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Les majestueux cèdres du LibanRéveillez-vous ! 1977 | 8 juillet
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Les majestueux cèdres du Liban
De notre correspondant au Liban
UNE excursion très prisée des touristes nous conduit du bord de la mer jusqu’au domaine des vieux cèdres du Liban, à une altitude de 1 830 mètres. Aucun arbre n’a une histoire aussi intéressante que celle du cèdre.
Voulez-vous m’accompagner ? Nous allons quitter Beyrouth, la capitale du Liban, et nous diriger vers le nord-est. Après un voyage de 160 kilomètres, nous arrivons près du village maronite de Bachcharî. Ici, on appelle les cèdres Arz Ar-rub, c’est-à-dire “cèdres du Seigneur”.
Pendant le voyage, nous admirons la Méditerranée à notre gauche, et les montagnes à notre droite. Nous contournons la magnifique baie de Djouniyé, avant d’atteindre la célèbre ville de Byblos (la Guébal biblique, là où les Égyptiens venaient chercher des cèdres) et nous prenons la direction de Tripoli. Juste après le village de Chakka, nous empruntons la route de la montagne. Notre ascension de 1 800 mètres commence.
Maintenant regardez bien ; vous allez bientôt apercevoir les cèdres majestueux. C’est un spectacle à vous couper le souffle, car quelques-uns de ces arbres ont 30 mètres de hauteur.
Contrairement aux branches des autres arbres, celles du cedrus libani s’étagent de façon à former une pyramide. Voyez comme elles s’étendent à l’horizontale, certaines étant aussi longues que l’arbre est haut. En nous approchant plus près de ces beaux arbres au feuillage persistant, nous constatons qu’avec l’âge leurs troncs sont devenus noueux et massifs. Ces arbres présentent les mêmes caractéristiques que leurs lointains ancêtres. Plusieurs d’entre eux, qui ont un tronc d’une douzaine de mètres de circonférence, sont, pense-t-on, âgés de plus de mille ans. Leur écorce est rugueuse et d’un brun rougeâtre givré de blanc. Les aiguilles, d’un vert brillant, ont près d’un centimètre et demi de long et les cônes sont ovoïdes.
Nous quittons la fraîcheur de la forêt pour admirer, en plein soleil, les cèdres à distance. Imaginez-vous qu’autrefois ces montagnes étaient entièrement couvertes de ces arbres pleins de majesté ! Malheureusement on les a abattus sans discernement et on n’en a pas replanté. Si nous ajoutons à cela les ravages de la guerre, nous comprendrons pourquoi il ne reste plus à présent que quelques futaies. Celle-ci, qui compte environ 400 arbres, a probablement été préservée parce qu’elle est d’accès difficile. Depuis la Seconde Guerre mondiale, cependant, on s’efforce de replanter des cèdres ainsi que d’autres arbres.
Pourquoi le cèdre a-t-il une telle renommée ? Parce qu’il apparaît fréquemment dans les arts et en littérature, surtout dans les Saintes Écritures. La Bible mentionne plus de soixante-dix fois ce monarque des arbres. Il symbolise la majesté, la grandeur et la force, réelle ou apparente. Par exemple, le Messie est comparé à une petite pousse prise au sommet d’un cèdre. La croissance du juste est comparée à celle d’un cèdre, fermement enraciné. Par contre, lorsque les infidèles sont eux aussi symbolisés par le cèdre, c’est à cause de leur orgueil et de leur sentiment trompeur de sécurité. — Ézéch. 17:22-24 ; Ps. 92:12 ; És. 2:11-13 ; Jér. 22:13-15, 23.
Mais le cèdre altier est surtout connu parce qu’il a été utilisé pour la construction du magnifique temple de Jéhovah à Jérusalem, au temps du roi Salomon. Sa beauté, son parfum, sa solidité ainsi que sa chaude teinte rouge en faisaient le bois idéal pour un tel usage. — I Rois 6:9, 15-18, 20.
Mais comment a-t-on pu transporter ces arbres jusqu’à Jérusalem ? Il n’est guère vraisemblable que les arbres employés à Jérusalem provenaient de cet endroit. N’oubliez pas que les cèdres couvraient toutes les montagnes du Liban, qui s’étendent du nord au sud sur environ 150 kilomètres. Aujourd’hui, plus au sud, près du village druze de Barouk, il y a une futaie de quelque 900 arbres d’un âge moins vénérable. Les cèdres choisis pour la construction du temple pouvaient provenir de cette région-là et ont pu être abattus par les Sidoniens qui étaient d’excellents bûcherons. Ils troncs étaient ensuite transportés par flottage sur le Litani, qui coule vers le sud puis contourne l’extrémité sud de la chaîne du Liban pour se jeter dans la Méditerranée, près de Tyr. Là, les troncs étaient sans doute liés en radeaux que l’on faisait flotter vers le sud, le long de la côte, peut-être jusqu’à Joppé. Le bois était alors coupé et transporté par voie de terre sur 40 kilomètres jusqu’au site du temple de Jérusalem.
Les anciens faisaient grand cas du bois de cèdre. C’est un arbre majestueux qui a une belle histoire. Bientôt, dans le paradis terrestre de Dieu, ces beaux arbres prospéreront de nouveau et couvriront les montagnes, à la louange de leur Créateur.
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Après le tremblement de terre en TurquieRéveillez-vous ! 1977 | 8 juillet
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Après le tremblement de terre en Turquie
De notre correspondant en Turquie
LE TREMBLEMENT de terre qui a dévasté la région du lac Van, en Turquie orientale, le 24 novembre 1976, a été le plus important que ce pays ait connu en près de quarante ans. De magnitude 7,6 sur l’échelle de Richter, il a ravagé une région de 800 kilomètres carrés. Au moins 120 villes et villages ont été touchés. Comme les routes étroites de montagne étaient bloquées par vingt centimètres de neige, certaines victimes se sont trouvées isolées et n’ont reçu que peu de secours. Aussi, une grande partie des 30 000 à 50 000 sans-abri ont souffert du froid et de la faim par des températures au-dessous de zéro.
Le 7 décembre, les autorités gouvernementales déclarèrent que 3 790 personnes étaient mortes. D’après d’autres sources, 7 000 personnes auraient péri, et la situation aurait été aggravée non seulement par les conditions atmosphériques, mais aussi par des problèmes au niveau des opérations de secours.
Selon des rapports provenant de la région, ces opérations de secours, organisées principalement par l’armée turque, furent sérieusement entravées par les pénuries de carburant et de matériel médical et aussi, ce qui est pire, par la corruption et une mauvaise organisation dans la distribution de couvertures, d’aliments, de tentes isothermiques, d’hôpitaux de campagne, de fourneaux et de combustible offerts par de nombreux pays. Des camions entiers chargés de denrées et de matériel de première nécessité, qui venaient d’autres régions de la Turquie, se sont “perdus” en route. Les accusations selon lesquelles les riches et les gens influents furent les seuls bénéficiaires des secours ont été confirmées par des journalistes étrangers et des travailleurs bénévoles turcs qui se trouvaient dans la zone même du séisme.
De nombreux Turcs ont exprimé leur désapprobation concernant les abus dans la distribution des secours. Mais bien plus significatif est le fait que tant de gens se sont efforcés d’apporter de l’aide à leurs semblables dans le besoin, après la catastrophe du lac Van. Il n’y a pas de Témoins de Jéhovah dans la région sinistrée. Néanmoins, ils compatissent à la souffrance de leurs semblables et, surtout, ils cherchent à leur apporter “la consolation qui vient des Écritures”. — Rom. 15:4.
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