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La sécurité — un objectif difficile à atteindreRéveillez-vous ! 1979 | 22 mars
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biens immobiliers ou les objets de valeur (métaux précieux, bijoux, monnaies anciennes, œuvres d’art, timbres-poste, etc.) pour se protéger contre l’inflation. Partout l’on voit des gens qui travaillent dur à obtenir par tous les moyens une certaine sécurité financière pour eux-mêmes et pour leur famille, bien qu’ils n’obtiennent pas toujours le succès escompté.
Chaque jour qui passe nous ramène par la force des choses à cette réalité qu’est le problème de la sécurité. D’ailleurs, arrêtons-nous quelques instants sur cette remarque.
Combien de serrures et de verrous avez-vous fermés avant de quitter votre domicile? Et ce n’est là qu’une mesure de sécurité élémentaire. Cela n’empêche pas qu’en Grande-Bretagne il y ait 250 000 cambriolages par an.
Avant de sortir de chez vous, il vous faut ouvrir avec une clé la porte de votre voiture, et peut-être aussi celle du garage. Lorsque vous êtes dans la foule, n’avez-vous pas l’œil sur votre porte-monnaie ou sur votre portefeuille, à cause des voleurs à la tire? Enfin, avant de commencer votre travail, ne devez-vous pas présenter un “laissez-passer” pour entrer dans tel ou tel atelier ou dans certains bureaux, comme c’est le cas pour beaucoup d’employés?
Peut-être préférez-vous également conduire vos enfants en voiture à l’école et les reprendre ensuite, parce que “c’est plus sûr”. Et, le soir, vous aventureriez-vous seul dehors, sans moyen de protection, ou bien ouvririez-vous votre porte sans vous assurer au préalable de l’identité de votre visiteur?
Au Nigeria et dans bien d’autres pays d’Afrique, des gens de toutes situations sociales portent une amulette sur eux. Ces porte-bonheur servent à les protéger contre la sorcellerie et les dangers, et à leur donner le succès dans les affaires, la culture ou la chasse.
Lorsqu’un touriste se rend au Nigeria, il remarque qu’un hôte n’ouvre jamais une bouteille hors de la présence de ses invités, car rares sont les Nigérians qui accepteraient une boisson d’une bouteille déjà ouverte. Pourquoi?, vous demandez-vous peut-être. Parce qu’ils ont peur d’être empoisonnés par un sorcier! Par contre, celui qui porte une amulette se sent tout à fait en sécurité. Il se sent même encore plus en sûreté que s’il était entouré de gardes armés.
De tels exemples (auxquels vous pouvez en ajouter bien d’autres) font partie des mœurs; c’est la vie quotidienne. La sécurité de chacun est de plus en plus délicate à assurer; cela aussi fait partie des réalités de la vie.
Une nouvelle industrie en plein essor
Au cours de ces dernières années, la sécurité a donné naissance à une nouvelle industrie en plein essor. Dans les magasins spécialisés, les ventes battent leur plein. Elles vont des serrures de sécurité aux verrous de sûreté en passant par les entrebâilleurs et jusqu’aux appareils de détection et d’alarme les plus modernes, comme ceux qui servent à la surveillance des étalages dans les magasins. Même si vous ne voulez pas acheter l’un des chiens spécialement dressés pour garder les propriétés, il vous est toujours possible de vous procurer une cassette enregistrée qui passe les aboiements d’un chien furieux. On relie le magnétophone à la sonnette, et, dès que quelqu’un appuie sur le bouton, on entend les aboiements.
Notons également la prolifération incroyable des sociétés de surveillance qui louent les services de gardes souvent armés, et ce dans le monde entier. Le Parlement britannique a même dû proposer une législation à ce sujet, afin de réglementer l’activité des sociétés de surveillance qui emploient aujourd’hui presque deux fois plus de personnel masculin et féminin que les services de police anglais. De l’avis général, cette nouvelle industrie joue un rôle essentiel dans la répression du banditisme et la protection des citoyens.
Le monde des assurances s’est ému à son tour devant le nombre de vols de camions et de rapts à mettre à l’actif des bandes de gangsters organisées parfois à l’échelle internationale.
En 1932, à la suite du rapt du petit Lindbergh aux États-Unis, la Société d’assurances londonienne Lloyds couvrit pour la première fois les rapts et les demandes de rançon. Depuis lors, la montée internationale du terrorisme a fait grimper le total des primes annuelles de cette société de 16 millions de livres [136 millions de FF] il y a quatre ans à une somme située, suivant les cas, entre 55 et 110 millions de livres [entre 450 et 850 millions de FF]. Ceci veut dire que le marché des assurances de Londres doit prévoir une garantie minimum de 5,5 milliards de livres, uniquement pour les risques de rapts et de demandes de rançon. Cela fait décidément cher pour ceux qui tiennent à leur “sécurité”!
L’un des sens du mot “sécurité” est: “Situation où l’on n’a aucun danger à craindre.” (Lexis). Pensez-vous que le mot s’applique à votre situation, dans un monde envahi par le banditisme? Ou bien, en dépit de tous vos efforts, ressentez-vous un sentiment croissant d’insécurité? Lisez l’article suivant qui répondra à la question que voici:
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Pourquoi vivons-nous ‘la génération de l’insécurité’?Réveillez-vous ! 1979 | 22 mars
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Pourquoi vivons-nous ‘la génération de l’insécurité’?
“UN COURANT de crainte diffuse incite les gens à croire en l’existence d’une sorte de force directrice dont ils espèrent qu’elle va les protéger.”
Cette réflexion d’un étudiant d’Oxford fut reprise en avril dernier par le Sunday Telegraph de Londres dans un article consacré à l’accroissement inattendu de la participation religieuse chez les étudiants. Cette tendance, qui va radicalement à l’encontre des engagements politiques extrémistes de ces dernières années, reflète ce que le journal appelle “les incertitudes de la génération de l’insécurité”.
À notre époque de prospérité matérielle sans précédent, voilà qui peut sembler paradoxal. La situation actuelle fait penser à un château de cartes magnifique, mais échafaudé de façon précaire et condamné à s’effondrer. Le public est conscient de cette instabilité. Pourquoi la génération actuelle se sent-elle si menacée? Peut-on identifier, voire maîtriser la source de ce courant d’angoisse?
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