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Jéhovah conduit son peupleLa Tour de Garde 1955 | 1er juin
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captifs à Babylone sont avant tout prophétiques, car les choses les plus importantes impliquées dans cet événement furent consignées longtemps avant qu’il ne se produisît. En fait, c’est environ deux cents ans à l’avance qu’Ésaïe fut inspiré pour écrire les nombreux passages annonçant le retour d’exil. Mais ce qui est encore plus merveilleux, c’est que ces prophéties furent vraiment écrites pour un temps ultérieur, notre propre temps où Jéhovah conduit son peuple hors de la Babylone moderne jusqu’à Sion, l’organisation du Monde Nouveau.
9. De quelles trois manières se réalisent de nombreuses prophéties ?
9 Ces prophéties ont déjà été examinées à maintes reprises et prouvées par les témoignages bibliques. Elles eurent un premier accomplissement en 537 av. J.-C. et les années qui suivirent. Puis elles eurent souvent un accomplissement sur une petite échelle au temps de la première venue, étant centrées sur la personne de Jésus-Christ. Mais il est hors de doute que leur accomplissement principal ainsi que la réalisation des prophéties en général ont lieu au temps de la seconde venue, quand des événements étonnants se produisent sous la direction du Roi régnant, Jésus-Christ. Acceptant cette base, nous bornerons notre examen aux expressions et aux aspects particuliers de ces prophéties, qui sont reliées à notre thème principal.
10. Qui nous est présenté dans la prophétie d’Ésaïe ? Qu’est-il dit de lui concernant sa mission et ses qualités ?
10 D’abord celui qui est désigné par Dieu pour être son représentant nous est décrit en ces termes : “ Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon esprit sur lui ; il annoncera la justice aux nations. ” Il nous est dit un peu plus loin que ce serviteur manifesterait les mêmes qualités de conducteur que Jéhovah : “ Il ne se découragera point et ne se relâchera point, jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, et que les îles espèrent en sa loi. ” Puis la prophétie s’élargit et nous parle de la grande mission dont est chargé ce serviteur. Sa nomination est une garantie qu’il conduira, hors des ténèbres de la servitude, jusqu’à la glorieuse lumière et à la liberté non seulement un fidèle reste de Juifs mais aussi une grande foule de gentils : “ Moi, Jéhovah, je t’ai appelé dans la justice, et (comme ton Conducteur souverain) je t’ai pris par la main ; je te garde et je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles ; pour faire sortir de prison les captifs, de leur cachot ceux qui sont assis dans les ténèbres. ” Ensuite le fait est souligné que la gloire et l’honneur attachés à toutes ces choses reviennent à Jéhovah, qui ne tolère nul rival : “ Je suis Jéhovah, c’est là mon nom, et je ne donnerai ma gloire à nul autre, ni mon honneur aux idoles. ” — És. 42:1, 4 ; És. 42:6-8, Cr 1905.
11. Comment pouvons-nous identifier le “ serviteur ” de la prophétie d’Ésaïe ?
11 Mais quel est ce serviteur honoré ? Vous noterez d’après ce qui précède que la première chose mentionnée est le fait que Jéhovah met sur lui son esprit, sa force agissante invisible, l’investissant du pouvoir d’accomplir sa mission. Cela attire notre attention sur le maillon principal de cette chaîne de preuves, à savoir la prophétie contenue dans Ésaïe 61:1-3 (veuillez la lire). Cette prédiction nous donne plus de détails concernant l’action de l’esprit sur le serviteur oint et les résultats obtenus, y compris la délivrance des prisonniers. Ce passage fut cité par Jésus quand il s’adressa à ses compatriotes dans la synagogue de Nazareth. Il déclara cette parole de l’Écriture accomplie en son temps (Luc 4:17-21). Comme le savent beaucoup de nos lecteurs, il ne s’agit pas ici du seul maillon identifiant le “ serviteur ” fréquemment mentionné par Ésaïe. Des citations du chapitre 53 d’Ésaïe, par exemple, qui nous parlent des souffrances et de la honte qui accablèrent Jésus-Christ, sont souvent appliquées à Jésus-Christ dans les Écritures grecques chrétiennes.
12. En quels termes ce “ serviteur ” est-il décrit dans Ésaïe 55:3, 4 ? Quels textes bibliques projettent de la lumière sur l’application présente de cette prophétie ?
12 Si nous prenons le chapitre 55 du livre d’Ésaïe, nous y trouvons des données intéressantes et fort importantes. S’adressant à ceux qui s’aperçoivent de leur besoin de choses spirituelles auxquelles seul Jéhovah peut pourvoir, Dieu dit : “ Prêtez l’oreille, et venez à moi, écoutez, et votre âme vivra : je traiterai avec vous une alliance éternelle, pour rendre durables mes faveurs envers David. Voici, je l’ai établi comme témoin auprès des peuples, comme chef et dominateur des peuples. ” (És. 55:3, 4). Nous avons là une déclaration explicite que le serviteur de Jéhovah remplira le rôle d’un chef ayant pleine autorité de donner des ordres et des directives. Voici des ordres impératifs : “ Quiconque n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. ” Il est le “ témoin fidèle et véritable ” de Jéhovah, celui qui donne l’ordre suivant en ces jours où la destruction de Babylone est imminente : “ Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. ” En tant que représentant “ fidèle et véritable ” de Jéhovah, il se dispose à marcher avec les armées célestes contre les nations opposées à son règne et de sa bouche sort “ une épée aiguë ”, donnant des ordres qui provoqueront l’extermination des forces ennemies. Comme cela ressemble à la puissance et aux qualités manifestées par Jéhovah lorsqu’il a anéanti le Pharaon et ses forces ! — Actes 3:19-23 ; Apoc. 3:14 ; 18:4 ; 19:11-16.
13. Comment Ésaïe 11:1-5 confirme-t-il que le serviteur de Jéhovah est un conducteur ?
13 Nous voulons maintenant appeler votre attention sur un autre passage de la prophétie d’Ésaïe en rapport étroit avec les aspects que nous avons déjà examinés et qui les confirme. N’oubliez pas que Jésus-Christ est celui qui, comme fils et héritier légitime de David, reçoit les “ faveurs envers David ”, contenues dans l’alliance pour le Royaume promis à la postérité de David, comme le dit Psaume 89:33-37. C’est donc à bon droit que le grand David est décrit comme suit dans les premiers versets d’Ésaïe, chapitre 11 : “ Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï (le père de David) ; et un rejeton naîtra de ses racines. ” (Voyez Apocalypse 22:16 pour identification). Lisez maintenant la description que nous offre Ésaïe 11:1-5. Nous voyons comment l’esprit de Jéhovah a qualifié ce serviteur pour sa mission de conducteur, comment il l’a rendu sage, fort et plein de compréhension envers les “ malheureux de la terre ”. “ La justice, est-il écrit, sera la ceinture de ses flancs, et la fidélité la ceinture de ses reins. ” Faites le parallèle avec Apocalypse 19:15 et le verset suivant És 11:4 : “ Il frappera la terre de sa parole comme d’une verge, et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. ”
14. Comment sera la domination du Christ ?
14 Sa domination sera si glorieuse qu’il ne se fera ni tort ni dommage dans son saint domaine. La paix et l’harmonie régneront parmi les animaux et l’homme n’aura aucune peine à les conduire, car il est écrit : “ Et un petit enfant les conduira. ” De tels rapports existent déjà parmi ceux qui habitent Sion, l’organisation de Jéhovah, et qui ont son esprit, marchant fidèlement sur les traces du Christ. — És. 11:6-9.
CHANGEMENT D’IMAGE
15. Par quel terme le chapitre 11 d’Ésaïe indique-t-il un changement de point de vue ?
15 Le chapitre 11 du livre d’Ésaïe annonce encore d’autres choses merveilleuses accomplies par le conducteur désigné par Jéhovah, mais il emploie un terme différent, donnant un autre point de vue. Les versets examinés jusqu’ici, et qui concernaient les rapports avec Israël au temps de Moïse et le retour des Juifs captifs à Babylone, ont donné l’idée d’une conduite mobile, avec Jéhovah prenant la tête, par l’intermédiaire de son représentant. Maintenant l’image change. Elle nous présente une conduite stationnaire, exercée au moyen d’un signal élevé, car aux És 11 versets 10 et 12 (AT) il est dit : “ En ce jour, le rejeton de Jessé sera là comme un signal (en hébreu : nehs) pour les peuples ; les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. Il élèvera un signal pour les nations, il rassemblera les exilés d’Israël, et il recueillera les filles dispersées de Juda, des quatre extrémités de la terre. ”
16. Quel est le signal annoncé par ces prophéties ?
16 Ce passage, en liaison avec Ésaïe 62:10-12 et d’autres textes, a déjà été étudié dans ces pages. Il a été prouvé que le mot hébreu traduit par “ signal ” ne désigne pas un drapeau ou une bannière brandie par un conducteur marchant en tête d’une colonne. Il désigne plutôt un signal fixe, dressé sur une grande hauteur. (Voir La Tour de Garde du 1er juillet 1948.) Nous sommes maintenant “ en ce jour ” dont parle Ésaïe 11:10. Aussi heureux sont les yeux de notre compréhension et de notre foi, car ils contemplent le signal glorieux élevé par Jéhovah en la personne de son Roi régnant, Jésus-Christ. Celui-ci est vraiment le signal intronisé sur la hauteur qu’est Sion, le royaume de Dieu établi. Mais dans quel dessein ?
17. Dans quel dessein le signal fut-il élevé ? Comment cela s’appliqua-t-il au temps d’Israël ?
17 D’abord il doit prendre la tête dans la restauration éternelle de la vraie adoration de Jéhovah. Il y a longtemps, Satan, se faisant passer pour un ange de lumière, s’est révélé un mauvais conducteur en ce qui concerne la question de l’adoration, séduisant d’abord Ève puis, par elle, l’immense majorité de la famille humaine. Plus tard, Israël tomba dans ce piège et finit par être conduit dans la sombre captivité de Babylone, le rempart de la fausse religion. C’est la délivrance de l’exil babylonien, promise à un fidèle reste, qui constituait la base immédiate de nombreuses prophéties d’Ésaïe. Le signal était alors Jérusalem restauré sur sa hauteur, avec le représentant visible de Jéhovah gouvernant dans son sein et son grand prêtre officiel conduisant la pure adoration de Jéhovah dans le temple rebâti. — II Cor. 11:3, 14.
18. Montrez à l’aide des Écritures ce qu’implique aujourd’hui l’élévation du signal.
18 Aujourd’hui nous avons le grand privilège d’assister à l’accomplissement final de ces prophéties. C’est à partir de 1919 qu’un reste des fidèles disciples du Christ prirent à cœur l’ordre divin, rompirent toutes attaches avec la Babylone actuelle et se rassemblèrent autour du Signal dressé sur le mont Sion. Mais ce n’était là que le début de bonnes choses, car l’élévation du Signal marqua le commencement d’un grand rassemblement d’hommes dans toute la terre. Ils devaient donner leur appui au Royaume et à son Roi et s’engager activement dans l’adoration et le service de celui qui en a le droit suprême, sans rival (Luc 4:8). Paul parle du temps fixé pour cette œuvre de la plus haute importance et de ceux qui sont rassemblés en premier lieu, quand il dit : “ Selon le bienveillant dessein qu’il (Dieu) avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. En lui... afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. ” — Éph. 1:9-12.
19. a) Quelle question est soulevée ? b) Comment les Écritures indiquent-elles la bonne réponse à cette question ?
19 En face de cette tâche immense, nous voyons que la question du moyen employé par Dieu pour l’accomplir revêt une grande importance. Jésus-Christ, le Roi et le Signal, est-il le seul qui soit désigné pour conduire ceux qui sont rassemblés et qui doivent encore être amenés au sein de l’organisation du Royaume ? C’est là une question vitale, affectant directement tous les serviteurs de Jéhovah. Aussi voulons-nous connaître la réponse scripturale exacte. Désignant le fidèle reste de Juifs qui étaient retournés de Babylone, Jéhovah fit écrire ces paroles par Ésaïe : “ Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah, et mon serviteur que j’ai choisi. ” (És. 43:10, Cr 1905). C’est là un des nombreux passages montrant que si l’on s’adresse parfois au serviteur de Jéhovah comme à une seule personne, il est d’autres cas où on parle de lui au sens collectif. En d’autres termes, dans l’accomplissement final d’Ésaïe 43:10-12 nous voyons que s’il y a une seule classe ointe de serviteurs, cette classe est néanmoins composée de nombreux témoins ou membres (I Cor. 12:14). À propos de cette classe ointe de l’esclave, Jésus parla des responsabilités de conducteur qui lui sont confiées, quand il posa et répondit à la question suivante : “ Qui donc est l’esclave fidèle et prudent, que son maître a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable ?... En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens. ” — Mat. 24:45-47, Da.
20. Quelle conclusion tirer de ce verset ? Quelle question va être examinée ?
20 Tandis que le Maître garde en tous temps tous les leviers de commande, il donne néanmoins à ses fidèles disciples une part et une responsabilité considérables dans le service des intérêts du Royaume. Que dire de l’aspect individuel de la question, car, comme nous l’avons déjà dit, aucun de nous ne désire “ recevoir la grâce de Dieu en vain ” ? (II Cor. 6:1.) Les paragraphes suivants examineront cette question.
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“ Un bon ministre ”La Tour de Garde 1955 | 1er juin
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“ Un bon ministre ”
1. Comment devient-on et se révèle-t-on un ministre de Jéhovah ?
LE TERME ministre (en grec diakonos), tel qu’il apparaît dans les Écritures grecques, signifie proprement serviteur (I Tim. 4:6). Il se rapporte ici au serviteur public de Jéhovah, celui qui est ordonné par lui, après s’être voué par un engagement solennel, à faire la volonté de Dieu. Un tel ministre, pour se montrer digne du nom et garder la faveur divine, s’efforcera d’accomplir fidèlement les ordres des “ autorités supérieures ” ou les missions qu’elles lui confieront. Le ministre s’efforcera aussi de marcher fidèlement sur les traces du Christ, le principal ministre de Dieu et, comme lui, il reconnaîtra que son obligation première est de prêcher la bonne nouvelle du royaume établi par le Christ. Ainsi, à l’exemple de Jésus, il se révélera comme un témoin de Jéhovah, attestant la vérité. — Rom. 13:1 ; Jean 18:37 ; És. 43:10.
2. Comment un serviteur ou esclave peut-il se voir confier une responsabilité dans le service de Jéhovah ?
2 Si le terme ministre signifie proprement serviteur ou même esclave, il n’est pas impossible qu’un tel serviteur occupe une position comportant une responsabilité considérable, celle de veiller sur autrui et d’en prendre soin. Le passage de Matthieu 24:45-47, cité plus haut, en est un bon exemple, ainsi que les paroles dites par Jésus dans la parabole qui suit un peu plus loin. — Voyez Matthieu 25:21, 23.
3. Quelle société primitive a eu l’approbation divine ? Qu’est-il montré à propos de la position de conducteur ?
3 Depuis que les hommes habitent ensemble, soit au sein de la famille ou de la communauté, le besoin d’une société organisée s’est toujours fait sentir. C’est dire que quelques-uns ont été placés dans une position où il faut faire preuve d’autorité, de qualités de conducteurs, prendre la responsabilité d’entraîner ses semblables et les guider dans le droit
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