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Les lollards, prédicateurs courageux de la BibleLa Tour de Garde 1980 | 1er novembre
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majeure”. Ce décret fut renforcé en 1414 par une loi qui punissait quiconque lisait les Écritures en anglais. Les contrevenants perdaient leurs terres, leur bétail, leurs biens et leur vie.
Certains évêques promulguèrent d’autres décrets, en particulier dans le Somerset et le Lincolnshire. Dans ce dernier comté, “James Brewster fut accusé d’avoir en sa possession un certain petit livre des Écritures en anglais”. Agnes Ashford avait enseigné à un homme “une partie du Sermon sur la montagne”. Traînée devant six évêques, Agnes fut clairement avertie de ne pas enseigner ce genre de choses, pas même à ses propres enfants.
Les enseignements de Wyclif en Europe
Si le commun peuple ne pouvait lire la Bible librement, il y avait néanmoins quelqu’un qui, en haut lieu, pouvait le faire. C’était Anne, reine d’Angleterre, qui possédait une Bible latine dans sa langue maternelle, le tchèque. Elle avait épousé Richard II en 1383. Son frère, le roi Venceslas, avait accepté ce mariage sur le conseil du pape, qui pensait ainsi servir ses propres intérêts. Mais il ne se doutait pas des conséquences qu’avait sa décision. Anne entendit très vite parler des écrits de Wyclif et s’en procura quelques-uns, ainsi que les quatre Évangiles en anglais. Les ouvrages lui plurent, et elle prit la défense de leur auteur. Des membres de la cour de Prague venus en visite remportèrent certains des écrits de Wyclif en Bohême. Par ailleurs, l’université de Prague noua des relations avec celle d’Oxford, qui avait gardé une grande sympathie pour Wyclif.
C’est ainsi que les écrits de Wyclif tombèrent entre les mains de Jan Hus, qui avait fait ses études à l’université de Prague et qui en était devenu le recteur. En 1403, les enseignements de Wyclif furent l’objet d’une série de discussions au terme desquelles ils furent condamnés par les autorités. Mais Hus continua de les prêcher. Finalement, en 1409, le pape Alexandre V publia une bulle par laquelle il demandait une enquête. Hus et ses disciples furent excommuniés, et 200 livres de Wyclif furent brûlés. Mais les enseignements de Hus et de Wyclif avaient enflammé toute la Bohême, et le roi ne prenait pas le parti du pape. La mort de ce dernier en 1410, et celle, l’année suivante, de l’archevêque de Prague, laissèrent donc à Jan Hus un répit dont il profita pour continuer sa prédication.
Voulant tenter de mettre fin au schisme destructeur d’Occident, l’empereur Sigismond réunit le concile de Constance en 1414. Une fois encore, on se pencha sur les effets alarmants des écrits de Wyclif, effets que la papauté pouvait maintenant observer dans deux pays pourtant très éloignés l’un de l’autre: l’Angleterre et la Bohême. Aussi Hus fut-il condamné et brûlé vif en 1415, malgré le sauf-conduit que l’empereur lui avait remis. On déclara que Wyclif était l’instigateur de cette hérésie, en conséquence de quoi il fallait brûler ses livres, exhumer ses restes et les jeter hors de la “terre bénite”. Deux évêques de Lincoln jugèrent l’un après l’autre cette action si répugnante qu’il fallut attendre 1428 pour que le décret soit exécuté. On exhuma donc le corps de Wyclif, on le brûla et on dispersa ses cendres non loin de là, sur la Swift. Certains prêtèrent tout naturellement un sens symbolique à cette action odieuse: tout comme la rivière emportait les cendres de Wyclif vers l’immensité de l’océan, de même ses enseignements se répandaient dans le monde entier.
Un ex-voto de 1572 représentait Wyclif faisant jaillir une étincelle, Hus allumant le feu et Luther tenant la torche à bout de bras. Wyclif émit en effet plusieurs des idées et des principes qui apparurent au 16e siècle, quand la Réforme balaya certaines des traditions et des fausses doctrines qui s’étaient répandues pendant le moyen âge. Les lollards survécurent à cette période, et, quand les écrits de Luther pénétrèrent en Angleterre, les congrégations lollardes fusionnèrent avec le nouveau mouvement, dont les enseignements ressemblaient tant aux leurs.
Peu à peu, on brisa les chaînes qui empêchaient les gens (hormis quelques riches privilégiés) de lire la Bible. Nous représentons-nous, aujourd’hui, le courage qu’ont montré nos ancêtres? Pour eux, la Bible était un livre précieux qui méritait d’être lu et étudié, oui, qui méritait même qu’on lui sacrifie ses terres, sa liberté et sa vie. Cette liberté d’étudier les Écritures, qu’ils ont conquise à grand-peine, revêt-elle de la valeur à nos yeux? Nous ne pouvons répondre par l’affirmative que si nous nous mettons nous-mêmes à étudier la Bible et si nous manifestons une foi active en partageant avec autrui les vérités qu’elle contient.
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Trouvez-vous votre plaisir dans ce que Dieu hait?La Tour de Garde 1980 | 1er novembre
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Trouvez-vous votre plaisir dans ce que Dieu hait?
UN MINISTRE chrétien et sa femme avaient pris des billets pour aller voir une pièce de Shakespeare. Cependant, arrivés au théâtre, ils apprirent que la pièce en question n’ayant pas remporté un grand succès, elle était remplacée par une pièce moderne. Le public était composé en majeure partie de personnes d’un certain âge et aux revenus pour le moins convenables, puisque le théâtre était l’un des plus réputés de New York.
Après trois ou quatre minutes de spectacle, le ministre chrétien se tourna vers sa femme et demanda: “Es-tu prête?” Sachant très bien ce que son mari voulait dire, elle répondit par l’affirmative, et tous deux quittèrent la salle. Pourquoi? Parce que l’intrigue, le langage et les gestes étaient si grossiers que le couple ne voulait pas assister plus longtemps à un spectacle aussi honteux. En certaines occasions, d’autres témoins chrétiens de Jéhovah ont jugé nécessaire d’agir comme ce couple, parce qu’eux aussi avaient été induits en erreur par la publicité donnée au spectacle.
Qu’est-ce que Dieu hait? Tout ce qui est mal et, entre autres choses, “un cœur qui forge des projets nuisibles, des pieds qui ont hâte de courir au mal”. (Prov. 6:16-19.) Haïssant tout ce qui est mal, il jugera aussi sévèrement quiconque pratique des choses qui sont moralement impures. — Héb. 13:4.
Jamais on n’a assisté comme aujourd’hui à un tel débordement d’obscénité. Au cinéma, au théâtre, à la télévision, dans les livres et les magazines, tout flatte l’intérêt du public pour la pornographie et tout ce qui est impudique
Pourquoi la nature humaine est-elle donc si encline à trouver du plaisir dans ce que Dieu hait? C’est à cause du mauvais départ que nos
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