Coup d’œil sur le monde
Le Renouveau charismatique
Sous ce nom se cache un mouvement important: la résurgence du pentecôtisme dans les Églises officielles de la chrétienté, alors que l’appellation “pentecôtiste” était jusque là réservée à quelques dénominations religieuses considérées comme marginales par les autorités ecclésiastiques. Un article intitulé “Les nouveaux croisés du Saint-Esprit”, paru dans la revue Sélection sous la plume de N. Poulain, expliquait que le mouvement compte 600 groupes de prière ou communautés dans toute la France, et le nombre de ses participants est déjà d’environ 40 000. (...) Ces groupes sont composés de catholiques dans la proportion de 95 pour cent. Toutefois certaines communautés (...) groupent à la fois des catholiques et des protestants”. Les cellules de base du Renouveau rassemblent chacune entre 20 et 400 personnes selon les cas et elles “se réunissent chaque semaine dans une église, une institution religieuse ou même une simple chapelle improvisée”. Le mouvement possède un centre d’accueil à Paris, La Boutique Verte, et édite une revue, Il est vivant, qui tire à 15 000 exemplaires et a plus de 60 000 lecteurs. Quelle est l’attitude de la hiérarchie envers ce mouvement qui se défend d’être une secte? Le pape Paul VI a déclaré: “Comment le renouveau spirituel ne saurait-il pas être une chance pour l’Église et pour le monde, et comment en ce cas ne pas prendre tous les moyens pour qu’il le demeure!” Néanmoins, lors du “rassemblement national de Pentecôte” tenu à Lyon l’an dernier, congrès qui comptait plus de 5 000 inscrits, le cardinal Renard, primat des Gaules, fit cette mise en garde: “Il faut bien comprendre que certaines effusions pourraient être plus humaines que spirituelles et que les esprits, humains ou malins, peuvent caricaturer l’Esprit-Saint.”
Centenaires soviétiques
L’hebdomadaire soviétique Literaturnaya Gazeta a publié une enquête sur les centenaires géorgiens. Plus de la moitié des personnes interrogées avaient entre 96 et 115 ans, et 8 pour cent entre 116 et 132 ans. Tous ces “centenaires” étaient d’accord pour dire que si l’on veut vivre longtemps, il faut de l’activité physique. Avec ses 108 printemps, Sonia Aligyzy Kerimova pouvait se permettre de dire: “Celui qui aime son oreiller ne vivra pas longtemps.” Interrogée sur son passé médical, une femme de 132 ans répondit: “Je n’avais pas le temps d’être malade. J’ai passé toute ma vie à élever mes enfants, mes petits-enfants, mes arrière-petits enfants, et j’en ai plus de 70.”
Quel est le régime alimentaire de ces Soviétiques? Si 22 pour cent d’entre eux mangeaient très peu de viande, remarque l’article, les autres mangeaient de tout, y compris “des oignons, de l’ail, des tomates, des concombres, des aubergines, des haricots, des noix, du babeurre, du miel et de la viande. Ils buvaient de l’eau de source. Tous reconnaissaient qu’il est dangereux de trop manger”. La plupart étaient non fumeurs.
Le plus vieux gorille en captivité
Le plus vieux gorille gardé en captivité s’appelle Massa. Il vient d’atteindre l’âge respectable de 47 ans et vit au zoo de Philadelphie (États-Unis). Les responsables du zoo ont vu mourir, à la suite d’une crise cardiaque, un gorille obèse âgé de 34 ans, aussi imposent-ils un régime à Massa qui pèse 136 kilos. Il a droit à deux carottes, six oranges et deux seaux de choux frisés, auxquels ils ajoutent des racines, des brindilles et des feuilles d’arbres ou d’arbustes. Ce menu quotidien se termine par un dessert: un gâteau d’un kilo bourré de vitamines, de protéines et de sels minéraux.
L’euthanasie au centre du débat
Un journaliste anglais a révélé dernièrement qu’il avait administré un poison mortel, sur sa demande, à sa femme incurable. Elle avait choisi elle-même le moment de sa mort. Le journaliste expliqua qu’il avait décidé d’exposer publiquement ce cas dramatique afin d’obtenir une modification de la législation britannique. Jusqu’à présent, seul l’État de Californie, aux États-Unis, prévoit que les malades peuvent choisir une “mort douce”. En France, une proposition de loi a été déposée en avril dernier par le sénateur Caillavet, déjà auteur des lois sur le divorce par consentement mutuel, sur le divorce pour aliénation mentale, et promoteur de la loi sur les greffes d’organes. Conscient que son projet de loi soulève un débat d’une portée considérable, H. Caillavet déclara au Figaro: “Je pose le principe du droit reconnu à tout majeur ou mineur émancipé, sain d’esprit, de s’opposer à la prolongation artificielle de la vie, s’il est atteint d’une maladie incurable.” Toutefois, bien que son projet touche à la question de l’euthanasie active, le sénateur a souligné qu’il combattait surtout “l’acharnement thérapeutique” qui, selon Le Monde, consiste “à mettre tout en œuvre pour retarder jusqu’à l’extrême limite des possibilités techniques une échéance inéluctable”. Le principe qui revient le plus souvent en faveur de l’euthanasie serait de permettre au malade de “mourir avec dignité”. Néanmoins, lors d’une tribune télévisée, un malade opéré d’une très grave affection rénale reconnut avoir souhaité qu’on mette fin à ses jours pendant son épreuve, alors qu’il est aujourd’hui heureux de vivre. “Rien n’est plus difficile, déclara-t-il, que de savoir comment on réagira aux portes de la mort.”
Un tempérament violent
Dernièrement, le caractère emporté d’une ménagère d’Okasaki (Japon) a eu des résultats catastrophiques. Elle travaillait à mi-temps pour une société de feux d’artifice et entreposait chez elle du matériel d’artificier. Aujourd’hui, sa maison est détruite et elle a perdu les siens. De son lit d’hôpital elle révéla ce qui s’était passé: “Je m’occupais de mon stock de fusées d’artifice entreposé près de la cuisine. Au cours d’une dispute avec mon mari, j’ai attrapé une boîte d’allumettes dans la cuisine et je la lui ai envoyée à travers la figure. La boîte a pris feu et est tombée dans un cageot rempli de fusées que je venais de terminer.” Il y eut une forte explosion. Sous les yeux de cette femme, son mari et son petit garçon de cinq ans furent pris par les flammes. Son accès de colère coûta également la vie à ses trois filles, dont la plus âgée avait treize ans et la plus jeune huit ans seulement. Quelle sagesse est renfermée dans le conseil biblique suivant: “Laisse la colère et abandonne la fureur; ne t’échauffe pas pour ne faire que le mal.” — Ps. 37:8.
Un mets “spécial” en voie de disparition
Le potage aux nids d’hirondelles devient de plus en plus rare. Le journal belge To the Point International rapporte que “le musée du Sarawak n’a plus que cinq ramasseurs professionnels de nids qui exercent leur activité dans les grandes grottes calcaires de Niah”. Ces hommes sont âgés et “peu de jeunes sont disposés à grimper jusqu’à 120 mètres de haut à l’aide d’une simple perche de bambou pour décrocher les nids du plafond des grottes. Ce travail difficile a déjà coûté la vie à plusieurs personnes au cours de l’année”. Hormis cet endroit, les meilleurs nids d’hirondelles se trouvent dans les grottes du Madei, près de Lahad Datu. Là aussi ils deviennent rares. Les insecticides jouent un rôle dans ce phénomène, car ils rendent les œufs plus fragiles. En outre, ils entrent dans la composition de la salive que la salangane utilise pour faire son nid.
Un bien pour tout le monde
Le Journal de l’Association des médecins américains a publié un rapport selon lequel la mise en place d’une prothèse totale de hanche se pratique couramment sans transfusion de sang au centre hospitalier universitaire de l’État d’Arkansas. Dans le rapport, le patron du service d’orthopédie de cet hôpital explique qu’il parvient à réduire les saignements grâce à l’utilisation d’un hypotenseur au cours de l’anesthésie, technique qui a été mise au point pour des Témoins de Jéhovah. On peut lire ceci: “Je dois reconnaître en toute honnêteté que nos efforts pour traiter les Témoins de Jéhovah ont profité à tout le monde.” “Nous avons beaucoup appris, ajoute-t-il, et maintenant nous appliquons aussi cette technique à nos patients qui ne sont pas Témoins de Jéhovah. Aussi bien en orthopédie que dans d’autres formes de chirurgie, cette méthode s’est révélée nettement supérieure aux autres, car la logique dicte de perdre le moins de sang possible. (...) En outre, cela nous permet d’éviter les complications post-transfusionnelles.”
Enfin un peu d’humilité
Au lieu de célébrer tout ce que les savants ont découvert, une encyclopédie de tout ce qu’ils ignorent vient de paraître en Angleterre; il s’agit de l’Encyclopédie de l’ignorance (Encyclopædia of Ignorance). Les éditeurs ont remarqué que parmi les 58 savants célèbres qui ont participé à sa rédaction, “les plus renommés étaient les plus prompts à nous révéler ce qu’ils ignorent”. Cet ouvrage de 450 pages pose quelques problèmes restés sans réponse, tels que l’origine de l’univers, le déclenchement du sommeil, l’état de conscience, le siège et le fonctionnement de la mémoire dans le cerveau, ainsi que bien d’autres énigmes. James Crick, chercheur en biologie moléculaire et lauréat du prix Nobel, fit cet aveu: “Nous savons comment l’organisme peut édifier des molécules, alors que la plus grosse est invisible à l’œil nu, mais nous ignorons comment se font des choses que tout le monde peut voir, telles qu’une fleur, une main ou un œil.” Les éditeurs ajoutent: “Notre savoir n’est qu’une petite mare à côté de l’océan de notre ignorance.”
Une réponse imprévue
Après avoir vu leur pont s’écrouler, les habitants de Vulcan (États-Unis) demandèrent à l’État de se charger de sa reconstruction. Finalement, selon la revue Time, pour faire “honte à l’administration”, le maire du village (200 habitants) “demanda de l’aide à l’Union soviétique”. Il fut abasourdi de recevoir une réponse d’un organisme charitable soviétique qui allait s’occuper de sa requête. La commission des autoroutes américaines débloqua alors aussitôt les fonds nécessaires.