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Comment j’ai trouvé le vrai but de ma vieLa Tour de Garde 1978 | 1er janvier
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Comment j’ai trouvé le vrai but de ma vie
Raconté par Masakazu Nakamura
MES parents, qui nous portaient une affection sincère et chaleureuse, se souciaient beaucoup d’assurer à leurs enfants un bon départ dans la vie. Quoique étant lui-même bouddhiste, mon père m’encourageait, quand j’étais enfant, à fréquenter un temple protestant près de chez nous. C’est là que j’entendis lire certains passages du “Nouveau Testament” et que je commençai à m’intéresser à ce message. J’éprouvais le désir de communiquer ce que je savais à d’autres personnes et j’en parlais à mes camarades de classe. En fait, j’aurais beaucoup aimé devenir pasteur. Mais quand il vit mon enthousiasme, mon père s’opposa à ce projet.
Je persistai néanmoins dans l’idée de consacrer ma vie au service d’autrui. Aussi décidai-je d’être médecin. Mes activités religieuses s’en trouvèrent considérablement réduites. Comme le concours d’entrée à l’université exigeait une préparation intensive, je cessai de fréquenter le temple. J’y retournai toutefois après mon entrée à la Faculté de Médecine de Tokyo.
C’est à peu près à cette époque que certains doutes touchant la religion commencèrent à s’insinuer dans mon esprit. Au temple, on répétait toujours la même chose. Puis, il y eut la mort de mon grand-père. Tout en participant à l’organisation des funérailles, je fus alors amené à faire de sérieuses réserves au sujet des enseignements de l’Église sur l’enfer et la condition des morts. Je quittai donc l’Église.
À l’université, je ne pus bénéficier d’aucun soutien d’ordre spirituel. Je développai peu à peu des idées empreintes d’athéisme. Mon sentiment de solitude me poussa à faire du sport pour combler le vide ainsi laissé dans ma vie, et la pratique de l’équitation devint l’une de mes activités régulières.
UN CHANGEMENT INATTENDU
Vers le milieu de ma seconde année de médecine, il se passa quelque chose d’important. Une dame à cheveux gris se présenta un jour à la maison aux alentours de midi et commença à me parler de la Bible. Elle s’appelait Kinuko Sakato. Elle avait étudié elle-même, quelques années auparavant, en compagnie d’une missionnaire australienne nommée Melba Barry, et elle consacrait maintenant tout son temps à répandre les vérités bibliques en tant que Témoin de Jéhovah. Sans pour autant accepter spontanément tout ce qu’elle me dit, je ne laissai pas d’être très impressionné par le zèle et la confiance dont elle faisait preuve. Je lui posai des questions au sujet des enseignements bibliques sur “l’enfer” et elle fit en sorte de venir à la maison toutes les semaines pour étudier la Bible avec moi.
Nos premières études portaient sur la promesse divine de restaurer le paradis sur la terre (Mat. 6:9, 10; Luc 23:43; Rév. 21:1-5). J’appris que Dieu accomplirait cette promesse au moyen de son Royaume céleste. — Dan. 2:44; 7:13, 14, 18; Rév. 5:10.
Puis Mme Sakato m’invita à assister aux réunions des Témoins de Jéhovah. Mais je continuai pendant un certain temps à donner la préférence à mes séances d’équitation du dimanche. Elle attira alors mon attention sur le texte de I Timothée 4:8 qui déclare: “L’exercice corporel, en effet, est utile à peu de chose, mais la piété est utile à tout, puisqu’elle possède la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir.” Après avoir étudié la Bible pendant environ trois mois, je me mis à assister à toutes les réunions tenues à la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah.
J’étudiais depuis dix mois quand j’entendis l’annonce des dispositions prises sur le plan local pour permettre aux membres de la congrégation de sortir dans le territoire afin de faire connaître les vérités bibliques à leurs voisins. Ma réaction immédiate fut: “Je veux y aller, moi aussi.” Ce même samedi, je me joignis à un groupe de proclamateurs dans le “service du champ”, expression par laquelle les Témoins de Jéhovah désignent leurs activités publiques. Et je pris conscience du fait que notre foi est une foi vivante; quelle joie de pouvoir la communiquer à d’autres! Le 24 août 1963, lors d’une assemblée internationale tenue à Kyoto, je symbolisai l’offrande de ma personne à Jéhovah par le baptême d’eau.
J’AI RÉUSSI À FAIRE LES DEUX
La femme qui était venue pour la première fois me parler de la Bible chez moi était “pionnier”. À ce titre, elle consacrait tout son temps à l’œuvre de témoignage. J’aurais bien voulu en faire autant, mais qu’adviendrait-il de ma carrière médicale?
Comme j’envisageais de quitter la Faculté, j’eus une conversation avec mon père à ce sujet. C’était un homme d’expérience; à l’époque, il était, général en chef de la Défense japonaise. Il me fit observer que j’étais encore bien jeune et que j’avais, en tant que fils aîné, des responsabilités envers ma famille. Finalement, il fut décidé que je poursuivrais mes études universitaires jusqu’à l’obtention du diplôme me permettant d’exercer la médecine, et qu’ensuite je serais libre de choisir ma voie.
Les études médicales furent pour moi une épreuve sous bien des rapports. Je devais notamment résister à la tentation de me laisser absorber par le monde de la médecine pour devenir un praticien en renom. Il m’a fallu faire preuve de détermination pour conserver le désir d’être pionnier. Je fus ensuite confronté avec la question des transfusions sanguines, technique qui consiste à alimenter le patient en lui injectant du sang par voie intraveineuse. Les Écritures ordonnent au chrétien de ‘s’abstenir (...) du sang’. (Actes 15:19, 20, 28, 29; 21:25.) Désirant vivre en harmonie avec cette exigence divine, je sélectionnai parmi les diverses branches de la médecine celles qui ne me poseraient pas de problèmes de cet ordre.
Tout au long de mes études, je continuai d’entretenir le désir d’être pionnier. Après les cours, j’allais conduire des études bibliques au domicile des personnes. Pendant les vacances de printemps, d’été et d’hiver, je consacrais tout mon temps à répandre les vérités bibliques. Cela me permettait de travailler en compagnie d’autres pionniers, et nous nous encouragions mutuellement dans le service.
Les émeutes fomentées par les étudiants à l’Université de Tokyo me fournirent une occasion supplémentaire de servir comme pionnier temporaire. En effet, les cours ne purent être assurés de façon régulière pendant plusieurs mois et je pus consacrer ce temps libre au service à plein temps. Ma ferme détermination alliée à un emploi du temps très étudié et à la bénédiction de Jéhovah m’ont permis d’atteindre le double but que je m’étais fixé dans la vie. Un mois après avoir reçu mon diplôme de médecin, j’entreprenais le service à plein temps.
FAIRE CONNAÎTRE LES VÉRITÉS BIBLIQUES ME PROCURE DES BÉNÉDICTIONS
Même au cours de mes études en faculté, j’ai reçu de nombreuses bénédictions pour avoir cherché par tous les moyens à donner le témoignage à mes camarades étudiants. L’un de mes amis s’appelait Mitsuharu Tominaga. Il avait suivi les cours d’un établissement d’enseignement secondaire catholique et constaté que cette religion comportait pas mal d’hypocrisie. J’eus l’occasion d’étudier un certain nombre de sujets bibliques avec lui sur la pelouse du campus pendant les heures de repas. Il était intéressé, mais à l’époque nos études médicales étaient très accaparantes, aussi ne progressa-t-il que lentement. Il s’abonna cependant à La Tour de Garde et à Réveillez-vous! dont il appréciait beaucoup la lecture. Après les examens, nos routes se séparèrent, mais nous nous écrivions de temps en temps.
Le docteur Tominaga avait commencé à exercer dans un grand hôpital de Tokyo. Apprenant un jour qu’une missionnaire âgée venait d’être admise à l’hôpital, il se fit un devoir de lui rendre visite. Elle s’appelait Mabel Haslett. Le docteur Tominaga fut tout heureux d’apprendre qu’elle était Témoin de Jéhovah. Tous les jours, il allait la voir dans sa chambre pour lui poser des questions, et tout ce qu’elle lui disait faisait sur lui une forte impression. En signe de gratitude, il apportait souvent à Mabel des fruits et des fleurs.
Vint le moment où cette missionnaire âgée dut subir une importante intervention chirurgicale, impliquant l’administration éventuelle d’une transfusion sanguine. Le docteur Tominaga expliqua alors à ses confrères les raisons pour lesquelles les Témoins de Jéhovah n’acceptent pas de sang et tint à assister personnellement à l’opération pour s’assurer qu’on n’en utiliserait pas. Mabel surprit les médecins et tous les employés de l’hôpital par son rétablissement rapide. Elle sut gagner l’affection et le respect du personnel hospitalier. En fait, on fit preuve d’une réelle bonté envers elle, puisque les soins et les médicaments nécessaires lui furent administrés gratuitement jusqu’à sa mort, survenue le 23 octobre 1974.
Touché par ce qu’il avait appris dans la Bible, le docteur Tominaga demanda à être transféré dans un service du Centre hospitalier universitaire de Tokyo où il n’aurait pas à administrer de transfusions sanguines. Il se mit à étudier très sérieusement la Bible avec un ancien de la congrégation de Yamata à Yokohama, près de chez lui. À présent, il ne travaille plus qu’un jour par semaine à l’hôpital. Il exerce aussi par moments au centre médical dirigé par son père à Yokohama. Sa famille tout entière se mit bientôt à étudier la Parole de Dieu. Aujourd’hui, ces deux médecins, le père et le fils, ainsi que leurs femmes sont des Témoins de Jéhovah baptisés et zélés; le fils sert en tant qu’ancien dans la congrégation locale.
LA JOIE D’ÊTRE PIONNIER
Durant les quatorze années qui suivirent mon baptême, j’ai eu la joie de pouvoir aider dix-neuf de mes étudiants à vouer leur vie au vrai Dieu, Jéhovah. L’étude biblique que j’ai conduite avec ma plus jeune sœur reste l’un de mes meilleurs souvenirs.
Quand je commençai l’étude, ma sœur était déjà fiancée à un protestant, qui était aussi président de l’association locale des donneurs de sang. Tout en faisant preuve de tact, je donnai également le témoignage à ce jeune homme. Il fut extrêmement intéressé et commença d’étudier. Tous deux demandèrent au surveillant de ville de Kyoto de prononcer leur discours de mariage, ce qui fut fait. Ils ont ensuite persévéré dans leur étude de la Bible à Kyoto et ont pris le baptême ensemble.
Mais ceci ne devait pas mettre un point final à cette expérience, pour moi si heureuse. Mon nouveau beau-frère est pharmacien. Il entra en relations avec un autre Témoin de Jéhovah qui travaillait dans la même entreprise que lui, et dont la sœur, Témoin également, était diététicienne. Elle est aujourd’hui ma femme et m’accompagne efficacement dans le service de pionnier. Deux jours par semaine, j’exerce la médecine dans un hôpital local. Le reste du temps, nos journées sont joyeusement employées à répandre la “bonne nouvelle” de la Bible parmi nos voisins (Mat. 24:14). Je sers également en tant qu’ancien dans la congrégation d’Igusa et, depuis peu de temps, en tant que surveillant de ville responsable des cinquante congrégations de Tokyo.
Quand je me remémore le jour où Kinuko Sakato est venue à la maison, mon cœur se remplit encore de joie. C’est cette visite qui m’a amené à changer d’attitude. Délivré de l’emprise de l’athéisme, j’ai pu acquérir la connaissance exacte et développer une foi solide en Jéhovah, le Créateur de l’univers. Tout en continuant de poursuivre le but de ma vie, je me dis que servir Dieu à plein temps est une occupation véritablement merveilleuse.
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Regard sur l’actualitéLa Tour de Garde 1978 | 1er janvier
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Regard sur l’actualité
Faut-il payer leurs “jeux”?
● La Cour suprême des États-Unis vient d’établir que les États n’ont pas à payer pour offrir aux pauvres la gratuité de l’avortement. Face à tous ceux qui criaient à l’injustice, le président Carter appuya la décision du tribunal, disant “qu’il y a beaucoup de choses dans la vie qui ne sont pas justes (...). Mais je ne crois pas que le gouvernement fédéral doive prendre des mesures pour donner à tous exactement les mêmes possibilités, surtout quand un facteur moral est impliqué”.
Beaucoup de gens oublient ce “facteur moral” dans leur course effrénée pour obtenir ce qu’ils appellent la “justice”. Voyons les choses en face: Pensez-vous que les gouvernements devraient, pour être “justes”, payer les soins donnés aux pauvres gens qui se sont crevé un œil ou coupé un doigt en jouant imprudemment à faire des feux d’artifice? Ne serait-il pas plus sage de décourager ce genre de jeu?
Mais le mal et le danger sont encore bien plus grands quand des gens “jouent” à la fornication, principale cause des avortements. Pour un gouvernement, payer les conséquences d’un tel “jeu” au nom de la “justice” signifierait que, puisque le riche a les moyens de jouer à faire le mal, il faut aider le pauvre à en faire autant. Il est beaucoup plus sage pour ceux qui ne sont pas mariés de s’abstenir d’un tel “jeu”, et pour ceux qui le sont, d’assumer les responsabilités qui découlent de leurs propres actions.
Une nouvelle façon de discipliner?
● Les parents découragés, qui ont essayé toutes les méthodes modernes pour faire obéir leurs enfants, oublient souvent de faire quelque chose qui se révèle efficace presque chaque fois. C’est “si simple, dit la revue ‘Psychology Today’, que souvent on n’y pense pas”. S’agit-il d’une nouvelle étude subtile de la psychologie infantile? Non, c’est tout simplement de la sagesse ancienne.
L’article souligne qu’au lieu d’exiger l’obéissance, les parents disent souvent: “‘Que je ne te reprenne pas à faire cela!’ C’est un conseil très clair pour l’enfant. Qu’il continue à faire ce qu’il faisait, mais en veillant à ne pas se faire prendre.” Les parents diront aussi: “Je veux que tu fasse tes devoirs”, ou quelque chose de semblable, mais cela exprime seulement le désir des parents, désir que “l’enfant peut opposer à ce que LUI aimerait faire”.
Pour se faire obéir, “il est essentiel, déclare l’article, que les parents commencent par formuler leur volonté en termes clairs, et il est aussi nécessaire que l’enfant comprenne que vous pensez réellement ce que vous dites. Vous ne lui DEMANDEZ pas de faire quelque chose, vous ne SOUHAITEZ pas qu’il le fasse, mais vous lui DITES de le faire. (...)
“Une fois qu’un enfant a compris que ses parents pensent ce qu’ils disent, dit la revue, il n’essaiera plus de les manœuvrer pour qu’ils le laissent faire ce qu’il veut”. Les parents qui ont assez de fermeté pour ne pas céder, même en face d’une désobéissance farouche, se rendront compte que les efforts supplémentaires qu’ils font aujourd’hui leur rapporteront plus tard. En fait, il leur faudra faire moins d’efforts, car l’enfant apprendra ainsi à obéir rapidement aux exigences raisonnables. C’est ce que dit avec sagesse le livre des Proverbes: “Corrige ton fils, il t’épargnera toute inquiétude et fera les délices de ton âme.” — Prov. 29:17, “Jérusalem”.
Du patriotisme forcé
● Les intérêts de la démocratie et du patriotisme sont-ils mieux servis grâce à des cérémonies obligatoires? Apparemment, c’est ce que pense le corps législatif du Massachusetts, car il a passé outre au veto que le gouverneur avait opposé à une loi qui obligeait les instituteurs à présider une cérémonie quotidienne du salut au drapeau, sous peine d’amende.
Un sénateur avait pressé ses collègues de voter la loi “au nom de tout ce qui est saint et bon”. Un autre sénateur acquiesça et fit remarquer “qu’après la prière, la première chose que l’on apprenait sur les genoux de sa mère était le serment d’allégeance au drapeau”.
Les sénateurs ont élaboré cette sorte de “logique” contre la décision de la Cour suprême de leur propre État qui cita un arrêt de 1943 de la Cour suprême des États-Unis déclarant de telles lois inconstitutionnelles. “Pour soutenir le caractère obligatoire du salut au drapeau, déclara la plus haute cour de la nation, nous sommes obligés de dire que les Amendements garantissant les droits des citoyens et protégeant le droit de l’individu d’exprimer sa pensée, laissaient toute latitude aux autorités publiques pour l’obliger à dire ce qu’il ne pense pas.” D’un commun accord les juges Murphy et Black écrivirent: “Les paroles prononcées sous la contrainte ne sont une preuve de fidélité à rien d’autre qu’à son propre intérêt. L’amour de la patrie doit venir de cœurs spontanés et d’esprits libres, et être inspiré par une juste application de lois sages.”
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