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Traversée en aéroglisseurRéveillez-vous ! 1974 | 22 février
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Nous sentons le premier indice de mouvement quand les moteurs se mettent en marche. Nous décelons une montée imperceptible, tandis que le bâtiment s’élève sur son coussin d’air. À présent l’aéroglisseur n’est plus en contact avec le sol, et il restera en suspension jusqu’à sa destination. Il se déplace en douceur, et seule une légère écume déferlant sur ses flancs indique que nous avons quitté la terre pour la mer.
Comme la mer est calme aujourd’hui, l’aéroglisseur prendra la route directe de la baie de Pegwell à Calais. Cela signifie que nous traverserons Goodwin Sands, un banc de sable gisant approximativement dans la direction nord-sud. Il est dangereux pour les navires conventionnels, surtout quand il n’est que peu recouvert d’eau ; mais il ne présente aucun problème pour un véhicule amphibie à coussin d’air. Par mauvais temps, l’aéroglisseur change légèrement de route ; il longe les eaux côtières, plus calmes, aussi longtemps que possible et traverse ensuite la mer à l’endroit le plus étroit.
Pendant les quarante minutes de la traversée du Pas de Calais, on a le temps de réfléchir. Qu’arriverait-il en cas de panne ? L’aéroglisseur sombrerait-il ? Ne risque-t-il pas d’entrer en collision, en pleine vitesse, avec d’autres bateaux dans cette voie maritime la plus fréquentée du monde ? Un coup d’œil sur la brochure décrivant le vol nous rassure. Pour le cas, improbable, où tous les moteurs s’arrêteraient en même temps, le bâtiment possède des flotteurs. Même avec un seul moteur, il peut poursuivre sa route vers la terre, à vitesse réduite. Mais que se passerait-il si un autre navire coupait la route de l’aéroglisseur ? Le capitaine est constamment informé de la position de son appareil, et l’officier en second a à sa disposition deux radars de bord qui lui révèlent la position de tout autre bâtiment dans le voisinage, même par brouillard épais.
En arrivant à Calais, l’aéroglisseur quitte l’eau et glisse sur le quai de débarquement. Pas de chocs, pas de grincements de frein, rien qu’un soupir de satisfaction au moment où le coussin d’air se dissipe, comme lorsqu’on s’installe dans un fauteuil confortable.
Notre vol est terminé. Nous avons glissé au-dessus de la terre et de la mer sur un coussin d’air.
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Le vide de la matièreRéveillez-vous ! 1974 | 22 février
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Le vide de la matière
La plupart des objets qui nous sont familiers sont en réalité formés d’espaces vides. Les atomes et les molécules qui constituent les objets courants comme les briques, le bois, le verre, etc., comportent de grands vides bien que ces objets eux-mêmes semblent résistants et solides.
Un atome est constitué d’un noyau très dense autour duquel tourne une nuée d’électrons. Suivant le genre d’atome, la nuée d’électrons a un rayon à peu près 10 000 fois plus grand que le noyau. Si le noyau avait la taille d’une balle de ping-pong, la nuée d’électrons s’étendrait sur un diamètre de 320 mètres. La majeure partie de cette superficie serait constituée par du vide.
Presque toute la masse de l’atome est concentrée dans son noyau, qui n’en est pourtant qu’une très petite partie. Si les objets sont aussi légers, c’est grâce à l’espace vide que l’on doit aux nuées d’électrons dans les atomes. Si vous aviez une tasse uniquement constituée de noyaux débarrassés de leurs électrons, cette tasse pèserait environ 50 000 000 000 de tonnes !
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