu, Christ attaché sur un poteau. Paul écrivit: “Puisque en effet, dans la sagesse de Dieu, le monde, par le moyen de sa sagesse, n’est pas parvenu à connaître Dieu, c’est par la sottise de ce qu’on prêche que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient.” Cette prédication était sottise aux yeux des Juifs. Leur sagesse leur enseignait qu’ils seraient sauvés par les œuvres de la Loi, en faisant l’aumône et par le mérite de leurs ancêtres, notamment d’Abraham. De plus ils ne voulaient pas d’un Messie faible qui se laissait attacher sur un poteau. La prédication était également sottise pour les Grecs. D’après eux, ils n’avaient pas besoin qu’un Juif meure comme un criminel méprisé pour les sauver. Ils avaient une âme immortelle qui ne mourrait jamais. — I Cor. 1:21.
9. a) Que n’était pas disposé à faire Paul pour que sa prédication soit plus facilement acceptée? b) Qu’avaient annoncé Paul et Pierre, et que firent-ils?
9 Paul écrivit donc à la congrégation chrétienne de Corinthe pour la mettre en garde. La sagesse humaine, celle des scribes juifs avec leurs traditions orales ou celle des philosophes grecs qui se traduisait par des disputes de mots et des arguments fallacieux, risquait de rendre le poteau de supplice du Christ inutile aux yeux des chrétiens s’ils se laissaient persuader par une telle sagesse. Paul n’allait pas falsifier la Parole de Dieu pour la rendre plus agréable aux chrétiens juifs ou grecs qui désiraient introduire certaines de leurs anciennes croyances dans le culte. Il n’allait pas l’édulcorer par quelques impuretés afin qu’elle plaise davantage à un monde dont la sagesse était sottise pour Dieu (II Cor. 2:17; 4:2; 11:13). Les apôtres Paul et Pierre annoncèrent le temps où les faux enseignements d’origine juive et non juive contamineraient la vérité relative à Christ attaché sur un poteau. Ils donnèrent ces avertissements:
Actes 20:29, 30: “Je sais qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups tyranniques qui ne traiteront pas le troupeau avec tendresse, et que du milieu de vous se lèveront des hommes qui proféreront des choses tortueuses, afin d’entraîner les disciples à leur suite.”
II Timothée 4:3, 4: “Il y aura une période de temps où ils ne supporteront pas l’enseignement salutaire, mais, selon leurs propres désirs, ils se donneront des enseignants en quantité pour se faire chatouiller les oreilles; et ils détourneront leurs oreilles de la vérité, et se tourneront vers les fables.”
II Pierre 2:1: “Mais il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura de même parmi vous de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices et iront jusqu’à renier le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux une prompte destruction.”
10. Qu’est-ce qui prouve que leurs avertissements étaient bien fondés?
10 Les événements historiques postérieurs démontrèrent que les avertissements des apôtres étaient fondés. L’Encyclopédie britannique (édition de 1976) déclare: “À partir du milieu du deuxième siècle, les chrétiens qui avaient une certaine connaissance de la philosophie grecque commencèrent à éprouver le besoin d’exprimer leur foi selon les termes de cette philosophie, tant pour leur satisfaction intellectuelle que pour convertir des païens instruits.” Une autre encyclopédie (The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge) fait ce commentaire: “Parmi les premiers chrétiens, beaucoup furent particulièrement attirés par les doctrines de Platon dont ils se servirent pour défendre et propager le christianisme, ou coulèrent les vérités chrétiennes dans un moule platonicien.”
11. Quels faits indiquent que la plupart des Églises de la chrétienté n’ont pas tenu compte des avertissements de Paul et Pierre?
11 Les choses n’ont pas beaucoup changé depuis. L’immense majorité des Églises de la chrétienté enseignent encore des doctrines, telles que l’âme immortelle, la trinité, qui, engendrées par la philosophie grecque, furent introduites dans le christianisme apostat à partir du deuxième siècle. De leur côté, les Grecs avaient reçu ces doctrines de cultures plus anciennes. En effet, on peut toutes les faire remonter aux religions égyptienne et babylonienne. Aujourd’hui, de nombreuses religions enseignent également que Dieu a créé par le moyen de l’évolution. Elles pensent ainsi rendre leurs doctrines plus modernes, alors qu’en fait elles adoptent les erreurs de la philosophie grecque. Elles rejettent la vérité biblique, savoir que Jéhovah Dieu a créé la vie sur la terre, que les créatures vivantes se reproduisent “selon leurs espèces”, que Jéhovah est éternel et tout-puissant, et que Jésus Christ est son Fils qui a eu un commencement et qui lui est soumis. Certains, comme les Juifs du premier siècle, ne considèrent plus Jésus comme la rançon grâce à laquelle les humains obéissants peuvent obtenir la vie éternelle.
12. Quelle est la réaction de millions de chrétiens fidèles au message que Paul adressa à la congrégation de Corinthe?
12 Heureusement, pour des millions d’humains, cette religion et cette sagesse philosophique qui considèrent Christ attaché sur un poteau comme une sottise et comme une chose faible sont elles-mêmes sottises. Ces humains se font l’écho des paroles que Paul adressa à la congrégation chrétienne de Corinthe, savoir: “Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Parce qu’une chose sotte de Dieu est plus sage que les hommes et qu’une chose faible de Dieu est plus forte que les hommes.” À l’intention de tous ceux qui recherchent la sagesse vivifiante, ils poussent cette exclamation: ‘CHRIST ATTACHÉ SUR UN POTEAU, LA PUISSANCE DE DIEU! CHRIST ATTACHÉ SUR UN POTEAU, LA SAGESSE DE DIEU!’ — I Cor. 1:24, 25.
-