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Le sabbat des chrétiensLa Tour de Garde 1953 | 15 mai
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lire dans Psaume 95:7-11 où Dieu déclare qu’il a juré de ne pas faire entrer dans son repos les Israélites qui étaient dans le désert ; or ils y séjournèrent quelque 2 500 ans après la création. Et puisque Paul conseille aux chrétiens d’entrer dans le repos de Dieu c’est que ce repos durait encore à son époque, 4 000 ans après la création. D’autres passages des Écritures indiquent que le repos de Dieu durera jusqu’à la fin du règne millénaire de Jésus-Christ, ce qui lui donnera une durée totale de 7 000 ans. — Héb. 4:11 ; I Cor. 15:25-28 ; Apoc. 20:5, 6.
Faut-il en conclure que les jours mentionnés dans le premier chapitre de la Genèse ne sont pas des jours de 24 heures ? Exactement ! N’oubliez pas que le soleil n’a commencé à luire sur la terre que le quatrième jour et que c’est le soleil qui régit les jours de 24 heures. En outre, la géologie, par exemple, nous indique que la vie végétale et animale est apparue sur la terre il y a bien plus de 6 000 ans. Remarquez aussi que la Bible se réfère à toute la période de la création comme “ au jour que l’Éternel Dieu fit la terre et les cieux ”. (Gen. 2:4, Da.) Par jour, dans le langage de la Bible, il ne faut pas toujours entendre un jour de 24 heures ; les Écritures s’accordent à dire que chacun des jours de la création, de même que le jour de repos de Dieu, a une durée de 7 000 ans. — II Pi. 3:8.
Revenons-en au jour de repos de Dieu. Comment les chrétiens peuvent-ils entrer dans ce repos ? Paul déclare que les juifs ne purent y entrer à cause de leur désobéissance et de leur manque de foi. Par conséquent, “ pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos,... efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance ”. (Héb. 4:3-11.) En effet, c’est en ayant la foi en Dieu et en marchant sur les traces du Christ que nous nous reposerons des œuvres égoïstes, et ce ne sera pas un repos d’un jour par semaine mais de tous les jours.
Puisque le sabbat fait partie de la loi et que la loi “ possède une ombre des biens à venir ”, de quoi le sabbat était-il l’ombre sinon du grand jour de repos réservé à toute l’humanité, du règne millénaire de Jésus-Christ, qui sera le septième millénaire du jour de repos de Dieu ? Pendant 6 000 ans l’humanité a souffert et peiné sous la domination du “ dieu de ce siècle ”, Satan le Diable. Durant ce grand sabbat, le Christ libérera les hommes de l’esclavage de Satan et des démons, du péché, de la maladie et de la mort, de la même manière qu’il a guéri il y a dix-neuf siècles, un jour de sabbat, une “ fille d’Abraham ” affligée d’une infirmité physique. — Héb. 10:1 ; II Cor. 4:4 ; Apoc. 20:1-3 ; 21:1-4 ; Luc 13:16.
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Les leçons de l’expérience sont-elles les meilleures ?La Tour de Garde 1953 | 15 mai
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Les leçons de l’expérience sont-elles les meilleures ?
“ L’EXPÉRIENCE est le meilleur maître ” dit-on couramment. Pour être constamment répétées et généralement admises, des pensées telles que celle-là prennent l’aspect de vérités sans être davantage étudiées. Chacun sait que l’expérience est un maître et c’est pourquoi la majorité des hommes admettent sans discuter ce mot très important : meilleur. Cependant on ne devrait pas l’admettre sans discuter car à lui seul il fausse toute cette pensée.
Certains ont essayé de prendre la défense de l’expérience en citant Romains 5:3, 4 : “ Aussi nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance. ” (Da). D’autres versions plus exactes, cependant, ne disent pas expérience dans ce texte mais le rendent comme suit : “ Nous nous glorifions même des tribulations, sachant que la tribulation engendre la patience, la patience la vertu éprouvée (une condition approuvée, NW), la vertu éprouvée l’espérance. ” — Cr.
Selon le passage suivant d’une autre épître de Paul il ne semblerait pas non plus que l’expérience soit le meilleur maître car, parlant de Jésus, il dit : “ Il était le Fils de Dieu ; néanmoins, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert. ” (Héb. 5:8, Sy). Jésus ne fut jamais désobéissant ; il n’a pas souffert pour cesser d’être désobéissant et devenir obéissant. Il commença son ministère en étant obéissant dans l’épreuve et les épreuves d’intégrité qu’il subit par la suite ne firent que consolider son amour de l’obéissance. Ce fidèle dont la Bible dit qu’il était “ exempt de souillure ” ne s’est jamais adonné au péché pour apprendre ce qu’est le péché. — Mat. 4:1-11 ; Héb. 7:26, Sy.
On a également cité Hébreux 2:17, 18 pour dire que Jésus dut passer par les faiblesses propres aux hommes pour être suffisamment à même de comprendre les pécheurs et d’être miséricordieux à leur égard. Dans ce passage nous lisons : “ Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ; car, ayant été tenté (éprouvé, Cr) lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés (ou éprouvés). ” Cependant, dans l’épreuve à laquelle Jésus fut soumis il ne s’agissait pas des faiblesses de la chair dues au péché inné car il avait une chair parfaite étant exempt de péché. Le combat qu’il dut soutenir ne fut pas une lutte contre le péché inné. L’épreuve qu’il a affrontée avec succès était une épreuve d’intégrité dans laquelle il devait montrer s’il supporterait dans un corps de chair et de sang les assauts de Satan et de ses représentants, résolus à le détourner de Dieu. Il a connu les difficultés de cette épreuve et peut aider ses disciples soumis à la même épreuve. Le fait qu’il l’ait supportée victorieusement en tant qu’homme est en lui-même encourageant et édifiant pour ses disciples.
Mais néanmoins on ne peut pas dire qu’il soit indispensable de passer par une telle épreuve pour la comprendre. S’il en était ainsi, Jésus serait sous ce rapport plus sage que Jéhovah Dieu lui-même car Dieu n’a pas subi une telle épreuve. Et pourtant Dieu comprend les créatures de chair et de sang mieux qu’elles-mêmes n’en sont capables. Il est écrit en effet : “ Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. ” (Ps. 103:13, 14). Il comprend si bien cette question d’intégrité que dès l’origine, dès que Satan le défia, il fut à même de dire infailliblement que certains hommes seraient capables de supporter l’épreuve. Jésus également connaît les possibilités de l’homme sous ce rapport car n’est-ce pas lui qui fut employé pour tirer l’homme de la poussière ? (Col. 1:16). N’a-t-il pas vu comment Job et d’autres ont supporté l’épreuve d’intégrité ? Il n’était pas nécessaire que cette sage créature spirituelle soit instruite de ces questions par expérience. Mais en étant fait chair et en supportant lui-même l’épreuve, Jésus devint le plus grand exemple d’intégrité envers Dieu en même temps qu’un modèle pour ses disciples.
QUAND L’EXPÉRIENCE N’ENSEIGNE PAS LE BIEN
Selon la règle divine “ quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé ”. (Mat. 23:12.) Néanmoins, Satan voulut s’en rendre compte par expérience et il chercha à élever son trône au-dessus des étoiles de Dieu ; pour cela il fut abaissé (És. 14:12-15). Il semblerait que l’expérience qu’il fit en étant précipité des cieux après 1914 ne lui ait rien appris car, depuis, il a continué de combattre l’organisation théocratique de Jéhovah avec plus de force encore qu’auparavant, en attendant d’être anéanti. — Apoc. 12:9, 13, 17 ; 20:1-3, 10.
Après sa rébellion, Satan usa de mensonge et réussit à inciter nos premiers parents à tenter de s’élever au niveau des dieux, mais leur expérience eut pour conséquence de les précipiter dans le péché et dans la mort et de faire de toute l’espèce humaine une race de transgresseurs. Cependant, aucune des rudes expériences qu’ils firent dès qu’ils furent chassés de l’Éden par suite de leur désobéissance ne leur apprit qu’ils avaient à se repentir et à confesser leur faute.
Dans la condition de dégradation où elles se trouvèrent ensuite, les créatures humaines ne tirèrent pas instruction avec humilité des erreurs qu’elles avaient commises ; les souffrances que l’expérience leur fit endurer ne leur apprirent rien non plus car elles succombèrent de plus en plus souvent à l’orgueil et à l’élévation de soi-même. Jusqu’à présent, leurs propres expériences et celles des autres n’ont pas appris aux hommes à éviter les pièges de l’orgueil ; bien au contraire, on trouve aujourd’hui de plus en plus d’hommes violents et orgueilleux (II Tim. 3:1, 4). Certains hommes surpassent même l’ambition insensée de Satan en s’élevant au-dessus de Dieu ; ils prétendent en effet pouvoir demander chaque jour à Dieu de descendre de son trône céleste pour être sacrifié ici-bas par eux sur un autel !
Par ailleurs, la sagesse ne se trouve pas nécessairement chez les personnes qui ont accumulé de nombreuses expériences au cours de leur existence. Le jeune Élihu, qui par rapport aux trois “ amis ” de Job avait relativement peu d’expérience, attendit en vain que de leur bouche sortît la sagesse, si bien qu’il dut leur dire ouvertement son indignation : “ Je suis jeune, et vous êtes des vieillards ; c’est pourquoi j’ai craint, j’ai redouté de vous faire connaître mon sentiment. Je disais en moi-même : Les jours parleront, le grand nombre des années enseignera la sagesse. Mais en réalité, dans l’homme, c’est l’esprit, le souffle du Tout-Puissant, qui donne l’intelligence ; ce n’est pas l’âge qui procure la sagesse, ce n’est pas la vieillesse qui rend capable de juger. ” (Job 32:6-9). Le contexte ne nous dit pas si Élihu pensait que “ le grand nombre des années enseignera la sagesse ” à cause des nombreuses expériences qu’il suppose ou à cause des études que le grand nombre d’années permet de faire. Mais on voit clairement que ce jeune Élihu comprenait qu’une chose était beaucoup plus nécessaire que l’expérience ou l’étude, lorsqu’il dit : “ Mais il y a certainement un esprit dans les hommes, et l’inspiration du Tout-Puissant leur donne la compréhension. ” (Ro). Il comprit que ni l’expérience ni les années d’étude n’apportent une véritable sagesse s’il n’y a pas en outre l’esprit de Jéhovah.
Le roi Salomon avait reçu la sagesse à cause de la demande qu’il avait faite à Jéhovah Dieu : “ Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent pour juger ton peuple. ” (I Rois 3:9). Mais Salomon chercha également à étendre sa sagesse au moyen de l’expérience car il est écrit à son sujet : “ J’ai dit en mon cœur : Allons ! je t’éprouverai par la joie, et tu goûteras le bonheur. Et voici, c’est encore là une vanité. J’ai dit du rire : Insensé ! et de la joie : À quoi sert-elle ? Je résolus en mon cœur de livrer ma chair au vin, tandis que mon cœur me conduirait avec sagesse, et de m’attacher à la folie jusqu’à ce que je visse ce qu’il est bon pour les fils de l’homme de faire sous les cieux pendant le nombre des jours de leur vie. ” (Eccl. 2:1-3). Cependant, il n’est ni nécessaire ni sage de chercher à déterminer par expérience la valeur des choses. Et sans doute est-ce le comble de la folie que de s’adonner au péché pour apprendre “ de première main ” ce qu’est le péché.
Il est possible que Salomon ait appris des choses utiles par son expérience, mais cette expérience lui apprit aussi que le mariage avec des femmes païennes l’avait conduit finalement à cette folie de l’adoration des démons et lui fit abandonner l’adoration de Jéhovah dont il perdit la faveur. Le fait d’acquérir cette connaissance par expérience lui a coûté la possibilité de vivre dans le monde nouveau. Comme il aurait mieux valu pour lui qu’il apprenne cette leçon, non par l’expérience, mais dans la Parole écrite de Dieu où nous lisons à ce sujet : “ Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils ; car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d’autres dieux, et la colère de l’Éternel s’enflammerait contre vous : il te détruirait promptement. ” — Deut. 7:3, 4 ; I Rois 11:1-11.
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