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La miséricorde de Dieu couvre-t-elle tous vos péchés ?La Tour de Garde 1974 | 1er décembre
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La miséricorde de Dieu couvre-t-elle tous vos péchés ?
“Jéhovah, Dieu clément et miséricordieux, (...) pardonnant la faute et la transgression et le péché, mais en aucune façon il n’exemptera de la punition.” — Ex. 34:6, 7.
1. Selon certains, jusqu’où irait la miséricorde de Dieu ?
LA MISÉRICORDE de Dieu est-elle infinie ? Présente-t-on Dieu sous son vrai jour quand, ainsi que le font certains, on le considère comme un Dieu à la compassion et à l’amour infinis qui accueille tout le monde, quel que soit le mode de vie de l’un ou de l’autre ? Par exemple, un professeur de religion écrivit dans un journal publié par une école de théologie : “Si l’Église est fidèle à son appel, elle doit déclarer hardiment que les homosexuels sont des personnes faites à l’image de Dieu pour qui le Christ est mort et que, par la grâce de Dieu, eux qui n’étaient pas un peuple sont le peuple de Dieu, car auparavant ils n’avaient pas reçu la miséricorde de Dieu, mais maintenant il leur a été fait miséricorde.” La miséricorde de Dieu couvre-t-elle ceux qui pratiquent de telles choses ? C’est ce que pense un autre ecclésiastique qui, à ce sujet, écrivit dans un périodique religieux publié avec “l’approbation de l’Église” : “Si Dieu ne déteste pas mais aime l’homosexuel avec la nature selon laquelle il a été créé, nous ne pouvons pas faire moins. Cela signifie que nous devons accepter un homosexuel tel qu’il est.” Dieu l’accepte-t-il tel qu’il est ?
2. Quelle habitude de Jésus pourrait amener quelqu’un à se méprendre sur son attitude envers les pécheurs, mais, qu’a répondu Jésus à ceux qui le critiquaient ?
2 Une lecture hâtive de la Bible pourrait amener certains à partager le point de vue de ces conducteurs religieux. Ils se souviendront peut-être d’événements de la vie de Jésus comme celui qui est rapporté dans le neuvième chapitre de l’Évangile selon Matthieu Mt 9, où nous lisons : “Alors qu’il était étendu à table dans la maison, voici que beaucoup de collecteurs d’impôts et de pécheurs vinrent s’étendre avec Jésus et ses disciples. Ce que voyant, les Pharisiens se mirent à dire à ses disciples : ‘Pourquoi votre enseignant mange-t-il avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs ?’ Mais lui, qui les avait entendus, leur dit : ‘Ce ne sont pas les gens solides qui ont besoin de médecin, mais les mal portants. Allez donc apprendre ce que signifie : “Je veux la miséricorde et non le sacrifice.” Car je suis venu appeler, non pas les justes, mais les pécheurs.’” — Mat. 9:10-13.
La miséricorde, mais pas l’excuse des péchés
3. Que révèle la réponse de Jésus quant à son attitude envers les pécheurs, et comment a-t-il démontré cela plus tard par ses actes ?
3 La lecture superficielle de ce passage des Écritures ne laisse-t-elle pas entendre que Jésus approuvait les pécheurs puisqu’il les fréquentait et qu’il reprenait les Pharisiens qui trouvaient à redire à son attitude ? Remarquez plutôt les paroles d’introduction de Jésus : “Ce ne sont pas les gens solides qui ont besoin de médecin, mais les mal portants.” N’indiquent-elles pas que si Jésus se réunissait avec ces gens, c’était pour les guérir et non pas pour les accepter dans la mauvaise condition de pécheurs qui était la leur ? Jésus faisait preuve de miséricorde, et il encouragea les autres à faire de même en disant dans son Sermon sur la montagne : “Heureux les miséricordieux, puisqu’il leur sera fait miséricorde.” (Mat. 5:7). Toutefois, en exerçant la miséricorde envers les pécheurs, Jésus n’excusait pas leurs péchés. Non, il agissait envers eux avec la même compassion qu’envers des malades. En une certaine occasion, un lépreux qui avait aperçu Jésus tomba sur sa face et lui fit cette prière : “Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.” Jésus tendit la main et le toucha, en disant : “Je le veux. Sois rendu pur.” Aussitôt la lèpre disparut de dessus l’homme. Parfois, Jésus se contentait de dire au malade de prendre son lit et de marcher. Mais dans d’autres cas il dit au malade : “Tes péchés te sont pardonnés.” — Luc 5:12, 13, 20.
4. a) Quel était l’un des objectifs les plus importants du ministère de Jésus ? b) Dans sa première lettre aux Corinthiens, comment Paul montra-t-il la véritable relation entre les pécheurs et la miséricorde divine ?
4 Il est donc clair que Jésus n’acceptait pas les gens tels qu’ils étaient, c’est-à-dire dans leurs péchés. Au contraire, l’un des objectifs les plus importants de son ministère était précisément de guérir les hommes de leurs maladies spirituelles, afin qu’ils puissent être acceptés par Dieu en raison de leur changement de conduite (I Pierre 3:12 ; Mal. 3:18 ; Actes 10:34, 35). Les disciples de Jésus n’avaient pas un point de vue déformé sur la miséricorde de Dieu. Ainsi, l’apôtre Paul écrivit aux chrétiens approuvés de Corinthe environ vingt-deux ans après que Jésus eut achevé avec succès son ministère terrestre ; il leur dit : “Comment ! est-ce que vous ne savez pas que les injustes n’hériteront pas le royaume de Dieu ? Ne vous laissez pas égarer. Ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni hommes qu’on entretient pour assouvir sur eux des appétits contre nature, ni hommes qui couchent avec des hommes, ni voleurs, ni gens avides, ni ivrognes, ni insulteurs, ni extorqueurs n’hériteront le royaume de Dieu. Et pourtant c’est là ce qu’étaient certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été déclarés justes au nom de notre Seigneur Jésus Christ et avec l’esprit de notre Dieu.” — I Cor. 6:9-11.
5. En quels termes Jean a-t-il défini le péché et ceux qui le pratiquent, et, selon lui, quelle sera leur fin ?
5 Jean, apôtre particulièrement aimé de Jésus, définit le péché et ceux qui le pratiquent et montra quelle serait leur fin ; il écrivit : “Quiconque pratique le péché pratique aussi le mépris de la loi, et le péché est donc le mépris de la loi. Vous savez aussi que celui-là a été manifesté pour enlever nos péchés, et il n’y a pas de péché en lui. Quiconque demeure en union avec lui ne pratique pas le péché ; quiconque pratique le péché ne l’a pas vu et n’est pas non plus parvenu à le connaître. Petits enfants, que personne ne vous égare ; celui qui pratique la justice est juste, tout comme celui-là est juste. Celui qui pratique le péché est issu du Diable, parce que le Diable pèche depuis le commencement. À cette fin le Fils de Dieu a été manifesté, à savoir pour démolir les œuvres du Diable.” — I Jean 3:4-8.
Pas d’exemption du châtiment pour les pratiquants du péché
6. Quelle est l’attitude déclarée de Jéhovah envers ceux qui pèchent ?
6 Ceux qui désirent gagner ou garder l’approbation de Dieu doivent bien noter ces paroles de l’apôtre Paul à l’intention des congrégations de Galatie : “Ne vous laissez pas égarer : on ne se moque pas de Dieu. En effet, quoi que l’homme sème, c’est aussi ce qu’il moissonnera ; car celui qui sème en vue de sa chair moissonnera de sa chair la corruption, mais celui qui sème en vue de l’esprit moissonnera de l’esprit la vie éternelle.” (Gal. 6:7, 8). Dieu pardonne les péchés et regarde avec miséricorde et compassion les enfants d’Adam, nés dans le péché (Ps. 51:5). Cependant, le vrai Dieu s’est révélé à Moïse comme “Jéhovah, Dieu clément et miséricordieux, (...) pardonnant la faute et la transgression et le péché, mais en aucune façon il n’exemptera de la punition”. (Ex. 34:6, 7.) Dieu n’a même pas fait d’exception pour le roi David avec qui il avait conclu une alliance pour le royaume. David fut puni pour ses péchés, mais en raison de son repentir Dieu lui pardonna avec miséricorde. Toutefois, Dieu n’accorde pas son pardon à ceux qui transgressent délibérément les principes justes sur lesquels il a établi son trône ni à ceux qui font du péché un mode de vie (voir Hébreux 1:8, 9). Bien au contraire, il leur témoigne une hostilité déclarée et en aucun cas ils ne pourront échapper au jugement qu’il leur réserve.
7. De quelle bonne façon doit-on considérer la miséricorde de Jéhovah, mais comment certains la considèrent-ils ?
7 Cela ne doit cependant pas nous amener à conclure que Jéhovah n’est pas un Dieu patient et longanime. Comme il en a laissé le témoignage par ses relations avec la nation d’Israël dans le passé, Dieu dit : “Je prends plaisir, non pas à la mort du méchant, mais plutôt à voir quelqu’un de méchant revenir de sa voie et rester en vie.” (Ézéch. 33:11). Bien que certains de ces méchants abusent de façon insensée de sa patience ou se moquent de l’avertissement selon lequel sa longanimité arrivera un jour à son terme, Dieu continue de manifester cette qualité, afin que ceux qui sont honnêtes puissent se tourner vers lui et être sauvés. — II Pierre 3:3, 4, 9, 15 ; Rom. 2:4.
8. Comment tous les hommes bénéficient-ils de la longanimité de Jéhovah ?
8 Tous les hommes, même les méchants, bénéficient de la miséricorde de Dieu. Il ne les prive pas des choses indispensables à la vie. Jésus nous cita en exemple la faveur imméritée de Jéhovah en nous rappelant que Jéhovah “fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et qu’il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes”. (Mat. 5:45.) Ainsi, quand Adam et Ève transgressèrent sa loi en mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, qui se trouvait dans le jardin de l’Éden, par miséricorde pour leurs descendants à naître Jéhovah les laissa vivre jusqu’à ce qu’ils aient donné naissance à des enfants.
9. Quel usage des millions d’humains ont-ils fait de la longanimité de Jéhovah, mais quelle sera l’issue finale pour eux ?
9 Beaucoup ont accepté la faveur imméritée et la longanimité sans fin de Jéhovah et n’en ont pas manqué le but. En revanche, depuis les jours d’Adam, des millions d’individus ont profité de cette période transitoire, celle de la patience de Jéhovah, pour vivre en opposants à Dieu et pratiquer toutes sortes de choses injustes, contraires à la volonté déclarée de Dieu pour ses créatures (II Cor. 6:1 ; Rom. 1:28-32). Cependant, Dieu n’est pas plus obligé de les supporter indéfiniment qu’il n’était contraint de tolérer Adam et Ève, qui sont allés dans la mort éternelle en temps voulu, exactement comme Jéhovah l’avait décrété (Gen. 3:19 ; 5:5). Le temps de la patience de Jéhovah touche à sa fin. Quand il sera passé, les armées angéliques de Jéhovah commenceront l’œuvre de destruction qui leur est confiée. La miséricorde de Dieu ne couvrira pas ceux qui seront trouvés encore en train de se livrer à des actes commis au mépris de la loi, qui ne se seront pas convertis et qui n’auront pas reçu la marque qui identifie les vrais disciples de Jésus Christ (Ézéch. 9:5, 6). Quand viendra ce moment-là, la miséricorde de Dieu couvrira-t-elle tous vos péchés ?
Il ne faut jamais cesser d’être vigilant
10. a) Comment les chrétiens voués et baptisés doivent-ils considérer la miséricorde sans fin de Dieu à leur égard ? b) Quel encouragement peuvent-ils trouver dans les paroles de Jean rapportées dans I Jean 2:1-6 ?
10 Si vous n’êtes pas encore venu à connaître et à accepter les justes décrets de Jéhovah pour en faire votre mode de vie, vous n’avez pas de temps à perdre. Vous devez agir promptement si vous voulez vous tenir devant les forces d’exécution de Jéhovah en ayant la marque d’identification des vrais chrétiens. Toutefois, beaucoup de lecteurs de ces pages ont déjà reconnu leur condition de pécheurs devant Dieu, se sont repentis de leur mauvaise conduite et se sont convertis en acceptant la disposition que Dieu a prise pour les réconcilier avec lui, le don incomparable qu’il a fait à l’humanité, c’est-à-dire le sacrifice de son Fils bien-aimé. Cela est-il une garantie que Dieu leur accordera toujours sa faveur et sa miséricorde ? Ceux qui se sont voués à Dieu et ont symbolisé cet acte par le baptême d’eau savent qu’ils doivent constamment être vigilants (I Cor. 10:12). Reconnaissant leur imperfection, ils sont conscients de la lutte qui se déroule en eux. En effet, par la chair ils sont esclaves de la loi du péché, tandis que par l’esprit ils sont esclaves de la loi de Dieu (Rom. 7:25). Ils savent que les actes d’injustice sont plus ou moins graves et que le péché peut revêtir différentes formes — les péchés contre les hommes, les péchés contre Dieu et le Christ, les péchés contre leur propre corps, ceux qui consistent à participer aux péchés d’autrui et de nombreuses autres transgressions. Mais ils puisent du courage dans ces paroles de Jean : “Si quelqu’un vient à commettre un péché, nous avons un assistant auprès du Père, Jésus Christ, un juste. Il est, lui, un sacrifice propitiatoire pour nos péchés, et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier. Et à ceci nous savons que nous avons appris à le connaître : si nous continuons à observer ses commandements. Celui qui dit : ‘J’ai appris à le connaître’, mais qui n’observe pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en cet homme. Mais celui qui observe sa parole, en cet homme, vraiment, l’amour de Dieu a été rendu parfait. Par là nous savons que nous sommes en union avec lui. Celui qui dit demeurer en union avec lui est tenu, lui aussi, de continuer à marcher tout comme celui-là a marché.” — I Jean 2:1-6.
11. Comment pouvons-nous montrer que les excès dans des activités courantes risquent de nous faire échouer dans la course qui mène à la vie ?
11 Ceux qui sont sur le chemin de la vie se confient en la miséricorde de Dieu manifestée par l’entremise de Jésus Christ et ils s’efforceront de suivre son exemple. Mais même s’ils évitent les péchés graves qui de toute évidence les priveraient de la miséricorde de Dieu, ils reconnaissent qu’ils font le mal ou omettent de faire le bien de multiples façons et que cela peut nuire sérieusement à la position qu’ils tiennent devant Dieu. Par exemple, ils savent que si Jésus n’a pas reproché des péchés à ses disciples, il les a néanmoins mis en garde contre l’abus de certaines choses courantes qui pouvait les amener à s’égarer hors du chemin de la vie. Jésus leur dit : “Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans les excès de table, les excès de boisson et les inquiétudes de la vie, et que soudain ce jour-là [quand Dieu exercera son jugement] ne soit tout de suite sur vous.” (Luc 21:34, 35). Ceux qui suivent attentivement l’exemple de Jésus comprennent donc que rien ne peut être négligé sans risque ou considéré comme de trop peu d’importance pour ne pas retenir sérieusement et diligemment leur attention.
12. Est-il important que nous nous montrions miséricordieux envers les autres ? Citez des conseils bibliques.
12 Gardant présent à l’esprit cet avertissement puissant de Jésus, pouvons-nous nous permettre d’oublier ou de sous-estimer la prière que Jésus nous a enseignée en ces termes : “Remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous avons remis à nos débiteurs.” Adressez-vous ce genre de requête à Dieu avec sincérité et discernement ? Ce ne sont pas des paroles à prendre à la légère. Jésus ajouta : “Car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes.” (Mat. 6:12, 14, 15). Il fit encore cette exhortation : “Cessez de juger, afin que vous ne soyez pas jugés ; car on vous jugera avec le jugement dont vous jugez ; et on mesurera pour vous avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi donc regardes-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, alors que tu ne considères pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? Ou bien comment peux-tu dire à ton frère : ‘Laisse-moi retirer la paille de ton œil’, quand, voici, il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! retire d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour retirer la paille de l’œil de ton frère.” — Mat. 7:1-5.
La miséricorde — une qualité positive
13. Quelles sont les différentes significations du mot “miséricorde” tel qu’il est utilisé dans les Écritures ?
13 La pratique de la miséricorde implique très souvent l’idée de se retenir ou de se contenir, par exemple lorsqu’il s’agit de punir quelqu’un, ceci par compassion ou compréhension. C’est dans ce sens que ce mot est employé dans la Bible. Quand Dieu exerce la miséricorde, c’est toujours en harmonie avec ses autres qualités et ses principes de justice et de vérité (Ps. 40:11 ; Osée 2:19). Étant donné que tous les hommes ont hérité du péché et de la mort, qui en est le salaire, il est évident que lorsque Dieu exerce la miséricorde cela inclut très fréquemment le pardon de leurs fautes et l’allégement de leur jugement ou de leur punition. Toutefois, le sens des mots hébreu et grec traduits par “miséricorde” n’est pas limité au pardon ou à la retenue avec laquelle le châtiment judiciaire est appliqué. La plupart du temps, la miséricorde sous-entend une action non pas négative, comme lorsqu’on se retient (par exemple de punir quelqu’un), mais positive, un geste de considération bienveillante ou de pitié qui réconforte ceux qui sont défavorisés ou qui ont besoin de miséricorde. Comme on pouvait s’y attendre, les Écritures indiquent donc que la miséricorde de Jéhovah n’est pas une qualité qui intervient seulement lorsque des individus passent “en jugement” devant lui après avoir commis un péché, mais plutôt une qualité caractéristique de la personnalité de Dieu, sa façon normale de réagir envers ceux qui sont dans le besoin, une facette de son amour. — II Cor. 1:3 ; I Jean 4:8.
14. Comment les actions miséricordieuses de Jésus éclairent-elles le sens de ce terme ?
14 Il en va de même de Jésus. Il n’a pas agi avec miséricorde uniquement envers ceux qui se sont opposés à lui ou qui l’ont offensé. Parmi ceux qui suscitèrent sa miséricorde et sa compassion, il y eut des aveugles, des lépreux, des gens possédés par les démons ou dont les enfants étaient affligés (Mat. 9:27 ; 15:22 ; 17:15 ; Marc 5:18, 19 ; Luc 17:12, 13). À ceux qui le suppliaient en disant : “Aie pitié de nous !”, Jésus répondait en les soulageant par des actions miraculeuses. Il n’agissait pas ainsi par routine, avec indifférence, mais parce qu’il était “ému de pitié”. — Mat. 20:33, 34.
15. En quels termes Jean compare-t-il notre amour à celui de Dieu ?
15 Cela ne donne-t-il pas plus de force à l’avertissement suivant de Jacques, demi-frère de Jésus : “Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’exerce pas la miséricorde.” (Jacq. 2:13). Jéhovah se montre si miséricordieux à notre égard que nous nous sentons obligés d’exercer la miséricorde envers nos compagnons, et quelle qu’en soit l’étendue elle est relativement bien petite. Jean déclara : “Bien-aimés, continuons à nous aimer les uns les autres, car l’amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas appris à connaître Dieu, parce que Dieu est amour. En ceci a été manifesté l’amour de Dieu dans notre cas : c’est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que, par son entremise, nous parvenions à la vie. L’amour à cet égard, ce n’est pas que nous ayons aimé Dieu, mais c’est que lui nous a aimés et a envoyé son Fils comme sacrifice propitiatoire pour nos péchés. Bien-aimés, si c’est ainsi que Dieu nous a aimés, alors nous sommes tenus de nous aimer les uns les autres.” — I Jean 4:7-11.
L’étendue de la miséricorde de Dieu
16. Comparez la miséricorde divine à notre égard à celle que nous pouvons témoigner à autrui. Comment Jésus a-t-il illustré cela dans Matthieu 18:23-35 ?
16 Cela peut parfois paraître difficile. Les offenses et les défauts apparents de nos frères chrétiens peuvent être tels que nous soyons enclins à passer outre à cet ordre de leur témoigner de l’amour et de la miséricorde, en nous disant que Jésus ne voulait certainement pas dire qu’il fallait pardonner des erreurs aussi graves chez les autres. Cependant, Paul élève l’amour de Dieu bien au-dessus de celui que nous pouvons manifester, en disant : “Dieu nous recommande son propre amour en ce que Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.” (Rom. 5:8). Les péchés que Dieu nous pardonne sont beaucoup plus grands que tous ceux que nous pouvons être appelés à pardonner chez nos frères chrétiens. On ne peut comparer la miséricorde que Dieu a dû nous témoigner en pourvoyant à notre rédemption à celle dont nos frères ont besoin et que nous devons leur manifester. Est-il alors étonnant que la miséricorde de Dieu ne puisse être étendue à ceux qui manquent de miséricorde ? — Col. 3:13 ; voir Matthieu 18:23-35.
17. Bien que voués à Dieu, comment pouvons-nous encore comparaître en jugement, mais en quels termes Jacques nous rassure-t-il ?
17 Les questions suivantes méritent donc toute notre attention : La miséricorde de Dieu couvre-t-elle tous mes péchés ? Si je me suis voué à Jéhovah Dieu et si j’ai symbolisé ce vœu par le baptême, lui faisant ainsi la requête d’une bonne conscience, puis-je encore être jugé par lui pour n’avoir pas fait preuve de miséricorde ou d’amour envers mes frères (I Cor. 13:1-3) ? Jacques donna cet avertissement, déjà cité : “Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’exerce pas la miséricorde.” Mais il le fit suivre de cette assurance réconfortante : “La miséricorde triomphante, se glorifie aux dépens du jugement.” (Jacq. 2:13). Comment cela ? De quelle manière, qui nous vaudrait d’être menés en jugement, pourrions-nous manquer d’exercer la miséricorde même maintenant, avant le Jour du Jugement ?
18. De qui pouvons-nous considérer l’exemple de miséricorde, quel modèle a-t-il suivi lui-même et sous quels rapports ?
18 Joseph, le fils préféré de Jacob, a laissé un exemple remarquable de miséricorde dans le plein sens du terme. Cependant, en agissant ainsi, il a suivi le modèle que Jéhovah lui montrait dans le même temps. La Bible ne nous dit pas si, au début, Joseph se rendit compte de toute la miséricorde que Jéhovah lui témoignait ainsi qu’à la maison de son père. Cependant, il comptait entièrement sur la délivrance de Jéhovah et il ne s’écarta jamais de sa détermination de suivre strictement les conseils et les justes exigences de Jéhovah que son père Jacob lui avait appris. Quand Joseph se trouvait dans les pires difficultés, la miséricorde de Jéhovah à son égard le secourait toujours. En temps voulu, elle lui permit d’occuper un rang élevé, le second dans le monde d’alors, position qui lui donnait, s’il le voulait, le pouvoir de se venger en toute impunité de tous ceux qui l’avaient maltraité. Inversement, il pouvait aussi se servir de sa position pour leur procurer des bénédictions. Dans l’article suivant, nous verrons comment Joseph a fait preuve de miséricorde non seulement envers ceux qui s’étaient rendus coupables de péchés, mais aussi envers ceux qui se trouvaient dans les difficultés, en leur témoignant de la compassion et de la compréhension. Nous examinerons aussi comment son histoire authentique révèle de quelle manière “la miséricorde, triomphante, se glorifie aux dépens du jugement”. Avant d’examiner les pages suivantes, la lecture des chapitres 37 à 47 du livre de la Genèse Ge 37-47 se révélera très intéressante et très instructive.
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Êtes-vous miséricordieux ?La Tour de Garde 1974 | 1er décembre
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Êtes-vous miséricordieux ?
1. Pourquoi la génération présente, dépourvue de miséricorde, n’a-t-elle pas d’excuse ?
EN CETTE ère d’intolérance et d’égoïsme, celui qui agit avec miséricorde est une bénédiction et un encouragement pour autrui. Il est écrit à propos du vrai Dieu : “Jéhovah est miséricordieux et clément, lent à la colère et grand en bonté de cœur. Jéhovah est bon envers tous, et ses miséricordes sont sur toutes ses œuvres.” (Ps. 145:8, 9). De son côté, Jésus nous exhorta à ‘continuer à nous rendre miséricordieux, comme notre Père est miséricordieux’. (Luc 6:36.) Les conditions intolérables qui résultent des innombrables soupçons, rivalités et haines entre les peuples et les nations condamnent la génération présente.
2. À qui Dieu ne fait-il pas miséricorde, et pourquoi ?
2 Dans Proverbes 28:27, nous lisons : “Celui qui donne à l’homme peu fortuné ne connaîtra pas l’indigence, mais celui qui cache ses yeux aura abondance de malédictions.” Il est clair que Dieu n’accordera pas sa miséricorde à ceux qui ‘cachent leurs yeux’. Dieu ne fait pas preuve de sentimentalité. Quand il exerce la miséricorde, c’est toujours en harmonie avec ses autres qualités et ses principes de justice et de sainteté (Osée 2:19). Quiconque abuse de la miséricorde de Dieu en pensant qu’il continuera à se montrer clément envers lui quoi qu’il fasse, est condamné à connaître une désillusion cruelle. Celui qui, par ses actes et sa conduite, méprise délibérément les voies droites de Dieu l’offense, et le vrai Dieu agira avec justice envers lui en ‘fermant ses miséricordes dans la colère’. — Ps. 77:9 ; Rom. 2:4-11.
3. Quelles questions peuvent nous aider à évaluer dans quelle mesure nous sommes miséricordieux ?
3 Jacques, demi-frère de Jésus, donna un avertissement très sage et en même temps rassurant quand il écrivit : “Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’exerce pas la miséricorde. La miséricorde, triomphante, se glorifie aux dépens du jugement.” (Jacq 2:13). Êtes-vous miséricordieux ? Vous est-il facile de passer outre aux offenses, ou bien avez-vous du mal à les oublier ? Êtes-vous promptement conscient des besoins de ceux qui vous entourent, ou faut-il constamment attirer votre attention sur eux ? Avez-vous tendance à suspecter les mobiles des autres, ou bien reconnaissez-vous qu’ils sont sincères et dépourvus de malice ? Êtes-vous enclin à rechercher ceux qui occupent une position en vue ou qui ont certains dons, ou bien pouvez-vous éprouver un plaisir réel grâce à des qualités strictement spirituelles ? Si vous vous examinez au moyen de ces questions, vous apercevez-vous que vous manquez de miséricorde ? Votre réponse est très importante car, que nous soyons concernés individuellement ou non, Jéhovah nous jugera personnellement, conformément à ce qu’il déclara par l’entremise de Jacques. Quiconque sera mené en jugement ne sera traité avec miséricorde que s’il a lui-même pratiqué la miséricorde.
4. Comment peut-on identifier une personne miséricordieuse ?
4 La personne miséricordieuse est celle qui ne garde pas rancune, qui est prête à se retenir de condamner ou de punir chaque fois que les circonstances le lui permettent et qui donne généreusement tant sur le plan matériel que spirituel. Elle voit ceux qui sont dans le besoin et s’intéresse à eux d’une manière positive ; elle n’est pas partiale, n’utilise pas sa langue avec orgueil ou jalousie, mais fait des actes de charité ou des dons de miséricorde avec sincérité et humilité, sans se vanter. Elle ne cherche pas l’efficacité dans ses relations avec ses associés au point de les considérer uniquement comme les éléments d’une “machine administrative”. Celui qui donne de lui-même, et même plus que de ses biens, ne restera pas sans récompense de la part de Jéhovah. En effet, Dieu dit dans sa Parole : “Celui qui témoigne de la faveur au petit prête à Jéhovah, et il lui rendra sa manière d’agir.” Jésus ajouta : “Heureux les miséricordieux, puisqu’il leur sera fait miséricorde.” — Prov. 19:17 ; Mat 5:7.
L’attachement aux principes justes procure la faveur
5. Qui était Joseph, et pourquoi Jacob l’aimait-il tout particulièrement ?
5 Joseph, arrière-petit-fils d’Abraham et fils de Jacob ou Israël, est un exemple remarquable d’homme ayant imité la miséricorde de Jéhovah. Né en Syrie, il était le premier des deux seuls fils que Jacob eut de sa femme bien-aimée Rachel (Gen. 30:22-24 ; 35:24). Jacob était âgé de quatre-vingt-onze ans au moment de la naissance de Joseph ; celui-ci étant un enfant de sa vieillesse, il l’aima plus que ses frères plus âgés. Joseph avait six ans environ quand Jacob quitta Paddan-Aram où il était venu chercher une femme d’entre son peuple. Avec toute sa famille il s’en retourna vers Canaan (Gen. 31:17, 18, 41). Il résida un temps à Succoth, à Sichem et à Béthel. Plus tard, alors qu’il avait quitté Béthel et qu’il se rendait à Bethléhem, Rachel, mère de Joseph, mourut en donnant naissance à Benjamin, son second fils. Benjamin était donc le seul véritable frère de Joseph ; les autres fils de Jacob étaient ses demi-frères que Jacob avait eus de Léa, sœur de Rachel, de Zilpah et de Bilhah, les deux servantes de Léa et Rachel, — Gen. 33:17-19 ; 35:1, 5, 6, 16-19.
6. a) Quel rapport Joseph fit-il à son père sur ses demi-frères, et pourquoi n’agissait-il pas sans miséricorde ? b) Comment, auparavant, Siméon et Lévi avaient-ils agi sans pitié ?
6 Les dix demi-frères de Joseph ne manifestaient pas le même attachement aux principes justes que lui-même laissa apparaître dès son jeune âge. À dix-sept ans il faisait paître les moutons avec les fils que Jacob avait eus de Zilpah et de Bilhah. Bien qu’étant plus jeune que ses demi-frères, Joseph montra plus de zèle qu’eux pour les intérêts de son père et, accomplissant son devoir, il fit à son père un mauvais rapport à leur sujet (Gen. 37:2). Il n’agissait pas de façon impitoyable, car ses frères suivaient une mauvaise voie que son père était en droit de connaître. Son attachement aux principes justes a pu contribuer à le faire aimer de Jacob. Mais au lieu de tirer profit de l’exemple de Joseph, ses demi-frères se montrèrent jaloux et manifestèrent la même dureté de cœur que celle qui les avait incités, sous la conduite de Siméon et de Lévi, à massacrer les hommes de Sichem, qui s’étaient efforcés de nouer des relations amicales avec eux et qui étaient alors sans défense. Bien que Siméon et Lévi les meneurs, aient prétendu que ce massacre était justifié, leur père Jacob leur dit : “Vous avez attiré sur moi l’ostracisme, en faisant de moi une puanteur pour les habitants du pays.” Des années plus tard, Jacob maudit la colère de Siméon et de Lévi, “car elle est cruelle, et leur fureur, car elle se montre dure”. (Gen. 34:1-31 ; 49:7.) À cause de leur manque de compassion, quand les demi-frères de Joseph virent que leur père l’aimait plus qu’eux et qu’il lui avait fait un long vêtement rayé du genre chemise (qui ressemblait peut-être à celui que portaient les personnes de haut rang), “ils ne pouvaient lui parler paisiblement”. — Gen. 37:3, 4.
7. Quels rêves Joseph a-t-il faits, et quelle a été la réaction de son père et de ses demi-frères ?
7 Plus tard, Joseph fit un rêve qu’il rapporta à ses frères. Dans ce rêve, ses frères étaient en train de lier des gerbes au milieu du champ quand sa gerbe à lui se leva et se tint droite ; les gerbes de ses demi-frères entourèrent sa gerbe et se prosternèrent devant elle. Alors ses frères lui dirent : “Vas-tu donc être roi sur nous ?” Ils eurent ainsi un nouveau sujet de le haïr. Le récit ajoute : “Après cela, il eut encore un autre rêve, et il le raconta à ses frères et dit : ‘Voici que j’ai encore eu un rêve, et voici que le soleil et la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi.’ Puis il le raconta à son père, ainsi qu’à ses frères, et son père le tança et lui dit : ‘Que signifie ce rêve que tu as rêvé ? Allons-nous donc, moi et aussi ta mère et tes frères, venir nous prosterner à terre devant toi ?’ Et ses frères devinrent jaloux de lui, mais son père nota la parole.” Jacob reconnaissait de toute évidence que ces rêves pouvaient avoir une signification. Certes, il pouvait sembler que Joseph manifestait une attitude de supériorité par rapport à ses frères. Mais en réalité, il ne faisait que rapporter ce que Jéhovah lui avait révélé, ce qui donna l’occasion à ses frères de dévoiler l’état de leur cœur. — Gen. 37:5-11.
La jalousie engendre la haine meurtrière
8. Pourquoi Joseph quitta-t-il la maison paternelle pour se rendre auprès de ses demi-frères, et qu’ont fait ceux-ci ?
8 Or ses demi-frères allèrent faire paître le petit bétail de leur père dans la région de Sichem, tandis que Jacob résidait à Hébron. Pensant peut-être à l’animosité que les habitants de cette région avaient développée contre ses fils et lui quand ils étaient sortis de Syrie, Jacob s’inquiéta de leur sort. Bien que ce dût être une tâche peu agréable pour lui en raison de l’animosité de ses demi-frères, Joseph n’hésita pas à s’en acquitter pour Jacob, et il alla voir s’ils étaient sains et saufs et si le petit bétail était aussi sain et sauf. Finalement, il les trouva vers Dothan. Mais avant qu’il les ait vus, ses demi-frères l’avaient déjà reconnu et ils commençaient à comploter sa mort. — Gen. 37:12-20.
9. Que voulait faire Ruben, mais quel fut le sort de Joseph ?
9 Ruben, premier-né de Jacob, essaya de délivrer Joseph des mains de ses frères, “afin de le faire retourner vers son père”. Étant le fils premier-né, il était conscient de sa responsabilité envers Joseph (Gen. 37:22-30). Ruben était sans doute absent quand une caravane d’Ismaélites qui venait de Galaad et se rendait en Égypte passa à proximité. Juda proposa alors de leur vendre Joseph plutôt que de le tuer et de couvrir son sang. Malgré les prières de Joseph pour qu’ils se montrent miséricordieux, ses frères acceptèrent et le vendirent aux Ismaélites pour vingt pièces d’argent. Puis ils égorgèrent un bouc et trempèrent dans son sang le long vêtement qu’ils avaient pris à Joseph. Quand Jacob vit plus tard le vêtement il fut convaincu qu’une bête sauvage mauvaise avait dévoré son fils. Son chagrin était si grand qu’il refusait de se laisser consoler. Finalement, les marchands emmenèrent Joseph en Égypte où ils le vendirent comme esclave à Potiphar, chef des gardes du corps de Pharaon. — Gen. 37:21-36.
10. En quoi cela est-il un exemple pour nous aujourd’hui, et quel profit Joseph a-t-il retiré de ses souffrances ?
10 La haine criminelle que les demi-frères de Joseph manifestèrent avec tant de violence et leur manque d’égards cruel pour leur père constituent un exemple servant d’avertissement pour tous ceux qui, aujourd’hui, pourraient cultiver de l’animosité à l’égard de leurs frères dans la congrégation chrétienne. Jésus déclara : “Quiconque continue d’être courroucé contre son frère en répondra au tribunal.” (Mat. 5:22). Mais Joseph se préparait ainsi à devenir la source d’une grande bénédiction pour son peuple, et les souffrances qu’il endurait devaient l’affiner en vue de cette grande responsabilité.
Joseph endure grâce à la miséricorde de Jéhovah
11. Comment Joseph supporta-t-il sa situation pénible, mais quelle autre épreuve l’attendait encore ?
11 Joseph ne permit jamais à ces moments pénibles de l’aigrir ni de le détourner du vrai Dieu. Bien au contraire, il se confia entièrement dans la force salvatrice et protectrice de Jéhovah, ce qui lui valut d’être béni dans tout ce qu’il faisait. Son service zélé pour Potiphar lui valut par la suite d’être élevé au rang de premier intendant de sa maison. À diverses reprises la femme de Potiphar essaya vainement de séduire Joseph, qui resta fermement déterminé à ne pas pécher contre son Dieu. Ayant échoué dans sa tentative, la femme de Potiphar accusa faussement Joseph d’avoir essayé de la violer. Potiphar crut le récit de sa femme et Joseph fut jeté en prison. — Gen. 39:1-20.
12. a) Comment Joseph fut-il traité en prison ? Que fit-il en faveur de deux serviteurs de Pharaon, et comment cela l’encouragea-t-il ? b) Quelles circonstances provoquèrent sa libération ?
12 Pendant un certain temps, Joseph fut traité durement (Ps. 105:17, 18). Toutefois, son application au travail et sa confiance en Jéhovah furent récompensées. Il reçut de nouvelles responsabilités, et sa conduite exemplaire malgré les difficultés lui valut d’être placé à une position de confiance au-dessus des autres prisonniers. Parmi ceux-ci, il y eut bientôt deux serviteurs de Pharaon : le chef de ses échansons et le chef de ses panetiers. Plus tard, ils eurent chacun un rêve. Le lendemain, ils étaient abattus, car personne ne pouvait interpréter leurs rêves. Sensible à leur peine et tout en rendant l’honneur à Jéhovah Dieu, Joseph les leur interpréta. Les choses se passèrent exactement comme il leur avait dit. Trois jours plus tard, le chef des échansons retrouva la faveur de Pharaon, tandis que le chef des panetiers fut pendu. Sans aucun doute encouragé par la faveur que Jéhovah lui témoignait en lui donnant l’interprétation de ces rêves et convaincu de l’origine divine de ses propres rêves, Joseph pria le chef des échansons de parler à Pharaon en sa faveur, ce qu’il accepta. Mais une fois libéré il oublia, jusqu’au moment où, deux ans plus tard, Pharaon lui-même fit des rêves qu’il ne put interpréter. Tous les prêtres-magiciens d’Égypte s’étant montrés incapables de les expliquer, le chef des échansons se souvint de sa propre expérience avec Joseph et il la rapporta à Pharaon. On fit sortir immédiatement Joseph de la prison pour qu’il interprète les rêves de Pharaon. — Gen. 39:21 à 41:14.
13. Comment Joseph a-t-il interprété les rêves de Pharaon et comment a-t-il été récompensé pour avoir enduré patiemment ses épreuves ?
13 La patience que Joseph avait développée et l’attitude pleine de compassion qu’il avait gardée durant toutes ses épreuves allaient être récompensées. Attribuant une fois encore l’honneur à Jéhovah, Joseph interpréta les deux rêves de Pharaon. Il expliqua qu’il y aurait sept années d’abondance suivies de sept autres années de famine. Puis Joseph informa Pharaon que Jéhovah lui avait donné une réponse de paix et il lui expliqua comment il pouvait se préparer à faire face aux années de famine pendant les années d’abondance. Pharaon reconnut en Joseph l’homme compétent dont il allait avoir besoin, et il l’établit comme préposé au ravitaillement, l’élevant au deuxième rang dans le royaume et lui donnant toute l’autorité nécessaire pour organiser l’emmagasinage du grain en vue des années de famine. Ils entassèrent de si grandes quantités de grain que finalement ils renoncèrent à le compter. Pharaon donna aussi à Joseph une femme, Asénath, fille d’un prêtre d’On, de qui il eut deux fils : Manassé et Éphraïm. — Gen. 41:15-52.
La vraie repentance rend possible la miséricorde
14. Quelle occasion fut offerte à Joseph alors qu’il occupait une position élevée, et comment sa miséricorde allait-elle être mise à rude épreuve ?
14 Joseph occupait donc une position enviable. La vie des habitants de l’Égypte, dont celle de Potiphar et de sa femme, était entre ses mains. Mais elle n’était pas menacée. Joseph avait déjà démontré qu’il était un homme miséricordieux et clément et qu’il n’était pas rancunier et ne cherchait pas à se venger. Cependant, sa miséricorde allait être sérieusement mise à l’épreuve. Cela arriva quand la famine s’étendit sur toute la terre et que toutes sortes de peuples vinrent en Égypte pour chercher du grain. Un jour, alors que Joseph s’acquittait de ses responsabilités et pourvoyait avec compassion à la nourriture des peuples affamés et des Égyptiens, ses dix demi-frères se présentèrent à lui et se prosternèrent la face contre terre. Joseph se rappela immédiatement les rêves qu’il avait faits à ce sujet, mais, bien qu’il les eût reconnus, il ne se fit pas connaître d’eux et leur parla uniquement par l’entremise d’un interprète. Comment allait-il agir envers eux ? Après plus de vingt ans, l’heure de leur jugement était arrivée. Étant donné qu’ils n’avaient pas manifesté la moindre pitié, ils méritaient un jugement impitoyable. Agissant en tant que représentant de Jéhovah, Joseph ne pouvait pas transgresser les lois divines de justice. Cependant, il n’était pas rancunier et il allait devoir rendre compte à Dieu de la façon dont il les traiterait. C’est pourquoi, influencé par la sagesse d’en haut, il les mit à l’épreuve. — Gen. 41:53 à 42:8.
15. a) Comment Joseph a-t-il traité ses demi-frères, dans quelle intention ? b) Comment ont-ils réagi ?
15 Leur parlant durement, Joseph accusa ses demi-frères d’être des espions. Quand ils protestèrent de leur innocence et lui dirent qu’ils étaient tous fils d’un seul homme et qu’un de leurs frères était resté avec leur père, il lia Siméon devant eux et leur dit qu’il resterait emprisonné jusqu’à ce qu’ils reviennent avec leur autre frère. Bouleversés, les demi-frères de Joseph manifestèrent une attitude tout à fait repentante ; ils acceptèrent ce malheur comme un châtiment venant de Dieu, “car, se dirent-ils, nous avons vu, la détresse de son âme [de Joseph], quand il nous suppliait d’avoir compassion, mais nous n’avons pas écouté”. Joseph, qui les entendait, bien qu’ils n’en soient pas conscients, fut très ému ; il s’éloigna d’eux et se mit à pleurer. Toutefois, leur épreuve n’était pas terminée. Il ne devait subsister aucun doute quant à la sincérité de leur repentir. Ayant fait remplir leurs réceptacles de grain, Joseph fit remettre secrètement leur argent dans leurs sacs et les renvoya chez eux, alors qu’il gardait Siméon. — Gen. 42:9-28.
16. a) Pourquoi Benjamin descendit-il en Égypte, et quelle fut la réaction de Joseph en le voyant ? b) À quelle dernière épreuve Joseph a-t-il soumis ses demi-frères, et quelle en a été l’issue ?
16 Finalement, quand ils n’eurent plus de céréales, ils durent redescendre en Égypte. Mais ils avaient été avertis de ne pas se présenter devant le préposé à la nourriture en Égypte à moins d’amener leur frère avec eux. Craignant de perdre le seul fils qui lui restait de sa femme bien-aimée Rachel depuis qu’il avait perdu Joseph, Jacob refusait toujours de le laisser aller. Finalement, il n’y eut plus d’autre solution. Juda se porta garant pour lui. Quand ils se présentèrent devant Joseph et que celui-ci vit Benjamin, son propre frère, il ne put se contenir. Ses émotions intimes s’étant ravivées pour son frère, il alla dans une chambre intérieure où il donna libre cours à ses larmes. Ensuite, il soumit ses demi-frères à une dernière épreuve. Par ruse, il fit croire que Benjamin avait volé sa coupe d’argent très précieuse. Il ordonna donc que Benjamin reste pour être son esclave et que les autres retournent dans la maison de leur père. Affligés et le cœur brisé parce qu’ils savaient que la perte de Benjamin, le fils bien-aimé de Jacob, ferait descendre les cheveux gris de leur père dans la tombe, ils supplièrent Joseph de leur rendre Benjamin. Finalement, quand Juda s’offrit volontairement à prendre la place de Benjamin, Joseph n’arriva plus à se dominer. Alors, en pleurant, il se fit connaître à ses frères, en disant : “Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l’Égypte. Mais à présent, ne soyez pas peinés et ne soyez pas irrités contre vous-mêmes, de m’avoir vendu pour ici ; car c’est pour la préservation de la vie que Dieu m’a envoyé en avant de vous.” Sur l’ordre de Pharaon, Joseph fit en sorte que Jacob, son père, et toute sa maisonnée, viennent en Égypte où ils reçurent la meilleure partie du pays. — Gen. 42:29 à 47:31.
Debout lors du jugement avec une vie de miséricorde derrière soi
17. a) Qu’est-ce qui souligne l’étendue et la qualité de la miséricorde de Joseph, et pourquoi pouvons-nous être sûrs que la miséricorde était bien un trait de caractère de Joseph ? b) Comment pouvons-nous tirer profit des exemples de Joseph, de Jésus et d’Étienne ?
17 L’étendue et la qualité de la miséricorde de Joseph sont mises en évidence par les circonstances dans lesquelles elle a été exercée. Il a été cruellement traité, voire menacé de mort, par ses demi-frères, il a été accusé faussement et avec ruse par la femme de Potiphar, celui-ci a agi durement envers lui en le faisant injustement emprisonné, et le chef des échansons, qu’il avait encouragé avec compassion, l’oublia avec ingratitude. Malgré cela, Joseph ne songea nullement à se venger quand il en eut le pouvoir. Bien au contraire, avec amour et une considération profonde et sincère, il veilla à satisfaire leurs besoins, étendant sa compassion jusqu’à la maison de son père et à tous les membres de la nation égyptienne. Joseph n’a certainement pas cultivé cette qualité seulement après qu’il eut été élevé à une position qui lui conférait honneur et puissance. Au contraire, la miséricorde que Jéhovah témoigna à Joseph durant ses épreuves en le protégeant, en le soutenant et en le rassurant, est un témoignage de l’attitude clémente et miséricordieuse qu’il a dû garder pendant tout ce temps. Cela paraît tout à fait certain à en juger par la règle suivante énoncée par Jésus : “Heureux les miséricordieux, puisqu’il leur sera fait miséricorde.” (Mat. 5:7). Cette attitude de Joseph ressemble beaucoup à celle de Jésus qui, sur le poteau de supplice où il allait mourir, déclara : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font”, ou à celle d’Étienne qui, alors qu’il était lapidé à mort, s’écria : “Jéhovah, ne leur compte pas ce péché.” (Luc 23:34 ; Actes 7:60). La miséricorde dont chacun de ces hommes témoigna dans ces différents cas fut récompensée par Jéhovah.
18. Pourquoi devrions-nous nous soucier tout particulièrement d’exercer la miséricorde ?
18 Cela n’indique-t-il pas clairement que nous avons tout intérêt à nous montrer miséricordieux ? Paul nous certifie que “chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même”. (Rom. 14:12.) Qu’il est réconfortant de savoir que “la miséricorde, triomphante, se glorifie aux dépens du jugement” ! Que ce soit aujourd’hui, dans un moment critique, ou lors du Jour du Jugement, qui approche rapidement (II Pierre 3:7), quand il s’agira de rendre compte pour nous-mêmes à Dieu et à Jésus Christ, le Juge qu’il a établi, notre situation dépendra entre autres choses de la miséricorde que nous aurons témoignée au cours de notre vie passée. C’est par conséquent l’obéissance au commandement de Jésus nous ordonnant d’aimer en toutes circonstances qui nous aidera à mener une vie riche en miséricorde, contribuant ainsi à la louange de Jéhovah et à la paix dans la congrégation.
[Illustration, page 725]
Joseph supplia ses frères de lui faire miséricorde, mais ils le vendirent aux Ismaélites pour vingt pièces d’argent
[Illustration, page 727]
Bien que ses frères aient agi sans pitié à son égard, Joseph ne se vengea pas. À ses frères repentants, il témoigna de la compassion et subvint à tous leurs besoins
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Pas de “crise d’énergie” spirituelle pour les avisésLa Tour de Garde 1974 | 1er décembre
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Pas de “crise d’énergie” spirituelle pour les avisés
ACTUELLEMENT, de nombreux pays connaissent une “crise de l’énergie”. Pour beaucoup, cela signifie réduire leurs déplacements en voiture, car l’essence est plus rare. Il faut aussi du fuel pour faire fonctionner les énormes générateurs d’électricité. C’est pourquoi beaucoup de gens éteignent les lumières dont ils n’ont pas absolument besoin pour économiser de l’énergie.
Cependant, il y a une lumière qui ne dépend pas des sources d’énergie courantes. Pleins de gratitude, ceux qui la possèdent refusent de l’éteindre et même de réduire son intensité. Spirituellement parlant, ‘ils font briller leur lumière’. — Mat. 5:14-16.
C’est à eux que pensait Jésus Christ quand il compara le Royaume de Dieu à dix vierges invitées à un festin de mariage. Son illustration est incluse dans la réponse qu’il fit à cette question : “Quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses ?” (Mat. 24:3). Les faits démontrent que nous vivons aujourd’hui dans ces “derniers jours”. L’accomplissement du “signe” annoncé devrait donc nous intéresser.
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