Coup d’œil sur le monde
Moins de cultivateurs
La pénurie de denrées alimentaires s’accentue dans le monde. Pourtant, les cultivateurs continuent de quitter leurs terres pour se livrer à d’autres occupations. D’après le périodique Vision, l’abandon de l’agriculture en faveur de l’industrie est un phénomène général en Europe. Ainsi, en Grèce, alors qu’en 1964, 57 pour cent des travailleurs s’occupaient de l’agriculture, ce nombre était descendu à 37,3 pour cent en 1971. Pendant la même période, le nombre des travailleurs agricoles est passé de 42,1 à 30,6 pour cent au Portugal, de 37,9 à 27,6 pour cent en Espagne, de 20,6 à 12,3 pour cent en Norvège et de 11,6 à 7,5 pour cent en Allemagne de l’Ouest.
La famine menace 400 à 500 millions d’enfants
Dans une allocution qu’il a prononcée lors de l’ouverture de la session du conseil d’administration du Fonds des Nations unies pour l’enfance, tenue au siège de l’ONU à New York, M. Labouisse, directeur exécutif de ce fonds, a révélé que les pays les plus gravement touchés par la crise économique actuelle ont une population infantile de l’ordre de 400 à 500 millions. Commentant ce fait, le journal français Le Dauphiné Libéré a écrit : “M. Labouisse, dans le courant de son allocution, a déclaré que l’accroissement massif du prix de revient de la production alimentaire, notamment en raison de la hausse des prix des engrais, pourrait se traduire dans les pays en voie de développement (...) par une menace d’accroissement du nombre des ‘famines reconnues’ et, plus généralement, par une vaste détérioration de la nutrition parmi les jeunes enfants des familles à faibles revenus.” M. Labouisse craint que pour la majorité des enfants dans les pays les plus pauvres et les plus peuplés, les conditions de vie ne passent du “tout juste tolérable au désespéré”.
Tremblements de terre en Chine
Les sismographes du monde enregistrent à des intervalles assez réguliers des tremblements de terre en Chine. Cependant, le gouvernement de Pékin publie très peu de détails sur les dégâts matériels et surtout sur les pertes en vies humaines. On sait, par exemple, que le 11 mai dernier, un violent tremblement de terre s’est produit dans le sud de la Chine, en particulier dans les provinces du Setchouan et du Yunnan, et qu’il était d’une magnitude de 7,1 sur l’échelle de Richter. Mais l’agence Chine nouvelle s’est bornée à dire que ce séisme avait “causé des pertes en vies humaines et en bétail et fait des dégâts matériels importants”. C’est seulement plusieurs semaines plus tard que l’Agence officielle centrale de presse de Taïpeh, capitale de Formose, révéla que ce séisme aurait fait vingt mille morts et trente mille blessés. Dans un commentaire rédactionnel, Le Monde a écrit : “Une fois de plus, les autorités chinoises ne donnent aucune précision sur le nombre des victimes et l’étendue des dégâts provoqués par un tremblement de terre. Jamais, en effet, elles n’ont publié de détails sur les violents séismes qui ont éprouvé la province du Hopeh les 8 et 22 mars 1966, la région de Wu-Han le 26 février 1968, la ville de Swatow le 26 juillet 1969 (des récits de voyageurs avaient alors parlé de trois mille morts), la province du Yunnan le 5 janvier 1970 (à propos de ce séisme, l’agence Chine nouvelle avait utilisé les mots de ‘désastre’ et de ‘catastrophe’) et le département autonome de Kantsé le 6 février 1973.”
Problèmes de famille chez les Juifs
De 1900 à 1965, le nombre de Juifs américains qui se sont mariés à des non-Juifs est passé de 1 à 10 pour cent. À présent, environ un Juif sur trois contracte un mariage mixte. Comme le même phénomène se produit ailleurs, le grand rabbin des îles Britanniques craint que si cette tendance devait continuer, la race juive ne s’éteigne. Il a déclaré : “Le cancer le plus redoutable est sans douleur. (...) Les mariages mixtes sont un véritable fléau.” De son côté, le Conseil des rabbins de New York a décidé d’exclure les rabbins qui célèbrent des mariages mixtes. Le président de ce Conseil a affirmé que pour préserver la communauté juive, “les ménages juifs devraient avoir au moins trois enfants, (...) et s’il y en avait plus, ce ne serait que mieux”. Cette inquiétude est-elle uniquement d’ordre religieux ? Non, s’il faut en juger d’après la remarque d’une Juive australienne, qui a déclaré que son mari athée “serait très fâché si ses enfants ne se mariaient pas à des Juifs, mais non pour des raisons religieuses”.
“Vers un substitut du sang”
Sous ce titre, le quotidien français Le Monde a publié un rapport sur le vingt-quatrième congrès français d’anesthésie-réanimation, qui réunit récemment à Nice plus de huit cents participants français et étrangers. L’un des sujets discutés était le suivant : “Les fluorocarbones transporteurs de gaz dissous, comme substituts du sang.” Le journal écrivait : “Le sang aura-t-il bientôt véritablement un substitut ? L’objectif actuel se limite à élaborer un milieu synthétique capable de remplir l’une des fonctions principales des globules rouges, celle du transport des gaz dissous (oxygène et excès d’anhydride carbonique), mais bien des progrès restent à réaliser pour aboutir à des résultats pratiques (...). Mais on imagine cependant ce qu’un tel succès pourrait signifier dans le domaine de la transfusion sanguine. Le sang naturel est rare ; sa collecte aléatoire ; sa durée de conservation limitée ; son prélèvement comme son stockage et sa distribution onéreux. Il pose les problèmes d’incompatibilité que l’on sait et il peut être le véhicule involontaire de nombreux agents pathogènes, tout en ayant sa propre pathologie. Tous ces inconvénients pourraient être supprimés s’il existait un produit totalement artificiel, universel, et fabriqué industriellement de façon stricte et adéquate. Avec les fluorocarbones, les chercheurs croient l’avoir découvert. (...) ‘Le scepticisme du début a fait place, aujourd’hui, à la conviction qu’un substitut du sang était réalisable’, a assuré le professeur Jean Riess, directeur du laboratoire de chimie minérale moléculaire de l’institut de mathématiques et de sciences physiques de Nice.” Bien entendu, il existe déjà plusieurs produits restaurateurs du volume plasmatique.
Les effets de la marijuana
Un article publié récemment dans le journal parisien Le Figaro déclarait : “On savait déjà que les usagers chroniques du chanvre indien (haschisch ou marijuana) paraissaient présenter une lente et progressive détérioration physique ou mentale. Mais tous ces symptômes assez diffus n’avaient jamais été associés avec des lésions tissulaires spécifiques. Or une étude récente des ‘effets du chanvre indien sur la fonction lymphocytaire’, présentée hier à l’Académie de médecine par M. Nahas, semble apporter une contribution à l’état actuel des connaissances médicales dans ce domaine. En effet, comme l’a indiqué l’orateur au cours de son intervention, ‘les fumeurs chroniques de marijuana, c’est-à-dire de la préparation la moins toxique de la plante, présentent une atteinte de leur immunité cellulaire : cette immunité est la fonction des lymphocytes “T”, globules blancs spécialisés dans la lutte contre les infections virales et les cellules étrangères à l’organisme : celles qui proviennent des cancers ou de greffes d’organes par exemple’. Selon les mêmes études, on a pu, d’autre part, noter chez ces fumeurs une augmentation significative des lésions des gènes (cassures chromosomiques).”
Les palais de Mari
Dans une communication qu’il a faite à l’Académie des beaux-arts, M. André Parrot, membre de l’Institut de France, a parlé de la campagne de fouilles que les archéologues français poursuivent à Mari, ville antique bâtie sur l’Euphrate et contemporaine de Babylone. On se rappelle que cette cité-État fut conquise par Hammourabi, roi de Babylone, et qu’un palais remontant à cette époque-là (deuxième millénaire avant notre ère) avait déjà été découvert à Mari et que ses archives contenaient plus de vingt mille tablettes d’argile, dont certaines mentionnent des noms bibliques. M. Parrot a révélé que sous ce palais, un sinon deux autres palais superposés ont été découverts. Ils sont, paraît-il, “miraculeusement intacts”. Le site était menacé à cause des intempéries et de l’érosion due aux agents atmosphériques, mais le célèbre archéologue français a déclaré que les ruines étaient désormais sauvées grâce aux travaux de sauvegarde financés conjointement par les autorités syriennes et françaises.
Paris-Boston en trois heures
L’avion supersonique franco-britannique Concorde a récemment effectué un vol aller et retour Boston-Paris-Boston (environ 11 000 kilomètres) en 5 minutes de moins que ne met un avion de ligne classique pour un aller simple. Le voyage aller et retour, y compris l’escale à Paris, a duré 7 heures 38 minutes. Mais le temps de vol effectif a été de 6 heures 18 minutes, 3 h 10 à l’aller et 3 h 8 au retour. Quelques jours auparavant, Concorde avait relié Boston à Miami (plus de 2 200 kilomètres) en 1 heure 15 minutes. Ce vol a démontré que cet avion pourra être exploité à des vitesses supersoniques par les compagnies américaines qui desservent les principales villes sur les côtes est et ouest des États-Unis, puisqu’il pourra survoler la mer, pour éviter que le “bang” qu’il provoque lorsqu’il franchit la vitesse du son ne se produise au-dessus des terres. Ainsi, les Franco-Britanniques gardent l’espoir de vendre leur appareil aux Américains.