-
Le point de vue chrétien sur les mariages incestueuxLa Tour de Garde 1978 | 15 juin
-
-
Un homme ne pouvait pas non plus épouser la veuve de son frère, mariage que de nombreux pays, aujourd’hui, ne considèrent pas comme incestueux. Remarquons néanmoins que si un homme mourait sans avoir engendré d’héritier, son frère devait alors prendre la veuve pour femme et lui donner un héritier au nom de son frère. Cela montre que Jéhovah ne jugeait pas ces relations comme étant intrinsèquement mauvaises ou immorales. — Lév. 18:16; Deut. 25:5, 6.
Le mariage entre cousins germains, qui sont pourtant de proches parents charnels, n’était pas prohibé. Il était interdit d’épouser sa demi-sœur, mais un fils pouvait se marier avec la fille que la femme de son père avait eue d’un premier mariage, fille qui ne descendait pas des mêmes parents que lui, et que son père avait en fait adoptée. — Lév. 18:11b.
DES FACTEURS DONT LES CHRÉTIENS DOIVENT TENIR COMPTE
Le simple fait que les chrétiens ne sont plus sous l’alliance de la Loi ne signifie aucunement qu’ils peuvent se marier avec n’importe quel membre de leur famille, quel que soit le degré de parenté. Il est intéressant de noter qu’à propos de l’inceste, l’Encyclopédie britannique (Micropædia, angl., Vol. V, p. 323) précise, après avoir parlé du mariage entre parents et enfants, et entre frères et sœurs, que “l’inceste est universellement condamné et généralement considéré comme scandaleux”. Nous lisons aussi dans un autre article (Vol. 10, p. 479): “L’exemple le plus net qu’on ait trouvé d’une règle universelle appliquée dans toutes les cultures humaines connues est la condamnation de l’inceste — l’interdiction des rapports sexuels entre un homme et sa mère, sa sœur, sa fille, ou tout autre proche parent.” Cet article parle aussi (page 480) de la “triade” qu’on retrouve régulièrement dans ces lois condamnant l’inceste, savoir: la mère, la sœur et la fille.
Pour ce qui est des Écritures grecques chrétiennes, il semble que le conseil que l’apôtre Paul donna à Timothée de traiter “les femmes âgées comme des mères, les jeunes comme des sœurs, en toute chasteté”, prend tout son sens dans le fait que les relations sexuelles avec sa mère ou sa sœur étaient considérées comme franchement immorales et inacceptables (I Tim. 5:2). Étant donné, comme nous l’avons vu, que ces relations sont regardées comme répugnantes dans presque tous les pays, une telle union ne répondrait pas à l’exigence biblique suivante: “Que le mariage soit honoré chez tous.” — Héb. 13:4.
De tels cas sont rares, mais s’il s’en présente, on ne pourra en aucune façon accepter dans la congrégation chrétienne des Témoins de Jéhovah quelqu’un qui aurait contracté une union parent-enfant ou frère-sœur. Une telle personne ne pourra se faire baptiser à moins de rompre tout d’abord son union. Quiconque est un membre de la congrégation et fait cela sera à bon droit exclu de la congrégation et ne pourra être réintégré qu’après la dissolution de son union.
PARENTS QUI NE SONT PAS DE LA TOUTE PROCHE FAMILLE
Qu’en est-il maintenant des parents qui ne sont pas de la toute proche famille? Étant donné que l’alliance de la Loi ne s’applique plus aux chrétiens, il ne paraît pas y avoir dans les Écritures de critères suffisants pour nous permettre d’adopter une attitude stricte dans ce domaine. Cela n’empêche que plus un mariage prend un caractère nettement incestueux, plus la congrégation devra montrer clairement qu’elle juge une telle union indésirable. Le principe biblique qui nous demande de manifester l’amour est ici profondément impliqué, car chacun sait que plus le degré de consanguinité est élevé, plus il y a de risques pour que les enfants héritent de tares génétiques (Rom. 13:8-10). De plus, le fait est que, dans l’esprit des gens, “l’inceste devient moins scandaleux quand la parenté se fait plus lointaine”. (Encyclopédie britannique, Micropædia, angl., Vol. V, p. 323.) Par conséquent, même si un mariage entre parents éloignés n’est pas passible d’exclusion, les anciens de la congrégation tiendront certainement compte du degré de parenté des conjoints ainsi que de l’effet qu’a cette union sur la congrégation et sur les gens en général, ce qui les aidera à déterminer s’ils peuvent confier des privilèges de service à ces deux chrétiens.
Il se peut aussi qu’il y ait parenté, non plus par consanguinité, mais par alliance. Un chrétien cherche à éviter de heurter les idées profondément enracinées qu’ont les gens dans ce domaine, ce qui ne ferait qu’attiser les préjugés. Par conséquent, bien que dans le cas d’un mariage entre parents non consanguins les risques de tares génétiques n’entrent plus en ligne de compte, il faut néanmoins se rappeler qu’aux yeux des gens, le lien de parenté peut nuire au caractère honorable du mariage. Or, nous avons vu que c’était là un point qui devrait faire sérieusement réfléchir le chrétien (Héb. 13:4). Comme l’apôtre Paul, nous devrions désirer nous garder “de devenir des sujets d’achoppement” pour notre entourage. — I Cor. 10:32, 33.
Que dire, à ce propos, du cas rapporté en I Corinthiens 5:1? Dans ce passage, l’apôtre fait mention d’une union immorale entre un homme et la femme de son père, vraisemblablement sa belle-mère. Le récit ne dit pas qu’il s’agissait d’un mariage, et, en fait, l’apôtre qualifie cela de “fornication” (pornéïa). Il n’est pas dit que le père de cet homme était encore en vie, bien que cela semble sous-entendu en II Corinthiens 7:12, si toutefois ce texte a trait au même cas. Il apparaît donc qu’il n’était pas question ici d’un mariage, mais de relations immorales entre un homme et sa belle-mère. Même si la question du mariage n’était donc pas en cause, le fait que Paul en ait parlé comme d’un cas de fornication “telle qu’il n’en existe pas même chez les nations” montre clairement que c’était le lien de parenté existant qui rendait cette fornication particulièrement scandaleuse. — I Cor. 5:1.
RESTONS ÉQUILIBRÉS DANS NOTRE POINT DE VUE
Le rôle de la congrégation chrétienne n’est pas, bien sûr, d’exiger que les chrétiens se conforment à tous les critères divergents du monde en matière d’inceste, ni de faire respecter les lois de César qui interdisent certains mariages (lois qui sont parfois même encore plus strictes que ne l’était l’alliance de la Loi). Loin d’être uniformes, ces lois humaines et leurs définitions de l’“inceste” varient beaucoup d’un pays à l’autre. Dans certaines sociétés, un homme qui se marie avec quelqu’un de son clan ou de son village, parfois même de sa tribu, est considéré comme incestueux. Ailleurs, par contre, c’est presque l’inverse, c’est-à-dire que l’on condamne celui qui ne se marie pas au sein de sa tribu ou de son clan (Encyclopédie de la religion et de l’éthique de J. Hastings, angl., Vol. IV, p. 253). Dans certaines communautés orientales, on estime inconvenant pour des personnes qui portent le même nom de famille de se marier, quelque lointaine que soit leur parenté (Encyclopédie britannique, Micropædia, angl., Vol. 5, p. 32). Le mariage entre cousins germains est légalement reconnu dans certains pays et pas dans d’autres.
Bien que ces facteurs ne puissent nullement servir de critère moral pour déterminer si l’on va accepter quelqu’un dans la congrégation ou l’en exclure, ils peuvent néanmoins entrer en ligne de compte quand il s’agit de confier des privilèges de service à un membre de la congrégation. Cela dépendra en grande partie de l’importance que les gens attachent à l’union de parents, selon qu’il en résulte un véritable scandale ou que ce n’est l’objet que d’un commentaire défavorable de temps en temps. — I Tim. 3:7, 10.
Si deux personnes ont contracté une telle union, ont peut-être même déjà un enfant et ne sont pas de très proches parents charnels, il semble qu’il faille étendre à leur situation le principe contenu en I Corinthiens 7:24. Dans certains cas, elles ne pourront peut-être pas obtenir la reconnaissance légale de leur union dans le pays où elles vivent. S’il leur est possible de se rendre dans un autre pays où cette reconnaissance légale leur sera accordée, ce sera là une bonne chose, car cela contribuera dans une certaine mesure à rendre leur union honorable aux yeux des autres. Si, par contre, cela n’est pas possible, et que, par ailleurs, les conjoints remplissent les conditions requises pour se faire baptiser, on peut leur offrir la possibilité de signer une déclaration par laquelle ils s’engagent à se rester fidèles. Cette déclaration ne doit pas être considérée comme une marque d’approbation de la part de la congrégation, mais plutôt comme une reconnaissance, par les conjoints, des liens qui les unissent.
Ceux qui sont soucieux d’obtenir et de conserver la faveur et la bénédiction de Dieu se garderont sans aucun doute de tout ce qui pourrait présenter sous un mauvais jour son Nom et sa Parole. Bien qu’ils soient affranchis de l’observance de l’alliance de la Loi conclue avec les Israélites, ils se conduiront comme de véritables chrétiens et suivront ces paroles divinement inspirées: “N’usez pas de cette liberté comme d’une occasion pour la chair; au contraire, par amour, servez-vous les uns les autres en tant qu’esclaves.” — Gal. 5:13.
-
-
L’utilité des généalogies bibliquesLa Tour de Garde 1978 | 15 juin
-
-
L’utilité des généalogies bibliques
SI VOUS avez déjà lu la Bible d’un bout à l’autre, de la Genèse à la Révélation (ou Apocalypse), vous en avez sans doute trouvé le contenu fort captivant. Néanmoins, quand vous êtes arrivé aux livres des Chroniques et que vous y avez vu, verset après verset et chapitre après chapitre, une liste généalogique de noms imprononçables et dénués pour vous de toute signification, vous vous êtes peut-être demandé: ‘À quoi bon tout cela? Pourquoi tant de détails fastidieux?’
Il est vrai que pour le simple lecteur, une telle énumération est ennuyeuse. Pourtant, ces listes généalogiques sont très utiles. À quoi? Elles prouvent tout d’abord l’authenticité de la Bible. Elles démontrent que Dieu veut que ceux qui l’adorent le fassent avec l’esprit et la VÉRITÉ, et non pas comme s’il était un dieu fictif ou imaginaire (Jean 4:23, 24). Quand vous lisez ou entendez un récit quelconque, n’aimez-vous pas connaître les noms et les lieux dont il est parlé? Qui? Quand? sont des questions qui vous viennent aussitôt à l’esprit. Une fois que vous connaissez ces précisions, le récit prend pour vous l’accent de la vérité et devient beaucoup plus réel. Ces renseignements vous permettront,
-