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Comment je poursuis le but de ma vieLa Tour de Garde 1958 | 1er octobre
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elles se mirent à prêcher, et les groupes commencèrent à augmenter dans les territoires où nous avions travaillé.
Au cours des années de crise (1929-1930), il était très difficile de faire le service de pionnier. Placer des écrits était dur, et il nous était à peine possible de trouver l’argent pour les réparations et l’essence de notre vieille voiture. Mais nous poursuivîmes le service de pionnier malgré tous les obstacles ; et Jéhovah nous aida à tenir bon jusqu’au bout. Il toucha le cœur de certaines personnes de bonne volonté qui nous aidèrent matériellement. Peu à peu, nous surmontâmes la tempête, en poursuivant le but de notre vie — le service à plein temps pour Jéhovah.
À travers toutes les années, une chose était certaine, nous ne manquâmes jamais de nourriture spirituelle. Il y eut toujours La Tour de Garde et les autres publications de la Société, toutes riches en nourriture. Il y eut les congrès dont nous nous réjouissions d’avance et les flots d’expériences sans prix que procure la vie de pionnier. Il n’y eut jamais de morte-saison, mais toujours beaucoup à faire pour aider d’autres personnes à trouver le chemin de la vie éternelle.
En 1939, je connus un nouveau bonheur. La Société m’invita à être serviteur de zone en Californie et dans le Nevada. C’était là pour nous une expérience tout à fait nouvelle ; une vie riche et pleine, remplie de surprises et de joies. Je continuai l’activité de serviteur de zone pendant deux ans et demi, jusqu’au jour où cette branche de service fut abandonnée.
Peu après 1940 commencèrent les années d’opposition, les actes de violence de la populace et les troubles. Nous fûmes nommés pionniers spéciaux et envoyés à Las Vegas, Nevada. Là, la terre nous “ brûlait ” sous les pieds. D’autres témoins avaient été attaqués par la populace excitée contre nous ; ils avaient été battus et chassés de la ville. Nous ne pouvions nous empêcher de nous demander ce qui allait nous arriver. Allions-nous être les victimes de voyous et de fanatiques adeptes de la religion, comme les frères qui nous avaient précédés ? Nous dûmes bientôt nous en rendre compte.
Après être arrivés à Las Vegas, nous explorâmes prudemment le territoire. Pour ne pas attirer l’attention sur nous, nous parquâmes notre roulotte parmi d’autres roulottes dans un parc. Nous décidâmes de travailler d’abord les faubourgs de la ville, pour pénétrer ensuite dans le centre. Nous travaillâmes chaque jour dans un autre quartier de la ville, afin de ne pas attirer inutilement l’attention sur nous. Pendant six semaines, nous proclamâmes ainsi, sans suivre de plan particulier ; pendant ce temps, nous plaçâmes environ deux cents livres.
Puis, un dimanche après-midi, pendant que nous faisions une visite complémentaire, la populace se rassembla autour de notre voiture. Elle jeta nos écrits bibliques, ainsi que nos gramophones et nos disques hors de la voiture et y mit le feu. Des voyous armés nous firent asseoir dans notre voiture pour nous conduire au parc de la ville où ils voulaient nous emplumer. Cependant, sur la route qui devait nous conduire au parc, nous nous échappâmes, en tournant, à un carrefour, dans la direction opposée. Dans la nuit, nous retournâmes à notre roulotte et partîmes pour l’Arizona. Il n’y avait rien d’autre à faire, car la police, les juges et tant d’autres avaient juré de se venger des témoins de Jéhovah.
Après cette expérience, on nous envoya en Californie, où nous eûmes la joie d’organiser un nouveau groupe de témoins. Environ une année après, nous reçûmes une lettre de la Société. Ce message nous toucha profondément. La Société voulait savoir si nous étions disposés à mieux poursuivre le but de notre vie en participant à l’œuvre missionnaire, dans un pays étranger. Accepterions-nous ? Bien sûr ! C’était une invitation de fréquenter l’École biblique de Galaad de la Société Tour de Garde ! Figurez-vous que nous allions retourner à l’école, nous qui l’avions quittée il y avait vingt-cinq ans !
En acceptant tout cela comme venant de Jéhovah, c’est avec joie et dans la prière que nous commençâmes d’adapter notre vie à l’activité missionnaire et de nous entraîner. La formation que nous reçûmes à Galaad nous aida immensément à y parvenir. Pendant cinq mois et demi, nous travaillâmes, transpirâmes et fîmes de gros efforts pour emmagasiner le maximum possible dans notre crâne, mais ces mois passèrent comme un éclair ! Et bientôt le jour de la remise des diplômes arriva. Nous pensâmes que notre joie était à son comble à Galaad — qu’il ne nous était pas possible d’être plus heureux ou plus près de Dieu. Mais nous avions beaucoup à apprendre, et nous le fîmes dans notre territoire étranger.
Ma femme et moi fûmes envoyés dans un pays de langue espagnole. C’est donc plein de foi en Jéhovah que nous y allâmes, en mettant notre confiance en lui. Pensez donc : il y a plus de quatorze années de cela, et nous sommes encore en pleine forme ! Quelle preuve plus grande pouvions-nous avoir que Jéhovah s’occupe de ses humbles serviteurs et en prend soin.
Maintenant, nous reparlons souvent de la première réunion que nous avons fréquentée dans ce pays de langue espagnole. Il n’y avait qu’une seule salle, et toutes les personnes intéressées s’y réunissaient pour l’étude de La Tour de Garde. Beaucoup de ceux qui assistaient étaient humbles et nu-pieds. Quelques-uns ne savaient ni lire ni écrire. Il n’y avait alors que 150 proclamateurs ; maintenant, il y a vingt-trois unités, avec 1 500 proclamateurs actifs. Un bon nombre de ceux qui ne savaient ni lire ni écrire sont à présent d’excellents orateurs qui contribuent au succès des différentes assemblées. D’autres sont serviteurs dans les groupes respectifs.
Depuis 1955, j’ai le privilège d’être serviteur de circuit dans la principale ville du pays ; je sers dans l’un des deux circuits. C’est un plaisir que de servir nos frères qui désirent vivement connaître les instructions théocratiques et les mettre en pratique. Le résultat de leur bon travail, c’est que la vérité est annoncée dans tout le pays.
Nous ne savons pas combien d’humbles personnes nous avons aidées à parvenir à la glorieuse lumière de vérité de Jéhovah. Mais nous savons combien a été grande notre joie de partager la bonté de Jéhovah. En passant en revue toutes ces années, nous reconnaissons que nous avons eu une vie riche, sans regrets. Et nous sommes tous les deux extrêmement heureux d’avoir fait du service à plein temps le but de notre vie, service que nous avons ensuite élargi pour y inclure l’œuvre missionnaire, et que nous accomplissons encore. Voilà, c’est bien ça — une vie heureuse, une vie remplie — et maintenant nous nous réjouissons de l’année 1958, ma soixantième année, dans l’espoir de vous voir à New-York lors de l’assemblée internationale, après quoi je retournerai dans mon territoire étranger.
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Chrétiens amis de la libertéLa Tour de Garde 1958 | 1er octobre
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Chrétiens amis de la liberté
La bataille pour la liberté religieuse
La liberté religieuse n’est assurée dans aucun pays du monde, pas même aux États-Unis. C’est pourquoi la lutte pour la liberté religieuse se poursuit, comme le déclara le président de la Cour suprême des États-Unis, Earl Warren : “ Le fait demeure que nous avons un combat à mener pour empêcher nos libertés d’être restreintes, tout comme les Américains des siècles passés furent obligés de lutter pour les leurs. ” Qui a gagné un grand nombre de batailles dans cette lutte ? Qui s’est révélé le défenseur de la loi constitutionnelle plus que les autres ? Les écrivains parlent de plus en plus de la question.
Ils forment la loi constitutionnelle
“ Rarement, s’il y en eût jamais dans le passé, un individu ou un groupe n’a été capable de façonner le cours, pendant une période de temps, d’une phase quelconque de notre vaste recueil de lois constitutionnelles. Mais cela peut arriver, et cela est arrivé, ici. ” Ainsi s’exprimait The Bill of Rights Review, publiée par l’Association des membres du barreau américain. “ Le groupe, ce sont les témoins de Jéhovah ”, poursuivait la Review. “ Grâce à des litiges presque continuels, cette organisation a rendu possible l’établissement d’une liste de précédents concernant l’application du quatorzième Amendement à la liberté de parole et de culte. ”
Ils travaillent à l’avancement de la cause de la liberté religieuse
En 1950, Harper and Brothers publièrent Church and State in the United States de Anson Phelps Stokes, en trois tomes. Dans le tome III, page 546, l’auteur dit : “ Ce ne serait pas équitable d’abandonner ce bref examen des difficultés des Témoins de Jéhovah avec l’État sans parler du service rendu à la cause de la liberté religieuse sous notre Constitution qui fut le résultat de leur ténacité. Au cours des dernières années, ils ont accaparé le temps des tribunaux plus qu’aucun autre groupe religieux, et ils sont apparus aux yeux du public comme des gens à l’esprit étroit. Mais ils ont été fidèles à leurs convictions scrupuleuses, et le résultat fut que les tribunaux fédéraux ont rendu une série de jugements qui ont établi et élargi les garanties de liberté religieuse des citoyens américains, et ont protégé et étendu leurs libertés civiles. Trente et une causes dans lesquelles ils étaient impliqués sont venues devant la Cour suprême en cinq ans, de 1938 à 1943, et les décisions, dans ces cas et d’autres qui les ont suivis, ont contribué considérablement au progrès de la cause de la liberté accordée par la Déclaration des droits du citoyen en général et à la protection de la liberté religieuse en particulier. ”
“ La dette de la loi constitutionnelle à l’égard des Témoins de Jéhovah ”
Sous le titre ci-dessus, un article parut dans l’édition de mars 1944 de la Minnesota Law Review. Il était écrit par Edward F. Waite, juge retraité du tribunal de district de Minnesota. “ Il est clair que les garanties constitutionnelles actuelles de liberté individuelle ”, écrivit le juge Waite, “ sont beaucoup plus étendues qu’elles ne l’étaient au printemps de mille neuf cent trente-huit, et qu’il faut en trouver la raison, pour une grande part, dans les trente et une causes des témoins de Jéhovah. ”
“ Plus qu’aucun autre groupe ”
À la page 173 de son livre The Republic, Charles A. Beard dit : “ Quoi qu’on puisse dire au sujet des Témoins, ils ont le courage des martyrs (...) Comme résultat, au cours des derniers jours, ils ont contribué au développement de la loi constitutionnelle de la liberté religieuse plus qu’aucun autre culte ou groupe. Et, croyez-moi, ils l’ont fait rapidement. ”
Ils rendent service aux autres nations
Les batailles légales gagnées par les témoins de Jéhovah, qui ont fait progresser la liberté religieuse, ont une valeur qui ne s’est pas limitée aux Américains. Comme la brochure de la Watch Tower Society, Defending and Legally Establishing the Good News, l’indique : “ Les décisions des tribunaux aux États-Unis, où les questions ont été plaidées à fond, devraient être des précédents salutaires et persuasifs pour aider les tribunaux et les juges dans d’autres pays (...) Il est reconnu que les décisions américaines n’engagent pas les juges dans les pays extérieurs aux États-Unis et ne les obligent pas à faire les mêmes conclusions, cependant, il n’y a aucun doute qu’elles ont une valeur persuasive et devraient être employées pour aider les tribunaux à parvenir à une conclusion raisonnable. ”
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Pourquoi le sionisme échoueraLa Tour de Garde 1958 | 1er octobre
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Pourquoi le sionisme échouera
De nombreux Juifs et non-Juifs voient dans le sionisme l’accomplissement des prophéties bibliques. Continuez de lire et vous apprendrez pourquoi ils se trompent tous et à qui s’appliquent les prophéties relatives à la restauration.
QU’EST-CE QUE le sionisme ? “ Le sionisme est la nation juive en marche. ” Ainsi s’exprimait Théodore Herzl, père du mouvement sioniste. Selon le Yearbook 1953-1954 de l’État d’Israël, “ le sionisme est un effort sincère en vue d’accomplir et d’assurer la survivance du peuple juif ”. Et, d’après certains sionistes américains, il est, non seulement “ le judaïsme dans toute sa plénitude et sa force ”, mais encore l’espoir messianique de toute l’humanité.
Parmi le clergé fondamentaliste de la chrétienté, on trouvera de nombreux ecclésiastiques qui, de même, attendent de grandes choses du sionisme. Le périodique Land Reborn s’est spécialisé dans ces questions. Et on trouve une longue déclaration sur cette position dans le livre The fall and Rise of Israel, de William L. Hull, missionnaire protestant qui a passé de nombreuses années en Palestine. Il éprouve la plus grande admiration pour le sionisme et compare ses chefs Herzl et Weizmann à Moïse et Abraham. Pour lui, les “ chasseurs et les pêcheurs ” de Jérémie 16:16 furent les nazis, dont les persécutions provoquèrent le retour des Juifs en Palestine, et la “ langue pure ” de Sophonie 3:9 est la langue hébraïque, qui, aujourd’hui, est de nouveau parlée en Palestine. D’après lui, Dieu a permis la première guerre mondiale afin que la Palestine puisse être affranchie des Turcs, et “ Dieu a employé ” des hommes tels que Lloyd George, Churchill et Balfour en faveur de la cause sioniste “ parce qu’ils avaient foi dans sa Parole ”. Hull applique au sionisme des vingtaines de prophéties rapportées dans Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, etc., ainsi que les paroles d’avertissement de Gamaliel dans Actes 5:38, 39.
Dans le même esprit, The American Weekly du 13 octobre 1957 fit un rapport sur les fruits du sionisme sous la rubrique : “ Dans la Palestine moderne, les prophéties bibliques se réalisent. ” D’après ce périodique, la prophétie : “ Ceux qui se confient en Jéhovah (...) élèveront leur vol comme les aigles ” eut son accomplissement quand quelque 40 000 Juifs s’enfuirent du Yémen dans l’Arabie méridionale vers la Palestine ; et la prophétie : “ au lieu de l’épine s’élèvera le cyprès ” prédit le vaste reboisement qui a eu lieu dans l’État d’Israël, le nombre des arbres, 17 000 en 1917, étant passé à 21 000 000 en 1957, la plupart d’entre eux étant des conifères ou des arbres strobilifères. Le système d’irrigation en Israël, dont les eaux viennent du mont Sion, accomplit, dit-on, la prophétie d’après laquelle “ il y aura de l’eau dans tous les torrents de Juda ; une source sortira aussi de la maison de (Jéhovah), et arrosera la vallée de Sittim ”. De même, on applique, à la venue en Palestine de Juifs des cinq continents et de soixante-quatorze pays, la prophétie : “ Ne crains rien, car je suis avec toi ; je ramènerai de l’orient ta race, et je te rassemblerai de l’occident. Je dirai au septentrion : Donne ! Et au midi : Ne retiens point ! Fais venir mes fils des pays lointains, et mes filles de l’extrémité de la terre. ” — És. 40:31, AC ; 55:13 ; Joël 3:18 ; És. 43:5, 6.
DU MONT SION AU SIONISME
Quelle est l’origine et l’histoire du sionisme ?
Le terme “ sioniste ” fut créé par un certain Nathan Birnbaum avant même que Herzl organisât le sionisme moderne. Birnbaum emprunta le mot aux Écritures, car Sion était le nom de la colline retranchée de Jérusalem et l’emplacement des palais des rois d’Israël, en commençant par le roi David. En fait, ce fut David qui le premier la libéra de l’étreinte des Jébusiens. C’était une colline escarpée, d’ascension
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