Gentil grec ou à un Juif. Vous ne vous glorifierez plus de votre circoncision ni ne vous sentirez impur à cause de votre incirconcision. Pour la nation sainte qu’est l’Israël spirituel, vous ne serez plus un étranger et vous ne vous sentirez pas comme tel en son milieu. Aux yeux des membres de cette nation vous ne serez plus un barbare non civilisé, un Scythe, un esclave privé de tous les droits, ou un homme libre très privilégié. Extérieurement, dans la chair, vous pouvez être tout cela, mais dans votre esprit, selon l’homme intérieur, vous serez chrétien. C’est ce fait qui permet aux témoins de Jéhovah, lors de leurs assemblées et dans leur organisation internationale, de s’accorder dans la paix en manifestant leur affection fraternelle. Nous ne tolérons pas que les traditions nationales, l’orgueil, les rivalités, les difficultés politiques et les positions sociales nous divisent. Sous ce rapport nous ne sommes plus semblables au monde mais à Dieu, car Dieu n’est pas partial.

Maintenir l’esprit renouvelé

1. Pourquoi n’est-​il pas facile de maintenir l’esprit renouvelé et de vivre en harmonie avec lui ?

NOUS pouvons nous enrichir d’une connaissance et d’idées nouvelles, mais il n’est pas facile de maintenir l’esprit dans ce nouvel état et d’ordonner notre vie en harmonie avec lui. Ce n’est pas une chose facile en un monde sous la puissance du “ dieu de ce système de choses ” et de ses démons, au sein duquel nous vivons dans une chair imparfaite avec ses penchants au péché, à l’égoïsme et sa tendance à l’oubli et au mépris de Dieu. L’apôtre Paul bien que favorisé par des visions et des révélations glorieuses ne trouva pas facile à observer la nouvelle manière de vivre selon la connaissance qu’il avait de la Parole de Dieu. Il dut livrer un combat continuel qui ne se déroulait pas uniquement dans l’esprit. Aussi ne pouvons-​nous dire que “ le champ de bataille est dans l’esprit ”. Il avait à lutter tout comme nous contre les imperfections, les passions et les penchants de la chair. Sa description de la bataille qu’il eut à livrer avec lui-​même, sans parler de celle qu’il dut mener à l’extérieur, contre l’organisation du Diable, est aussi une description de la lutte que nous menons contre nos corps mourants par suite du péché originel. Voici ce que l’apôtre déclare :

2. Comment Paul décrivit-​il la lutte que nous avons avec notre corps ?

² “ Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement (esprit, NW), et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?... Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur !... Ainsi donc, moi-​même, je suis par l’entendement (esprit, NW) esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. ” — Rom. 7:19-25.

3. D’où provient la “ loi du péché, qui est dans mes membres ” ? Et comment la “ loi de l’esprit ” la combat-​elle ?

³ Notez les expressions apostoliques “ loi de mon esprit ” (NW) et “ loi du péché, qui est dans mes membres ”. Une loi est une règle d’action ou de conduite selon laquelle agit ou se meut une personne ou une chose. Ce fut Adam, notre premier père qui, sous l’influence du Diable, mit cette loi dans la chair des hommes et nous la transmit par héritage. À moins que vous en soyez maître ou y résistiez, la loi du péché vous régira. Existe-​t-​il un moyen de la commander ou de lui faire obstacle ? Oui, par la loi de l’esprit. Non pas le vieil esprit qui est souillé par le péché comme le monde, mais le nouvel esprit qui tend à faire de vous une image de Dieu, le Créateur du nouvel homme que vous avez revêtu. Le nouvel esprit régit une nouvelle règle d’action ou de conduite dans votre vie. Puisque votre nouvel esprit se trouve dans un vieux corps dirigé par un cerveau dans le même état, il y a conflit. À cause de votre nouvelle manière de penser, la faculté de désirer des choses meilleures est présente en vous, mais celle de faire parfaitement ce que vous voulez ne réside pas en vous, car vous êtes imparfait et la loi du péché veut diriger votre corps et votre esprit. C’est pourquoi il vous arrive souvent de servir avec votre chair la loi du péché. Toutefois, votre consolation est que vous ne prenez pas plaisir à pécher de la sorte. Votre esprit s’attache à la loi de Dieu qu’il approuve et veut accomplir.

4. Outre la connaissance, qu’est-​il encore exigé, et pourquoi ?

⁴ Selon la loi innée dans notre esprit, celui-ci trouve plus facile de tendre vers le péché et l’égoïsme. Pour supplanter cette tendance par une loi meilleure, il nous faut renouveler notre esprit par une connaissance meilleure, selon les directives et les conseils de cette dernière. Toutefois, la connaissance seule ne suffit pas. Bon nombre d’ecclésiastiques de la chrétienté ainsi que les membres de leurs troupeaux ont une connaissance de la Bible, mais ils n’agissent pas selon cette connaissance. Elle n’est pas la loi directrice de leur vie. Quant à nous, après avoir acquis une connaissance de la Parole de Dieu, nous devons travailler notre esprit qui en est le récipient. Contre les tendances au péché, à la paresse et à l’oubli, il nous faut cultiver des habitudes mentales convenables. C’est de cette manière que nous développerons une “ loi de l’esprit ”, une certaine physionomie mentale, une règle d’action mentale, qui deviendra une force directrice dans notre vie.

5. À quelles choses devons-​nous nous affectionner ? Si nous ne le faisons, pas qu’en résultera-​t-​il ?

⁵ À l’aide de notre connaissance bénie de la Parole de Dieu, il faut former notre esprit pour qu’il pense, opère et fasse des efforts selon la droiture. Autrement, nous risquons de devenir des personnes dont l’esprit est redevenu mauvais, des hommes, selon les paroles de l’apôtre Paul, “ corrompus d’entendement (en esprit, NW), réprouvés en ce qui concerne la foi ” (I Tim. 6:5 ; II Tim. 3:8). Notre existence éternelle est subordonnée au fait d’établir en nous une loi juste de l’esprit. Notre destinée éternelle dépend des choses sur lesquelles nous fixons notre attention. Dans l’épître aux Romains (8:5-7) nous lisons ce qui suit : “ Ceux, en effet, qui vivent selon la chair s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’esprit s’affectionnent aux choses de l’esprit. Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’esprit, c’est la vie et la paix ; car l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. ” Si nous détournons notre esprit de la vérité et le laissons se corrompre par les choses de l’organisation visible du Diable, cela signifie notre fin. Il est écrit : “ Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre. ” — Phil. 3:18, 19.

6. En nous rappelant un exemple qui est un avertissement, pourquoi craindre la corruption de l’esprit ?

⁶ Il est bon que nous craignions afin que notre esprit ne se corrompe pas pendant le temps que nous sommes en ce monde dans lequel le serpent rampe sournoisement et trompe les hommes. L’apôtre exprime une telle crainte lorsqu’il dit : “ Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. ” (II Cor. 11:3). Nous nous rappelons qu’à l’origine Ève avait une loi ou opération mentale saine, en accord avec les révélations de Dieu dans le jardin d’Éden. Mais le Diable ou Serpent s’approcha d’elle et s’efforça de susciter des idées malsaines dans son esprit. Au lieu de les chasser, Ève les nourrit, et cet effondrement de la loi juste de son esprit l’amena à être tentée de pécher. Elle pensait davantage au fruit défendu, combien il était désirable d’en manger, qu’à la vérité de la parole de Dieu et à l’avertissement divin contre le fait d’en manger. Si elle s’était conformée à cette loi juste au cours de ses opérations mentales, en fixant ses pensées sur la parole de Dieu comme étant la vérité même si celle-ci révélait Satan menteur, elle aurait évité d’être tentée puis d’être entraînée dans la tentation et le péché.

7. Où est le point de départ de l’inimitié contre Dieu ?

⁷ Si nous établissons aujourd’hui, alors que le même Tentateur est encore présent, la loi juste de l’esprit et nous attachons résolument à la manière de penser du nouvel esprit, cela nous préservera d’entrer en tentation et de pécher. L’inimitié contre Dieu a son point de départ dans l’esprit. À nous qui avons été réconciliés avec Dieu, l’apôtre dit : “ Vous... étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres. ” Il déclare qu’avant de nous soumettre à Dieu “ nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres. ” — Col. 1:21 et Éph. 2:2, 3.

8. De quelle manière devons-​nous penser afin d’obéir au plus grand commandement ?

⁸ Quand nous nous trouvions dans cet état mental fait d’ignorance, nous n’aimions pas Dieu avec notre esprit. Le plus grand des commandements qui fût jamais donné aux hommes exige que nous aimions Dieu avec toutes nos facultés mentales. Jésus montra quel est ce commandement lorsqu’il le cita de la Loi de Dieu. Il dit : “ Tu aimeras le Seigneur (Jéhovah, NW) ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit. ” (Mat. 22:37 ; Deut. 6:5 ; Luc 10:27, Liénart). Nos pensées habituelles nous affectent, nous influencent et nous poussent à suivre une certaine voie. Penser d’une manière et agir d’une autre, c’est de l’hypocrisie. Par amour, nous devons diriger nos pensées vers Jéhovah Dieu, c’est-à-dire qu’il nous faut penser à lui être agréable en lui obéissant et en prenant soin de tout ce qui honore son nom et fait fructifier les intérêts de son royaume.

9. Quel jugement vient contre les hommes à l’esprit partagé ?

⁹ Nous ne pouvons servir Dieu avec un esprit partagé. Le psalmiste s’exprime comme suit : “ Je hais ceux qui ont l’esprit partagé ; mais j’aime ta loi. ” (Ps. 119:113, AS). “ Je hais les hommes indécis, et j’aime ta loi. ” Jésus hait également de tels hommes. Il dit aux Laodicéens modernes : “ Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. ” (Apoc. 3:16). Si votre esprit est partagé entre ce monde et Dieu, et que vous ne le renouveliez pas entièrement à l’image que Dieu approuve, il ne manquera pas avec le temps de se révéler. Cela signifiera votre rejet. Vous deviendrez corrompu mentalement par l’infection de ce monde et vous entrerez dans la tentation. C’est exactement ce qui est arrivé à la chrétienté. Aimer Dieu de toutes vos pensées, voilà ce que vous lui devez. Il vous l’ordonne car c’est votre sauvegarde.

PENSÉES PROGRESSIVES

10, 11. Par suite de quelles opérations et dispositions mentales bon nombre de ceux qui sont dans la vérité ont-​ils des difficultés ?

¹⁰ Le monde entier est malade mentalement, ses asiles d’aliénés sont remplis. La raison de cet état de choses est que le monde ne possède pas la saine doctrine de la Parole de Dieu et que le clergé est un médecin et un psychologue de néant et un consolateur fâcheux (Job 13:4 ; 16:2). Il est difficile de se maintenir dans un bon état mental au milieu d’un monde qui souffre actuellement d’un effondrement général. Bon nombre de ceux qui ont accepté la vérité de la Parole de Dieu ont des difficultés parce qu’il leur est très pénible de rompre avec leurs anciennes habitudes mentales. Ils sont constamment repliés sur eux-​mêmes, ou, comme ils disent, ils se recueillent en eux-​mêmes. Affligés d’un grand complexe d’infériorité ils s’aperçoivent de toutes leurs fautes. Ils sont douloureusement conscients des actions insensées qu’ils commettent devant leurs semblables, de leurs écarts en parole dans la conversation, de leurs embarras, de l’étalage de leurs faiblesses, des critiques à leur adresse, des reproches et des offenses que l’on commet contre eux. Ils présentent ces choses à Dieu dans la prière, mais ils n’en tirent aucun soulagement mental. Pourquoi ? Parce qu’ils ne rejettent pas leurs fardeaux sur Jéhovah Dieu et ne les laissent pas entre ses mains, mais les emportent avec eux et les maintiennent fixés sur leurs épaules.

¹¹ Ils maintiennent leur esprit dirigé intérieurement, sur leur personne imparfaite, et ne cessent de penser aux choses qui les ont peinés. Ils n’accordent aucun repos à leur esprit, occupés qu’ils sont à tourner et à retourner ces choses dans leur tête. Plus ils y pensent, plus profondément elles pèsent sur leur esprit. Et parce qu’ils se les remémorent constamment, ils gémissent en leur for intérieur et souffrent mille morts.