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Le mystérieux arc-en-cielRéveillez-vous ! 1975 | 22 mai
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de réflexion, pourquoi l’ordre des couleurs de l’arc extérieur est-il l’inverse de celui de l’arc intérieur ? Il a fallu écarter diverses théories sur cet aspect du phénomène, et d’autres encore, ce qui a incité le savant Roger Bacon à dire : “Il est certain qu’aucun philosophe n’a pu comprendre l’arc-en-ciel.”
René Descartes, savant français du dix-septième siècle, était d’un autre avis. À l’aide de calculs compliqués, il établit des graphiques montrant les angles nécessaires à la formation d’un arc-en-ciel. Il prétendait que ceux qui comprenaient ses théories “comprendraient facilement” la cause des arcs-en-ciel. Cependant, d’après un professeur de mathématiques de Brooklyn College, “il n’avait pas vraiment résolu tous les problèmes impliqués”. Par exemple, il n’a pas expliqué correctement la formation des couleurs et les arcs multiples.
Soixante-sept ans plus tard, Isaac Newton démontra dans son ouvrage L’optique que la lumière du soleil peut être divisée en plusieurs couleurs et que les gouttes de pluie opèrent donc cette division. Après cela, on supposait généralement que “le dernier mot avait été dit” et que le mystère était éclairci. Pourtant, les arcs-en-ciel qui apparaissaient de temps à autre refusaient d’obéir aux lois humaines.
Finalement, les savants en arrivèrent à penser que la lumière consistait en “ondes” qui se comportaient comme des ondes sonores. Les explications qu’ils donnèrent de l’arc-en-ciel ont amené l’Encyclopédie britannique de 1858 à conclure : “Enfin nous commençons à croire que nous comprenons complètement cette question.” En fait, la confiance était telle qu’on qualifiait de “théorie complète” les idées alors en cours sur la lumière. Mais de nouvelles expériences ont bientôt réduit la “théorie complète” à ce qu’on a appelé une “première approximation”.
Le point de vue actuel
N’empêche que pendant les centaines d’années qu’ils ont étudié le sujet, les savants ont fait des observations passionnantes sur la formation de l’arc mystérieux. Suivant le point de vue actuel, vous voyez un arc-en-ciel quand le soleil est derrière vous et que la pluie tombe devant vous. Rappelons-nous que la lumière du soleil peut réellement produire plusieurs couleurs, et voyons ce qui se passe quand les rayons solaires frappent les gouttes de pluie sous certains angles.
Quand un rayon de lumière frappe la surface d’une goutte d’eau, il est dévié (réfracté) et séparé en différentes couleurs (longueurs d’onde). Ces ondes lumineuses séparées pénètrent ensuite jusqu’au fond de la goutte et sont renvoyées (réfléchies). Lorsque les ondes quittent la goutte, elles subissent une nouvelle déviation.
Comment cela donne-t-il naissance à toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ? Selon la théorie actuelle, chaque couleur est formée par des rayons qui atteignent votre œil sous un certain angle, qui lui est propre et ne change jamais. La bande supérieure, par exemple, est rouge parce que les gouttes qui la constituent se trouvent à un angle de 42 degrés par rapport à votre œil. C’est à cet angle-là que votre œil captera les ondes lumineuses rouges. Les six autres couleurs (orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet) se présentent à des angles légèrement inférieurs à 42 degrés.
Pourquoi, alors, quand il se forme deux arcs-en-ciel, les couleurs de celui du dessus sont-elles en ordre inverse, le rouge étant dans le bas et le violet dans le haut ? Parce que des rayons solaires qui frappent la surface des gouttes à un angle d’environ 51 degrés par rapport à vos yeux, pénètrent dans le bas des gouttes d’eau où ils subissent une double réflexion. Autrement dit, ils rebondissent deux fois à l’intérieur des gouttes avant d’en sortir. À cause de la seconde réflexion, les couleurs de l’arc supérieur sont en ordre inverse de celles de l’arc inférieur.
Science Digest de février 1972 explique pourquoi on ne voit pas toujours le même nombre de couleurs. Nous citons : “Le nombre de couleurs et leurs largeurs relatives dépendent de la dimension des gouttes d’eau.” Mais il y a un autre facteur : vous. Puisque l’arc-en-ciel est seulement visible quand vous formez un certain angle avec les gouttes d’eau, il s’agit véritablement de votre arc-en-ciel. Vous seul le voyez de cette façon. Ainsi la même goutte d’eau qui se trouve à un angle tel qu’elle réfléchit pour vous la lumière rouge, réfléchit peut-être la lumière jaune ou la lumière bleue pour une autre personne non loin de vous.
Naturellement, cela signifie que lorsque vous vous déplacez, l’arc-en-ciel se “déplace” aussi. Autrement dit, si vous avancez vers un arc-en-ciel, vous dépasserez peut-être la position des gouttes d’eau qui le formaient, mais vous n’en verrez pas un au-dessus de votre tête, car vous n’êtes pas dans l’angle voulu. Vous apercevrez peut-être encore un arc-en-ciel au loin, mais ce sera un autre, formé à un angle approprié à votre nouvelle position. Combien est exact le vieux dicton qui dit du rêveur insensé qu’il “pourchasse les arcs-en-ciel” !
L’homme a donc appris progressivement à mieux connaître le grand arc de lumière. Mais le chapitre final de cette mystérieuse histoire a-t-il été écrit ?
Le mystère demeure
“Après des centaines d’années d’étude, que reste-t-il encore à apprendre ?” Telle était l’attitude courante au début du siècle. De l’avis de beaucoup “la théorie sur la lumière et l’optique semblait complète et parfaite”. Pourtant des questions demeurent et elles concernent cette fois le principe même de l’arc-en-ciel, c’est-à-dire la lumière. Des expériences ont montré que les rayons lumineux se comportent parfois comme des particules de matière et non comme des ondes. Cela bouleverse la “théorie ondulatoire” qui paraissait expliquer de façon satisfaisante les divers comportements de la lumière.
Des recherches supplémentaires ont conduit à une autre théorie selon laquelle la lumière serait composée de particules énergétiques appelées photons et se comporterait “en même temps comme des ondes et comme un flux de particules”. En dernière analyse, nous devons admettre humblement que l’homme est toujours incapable de répondre à la question posée par Dieu à Job il y a 3 000 ans : “Où donc est le chemin par lequel se distribue la lumière ?” — Job 38:24.
Mais la nature de la lumière n’est pas la seule énigme qui reste à résoudre en rapport avec l’arc-en-ciel. “On n’a pas appris grand-chose sur la façon dont on le perçoit”, dit le livre L’arc-en-ciel (angl.). Il y a en effet encore beaucoup à apprendre sur l’œil humain et surtout sur la vision des couleurs.
Le défi que constitue l’arc-en-ciel demeure donc. Soit que nous le considérions comme un signe de paix, soit que nous choisissions d’étudier le mystère de sa formation, pensons avec une crainte respectueuse à son Créateur. Il est vrai, à bien des égards, que personne n’a pu comprendre l’insaisissable arc-en-ciel.
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Pourquoi personne ne peut prévoir l’économieRéveillez-vous ! 1975 | 22 mai
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Pourquoi personne ne peut prévoir l’économie
LA MÉNAGÈRE a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Elle dépense plus d’argent pour moins de marchandises. Son mari a un salaire plus élevé que jamais, mais il a plus de mal à équilibrer son budget. Cet état de choses s’améliorera-t-il ?
Dans le monde occidental en particulier, la situation économique est telle que nombre d’experts parlent d’effondrement monétaire national et international. D’autres, en revanche, prétendent que l’économie subit une crise passagère pendant qu’elle s’adapte à des influences nouvelles et puissantes. Bientôt, prédisent-ils, on assistera à un nouvel essor.
Qui a raison ? Beaucoup de spécialistes adoptent prudemment une position intermédiaire. La revue Business Week, dans une édition spéciale plutôt pessimiste au sujet de l’“Économie déficitaire” aux États-Unis, déclara que “le fardeau de la dette nationale fait penser à une corde très tendue (...). La corde n’est pas rompue et peut-être ne se rompra-t-elle pas (...). Cependant, personne ne sait exactement quelle est sa résistance, et s’il y a des plans et des théories à foison, personne non plus ne sait vraiment comment relâcher la tension”.
Mais pourquoi est-il si difficile d’imaginer l’avenir économique ? Pourquoi ne pouvons-nous savoir avec exactitude ce que l’argent nous permettra d’acheter demain ? Avant de répondre à ces questions, voyons quelques notions élémentaires d’économie politique.
L’économie est un système
Dans sa définition la plus simple, l’économie a pour objet la production et la distribution des biens et des services. L’étude de l’économie est donc l’étude d’un système.
Au sein de toutes les sociétés, des gens ont besoin de choses que d’autres gens possèdent. Un homme, A, possède un mouton, qui produit de la laine ; un autre homme, B, possède de la teinture. Si chacun d’eux est d’accord, ils peuvent simplement échanger leurs marchandises. A obtient de la teinture et B obtient de la laine. L’économie est essentiellement un système d’échange coopératif.
Mais supposons que A désire de la teinture appartenant à B et que ce dernier possède déjà une bonne provision de laine provenant de A. Que fait alors A ? Ou que se passe-t-il si tous les deux ont besoin des services d’un troisième, C, qui est tisserand ? Comment C sera-t-il dédommagé ? Ces situations légèrement plus complexes nécessitent un système économique plus large. Que va-t-on faire ?
On emploiera la monnaie. La monnaie, c’est-à-dire le numéraire, représente quelque chose de valeur ; c’est un instrument qui permet une grande souplesse dans un système d’échange. La monnaie ne devrait pas être confondue avec la vraie richesse. La chose de réelle valeur que possède A est son mouton. De même B et C possèdent respectivement de la teinture et un métier, qui sont leurs véritables richesses. La monnaie ne fait que représenter ce que chacun possède et qui a vraiment de la valeur.
Mais qu’est-ce qui donne de la valeur aux produits ou aux services de quelqu’un ? La demande. Si personne n’avait jamais besoin de la laine, celle-ci n’aurait que peu de valeur. Par contre, si chacun dépend de la laine pour s’habiller, il y
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