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L’amour : la voie plus excellenteLa Tour de Garde 1950 | 15 avril
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L’amour : la voie plus excellente
“ Et je vais vous montrer une voie encore plus excellente. ” — I Cor. 12:31, Ostervald.
1. Qui devons-nous aimer pour obtenir la vie éternelle, et pourquoi ?
JÉHOVAH agit dans toutes ses voies selon l’amour. Il s’est distingué par cet amour et c’est d’après le principe de l’amour qu’il dirige l’univers. C’est pour lui un excellent moyen de gouverner toutes ses créatures intelligentes. Par cette façon d’agir, il garde toutes ses créatures fidèles dans un attachement inébranlable. Il a établi le modèle d’amour et exige que toutes ses créatures intelligentes l’imitent. Seules celles qui agissent ainsi pourront obtenir la vie éternelle. Elles doivent l’aimer parce qu’il est digne de toute leur affection et de tout leur dévouement, et en agissant ainsi elles se conduiront comme le demande le grand amour qu’il a manifesté envers elles. Elles doivent aimer leur prochain exactement de la même façon que Dieu aime ses créatures. Ainsi elles sont semblables à Dieu. Le bien-aimé Fils de Dieu déclara que les deux grands commandements étaient ceux-ci : 1. “ Tu aimeras Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. ” 2. “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ” (Deut. 6:5 et Lév. 19:18, Crampon ; Mat. 22:37-40) Si nous voulons nous montrer dignes de la vie éternelle dans n’importe quelle partie de l’univers de Dieu, nous devons garder ces commandements et agir selon l’amour, cette voie excellente.
2, 3. Quelle est l’organisation qui a le plus bénéficié de l’amour de Dieu ? Pourquoi ?
2 Dans toute la création, il n’y a pas d’autre organisation que son assemblée ou Église qui ait ressenti et bénéficié davantage de cette affection de Dieu. Bien qu’elle vit le jour au premier siècle de notre ère, cette assemblée ou Église fut préfigurée il y a de nombreux siècles par l’assemblée de l’ancien peuple choisi de Jéhovah, la nation d’Israël. Dieu a aimé ce peuple parce qu’il a aimé ses ancêtres. Son prophète Moïse déclara à la nation : “ Et parce qu’il a aimé tes pères, et qu’il a choisi leur semence après eux, ... c’est parce que l’Éternel vous aime, et parce qu’il garde le serment qu’il a fait à vos pères, que l’Éternel vous a retirés à main forte, et qu’il t’a racheté de la maison de servitude. ” — Deut. 4:37, Darby et 7:8, Ostervald.
3 Seul un petit reste de cette nation favorisée se montra digne d’être transféré dans la nouvelle assemblée ou Église et d’en former le noyau. La volonté de Dieu était que cette nouvelle organisation qu’il choisit fût parfaite quant à son dévouement envers lui, quant à toutes les qualités à l’image de Dieu, et particulièrement celle de l’amour. En parlant de cette nouvelle organisation, nous ne voulons pas désigner celle qui est appelée “ chrétienté ”, car elle n’est pas son organisation, pas plus que le reste du monde dont elle est la partie dirigeante. Nous voulons désigner la véritable organisation messianique ou chrétienne, l’“ Église de Dieu ”, fondée au premier siècle. Il existe une grande différence entre la chrétienté et la véritable assemblée de Jéhovah Dieu. La chrétienté n’a jamais suivi la voie par excellence, mais elle a été égoïste, cruelle et mondaine. Bien qu’étant au milieu de la chrétienté, la véritable Église de Dieu n’en a pas fait partie, mais elle s’est sincèrement efforcée d’être à l’image de Dieu en suivant sa voie excellente. À cause de sa mondanité cruelle et égoïste, la chrétienté a manqué d’imiter Jéhovah Dieu et d’être une bénédiction pour l’humanité ; bientôt elle sera détruite à la bataille d’Armaguédon. Mais la véritable Église subsistera éternellement pour la louange de Jéhovah et pour la bénédiction de tous les hommes de bonne volonté.
4, 5. Comment Dieu prouva-t-il qu’il traitait avec une nouvelle organisation ?
4 Ce n’est pas chose facile que d’établir une nouvelle organisation et montrer que Dieu a reporté sur elle ses faveurs et ses bénédictions, alors que durant plus de dix-sept siècles il s’est exclusivement occupé d’une organisation ancienne. Aussi Dieu prouva que l’Église chrétienne nouvellement établie était désormais celle qu’il s’était choisie. Pour l’aider à traverser la période difficile de son enfance et à passer de l’ancien système de choses dans le nouveau, Jéhovah Dieu opéra une manifestation spéciale de son esprit ou force active en faveur de cette nouvelle organisation de son peuple dévoué, les disciples du Messie, Jésus-Christ.
5 Environ neuf siècles avant les derniers jours de l’ancienne organisation et le commencement de la nouvelle, Dieu avait inspiré Joël pour prophétiser cette opération spectaculaire de la force active de Dieu sur l’Église chrétienne, en disant : “ Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. Je ferai paraître des prodiges... Avant l’arrivée du jour de l’Éternel [Jéhovah], de ce jour grand et terrible. Alors quiconque invoquera le nom de l’Éternel [Jéhovah] sera sauvé. ” (Joël 2:28-32) Les faits historiques montrent que cette prophétie commença à s’accomplir sur le reste des disciples juifs de Jésus, le jour de la fête de la Pentecôte, en l’an 33 de notre ère. Sous le pouvoir de cet esprit répandu par Jéhovah Dieu, ces disciples juifs de Jésus commencèrent soudain et de façon miraculeuse à parler en langues étrangères. De plus, sous le pouvoir de cette énergie divine, l’apôtre Pierre et d’autres se levèrent et prophétisèrent ou expliquèrent nombre de prophéties relatives à Jéhovah Dieu et à Christ Jésus, au grand étonnement de la foule rassemblée. En outre, par cette même force active invisible, certains dons de la connaissance leur furent accordés sur-le-champ afin qu’ils en fassent bénéficier la foule. Toute cette manifestation de l’esprit de Dieu, manifestation qui avait été prédite, prouva que Dieu avait alors choisi cette assemblée de Jésus le Messie, et qu’en ce même jour les trois mille Juifs et prosélytes qui furent convaincus de ce fait passèrent de l’ancienne organisation rejetée dans la nouvelle assemblée chrétienne. — Actes 2:1-41.
UN MOYEN DE CROÎTRE GRÂCE AUX DONS
6. Qu’est-ce qui fut accordé à l’Église primitive au moyen de l’esprit ?
6 C’est ainsi que la nouvelle organisation fut établie et par de tels dons de l’esprit, miraculeux et convaincants, accordés à ses membres, elle s’avéra comme étant désormais choisie par Dieu. L’un de ses derniers membres fut l’apôtre Paul qui discuta plus que tout autre écrivain chrétien inspiré, de ces merveilleux dons de l’esprit. Au douzième chapitre de sa première lettre aux chrétiens de Corinthe, il écrit : “ Pour ce qui est des dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance. Or, il y a diversité de dons, mais un même esprit. Il y a aussi diversité de ministères, mais un même Seigneur ; il y a aussi diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère toutes choses en tous. Or, la manifestation de l’esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune. Car la parole de sagesse est donnée à l’un par l’esprit ; la parole de science est donnée à l’autre par ce même esprit ; un autre reçoit la foi par ce même esprit ; un autre reçoit du même esprit le don de guérir ; un autre, les opérations des miracles ; un autre, la prophétie ; un autre, le discernement des esprits ; un autre, la diversité des langues ; et un autre, le don d’interpréter les langues. Mais un seul et même esprit opère toutes ces choses. ” (I Cor. 12:1, 4-11, Ostervald) L’ancienne organisation juive rejetée s’opposait mais, pas plus que les organisations païennes, elle ne pouvait mettre un terme à la manifestation de l’esprit de Jéhovah opérée sous forme de dons miraculeux accordés aux nouveaux croyants chrétiens. En dépit de la jalousie et de l’antagonisme des incroyants juifs et païens, le Dieu tout-puissant montra sur qui reposaient son pouvoir et son esprit. Ainsi, les dons de l’esprit continuèrent à être accordés et exercés par les disciples de son Fils pendant ces jours apostoliques.
7, 8. Quelles sont les questions qui se posent su sujet de l’absence actuelle de dons ? Comment y répondons-nous ?
7 Lorsqu’en qualité de témoins de Jéhovah nous considérons son organisation en ce vingtième siècle, nous devons admettre qu’elle ne possède pas et qu’elle n’exerce pas ces dons miraculeux de l’esprit qui marquèrent et identifièrent l’organisation de ses témoins du premier siècle. Des personnes ne comprenant pas pourquoi de tels dons n’existent pas de nos jours, pourraient demander : Le christianisme n’est-il pas le même aujourd’hui qu’en ce temps-là ? L’Église chrétienne de Jéhovah ne souffre-t-elle pas aujourd’hui de l’absence irrémédiable de ces dons spirituels convaincants pour agir et prêcher “ cet évangile du royaume ” ? En cette époque cruciale où le communisme athée et la mondanité des religions s’étendent partout, ne devrions-nous pas rendre un témoignage plus efficace pour son Royaume, en possédant ces dons miraculeux de l’esprit pour nous soutenir et convaincre ceux qui doutent ?
8 Nous répondons que le pur christianisme (et non l’“ églisianisme ”), est aujourd’hui le même que dans ses premiers jours. Le christianisme n’a souffert ni échec, ni paralysie, ni faiblesse pour avoir manqué de la force active de Dieu ou esprit qui opérerait de nos jours à l’aide de dons spirituels miraculeux. L’absence de tels dons ne nous surprend pas. Cela fut prédit par l’apôtre Paul au premier siècle, lorsqu’il dit : “ Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. ” (I Cor. 13:8, Darby) La cessation du don des langues, la disparition des dons de prophétie et de la connaissance, ne sont pas des signes de la défaveur de Dieu ni d’une impuissance ou faiblesse de son esprit. Il n’était pas dit que tous les chrétiens posséderaient ces dons miraculeux, et tous ne les eurent pas. Parlant de son temps, Paul demande : “ Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ? Tous ont-ils le don des guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? ” (I Cor. 12:29, 30) L’apôtre pose toutes ces questions de telle façon que la réponse attendue soit non ! Par conséquent l’absence de quelques-uns ou même de la totalité de ces dons ne serait pas la preuve du mécontentement de Dieu, mais montrerait sa nouvelle façon d’agir. Nous ne contrôlons pas la dispensation de tels dons miraculeux, ni celle de dons particuliers, mais c’est Dieu qui le fait d’une manière théocratique. Depuis Jésus-Christ, il dote les membres de son Église comme il l’entend. Son esprit peut opérer aujourd’hui et opère en effet sans l’aide de ces dons spirituels et cela aussi puissamment que durant le premier siècle, quand il opérait par ces dons. En réalité, le fidèle reste de la véritable Église chrétienne accomplit aujourd’hui, par l’esprit de Jéhovah Dieu, un témoignage à son nom et à son Royaume plus puissant que jamais auparavant dans l’ère chrétienne.
9. Qu’est-ce qui fait que l’Église est la même aujourd’hui, sans préjudice réel ?
9 Puisque depuis longtemps les dons spirituels miraculeux sont passés comme n’étant pas nécessaires en ces jours avancés de la véritable Église, il serait inutile aujourd’hui à tout chrétien consacré d’en désirer un quelconque avec ardeur, comme par exemple le don des langues étrangères, la capacité de les traduire, le pouvoir de guérir, de prophétiser ou de prêcher sous inspiration, etc. Les temps pour de telles choses sont passés et les prières adressées à Jéhovah Dieu pour les obtenir resteraient sans réponse. Il y a dix-neuf siècles l’établissement et l’édification de l’assemblée chrétienne au moyen de ces dons de l’esprit imposants, accordés à ses membres, étaient bons et efficaces. Mais de nos jours, le reste de la véritable Église, sous l’égide de Dieu et de son esprit, suit une voie plus excellente que celle consistant à faire usage des dons spirituels. Il suit la voie de l’amour. Et c’est ce qui fait aujourd’hui de la véritable Église chrétienne, exactement ce qu’elle était au premier siècle, lorsqu’elle en était encore à la première phase de son développement et qu’elle avait besoin de la manifestation miraculeuse des dons de l’esprit. Aujourd’hui, la véritable Église de Dieu possède la même qualité essentielle de l’amour qu’elle avait dans les jours apostoliques. C’est par la voie de l’amour qu’elle est établie et qu’elle accomplit ses œuvres en obéissance à Dieu et en imitation de Jésus-Christ. C’est cette voie de première importance qu’elle s’est efforcée de suivre au cours de ces dix-neuf siècles. C’est là une voie plus excellente que celle d’opérer tout simplement par les dons de l’esprit. Par conséquent, en la suivant entièrement, en cette fin de l’ère chrétienne, l’Église n’a pas subi de perte réelle, d’entraves ou de dommages du fait de la suppression des dons. Elle est remplie de l’esprit dans la même mesure qu’auparavant. Sa foi et son espérance sont aussi fortes et aussi vives que toujours, si ce n’est pas plus, maintenant que nous avons atteint la fin du monde et que les prophéties sont en train de se réaliser complètement.
10. Qu’est-ce que la voie de l’amour comparativement aux dons spirituels et pourquoi ?
10 C’est ce à quoi se réfère l’apôtre lorsqu’il déclare qu’il y a diversité de dons spirituels et lorsqu’il demande si tous les chrétiens ont tous les dons et tous les mêmes. Étant donné qu’il y a diversité de dons, certains sont préférés à d’autres. Mais pour autant que de tels dons doivent être désirés, il existe cependant quelque chose de beaucoup plus important et de vital qui ne doit pas être perdu de vue. C’est à juste titre que les dons supérieurs devaient être désirés pendant le temps qu’ils étaient dispensés, mais il y a une chose bien plus excellente encore que les dons miraculeux et de là beaucoup plus enviable, que l’on doit s’efforcer de rechercher. Aussi l’apôtre attire-t-il notre attention sur cette chose en disant : “ Or, désirez avec ardeur les dons les meilleurs, et je vais vous montrer une voie encore plus excellente. ” (I Cor. 12:31, Ostervald) En qualité de chrétiens, nous pouvons suivre aujourd’hui l’encouragement de l’apôtre et y aspirer avec tout autant d’ardeur et de confiance que le firent nos frères dans les jours de l’apôtre. Quoique nous manquions de dons miraculeux, nous pouvons nous engager aussi complètement et aussi fidèlement dans cette voie plus excellente, comme ils le firent dans les temps apostoliques, et nous montrer ainsi dignes du salut éternel. Cette voie est celle de Dieu, celle de l’amour.
PAS D’AVANTAGE PERSONNEL SANS AMOUR
11, 12. Comment quelqu’un pouvait-il s’exprimer en langues, et cependant être rien ? Pourquoi ?
11 Pour montrer la supériorité de cette façon d’agir, l’apôtre illustre combien elle est essentielle. Supposons que quelqu’un reçoive miraculeusement tout ou partie des dons de l’esprit de Dieu. Si cette personne omettait de cultiver cette qualité vitale qu’est l’amour, elle n’arriverait à rien. Parlant toujours des dons de l’esprit, l’apôtre commence le treizième chapitre de son épître en disant : “ Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain sonnant ou une cymbale retentissante. Et quand j’aurais un don de prophétie, et que je saurais tous les mystères et tout ce qu’on peut connaître, et que j’aurais toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. ” (I Cor. 13:1, 2, Lausanne) Si quelqu’un était qualifié pour écrire ainsi, c’était bien l’apôtre Paul, car il possédait tous les dons énumérés ci-dessus, et dans une mesure plus abondante que les autres. Par l’expression “ langues des hommes ”, il n’entendait pas l’art oratoire et l’éloquence grâce auxquels on peut charmer un auditoire ou l’influencer dans ses opinions et actions, car ce n’est pas ce que l’apôtre a prétendu posséder. Quelques-uns des Corinthiens à qui Paul avait écrit, disaient de lui : “ Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. ” Paul admettait cela lorsqu’il disait : “ Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance. ” (II Cor. 10:10 et 11:6) Par “ langues des hommes ” l’apôtre entendait les dons accordés miraculeusement et consistant à s’exprimer dans les langues étrangères des hommes. C’est par le pouvoir de l’esprit de Dieu ou force invisible qu’il pouvait parler en de telles “ langues des hommes ”. Au chapitre suivant il s’écrie : “ Je rends grâces à mon Dieu de ce que je parle plus de langues que vous tous. ” — I Cor. 14:18, Ostervald.
12 Que serait-il advenu si Paul parlant par l’esprit dans ces différentes langues n’avait eu aussi le don de les interpréter, ou s’il n’y avait eu personne dans son auditoire qui l’aurait fait pour lui ? Sur son auditoire cela n’aurait pas produit plus d’effet que s’il avait écouté parler un barbare païen. “ Car celui qui parle une langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu ; car personne n’entend, et il prononce des mystères par l’esprit. Celui qui parle une langue s’édifie lui-même, ... C’est pourquoi, que celui qui parle une langue, prie afin d’interpréter. Car, si je prie dans une langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. ” Si Paul avait persisté alors à ne parler qu’en langues, sans en donner aucune interprétation, cela aurait certainement été de sa part un manque d’amour. Ceux qui l’écoutaient n’en auraient tiré aucun profit et n’y auraient vu qu’une manifestation de l’esprit opérant sur l’apôtre. Paul ne se serait alors efforcé que de faire voir ses dons. Cette voie ne l’aurait pas édifié dans l’amour et ainsi, il n’en aurait pas retiré des avantages durables. Parce qu’il aimait ceux qui cherchaient l’édification spirituelle et le salut, Paul ajouta cette résolution : “ Je rends grâces à mon Dieu de ce que je parle des langues plus que vous tous ; mais, dans une assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles au moyen de mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles dans une langue. ” — I Cor. 14:2, 4, 13, 14, 18, 19, Lausanne.
13, 14. Quel est le don qui se place en tête, celui de prophétie ou des langues ? Pourquoi en est-il ainsi ?
13 C’est avec ce même motif d’amour et de sagesse qu’un prédicateur du Royaume de Dieu devrait essayer de parler un langage à la portée de tous, que tout le monde parle et comprend, plutôt que de s’exprimer dans une langue montrant une éducation supérieure, mais qui n’aboutirait en effet qu’à faire montre d’un grand savoir et serait pour les auditeurs semblable à une langue étrangère. C’est dans cet esprit que l’école biblique de Galaad de la Tour de Garde s’efforce de donner aux missionnaires à qui elle décerne un diplôme, une connaissance de base de la langue du pays dans lequel ils doivent être envoyés. Les anges ont un langage qui leur est propre, mais si Paul ou quelqu’un d’autre s’était exprimé dans ce langage céleste, cela aurait pu montrer un don supérieur ; cependant, quelles créatures terrestres auraient profité de ce qu’il aurait dit ? Pour autrui, il aurait tout aussi bien pu être un airain sonnant et une cymbale retentissante. Aux yeux de Dieu il n’aurait pas été plus que cela. Quand des anges de Dieu apparurent à des hommes et à des femmes, ils parlèrent des langues que ces créatures humaines comprenaient, et cela pour que le message divin leur parvienne et qu’ils en bénéficient.
14 Le don de prophétie était supérieur à celui des langues étrangères. “ Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation. Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise édifie l’assemblée. Or je désire que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ; mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification. ... Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez pas de parler en langues. ” (I Cor. 14:3-5, 39, Darby) En raison de son pouvoir d’édifier les frères et sœurs dans le langage qu’ils comprenaient, le don de prophétie était celui qui devait être le plus recherché parmi tous les autres dons. En fait Paul classait ceux qui avaient un don de prophétie immédiatement après les apôtres, lorsqu’il dit : “ Et Dieu a mis dans l’Église d’abord des apôtres, ensuite des prophètes, en troisième lieu des docteurs. ” Il classe le don de langues diverses au huitième et dernier rang. Le don de prophétie était accordé indistinctement aux hommes et aux femmes. La prophétie de Joël 2:28, 29 avait prédit que l’esprit serait répandu sur les personnes des deux sexes, que les fils et les filles, les serviteurs et les servantes prophétiseraient. Et le récit montre bien que les femmes aussi bien que les hommes participèrent à ce don. Les quatre filles vierges de Philippe l’évangéliste prophétisèrent. Afin de régler la façon de prophétiser par des femmes de l’assemblée de Corinthe, Paul écrivit en disant qu’elles devraient être voilées lorsqu’elles le feraient, par respect pour les hommes consacrés qui représentent la Tête de l’Église, Jésus-Christ. Il dit : “ L’homme est le chef de la femme ; ... Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef. ” — I Cor. 11:3-5 ; Actes 21:8, 9.
15. Comment le don de prophétie pouvait-il être utilisé sans que celui qui s’en servait puisse en bénéficier ?
15 Paul était le plus en vue de ceux qui prophétisaient par le don de l’esprit. Cependant, il comprenait que lorsqu’il prophétisait ainsi, il devait le faire pour le bon motif, s’il voulait lui-même en bénéficier. Ceux qui écoutaient sa prédication inspirée pouvaient être édifiés dans la foi et dans la connaissance, mais si Paul n’avait pas eu l’amour comme motif le poussant à vouloir être et à accepter d’être un prophète de ce genre, sa prédication inspirée n’aurait pas eu de bons effets sur sa propre personne. Il aurait pu agir comme l’ancien prophète Balaam aux jours de Moïse, lorsque ce dernier conduisait les Israélites d’Égypte en Terre promise. Balaam désirait un gain matériel égoïste et se vendit à Balak roi de Moab, pour maudire les Israélites. Mais contrairement aux motifs méchants de Balaam, l’esprit irrésistible de Dieu lui fit prophétiser une bénédiction en faveur des Israélites. Le cœur de Balaam n’était pour rien dans cette prophétie de bénédiction. Peu de temps après, il fut tué comme un prophète aimant le salaire de l’iniquité et qui a essayé de détourner la bénédiction en prenant les Israélites bénis au piège de l’idolâtrie immorale. (Nomb. 22:1 à 25:3 ; 31:8 ; Apoc. 2:14 ; II Pi. 2:15, 16) Ainsi l’apôtre disait aux Corinthiens qu’il traitait durement son corps et qu’il le tenait assujetti afin de ne pas permettre à la chair égoïste de contrôler le motif de ses actions, “ de peur d’être moi-même rejeté (mis de côté, Rilliet), après avoir prêché aux autres ”. — I Cor. 9:15-18, 26, 27.
16, 17. Avec quel motif et comment devons-nous prêcher le Royaume ? Pourquoi ?
16 Le don de prophétie ou de prédication inspirée cessa après la mort des apôtres de l’Agneau Jésus-Christ ; mais aujourd’hui, par le pouvoir de l’esprit de Dieu, la prédication de l’évangile du Royaume pour le salut de l’humanité se poursuit comme jamais auparavant. La prédication dans des lieux publics et de maison en maison pour l’édification des autres continue, mais chaque homme et chaque femme proclamant le Royaume devrait se poser cette question : Quel est le motif qui me fait agir ainsi ?
17 Nous avons pu acquérir la faculté de parler ou de témoigner avec clarté de la vérité. Nous pouvons avoir l’argument le plus fin pour montrer que nous avons raison du point de vue scriptural. Nous pouvons être capables d’expliquer les vérités bibliques et de les rendre claires et compréhensibles aux autres. Nous pouvons même aider d’autres à venir à la vérité, les aider à reconnaître leur privilège de pouvoir se consacrer entièrement à Dieu et de le servir. Nous pouvons faire tout cela pour autrui. Cependant, si l’amour ne demeure pas en nous, quel bien cela peut-il nous faire ? Profitable à d’autres, nous devrions nous aussi bénéficier de notre façon d’agir. Non seulement nous sommes intéressés au salut des autres, mais aussi au nôtre. Nous aimons la vie et désirons l’avoir éternellement. Mais notre vie doit être une vie d’amour. Elle doit être l’expression de notre amitié envers ceux qui cherchent la vie. Ainsi notre prédication doit être chaleureuse, empreinte d’amour et faite avec le sentiment d’un réel intérêt au bien-être durable de ceux qui nous écoutent. La question n’est pas de présenter simplement et froidement les faits devant nos auditeurs et de leur dire : “ Voilà, c’est à prendre ou à laisser ! ” Nous devons donner quelque chose de plus. En prêchant, c’est avec tout notre cœur que nous devons parler à nos auditeurs, en leur faisant voir que nous sommes sincèrement intéressés à ce qu’ils obtiennent la vie éternelle par la connaissance et le service de Dieu et de Christ. En agissant ainsi l’amour sera le motif pour lequel nous prophétisons aujourd’hui et cela aidera non seulement les autres à obtenir la vie éternelle, mais nous sera également des plus profitable dans ce sens.
MYSTÈRES
18, 19. Comment Paul ne fit-il jamais un mauvais usage de la connaissance des mystères ?
18 Chacun devrait faire bon usage d’un don accordé par Dieu, et cela en aimant tout d’abord Dieu et ensuite son prochain. Autrement l’emploi d’un don, même celui de connaître tous les mystères sacrés, ne profite à celui qui s’en sert. Paul qui nous prévient à ce sujet était bien placé pour le dire. Il aurait pu s’exalter devant l’abondance de révélations qui lui furent faites par l’esprit de Dieu. Il ne voulait pas que ses frères le surestiment personnellement parce qu’il connaissait avec une telle clarté tant de mystères ou de vérités secrètes. C’est pourquoi il disait : “ Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu. Du reste, ce qu’on demande des dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. ” — I Cor. 4:1, 2.
19 En instruisant ainsi ses frères et sœurs, Paul agissait par amour pour eux et pour Dieu dans l’usage qu’il faisait de la connaissance des vérités cachées. Avec cette connaissance il aurait pu inciter les frères et sœurs à le suivre et à former une secte, en le considérant comme prodigieusement sage et occupant une position privilégiée auprès de Dieu, grâce à laquelle une connaissance spéciale lui aurait été confiée au sein du cercle secret des experts. Mais cette façon d’agir eût été égoïste et la marque de l’exaltation de sa personne. Une telle conduite l’aurait amené à la ruine et lui aurait valu la désapprobation divine. Afin d’empêcher ses frères chrétiens d’adopter une attitude mauvaise et idolâtre à son égard, l’apôtre ainsi doué leur rappela que les mystères ne provenaient pas de sa propre sagesse et de son discernement, mais qu’ils lui avaient été tout simplement confiés par Christ. Ainsi, il était un simple et véritable serviteur de Christ, dans l’obligation de faire connaître ces mystères à ceux qui cherchaient la vérité. Aussi le mérite d’acquérir une telle connaissance ne revenait pas à Paul, simple serviteur, mais à Christ le Révélateur des saints secrets. Paul était dans l’obligation d’être fidèle à son maître, Christ Jésus, en faisant part de sa connaissance des mystères aux disciples de Christ. À cause de sa fidélité et de son intégrité dans cette œuvre, Paul ne devait pas être idolâtré, adoré et suivi comme le conducteur d’une secte. Il remplissait tout simplement son devoir envers Christ, et Christ devait être remercié, loué, honoré et suivi. Si Paul aimait Dieu et Christ ainsi que ses frères et sœurs, il emploierait ces mystères d’une façon désintéressée, non pour grandir aux yeux des hommes, mais pour magnifier Dieu qui révèle ses saints secrets par Christ. Une telle attitude lui serait profitable.
20. Comment Jésus employa-t-il une telle connaissance, et comment l’obtenons-nous maintenant ?
20 Jésus-Christ déclara à ses fidèles disciples : “ Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. ” (Luc 8:10) Jésus connaissait ces mystères du Royaume. Cependant, il n’employa pas cette connaissance d’une façon égoïste. Non, mais il révéla sa connaissance avec amour. Il aurait pu employer ces mystères égoïstement, pour former un corps constitué de nombreux disciples nominaux. En s’adressant à une grande multitude, loin d’agir de cette façon, il parla de ces mystères à l’aide de paraboles, de paroles cachées, et expliqua en privé à un très petit nombre d’élus seulement la connaissance des mystères que Dieu permettait de leur accorder. Aujourd’hui les disciples de Christ sont aidés dans la compréhension des saints secrets de la Parole de Dieu et de ses desseins, non par les dons inspirés de la connaissance, mais par la puissance lumineuse de son esprit. Ainsi, ces paroles demeurent toujours vraies : “ Mais, comme il est écrit : Ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est point monté dans le cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment ; c’est aussi ce que Dieu nous a révélé par son esprit ; car l’esprit pénètre toutes choses, même les profondeurs de Dieu. ” — I Cor. 2:9, 10, Glaire.
21, 22. De quelle façon devons-nous employer aujourd’hui une telle connaissance des mystères, et pourquoi ?
21 Une fois acquise, la connaissance de si merveilleux mystères que procure la clef de l’entendement de la Bible, pourrait être employée égoïstement. En possession d’aptitudes spéciales pour les expliquer aux autres, nous pourrions en faire grand étalage, ce qui nous vaudrait éloges et admiration. Ou bien nous pourrions nous laisser aller à préférer certaines personnes à d’autres, et ne pas partager ces mystères d’une façon égale avec tous ceux qui demandent et qui désirent savoir ; ou encore, dans la crainte des hommes nous pourrions garder pour nous ces mystères qui mettent à nu l’organisation et les activités des ennemis de Dieu. Ainsi nous montrerions que nous n’aimons pas Dieu. Car : “ La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. C’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. ” — I Jean 4:18, 17.
22 À ce sujet Paul demandait à ses frères chrétiens d’intercéder pour lui auprès de Dieu, en disant : “ Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile. ” Il demandait leurs prières, afin disait-il, “ que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ. ” (Éph. 6:19 ; Col. 4:3) De pair avec une grande connaissance des mystères, Paul avait incontestablement en lui de l’amour et de l’abnégation ; les maris et les épouses chrétiens qui connaissent aujourd’hui le mystère de Christ et son Église, doivent certainement manifester de l’amour les uns envers les autres, en cherchant à appliquer cette connaissance dans leurs relations. Paul disait en l’expliquant : “ Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. ” (Éph. 5:32, 33) Pour notre bien et celui des autres, nous devons employer la connaissance de ces profonds secrets divins selon l’amour.
CONNAISSANCE
23, 24. Comme le montrèrent Jésus et Pierre, quelle autre connaissance pourrions-nous posséder ?
23 Il existe une autre connaissance en dehors de celle des mystères sacrés, et c’est ici que se pose une question appropriée : Comment allons-nous mettre en pratique et communiquer cette connaissance ? Paul déclarait que s’il n’avait pas l’amour avec toute la connaissance qu’il possédait, il ne serait rien aux yeux de Dieu, peu importe l’intelligence que ses frères chrétiens pourraient lui reconnaître. Ici il se référait particulièrement aux dons occasionnels de la connaissance, miraculeusement accordés par l’esprit et qui devaient disparaître avec le temps.
24 Jésus, par exemple, jouissait de ce don spécial et momentané de la connaissance lorsqu’il s’écria en voyant s’approcher Nathanaël : “ Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a pas de fraude. D’où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. ” En effet, comment Jésus le connaissait-il, si ce n’est par l’esprit de Dieu ? Jésus fut à même, en répondant à la question de Nathanaël, de lui montrer à quel point il le connaissait : “ Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. ” (Jean 1:47, 48) Après que le saint esprit eut été répandu le jour de la Pentecôte, deux disciples, Ananias et Saphira, essayèrent de faire croire qu’ils avaient apporté leur contribution entière au service de Dieu. Alors l’apôtre Pierre reçut pour un temps le don de la connaissance. Cela lui permit de dévoiler leur tromperie. Lorsque l’homme remit seulement une partie de la contribution pour faire une fausse impression, Pierre sut tout de suite ce qui se passait. Il dit : “ Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au saint esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. ” Ananias tomba mort ; plus tard, lorsque sa femme Saphira se révéla avoir pris part à la conspiration, Pierre lui dit : “ Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’esprit du Seigneur ? ” Elle aussi tomba morte, mais non parce que Pierre aurait employé la connaissance sans amour. — Actes 5:1-10.
25, 26. Comment Paul employait-il une telle connaissance et que disait-il à ce sujet ?
25 Il nous est rapporté qu’une fois Paul reçut à bord d’un bateau se dirigeant vers Rome un don de connaissance qui venait à point. Alors que le naufrage semblait certain et que l’officier et ses hommes étaient sur le point d’abandonner le bâtiment, Paul leur dit : “ Si ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés. ” Et le matin du jour du naufrage, Paul dit à tous ceux qui étaient à bord : “ C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous êtes dans l’attente et que vous persistez à vous abstenir de manger. Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et il ne se perdra pas un cheveu de la tête d’aucun de vous. ” “ Mais nous devons échouer sur une île. ” (Actes 27:31, 33, 34, 26) Combien providentiels pourraient être ces dons de la connaissance et combien il serait merveilleux de posséder toute la connaissance nécessaire !
26 Paul connaissait très bien les dangers de la connaissance, et il pouvait dire de lui-même : “ Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis pas sous celui de la connaissance, et nous l’avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses. ” (II Cor. 11:6) Mais si nous en savons plus que les autres, cela nous expose à nous donner de l’importance et ainsi à nous nuire. Tout en ayant la conscience éclairée et une connaissance supérieure, une personne peut agir égoïstement. Elle peut agir selon ce que lui permet sa conscience, sans se demander si ses actions libres ne choquent pas ceux qui ont moins de connaissance et par conséquent des scrupules de conscience. Une telle connaissance devrait être équilibrée et dirigée par l’amour. Discutant sur la question de la nourriture, l’apôtre dit : “ Quant aux choses sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous de la connaissance. La connaissance enfle, mais l’amour édifie. Et si quelqu’un pense savoir quelque chose, il n’a encore rien connu comme il faut connaître ; mais si quelqu’un aime Dieu, il est connu de lui. ... Mais cette connaissance n’est pas en tous. ” (I Cor. 8:1-7, Lausanne) Ceux qui ont la connaissance devraient prendre en considération avec amour l’ignorance des autres.
27, 28. Comment la connaissance peut-elle blesser celui qui la possède ? Comment peut-elle être employée d’une façon secourable ?
27 Imbue de sa connaissance pourtant juste, une personne égoïste peut dire : “ Je vais m’amuser. Pourquoi me préoccuperais-je de ce que les autres pensent de moi ? Je sais que j’ai raison dans ce que je fais. Si les autres sont ignorants, je n’en suis pas responsable. Pourquoi laisserais-je leur ignorance et leur conscience non éclairée entraver ma liberté et m’empêcher de jouir de ce à quoi j’ai droit ? ” Puisque cette façon de faire n’aboutirait pas à l’édification des autres mais pourrait blesser même ceux qui sont chrétiens, ce ne serait donc pas agir selon l’amour. Sa propre conscience n’éprouvant pas de remords parce qu’elle possède la connaissance, il se peut qu’une telle personne en vienne à penser qu’elle ne se fait aucun mal. Mais cependant il en est bien ainsi ; car elle empêche l’amour de croître en elle, et Dieu pourrait la tenir pour responsable de la ruine spirituelle d’un autre, qu’elle aurait provoquée pour sauvegarder sa manière d’agir égoïste dans ce qu’elle sait être juste.
28 La connaissance devrait nous aider à exprimer notre amour d’une façon plus secourable. Si un mari connaît et comprend son épouse, il peut manifester son affection d’une façon plus éclairée. Pierre recommande aux maris d’agir ainsi. Il dit : “ Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance, comme avec un vase plus faible, c’est à dire féminin, leur portant honneur comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues. Enfin, soyez tous d’un même sentiment, sympathiques, fraternels, compatissants, humbles. ” (I Pi. 3:7, 8, Darby) L’amour étant supérieur à la connaissance, Pierre montre, en harmonie avec ce fait, comment les chrétiens doivent croître et se comporter de façon à ne jamais manquer d’obtenir la récompense céleste. Il mentionne alors l’amour comme ce qui est suprême. Il leur dit de s’efforcer d’ajouter la vertu à la foi, à la vertu la connaissance, à la connaissance non seulement la maîtrise de soi, la patience et la piété, mais aussi l’affection fraternelle, et à l’affection fraternelle, la qualité qui couronne toutes celles-là, l’amour. — II Pi. 1:5-7. w 15/11/49
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La foi avec l’amourLa Tour de Garde 1950 | 15 avril
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La foi avec l’amour
1. Comment pouvait-on acquérir la foi, mais comment pouvait-on seulement la posséder avec profit ?
LA CONNAISSANCE est la base de la foi. Le texte de Romains 10:14-17 illustre cela très bien lorsqu’il dit : “ Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. ” Mais autrefois dans les jours des apôtres, nous voyons qu’il pouvait y avoir des dons de la foi par la puissance de l’esprit de Dieu, c’est-à-dire une certaine conviction implantée dans un chrétien par inspiration. Paul dit : “ En effet, à l’un est donnée par l’esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même esprit ; à un autre, la foi, par le même esprit. ” (I Cor. 12:8, 9) Une telle foi ou conviction miraculeusement accordée à quelques-uns était alors nécessaire, et incitait à l’action. Pour leurs actes de foi, les hommes et les femmes de l’ancien temps furent mentionnés favorablement dans le récit biblique. La foi est une chose très nécessaire, car la victoire sur le monde ne peut être gagnée par un chrétien que s’il a la foi en Dieu le Tout-Puissant. Mais dans ce cas encore, l’amour doit s’unir au don de la foi afin que celle-ci puisse agir pour notre bien éternel. “ Et quand... j’aurais toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien ”, dit l’apôtre. — I Cor. 13:2, Lausanne.
2. Nous devons prier pour que soient déplacées quelles montagnes ? Quelle qualité devons-nous posséder en priant ainsi ?
2 Il est vrai que Jésus disait à ses disciples : “ Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible. ” (Mat. 17:20) Mais il n’a jamais été écrit que lui ou un quelconque de ses disciples eût jamais besoin de transporter une montagne littérale. Il n’a pas été dit que sans dynamite ou pelle mécanique, ils mirent en œuvre leur foi, prièrent le Dieu tout-puissant de transporter la montagne, et que prestement celle-ci fut arrachée et basculée dans la mer pour disparaître de la vue. Aussi, aucun de nous aujourd’hui ne devrait penser qu’il aura à prier avec une foi rare afin qu’une montagne littérale soit déplacée de sa voie. Sans aucun doute, le terme montagne se réfère à de vastes et imposants obstacles et difficultés qui se trouvent sur notre chemin, arrêtent notre marche et nous apparaissent presque aussi insurmontables et impossibles à déplacer que de véritables montagnes. Comme par exemple lorsque le prophète Ésaïe décrit la préparation de la voie de Jéhovah pour son peuple déplacé, il dit : “ Que toute montagne et toute colline soient abaissées ! ” De même lorsqu’il s’adressa au gouverneur juif Zorobabel au sujet de l’opposition organisée contre l’œuvre de reconstruction, le prophète Zacharie dit aux opposants : “ Qui es-tu, grande montagne, devant Zorababel ? Tu seras aplanie. Il posera la pierre principale au milieu des acclamations : Grâce, grâce pour elle ! ” (És. 40:4 ; Zach. 4:7) Mais prier pour le déplacement d’une telle montagne d’obstacles nécessitait une foi extraordinaire, “ TOUTE la foi ”.
3. Comment Adam, Ève et Judas eurent-ils la foi ? Pourquoi cependant faillirent-ils ?
3 Et alors ? La conquête de toutes les choses se trouvant sur sa route, la conquête du monde même, et éventuellement la récompense de la vie éternelle dans le Monde Nouveau de la justice ne seraient-elles pas assurées au possesseur d’une foi si rare ? Non, dit Paul, s’il n’y a pas d’amour avec la foi. Grâce à la connaissance acquise à la suite de certains renseignements et observations, Christophe Colomb crut que notre terre était ronde et se basant sur cette foi il découvrit l’Amérique ; mais il n’avait pas l’amour. Il servit les intérêts nationaux et commerciaux de ce monde. Alors qu’ils étaient en Éden, Adam et Ève ne voyaient pas Jéhovah Dieu, leur Créateur, c’est pourquoi ils devaient avoir la foi pour croire à son existence, mais ils manquèrent de prouver leur amour envers lui. Jacques nous dit : “ Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent. ” (Jacq. 2:19) Il y avait aussi le cas de Judas Iscariot. Il a dû avoir la foi lorsqu’il s’unit à Jésus et fut choisi comme l’un des douze apôtres. Il a dû avoir la foi lorsqu’avec ses compagnons apôtres, Jésus l’envoya comme évangéliste, et lorsqu’il les instruisit pour prêcher et pour faire des miracles, d’autant plus qu’ils devaient faire cela sans même emporter de provisions spéciales pour leur voyage. À ce propos Jésus dit à Judas et aux autres : “ Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. ” (Mat. 10:1-22) Judas ne persévéra pas sur les traces de Christ jusqu’à la fin. Bien qu’il eût la foi à un moment donné, il faillit en ce qui concerne l’amour et devint traître à son meilleur ami après Dieu.
4. Comment quelqu’un possédant la foi peut-il faillir aux deux grands commandements ?
4 Il faut de l’amour pour rester ferme, car à cause de notre égoïsme nous pouvons être blessés par une personne en qui nous avons eu confiance. Nous pouvons être des géants dans la foi, ne pas laisser les montagnes de difficultés barrer notre route mais les surmonter courageusement. Mais à la foi qui nous permet de produire de telles œuvres et de tels actes de foi doit se joindre l’amour. C’est pourquoi il est bien dit : “ Car dans le Christ, Jésus, ce n’est ni circoncision, ni incirconcision qui peuvent quelque chose, mais une foi qui déploie son efficace par le moyen de l’amour. ” (Gal. 5:6, Lausanne) Nous pouvons croire que Dieu pourvoira à la nourriture et aux besoins vestimentaires des frères et sœurs dans la nécessité. Mais aussi juste que puisse être notre foi, nous montrons un manque d’amour si nous ne nous efforçons pas de les tirer du besoin. Ce manquement amena Jacques à dire : “ Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. ” (Jacq. 2:14-17) Si cet homme professant la foi avait eu de l’amour, il aurait agi de façon à apporter à ses frères et sœurs dans le besoin quelque soulagement. En réalité, comme il n’avait pas un amour sincère, sa foi ne lui fit aucun bien. Il omit d’être semblable à Dieu dans ses relations avec son prochain nécessiteux. Il manqua de suivre le second grand commandement, et ainsi prouva qu’il n’était rien.
RIEN SANS AMOUR
5, 6. Comment une personne pourrait-elle donner tout ce qu’elle possède et cependant n’en tirer aucun profit ?
5 Dans tous les cas cependant, nous ne devons pas confondre les œuvres charitables avec l’amour. Non, car l’apôtre Paul continue en disant : “ Et quand je distribuerais tous mes biens en aliments, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien. ” (I Cor. 13:3, Lausanne) À ce sujet il nous suffit de nous rappeler Ananias et Saphira. En eux, nous voyons comment certaines personnes peuvent apporter leur contribution par orgueil, dans le dessein de se montrer, et paraître comme les autres qui donnèrent tout ce qu’ils possédaient. Ananias et Saphira ne donnèrent pas tout ce qu’ils possédaient à la communauté chrétienne. Il existe de nombreuses raisons égoïstes pour lesquelles un homme peut abandonner tout ce qu’il possède dans l’intérêt de la charité.
6 Parce que le Lévite Barnabas devenu chrétien vendit sa ferme et en déposa l’argent comme contribution aux pieds des apôtres, son nom fut consigné dans la Bible. Non pas qu’il le fit dans ce dessein, mais parce que quelqu’un d’autre aurait pu donner tout ce qu’il possédait et cependant avoir à l’esprit de se faire un nom. En agissant ainsi, il aurait fait connaître le don qu’il faisait afin d’avoir son nom inscrit dans les rôles de l’organisation charitable et être considéré comme un donateur exemplaire, comme un exemple de charité et de sacrifice de soi. Sans égards à l’importance de la contribution apportée, le motif n’aurait pas été pur, n’aurait pas été l’expression d’un amour réel. C’est fort à propos que dans son sermon sur la montagne Jésus attira l’attention sur le danger de faire des charités avec l’intention expresse d’être vu et admiré par les hommes. Si le donateur charitable agit avec un amour réel, il suivra le conseil de Jésus : “ Mais quand tu fais ton aumône, que ta main gauche ne sache point ce que fait ta droite. Afin que ton aumône soit dans le secret ; et ton Père qui voit ce qui se fait en secret t’en récompensera publiquement. ” (Mat. 6:1-4, David Martin) Ce n’est pas le don matériel ou financier que le Père céleste récompense, mais c’est l’amour qui est à l’origine de ce don. Ainsi, c’est l’amour qui profite au donateur.
7, 8. Comment un don devrait-il être fait, et qu’est-ce qui devrait être à l’origine d’un don destiné à secourir quelqu’un ?
7 Nous ne devrions jamais nous laisser pousser par l’égoïsme lorsque nous faisons un don. Supposons qu’une campagne d’entr’aide à laquelle chacun peut apporter sa contribution soit en cours. Afin de ne pas paraître un ladre et être considéré comme aussi généreux que les autres, ou encore pour des avantages commerciaux, nous pouvons nous sentir dans l’obligation de donner au moins quelque chose. Cela constituerait un don fait par intérêt personnel et par égoïsme, et ne serait pas un don volontaire fait par un donateur qui donne de bon cœur. Celui qui donne réellement par amour, ne donnera pas simplement le minimum, mais tout ce qu’il peut, jusqu’à renoncer à lui-même, parce qu’il veut faire cela par amour pour Dieu et pour ses créatures. Voilà le genre de personnes que Dieu apprécie, et l’apôtre Paul dit à propos de l’œuvre d’assistance qui eut lieu de son temps : “ Que chacun donne comme il fa résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. ” — II Cor. 9:7.
8 L’apôtre ne nous dit naturellement pas s’il a donné toutes ses ressources, mais c’est bien gracieusement qu’il se mit à la disposition des autres pour rendre service. Ainsi, c’est l’amour qui l’aurait incité à dispenser le don qu’il a pu faire. Il ne fit pas comme beaucoup aujourd’hui qui répondent à une campagne de charité publique, donnent, admettons un millier de dollars à une organisation de charité et disent : “ Allez-y VOUS, nourrissez et soulagez ceux qui sont dans la détresse. ” Au contraire, Paul se dépensait LUI-MÊME dans cette œuvre de bienfaisance. Pour que ses frères chrétiens de Grèce puissent soulager d’une manière organisée leurs compagnons nécessiteux se trouvant en Palestine, Paul leur donna des instructions sur la façon de préparer leurs contributions destinées à les secourir. De cette façon tout s’effectua sans perte de temps et d’efforts et permit d’aider de la façon la plus efficace les frères et sœurs dans le besoin. Aucune liste de ceux qui contribuèrent ne fut gardée et publiée, car cela aurait fait naître des motifs égoïstes. Tout fut fait pour en appeler à leur amour chrétien et non à un égoïsme quelconque. Autrement, cette charité montrée par les donateurs ne leur eut fait aucun bien, faute de développer en eux l’amour. — I Cor. 16:1-4 ; II Cor. 8:1-24.
9, 10. Comment le sacrifice de soi-même doit-il être fait pour qu’il profite réellement à celui qui le fait ?
9 Un homme pourrait abandonner tous ses biens pour en nourrir les pauvres, et cependant être peu enclin à se donner lui-même dans le service de Dieu et pour le salut de ses créatures. À cause de cela l’abandon de soi-même demande un plus grand sacrifice de sa personne qu’un simple partage de tous ses biens pour une œuvre de charité. Mais ici encore l’absence de l’amour pourrait faire de l’abandon de soi-même un acte sans valeur aux yeux de Dieu. Ne nous trompons pas sur ce point car Paul dit : “ Et quand je distribuerais tous mes biens en aliments (à ceux qui ont faim, N. T. du vingtième siècle, angl.) et que je livrerais mon corps pour être brûlé (afin d’en tirer gloire, Rilliet), si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien. ” (I Cor. 13:3, Lausanne) Une personne qui ne songerait qu’à elle pourrait rechercher le martyre. Elle pourrait se représenter l’avenir de cette façon : “ Si je risque ma vie ou si je m’expose et en meurs, les gens m’admireront, me glorifieront et parleront longtemps de moi. Je puis passer à la postérité comme martyr ; une plaque ou un monument commémoratif pourra m’immortaliser. ” Ce comportement n’exprimerait ni l’amour ni une conduite à l’image de Christ.
10 Christ Jésus se donna volontairement, sans murmurer, comme une brebis entre les mains de ceux qui l’égorgent, mais nous ne le voyons pas s’en vanter. Il attira à plusieurs reprises l’attention sur son sacrifice, mais ce ne fut pas pour s’en vanter. C’était pour montrer aux hommes la seule voie qui conduit au salut. Il livra son corps à la mort parce qu’il aimait Jéhovah Dieu et se réjouissait de faire sa volonté. Lorsqu’il vint sur la scène du monde et entra en fonction comme Souverain Sacrificateur de Dieu en s’offrant lui-même, il dit : “ Voici, je viens avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je veux faire ta volonté, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur. ” — Ps. 40:8, 9 ; Héb. 10:5-10.
11. Au lieu d’une exhibition personnelle, qu’est-ce qui compte aux yeux de Dieu dans un sacrifice ?
11 Les frères spirituels de Christ qui sont appelés à hériter avec lui du trône céleste à la droite de Dieu sont exhortés à mettre leur vie humaine à son service. Paul leur écrit pour leur dire : “ Je vous exhorte donc mes frères, par les compassions de Dieu, que vous offriez vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service raisonnable. ” En agissant ainsi il n’est pas utile de faire quelque chose de spectaculaire en vue de gagner la renommée d’un grand martyr. Pour être fidèle, il nous suffit simplement d’apprendre ce qu’est la bonne, l’acceptable et parfaite volonté de Dieu et ensuite, tranquillement, régulièrement et fermement, agir de manière à lui faire plaisir et à le glorifier. En apprenant à discerner quelle est sa volonté notre état d’esprit se transformera, et nous ne nous conformerons plus aux obligations du présent monde égoïste en cherchant à nous poser en martyr par vanité personnelle. Notre obéissance fidèle aux commandements et à la volonté de Dieu prouvera notre entière perfection dans l’amour pour Dieu. En récompense, il nous trouvera dignes d’être préservés à toujours dans le Monde Nouveau. (Rom. 12:1, 2, David Martin) Ainsi, ce n’est pas une mort grandiose, à l’instar d’un martyr, qui impressionne Dieu. Ce qui compte, c’est l’obéissance loyale et sans affectation. C’est cela qui prouve notre amour pour lui. Cette qualité se trouve ainsi fortifiée et perfectionnée en nous-mêmes. Aussi, nous répétons le conseil et avertissement de l’apôtre qui nous dit : “ Et quand je distribuerais tous mes biens en aliments, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien. ” — I Cor. 13:3, Lausanne.
12. La voie de l’amour est plus excellente que quoi ? Qu’est-ce qui nous aide à la suivre ?
12 En définitive, la voie de l’amour est la seule qui nous soit profitable devant Dieu. La voie de l’amour est plus excellente que celle qui consiste à continuer simplement à se servir des dons et talents qui pourraient nous être miraculeusement accordés par l’esprit ou force active de Dieu. Puisque ces dons miraculeux ne sont plus accordés aujourd’hui, il est pour nous plus nécessaire que jamais de cultiver cet amour. L’esprit divin peut nous aider en ceci à marcher vers la perfection. w 15/11/49.
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Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de JéhovahLa Tour de Garde 1950 | 15 avril
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Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de Jéhovah
Italie (Suite et fin)
Près de 300 frères et sœurs assistèrent à l’assemblée, se régalant de la bonne nourriture spirituelle que Jéhovah donne à son peuple en de telles occasions. Le dimanche matin, le plus grand théâtre de la ville était bondé, plus de 2 000 personnes s’y pressaient. Les portes devaient être fermées quelques minutes avant 10 heures 30, heure fixée pour la conférence. Beaucoup durent faire demi-tour, mais non sans avoir reçu une brochure. Il n’y avait plus la moindre petite place ; même les couloirs entre les sièges étaient occupés. Attentif, l’auditoire montra son appréciation et son approbation pour la vérité en applaudissant plusieurs fois pendant et à la fin de l’exposé.
Toutefois, avant la clôture de la réunion, un jeune religioniste qui, dans le fond de la salle, avait pris des notes sous la dictée de deux prêtres, se dirigea vers la tribune les bras levés et criant, demanda à être entendu. Le président expliqua calmement qu’après la clôture de la réunion, on répondrait en particulier et personnellement aux questions de chacun. Évidemment ce fanatique était décidé à provoquer du désordre dans notre réunion publique et à en profiter pour répandre sa propagande religieuse. Avec le clergé il constatait sans doute que le nombre des chaises inoccupées des églises étaient nombreuses et il cherchait l’occasion d’haranguer la foule ailleurs. Aussitôt l’assemblée terminée, poussé par ses conseillers cléricaux, il grimpa à la tribune, gesticula comme un forcené et beugla à gorge déployée pour attirer l’attention des gens. Les deux prêtres, dans le fond de la salle, tête baissée pour cacher leur col boutonné par derrière, sifflaient et criaient tout en approuvant, espérant soulever une vague d’enthousiasme en faveur de leur suppôt. Mais cela ne prit pas. L’auditoire fit avorter cette tentative de prosélytisme religieux. Au lieu d’applaudir et de donner la parole à l’énergumène, l’assistance étouffa ses protestations sous les cris de “ Fascistone ! ” “ Vergogna ! ” “ Combien te paye-t-on pour cela ? ” Voyant que tout n’allait pas comme il l’espérait, l’intrus dégringola de la tribune et disparut en vitesse, et les deux prêtres avec lui. Alors, tranquillement et en bon ordre, l’auditoire quitta le théâtre et tout le monde accepta avec joie la brochure gratuite. Comme celui de Haman, le complot des religionistes échoua et ce fut même un bon témoignage dans la ville, car les gens désapprouvèrent avec mépris la tactique fourbe des pantins papistes. Ils tombèrent dans le fossé qu’ils avaient creusé pour d’autres, et une fois de plus Jéhovah nous accorda la victoire.
L’événement le plus important de l’année fut probablement l’arrivée en Italie de 28 ministres préparés à Galaad, l’école biblique de la Tour de Garde. Ces jeunes hommes et jeunes femmes s’installèrent dans cinq villes de la presqu’île, de Milan, grande ville industrielle du nord, à Palerme en Sicile, au delà de la pointe sud de l’Italie. Depuis leur arrivée au printemps un monceau de témoignages, formé des publications bibliques répandues, a été dressé dans les villes où ils travaillent comme pionniers spéciaux. Ces frères et sœurs ont eu le privilège d’utiliser dans le champ le livre “ Que Dieu soit reconnu pour vrai ! ”, publié récemment en italien. Quel merveilleux début pour leur ministère !
Ce fut pour nous une surprise agréable lorsqu’en décembre 1948 le gouvernement nous autorisa subitement à importer 15 tonnes de ce nouveau livre. Afin de respecter le délai de quatre mois imposé par les autorités, les frères à Brooklyn accélérèrent l’impression du livre et le deuxième jour d’avril plus de 50 000 beaux livres reliés se trouvaient en bon état dans notre filiale à Rome. C’est pourquoi les gradués de Galaad, nouvellement arrivés, purent dès leur premier mois de service en Italie se servir de cette arme merveilleuse pour attaquer les mensonges religieux. D’autres mois de louanges joyeuses suivirent et maintenant ces frères et sœurs commencent à se familiariser avec la langue et la parlent couramment en conduisant des études bibliques
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