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La longanimité de Dieu, un bienfait éternel pour l’humanitéLa Tour de Garde 1966 | 1er novembre
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La longanimité de Dieu, un bienfait éternel pour l’humanité
“L’AMOUR EST LONGANIME.” — I COR. 13:4 1Co 13:4.
1. a) Comment les Écritures décrivent-elles Jéhovah ? b) Pourquoi Jéhovah est-il longanime ?
D’UN bout à l’autre, les saintes Écritures nous parlent de la longanimité de Dieu. La Bible décrit Jéhovah comme un Dieu de disposition douce, un Dieu qui préfère bénir que punir. Sa patience sursoit même au châtiment mérité, lorsque le péché commis appelle la vengeance. La longanimité de Jéhovah supporte les provocations répétées des hommes et des anges. Le psalmiste dit que c’est un Dieu “lent à la colère”. (Ps. 103:8.) Jéhovah endure la souffrance, parce qu’il est Dieu et qu’il est amour, car “Dieu est amour”. — I Jean 4:16.
2. a) Qu’est-ce que la longanimité ? b) Comment le mot longanimité est-il rendu dans de nombreux passages des Écritures hébraïques ?
2 La longanimité consiste à supporter les mauvais traitements sans s’irriter ou rendre la pareille. Cela signifie avoir un esprit tolérant à l’égard de ceux dont la conduite et le langage exaspèrent et provoquent la colère et l’indignation. La signification exacte du mot grec traduit par “longanimité” est “patience”, l’opposé de l’expression “être emporté”, que nous connaissons bien. Dans trois passages des Écritures hébraïques (Ex. 34:6 ; Nomb. 14:18 ; Ps. 86:15), la Traduction du monde nouveau rend ce terme par “lent à la colère”, traduction plus littérale de la locution hébraïque : “longueur de figure ou de narines, là où la colère s’enflamme”, tandis que la Version autorisée en anglais le traduit par “longanimité”. Cependant, dans de nombreux passages tels que Néhémie 9:17 ; Psaumes 103:8 ; 145:8 ; Jérémie 15:15 ; Joël 2:13 ; Jonas 4:2 et Nahum 1:3, les deux traductions sont interchangeables. En conséquence, les deux expressions “longanimité” et “lent à la colère” sont synonymes, c’est-à-dire qu’elles ont la même signification.
3. Quelle est la signification du terme “souffrir”, et comment celle-ci est-elle en harmonie avec la définition donnée dans les Écritures ?
3 Le mot “souffrir”, tel qu’il est employé, revêt différentes significations ; citons entre autres : permettre ou tolérer, surseoir à quelque chose ou retarder, comme surseoir à l’exécution d’un jugement. La signification biblique du mot “souffrir” est souvent la même. Il s’agit d’être lent à exprimer la colère, patient, prêt à surseoir, autrement dit permettre au méchant de suivre sa propre voie, jusqu’au temps fixé par Dieu pour agir.
4. Que ne faut-il pas entendre par longanimité, et pourquoi ?
4 La longanimité ne sous-entend pas que l’on minimise les principes de justice relatifs au bien et au mal. C’est ce que nous montre le prophète Moïse qui écrivit à propos de Jéhovah : “Il est le rocher ; ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes ; c’est un Dieu fidèle et sans iniquité, il est juste et droit.” (Deut. 32:4). Ceux qui méprisent la patience de Dieu ignorent en réalité dans quel but celle-ci a été manifestée. Ceux qui la confondent avec la faiblesse, l’injustice ou l’indifférence, sont tout simplement aveugles moralement.
5. Pourquoi la longanimité n’a-t-elle rien de commun avec le pacifisme ?
5 La longanimité de Dieu n’a rien non plus de commun avec le pacifisme. Elle peut être accompagnée d’une guerre à mort contre le mal ou la pratique du mal. Les Proverbes inspirés nous disent : “Ne porte pas envie à l’homme de violence, et ne choisis aucune de ses voies : Car Jéhovah a en horreur les hommes pervers, mais aux cœurs droits il communique ses secrets. La malédiction de Jéhovah est dans la maison du méchant, mais il bénit le toit des justes.” (Prov. 3:31-33, AC ; Ex. 20:5, 6). Jéhovah ne fait aucun compromis avec les méchants, mais il use de patience envers eux “ne désirant pas qu’aucun soit détruit, mais désirant que tous arrivent à la repentance” et vivent. — II Pierre 3:9 ; I Tim. 2:4 ; Ézéch. 3:17-21.
6. En quoi la longanimité signifie-t-elle plus que la patience, et comment cela fut-il démontré dans le cas d’Israël ?
6 Il s’ensuit que la longanimité signifie plus que la patience. La longanimité implique non seulement l’endurance patiente face à une provocation, mais encore le refus d’abandonner tout espoir d’améliorer les relations perturbées. Le prophète Ésaïe révéla cet aspect de la longanimité en rapportant les paroles que Jéhovah adressa à l’ancien Israël : “J’ai étendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle, vers ceux qui marchent dans la voie mauvaise, au gré de leurs pensées ; vers un peuple qui ne cesse de me provoquer en face.” Toutefois Jéhovah ne le rejeta pas ni ne le détruisit. Pourquoi ? Le prophète continue en disant : “Ainsi parle Jéhovah : Quand il se trouve du jus dans une grappe, on dit : ‘Ne le détruis pas, car il y a là une bénédiction.’ Ainsi j’agirai pour l’amour de mes serviteurs, afin de ne pas tout détruire. Je ferai sortir de Jacob une postérité, et de Juda un héritier de mes montagnes ; mes élus les posséderont et mes serviteurs y habiteront. (...) Mais vous qui avez abandonné Jéhovah, oublié ma montagne sainte, (...) je vous destine au glaive, et vous vous courberez tous pour être égorgés, parce que j’ai appelé, et vous n’avez pas répondu ; j’ai parlé, et vous n’avez pas écouté ; mais vous avez [sans cesse, NW] fait ce qui est mal à mes yeux, et vous avez choisi ce qui me déplaît.” (Is. 65:2-12, AC). Ainsi Jéhovah exerça une forme particulière de longanimité à l’égard de ceux qui lui seraient fidèles. À ces hommes il promet des bénédictions et des biens précieux, tandis qu’il vouera finalement les méchants à la destruction.
LA LONGANIMITÉ EXERCÉE ENVERS LES HOMMES
7. Pourquoi est-ce un avantage pour les hommes que Jéhovah soit longanime, et quel est le but de la longanimité de Jéhovah ?
7 Il est heureux pour les hommes que Jéhovah soit longanime, un Dieu lent à la colère ! Où serions-nous si Dieu nous avait traités de la façon dont nous le méritons ? Si Jéhovah avait strictement agi suivant les principes de justice à l’égard du premier couple humain, après la désobéissance de celui-ci, la race humaine aurait pris fin séance tenante (Gen. 2:7). Seul l’amour de Dieu et l’un de ses fruits, à savoir la “longanimité”, empêcha une catastrophe à ce moment-là. La longanimité de Dieu avait pour but de magnifier sa gloire au moyen de la Postérité promise. — Gen. 3:15 ; Jean 3:16 ; Gal. 5:22.
8. a) Comment Jéhovah devait-il démontrer sa longanimité avant le déluge, et pourquoi ? b) Quel dessein vital la longanimité de Dieu servit-elle ?
8 Peu de temps après l’expulsion de l’homme de l’Éden, Jéhovah allait continuer de manifester sa patience à l’égard de l’humanité. Aux jours d’Énosch, les hommes commencèrent à “invoquer le nom de Jéhovah” d’une façon blasphématoire (Gen. 4:26). La méchanceté grandissait au fur et à mesure que la population augmentait. Les hommes comme les anges défiaient Dieu. Les choses étaient telles “que toutes les pensées de leur cœur [celui des hommes] se portaient chaque jour uniquement vers le mal”. Le récit divin rapporte : “La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence. Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre.” (Gen. 6:5-12). Pour la terre et quelques âmes honnêtes qui y habitaient (huit au total), Dieu mit un terme à la méchanceté en détruisant les méchants au moyen d’un déluge (I Pierre 3:20 ; Gen. 7:17-23). La patience divine avait atteint ses limites. Mais la longanimité de Dieu servit un dessein vital. Elle justifiait la décision de nettoyer la terre. À aucun moment les survivants du déluge ne mirent en doute la sagesse de l’acte puissant de Jéhovah. La longanimité de Dieu ne laissait pas de doute quant à sa justice.
9. Comment la longanimité de Jéhovah fut-elle un bienfait pour l’humanité après le déluge, et comment fut-elle considérée ?
9 La patience de Jéhovah permit à l’humanité de prendre de nouveau un bon départ sur la terre. La race humaine pouvait ainsi se perpétuer. Le déluge aurait dû graver pour toujours dans l’esprit de l’homme la crainte et le respect pour Jéhovah, son Sauveur, mais il n’en fut rien. Les descendants des survivants du déluge confondirent très tôt la longanimité divine avec l’indifférence. Ils avaient dans leur cœur ces paroles du psalmiste : “Dieu oublie ! Il cache sa face, il ne regarde jamais ! Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ?” (Ps. 10:11, 13 ; Eccl. 8:11-13). La méchanceté atteint un autre point culminant à l’époque d’Abraham.
10, 11. a) Comment la longanimité de Jéhovah fut-elle manifestée en rapport avec les villes de Sodome et de Gomorrhe ? b) Quel exemple d’avertissement cela constitue-t-il pour nous ?
10 Alors qu’il se trouvait à Mamré, Abraham, le fidèle serviteur de Jéhovah, demanda à Dieu de ne pas détruire les villes de Sodome et de Gomorrhe. Mais Jéhovah rétorqua que ces villes étaient complètement corrompues. Jéhovah dit à Abraham : “Le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme.” (Gen. 18:20). Néanmoins, Abraham pria pour que ces villes fussent préservées. Il semble qu’il ne parvenait pas à croire qu’elles étaient aussi débauchées. Aussi fit-il cette requête : “Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant ?” (Gen. 18:23). Abraham avait le sentiment qu’il restait à Sodome encore quelques justes, et que pour cette raison, il ne serait pas bien de détruire la ville. Il pria donc Dieu en ces termes : “Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville : les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle ? Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d’agir ! loin de toi ! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ?” — Gen. 18:24, 25.
11 Jéhovah répondit alors à Abraham : “Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux.” Mais Abraham insista encore : Suppose que tu n’en trouves que quarante-cinq, ou quarante, ou trente, ou seulement vingt ou peut-être dix, que feras-tu ? Abraham semblerait alors satisfait ; s’il n’y avait pas dix hommes justes à Sodome, la ville pouvait être détruite. Mais il ne se trouva même pas dix hommes justes ; il y en eut seulement quatre. De nos jours, beaucoup de personnes pensent que la moralité et la spiritualité du monde ne sont pas aussi mauvaises que les témoins de Jéhovah le prétendent. Ces personnes espèrent encore sauver le monde. Cependant la Bible le compare aux villes de Sodome et de Gomorrhe, qui furent incapables de produire dix hommes justes à l’époque de leur jugement. Ces villes disparurent dans le feu et le soufre, fait attesté par Jésus-Christ et l’archéologie. D’après la Parole de Dieu, le monde présent prendra également fin. — Gen. 18:26-33 ; 19:1-29 ; Luc 17:29, 30 ; II Pierre 3:7.
12. Quel excellent dessein la longanimité de Jéhovah servit-elle relativement à ces villes ?
12 Abraham ne se plaignit pas auprès de Dieu lorsque Sodome et Gomorrhe brûlèrent. Il ne déplora pas la perte des biens ou des vies humaines. Les impies avaient reçu le châtiment qu’ils méritaient. La longanimité de Dieu incite, oblige le serviteur de Jéhovah à être pleinement satisfait de la justice divine lorsqu’elle est administrée. Aucun doute ne subsiste dans son esprit quant à la justice avec laquelle le méchant a été traité, et il reconnaît que Jéhovah est vraiment un Dieu lent à la colère, véridique et plein de bonté. Cela l’aide également à comprendre que “de Jéhovah vient le salut des justes ; il est leur protecteur au temps de la détresse. Jéhovah leur vient en aide et les délivre ; il les délivre des méchants et les sauve, parce qu’ils ont mis en lui leur confiance”. — Ps. 37:39, 40, AC.
LA LONGANIMITÉ DE DIEU EXERCÉE À L’ÉGARD D’ISRAËL
13. Comment Jéhovah témoigna-t-il sa longanimité à l’égard de l’ancien Israël, mais comment cela fut-il regardé ?
13 Nulle part dans la Bible la longanimité de Dieu n’est aussi évidente que dans ses rapports avec l’ancienne nation d’Israël. Jéhovah avait sauvé ce peuple de l’esclavage égyptien et avait fait de lui une puissante nation. Il lui accorda sa faveur et le distingua de tous les autres peuples. Au cours de nombreux siècles, Dieu lui accorda en abondance des bienfaits matériels et spirituels. Enfin, il lui envoya son Fils unique, et bien que les Juifs le missent à mort sur un poteau de torture, dans son infinie miséricorde, Jéhovah ordonna que sa bonne nouvelle leur soit d’abord communiquée. Il les conjura, au moyen de ses prophètes, des apôtres et ministres, d’accepter son salut offert par l’entremise de son Fils Jésus-Christ. Mais la grande majorité d’entre eux n’y accorda aucune attention. Les Israélites se méprirent étrangement sur le but de la bonté de Dieu. Ils auraient dû se repentir, comme le fit un reste, mais le plus grand nombre s’exaspéra au contraire devant la bonté de Dieu et s’endurcit dans son ingratitude. Ils furent en quelque sorte amenés à conclure que la grande miséricorde et la longanimité divines manifestées à leur égard signifiaient qu’ils auraient toujours la faveur de Dieu même s’ils se rebellaient avec ingratitude contre Dieu. L’Histoire atteste que leur conclusion était erronée. — Voir Néhémie 9:4-35 et Actes 2:14-47 ; 7:51-53.
14, 15. a) Jéhovah manifesta-t-il en vain sa longanimité ? b) Quelle autre leçon pouvons-nous tirer quant à la longanimité de Dieu ?
14 La longanimité de Dieu ne fut pas manifestée en vain sur les Juifs ; elle accomplit son but. Elle fournit à un reste l’occasion de se repentir. En découvrant la miséricorde divine, ces hommes furent encouragés et trouvèrent des raisons d’abandonner leur passé, pour faire ce qui est juste. Ils jouirent donc de la faveur divine pour devenir les fils spirituels de Dieu dans un Royaume céleste ayant Christ pour chef.
15 Les Juifs qui rejetèrent la longanimité de Dieu furent en fait les perdants. Cela permit aux Gentils qui en eurent l’occasion de devenir membres du Royaume céleste, en raison de l’incrédulité des Juifs. En persistant dans leur obstination, ces derniers perdirent la faveur de Dieu, et par suite, sa protection et sa bénédiction, comme en témoigne la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère par les légions romaines. Ni les Juifs ni les Gentils ne tirèrent avantage à traiter à la légère la longanimité de Dieu. — Romains, chapitre onze.
POURQUOI DIEU EST-IL PATIENT ?
16. D’après l’apôtre Paul, pourquoi Jéhovah est-il longanime ?
16 Pourquoi Dieu est-il longanime ? Est-ce uniquement pour le salut des hommes qu’il a enduré leurs insultes ? Paul, apôtre de Jésus-Christ, nous répond : “Si donc Dieu, bien qu’ayant la volonté de manifester son courroux et de faire connaître sa puissance, a toléré avec beaucoup de longanimité les vases de courroux rendus prêts pour la destruction, pour qu’il fasse connaître les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde, qu’il a préparés par avance pour la gloire, à savoir, nous, qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs mais aussi d’entre les nations, alors quoi ? C’est comme il dit aussi dans Osée : ‘J’appellerai “mon peuple” ceux qui ne sont pas mon peuple, et “bien-aimée” celle qui n’était pas la bien-aimée ; et au lieu où il leur fut dit : “Vous n’êtes pas mon peuple,” là ils seront appelés “fils du Dieu vivant”.’” (Rom. 9:22-26). Autrement dit, grâce à sa longanimité, Dieu se choisit un peuple pour son nom, par le moyen duquel il est magnifié sur toute la terre. — I Cor. 3:9, 16, 17 ; II Cor. 6:16 ; Actes 15:14.
17. Quelles bénédictions l’humanité a-t-elle reçues suite à la longanimité de Dieu ?
17 Ces hommes deviennent les témoins de Jéhovah, ordonnés pour déclarer au loin les qualités de leur Dieu, Jéhovah. L’apôtre Pierre écrit à leur sujet : “Mais vous êtes ‘une race élue, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple pour une possession spéciale, afin que vous déclariez au loin les qualités’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Car autrefois, vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu ; vous étiez ceux à qui il n’avait pas été fait miséricorde, mais maintenant vous êtes ceux à qui il a été fait miséricorde.” (I Pierre 2:9, 10). La miséricorde et la longanimité de Dieu ont permis à ces hommes de devenir les enfants de Dieu, ses fils ou son peuple. Paul écrit : “Si donc nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : en effet héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ, pourvu que nous souffrions avec lui afin que nous soyons glorifiés avec lui. Par conséquent, je considère que les souffrances de l’époque présente se réduisent à rien en comparaison de la gloire qui va être révélée en nous.” (Rom. 8:3, 4, 14-18 ; II Cor. 5:17 ; Gal. 6:15). Quelle perspective merveilleuse s’offre à ces hommes de composer le Royaume céleste avec Christ ! En outre, ils gouverneront la terre avec Jésus-Christ pendant mille ans, déversant des bénédictions éternelles sur l’humanité. Par leur entremise, Jéhovah glorifiera la place où reposent ses pieds, conformément à sa promesse écrite (És. 60:13). Ainsi nous comprenons que la raison de la longanimité de Dieu est la justification de son nom et de sa Parole au moyen du Christ et de son Royaume.
LA LONGANIMITÉ DÉMONTRÉE EN JÉSUS-CHRIST
18. En qui la longanimité de Dieu fut-elle démontrée, et de quelle façon ?
18 La longanimité de Jéhovah fut démontrée aux hommes par la vie que mena Jésus-Christ sur terre. L’apôtre Paul écrit : “Regardant fixement Jésus, le Principal Agent de notre foi, qui la mène à la perfection. Pour la joie qui lui était proposée, il endura un poteau de torture, méprisant la honte, et s’assit à la droite du trône de Dieu.” (Héb. 12:2). Combien Jésus fut longanime envers les malades et les pauvres ! Quelle longanimité ne manifesta-t-il pas à l’égard de Pilate et d’Hérode ! Quelle longanimité est exprimée dans les paroles qu’il prononça à propos de ceux qui le clouaient au poteau : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.” (Luc 23:34). Au sujet de Jésus-Christ, le prophète Ésaïe écrivit : “Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’a point ouvert la bouche.” (És. 53:7). Il ne se plaignit ni ne murmura, mais dans la souffrance il se réjouissait, car il était conscient de la joie qui lui était proposée.
19. En quoi la longanimité de Jésus-Christ fut-elle un exemple pour nous ?
19 Jésus enseigna aux hommes à endurer la souffrance avec la vraie dignité. Par son exemple, il montra à ses disciples comment supporter les faiblesses de leurs compagnons. Rappelez-vous comment Jésus supporta Pierre, Thomas et les autres apôtres, et la façon dont il les édifia après sa résurrection (Jean 20:24-29 ; 21:15-17). Il montra comment tolérer les erreurs et les faiblesses des ivrognes, des lépreux et des prostituées. Sans se plaindre, sans s’irriter ou rendre la pareille, il endura les abus des interrogateurs ignorants et la malice des hommes à l’esprit tourné vers le mal. L’exemple même de Jésus nous incite à le suivre.
20. Quelles leçons pouvons-nous tirer de la longanimité ?
20 Il y a des leçons à tirer de la souffrance, des leçons que même l’homme parfait Jésus dut apprendre. Voici ce que disent les Écritures : “Dans les jours de sa chair, Christ a présenté des supplications et aussi des requêtes à celui qui pouvait le sauver de la mort, avec de fortes clameurs et des larmes, et il a été écouté favorablement pour sa crainte pieuse. Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent.” (Héb. 5:7-9). Tous ceux qui se verront accorder le salut doivent apprendre l’obéissance. — I Sam. 15:22, 23.
LE BESOIN ACTUEL DE LA LONGANIMITÉ DE DIEU
21. Comment Jéhovah a-t-il manifesté sa longanimité aux temps modernes ?
21 Le besoin actuel de la longanimité de Dieu fut mis en évidence par Jésus, quand il déclara : “Assurément donc, Dieu ne fera-t-il pas que justice soit faite à ses élus qui crient vers lui jour et nuit, même s’il est longanime envers eux ? Je vous le dis, il fera que justice leur soit faite promptement. Cependant, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il réellement la foi sur la terre ?” (Luc 18:7, 8). Quand Jéhovah Dieu vint dans son temple avec son Fils-Roi pour le jugement, il vit la nécessité d’être longanime envers ceux qui prétendaient professer le christianisme sur terre. Les chrétiens qui s’étaient voués à lui étaient contaminés par la religion babylonienne. Leurs vêtements étaient entachés de l’hypocrisie religieuse et des compromis politiques. Dieu endura longtemps leurs faiblesses. Avec le temps, les hommes au cœur honnête furent reconnaissants envers Dieu pour sa longanimité, se repentirent de leurs péchés et mirent de l’ordre dans leur mode de vie. Jéhovah les bénit et leur offrit le privilège de devenir ses témoins sur toute la terre. Ils reçurent le glorieux trésor du service, afin d’annoncer le Royaume établi de Dieu et la venue prochaine de la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant, au lieu appelé Harmaguédon. — Mat. 24:14 ; Rév. 16:16.
22. Comment l’humanité a-t-elle tiré profit de la longanimité de Dieu ?
22 La longanimité de Dieu a vraiment été récompensée. Elle a permis qu’une plus grande gloire soit attribuée à Dieu. À l’humanité, elle a donné un Rédempteur et une espérance renouvelée de vie éternelle (Tite 1:1, 2 ; I Jean 2:25). La longanimité de Jéhovah a rendu possible la formation d’un Royaume composé de nombreux fils spirituels qui gouverneront et béniront les hommes. Dans ces derniers jours, non seulement sa longanimité a permis de compléter le nombre des membres devant composer le Royaume, mais encore elle a ouvert la voie à une grande foule, qui a accepté la miséricorde divine et recevra le salut. En outre, le vrai culte a pu être de nouveau établi sur terre et une société d’hommes spirituellement purs et voués à l’accomplissement du dessein de Dieu a été constituée. Cela est merveilleux, car en fait, si Jéhovah n’avait pas été longanime, aucune chair n’aurait été sauvée (Mat. 24:22). Nous sommes aujourd’hui témoins des fruits précieux portés par la longanimité de Dieu, puisque plus d’un million d’hommes louent Jéhovah. Vraiment, Jéhovah a rehaussé sa gloire grâce à sa longanimité.
23. a) Quel avertissement recevons-nous en rapport avec la longanimité de Dieu ? b) Qu’est-ce que les chrétiens devraient toujours garder présent à l’esprit, s’ils ne veulent pas manquer le but de la longanimité de Dieu ?
23 Toutefois, cette bonne nouvelle est accompagnée d’une parole d’avertissement : que ce soit sur le plan individuel ou collectif, ne nous méprenons pas sur le but de la longanimité de Jéhovah. L’apôtre Pierre nous donne ce sage conseil : “Jéhovah n’est pas lent en ce qui concerne sa promesse, comme certains considèrent la lenteur, mais il est patient avec vous, ne désirant pas qu’aucun soit détruit, mais désirant que tous arrivent à la repentance.” Il ajoute encore : “Cependant le jour de Jéhovah viendra comme un voleur.” Le méchant sera détruit. Gardons toujours ces choses présentes à l’esprit : Le jour de Jéhovah viendra et les méchants seront détruits. Puisqu’il en est ainsi, “considérez la patience de notre Seigneur comme salut”, et faites-en votre profit. Des bénédictions éternelles dans l’ordre nouveau créé par Dieu attendent ceux qui agissent de la sorte, bénédictions qui seront dues à la longanimité divine. — II Pierre 3:9-18 ; Gal. 6:9.
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Soyez longanimes envers tousLa Tour de Garde 1966 | 1er novembre
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Soyez longanimes envers tous
“NOUS VOUS EXHORTONS (...) À ÊTRE LONGANIMES ENVERS TOUS.” — I THESS. 5:14 1Th 5:14.
1. Quels sont ceux qui manifestent la longanimité et pourquoi ?
PARMI toutes les créatures de la terre, seul l’homme possède la qualité divine de longanimité. Et en réalité, peu d’hommes l’exercent. Il en est ainsi parce que tout d’abord la longanimité est un fruit de l’esprit de Dieu (Gal. 5:22). En conséquence, cette qualité réside chez ceux qui sont animés de l’esprit de Dieu. La manifestation de ce fruit est vraiment une bénédiction, non seulement pour celui qui est longanime, mais également pour ses compagnons. Les hommes qui vivent aujourd’hui dans ce monde égoïste et dépourvu de patience, ont plus que jamais besoin d’être longanimes les uns envers les autres.
2. a) Quels faits soulignent la rareté de cette qualité sur la terre ? b) Qu’est-ce qui rend la longanimité désirable ?
2 Si nous nous souvenons que la longanimité consiste à endurer les mauvais traitements sans s’irriter ou rendre la pareille, sans murmurer ou se plaindre, et qu’en fin de compte son but désintéressé est d’apporter le salut aux hommes, nous sommes consternés de constater la rareté de cette qualité divine chez les humains et comprenons combien elle est indispensable. La nécessité s’en fait d’autant plus sentir lorsque nous réalisons que tous les hommes ont été conçus dans le péché et sont nés dans un monde éloigné de Dieu et plongé dans la corruption (Ps. 51:7 51:5, NW ; I Jean 5:19). La vie quotidienne exige en elle-même une certaine dose de longanimité, une tolérance à l’égard des petites offenses et des injustices. Les hommes conscients de leurs manquements sont éternellement reconnaissants pour quelque marque de patience manifestée à leur endroit. En fait, ils espèrent que les autres leur prodigueront des marques d’affection et feront preuve de compassion envers eux. Le manque de miséricorde et de compréhension plonge souvent les hommes dans de terribles crises de dépression. Nombre d’entre eux se sont sentis écrasés sous le poids du sentiment de leur indignité. Aussi, la pratique de la longanimité allège-t-elle leurs pensées et leur donne-t-elle en quelque sorte un regain de vie. La longanimité devient un bienfait qui leur est cher, une qualité qui rend la vie plus facile pour tous. C’est la voie la plus excellente de l’amour, car “l’amour est longanime”. — I Cor. 12:31 ; 13:4.
3. Quels autres facteurs relatifs à la longanimité devons-nous garder présents à l’esprit ?
3 Le serviteur de Dieu est invité non seulement à endurer les injustices des autres, mais encore il doit le faire avec un bon état d’esprit, autrement dit sans maugréer. Sa patience doit être semblable à celle de Dieu et de Jésus-Christ. Jéhovah Dieu ne garde pas rancune ni ne fait preuve de mauvaise volonté à l’égard de ses adversaires, et cela est dû à sa longanimité. Jésus déclara : “Vous devez donc être parfaits comme votre Père céleste est parfait.” — Mat. 5:48.
4. À quelles aides le chrétien peut-il avoir recours dans la souffrance, et comment les Écritures soulignent-elles ce fait ?
4 En plus du merveilleux exemple de longanimité donné par Jéhovah, le chrétien a également reçu des aides qui lui permettent de supporter les difficultés. Celles-ci sont nécessaires, car il n’est pas facile de souffrir. Dans son célèbre Sermon sur la montagne, Jésus-Christ parla brièvement de ces aides, quand il dit : “Heureux ceux qui ont été persécutés pour la justice, puisque le royaume des cieux leur appartient. Heureux êtes-vous quand on vous outrage et qu’on vous persécute et que l’on dit mensongèrement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et bondissez de joie, puisque votre récompense est grande dans les cieux.” (Mat. 5:10-12). Oui, Jésus attira l’attention sur la récompense qui attend celui qui souffre le mal. Et lorsque nous comparons les souffrances endurées aux richesses que sont le Royaume et la vie éternelle, c’est vraiment peu de chose en vérité que de souffrir pour la justice. En fait, nous avons toutes raisons de nous réjouir et d’être dans l’allégresse si nous croyons aux promesses de Dieu. Le disciple Jacques, frère de notre Seigneur Jésus-Christ, déclara : “Comme modèle pour ce qui est de souffrir le mal et de prendre patience, prenez, frères, les prophètes, qui ont parlé au nom de Jéhovah. Voici, nous prononçons heureux ceux qui ont enduré. Vous avez entendu parler de l’endurance de Job et vous avez vu l’issue que Jéhovah a donnée, que Jéhovah est très tendre dans l’affection et miséricordieux. Heureux est l’homme qui continue d’endurer l’épreuve, parce qu’en devenant approuvé il recevra la couronne de vie, que Jéhovah a promise à ceux qui continuent de l’aimer.” (Jacq. 5:10, 11 ; 1:12). Quand vous souffrez pour avoir fait le bien, ayez foi dans les promesses divines, et votre longanimité vous procurera la joie.
5, 6. a) Qu’est-ce que l’apôtre Paul déclara aux chrétiens à propos de la souffrance ? b) Pourquoi peut-on qualifier la souffrance de privilège ou de don ?
5 L’apôtre Paul parle également de la joie éprouvée dans les tribulations et la souffrance. Voici ce qu’il dit dans sa lettre aux Colossiens : “Soyez longanimes avec joie, rendant grâces au Père qui vous a mis à même d’avoir part à l’héritage des saints.” (Col. 1:10-12). Le chrétien doit exercer la patience et la longanimité avec joie. Il en sera ainsi si nous considérons une telle souffrance comme un privilège et que nous reconnaissions que l’endurance procure l’approbation divine, et l’approbation divine la couronne de vie.
6 La souffrance est-elle un privilège ? Oui ; en fait c’est un don que de souffrir pour le Christ. Voyez comment l’apôtre explique cela dans la lettre qu’il adressa aux Philippiens. Il dit : “Parce qu’à vous le privilège a été donné, pour le Christ, non seulement de mettre votre foi en lui, mais aussi de souffrir pour lui.” (Phil. 1:29). Aucun de ceux qui ont la foi ne niera que la croyance en Christ est un précieux privilège ; toutefois, l’apôtre Paul va plus loin dans ce raisonnement. Il nous informe que souffrir pour le Christ n’est rien moins qu’un privilège ou un don, car une chose donnée est un don. Et dans une certaine mesure, “tous ceux qui désirent vivre avec pieux dévouement, associés à Christ Jésus, seront (...) persécutés”. (II Tim. 3:12.) Si nous comprenons ce fait, nous verrons la nécessité d’être longanimes envers tous.
7. Quelles souffrances l’apôtre Paul dut-il endurer, et pourquoi pouvait-il recommander la longanimité aux autres ?
7 Non seulement l’apôtre Paul écrivit au sujet de la souffrance et de la longanimité, mais encore il souffrit beaucoup lui-même. Dans sa seconde lettre aux Corinthiens (2Co 11:23-29), il cite quelques-unes des tribulations qu’il endura pour le Christ. Il a subi de nombreux emprisonnements, a été battu presque jusqu’à en mourir ; cinq fois il a reçu quarante coups moins un. Il a été lapidé et a fait trois fois naufrage. Il a connu la faim, les nuits sans sommeil et les dangers. Néanmoins, il invite ses frères chrétiens à être longanimes envers tous. Il pouvait faire cela, d’abord parce qu’il connaissait la question impliquant l’intégrité chrétienne, et aussi parce qu’il était convaincu que Dieu donnerait le glorieux prix de la vie à ceux qui auraient enduré. Ce qui fortifiait également Paul, c’était la conviction que rien de ce qui frapperait le chrétien ne se ferait sans la permission de Jéhovah. Et si Dieu permettait que cela arrive, alors, en qualité de serviteur de Dieu, il se réjouirait dans le service, quel qu’en soit le prix. — II Cor. 6:3-10 ; II Tim. 4:6-8.
EXEMPLES D’HOMMES QUI ONT SOUFFERT
8. Qu’est-ce qui permit à Joseph de se montrer longanime envers ses persécuteurs ?
8 Il est surprenant de constater combien de fois la volonté de Dieu s’est accomplie dans les souffrances de ses fidèles serviteurs. Prenons, par exemple, le cas de Joseph, fils de Jacob. Il fut vendu en Égypte par ses frères, mais il ne se fâcha pas après eux. Il fut faussement accusé et emprisonné, toutefois il ne s’aigrit pas. Quand, après de nombreuses années, il rencontra ses frères et leur révéla son identité, que leur dit-il ? “Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Égypte. Maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous.” (Gen. 45:4, 5). Joseph a vu la main de Dieu dans toute cette affaire. Cela l’aida à être longanime envers tous ceux qui avaient mal agi envers lui.
9. Quelle fut la réponse de David aux injures, et pourquoi ?
9 En une certaine occasion, le roi David supporta les insultes d’un homme médisant appelé Schimeï. Ce fils de Guéra lui jeta des pierres et l’insulta en ces termes : “Va-t’en, va-t’en, homme de sang, vaurien !” Abischaï, serviteur de David, voulut alors le tuer, mais David lui dit : “S’il maudit et si Yahvé lui a ordonné : ‘Maudis David’, qui donc pourrait lui dire : ‘Pourquoi as-tu agi ainsi ?’” (II Sam. 16:5-13, Jé). David supporta l’humiliation, comme si c’était la volonté de Dieu. Peu d’hommes puissants auraient agi comme David. Mais celui-ci désirait plaire à Jéhovah et non à lui-même. C’est ce qui l’aida à être longanime.
10. Quel fait Jésus souligna-t-il devant Ponce Pilate, et comment cela l’aida-t-il à être longanime ?
10 Quand on se moqua de Jésus-Christ, qu’on le fouetta et qu’une foule démontée réclama en hurlant sa mise à mort, le gouverneur Ponce Pilate, poussé par la curiosité, lui posa cette question : “D’où es-tu ?” Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Alors Pilate lui dit : “Ne me parles-tu pas, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te mettre au poteau ?” Jésus lui dit ce que tout serviteur de Dieu qui a souffert sait : “Tu n’aurais aucun pouvoir du tout contre moi à moins qu’il ne t’eût été accordé d’en haut.” (Jean 19:1-11). Jésus reconnaissait que ce qui venait de se produire était conforme à la volonté de Dieu. S’il lui fallait souffrir, il souffrirait avec joie. — Ps. 40:8, Da ; Héb. 10:5-10.
11. Quel esprit anime les disciples de Jésus ? Citez des exemples.
11 Le même esprit a animé les disciples de Jésus-Christ jusqu’à notre époque. Lorsque Pierre et les autres apôtres furent battus de verges pour avoir représenté Christ, ils se réjouirent “de ce qu’ils avaient été jugés dignes d’être déshonorés pour son nom”. (Actes 5:41.) Quand on jeta Paul et Silas en prison après leur avoir infligé de nombreux coups, ils chantèrent des cantiques de louanges à Dieu (Actes 16:22-25). L’Histoire abonde en exemples de chrétiens qui chantaient tandis qu’on les jetait aux lions ou qu’on les brûlait attachés à des poteaux. L’histoire moderne des témoins chrétiens de Jéhovah rapporte comment ces derniers ont affronté avec courage la guillotine, les chambres à gaz, le peloton d’exécution, les camps de concentration, les prisons, les mines de sel, etc. Ils avaient gravé dans leur esprit et dans leur cœur la question relative à l’intégrité envers Dieu. Ils connaissaient la raison de leur souffrance, ainsi que les glorieuses promesses qui récompensent la fidélité, aussi cela leur permit de souffrir dans la joie. — Jean 15:18-21.
CULTIVONS LE FRUIT QU’EST LA LONGANIMITÉ
12. Comment pouvons-nous développer la longanimité ?
12 Comment pouvons-nous acquérir la même attitude à l’égard de la volonté divine ? Comment cultiver la longanimité ? La longanimité est un fruit de l’esprit de Dieu. En conséquence, pour posséder cette qualité, il nous faut l’esprit de Dieu. Il y a tout d’abord quatre choses à faire pour l’acquérir : 1) Il nous faut étudier la Parole de Dieu, la Bible, qui renferme son esprit (II Tim. 3:16, 17 ; Héb. 4:12). Si nous appliquons ses principes dans notre vie, l’esprit de Dieu se manifestera, en nous faisant suivre un nouveau mode de vie. Nous apprécierons alors les relations qui nous unissent à Jéhovah, notre Créateur, et comprendrons la question d’intégrité envers Dieu dans laquelle nous sommes impliqués (Job, chapitres un et deux). 2) Nous devons ensuite nous joindre à ceux qui accomplissent la volonté de Dieu. Une telle fréquentation nous incitera à garder notre fidélité. Cela nous aidera à devenir “des pratiquants de la parole, et non seulement des auditeurs”. (Jacq. 1:22.) 3) La prière est également indispensable pour obtenir et garder l’esprit de Dieu. Il nous faut donc apprendre à prier Jéhovah et ‘persévérer dans la prière’. (Rom. 12:12 ; I Thess. 5:17.) Le peuple de Jéhovah sait que “la supplication d’un homme juste, quand elle est à l’œuvre, a beaucoup de force”. (Jacq. 5:16.) 4) En plus de tout cela, il est nécessaire de pratiquer journellement les bonnes choses apprises dans la Bible. Il nous faut exercer la longanimité envers tous (Phil. 4:9). Si nous suivons ces conseils, nous recevrons alors l’esprit de Jéhovah et les bénédictions qui en découlent.
EXERÇONS LA LONGANIMITÉ ENVERS TOUS
13, 14. Qu’est-il recommandé aux chrétiens de faire ? Quels exemples pouvons-nous suivre ? Comment cela nous aidera-t-il ?
13 Il est recommandé aux chrétiens d’être “longanimes envers tous”, en fait, ils doivent ‘se revêtir de longanimité’, afin de ‘marcher d’une manière digne de l’appel dont ils ont été appelés, en complète humilité d’esprit et douceur, dans la longanimité, se supportant les uns les autres dans l’amour, s’efforçant avec ardeur d’observer l’unité de l’esprit dans le lien unitif de la paix’. (I Thess. 5:14 ; Col. 3:12-14 ; Éph. 4:1-3 ; I Cor. 13:4.) Quelle est la meilleure façon d’y parvenir ?
14 Jésus-Christ est notre exemple. Puisqu’il vint dans le monde pour sauver les pécheurs, nous ferions bien d’imiter son exemple. Nous trouvons une manifestation de sa longanimité dans le cas de Saul de Tarse. Saul dit lui-même qu’il était un blasphémateur, un persécuteur de chrétiens, un homme insolent qui approuva le meurtre du chrétien Étienne. Néanmoins Jésus accepta de faire de lui un chrétien, un représentant spécial, un apôtre que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Paul. Voici ce que celui-ci dit à Timothée : “S’il m’a été fait miséricorde, c’est pour que, par moi, comme étant le cas le plus saillant, Christ Jésus pût manifester toute sa longanimité comme un exemple de ceux qui vont fonder leur foi sur lui pour la vie éternelle.” (I Tim. 1:12-16). Que cette démonstration de la longanimité du Christ soit pour nous un exemple, quand nous nous demandons jusqu’à quel point nous devrions être longanimes les uns envers les autres ! — Mat. 6:14, 15 ; 18:21, 22 ; Ps. 103:13, 14.
15, 16. a) Pourquoi est-il nécessaire de manifester la longanimité au sein de la famille ? b) Comment les maris et les femmes exerceront-ils la longanimité ? c) Quel exemple atteste que la longanimité est utile ?
15 Nous vivons des temps critiques, difficiles à affronter, où il nous faut constamment faire preuve de longanimité (II Tim. 3:1-5). En ce qui concerne la famille, par exemple, à moins de manifester la patience et la longanimité, elle perdra sa joie. Elle ne prospérera pas. La longanimité est semblable à une huile adoucissante répandue sur des plaies enflammées. Elle produit finalement l’unité et le bonheur. L’apôtre Pierre nous a donné un excellent conseil à ce sujet. Il encourage les femmes à être soumises à leurs maris, “afin que, s’il y en a qui n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, ayant été témoins oculaires de votre conduite chaste avec profond respect. (...) Que votre parure (...) soit la personnalité secrète du cœur dans le vêtement incorruptible d’un esprit calme et doux, qui est d’une grande valeur aux yeux de Dieu”. Aux maris, il dit ensuite : “Vous, maris, continuez de demeurer pareillement avec elles [leurs femmes] selon la connaissance, leur attribuant de l’honneur comme à un vase plus faible, le vase féminin, puisque vous êtes héritiers avec elles de la faveur imméritée de la vie, afin que vos prières ne soient pas entravées.” (I Pierre 3:1-7). L’apôtre incite les couples mariés à prendre d’abord en considération l’aspect spirituel de leur vie, à endurer les manquements l’un de l’autre avec le salut en vue, non seulement pour eux-mêmes, mais également pour leur conjoint.
16 La longanimité n’est jamais la voie la plus facile. C’est une espérance qui sait attendre. C’est une prière qui attend patiemment une réponse. Il est des femmes qui ont subi les outrages de leurs maris incroyants pendant dix, douze, seize ans et plus, et qui ont vu finalement leurs conjoints prendre le chemin de la vie. Des maris ont fait de même. L’un d’entre eux écrit : “Pendant douze ans, j’ai été l’ennemi le plus acharné de ma propre femme, (...) parce qu’elle avait accepté la vérité.” Il dit qu’il la battait, s’adonnant à la boisson par dépit et étant aussi vil que possible. Il ajoute : “Douze années se passèrent donc, au cours desquelles je me battais sauvagement contre la vérité, contre ma femme et mon enfant. Récemment, je me suis assis et j’ai passé en revue les douze dernières années de ma vie. Cet examen m’a anéanti. J’ai vu combien j’avais été vil à l’égard de ma femme, qui avait tout supporté avec humilité. (...) Plus j’avais été cruel et plus elle m’avait témoigné d’amour et de miséricorde. Oui, c’est seulement maintenant que je m’en rends compte. (...) Il y a deux semaines, j’ai symbolisé mon vœu de servir le seul vrai Dieu Jéhovah par le baptême par immersion. Je me suis voué à ce Dieu qui, pendant le temps que dura ma folie, avait si merveilleusement guidé ma femme et mon enfant.” Quelle grande récompense après douze années de longanimité ! Puisse cette lettre vous encourager à être longanime envers les membres incroyants de votre famille !
17. a) Comment et pourquoi faut-il exercer la longanimité à l’égard des enfants ? b) Comment les enfants manifesteront-ils la longanimité ? c) Quel conseil les parents comme les enfants suivront-ils ?
17 La longanimité devrait également être manifestée à l’égard des enfants au sein de la famille. Si la conduite des adultes n’est pas toujours “angélique”, cela devrait aider les parents à comprendre que leurs enfants ne seront pas non plus toujours des “anges”. La conduite des enfants reflète souvent l’héritage du péché. En conséquence, ils méritent que nous leur témoignions la même patience que les autres manifestent envers nous, en raison de nos manquements dus à l’hérédité. En revanche, les enfants, qui ont un sens aigu de la justice et s’attendent à ce que les adultes soient mûrs, devraient comprendre également que leurs parents ne sont pas parfaits. Il faudra donc que les enfants soient longanimes envers leurs parents. Le meilleur moyen d’y arriver, c’est que les parents comme les enfants observent le conseil biblique renfermé dans Éphésiens 6:1-4 : “Enfants, soyez obéissants envers vos parents en union avec le Seigneur, car cela est juste : ‘Honore ton père et ta mère’ ; ce qui est le premier commandement avec une promesse : ‘Pour que tu t’en trouves bien et subsistes longtemps sur la terre.’ Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais continuez de les élever dans la discipline et les conseils autorisés de Jéhovah.” La longanimité exercée à la fois par les parents et les enfants rendra possible l’obéissance à ce commandement pour le plus grand bien de tous les membres de la famille et pour la gloire de Dieu.
18. Pourquoi les chrétiens devraient-ils être longanimes envers les autres membres de leur famille qui sont du monde ?
18 Le fait de parler du cercle familial nous fait de suite penser aux autres membres de la famille qui sont du monde. Encore une fois, la patience sera nécessaire. L’amabilité chrétienne est désarmante. Elle produit une impression favorable sur les gens du monde. Les parents incroyants se rendent compte que notre christianisme ne se borne pas seulement à des paroles, mais qu’il est réellement un mode de vie plaisant. Cela les encouragera peut-être à devenir eux-mêmes des témoins chrétiens de Jéhovah. Il nous faut endurer dans ce but.
LA LONGANIMITÉ AU SEIN DE LA CONGRÉGATION
19. De quelles façons les surveillants exerceront-ils la longanimité à l’égard des autres membres de la congrégation ?
19 La congrégation chrétienne est un autre endroit où nous pouvons exercer la longanimité. Le surveillant doit être longanime envers tous au sein de la congrégation, qu’il s’agisse de nouveaux ou de frères fréquentant la congrégation depuis de nombreuses années. Il peut donner des conseils mais il ne rudoiera jamais les frères ni ne manifestera des signes d’impatience. Le surveillant doit supporter les faiblesses des retardataires habituels, en espérant qu’ils s’amélioreront. Il porte le fardeau des inactifs en ayant l’espoir qu’ils reprendront leur activité. Il est patient lorsque ses assistants n’assument pas leurs responsabilités comme ils le devraient. Quand certains temporisent, lorsque la participation aux réunions est faible, que les parents sont indifférents et les enfants se conduisent mal, le surveillant se montre patient et longanime. Il endure dans l’espoir qu’un jour tous ceux dont il a la charge apprécieront pleinement le ministère chrétien, l’entreprendront de tout cœur, comme un mode de vie, et obtiendront la vie. — Col. 3:23.
20. En quelles circonstances les assistants ministériels verront-ils la nécessité d’être longanimes ?
20 Les assistants ministériels doivent également exercer la longanimité au sein de la congrégation. Ils doivent être patients lorsque le surveillant semble parfois exigeant ou lorsque leurs frères n’acceptent pas leurs privilèges de la bonne manière. Par exemple, le serviteur à l’École théocratique sera patient quand les participants au programme ne seront pas présents, le serviteur aux comptes fera preuve de patience quand les contributions ne seront pas élevées, le serviteur aux publications sera patient quand les frères ne viendront pas retirer leurs publications, et les conducteurs de centre seront longanimes lorsqu’il y aura peu de monde ou même personne au rendez-vous pour le service, que les études ne seront pas préparées ou que peu de frères se proposeront pour les aider à nettoyer la Salle du Royaume. Il est nécessaire que les serviteurs soient longanimes envers tous.
21. Pourquoi et comment les missionnaires et les ministres travaillant dans les Béthels pratiqueront-ils la longanimité ?
21 Les missionnaires à l’étranger et les ministres dans les Béthels, où sont imprimés les bibles et les manuels bibliques, doivent également exercer la longanimité. Dans certains territoires, les gens sont lents à accepter la bonne nouvelle du Royaume de Dieu établi. Les missionnaires doivent donc endurer. Il leur faut également être patients avec eux-mêmes quand ils apprennent une autre langue et doivent s’adapter à un mode de vie totalement différent. Dans les Béthels, les ministres sont souvent nombreux et vivent à l’étroit, ce qui peut être une épreuve parfois, mais il faut supporter les faiblesses des autres sans s’y arrêter. L’emploi du temps et la routine de travail nécessitent une adaptation et de la discipline. Toutefois, les ministres endurent en se revêtant de l’amour et de l’un de ses fruits, la longanimité. — Col. 3:12-14.
22. En quelles autres circonstances les serviteurs et les membres de la congrégation verront-ils la nécessité de pratiquer la longanimité ? Comment faut-il porter ce fardeau ?
22 Lorsque des ministres font un faux pas, un lourd fardeau repose immanquablement sur la congrégation. Les chrétiens mis à l’épreuve à cause de leur inconduite ou d’autres manquements infligent de lourds fardeaux à l’ensemble des serviteurs. Mais il faut porter ces charges dans l’amour (Rom. 15:1-6). Les exclus sont cause de difficultés et de chagrins non seulement pour les membres de la congrégation, mais souvent pour les membres de leur famille. Néanmoins, cet opprobre doit être supporté dans l’esprit du Christ.
LA LONGANIMITÉ EXERCÉE ENVERS TOUS CEUX DU DEHORS
23. a) Pourquoi est-il important que les chrétiens exercent la longanimité à l’égard de ceux qui ne sont pas membres de la congrégation chrétienne, et comment ces souffrances devraient-elles être supportées ? b) Comment les parents chrétiens et leurs enfants ont-ils exercé la longanimité ? c) De quelle façon les témoins de Jéhovah ont-ils manifesté la longanimité dans le ministère du champ, et cela est-il passé inaperçu ? d) Comment les chrétiens considèrent-ils la souffrance, et pourquoi ?
23 Il nous faut supporter aujourd’hui des fardeaux pesants à cause du Christ. Les circonstances obligent de nombreux chrétiens à travailler avec des gens du monde qui ont un langage grossier, qui mentent, fraudent, volent ou font toutes sortes de choses indécentes. Mais le chrétien doit supporter cela sans se laisser contaminer (Jean 17:15-19 ; I Cor. 5:9 à 6:11). Le chrétien doit endurer les conflits raciaux, les haines religieuses et les préjugés nationaux. Combien de temps les ministres de Jéhovah n’ont-ils pas souffert à cause de ceux qui créent l’affliction sous le couvert de la loi ! Combien de temps n’ont-ils pas enduré la haine des dictateurs en Russie, en Espagne, au Portugal et dans d’autres pays ! Combien de temps les parents chrétiens et leurs enfants n’ont-ils pas supporté les injures des patriotes qui ne connaissent pas la loi de Dieu interdisant l’idolâtrie ! Combien de temps les chrétiens n’ont-ils pas supporté les insultes, la rudesse et les portes qu’on leur claquait au visage, dans l’exercice de leur ministère de maison en maison ! Dans les nouvelles visites et les études bibliques, ils ont fait montre d’une patience semblable à celle de Dieu. Mais en dépit de tout cela, ils sont joyeux ! Leur endurance n’est certainement pas passée inaperçue ! Récemment, une revue catholique déclarait que l’une des caractéristiques qui lui plaisait le plus chez les témoins de Jéhovah était qu’ils “acceptent de supporter les railleries et les injures pour leurs croyances”. Les chrétiens sont offerts en spectacle aux hommes et aux anges. De même que les athlètes, ils ne se contentent pas de se tenir en marge de la compétition, mais ils sont heureux quand l’occasion leur est offerte de démontrer leurs capacités. Quelles souffrances l’athlète ne doit-il pas endurer au cours de l’entraînement et lorsqu’il court pour gagner un prix ? L’occasion de participer à la compétition est souvent considérée comme un honneur insigne et un privilège, malgré ce que cela coûte. Tel est le sentiment que les chrétiens éprouvent dans leur recherche du prix qu’est la vie éternelle. Leurs frères les encouragent et ils sont heureux pour avoir enduré. L’apôtre Pierre déclare : “Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’esprit de gloire, oui l’esprit de Dieu, repose sur vous.” (I Pierre 4:14, 16 ; 2:20). Grâce à l’esprit de Jéhovah qui repose sur eux, les chrétiens endurent la souffrance avec joie.
24. En quoi la longanimité chrétienne est-elle unique en son genre, et quelle est sa récompense ?
24 Par conséquent, la longanimité des chrétiens est unique en son genre. Elle engendre la paix et l’unité. Elle ouvre toute grande la voie de la repentance. Elle favorise l’obéissance et affermit la foi. Elle glorifie Jéhovah, fait progresser son organisation et rend son peuple heureux. Grâce à la longanimité, le chrétien gagne pour lui-même et pour d’autres le prix — le seul qui mérite qu’on souffre pour lui —, celui de la vie éternelle. Quel stimulant plus puissant pourrions-nous trouver pour nous inciter à être longanimes envers tous ?
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