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  • Le vrai livre de la liberté
    La Tour de Garde 1957 | 15 février
    • forces spirituelles iniques dans les lieux célestes ”, et contre “ les expressions inspirées et trompeuses et les enseignements des démons ”.

      Mais l’influence perverse de Satan embrasse bien plus que les seules affaires spirituelles. Quelquefois, vous entendez des gens dire d’un certain dictateur : “ Il agit comme le Diable lui-​même. ” Il y a souvent dans cette affirmation plus de vérité qu’on ne pense. Il est évident que les dirigeants du monde peuvent exécuter les ordres de Satan : ils oppriment les hommes et les réduisent à un esclavage à la fois physique et mental. Que les nations elles-​mêmes soient ainsi asservies à Satan, cela est montré dans Apocalypse 16:14 (NW), qui déclare que les “ expressions inspirées par des démons ” accompliraient des signes et iraient “ vers les rois de la terre habitée tout entière afin de les rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu, le Tout-Puissant ”.

      Satan fait tout ce qu’il peut pour occuper les hommes avec les troubles et les difficultés de la terre afin qu’ils ne prennent pas le temps de s’arrêter, de regarder autour d’eux, de se reconnaître et d’apprendre par le vrai livre de la liberté que c’est en réalité Satan qui conduit ce monde et qu’il est le seul vrai responsable de ses guerres, de ses difficultés et de la mort.

      LA SOURCE DE LA LIBERTÉ

      Ainsi, ce n’est pas la puissance de l’homme qui apporte la véritable liberté. Si l’homme pouvait la trouver par lui-​même, le monde moderne et prétendument si sage du vingtième siècle pourrait secouer les chaînes qui entravent son esprit, chasser ses psychiatres, abattre ses asiles d’aliénés, abolir ses camps d’esclaves, chasser ses dictateurs, empêcher que de nouveaux ne les remplacent et exercer la liberté que l’effort personnel apporterait. Mais l’homme ne peut faire ces choses de lui-​même. Il essaie, il produit quelques améliorations, mais les problèmes fondamentaux subsistent. Il y a eu des guerres dès les temps anciens, des dictateurs totalitaires ont surgi depuis la naissance des premiers gouvernements sur la terre et, d’après l’anthropologiste George Peter Murdock, de l’Université Yale, la psychiatrie est née directement du guérisseur-sorcier qui laissa les autres devenir guérisseurs par les plantes et rebouteux et limita l’exercice de sa médecine aux maladies de l’esprit. Pourquoi ces problèmes des plus anciens affligent-​ils encore le monde du vingtième siècle ? Parce que les personnes qui ont promis d’en libérer les hommes ne peuvent triompher de la puissance de Satan. Elles peuvent seulement s’occuper des symptômes, non de la cause réelle. “ Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-​mêmes esclaves de la corruption. ” — II Pi. 2:19.

      Cela signifie-​t-​il qu’il n’y a pas de personnes libres ? Non ! Aujourd’hui, il existe des personnes qui sont libres même quand elles sont jetées en prison. Il y a actuellement des gens dans les camps de travailleurs-esclaves communistes que leur attitude mentale rend plus libres que la majeure partie des gens de ce monde. Ils ont la même liberté d’esprit que les hommes de Dieu du passé. Noé fut l’un de ces hommes des temps anciens. Au moment où la fin d’un monde était proche, il ne se blottit pas dans un coin, par la crainte, mais obéit sagement à Dieu et survécut au déluge qui purifia la terre d’un ordre de choses corrompu. Moïse, également, était affranchi de la crainte, même quand son obéissance à Dieu le soumit à la colère du puissant Pharaon égyptien. Dans Hébreux 11:27, nous lisons : “ C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans être effrayé de la colère du roi ; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible. ”

      Naturellement, Jésus-Christ fut l’exemple le plus frappant d’une telle liberté, et il ouvrit le chemin de la véritable liberté pour les autres qui l’accepteraient. Il le fit en fournissant la rançon qui peut supprimer l’esclavage que la désobéissance d’Adam apporta à l’humanité. Dans Romains 5:18, il est écrit : “ Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. ”

      Oui, le Christ est le principal libérateur de l’homme, envoyé par Dieu. Il affranchira les hommes de l’esclavage sous toutes ses formes. Il libérera la terre des guerres, de la maladie, de l’oppression et de la mort. Et il amènera la paix parfaite de la main de Dieu.

      Vous l’avez invoqué pour qu’il fasse cela. Dans votre prière, vous avez demandé à Dieu : “ Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. ” Pour que la volonté de Dieu soit faite, il faut que tout mal ait disparu ; la méchante domination de Satan doit prendre fin. Le Christ ne nous aurait pas enseigné à prier pour que cela se fasse si cela ne devait pas arriver. Il nous enseigna à prier pour cela, et cela arrivera ! — Mat. 6:10.

      La certitude que la volonté de Dieu se fera bientôt sur toute la terre comme elle l’est dans le ciel vous apporterait-​elle une grande paix de l’esprit ? Le livre de la liberté nous donne cette assurance. Il montre que la partie céleste de ce nouvel ordre de choses a déjà été établie, et que la partie terrestre est en voie de développement. Il donne la preuve que pendant la génération vivant maintenant la volonté de Dieu sera faite sur toute la terre, exactement comme elle l’est dans le ciel. La Bible est le livre de la plus grande liberté car elle montre comment vous pourrez vivre à ce moment-​là et profiter des bénédictions du Royaume.

      Dans Apocalypse 12:12, il est dit de notre époque : “ C’est pourquoi, réjouissez-​vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. ”

      Ces malheurs ont accablé l’humanité depuis 1914. Les guerres, la famine, les tremblements de terre, la persécution mondiale des véritables chrétiens, le dérèglement accru, la crainte et l’insécurité universelles, et même la délinquance juvénile et la prédication actuelle du Royaume étendue à la terre entière, furent prédits comme une partie du grand signe qui marquerait le moment où Satan aurait été chassé des cieux dans le voisinage de la terre et où le royaume du Christ s’établirait. Le fait que ces choses sont venues sur notre génération marque notre époque comme le temps de la fin de la méchante domination de Satan, et en même temps, de l’établissement de conditions réellement justes. — Mat. 24:6-21 ; Luc 21:26 ; II Tim. 3:1-3.

      LE RECOUVREMENT DE LA LIBERTÉ

      Toutes ces informations viennent du vrai livre de la liberté. Ce livre, la Bible, dit encore bien d’autres choses au sujet de notre époque. Voulez-​vous profiter de la connaissance vivifiante qu’il contient ? Alors, vous devez le lire. Vous devez étudier d’autres publications, comme celle-ci, qui vous aideront à le comprendre. Vous devez vous associer aux réunions de groupe avec d’autres personnes qui s’intéressent sincèrement à ce que dit réellement ce livre de la liberté. Rappelez-​vous ces paroles : “ Mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur, c’est l’esprit ; et là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté. ” — II Cor. 3:16, 17.

      Mais vous direz peut-être : “ Tout cela est bien, mais je n’ai vraiment pas le temps de le faire. ” Bien des personnes disent cela, mais est-​ce réellement vrai ? Le fervent du football s’intéresse aux performances de son équipe. Les hommes d’affaires lisent leurs journaux commerciaux. Des millions

  • “ Pais mes agneaux ”
    La Tour de Garde 1957 | 15 février
    • “ Pais mes agneaux ”

      1, 2. Comment le fait de la résurrection de Jésus était-​il établi pour guider Pierre et les autres fidèles apôtres ?

      LE MAÎTRE était vivant. Le grand Prédicateur du royaume de Jéhovah se trouvait sur le rivage. Jésus avait bâti un feu qui faisait cuire des poissons. Il y avait encore du pain pour apaiser la faim de ses disciples. Pierre, d’un naturel impulsif, avait mis son vêtement (car il était nu) et s’était jeté à la mer pour gagner la côte à la nage. Les autres avaient ramé jusqu’au rivage. Jésus leur parla de la même façon qu’avant sa résurrection. Aux disciples affamés il dit : “ Venez, mangez. ” Personne n’osait lui demander “ Qui es-​tu ? ”, car tous savaient que c’était le Maître.

      2 “ Jésus s’approcha, prit le pain, et leur en donna ; il fit de même du poisson. ” Cette apparition venait après six autres, parmi lesquelles nous citerons une apparition à Marie Madeleine, puis à un groupe de femmes, aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs et aussi à Pierre. Jean rapporte ceci : “ C’était déjà la troisième fois que Jésus se montrait (particulièrement) à ses disciples (aux apôtres en groupe) depuis qu’il était ressuscité des morts. ” Rappelez-​vous que “ les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux. ” (Jean 21:12-14 ; 20:19, 26). Nous avons là une abondance de témoignages ; le Rédempteur de l’humanité était de nouveau vivant !

      3, 4. a) Avant sa mort, en quels termes et pourquoi Jésus décrivit-​il d’avance leur dispersion prophétisée ? b) Après sa résurrection, où et comment Jésus donna-​t-​il un enseignement vital aux sept disciples ?

      3 Jean, qui décrivit cette scène du repas, y ajouta la conversation marquante entre Jésus et Pierre. Jésus s’adressa directement à Simon Pierre : “ Simon fils de Jean, m’aimes-​tu plus que ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Maître, tu sais que j’ai de l’affection pour toi. ” Quand Jésus posa pour la première fois cette question, il pensait peut-être à ce qu’il avait dit précédemment à ses disciples et à la réponse de Pierre. Cette conversation antérieure nous est rapportée par Marc : “ Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit : Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé. ” Tous ceux qui ont lu la vie du Christ connaissent le triple reniement de Pierre et savent avec quelle exactitude s’est réalisée cette prophétie de Jésus : “ Toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. ” Mais Pierre répliqua : “ Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. ” Et tous les autres disciples dirent la même chose. — Marc 14:27-31.

      4 Jésus était un maître merveilleux. Par des illustrations, il gravait dans l’esprit et le cœur de ses auditeurs ce qui devait pénétrer en eux. Sur le rivage, Jésus, ayant le triple reniement de Pierre à la pensée, continua à s’adresser directement à l’apôtre, posant pour la deuxième fois cette question : “ Simon fils de Jean, m’aimes-​tu ? ” Pierre répliqua : “ Oui, Maître, tu sais que j’ai de l’affection pour toi. ” Puis pour la troisième fois Jésus (se servant du mot affection employé par Pierre) demanda : “ Simon fils de Jean as-​tu de l’affection pour moi ? ” Peiné, Pierre assura : “ Maître, tu sais toutes choses ; tu sais que j’ai de l’affection pour toi. ” Jésus lui dit alors : “ Pais mes brebis. ” Quel tourbillon de pensées a dû traverser l’esprit de Pierre quand Jésus lui répéta la même question et lui dit par trois fois : “ Pais mes agneaux ; pais mes brebis ; pais mes brebis ! ” Le grand Maître envoyé par Jéhovah savait que lorsque, sous peu, il monterait au ciel pour toujours, tout le poids de la responsabilité retomberait sur ses disciples ; il savait qu’ils seraient surveillants de ses brebis. Il savait que ces hommes devaient paître tous ceux qui auraient foi dans le conducteur oint de Jéhovah et qui croiraient à sa nouvelle doctrine. Aurait-​il à son service des hommes de confiance, des hommes qui ne dévieraient pas ? Il s’assura que celui-ci, Pierre, serait zélé dans son activité. Les autres disciples présents à ce repas furent instruits par la même occasion par le Maître (Pierre servant d’exemple). À ces six autres Jésus accentua également de cette manière l’importance de leur responsabilité individuelle en tant que personnes qui l’aimaient et qui aimaient et nourrissaient ses brebis. C’est donc par la répétition, par trois authentiques témoignages ou “ témoins ”, que Jésus souligna la nécessité de nourrir et de paître ses brebis. — Jean 21:15-17, NW.

      PRÉSIDEZ DE LA BONNE MANIÈRE

      5. Quelle disposition les chrétiens doivent-​ils reconnaître aujourd’hui ? Pourquoi ?

      5 Nous sommes éloignés de 1 900 ans de cette scène émouvante du rivage de Galilée, mais les chrétiens fidèles savent que cette leçon doit rester présente à leur esprit. Tandis que tous les serviteurs de Jéhovah Dieu ont la responsabilité de prêcher la bonne nouvelle de son royaume, ils doivent encore, pris individuellement, reconnaître l’organisation, la grande société unifiée de ces ministres qualifiés. Tous doivent bien se rendre compte du fait qu’ils ont été rassemblés au sein de la grande armée ou société du Monde Nouveau de Jéhovah ! Ils voient parmi eux les surveillants qualifiés auxquels Jéhovah a pourvu. Ces derniers sont équipés pour veiller à leur bien-être et à leur activité déployée dans l’unité et en obéissance à Jéhovah et à Jésus-Christ.

      6, 7. Que signifie présider de la bonne manière ?

      6 Dans la société du Monde Nouveau le principal surveillant est le serviteur de groupe. Paul, le douzième apôtre fidèle de l’Agneau, prenait lui aussi un profond intérêt à ces serviteurs ; aussi fit-​il cette recommandation : “ Que celui qui préside le fasse avec zèle. ” (Rom. 12:8). À Timothée et à Tite, Paul écrivit des instructions détaillées pour les surveillants et les serviteurs ministériels. Il les exhortait à marcher avec prudence. Naturellement les hommes dans la vérité depuis le plus longtemps et bien familiarisés avec la Parole divine seraient ceux qui devaient présider sur l’assemblée en raison de leurs qualités et de leur fidélité. C’est pourquoi Paul dit à Timothée : “ Que les hommes d’âge qui président d’une bonne manière soient reconnus dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent dur dans la prédication et dans l’enseignement. ” (I Tim. 5:17, NW). Paul avait vu avec quel soin avaient été choisis les autres fidèles apôtres marchant sur les traces de Jésus et formés à son école. Paul vit qu’il fallait bien choisir les hommes destinés à des positions de responsabilité. Ce devaient être des hommes riches en bonnes œuvres, des hommes qui travaillent dur dans le service du Royaume. Il n’y avait pas de doute à ce sujet. Les hommes d’âge ou expérimentés seraient également qualifiés pour présider d’une bonne manière. Ils enseigneraient toutes les autres personnes pieuses.

      7 Dans la Bible de nombreux versets indiquent que les chrétiens doivent aller de maison en maison, qu’il leur faut faire des visites complémentaires et qu’ils doivent aider les gens à étudier la Bible. Ainsi quiconque se dit un véritable disciple de Jésus-Christ doit être à même d’enseigner, à l’exemple de Jésus, son Conducteur. Mais parmi tous ces instructeurs il doit y avoir nécessairement des hommes plus âgés ou expérimentés qui peuvent et veulent présider de la bonne manière, selon Jéhovah, en manifestant les qualités de vrais conducteurs et en donnant l’exemple pour les moins expérimentés.

      8. a) Comment les paroles de Jésus à Pierre s’appliquent-​elles aujourd’hui ? b) Pourquoi le zèle est-​il une qualité essentielle chez chaque surveillant qualifié ?

      8 Pierre garda une impression durable du sage conseil que Jésus lui donna lors de l’inoubliable scène du repas. Des années plus tard Pierre écrivit : “ Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous (...) Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde (...) non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. ” (I Pi. 5:1-3). Oui, Pierre avait été pêcheur de son état (Marc 1:17 ; Mat. 4:18-20, NW). Mais maintenant il était devenu, grâce à l’enseignement patient et merveilleux de Jésus, non un simple “ pêcheur d’hommes ” mais un véritable berger de brebis humaines — non seulement pour les prendre (comme sont pris les poissons) mais pour les nourrir et les conduire dans les voies de la vie du Grand Berger Jéhovah, à cause de son Nom (Ps. 23:3, NW). Comme bon berger, Pierre était devenu expérimenté pour soigner et pour nourrir les agneaux du Christ. Il en avait conduit beaucoup à maturité, de même que les autres fidèles apôtres du Christ. Et maintenant, parce que les années de Pierre passaient, il faisait des recommandations aux hommes d’âge afin qu’eux aussi voient leur responsabilité d’agir comme de vrais bergers veillant sur le troupeau et donnant le bon exemple. Aujourd’hui plus que jamais un surveillant doit être zélé. Pourquoi ? Parce que de nos jours le zèle de Jéhovah lui-​même s’exerce d’une manière remarquable pour l’avancement du nouveau gouvernement remis entre les mains du Christ (És. 9:5, 6 9:6, 7, NW). Aujourd’hui le surveillant zélé doit être équipé pour enseigner. Il doit être à même de donner une bonne instruction à d’autres dans l’assemblée afin qu’ils soient fermement établis et restent fidèles et intègres. Il doit bien conduire ses frères et lui-​même doit marcher sans relâche sur les traces de Jésus-Christ.

      “ PRENEZ DONC GARDE À VOUS-​MÊMES ”

      9. Comment les instructions données aux surveillants par Paul sont-​elles utiles aujourd’hui ?

      9 Paul, un surveillant expérimenté, exhorta ses frères surveillants, disant : “ Prenez donc garde à vous-​mêmes et à tout le troupeau parmi lequel le saint esprit vous a établis surveillants, pour paître l’assemblée de Dieu, qu’il s’est acquise avec le sang de son propre (Fils). ” (Actes 20:28, NW). Là aussi il est souligné que le surveillant doit être un berger ; il remplit une position comportant de grandes responsabilités. Il doit paître les brebis du Seigneur. De nos jours les surveillants ne sont pas seulement ceux des groupes mais il y a des surveillants désignés pour servir beaucoup de groupes. Selon le rapport annuel sur les activités des témoins de Jéhovah (Reportez-​vous au tableau aux pages 59, 60), il y a 16 240 groupes organisés. D’après les dispositions de la Société, 1 107 serviteurs de circuit veillent sur ces groupes. D’autres hommes expérimentés, des serviteurs de district, veillent sur les serviteurs de circuit et de groupe. 152 de ces serviteurs ont été désignés pour servir dans les différentes parties du monde. Aujourd’hui ces surveillants nommés — serviteurs de filiale, de zone, de district, de circuit, de groupe — doivent prendre leurs responsabilités à cœur. — Ex. 18:25, 26 ; Deut. 1:9-15 ; Éph. 4:11-16, NW ; Michée 5:2-5 5:3-6, NW.

      10, 11. Quelle est aujourd’hui l’étendue de la responsabilité de surveillance décrite à Pierre par Jésus ? Pourquoi ?

      10 Ces surveillants peuvent se représenter sur le rivage de Galilée, où Pierre se livrait à son activité de pêcheur avec son père et où plus tard il entendit Jésus lui dire :

      “ Pais mes agneaux ”

      “ Pais mes brebis ”

      “ Pais mes brebis ”.

      Jésus plaça ici une pleine responsabilité sur les épaules de Pierre, l’un de ses surveillants nommés, pour qu’il fasse quelque chose de très nécessaire. Et les autres six “ pêcheurs d’hommes ” choisis, qui entendirent les paroles de Jésus à Pierre ? Étaient-​ils exceptés ? Jésus s’attendait-​il que ces autres fidèles apôtres fassent désormais ce que chacun d’eux désirait faire personnellement ? La réponse de Jésus est claire : “ Toi, continue à me suivre. ” — Jean 21:22 ; 17:15-21 ; Actes 1:6-8 ; Apoc. 14:1-5, NW.

      11 À mesure que l’œuvre des apôtres prenait plus d’extension et que plus de personnes aimant la vérité étaient rassemblées dans cette merveilleuse religion introduite par Jésus, le plus grand Prophète de Jéhovah, il fallait plus d’hommes mûrs. Plus de surveillants devaient être nommés. Et de nos jours, au temps de la moisson, quand nous voyons 591 556 ministres, tous voués à Jéhovah, associés à la société du Monde Nouveau, le besoin est encore plus grand. À mesure que ces ministres sont rassemblés dans des milliers de groupes locaux avec leurs surveillants qualifiés et leurs serviteurs ministériels, tous annonçant dans l’unité le royaume de Jéhovah, chacun d’eux doit rendre à Jéhovah un dévouement exclusif. Les surveillants, par leur travail et leurs œuvres, sont estimés dignes d’un double honneur. Ceux qui dans l’organisation travaillent dur dans la parole et l’enseignement sont ceux qui doivent nourrir les brebis. — Jean 4:21-24 ; I Tim. 5:17, NW.

      12. Pourquoi et comment peut-​on aspirer à juste titre à la charge de surveillant ?

      12 Tout le monde devrait bien comprendre que “ si quelqu’un aspire à la charge de surveillant, il désire une œuvre bonne ”. (I Tim. 3:1, NW.) Cependant si quelqu’un aspire à une telle position, il devrait être certain qu’il a les qualités nécessaires pour remplir toutes les conditions et qu’il portera toute la responsabilité attachée à cette charge. Il doit croître dans la maturité. Cela peut prendre des années au sein de la société du Monde nouveau. Pour se qualifier comme surveillant, soit comme serviteur de district, de circuit ou dans une activité similaire, il doit être capable de remplir d’abord la position de pionnier ou de pionnier spécial, progressant alors vers de plus grandes responsabilités dans le service de circuit et de district et peut-être vers les obligations d’un serviteur de filiale surveillant les activités du Royaume dans un pays.

      AUGMENTATION DANS LA QUALITÉ

      13. Comment les pionniers spéciaux ont-​ils fait œuvre de berger durant l’année écoulée ?

      13 Le cœur de tous les ministres de Dieu se réjouit de voir l’œuvre merveilleuse accomplie dans l’année écoulée. Un des plus grands témoignages jamais donnés par les témoins de Jéhovah fut rendu durant l’année de service 1956. Pendant cette année la Société essaya avec zèle d’ajouter plus de personnes à la liste des pionniers spéciaux, pour desservir les régions isolées de la terre et prêcher, aux côtés des missionnaires, la bonne nouvelle du Royaume établi. Le nombre de pionniers spéciaux a dépassé de 519 le chiffre de l’année précédente ; 2 637 travaillent maintenant dans les territoires isolés, organisant de nouveaux groupes et assumant la responsabilité de la surveillance quand un nouveau groupe se forme. Certains de ces pionniers sont peut-être regardés comme jeunes en années, mais pour les chrétiens parmi eux ils sont des hommes d’âge, des hommes expérimentés, capables de présider d’une bonne manière. Et les nouveaux ministres qui se sont voués à Dieu constatent que ces pionniers travaillent dur dans la parole et dans l’enseignement et ces nouveaux témoins sont heureux de leur sollicitude à leur égard.

      14. Parlez de l’accroissement en quantité et en qualité pendant l’année passée.

      14 Un bon accroissement au sein de l’organisation des témoins de Jéhovah dans les douze derniers mois est maintenant manifeste. Dans 162 pays, 591 556 proclamateurs en moyenne ont prêché chaque mois. C’est un accroissement de 3,6 pour cent sur l’année de service 1955. Si cette augmentation numérique ou en quantité n’est pas aussi forte que les autres années, l’augmentation en croissance ou en qualité dans la société des frères est très saine, remarquable. Les membres de la société du Monde Nouveau prennent une conscience toujours plus vive de sa marche en avant. Ils voient plus nettement que leur œuvre réjouissante consiste à rassembler les autres brebis, ce qui fait tressaillir nos cœurs d’allégresse. On a passé dans le champ un million et demi d’heures en plus que l’année précédente. Cela comprend le temps passé à faire 136 000 nouveaux abonnements de plus à La Tour de Garde et à Réveillez-vous ! Les témoins de Jéhovah vont non seulement de maison en maison prêcher de brefs sermons afin d’éveiller l’intérêt des gens en vue d’une étude biblique à domicile, ils ne leur parlent pas seulement de la Bible, mais ils essaient encore de leur laisser des publications afin qu’après leur départ le maître de maison puisse lire ces sermons. Durant l’année de service, 19 326 817 livres, brochures et bibles ont été placés. En outre 55 735 715 exemplaires de La Tour de Garde et de Réveillez-​vous ! — les deux principaux journaux des témoins de Jéhovah pour aider les gens à étudier la Bible — ont été propagés. À elle seule la propagation des périodiques de maison en maison et aux coins des rues a augmenté de 19 000 000 d’exemplaires. Il y a évidemment des centaines de milliers d’abonnés à La Tour de Garde et à Réveillez-vous ! Cela exigea une distribution régulière, par les nombreuses filiales de la Société et par ses imprimeries, de millions d’exemplaires de ces publications. Pour pourvoir aux besoins des témoins de Jéhovah en plus d’une centaine de langues, la Société a imprimé 130 992 362 bibles, livres, brochures et périodiques qui furent tous une aide dans la proclamation mondiale de la bonne nouvelle du royaume établi de Jéhovah.

      ANNONCEZ LA BONNE NOUVELLE

      15, 16. a) Pourquoi est-​il vital d’annoncer de jour en jour la bonne nouvelle ? b) Commentez quelques-uns des résultats de l’activité de l’année écoulée.

      15 Nous nous réjouissons de toutes ces choses. Nous sommes pleins d’allégresse de pouvoir participer à la propagation de ce message de consolation jusqu’aux extrémités de la terre. Les témoins de Jéhovah ont constamment présentes à l’esprit ces paroles de Jésus : “ Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. ” (Mat. 24:14). C’est pourquoi ils ont choisi pour texte annuel ce verset vigoureux, plein de vie et de responsabilité : “ De jour en jour annoncez la bonne nouvelle de son salut. ” (Ps. 96:2, NW). La société du Monde Nouveau, pleine de vitalité et de joie, continuera en 1957 à annoncer le message de consolation à tous ceux qui veulent entendre. L’année dernière les ministres du Royaume ont consacré 87 353 772 heures à aller de porte en porte pour annoncer aux gens la merveilleuse espérance qui s’offrait à eux. Ils ne sont pas seulement allés de porte en porte avec des sermons, mais ils ont encore fait de nombreuses visites complémentaires. Ils ont fait dans l’année 27 746 348 visites. Grâce à ces visites, ils purent établir 333 330 études bibliques à domicile. Quelle joie de voir des ministres, non pas payés pour se tenir en chaire mais des ministres de cœur, aller vers toutes les nations du monde et aider les hommes à voir la vérité !

      16 Les témoins de Jéhovah savent que l’œuvre est encore vaste, que de nombreux endroits doivent recevoir leurs visites et que beaucoup de cœurs doivent être consolés. Ils savent que beaucoup de personnes doivent encore être aidées à croître dans la maturité, à acquérir la connaissance exacte et une claire compréhension de la Bible. On a compté l’année dernière, lors de la Commémoration, une assistance de 919 994 personnes. Seulement 16 302 personnes reconnurent appartenir aux oints, à ceux qui aspirent à la position de cohéritiers de Jésus-Christ dans la gloire céleste. Quant aux autres centaines de milliers de personnes, elles sont, nous le croyons, désireuses de vivre sur la terre dans le monde nouveau de la justice, selon la volonté de Jéhovah. Mais elles ont besoin d’aide. Sur ces 919 994 personnes toutes ne sont pas ministres — seulement 591 556 se sont identifiées comme ministres, et ces dernières ont beaucoup à faire. Pour telle ou telle raison, elles ont conduit 4 000 études bibliques de moins que l’année précédente. Toutes n’ont pas participé à l’activité de prédication au cours de l’année. Il n’y en avait que 640 347. Mais bien que le nombre de ceux qui ont rapporté avoir travaillé à un moment quelconque de l’année ait diminué de 2 582 personnes, cela ne trouble pas les témoins. Ils sont déterminés à prendre soin des autres brebis. Ayant présents à l’esprit les textes considérés dans cet article et les paroles de Jésus : “ Pais mes brebis ”, chaque témoin de Jéhovah, non seulement les surveillants mais chaque ministre, par la grâce de Jéhovah, fera des efforts encore plus grands pour annoncer la bonne nouvelle de jour en jour. Pourquoi font-​ils cela ? Parce qu’ils voient que certains n’assument pas la responsabilité qui fut placée sur Pierre. Ces personnes ne voient pas combien cela est sérieux. C’est pourquoi il sera nécessaire que les témoins de Jéhovah visitent plus de gens, passent plus de temps avec ceux dans la vérité et ceux qui n’y sont pas encore, afin que ces personnes parviennent à la maturité.

      17, 18. En considérant les rapports des sept dernières années sur les baptêmes, quelles occasions et responsabilités découvrons-​nous pour la nouvelle année ?

      17 Voici encore un autre point intéressant. Durant les sept années passées 394 024 personnes furent baptisées. Chacun de ces baptisés a déclaré devant Dieu qu’il a choisi de faire sa volonté. Aujourd’hui sa volonté est que ses serviteurs prêchent la bonne nouvelle du Royaume. Mais si nous nous reportons à sept années dans le passé, nous constatons qu’à la fin de l’année de service 1949, il y avait 279 421 ministres régulièrement actifs dans le champ. Ajoutez à ce chiffre les baptisés au cours de ces sept ans, vous obtiendrez 673 445 personnes qui devraient être des proclamateurs du Royaume. Mais il n’y a que 591 556 ministres actifs. La question est de savoir où sont passées les 80 000 autres personnes. Sont-​elles mortes ? Non, pas toutes ; du moins physiquement. Elles ne sont pas dans la tombe, mais certaines sont tombées malades spirituellement et ont besoin de l’aide des frères mûrs.

      18 Gardez présentes à l’esprit ces paroles de Jésus : “ Pais mes brebis. ” Cette responsabilité incombe à tous les témoins de Jéhovah. L’assumez-​vous ? Êtes-​vous prêt à l’assumer ? L’année 1957 sera-​t-​elle remarquable en ce qui vous concerne ? Accomplirez-​vous la volonté divine ? Entendez-​vous Jésus vous dire : “ Pais mes brebis ” ? Éprouverez-​vous une joie véritable d’avoir présent à l’esprit le texte annuel de 1957 : “ De jour en jour annoncez la bonne nouvelle de son salut ” ? Appréciez-​vous votre responsabilité de surveillant, de serviteur ministériel, de ministre de la grande assemblée de Dieu ? Les paroles de Jésus : “ Pais mes brebis ” s’appliquent à vous, chrétiens.

      [Tableau, pages 59, 60]

      RAPPORT MONDIAL DES TÉMOINS DE JÉHOVAH POUR L’ANNÉE DE SERVICE 1956

      (Voir la publication)

  • Comment je poursuis le but de ma vie
    La Tour de Garde 1957 | 15 février
    • Comment je poursuis le but de ma vie

      D’Esther M. Rydell

      LE 25 décembre 1948, je pris pied dans mon territoire en tant que missionnaire, au Venezuela, Amérique du Sud. Le temps a passé si vite que je m’en souviens comme si c’était hier. En me remémorant les années écoulées, je me rends compte combien Jéhovah a été bon envers moi et combien ont été riches les bénédictions qu’il a répandues sur moi pendant que je poursuivais le but de ma vie dans un territoire étranger. Par l’intermédiaire de l’organisation visible de Jéhovah, nous avons été à l’abri du besoin, et tout a été fait pour nous rendre heureux dans notre territoire.

      À présent, je suis tellement absorbée par mon service que j’oublie entièrement que je n’ai pas toujours été missionnaire. Comme dans toute chose, il fallait bien commencer par le commencement et, en tout cas, je ne devins pas missionnaire du jour au lendemain. Je le devins peu à peu. Cela me fait remonter quelques années en arrière quand, le 15 avril 1936, je commençai le service de pionnier. Je ne l’oublierai jamais, car ce fut un des jours les plus heureux de ma vie. Il y avait bien longtemps que je pensais devenir pionnier, et chaque fois que la Société envoyait une de ces lettres encourageant les frères à devenir pionnier, je me demandais vraiment pourquoi je n’en étais pas un. Eh oui, bien des années auparavant j’avais voué ma vie à Jéhovah pour le servir, mais il me semblait que le service de pionnier n’était pas pour moi, puisque je n’étais pas forte physiquement. Mais enfin, après avoir entendu lire une de ces lettres, et me rendant compte que je n’avais pas la conscience tranquille, parce que je ne faisais pas autant d’heures dans le champ que j’aurais dû, je pris la décision définitive de devenir pionnier. Je renonçai à mon poste de secrétaire et à mon bureau particulier dans l’un de ces prétentieux gratte-ciel de New-​York. Il était facile de prendre congé de tout cela, puisque, chaque jour, je rêvais de marcher dans un beau chemin de campagne avec une serviette pleine de livres sous le bras, cherchant les maisons où je pourrais offrir l’eau de la vie à ceux qui voudraient bien l’accepter. Le premier jour, je ne me sentais pas de joie, car je savais que Jéhovah m’avait aidée à atteindre ce but. J’étais certaine qu’il entendrait mes prières et qu’il m’aiderait à prendre la bonne décision, ce qu’il fit.

      Pendant que j’exerçais mon ministère dans différentes régions des États-Unis, les bénédictions furent innombrables. La formation que j’obtins en rencontrant des gens de toutes sortes, vivant dans diverses parties du pays, en entrant et en sortant des prisons, tout cela rendit le service de pionnier encore plus intéressant, pour ne pas dire davantage. Mais le privilège le plus important était celui d’enseigner à tant de gens la vérité sur les desseins de Jéhovah à leur égard. Je me rappelle nombre de personnes qui me disaient : “ Apprenez-​moi à prier, je ne sais pas comment faire. ” “ Lisez-​moi dans la Bible, je ne vois pas bien. ” “ Dieu a dû vous envoyer chez moi. ” “ Merci d’être venue à ma porte ; votre message m’a fait tant de bien. ” Je pourrais continuer à me rappeler tous ces visages. Aujourd’hui, ces mêmes personnes connaissent les bénédictions que je recevais alors. Ai-​je jamais regretté d’avoir décidé de devenir pionnier ? Non, jamais ; pas un instant.

      J’étais si heureuse d’être pionnier que j’aurais voulu continuer à l’être dans mon pays natal, mais il se produisit quelque chose de merveilleux. Au printemps de 1945 je fus invitée à aller à Galaad. Cela dépassait tous mes rêves. Il me souvient comment, en tant qu’enfant, je lisais pendant des heures les “ rapports sur les assemblées ” (nous les appelions ainsi du temps des “ pèlerins ”), et j’avais souvent souhaité pouvoir prêcher ici et là. Les quelques rapports sur les pays étrangers me ravissaient. Je ne me rendis guère compte qu’un jour j’aurais l’occasion d’aller dans une autre partie du monde comme missionnaire. J’étais enchantée.

      Je fis partie de la cinquième classe de Galaad. Je n’avais pas entendu dire grand-chose sur Galaad, excepté que c’était merveilleux. C’était plus que cela : j’avais le sentiment d’avoir quitté ce vieux monde pour entrer dans le monde nouveau. J’acceptai tout cela comme un don magnifique de Jéhovah, et je serai toujours reconnaissante de l’entraînement que j’y reçus. Ce séjour m’aida à obtenir une compréhension beaucoup plus profonde de l’organisation de Jéhovah, autant invisible que visible. On me montra l’obligation de servir Jéhovah efficacement avec bonté et amour, puisqu’on ne nous témoignait que de la bonté et de l’amour. On me montra comment étudier la Bible et en retirer le maximum. On me montra comment m’exprimer clairement et, avant tout, comment garder mon esprit et mon cœur tournés vers le service de Jéhovah et remplis de choses qui en valent la peine. Depuis, je n’ai pas cessé de m’appliquer à suivre cette règle de conduite. Galaad sera toujours cher à mon cœur ; j’en aimai chaque minute. Je pense que chaque pionnier qui en a la possibilité se rend volontiers à Galaad pour y être formé en vue de l’œuvre missionnaire à l’étranger. Je suis heureuse d’y avoir été. Regardez où je suis aujourd’hui : au Venezuela, en Amérique du Sud. Ai-​je regretté d’avoir pris la décision d’aller à Galaad ? Non, parce que je pris cette décision avec l’aide de Jéhovah, ayant l’assurance qu’il m’aiderait à venir à bout de cette période d’entraînement.

      En juillet 1945, je reçus mon diplôme, et je brûlais de me rendre dans mon territoire à l’étranger pour mettre en pratique tout ce que je venais d’apprendre. Je ne m’y rendis pas tout de suite, mais j’eus beaucoup à faire comme missionnaire aux États-Unis, et j’étais heureuse ; en décembre 1948 je figurais parmi les six heureux missionnaires qui s’embarquèrent sur un paquebot de la “ Grace Line ” en partance pour Maracaibo, Venezuela. Nous étions tellement ravies que nous avions hâte de quitter le port de New-​York, car alors seulement nous nous sentirions vraiment en route.

      Après huit jours de traversée, nous aperçûmes la terre : notre territoire à l’étranger ! L’air chaud qui nous cingla le visage nous donna l’impression de sortir d’une fournaise. Des centaines de toits de tôle brillaient au soleil. Tout cela ressemblait à une ville de désert dans un océan de sable. J’étais si heureuse de quitter le bateau que tout me paraissait bon, et j’étais reconnaissante à Jéhovah de nous avoir conduites à bon port. Ce que l’avenir me réservait dans ce pays étranger, je ne le savais pas et ne m’en souciais pas, sachant que Jéhovah prendrait soin de moi si je continuais à poursuivre le but de ma vie.

      En écrivant ces lignes je ne puis m’empêcher de sourire, en nous voyant débarquer de ce bateau, chacune chargée de valises, de boîtes de bonbons et de gâteaux, de gros manteaux d’hiver, de chapeaux, de gants, de bas — par 38 degrés de chaleur. Nous commençâmes à ruisseler de transpiration et nous éclatâmes de rire. Il n’y avait nulle part un brin d’ombre. Un frère indigène ainsi qu’un frère parlant anglais venu d’une ville voisine nous attendaient. Nous voilà arrivées avec un vocabulaire de quelques mots d’espagnol, sans logis et ne comprenant qu’un dixième de ce que le frère indigène nous disait, sous un soleil tropical de plomb. Le frère qui parlait l’anglais nous dit qu’une famille pourrait nous héberger. Elle avait une petite maison, aussi pensait-​il que nous pourrions y loger toutes. Le mari manifestait depuis peu de l’intérêt pour le message, et la femme n’y était pas opposée. Ils avaient deux enfants ; avec nous six cela ferait dix. Nous allâmes voir cette petite maison et la trouvâmes sur un tas de sable. Nous fûmes chaleureusement invitées à partager la maison avec eux, mais au moment où nous eûmes empilé nos quinze malles, 40 cartons de publications, tous nos gros habits et nos paquets, il resta à peine de la place pour bouger. Ils n’y virent pas d’inconvénient. Mais où allions-​nous dormir ? C’était facile. Ils tendirent quatre autres hamacs par-ci par-là, et ma sœur et moi nous nous arrangeâmes un lit avec des cartons de livres. Était-​ce là une privation ? Non, c’était une réelle expérience. Nous n’avions jamais eu un logement de ce genre et partagé une maison avec des personnes si aimables. Bien que pauvres et le père sans travail leurs visages resplendissaient de bonheur tellement elles étaient heureuses de nous accueillir chez elles. Notre conversation était très restreinte, mais un mois plus tard, lorsque nous les quittâmes pour nous installer dans le home missionnaire, elles pleurèrent et nous aussi. Elles ne comprenaient pas pourquoi nous ne pouvions pas continuer à vivre chez elles. Nous savions que Jéhovah bénirait cette famille pour la bonté qu’elle nous avait témoignée. En 1953, le père et la mère assistèrent à l’Assemblée de la Société du Monde Nouveau, au Yankee Stadium, à New-​York, et l’année suivante, la mère et ses deux enfants s’engagèrent dans le service de pionnier pendant l’été. Ces chers amis ne sauront jamais ce que leur bonté fut pour nous. C’est avec joie que nous acceptâmes cet humble logement comme venant de Jéhovah, c’est pourquoi nous appréciâmes notre territoire dès le premier jour de notre arrivée.

      Notre home missionnaire ne tarda pas à être confortablement meublé. Nous organisâmes un groupe qui se composait d’un seul frère, de quelques personnes de bonne volonté et de nous six. Le groupe augmenta rapidement et, en 1954, il y avait deux unités dans cette ville.

      Deux jours après notre arrivée à Maracaibo, nous nous rendîmes dans le champ, nous plaçâmes beaucoup de publications. À chaque porte nous rendîmes brièvement témoignage, mais ne comprenions pas un mot de ce que nous disaient les habitants. Je pense qu’il devait leur sembler plus facile d’accepter des publications que d’essayer de nous faire comprendre qu’ils n’en voulaient pas. Quinze jours après notre arrivée, le prêtre catholique annonça que nous étions là. Chacune de nous fut décrite à la radio et tout le monde encouragé à ne rien accepter de notre part. C’était très bien ! Maintenant, chacun en ville savait qui nous étions, et bien des fois les gens vinrent à nous pour nous demander des livres et des Bibles. Souvent, nous avions placé notre premier livre vers 7 heures du matin. À cause de la chaleur les gens se levaient tôt et nous aussi.

      Nous travaillâmes durement et trouvâmes beaucoup de personnes de bonne volonté chez qui nous conduisions des études avec nos maigres connaissances d’espagnol. Je me rappellerai toujours avec beaucoup de plaisir l’une des premières études que j’avais eues. La dame ne savait pas lire, je lisais donc pour elle. Je ne savais pas très bien lire, mais nous arrivâmes ensemble à déchiffrer ce que disaient les paragraphes. Elle devint bientôt proclamatrice ; son mari voulut aussi que je lui lise le livre. À ce moment-​là je lisais un peu mieux et étais capable de donner de meilleures explications. Je commençais à me rendre compte qu’il me fallait faire un gros effort pour apprendre vite la langue et que je ne pouvais pas prendre mon temps, puisqu’il y avait ici des brebis pressées de s’instruire. Je n’ai pas beaucoup de facilité à apprendre une langue étrangère, mais c’était intéressant, et plus satisfaisant au fur et à mesure que je comprenais ce que disaient les gens. Chaque jour, nous achetions un journal et essayions de le lire. Je lus des livres sur le Venezuela et trouvais qu’il était très intéressant d’y vivre. Jusqu’à ce jour, je me tiens au courant de tout ce qui s’y passe, et cela me donne l’impression d’en faire partie.

      Après avoir travaillé pendant trois ans et six mois dans la chaleur de Maracaibo, nous fûmes transférées à Barquisimeto, ville jouissant d’un climat plus frais, située à l’intérieur du pays. Une ville d’un genre tout à fait différent ; les habitants sont très fanatiques, pauvres, et plus de la moitié ne savent pas lire. Cela voulait dire que nous devrions travailler avec plus de difficulté pour trouver les brebis ; maintenant nous y avons une organisation forte, qui croît et qui est pure. Nos cœurs nous portent vers ces habitants ; car ils sont tellement aveuglés par les prêtres qui les mettent continuellement en garde contre nous et la Bible. Un jour, alors que je rendais témoignage dans un magasin, un prêtre s’approcha de moi, m’arracha une brochure des mains, la déchira en quatre et essaya de me la rendre. Je lui dis que c’était mon bien et qu’il devait me la payer. Il fouilla dans sa soutane et me remit sans mot dire le prix de la brochure.

      Lorsque les “ saints ” sont portés d’une église à l’autre, des milliers d’habitants les suivent dans les rues et portent des cierges. La plupart d’entre eux n’ont jamais vu une Bible, ni ne savent qui est Jéhovah. Une femme me dit qu’elle avait son propre dieu et courut dans la maison le chercher : elle revint avec une image de Marie. Elle me dit : “ C’est ça mon dieu. ”

      Quelle meilleure carrière aurais-​je pu choisir pour poursuivre le but de ma vie que d’être missionnaire à l’étranger et d’avoir le privilège de faire connaître à ces gens la Bible, la sainte Parole divine de vérité ? Où aurais-​je pu recevoir plus de bénédictions que celles reçues dans mon service missionnaire ? Je songe souvent aux riches bénédictions que je n’aurais pas connues, s’il m’avait fallu retourner dans mon pays après quelques mois ou la première année de séjour dans mon territoire. Je n’aurais pas appris une nouvelle langue, ni à vivre dans les tropiques où je me réjouis de voir des fleurs toute l’année, de manger des mets nouveaux, de voir surgir de nouveaux groupes là où la vérité n’avait jamais été entendue, et de m’associer avec d’“ autres brebis ” d’une race différente.

      Je pourrais continuer et écrire un livre sur les joies du ministère, mais je pense qu’il est préférable de passer mon temps dans le champ pour trouver encore d’autres brebis désireuses de connaître le bonheur des serviteurs de Dieu. Que Jéhovah agrée mes remerciements pour le privilège qu’il m’accorde d’être missionnaire.

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