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  • Le Messie métamorphosé que devront affronter les hommes politiques
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 3

      Le Messie métamorphosé que devront affronter les hommes politiques

      1. À l’exemple de certains dignitaires politiques de l’an 33, quelle décision capitale vont devoir prendre aujourd’hui les chefs politiques de notre temps?

      DANS un avenir prochain, les chefs des nations et des peuples devront décider une fois pour toutes ce qu’ils veulent faire du Messie. Au premier siècle, plus exactement en l’an 33, ce Messie, soit Jésus le descendant du roi David, se vit successivement traduit devant deux dignitaires politiques: le roi Hérode Antipas de Galilée et le gouverneur romain de Judée: Ponce Pilate. Hérode refusa de reconnaître en lui le Messie promis. Après s’être moqué de lui en plein tribunal, il le renvoya à Pilate, pour une dernière comparution. Mais Ponce Pilate, qui représentait l’empereur romain Tibère, ne tarda pas à céder à la demande d’une foule vociférante et antimessianique. Il condamna Jésus à mourir cloué sur un poteau, comme un esclave devenu criminel (Luc 23:1-25). Aujourd’hui, cependant, les choses ont changé et les chefs politiques vont bientôt devoir affronter un Messie qui ne ressemble plus guère au Messie de l’an 33, le Messie faisant abandon de sa vie.

      2. Pourquoi les chefs politiques seront-​ils stupéfaits le jour où ils devront affronter le Messie?

      2 Les chefs politiques, notamment ceux de la chrétienté, connaissent plus ou moins bien les Évangiles, qui retracent la vie de Jésus Christ. Comment s’imaginent-​ils le Christ? Probablement sous les traits du supplicié que nous présente l’art religieux. Ils doivent le voir comme un crucifié, un homme au visage tiré, émacié, la tête ceinte d’une couronne d’épines, les mains et les pieds percés de clous. Ils sont donc à mille lieues de croire que bientôt ils vont devoir affronter un Christ entièrement différent, un puissant Roi céleste parfaitement équipé pour la guerre avec ses ennemis terrestres. On imagine sans peine leur totale stupeur le jour où ils se trouveront face à face avec un Messie métamorphosé.

      3. Pourquoi convient-​il d’examiner de plus près la prophétie d’Ésaïe 52:13 à 53:12?

      3 Cette stupéfiante métamorphose du Messie et la mission officielle qu’il a à remplir, tout cela a été annoncé dans une des prophéties d’Ésaïe, celle qui va du chapitre 52 de son livre, verset 13, au chapitre 53, verset 12 És 52:13–53:12. Le moment est venu d’examiner de plus près ce texte prophétique ainsi que les événements qui l’ont vérifié. On se rendra vite compte de son importance à notre époque.

      4, 5. De qui est-​il brusquement question en Ésaïe 52:13-15?

      4 Au chapitre 52 du livre d’Ésaïe il est question de la libération des Juifs au terme d’un long exil dans le pays de Babylone, en Mésopotamie, mais, à partir du 52 verset 13, le sujet change brusquement, sans transition. Notons ce que disent les derniers versets de ce chapitre:

      5 “Voici que mon serviteur agira avec perspicacité. Il sera haut placé, et assurément il sera élevé et haussé beaucoup. Dans la mesure où beaucoup l’ont regardé avec stupeur — tant le défigurement, pour ce qui est de son apparence, était plus grand que celui d’aucun autre homme, et, pour ce qui est de sa forme majestueuse, plus grand que celui des fils des humains — il fera de même tressaillir beaucoup de nations. À son sujet des rois fermeront la bouche, car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils devront réfléchir à ce qu’ils n’avaient pas entendu.” — Ésaïe 52:13-15.

      6. Selon les Juifs orthodoxes, qui est celui que Jéhovah appelle “mon serviteur”?

      6 Qui est celui que Jéhovah désigne ici prophétiquement comme “mon serviteur”? Pour les Juifs orthodoxes, ce n’est pas un individu. Sur ce texte, le livre d’Ésaïe du docteur Slotki (Soncino Press, 1949) donne en note l’explication que voici: “Pour tous les Juifs et pour la plupart des commentateurs modernes non juifs, le serviteur est l’Israël idéal ou le fidèle reste. ‘Quelles qu’aient été les raisons qui ont conduit à soutenir pareille interprétation (c’est-à-dire l’interprétation christologique), il importe que les exégètes chrétiens reconnaissent que, dans son ensemble, la thèse juive est juste, tandis que, dans son ensemble, la thèse défendue par les interprètes chrétiens jusqu’à l’époque de Rosenmüller (1820) est fausse’ (Whitehouse).” Faut-​il croire ce critique? La thèse juive est-​elle exacte?

      7. Les Juifs peuvent-​ils prouver que l’“Israël idéal” existe au sein de leur monde?

      7 Si le “serviteur” promis est bien l’“Israël idéal”, comme veut nous le faire croire le docteur Slotki, il y a lieu de se demander qui est aujourd’hui cet Israël et où se trouve-​t-​il? Se discerne-​t-​il dans la génération de Juifs qui a survécu au régime hitlérien et à l’oppression communiste et qui compte maintenant 14 443 925 individus? L’“Israël idéal”, ou “serviteur” du Dieu Très-Haut, se voit-​il dans l’actuelle république d’Israël, et plus particulièrement dans ses classes dirigeantes? Quel Juif, réformé ou orthodoxe, reconnaît dans le monde sémite de notre temps ou dans l’une quelconque de ses sphères l’“Israël idéal”, le “serviteur” annoncé par Ésaïe il y a plus de 2 700 ans? Aucun descendant d’Abraham, donc, n’a la moindre preuve que le “serviteur” de la prophétie d’Ésaïe est l’“Israël idéal” composé de Juifs de naissance.

      8. Où se trouve la description du véritable “Israël idéal”? Sous quels traits est-​il dépeint?

      8 Qui est donc le véritable “Israël idéal”? Pour le savoir, reportons-​nous à la description inspirée que donne de lui la Révélation, celle dont fut favorisé Jean, fils de Zébédée, ancien pécheur de la mer de Galilée, à une époque où il se trouvait banni dans l’île pénitentiaire de Patmos, en mer Égée. Quand reçut-​il cette Révélation? Des années après la destruction de Jérusalem et de son temple par les armées romaines. Ces événements désastreux eurent lieu en l’an 70, soit après l’incendie de Rome, qui fut allumé par Néron et qui eut pour conséquence une vague de dures persécutions contre les chrétiens, faussement accusés. Dans l’une des visions de la Révélation, Jean entendit un ange dire aux quatre anges qui retenaient les vents de la terre: “Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons scellé au front les esclaves de notre Dieu.” (Révélation 7:1-3). Puis Jean écrivit ceci:

      Et j’ai entendu le nombre de ceux qui étaient scellés: cent quarante-quatre mille, scellés de toute tribu des fils d’Israël.

      De la tribu de Juda douze mille, scellés;

      de la tribu de Ruben douze mille;

      de la tribu de Gad douze mille;

      de la tribu d’Aser douze mille;

      de la tribu de Nephtali douze mille;

      de la tribu de Manassé douze mille;

      de la tribu de Siméon douze mille;

      de la tribu de Lévi douze mille;

      de la tribu d’Issacar douze mille;

      de la tribu de Zabulon douze mille;

      de la tribu de Joseph douze mille;

      de la tribu de Benjamin douze mille, scellés.

      — Révélation 7:4-8.

      9, 10. En quel sens ces Israélites, qui ont été scellés, sont-​ils un “Israël idéal”?

      9 Le nombre de ces Israélites est à coup sûr un nombre idéal: douze fois douze mille, soit cent quarante-quatre mille, chiffre de la répartition rigoureusement égale. Notons toutefois que ce qui fait d’eux un “Israël idéal”, ce n’est pas tant leur nombre que leurs qualités morales, religieuses. Voici ce que Jean nous dit à ce propos:

      10 “Et j’ai vu, et voici l’Agneau se tenant debout sur le mont Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille qui ont son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Et j’ai entendu un bruit venant du ciel, comme le bruit de nombreuses eaux et comme le bruit d’un fort tonnerre; et le bruit que j’ai entendu était comme celui de chanteurs qui s’accompagnent de la harpe, jouant sur leurs harpes. Et ils chantent comme un chant nouveau devant le trône et devant les quatre créatures vivantes et les anciens; et personne ne pouvait apprendre ce chant à fond, sinon les cent quarante-quatre mille, qui ont été achetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes; en effet, ils sont vierges. Ce sont ceux qui continuent à suivre l’Agneau peu importe où il va. Ceux-ci ont été achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau, et dans leur bouche il ne s’est point trouvé de mensonge; ils sont sans défaut.” — Révélation 14:1-5.

      11. a) De quels Israélites est-​il ici question, et quelle circoncision ont-​ils subie? b) Quand Jésus Christ est-​il devenu un Israélite spirituel?

      11 Ceux dont il est question dans ce passage, ce sont des Israélites spirituels, des personnes qui ont fait ce que Moïse avait ordonné jadis à la nation d’Israël, en ces termes: “Vous devrez circoncire le prépuce de votre cœur et ne plus raidir votre cou.” Moïse a encore dit: “Jéhovah, ton Dieu, devra circoncire ton cœur et le cœur de ta descendance, pour que tu aimes Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, par égard pour ta vie.” (Deutéronome 10:16; 30:6). Même si certains de ces Israélites spirituels sont des Juifs de naissance, il faut qu’ils aient le cœur circoncis et qu’ils soient Juifs intérieurement, comme tous les autres Israélites spirituels (Romains 2:28, 29). Jésus Christ lui-​même, l’“Agneau” qu’ils suivent, est devenu un Israélite spirituel quand il fut oint de l’esprit de Dieu, aussitôt après avoir été baptisé dans le Jourdain par Jean le Baptiste. — Matthieu 3:13-17.

      12, 13. a) Sous quelle image Révélation 21:2, 9-14 nous présente-​t-​il l’“Israël idéal”? b) Quel trait caractéristique des assises ou “pierres fondamentales” de la cité céleste nous permet d’identifier l’“Israël idéal”?

      12 Que l’“Israël idéal” est en fait l’Israël spirituel, c’est ce qui ressort du symbolisme contenu dans le chapitre 21 de la Révélation, verset 2 et versets 9 à 14 Rév 21:2, 9-14. Dans ces textes, les douze tribus d’Israël, composées des 144 000 “esclaves de notre Dieu”, nous sont présentées sous l’image de la Nouvelle Jérusalem, “l’épouse, la femme de l’Agneau”. Voici sous quels traits est dépeinte la Nouvelle Jérusalem, qui est céleste, spirituelle: “Il m’a montré la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, et qui avait la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, comme une pierre de jaspe ayant la transparence brillante du cristal. Elle avait une grande et haute muraille; elle avait douze portes, et, aux portes, douze anges, et des noms y étaient inscrits, qui sont ceux des douze tribus des fils d’Israël. À l’est il y avait trois portes, et au nord trois portes, et au sud trois portes, et à l’ouest trois portes. La muraille de la ville avait aussi douze pierres fondamentales, et sur elles les douze noms des douze apôtres de l’Agneau.”

      13 L’Israël selon la chair avait pour fondements les douze fils du patriarche Jacob; l’Israël spirituel, l’Israël chrétien, lui, a pour assises les douze apôtres de l’Agneau Jésus Christ (Éphésiens 2:20). Nul doute donc: cet Israël spirituel est bien l’“Israël idéal”. Mais il ne s’ensuit pas pour autant que ce soit le “serviteur” décrit dans le cinquante-troisième chapitre d’Ésaïe.

      IDENTIFICATION INSPIRÉE DU “SERVITEUR”

      14. Quel livre consulterons-​nous pour savoir qui est au juste le “serviteur”?

      14 Qui est donc celui que Dieu appelle “mon serviteur” en Ésaïe 52:13 et aussi en Ésaïe 53:11? Voulons-​nous avoir une certitude et nous affranchir d’opinions comme celles du docteur Slotki et de l’orientaliste allemand Rosenmüller? Dans ce cas, tournons-​nous vers les Saintes Écritures, qui sont fort explicites sur ce point. C’est à un Éthiopien, converti au judaïsme, que fut révélée l’identité du “serviteur”. L’homme, qui était monté à Jérusalem pour adorer au temple de la ville, s’en retournait assis sur son char. C’était au premier siècle, plus exactement vers l’an 34. Mais laissons la parole au texte inspiré:

      15, 16. Quelle conversation eut lieu entre Philippe et l’eunuque éthiopien?

      15 “L’ange de Jéhovah parla à Philippe, en disant: ‘Lève-​toi et va vers le sud, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza.’ (C’est une route de désert). Il se leva donc et partit, et voici: un eunuque éthiopien, homme au pouvoir sous Candace, reine des Éthiopiens, et qui était au-dessus de tout son trésor. Il était allé à Jérusalem pour adorer, mais maintenant il s’en retournait; et il était assis sur son char et lisait à haute voix le prophète Ésaïe. Alors l’esprit dit à Philippe: ‘Avance et joins-​toi à ce char.’ Philippe courut se mettre à côté et entendit l’homme qui lisait à haute voix Ésaïe le prophète, et il dit: ‘Comprends-​tu donc ce que tu lis?’ Il dit: ‘Et comment le pourrais-​je jamais si quelqu’un ne me guide?’ Et il supplia Philippe de monter s’asseoir avec lui. Or, le passage de l’Écriture qu’il lisait à haute voix était celui-ci: ‘Comme une brebis il a été mené à l’abattage, et, comme un agneau qui est sans voix devant celui qui le tond, ainsi il n’ouvre pas la bouche. Durant son humiliation, le jugement lui a été enlevé. Qui dira les détails de sa génération? Car sa vie est enlevée de la terre.’

      16 “En réponse, l’eunuque dit à Philippe: ‘Je t’en prie, de qui le prophète dit-​il cela? De lui-​même ou de quelque autre homme?’ Philippe ouvrit la bouche et, commençant par cette parole de l’Écriture, il lui annonça la bonne nouvelle au sujet de Jésus. Or, en continuant leur route, ils arrivèrent à un certain point d’eau, et l’eunuque dit: ‘Voici de l’eau; qu’est-​ce qui m’empêche de me faire baptiser?’ Alors il ordonna d’arrêter le char, et ils descendirent tous deux dans l’eau, Philippe et l’eunuque; et il le baptisa. Quand ils furent remontés hors de l’eau, l’esprit de Jéhovah emmena rapidement Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, car il poursuivait son chemin tout en se réjouissant. Mais Philippe fut trouvé à Aschdod; et traversant le territoire, il annonçait la bonne nouvelle à toutes les villes, jusqu’à ce qu’il atteignît Césarée.” — Actes 8:26-40.

      17. a) Quel passage biblique l’Éthiopien lisait-​il? b) Qui lui révéla l’identité du “serviteur”?

      17 Le passage biblique que l’Éthiopien lisait à haute voix était celui d’Ésaïe chapitre cinquante-trois, versets sept et huit (selon la numérotation actuelle). De quoi est-​il question dans ce texte? Eh bien, on y parle justement de celui que Dieu appelle “mon serviteur” en Ésaïe 52:13 et 53:11. Lorsque l’Éthiopien s’était trouvé au temple de Jérusalem, personne ne lui avait dit qui était ce “serviteur”. Qui donc saurait lui révéler son identité? Ce ne pouvait être que Philippe “l’évangélisateur”, celui que l’ange de Jéhovah avait envoyé vers ce voyageur assis sur son char et qui étudiait la Bible. D’après Philippe, qui était ce “serviteur”? Nul autre que Jésus Christ, car en Actes 8:35 il est dit ceci: “Philippe ouvrit la bouche et, commençant par cette parole de l’Écriture, il lui annonça la bonne nouvelle au sujet de Jésus.” Ce Jésus, il est vrai, est la Tête ou Chef de l’Israël spirituel, mais, comme on l’aura noté, Philippe n’a pas appliqué la prophétie du “serviteur” à la congrégation des Israélites spirituels; il ne l’applique qu’à la Tête, qu’à la seule personne de Jésus Christ. — Actes 21:8; Colossiens 1:18.

      18. Le “serviteur” ayant été identifié, de quoi pourrons-​nous nous faire une idée plus exacte?

      18 Il n’y a pas que Philippe qui ait ainsi appliqué la prophétie d’Ésaïe. D’autres écrivains inspirés ont fait la même application, comme nous le verrons plus loin. Le “serviteur” de Jéhovah ayant été identifié, voyons de plus près le texte prophétique qui en parle. Cela nous permettra de nous faire une idée plus précise de la personnalité du Messie, celui que les hommes politiques du présent monde vont bientôt devoir affronter.

      19, 20. a) Quels termes d’Ésaïe 52:13-15 indiquent que lorsque la prophétie s’accomplira les chefs politiques marqueront une grande surprise? b) Au premier siècle, comment Jésus ‘a-​t-​il agi avec perspicacité’, et depuis quand se trouve-​t-​il “haut placé”?

      19 La prophétie commence ainsi (Nous ne citerons pas la seconde partie du verset És 52:14, celle mise entre tirets: c’est une réflexion, une observation intercalée): “Voici que mon serviteur agira avec perspicacité. Il sera haut placé, et assurément il sera élevé et haussé beaucoup. Dans la mesure où beaucoup l’ont regardé avec stupeur (...) il fera de même tressaillir beaucoup de nations. À son sujet des rois fermeront la bouche, car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils devront réfléchir à ce qu’ils n’avaient pas entendu.” — Ésaïe 52:13-15.

      20 Ne dirait-​on pas que lorsque cette prophétie s’accomplira, les hommes politiques de notre temps vont marquer une grande surprise? Cela ne fait aucun doute. En effet, c’est à un Messie métamorphosé que les nations et leurs chefs vont bientôt avoir affaire, à un Messie qui, de par sa position et son rôle, n’aura rien de commun avec le Messie de l’an 33, celui qu’ont connu le Sanhédrin, les nations gentiles, le roi Hérode Antipas et le gouverneur romain Ponce Pilate. À l’époque, le Messie ‘avait agi avec perspicacité’, pénétrant les prophéties bibliques et se laissant guider par elles afin d’accomplir la volonté divine. Depuis sa résurrection et son ascension, il se trouve “haut placé”. A-​t-​il effectivement été “élevé et haussé beaucoup”? À ce sujet, voici ce que Pierre a déclaré devant des milliers de Juifs qui célébraient la fête de la Pentecôte (c’était dix jours après que l’apôtre eut été témoin de l’ascension de Jésus):

      21, 22. En quels termes les Écritures montrent-​elles que Jésus le Messie a été “élevé et haussé beaucoup”?

      21 “David, en effet, n’est pas monté au ciel, mais il dit lui-​même: ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur: “Assieds-​toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez attaché sur un poteau!” — Actes 2:34-36.

      22 Des années plus tard, dans une lettre inspirée, Pierre écrivit ceci: “Il est à la droite de Dieu, car il est allé au ciel; et anges, et autorités, et puissances lui ont été soumis.” (I Pierre 3:22). Quant à l’apôtre Paul, voici ce qu’il a dit de la remarquable exaltation du Christ: “Il s’est abaissé et est devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, à la mort sur un poteau de supplice. C’est pourquoi Dieu l’a élevé à une position supérieure et lui a donné volontiers le nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus plie tout genou de ceux qui sont au ciel, et de ceux qui sont sur la terre, et de ceux qui sont sous le sol, et que toute langue reconnaisse ouvertement que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.” — Philippiens 2:8-11.

      23. Quel effet tout cela devrait-​il avoir sur les hommes politiques?

      23 Quel effet tout cela devrait-​il avoir sur l’attitude des hommes politiques de notre époque? Que nul n’ait la candeur de croire que l’exaltation du Christ, prédite en Ésaïe 52:13, sera sans conséquence pour les nations et pour leurs chefs! Que les grands de ce monde se gardent de dire avec un haussement d’épaules: “Jésus Christ a été élevé au ciel, n’est-​ce pas? Et après?” Qu’ils se gardent de tout raisonnement de ce genre: “Puisqu’il est au ciel, nous en voilà débarrassés! Qu’il s’occupe des affaires célestes et nous, nous nous occuperons des affaires terrestres; c’est là notre responsabilité. Il n’y a guère de chances que nous entendions encore parler de lui et qu’il vienne porter un jugement sur notre façon de gouverner la terre.”

      24. Pour les chefs politiques, que laisse augurer le fait que lorsque Jésus Christ est monté au ciel il possédait toujours des droits souverains?

      24 Les hommes politiques auraient le plus grand tort de s’enfermer dans une telle attitude. En effet, l’éclatante élévation du “Serviteur” de Jéhovah aura pour eux les plus graves conséquences. Ils sont tous concernés. Il ne faut pas qu’ils oublient que lorsque Jésus est retourné auprès de Jéhovah Dieu, son Père céleste, il possédait toujours le droit au trône de David, le roi qui régna sur toute la Palestine, pays que Dieu avait promis à ses ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. — Luc 1:31-33; II Samuel 7:11-16; I Chroniques 17:10-14; Luc 22:29, 30; Psaume 89:27-37.

      25. Quel rachat Jésus Christ a-​t-​il pu opérer grâce à son sacrifice propitiatoire? À qui donc les maîtres des peuples devront-​ils rendre des comptes?

      25 D’autre part, lorsque Jésus monta au ciel, il était en possession de la valeur rédemptrice de son sacrifice, grâce à quoi il allait pouvoir acheter toute la descendance d’Adam et Ève (I Timothée 2:5, 6). Cette valeur propitiatrice, il la présenta à Dieu et racheta la famille humaine, qui avait été vendue au pouvoir du péché et de la mort (Hébreux 9:24-28; Matthieu 20:28). Il s’ensuit que tous les hommes, oui, tous ceux que les chefs de ce monde tiennent sous leur domination, appartiennent par droit de rachat à Jésus Christ, le “Serviteur” de Jéhovah. C’est donc à lui que les maîtres de la terre devront rendre des comptes.

      26. Quelle période de temps Jéhovah octroya-​t-​il aux nations? Depuis quand se trouvent-​elles au “temps de la fin”?

      26 C’est aujourd’hui surtout, à l’époque décisive que nous vivons, qu’il importe de ne pas oublier que Jésus Christ, le descendant royal de David, possède certains droits légaux, parfaitement établis, en ce qui concerne la terre. Ces droits n’allaient pas être annulés sans que leur Détenteur ait jamais pu les exercer. Jéhovah n’octroya donc aux gouvernements et à leurs chefs qu’une période de temps limitée, fixée, durant laquelle ils pourraient dominer sur notre globe. Dieu leur assigna également un “temps de la fin”. Les 2 520 années qui commencèrent en 607 avant notre ère, date de la première désolation de Jérusalem, et qu’on appelle les “temps des nations”, se terminèrent en l’automne 1914. Depuis lors, les gouvernements terrestres se trouvent dans leur “temps de la fin”. Leurs jours sont comptés. — Luc 21:24; Daniel 12:4.

      27. a) Quel temps l’automne 1814 inaugura-​t-​il pour Jésus Christ? b) Selon Psaume 2:8, 9, que devait faire alors le “Serviteur”?

      27 Pour Jésus Christ, en revanche, ce qui prit fin en l’automne 1914, ce fut sa période d’attente, celle durant laquelle il se tint à la droite de Dieu (Psaume 110:1, 2; Hébreux 10:12, 13). L’année 1914 inaugura pour lui le “temps du commencement”, celui où il allait pouvoir commencer à exercer ses droits royaux. C’est à cette date, exactement au temps marqué, que le Royaume messianique naquit dans les cieux, dans des sphères bien trop élevées pour que les nations puissent le fouler aux pieds (Révélation 12:1-5; Luc 21:24; Ézéchiel 21:25-27). Pour Jésus le Messie, le Roi nouvellement intronisé, le moment était venu d’obéir à cette invitation du Psaume 2:8, 9: “Fais-​moi la demande, pour que je te donne les nations pour ton héritage et les extrémités de la terre pour ta possession. Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les fracasseras comme un vase de potier.” — Révélation 2:27; 12:5; Daniel 2:44.

      LA STUPEUR DES HOMMES POLITIQUES

      28. Lorsque se produira l’ultime affrontement, pourquoi les hommes politiques ‘le regarderont-​ils avec stupeur’?

      28 À la lumière des déclarations prophétiques de Jéhovah à propos de son “Serviteur”, il ne fait pas de doute donc que les hommes politiques vont bientôt avoir affaire à un Messie métamorphosé. Si grande sera la métamorphose qu’elle les jettera dans une stupeur sans nom. Quand se produira l’ultime affrontement entre eux et lui, ils ‘le regarderont avec stupeur’. Cette expression ne doit pas s’entendre à la lettre. En effet, ce n’est pas avec leurs yeux physiques qu’ils le contempleront, mais ils verront les signes visibles de sa puissance, celle que le Christ exercera le jour où il livrera bataille au nom de Jéhovah. Tous sauront alors que ces manifestations tangibles sont le fait d’un Messie qui a été élevé et haussé beaucoup. Le personnage qu’ils vont devoir affronter n’aura rien de commun avec le Christ que leur ont dépeint les conducteurs religieux de la chrétienté.

      29, 30. a) Sous quels traits les conducteurs religieux ont-​ils présenté le Christ aux éléments politiques du présent monde? b) Ainsi que cela a été annoncé en Ésaïe 52:14, en quel sens le Messie a-​t-​il été défiguré par tout ce qui s’est produit au premier siècle?

      29 Il faut dire que le portrait qu’on leur a tracé du Christ et les représentations qu’on en a fait (images, crucifix, etc.) ne sont pas étrangers à l’idée que les éléments politiques se font de lui. Ils le voient sous les traits d’une créature pitoyable, d’un pauvre hère. À en croire les ecclésiastiques, Jésus serait monté au ciel avec son corps de supplicié, lequel corps porterait toujours la marque des clous et de la couronne d’épines, ainsi que la plaie au côté. Jésus Christ, il est vrai, a subi une mort atroce et ignominieuse, et cela pour différentes raisons. Mais auparavant, ses ennemis n’étaient pas restés inactifs. Ils l’avaient noirci par toutes sortes de calomnies, l’accusant d’enfreindre la loi et de violer le sabbat, le faisant passer pour un fou, un possédé, un faux Christ, un péril pour la nation et un agitateur politique ennemi de Rome. Oui, sa réputation avait été souillée, déformée; l’image que ses détracteurs avaient présentée de lui était une image défigurée. C’est en ce sens que doit s’entendre Ésaïe 52:14 que voici:

      30 “Tant le défigurement, pour ce qui est de son apparence, était plus grand que celui d’aucun autre homme, et, pour ce qui est de sa forme majestueuse, plus grand que celui des fils des humains.”

      31, 32. a) Qu’est devenu à présent le Messie? b) En quel sens les paroles d’Ésaïe 52:15 vont-​elles s’accomplir sur les hommes politiques?

      31 On n’a cessé depuis lors de calomnier et de ridiculiser Jésus Christ in absentia (en son absence). Mais aujourd’hui, soit dix-neuf cents ans plus tard, il n’est plus “l’enfant Jésus” ou “le petit Jésus”; il n’est plus le “Serviteur souffrant”, qui n’opposa aucune résistance à ses ennemis. Il est à présent le “Serviteur” qui a été élevé et haussé, le Messie que Dieu a accrédité. Les éléments politiques ont beau le braver et l’outrager en paroles, ils auront le verbe moins haut le jour où se déroulera l’épreuve de force sur la question suivante: Qui gouvernera la terre? Car les hommes politiques verront alors ce que prêtres et pasteurs ne leur avaient pas raconté. Ils seront forcés de réfléchir à ce qu’ils n’avaient pas entendu, n’ayant jamais été mis en garde par les conducteurs religieux. C’est ce qui a été annoncé en Ésaïe 52:15:

      32 “Il fera de même tressaillir beaucoup de nations. À son sujet des rois fermeront la bouche, car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils devront réfléchir à ce qu’ils n’avaient pas entendu.”

      33. Bien que les témoins chrétiens de Jéhovah n’aient pas gardé le silence, comment se fait-​il que les hommes politiques ‘n’aient pas entendu’?

      33 Il ne faut pas en conclure, cependant, que les témoins chrétiens de Jéhovah ne racontent rien de tout cela aux peuples et à leurs maîtres et qu’ils ne tentent pas de les faire réfléchir. Mais, dans leur ensemble, gouvernants et gouvernés restent insensibles à leur message, à tout ce que leur relatent les fidèles disciples du “Serviteur” de Jéhovah. C’est comme si les uns et les autres étaient frappés de surdité et d’aveuglement. Quant aux ecclésiastiques, ils demeurent muets. Les nations et leurs chefs ne les entendent pas raconter la vérité au sujet du “Serviteur” de Jéhovah. Ils ne les entendent pas dire que le Messie va bientôt leur livrer bataille et exécuter sur eux les jugements divins. Ces hommes sont responsables de la cécité dont sont actuellement atteints peuples et rois, qui ne voient pas ce que leur réserve le jour où Jéhovah entrera en action contre eux par l’entremise de son “Serviteur”, afin que soit réglée la question suivante: Qui gouvernera la terre et ses habitants? Fatalement donc, les peuples et leurs chefs ‘le regarderont avec stupeur’ et “fermeront la bouche” le jour où va leur advenir ce à quoi ils ne s’attendent pas.

      34. Quel avertissement le Psaume deuxième Ps 2 donne-​t-​il aux chefs politiques? Pourquoi cette mise en garde ne trouve-​t-​elle en eux aucun écho?

      34 Au “temps de la fin” où nous sommes, temps qui a commencé en 1914, Jéhovah ne se sert pas des conducteurs religieux pour faire donner l’avertissement suivant: “Et maintenant, ô rois, montrez-​vous perspicaces; laissez-​vous corriger, ô juges de la terre! Servez Jéhovah avec crainte et soyez joyeux avec tremblement. Embrassez le fils pour qu’Il n’entre pas en courroux et que vous ne périssiez pas de dessus la voie, car sa colère s’embrase promptement. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui!” (Psaume 2:7, 10-12). Se laissant influencer par les ecclésiastiques, les chefs politiques du monde juif et ceux du monde dit chrétien n’ont pas ‘embrassé le Fils’. En d’autres termes, ils n’ont fait montre d’aucune affection pour le “Serviteur” de Jéhovah, son Fils Jésus le Messie, qu’il a installé sur le mont Sion céleste et à qui il a donné ‘les nations en héritage et les extrémités de la terre en possession’.

      35. a) Par qui Jéhovah fait-​il avertir les rois et les juges de la terre? b) Quelle est l’apparence de ces témoins, qui ‘embrassent le Fils’? Mais comment Dieu les considère-​t-​il?

      35 C’est par ses témoins chrétiens que Jéhovah fait avertir les rois et les juges de la terre. Ses témoins, eux, ‘embrassent le Fils’. C’est pour cela qu’ils sont devenus les objets de la haine et des calomnies de toutes les nations et que, de ce fait, leur apparence est comme défigurée (Matthieu 24:9). Mais Jéhovah ne se mettra pas en courroux contre ses serviteurs fidèles et obéissants. Sa colère ne s’embrasera pas contre eux et ils ne périront pas. Dieu ne se tournera pas contre ceux qui cherchent refuge en lui. Ses témoins sont donc les gens les plus heureux de la terre, malgré la haine du monde et le défigurement de leur réputation. C’est avec un intérêt grandissant que ses serviteurs observent la situation et attendent le jour où les “rois”, c’est-à-dire les chefs politiques des nations, écarquilleront les yeux de stupeur et fermeront la bouche à la vue de la terrible manifestation du Messie métamorphosé, le “Serviteur” que Jéhovah a exalté.

  • La métamorphose du “Serviteur” messianique
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 4

      La métamorphose du “Serviteur” messianique

      1. Comment réagiront les rois de notre génération lorsque le “Serviteur” messianique de Jéhovah manifestera sa puissance?

      LES rois de notre génération ‘regarderont avec stupeur’ le “Serviteur” messianique lorsque celui-ci révélera sous peu la position nouvelle qu’il occupe dans l’organisation divine. Ils fermeront alors la bouche et resteront muets quand ils verront les preuves redoutables de la métamorphose du Messie, le “Serviteur” de Jéhovah. — Ésaïe 52:13-15.

      2. Pourquoi la nouvelle de la métamorphose du “Serviteur” messianique n’est-​elle pas une bonne nouvelle pour les “rois” des nations ni pour la majorité des habitants de la terre?

      2 Cette métamorphose du “Serviteur” messianique est de la plus haute importance, sans quoi Jéhovah n’y aurait pas accordé une attention toute particulière par l’intermédiaire de son prophète Ésaïe, au huitième siècle avant notre ère. Elle devrait constituer en réalité une bonne nouvelle pour tous les habitants de la terre, mais ce n’est pas le cas pour les “rois” des nations. Ces chefs politiques n’ont en fait qu’une alternative: ou ils réussissent à garder leur pouvoir politique, ou ils sont renversés par le “Serviteur” que Jéhovah a exalté, c’est-à-dire Jésus le Messie. La perspective d’être évincés par un meilleur gouvernement pour tous les peuples ne leur sourit pas du tout. Rien d’étonnant donc que la métamorphose du “Serviteur” de Jéhovah qui, après s’être offert en sacrifice, est devenu le ministre de Dieu le plus important dans l’univers, ne soit pas une bonne nouvelle pour eux. D’ailleurs, combien d’entre les quatre milliards d’humains croient aujourd’hui qu’il s’agit d’une bonne nouvelle? Qui parmi eux ajoute foi à cette nouvelle sensationnelle que les témoins chrétiens de Jéhovah prêchent dans le monde entier?

      3. Quelles questions furent posées quand Ésaïe rapporta sa prophétie?

      3 La foi dans cette nouvelle étonnante fut déjà mise en question au huitième siècle avant notre ère, quand Jéhovah inspira Ésaïe pour qu’il annonce à l’avance la métamorphose extraordinaire de son “Serviteur”. C’est pourquoi, aussitôt après avoir parlé de cette transformation, Ésaïe demanda: “Qui a ajouté foi à ce qu’il a entendu de nous? Et quant au bras de Jéhovah, à qui a-​t-​il été révélé?” — Ésaïe 53:1.

      4, 5. Au premier siècle de notre ère, quelles questions se posaient à propos de la prophétie d’Ésaïe, et pourquoi?

      4 Au huitième siècle avant notre ère, les questions étaient les suivantes: La nouvelle que reçut Ésaïe et qu’il transmit à Israël était-​elle exacte? Cette métamorphose radicale du “Serviteur” de Jéhovah allait-​elle vraiment se produire? Le “bras de Jéhovah”, c’est-à-dire la puissance grâce à laquelle il réalise des choses prodigieuses, allait-​il se manifester et faire se réaliser cette nouvelle? Plus de 760 ans plus tard, on se posait encore des questions comme celles-ci: La nouvelle annoncée par Ésaïe s’était-​elle révélée exacte? Pouvait-​on proclamer à tout le monde qu’elle avait été réalisée par le “bras de Jéhovah”, un bras invincible? Son “bras” s’était-​il révélé à quiconque avait des yeux pour voir?

      5 Toutes ces questions se posèrent au premier siècle du fait de la controverse soulevée à propos de Jésus Christ, le descendant d’Abraham et de David. C’est pourquoi, écrivant sur ce sujet, l’apôtre Paul affirma que la nouvelle reçue par Ésaïe s’était effectivement réalisée en la personne de Jésus Christ, le “Serviteur” mentionné en Ésaïe 52:13 et 53:11. La glorification de Jésus au ciel après que l’homme qu’il était sur la terre eut enduré des souffrances exceptionnelles, constitue une bonne nouvelle ou évangile. “Mais, écrit l’apôtre Paul en parlant spécialement de son peuple, tous n’ont pas obéi à la bonne nouvelle. Ésaïe dit en effet: ‘Jéhovah, qui a ajouté foi à ce qu’il a entendu de nous?’ Ainsi la foi naît après la chose qu’on a entendue. Et la chose qu’on a entendue vient par la parole au sujet de Christ.” — Romains 10:16, 17.

      6. En dépit de quels faits est-​il vrai aujourd’hui encore que “tous n’ont pas obéi à la bonne nouvelle”?

      6 On peut en dire autant aujourd’hui. “Tous n’ont pas obéi à la bonne nouvelle”, bien que depuis plus de soixante ans les témoins chrétiens de Jéhovah prêchent que “les temps des Gentils” ont pris fin en automne 1914, en pleine Première Guerre mondiale, et que le “Serviteur” de Jéhovah a été alors exalté à une position encore plus élevée en étant placé sur le trône du Royaume messianique (Hébreux 10:12, 13; Psaume 110:1, 2; Luc 21:24, Crampon 1905; Révélation 12:5-10). Les Témoins de Jéhovah ont attiré l’attention sur les preuves incontestables de cet événement glorieux, preuves qui se sont accumulées depuis 1914. La bonne nouvelle relative au Royaume messianique du “Serviteur” de Jéhovah est une nouvelle encore plus excellente aujourd’hui qu’aux jours des apôtres. Étant donné l’infime proportion de la population mondiale qui a ajouté foi ‘à ce qu’elle a entendu de nous’, c’est-à-dire à ce que nous avons prêché, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper: “Tous n’ont pas obéi à la bonne nouvelle.” Cela explique la situation affligeante du monde des hommes aujourd’hui.

      UN DÉBUT PEU PROMETTEUR

      7, 8. a) Où Jéhovah envoya-​t-​il son Fils pour accomplir la prophétie d’Ésaïe? b) Selon Ésaïe 53:2, quel genre de départ Dieu fit-​il prendre à son Fils sur la terre?

      7 Après les questions qui introduisent le cinquante-troisième chapitre de son livre, Ésaïe prononça des paroles qui exigeaient que le “Serviteur” de Jéhovah vînt résider sur la terre pendant un temps. Jéhovah ne l’ignorait pas. Aussi, au temps fixé par lui, envoya-​t-​il du ciel le Fils en qui il avait le plus confiance, afin qu’il devienne un homme sur la terre en naissant d’une femme, selon notre espèce. De plus, Jéhovah fit prendre à ce Fils transféré des cieux un départ apparemment si humble, si modeste, qu’il semblait improbable qu’il devînt jamais quelqu’un d’important et que la glorieuse prophétie relative au “Serviteur” de Jéhovah s’accomplît un jour sur lui. Ésaïe expliqua donc la raison de ses questions du début en disant:

      8 “Et il s’élèvera comme une petite pousse devant nous [qui le verrons], et comme une racine sortant d’une terre aride. Il n’a ni forme majestueuse, ni aucune splendeur; et quand nous le verrons, il n’y aura pas l’apparence pour que nous le désirions.” — Ésaïe 53:2.

      9. Montrez que la vie de Jésus en tant qu’homme commença effectivement de façon très modeste.

      9 Il s’élève effectivement comme “une petite pousse” ou un rejeton, oui, comme “une racine” qui, sortie d’une terre desséchée et aride, ne peut subsister que si elle a de l’eau. Qu’en pensez-​vous? Un départ aussi modeste, en tant qu’homme sur la terre, n’allait-​il pas être très humiliant pour le “Serviteur” de Jéhovah? Pourtant, c’est bien ainsi que commença la vie de Jésus sur la terre. Alors qu’en l’an 2 avant notre ère il y avait des familles très en vue qui descendaient du roi David, Jésus naquit d’une vierge, Marie, qui devint la femme de Joseph, modeste charpentier de Nazareth, ville de Galilée tout à fait inconnue. Au moment d’accoucher, Marie se trouvait avec Joseph dans leur ville natale de Bethléhem où, comme beaucoup d’autres Juifs, ils étaient venus se faire inscrire conformément au décret de César. La ville étant surpeuplée, ils ne trouvèrent même pas une chambre dans une auberge. Marie donna donc naissance à son premier-né dans l’étable où ils avaient élu domicile et elle le coucha dans une crèche.

      10. Comment se fait-​il que Jésus grandit à Nazareth, et quel effet cela eut-​il sur l’attitude ultérieure des gens à son égard?

      10 Après que Marie et Joseph se furent installés dans une maison de Bethléhem, ils durent s’enfuir pour protéger Jésus, car Hérode le Grand avait ordonné aux soldats de tuer tous les enfants mâles de deux ans et au-dessous qui se trouvaient dans cette ville. À leur retour d’Égypte, où ils s’étaient réfugiés, Joseph et Marie ne revinrent pas à Bethléhem, mais ils s’établirent à Nazareth, ville de Galilée qui souffrait d’un discrédit et où Jésus grandit et devint charpentier comme son père adoptif. Voilà pourquoi, plus tard, quand on lui rapporta que Jésus venait de Nazareth, un Juif qui cherchait le Messie demanda: “Peut-​il sortir quelque chose de bon de Nazareth?” Au cours d’une discussion, quelqu’un posa cette question: “Le Christ vient-​il donc de Galilée?” Une autre fois encore, les Pharisiens lancèrent ce défi: “Scrute et vois qu’aucun prophète ne se lèvera de Galilée.” — Jean 1:46; 7:41, 52.

      11. En quel sens Jésus Christ, le “Serviteur” de Jéhovah, n’avait-​il effectivement ni “forme majestueuse”, ni aucune “splendeur”?

      11 Si l’on considère la ville où il fut élevé, Jésus ne semblait pas avoir pris racine dans la bonne terre. Certes, il était né homme parfait grâce à l’action miraculeuse de l’esprit de Dieu, mais ses relations très modestes avec la famille royale de David ne lui donnaient pas une “forme majestueuse” aux yeux de ceux qui attendaient un Messie glorieux ayant, selon les critères du monde, des origines impressionnantes. Jésus ne reflétait non plus aucune “splendeur” extérieure, comme cela aurait été le cas s’il avait mené grand train afin de mettre en avant ses origines royales et sa prétention légitime au trône de David à Jérusalem. Mais il savait bien qu’il était le “Serviteur” de Jéhovah envoyé des cieux et temporairement “abaissé quelque peu au-dessous des anges”, et qu’après son retour au ciel Dieu réaliserait pour lui Psaume 8:5 en le couronnant “de gloire et d’honneur” et en faisant que “la terre habitée à venir” lui soit soumise. — Hébreux 2:5-9.

      12. a) Qu’est-​ce qui indique que ce n’était pas son physique qui rendait Jésus différent? b) En quel sens Jésus n’avait-​il pas “l’apparence” pour que les chefs religieux juifs le désirent?

      12 Les Saintes Écritures ne nous donnent aucune description divinement inspirée du physique de Jésus. Mais celui-ci lui permettait probablement de passer pour un homme comme les autres. C’est pourquoi il put se rendre à Jérusalem en secret, sans être reconnu par la foule (Jean 7:9-13). Bien que Jésus fût un très bel homme, c’est ce qu’il représentait, ce qu’il prêchait et ce qu’il enseignait qui le rendaient différent aux yeux du peuple. Celui-ci avait d’ailleurs des opinions partagées à son sujet. “Il se chuchotait beaucoup de choses à son sujet dans les foules. Les uns disaient: ‘C’est un homme de bien.’ Les autres disaient: ‘Non, mais il égare la foule.’ Naturellement, personne ne s’exprimait ouvertement sur son compte, par crainte des Juifs.” Mais pourquoi cette “crainte des Juifs”? Parce que la foule savait que Jésus était recherché, que “les Juifs cherchaient à le tuer”. (Jean 7:1, 12, 13.) Oui, vraiment, pour les conducteurs religieux juifs de l’ancienne Jérusalem, ‘il n’y avait pas l’apparence pour qu’ils le désirent’, lui, Jésus le Messie.

      13. a) Comment les conducteurs religieux juifs du premier siècle ont-​ils rendu Jésus très antipathique aux Juifs comme aux Gentils? b) Quel était leur but?

      13 Au premier siècle, les chefs religieux juifs qui pratiquaient le judaïsme de l’époque imposaient leurs idées religieuses au peuple pour que celui-ci voie les choses comme eux. Ce sont ces mêmes chefs religieux qui traitèrent Jésus de buveur de vin, d’ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs (Matthieu 11:19; Luc 7:34; 19:1-7). Ce sont encore eux qui l’accusèrent devant le gouverneur Ponce Pilate d’être un blasphémateur et un faux Christ, de susciter la rébellion contre l’Empire romain et, plus tard, d’être un “imposteur”. (Matthieu 27:11-26, 62-​64.) C’est ainsi qu’ils rendirent Jésus aussi antipathique que possible aux yeux du peuple en général, tant des Juifs que des non-Juifs. Ceux qui faisaient l’opinion publique n’attribuèrent aucune beauté à Jésus. Pourquoi? Pour annihiler chez le peuple tout désir éventuel de reconnaître Jésus comme le vrai Messie, descendant d’Abraham et du roi David. Seul un petit reste de Juifs discernèrent chez Jésus la beauté du vrai Messie.

      UNE APPARENCE REPOUSSANTE

      14. Comment Ésaïe 53:3 décrit-​il ensuite la façon dont le “Serviteur” de Jéhovah allait être traité?

      14 Dans sa prophétie sur le “Serviteur” de Jéhovah, Ésaïe décrit ensuite toute l’étendue du mépris qu’essuya Jésus Christ au milieu de son peuple. Nous lisons: “Il était méprisé et était évité des hommes, homme fait pour les douleurs et pour être familier de la maladie. Et c’était comme si l’on se cachait la face devant nous [ou, plus littéralement, “c’était comme si la face de quelqu’un était cachée devant nous”]. Il était méprisé, et nous ne faisions de lui aucun cas.” — Ésaïe 55:3.

      15, 16. Qui ‘méprisa’ et ‘évita’ Jésus, et pourquoi?

      15 Selon ce qu’annonçait cette prophétie relative au “Serviteur” de Jéhovah, par qui Jésus fut-​il méprisé et évité? Le récit biblique laisse entendre que la dernière semaine de sa vie sur la terre, Jésus était toujours écouté avec plaisir par le commun peuple. “Et la grande foule l’écoutait avec plaisir.” (Marc 12:37). Mais lors d’une réunion de Pharisiens et de prêtres en chef, quelqu’un déclara: “Est-​ce qu’un des chefs ou des Pharisiens a foi en lui? Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits.” (Jean 7:48, 49). Ce sont les chefs religieux imbus de leur justice et leurs fidèles qui méprisaient et évitaient Jésus, sauf pour l’attaquer verbalement ou pour essayer de le surprendre dans ses paroles, afin d’avoir un motif d’accusation pour parvenir à leurs fins. — Matthieu 12:22-30; Marc 12:13; Luc 11:53, 54; 20:20-26.

      16 Il n’est donc pas étonnant, du fait d’une telle influence religieuse, que le propre peuple de Jésus dans sa majorité ait été incité à le mépriser et à l’éviter, ainsi que ses disciples, comme s’il était un faux prophète, un faux Messie ou faux Christ. Il en alla donc bien comme Jean l’écrivit, savoir: “Il était dans le monde, et le monde vint à l’existence par son entremise, mais le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui, mais son propre peuple ne l’a pas accueilli.” (Jean 1:10, 11). C’est ce que Jésus expliqua à ses concitoyens de Nazareth, en Galilée, en ces termes: “En vérité je vous le dis, aucun prophète n’est accueilli dans son propre pays.” (Luc 4:24). Ou encore: “Un prophète n’est sans honneur que dans son propre pays et dans sa propre maison.” (Matthieu 13:57; Marc 6:4; Jean 4:43, 44). Mais pensez à tout ce que le peuple a perdu en méprisant et en évitant ainsi le “Serviteur” de Dieu.

      17. Puisque Jésus n’a jamais connu la maladie, en quel sens s’est-​il révélé être quelqu’un “fait pour les douleurs et pour être familier de la maladie”?

      17 Comme il était parfait et qu’il n’avait hérité ni le péché ni aucune infirmité, Jésus ne connut jamais la maladie durant sa vie sur la terre. Pourtant, nous lisons en Ésaïe 53:3: “Il était (...) fait pour les douleurs et pour être familier de la maladie.” Il n’est pas question ici de ses douleurs ou de ses maladies à lui. Il avait quitté le ciel où la maladie n’existe pas pour venir dans un monde malade, affligé par les douleurs et habitué aux maladies de toutes sortes ainsi qu’à la mort. Tel un médecin plein d’amour, il guérit de nombreuses personnes de leurs maladies et de leurs douleurs physiques. Mais il vint tout spécialement pour affranchir les hommes, esclaves du péché, de leurs maladies spirituelles ainsi que des douleurs morales que provoque une mauvaise conscience. Il ne fuyait ni les malades physiques ni les malades spirituels. Alors qu’il demeurait chez Zachée, un collecteur d’impôts, et qu’il l’aidait à recouvrer la santé spirituelle, Jésus dit: “Le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.” (Luc 19:1-10). Quand les Pharisiens et les scribes le critiquèrent parce qu’il mangeait avec des collecteurs d’impôts et des pécheurs qui recherchaient la guérison spirituelle, Jésus leur répondit: “Ce ne sont pas les gens robustes qui ont besoin de médecin, mais les mal portants. Je suis venu appeler à la repentance, non pas des justes, mais des pécheurs.” (Luc 5:27-32). Mais pour les prêtres en chef juifs, les Pharisiens et les scribes, c’était Jésus qui était malade et qui avait besoin de leurs services.

      18. a) Selon Ésaïe 53:3, de qui la face est-​elle ‘cachée’? b) Si l’on compare diverses traductions de la Bible, du fait de qui la face du “Serviteur” est-​elle ‘cachée’?

      18 À propos du “Serviteur” de Jéhovah, la prophétie d’Ésaïe (53:3) dit que ‘c’était comme si la face de quelqu’un était cachée devant nous’. Ce qui est caché, c’est la face du “Serviteur”. Mais du fait de qui? Est-​ce du fait du “Serviteur”, qui se cacherait la face tel un lépreux à qui la Loi de Moïse ordonnait de se dissimuler le visage et de crier: “Impur!” C’est en ce sens que la Bible Young (version anglaise) rend ce passage: “Comme quelqu’un qui se voile la face devant nous.” (Comp. Bible de Bayle: “Son visage était comme caché.”) Ou bien est-​ce de notre fait, comme le laisse entendre une autre version anglaise (The Emphasised Bible de Rotherham), qui traduit ainsi: “Oui, comme quelqu’un devant qui la face est voilée.” (Voir les versions françaises Osty, Liénart, Darby, etc.) Qui donc se dissimule la face? Est-​ce l’homme d’aspect désagréable? Est-​ce lui qui se cache la face? Ou bien est-​ce nous qui nous cachons le visage devant lui? Dans le second cas, le malheureux saurait que nous refusons de le regarder par mépris ou parce qu’il nous fait horreur. Il serait, ainsi que le dit la Bible du Rabbinat français (Zadoc Kahn), “un objet dont on détourne le visage”. Ou, selon la Bible de Jérusalem (angl.): “Un homme qui fait se cacher les visages.” Naturellement, nous pouvons faire que le visage de l’infortuné nous soit caché tout simplement en détournant les yeux ou en mettant la main sur nos yeux.

      19, 20. a) Jésus avait-​il une raison de se cacher le visage par honte ou par gêne? b) Quels individus le ‘méprisaient’ et ‘ne faisaient de lui aucun cas’, et comment l’ont-​ils démontré?

      19 En ce qui concerne Jésus Christ, il n’avait à rougir de rien; il n’avait donc pas à se cacher le visage par honte ou par gêne. Non, il regardait les gens en face (Marc 3:5; 10:21). Ce sont ses opposants et ses ennemis qui refusaient de le regarder favorablement et de reconnaître en lui le “Serviteur” annoncé, le Messie de Dieu. C’est ce que dit ensuite Ésaïe 53:3 en ces termes: “Il était méprisé, et nous ne faisions de lui aucun cas.” Il n’était pas regardé comme le Messie, car on pensait que loin d’en avoir les mérites, il ne valait pas plus qu’un simple esclave (Exode 21:32). En effet, les prêtres en chef de Jérusalem donnèrent à Judas Iscariote trente pièces d’argent, le prix d’un esclave en Israël, pour qu’il leur livre son Maître (Matthieu 26:14-16; 27:3-10). Dans la prophétie de Zacharie 11:12, 13, trente pièces d’argent sont considérées par dérision comme un “prix magnifique” auquel est évalué un berger spirituel comme Jésus Christ.

      20 D’autre part, quand ils durent faire un choix devant Ponce Pilate, le juge de la province, les chefs religieux estimèrent que Jésus Christ ne valait même pas Barabbas, un brigand et un meurtrier, car le jour de la Pâque ils réclamèrent à Ponce Pilate la libération de Barabbas plutôt que celle de Jésus Christ, le “Serviteur” de Jéhovah (Matthieu 27:15-26). Pouvait-​il y avoir une action plus extrême pour montrer à quel point Jésus Christ était méprisé par ceux qui voulaient se débarrasser de lui? Ces hommes ne firent “aucun cas” du “Serviteur” de Jéhovah en la personne de Jésus Christ.

      CEUX QUI CONFESSENT LEUR RESPONSABILITÉ

      21, 22. a) Quand Ésaïe parle de la mauvaise attitude envers le “Serviteur” de Jéhovah, quel peuple vise-​t-​il? b) Selon les paroles de l’apôtre Pierre, qu’est-​ce que les “hommes d’Israël ont fait au “Serviteur” de Jéhovah?

      21 Avez-​vous remarqué qui est mis en cause par le prophète Ésaïe? Il ne dit pas: ‘Il était méprisé, et les Gentils ne faisaient aucun cas de lui.’ Il ne dit pas non plus: ‘C’était comme si la face de quelqu’un était cachée devant les Gentils [les peuples non juifs].’ Mais Ésaïe, divinement inspiré, dit: ‘C’était comme si la face de quelqu’un était cachée devant nous (...) et nous ne faisions de lui aucun cas.’ (Ésaïe 53:3). C’est son propre peuple qu’Ésaïe vise ici, à cause de son attitude à l’égard du “Serviteur” de Jéhovah. Il fait en quelque sorte une confession à la place de son peuple, la nation d’Israël. C’est pourquoi, quelques jours après la Pentecôte de l’an 33, l’apôtre Pierre déclara à une foule d’adorateurs rassemblés dans la colonnade de Salomon, au temple de Jérusalem:

      22 “Hommes d’Israël, pourquoi vous étonnez-​vous de cela [la guérison miraculeuse que Pierre et Jean venaient d’opérer]? Ou pourquoi fixer vos regards sur nous, comme si c’était par notre puissance ou par notre piété personnelles que nous l’avons fait marcher [l’homme qu’il venait de guérir]? Le Dieu d’Abraham et d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos ancêtres, a glorifié son Serviteur, Jésus, que vous, vous avez livré et renié devant la face de Pilate, alors qu’il avait décidé de le relâcher. Oui, vous avez renié ce saint et ce juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde volontiers un homme, un meurtrier, tandis que vous avez tué le principal Instrument de la vie. Mais Dieu l’a relevé d’entre les morts: ce dont nous, nous sommes témoins. C’est donc son nom, par notre foi en son nom, qui a rendu fort cet homme que vous voyez et connaissez, et c’est la foi qui vient par lui qui a donné à cet homme la pleine santé, sous vos yeux à tous. Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, comme vos chefs d’ailleurs. Mais Dieu a accompli de cette manière ce qu’il avait annoncé d’avance par la bouche de tous les prophètes: que son Christ souffrirait. C’est à vous d’abord que Dieu, après avoir suscité son Serviteur, l’a envoyé pour vous bénir en détournant chacun de vous de vos actions méchantes.” — Actes 3:12-18, 26; Luc 23:18-25.

      23. Comment les Gentils ont-​ils montré, comme les Juifs, qu’ils faisaient peu de cas de Jésus?

      23 Il est vrai que les Gentils montrèrent eux aussi qu’ils faisaient peu de cas de Jésus. En effet, nous lisons en Matthieu 27:27-31: “Alors les soldats du gouverneur amenèrent Jésus dans le palais du gouverneur et rassemblèrent auprès de lui toute la troupe armée. Et l’ayant dévêtu, ils lui mirent un manteau écarlate, puis ils tressèrent une couronne d’épines et la lui posèrent sur la tête, avec un roseau dans la main droite. Et s’agenouillant devant lui, ils se moquèrent de lui, en disant: ‘Bonjour, roi des Juifs!’ Et ils crachaient sur lui et, prenant le roseau, le frappaient sur la tête. Finalement, quand ils se furent moqués de lui, ils le dévêtirent du manteau et le revêtirent de ses vêtements de dessus, puis ils l’emmenèrent pour être attaché sur un poteau.”

      24, 25. a) Quel exemple les Gentils suivaient-​ils? b) Comment Jésus avait-​il été traité au préalable devant le Sanhédrin juif?

      24 Ces non-Juifs ne faisaient que suivre l’exemple donné par les chefs juifs. Voici ce qui se passa, selon Matthieu 26:63-68, après que Jésus eut refusé de répondre aux accusations que de nombreux témoins portaient contre lui devant le Sanhédrin juif de Jérusalem présidé par le grand prêtre:

      25 “Aussi le grand prêtre lui dit: ‘Par le Dieu vivant je t’impose le serment afin que tu nous dises si tu es le Christ, le Fils de Dieu!’ Jésus lui dit: ‘Toi même tu l’as dit. D’ailleurs je vous le dis, désormais vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance et venant sur les nuées du ciel.’ Alors le grand prêtre déchira ses vêtements de dessus et dit: ‘Il a blasphémé! Qu’avons-​nous encore besoin de témoins? Voyez! Maintenant vous avez entendu le blasphème. Quel est votre avis?’ Ils répondirent: ‘Il est passible de mort.’ Alors ils lui crachèrent au visage et le frappèrent du poing. D’autres le giflèrent, en disant: ‘Prophétise-​nous, Christ! Qui est-​ce qui t’a frappé?’”

      26. Qui prit l’initiative de conduire Jésus devant le gouverneur romain?

      26 Au petit matin, après cette session nocturne du Sanhédrin, les prêtres en chef et les anciens du peuple se réunirent pour tenir conseil sur ce qu’on allait faire de Jésus, que leur tribunal avait condamné à mort comme blasphémateur. Ce n’est pas le gouverneur Ponce Pilate, l’autorité non juive, qui le leur avait demandé, mais de leur propre chef ils décidèrent de livrer Jésus à Pilate et de porter contre lui des accusations d’ordre politique. — Matthieu 27:1, 2.

      27. D’après les faits, aux mains de qui le Messie subit-​il tous ces mauvais traitements?

      27 Personne ne peut nier qu’Ésaïe était un Juif naturel circoncis. Cependant, dans sa prophétie divinement inspirée, il ne disculpe pas son peuple ni ne prédit que celui-ci serait dégagé de toute culpabilité pour les mauvais traitements qui furent infligés au “Serviteur” de Jéhovah. Faisant lui-​même partie de ce peuple, Ésaïe utilise le pronom personnel “nous” pour annoncer les outrages dont allait être accablé ce “Serviteur”. C’est au peuple d’Ésaïe que ce “Serviteur” de Jéhovah extraordinaire, le Messie, devait être envoyé, et l’Histoire prouve qu’il l’a bien été au temps fixé par Jéhovah. Ésaïe annonçait comment ce peuple allait traiter le “Serviteur” messianique, mais les faits montrent que les Gentils furent également mêlés à cette affaire. Il y avait une raison capitale à cela, ainsi que le révèle la prophétie d’Ésaïe.

      28. Pourquoi fallait-​il que Jésus Christ endure toutes ces souffrances et ces outrages?

      28 Nous sommes donc pratiquement obligés de soulever cette question: Pourquoi au juste Jéhovah devait-​il faire endurer toutes ces souffrances et ces outrages à son “Serviteur”? C’était sans aucun doute pour prouver quelque chose. Effectivement, le Dieu Tout-Puissant devait permettre toutes ces souffrances pour trancher une question. En premier lieu, Jésus Christ, qui fut envoyé sur la terre pour être le “Serviteur” annoncé, démontra qu’il était capable d’endurer toutes ces souffrances et ces outrages, et même de subir une mort douloureuse et honteuse sur un poteau de supplice. Il prouva qu’il pouvait rester parfaitement soumis à Jéhovah Dieu malgré toutes ces souffrances et sans laisser échapper la moindre plainte. Il sauvegarda ainsi son innocence parfaite ainsi que sa fidélité sans défaut au Souverain Seigneur Jéhovah. Voilà ce qui devait être établi. C’était là la question essentielle qui devait être tranchée grâce au “Serviteur” de Jéhovah.

      29. a) Quand la question de la soumission, de l’attachement et de la fidélité des serviteurs de Jéhovah avait-​elle déjà été soulevée? b) Pourquoi fut-​elle soulevée à propos de Job?

      29 La question de la soumission, de l’attachement et de la fidélité des serviteurs et adorateurs de Jéhovah avait été posée en termes simples et clairs à propos de Job, au seizième siècle avant notre ère, peu de temps avant la naissance de Moïse. Cette question très grave avait une portée universelle, car elle fut soulevée par une créature spirituelle et céleste, Satan le Diable, le principal adversaire de Jéhovah. Bien que n’étant pas Hébreu ou Juif, Job adorait avec zèle Jéhovah, qu’il reconnaissait comme le seul vrai Dieu vivant. Satan, qui avait lui-​même des partisans au ciel, des anges devenus démons, n’aimait pas entendre Jéhovah citer en exemple ce Job, du pays d’Uz, pour sa sincérité, son cœur pur et son attachement à sa personne. Satan ne croyait pas que le culte de Job, ni d’ailleurs d’aucune autre créature au ciel ou sur la terre, fût sincère et désintéressé. Aussi voulait-​il s’attaquer à un cas remarquable afin de prouver qu’il avait raison de prétendre qu’aucune créature ne pouvait rester attachée à Jéhovah, reconnaissant en lui le Dieu et Souverain universel, d’une manière purement désintéressée.

      30. Qu’est-​ce que Satan s’efforçait de prouver concernant tous les serviteurs de Jéhovah sur la terre et dans le ciel?

      30 Satan se mit donc à l’œuvre pour démontrer que Jéhovah avait tort de faire confiance à Job et, par le moyen de cette épreuve, qu’il avait également tort de faire confiance à tous ses autres serviteurs et adorateurs sur la terre et au ciel. Lui-​même, Satan le Diable, ne s’était-​il pas rebellé contre la domination souveraine et universelle de Jéhovah? N’avait-​il pas été suivi par d’autres anges rebelles, les démons? Pourquoi une autre créature, quelle qu’elle soit, agirait-​elle différemment? Toutes celles qui demeurent soumises à la domination souveraine et universelle de Jéhovah ont été achetées par lui. Ainsi raisonnait Satan. Que Jéhovah lui en donne la permission et la possibilité, et il prouvera que c’est bien le cas de Job, dont l’attachement à Dieu est jugé sans défaut par celui-ci.

      31. a) Où Satan lança-​t-​il son défi concernant Job? b) Comment Jéhovah montra-​t-​il qu’il avait confiance en l’homme Job?

      31 En présence des fils célestes de Dieu et à propos de Job dont les affaires étaient alors prospères, Satan jeta ces paroles à la face de Jéhovah: “Mais, pour changer, avance ta main, s’il te plaît, et touche à tout ce qui est à lui, et vois s’il ne te maudit pas à ta face.” Jéhovah avait une telle confiance en Job qu’il ne craignit pas de permettre cette épreuve, afin de répondre au défi de Satan. Jéhovah ne toucha pas aux nombreux biens de Job, mais il permit à Satan de s’y attaquer et de faire ainsi de ce patriarche, qui était “le plus grand de tous les Orientaux”, le plus pauvre de tous, Satan allant même jusqu’à faire mourir ses sept fils et ses trois filles. Dans son infortune extrême, Job se rebella-​t-​il contre la souveraineté de Jéhovah?

      32. Job se rebella-​t-​il à la suite de tous ses malheurs?

      32 Non, il n’y eut pas le moindre soupçon de révolte dans les paroles de Job. Il dit: “Nu je suis sorti du ventre de ma mère, et nu j’y retournerai. Jéhovah a donné et Jéhovah a enlevé. Que le nom de Jéhovah continue d’être béni!” L’historien biblique ajoute ce commentaire: “En tout cela Job ne pécha pas et n’attribua à Dieu rien qui fût inconvenant.” — Job 1:1-22.

      33. Comment Job fut-​il ensuite éprouvé, et quelle fut sa réaction?

      33 Non convaincu, Satan mit Jéhovah au défi d’éprouver Job une seconde fois. Toujours en présence des fils célestes de Dieu, Satan dit à celui-ci: “Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme. Pour changer, avance ta main, s’il te plaît, et touche jusqu’à son os et à sa chair, et vois s’il ne te maudit pas à ta face.” Loin de se dérober, Jéhovah permit à Satan de frapper Job par une maladie douloureuse et répugnante, un furoncle qui lui couvrit tout le corps, décomposant sa chair. Désespérant de voir son mari guérir, la femme de Job lui dit: “Tiens-​tu encore ferme ton intégrité? Maudis Dieu et meurs!” Job se laissa-​t-​il influencer par sa femme qui avait perdu ses dix enfants d’un seul coup? Renonça-​t-​il à son intégrité exemplaire et maudit-​il le Souverain universel? Non, car l’historien rapporte: “Il lui dit: ‘Comme parle une des femmes insensées, tu parles, toi aussi. Accepterons-​nous du vrai Dieu seulement ce qui est bon et n’accepterons-​nous pas aussi ce qui est mauvais?’ En tout cela Job ne pécha pas avec ses lèvres.” — Job 2:1-10.

      34. Quel effet les arguments des trois prétendus consolateurs ont-​ils eu sur Job?

      34 Par la suite, trois prétendus consolateurs se présentent en tant qu’amis chez Job, atteint d’une maladie mortelle. Mais ils se révèlent de tristes consolateurs. L’un après l’autre, ils s’efforcent en effet de convaincre Job qu’il est un adorateur hypocrite, exactement ce que Satan prétendit devant Dieu. Ils avancent comme argument que si Dieu punit Job, c’est qu’il a toujours été pécheur, ce que Job nie fort justement. Il ne renonce pas à affirmer son intégrité, mais dit à ses accusateurs: “Il est impensable, quant à moi, que je vous déclare justes! Jusqu’à ce que j’expire, je ne me dessaisirai pas de mon intégrité!” (Job 27:5). Bien qu’affirmant avoir toujours été un homme intègre jusqu’à sa maladie, Job n’a pas pour autant le sentiment que Jéhovah exerce sa domination de façon tyrannique. Il ne se révolte pas contre Dieu qui a permis qu’il perde tous ses biens, qu’il soit malade et qu’on l’accuse faussement, alors qu’il l’a servi et adoré fidèlement.

      35. Quelle fut l’issue de l’épreuve imposée à Job, et que justifia-​t-​elle?

      35 Satan n’entendit donc pas Job maudire Dieu à sa face. Dans cette épreuve décisive il fut vaincu. Le défi qu’il avait lancé à Dieu au sujet de cet homme imparfait tomba à plat. Satan fut obligé de retirer sa main, c’est-à-dire de ne plus toucher aux os et à la peau de Job, qui fut guéri par le Dieu Tout-Puissant. Sa chair devint plus fraîche que celle d’un jeune homme (Job 33:25). Il recouvra une telle jeunesse qu’il engendra dix autres enfants: sept fils et trois filles. Il devint également deux fois plus riche qu’auparavant. Il vécut encore cent quarante ans et vit ses arrière-petits-fils (Job 42:10-17). Certes, c’était la justification de Job, un homme d’une intégrité indéfectible envers Jéhovah Dieu, mais c’était surtout la justification du Souverain universel lui-​même, qui montra ainsi que sa domination est juste. Il l’exerce de telle manière que même ses créatures humaines sur la terre peuvent en reconnaître la justice et y rester fermement attachées malgré les souffrances.

      36. a) Quand et comment la question de la domination universelle a-​t-​elle été soulevée pour la première fois? b) Dans quelle mesure cette question mettait-​elle en cause l’intégrité des créatures de Dieu?

      36 Toutefois cette question ne fut pas définitivement tranchée avec le cas de Job, d’autant qu’elle n’était pas soulevée pour la première fois aux jours du patriarche. En fait, elle l’avait déjà été plus de 2 400 ans auparavant. Comment cela? Eh bien, ce fut dans le jardin d’Éden, peu après la création d’Adam et Ève, quand un fils spirituel de Dieu, celui qui devint Satan le Diable, crut discerner la possibilité d’instaurer sa propre domination au moins sur les humains, sinon sur les anges. Il se révolta contre Jéhovah, son Père céleste, et rejeta sa domination souveraine. Puis, se servant d’Ève pour le tenter, Satan poussa l’homme parfait Adam à se joindre à sa rébellion contre Jéhovah. C’est ainsi que la question de la domination souveraine et universelle fut soulevée pour la première fois. Il ne s’agissait pas seulement de savoir qui d’entre les humains resterait attaché à la domination universelle de Jéhovah, mais, et c’est plus important, qui dans le ciel allait garder son intégrité envers le Dieu Très-Haut et rester fidèle à sa domination, la considérant comme une bonne chose pour toute la création.

      37. Pourquoi était-​il tout à fait approprié que le Fils céleste de Jéhovah le plus en vue soit, en tant qu’homme sur la terre, mis à l’épreuve quant à son attachement désintéressé à la domination universelle de son Père?

      37 C’est pourquoi cette question extrêmement importante mit en cause le plus en vue des fils célestes de Dieu, le principal serviteur de Jéhovah, “le premier-né de toute la création”. (Colossiens 1:15; Révélation 3:14.) Au ciel, il était officiellement le Logos, c’est-à-dire la Parole ou le Porte-parole de Dieu (Jean 1:1-3). Plus que toute autre créature, le serviteur de Dieu le plus important devait être éprouvé quant à son attachement désintéressé à la domination universelle de Jéhovah. Jusqu’aux jours de Job et pendant les quinze siècles qui suivirent, il garda son intégrité envers son Père céleste, Jéhovah. Il se conduisit de façon parfaite en tant que principal ministre de son Père. Oui, mais durant tout ce temps, il ne connut pas la moindre souffrance physique, ni l’humiliation, ni le déshonneur injuste. Il ne se trouvait pas sur la terre en tant qu’homme, comme l’homme parfait Adam dans le jardin d’Éden. Que ce ministre de Dieu hautement respecté et honoré passe donc par les épreuves pénibles que Satan le Diable provoquait sur la terre, et nous verrons alors s’il restera intègre envers Dieu et soumis à sa domination souveraine! Tel était logiquement le raisonnement de Satan.

      38, 39. Aussitôt après la rébellion en Éden, comment Jéhovah laissa-​t-​il entendre que son dessein était bien qu’une telle épreuve ait lieu?

      38 Pour relever le défi de Satan, il fallait donc que le Dieu Tout-Puissant envoie sur la terre son Fils unique, le Logos, en le faisant naître comme une créature humaine. Ayant parfaitement confiance en son Fils et dans son attachement indéfectible, Jéhovah décida donc d’agir ainsi. Il forma ce dessein aussitôt après que Satan le Diable eut réussi à briser l’intégrité de l’homme parfait Adam. Ce dessein était sous-entendu dans les paroles que Dieu adressa au serpent symbolique dans le jardin d’Éden, savoir:

      39 “Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” — Genèse 3:15.

      40. Dans quelle prophétie les souffrances qu’allait devoir endurer le Fils de Dieu du fait de cette épreuve sont-​elles décrites?

      40 La meurtrissure au talon de la “postérité” de la femme signifierait de cruelles souffrances pour le principal serviteur céleste de Jéhovah lorsqu’il serait sur la terre, et cela des mains de celui-là même qui causa toutes les souffrances injustes que dut endurer le fidèle Job. Mais Satan ne se contenterait pas d’une épreuve qui mettrait en cause un personnage moins important, car à ses yeux une telle épreuve ne serait pas concluante pour déterminer si ses prétentions étaient justifiées ou non. Si Dieu ne permettait pas l’épreuve de la Parole, alors le défi lancé à sa domination universelle ne pourrait jamais être relevé avec succès. Jéhovah le comprit très bien. Aussi était-​il résolu à trancher cette question en se servant de ce qu’il avait de plus cher au ciel: son Fils unique, son principal ministre. Sa détermination est exprimée dans la prophétie remarquable sur “mon serviteur” consignée en Ésaïe 52:13 à 53:12.

  • L’intégrité éprouvée du “Serviteur” est récompensée
    Fin prochaine de la détresse mondiale
    • Chapitre 5

      L’intégrité éprouvée du “Serviteur” est récompensée

      1. a) Qu’est-​ce qu’un bouc émissaire? b) L’épreuve d’un bouc émissaire est-​elle plus facile s’il doit mourir pour toute l’humanité?

      IL N’EST pas facile de servir de bouc émissaire et de garder en même temps son intégrité envers le Dieu de la justice. En effet, un bouc émissaire est un innocent qui doit cependant porter la faute des autres ou souffrir à leur place. L’épreuve de son intégrité est encore plus pénible s’il lui faut non seulement supporter cet opprobre, mais aussi souffrir jusqu’à la mort pour tout le monde des hommes. Un rédacteur divinement inspiré présenta ainsi les choses: “À peine en effet quelqu’un mourra-​t-​il pour un homme juste; pour un homme bon, oui, peut-être quelqu’un osera-​t-​il mourir.” — Romains 5:7.

      2. Que disent les instructions bibliques relatives au Jour des Propitiations à propos d’un bouc émissaire?

      2 Pourtant, dès le seizième siècle avant notre ère il fut révélé pour la première fois que quelqu’un allait servir de bouc émissaire pour tout le genre humain. En effet, le code de lois que Jéhovah Dieu donna à la nation d’Israël par l’entremise de Moïse (en 1513) prévoyait l’observance chaque année d’un Jour des Propitiations, le dixième jour du septième mois lunaire (Tischri). Ce jour-​là avait lieu la propitiation pour les péchés du peuple par le sang d’un taureau et d’un bouc, sang dont on faisait l’aspersion devant l’arche de l’alliance de Dieu, laquelle était recouverte d’or. On devait prévoir en outre un autre bouc comme bouc émissaire. Comment le choisissait-​on et qu’en faisait-​on? C’est ce que montre le Lév seizième chapitre du troisième livre de Moïse, où nous lisons:

      [Aaron] recevra de toute la multitude des enfants d’Israël deux boucs pour le péché et un bélier pour être offert en holocauste. Et lorsqu’il aura offert le veau, et qu’il aura prié pour soi et pour sa maison, il présentera devant le Seigneur les deux boucs à l’entrée du tabernacle du témoignage; et jetant le sort sur les deux boucs, l’un pour le Seigneur et l’autre pour le bouc émissaire, il offrira pour le péché le bouc sur lequel sera tombé le sort qui le destinait au Seigneur; et il présentera vivant devant le Seigneur le bouc sur qui sera tombé le sort qui le destinait à être l’émissaire, afin qu’il fasse les prières sur lui, et qu’il l’envoie dans le désert.

      Après qu’il aura purifié le sanctuaire, le tabernacle et l’autel, il offrira le bouc vivant; et lui ayant mis les deux mains sur la tête, il confessera toutes les iniquités des enfants d’Israël toutes leurs offenses et tous leurs péchés: il en chargera avec imprécation la tête de ce bouc, et l’enverra au désert par un homme destiné à cela. Après que le bouc aura porté toutes leurs iniquités dans un lieu solitaire, et qu’on l’aura laissé aller dans le désert, Aaron retournera au tabernacle du témoignage. — Lévitique 16:5-10, 20-23, Fillion.

      3, 4. Comment savons-​nous que le bouc émissaire du Jour des Propitiations avait une signification typique?

      3 Les traductions modernes remplacent “bouc émissaire” par “bouc pour Azazel”. L’ancienne version grecque des Septante, faite par des Juifs d’Alexandrie (en Égypte) et traduite en anglais par Charles Thomson, parle du sort pour ce bouc comme d’“un sort, ‘pour l’évasion’”. Elle dit aussi: “Pour faire propitiation pour lui, afin de le faire s’échapper.” (Lévitique 16:8-10). L’ancienne Vulgate latine parle de “bouc émissaire”. (Caper emissarius.) Ce bouc, qui était prévu pour le Jour des Propitiations en faveur de l’ancien Israël, avait une signification typique. Il représentait une bonne chose à venir pour l’humanité. En Hébreux 10:1, nous lisons: “La loi ne possède qu’une ombre des bonnes choses à venir.” À propos des animaux offerts en sacrifice le Jour des Propitiations, Hébreux 13:11-14 dit:

      4 “On brûle hors du camp les corps des animaux dont le sang est porté dans le lieu saint par le grand prêtre, — pour le péché. C’est pourquoi Jésus, lui aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc vers lui, hors du camp, en portant l’opprobre qu’il a porté, car nous n’avons pas ici de ville permanente.”

      5. Comment les termes mêmes d’Ésaïe 53:4, 5 montrent-​ils que le “Serviteur” de Jéhovah allait servir de “bouc émissaire” antitypique?

      5 Selon la prophétie d’Ésaïe chapitre 53, le bouc émissaire du Jour des Propitiations, jour qui continua d’être observé au temple de Jérusalem jusqu’à sa destruction et celle de la ville par les Romains en 70, ce bouc, donc, représentait le “Serviteur” de Jéhovah qui devait se charger des péchés des humains. Ésaïe montre bien que le “Serviteur” messianique allait servir de “bouc émissaire” antitypique, quand il dit: “Vraiment, c’était de nos maladies qu’il s’était chargé; et quant à nos douleurs, il les portait. Mais nous, nous le regardions comme battu, frappé par Dieu, et affligé. Mais il était percé pour notre transgression; il était écrasé pour nos fautes. Le châtiment qui devait nous valoir la paix était sur lui, et à cause de ses blessures il y a eu pour nous une guérison.” — Ésaïe 53:4, 5.

      6. Quelles œuvres de Jésus l’apôtre Matthieu relie-​t-​il à l’accomplissement d’Ésaïe 53:4?

      6 Un autre rédacteur de la Bible applique à Jésus Christ la prophétie d’Ésaïe relative au “Serviteur” de Jéhovah. Il s’agit de Matthieu Lévi, ancien collecteur d’impôts, qui, parlant des guérisons miraculeuses opérées par Jésus, écrivit en Matthieu 8:14-17: “Jésus, étant entré dans la maison de Pierre, vit la belle-mère de celui-ci couchée et ayant de la fièvre. Il lui toucha donc la main et la fièvre la quitta; et elle se leva et se mit à le servir. Or, quand le soir fut venu, on lui amena beaucoup de possédés; et d’un mot il expulsa les esprits, et il guérit tous les mal portants; afin que s’accomplît ce qui avait été prononcé par l’entremise d’Ésaïe le prophète, disant: ‘Lui, il a pris nos maladies et il s’est chargé de nos affections.’” — Ésaïe 53:4.

      7. Comment les Écritures montrent-​elles que Jésus dépensait une certaine quantité d’énergie quand il opérait des guérisons?

      7 Nous ne pouvons pas dire quelle quantité d’énergie Jésus dépensait quand il opérait de telles guérisons miraculeuses. Cependant, nous lisons en Luc 6:18, 19: “Même ceux qui étaient harcelés d’esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.” Qu’il était d’ailleurs conscient de dépenser une certaine énergie physique lorsqu’il guérissait quelqu’un, c’est ce que montre clairement l’exemple suivant rapporté en Luc 8:42-48: “Comme il s’y rendait, les foules le serraient. Et une femme, atteinte d’un flux de sang depuis douze ans et que personne n’avait pu guérir, s’avança par derrière et toucha la frange de son vêtement de dessus; et à l’instant même son flux de sang s’arrêta. Et Jésus dit: ‘Qui est-​ce qui m’a touché?’ Comme ils s’en défendaient tous, Pierre dit: ‘Instructeur, les foules t’enserrent et te pressent.’ Mais Jésus dit: ‘Quelqu’un m’a touché, car j’ai senti qu’une force était sortie de moi.’ Voyant qu’elle n’avait pas passé inaperçue, la femme, toute tremblante, vint tomber devant lui et exposa devant tout le peuple pour quelle raison elle l’avait touché et comment elle avait été guérie instantanément. Mais il lui dit: ‘Ma fille, ta foi t’a rétablie. Va en paix.’” — Comparez avec Marc 5:25-34.

      8. Quel incident montre que les guérisons opérées par Jésus avaient un rapport avec le fait qu’il devait porter les péchés?

      8 Les guérisons miraculeuses opérées par Jésus étaient la preuve qu’il était bien le “Serviteur” de Jéhovah, celui qui devait se charger des péchés des humains. Voici, par exemple, ce qui se passa quand des adversaires religieux de Jésus l’accusèrent de blasphème parce qu’il avait dit à un paralytique: “Prends courage, mon enfant; tes péchés sont pardonnés.” “Jésus, connaissant leurs pensées, dit: ‘Pourquoi pensez-​vous dans vos cœurs des choses méchantes? Ainsi, quel est le plus facile, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-​toi et marche? Mais pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés...’ alors il dit au paralytique: ‘Lève-​toi, prends ton lit et va dans ta maison.’ Et il se leva et s’en alla dans sa maison. À cette vue, les foules furent saisies de crainte, et elles glorifièrent Dieu, qui a donné un tel pouvoir aux hommes.” — Matthieu 9:2-8.

      9. a) Pourquoi les humains ont-​ils plus besoin d’être guéris du péché que de leurs maladies physiques? b) Qu’est-​ce qui était indispensable pour permettre la purification des péchés?

      9 Grâce aux nombreux miracles qu’il accomplit, Jésus prouva qu’il était bien le Messie ou l’Oint (Actes 10:38). Mais il se souciait davantage de guérir les humains de la cause profonde de toutes leurs maladies, c’est-à-dire du péché dont le salaire est la mort et tout le cortège d’infirmités et de maladies qu’il provoque (Romains 6:23). Cette guérison spirituelle est plus importante que la guérison physique, car les malades qui furent guéris par Jésus ou par ses disciples qui en avaient reçu le pouvoir n’ont pas obtenu le salut éternel grâce à cela. Pour la purification des péchés il fallait que le sang de Jésus Christ soit versé par sa mort sacrificielle le Jour des Propitiations antitypique. — Hébreux 9:22.

      10. a) Qu’est-​ce qui pouvait laisser croire que Jésus était “battu” par Dieu lui-​même? b) En quel sens le châtiment infligé à Jésus ‘devait-​il nous valoir la paix’?

      10 Puisque les cruelles persécutions religieuses que Jésus dut endurer lui étaient causées par ceux-là mêmes qui servaient au temple de Jérusalem en accord avec la Loi et par des conducteurs religieux très estimés, il semblait qu’il était “battu” par Dieu lui-​même. C’était comme s’il portait des meurtrissures laissées par les coups que lui auraient infligés, sur l’ordre de Dieu, ceux qui étaient apparemment à son service. Cependant, en endurant ces épreuves sans se plaindre, Jésus recevait une excellente discipline de son Père céleste. Étant donné la sévérité de celle-ci, c’était comme s’il subissait un châtiment (Hébreux 12:2-8). Mais ce châtiment “devait nous valoir la paix”, en ce sens qu’en l’endurant Jésus allait nous permettre de nouer des relations de paix avec Dieu.

      11. Comment Jésus réagit-​il à toutes ces souffrances, et quel bienfait cela nous vaut-​il?

      11 Si Jésus s’était rebellé contre cette discipline qu’il reçut sur la terre, tout aurait été perdu pour nous. Simon Pierre, un de ses apôtres les plus intimes, écrit en effet à notre intention: “Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle pour que vous suiviez bien ses traces. Il n’a pas commis de péché, et il ne s’est pas trouvé de tromperie dans sa bouche. Quand il était insulté il ne rendait pas l’insulte. Quand il souffrait, il ne menaçait pas, mais il continuait à s’en remettre à celui qui juge justement. Il a lui-​même porté nos péchés en son propre corps, sur le poteau, afin que nous en ayons fini avec les péchés et vivions pour la justice. Et ‘par ses meurtrissures, vous avez été guéris’.” (I Pierre 2:21-24). Pierre, qui cite ici Ésaïe 53:5, est un autre Juif qui, divinement inspiré, identifie Jésus Christ au “Serviteur” annoncé par la prophétie d’Ésaïe.

      COMME UNE BREBIS DOCILE

      12. Comment Ésaïe 53:6, 7 annonçait-​il que Jésus Christ allait se soumettre aux épreuves permises par Jéhovah?

      12 Pour accomplir ce qu’Ésaïe annonçait ensuite en comparant le “Serviteur” à une brebis, Jésus Christ allait devoir se montrer très soumis à la domination souveraine et universelle de Jéhovah. Montrant la différence qui existe entre le “Serviteur” et nous, Ésaïe 53:6, 7 dit: “Nous tous, comme des brebis, nous avons été errants; nous nous sommes dirigés chacun vers sa propre voie; et Jéhovah lui-​même a fait que la faute de nous tous rencontre celui-là. Il était serré de près, et il se laissait affliger; cependant il n’ouvrait pas la bouche. Il était mené à l’abattage comme un mouton; et comme une brebis qui est devenue muette devant ses tondeurs, lui aussi n’ouvrait pas la bouche.”

      13. a) À qui Philippe l’évangélisateur appliqua-​t-​il ce texte d’Ésaïe? b) Comment, spirituellement parlant, étions-​nous comme des brebis en train de nous égarer, et de quoi avions-​nous besoin pour être guéris?

      13 Quand un eunuque éthiopien lui demanda si le prophète Ésaïe parlait ici de lui-​même ou d’un autre homme, Philippe l’évangélisateur appliqua ce texte à Jésus Christ (Actes 8:26-35). De son côté, Pierre pensait certainement à ce même texte quand il écrivit à ses frères chrétiens: “Et ‘par ses meurtrissures, vous avez été guéris’. Vous étiez en effet comme des brebis, en train de vous égarer; mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et le surveillant de vos âmes.” (I Pierre 2:24, 25). Étant donné que spirituellement parlant nous étions comme des brebis errantes, en train de nous égarer à cause de notre ignorance, de notre faute et du péché, nous avions besoin d’être guéris. Il fallait pour cela qu’une “brebis” sans défaut soit égorgée à notre place à cause de notre mauvaise voie. En parfait accord avec la prophétie d’Ésaïe, Jean le Baptiste désigna Jésus qui venait d’être baptisé et oint, et déclara: “Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.” — Jean 1:29, 36.

      14. Comment Révélation 5:8-10 montre-​t-​il qui se révéla être ce ‘mouton qu’on mène à l’abattage’?

      14 D’autre part, dans la Révélation, le dernier livre des Saintes Écritures, il est question plusieurs fois de Jésus Christ comme de “l’Agneau”, à qui il est dit: “Tu as été égorgé et avec ton sang tu as acheté pour Dieu des personnes de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, et tu en as fait, pour notre Dieu, un royaume et des prêtres, et ils régneront sur la terre.” — Révélation 5:8-10; 22:1; comparez avec I Pierre 1:18, 19.

      15. a) Comment, dans l’épreuve, Jésus se montra-​t-​il effectivement ‘muet’ comme une brebis devant ses tondeurs? b) Pourquoi adopta-​t-​il cette attitude?

      15 Finalement, quand on jugea ce qu’il avait fait sur la terre, cet “Agneau” refusa de répondre aux accusations mensongères portées par ceux qui témoignaient contre lui. Il resta ‘muet’, car il ne voulait rien dire qui risquât d’entraver l’accomplissement de la volonté de son Père céleste, telle qu’elle est exprimée en Ésaïe 53:5 par exemple. Il préféra laisser parler les œuvres qu’il avait faites à la vue de toute la nation d’Israël. Ses juges terrestres qui décidèrent de ne pas tenir compte de ce témoignage valide et vrai en assumèrent la responsabilité devant Jéhovah Dieu, le Juge suprême. Ils démontrèrent que même si Jésus avait rompu son silence volontaire, ils ne se seraient pas pour autant laissé influencer par les faits. Jésus ne fit donc rien pour éviter de mourir comme un agneau qu’on mène à l’abattage, ce qui était nécessaire pour le rachat de tous les humains du péché, de la maladie et de la mort. Il fit confiance au pouvoir du Dieu Tout-Puissant de le ressusciter pour la vie immortelle. — Matthieu 26:65; Luc 23:8-11; Jean 19:8-11.

      LA MORT ET L’ENSEVELISSEMENT DU “SERVITEUR”

      16. Pourquoi Dieu n’imposa-​t-​il aucune restriction aux ennemis qui se saisirent de son “Serviteur”?

      16 Le Dieu Tout-Puissant n’imposa aucune restriction aux ennemis de son “Serviteur” quand vint le moment fixé pour qu’il leur soit livré. Il les laissa aller jusqu’à la pire extrémité et montrer ainsi à quel point ils étaient mauvais et méchants. C’est ainsi que Jésus déclara à ceux qui étaient venus l’arrêter au jardin de Gethsémané, la nuit de la Pâque: “Est-​ce comme contre un brigand que vous êtes sortis avec des épées et des bâtons? Alors que jour après jour j’étais avec vous dans le temple, vous n’avez pas tendu la main contre moi. Mais c’est ici votre heure et l’autorité des ténèbres.” — Luc 22:52, 53.

      17, 18. Comme l’annonçait Ésaïe 53:8, qui mit en œuvre une “détention”, et de quelle façon?

      17 D’après ce que dit ensuite le prophète Ésaïe à propos du “Serviteur” de Jéhovah, qui met en œuvre une détention et contre qui ou contre quoi? Ésaïe écrit: “À cause de la détention et du jugement, il a été enlevé; et qui se préoccupera des détails de sa génération? Car il a été retranché du pays des vivants. À cause de la transgression de mon peuple, il a reçu le coup. Et il mettra sa sépulture avec les méchants, et avec la classe des riches dans sa mort, bien qu’il n’eût pas commis de violence et qu’il n’y eût pas de tromperie dans sa bouche.” — Ésaïe 53:8, 9, MN; Dhorme.

      18 Il ressort clairement de ces paroles que la détention a été mise en œuvre par les ennemis du “Serviteur” de Jéhovah. D’autre part, ce fut aussi une détention mise en œuvre contre la justice et l’équité qui se trouvèrent ainsi captives, de sorte qu’elles ne soient pas respectées (comparez avec Psaume 40:11; Ésaïe 63:15). Cela est en accord avec la façon dont ce verset (Ésaïe 53:8) est cité en Actes 8:33 selon la version des Septante. Nous lisons: “Durant son humiliation, le jugement lui a été enlevé. Qui dira les détails de sa génération? Car sa vie est enlevée de la terre.” On trouve ici le mot “humiliation” au lieu de “détention”. Mais nous notons que le verset ne dit pas: “Durant son humilité”, ce qui aurait été une allusion à l’humilité ou à la soumission du “Serviteur”, mais: “Durant son humiliation.” Les ennemis de Jésus l’ont humilié en mettant en détention ou en enfermant la justice, et, de ce fait, un “jugement” équitable ou une décision honnête et impartiale ‘lui ont été enlevés’.

      19. Comment d’autres traductions de la Bible transmettent-​elles l’idée exprimée par Ésaïe?

      19 Ainsi, comme l’annonçait Ésaïe 53:8, “à cause de la détention et du jugement, il a été enlevé”. Ce qui s’est passé en réalité est rapporté en termes simples et concis dans la traduction anglaise de Byington, qui rend ainsi ce passage: “Il a été ôté de la loi et de l’ordre.” Certes, tout paraissait légal et conforme aux décisions des tribunaux, mais en réalité la façon dont fut traité le “Serviteur” de Jéhovah était un déni de justice. C’est ce que montre la Bible de Jérusalem (anglaise) qui rend ainsi ce texte: “Par la force et la loi il a été saisi.” La traduction Crampon-Tricot le rend ainsi: “C’est sur un jugement inique qu’il fut saisi.”

      20. Quelle question le prophète Ésaïe pose-​t-​il ensuite?

      20 Cette question est ensuite soulevée en Ésaïe 53:8: “Qui se préoccupera des détails de sa génération?” La version grecque des Septante la rendait ainsi: “Qui dira les détails de [ou relatera entièrement] sa génération?” — Actes 8:33.

      21, 22. a) À qui le mot “génération” ne s’applique-​t-​il pas ici? b) Comment différentes versions bibliques le montrent-​elles?

      21 Le mot “génération” ne se rapporte pas ici à la “génération tortueuse”, une génération d’individus, dont il est question en Actes 2:40 et au milieu de laquelle vécut Jésus. Non, le prophète Ésaïe ne détourne pas son attention du “Serviteur” qui endure la souffrance pour parler des contemporains de celui-ci, responsables de ses souffrances, comme le laisse entendre une traduction publiée par une société juive qui rend ainsi ce texte: “Et avec sa génération, qui a raisonné?” Le commentaire en bas de page ajoute: “Personne. Il subit le martyre sans que personne n’intervienne ou ne proteste.” — Voyez le livre Esaie (angl.), page 263, publié en 1949 par The Soncino Press.

      22 Au contraire, le prophète Ésaïe retient notre attention sur le “Serviteur”, même quand il utilise le mot hébreu traduit par “génération”. C’est ce que soulignent de nombreuses traductions modernes, dont celles-ci: “Qui a réfléchi à son destin?” (Dhorme). “Qui se préoccupe de sa cause?” (Jérusalem). “À son sort qui a réfléchi?” (Osty). Une traduction anglaise de l’ancienne version araméenne Peschitta rend ainsi ce texte: “Et qui peut décrire son angoisse?” (Lamsa). Ainsi, notre attention n’est pas détournée du “Serviteur”.

      23. Comment devons-​nous comprendre la question soulevée en Ésaïe 53:8?

      23 Puisque le “Serviteur” de Jéhovah ne devait pas engendrer d’enfants terrestres au sens charnel, le mot “génération” ne soulève nullement la question d’une éventuelle postérité du “Serviteur”, le Messie. Ce terme “génération” peut emporter l’idée de “droit d’aînesse”, de “descendance” ou d’ascendance naturelle. C’est ainsi qu’il faut comprendre la question soulevée par Ésaïe: “Qui se préoccupera des détails de sa génération?” “Qui dira les détails de sa génération?” (Ésaïe 53:8; Actes 8:33). Par conséquent, au moment où Jésus le Messie fut jugé, cette question n’aurait-​elle pas dû être soulevée? Qui d’entre les membres du Sanhédrin de Jérusalem, la Cour suprême juive, tint compte de l’identité de l’homme qui se tenait devant eux? Se soucièrent-​ils sincèrement d’obtenir des renseignements exacts sur l’origine de cet homme, de savoir s’il remplissait toutes les conditions requises pour être vraiment le Messie promis? Quand le grand prêtre, qui présidait le Sanhédrin, imposa à Jésus le serment afin qu’il révèle franchement sa véritable identité, toute la cour accusa Jésus de blasphème et jugea qu’il méritait la mort prévue par la Loi de Moïse. — Matthieu 26:59-68.

      24. a) Comment, lorsque Jésus lui fut présenté, Ponce Pilate omit-​il lui aussi de se préoccuper “des détails de sa génération”? b) Comme l’annonçait Ésaïe 53:8, comment se termina l’épreuve de Jésus?

      24 Ayant appris que beaucoup tenaient Jésus pour le Messie, le Christ, Ponce Pilate, le gouverneur romain, s’inquiéta et chercha à se renseigner sur ses origines. Cependant, malgré ses hésitations, il céda aux pressions de la foule fanatisée qui réclamait la mise au poteau de Jésus. Il le condamna à être mis à mort sur un poteau de supplice (Matthieu 27:24-26; Luc 23:6-25; Jean 18:33 à 19:16). C’est ainsi que ceux qui jugèrent le cas de Jésus n’examinèrent pas honnêtement les “détails de sa génération”, qu’ils n’accordèrent pas à celle-ci l’attention et l’importance qu’elle méritait. Puisque à la question soulevée par Ésaïe on peut répondre: “Personne d’entre ceux qui détenaient l’autorité temporelle”, nous ne nous étonnerons pas de lire ensuite en Ésaïe 53:8: “Car il a été retranché du pays des vivants. À cause de la transgression de mon peuple, il a reçu le coup.”

      25. Quand Jésus Christ fut-​il “retranché du pays des vivants”, recevant ainsi “le coup” que d’autres méritaient?

      25 Cela signifiait que la vie terrestre du Messie allait être écourtée, ce qui fut bien le cas puisque Jésus Christ fut mis à mort alors qu’il n’avait que trente-trois ans et demi. Il reçut le coup que d’autres auraient mérité à cause de leur transgression. Toutefois, le “Serviteur” messianique ne fut pas retranché du milieu des vivants sur la terre avant le temps fixé par Dieu. Dans la prophétie de Daniel 9:24-27 relative à la soixante-dixième et dernière des soixante-dix semaines d’années qui concernaient le Messie, Jéhovah avait annoncé: “Et après les soixante-deux semaines [qui suivirent les sept premières semaines], Messie sera retranché, avec rien pour lui-​même. (...) Et il devra maintenir l’alliance en vigueur pour la multitude pendant une semaine [de l’automne 29 à l’automne 36]; et à la moitié de la semaine [au printemps 33], il fera cesser le sacrifice et l’offrande [par son propre sacrifice parfait].”

      26. À la “transgression” de qui Ésaïe 53:8 fait-​il allusion?

      26 Au chapitre 53, verset 8, de son livre, le prophète Ésaïe met de nouveau en cause son peuple en disant “mon peuple”, lequel était aussi à l’époque le peuple choisi par Dieu. Ainsi Ésaïe reconnaît, lui aussi, la “transgression” de sa propre nation et insiste sur l’innocence de Jésus Christ, le “Serviteur” messianique. Cependant, bien qu’innocent, le Messie était disposé à souffrir pour la nation juive, “mon peuple” comme l’appelle Ésaïe, nation qui était particulièrement coupable de transgression vis-à-vis de Jéhovah, son Dieu. En effet, par la médiation de Moïse, elle avait été admise dans une alliance avec Dieu, l’alliance de la Loi de Moïse, inaugurée en 1513 avant notre ère au mont Sinaï, en Arabie. N’ayant pas observé parfaitement cette alliance, la nation juive devint maudite et passible de toutes les malédictions que Moïse avait annoncées en Deutéronome 28:15-68. Cependant, cette malédiction ne frappa pas le reste de l’humanité, car personne d’entre les non-Juifs ou Gentils n’avait été admis dans l’alliance de la Loi.

      LE CHRIST DEVIENT MALÉDICTION POUR UNE NATION

      27, 28. a) Comment la malédiction résultant de la transgression de l’alliance de la Loi allait-​elle pouvoir être levée de dessus la nation juive? b) D’après la Loi, comment Dieu considérait-​il quiconque était pendu à un poteau?

      27 Comment cette malédiction allait-​elle être levée de dessus la nation juive? Par la mort d’un de ses membres sur un poteau ou un arbre de supplice. Il est écrit en Deutéronome 21:22, 23:

      28 “Et si un homme a en lui un péché qui mérite la sentence de mort, et qu’il ait été mis à mort, et que tu l’aies pendu à un poteau, son corps mort ne devra pas passer la nuit sur le poteau, mais tu devras l’enterrer ce jour-​là, sans faute, car celui qui est pendu est quelque chose de maudit par Dieu; et tu ne devras pas souiller ton sol que Jéhovah, ton Dieu, te donne en héritage.”

      29. Comme Paul l’expliquait, comment Jésus a-​t-​il libéré la nation juive de la malédiction due à la transgression de la Loi?

      29 Jésus devait donc non seulement s’offrir comme sacrifice propitiatoire, mais aussi mourir sur un poteau de supplice. Pourquoi? L’apôtre Paul répond: “En effet, tous ceux qui s’appuient sur les œuvres de la loi sont sous une malédiction; car il est écrit: ‘Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le rouleau de la Loi pour les pratiquer.’ Et que par la loi nul ne soit déclaré juste chez Dieu, c’est évident, parce que ‘le juste vivra en raison de la foi’. Or la Loi n’est pas attachée à la foi, mais ‘celui qui les pratique vivra grâce à elles’. Christ nous a, par achat, libérés de la malédiction de la Loi en devenant malédiction à notre place, car il est écrit: ‘Maudit quiconque est pendu à un poteau.’ C’était pour que la bénédiction d’Abraham vienne pour les nations grâce à Jésus Christ, afin que par notre foi nous recevions l’esprit promis.” — Galates 3:10-14; Deutéronome 27:26; Lévitique 18:5.

      30. Qu’annonçait Ésaïe 53:9 concernant la sépulture du Messie?

      30 Jésus le Messie devint une malédiction à la place de la nation juive quand il mourut sur le poteau de supplice au Calvaire, hors de Jérusalem, le jour de la Pâque de l’an 33. Une fois mort, Jésus ne pouvait décider de l’endroit où il serait enseveli. Son corps aurait très bien pu être pris comme celui d’un criminel maudit jugé indigne d’une résurrection et jeté dans la Géhenne, la vallée de Hinnom, au sud et au sud-ouest de Jérusalem, là où l’on entretenait continuellement des feux pour brûler les détritus de la ville sainte auxquels on mêlait parfois du soufre. Mais il fallait que se réalise la prophétie d’Ésaïe 53:9, qui dit: “Et il mettra sa sépulture avec les méchants, et avec la classe des riches dans sa mort, bien qu’il n’eût pas commis de violence et qu’il n’y eût pas de tromperie dans sa bouche.”

      31. Comment la sépulture de Jésus fut-​elle “avec les méchants” et “avec la classe des riches”?

      31 Comme Jésus mourut entre deux criminels, eux-​mêmes attachés sur des poteaux, “sa sépulture” allait être “avec les méchants”, même s’il ne fut pas inhumé juste à côté d’eux. Conformément à la loi que Dieu donna par l’entremise de Moïse, le corps de Jésus devait être détaché du poteau et enseveli le jour même de sa mort, avant le coucher du soleil. Les heures passant, les Juifs demandèrent à Pilate d’envoyer ses soldats pour qu’ils enlèvent les corps des trois hommes avant la fin du jour, qui était celui de la Pâque (Jean 19:31-37). Mais entre-temps, Joseph d’Arimathée, un homme riche qui était disciple de Jésus en secret, avait demandé à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus et de l’ensevelir. Jésus fut donc inhumé dans un tombeau tout neuf où aucun cadavre n’avait encore été déposé. Joseph d’Arimathée ne se rendait pas compte qu’il participait ainsi à la réalisation d’Ésaïe 53:9, où il est écrit que le “Serviteur” de Jéhovah mettra sa sépulture “avec la classe des riches dans sa mort”. — Jean 19:38-42; Matthieu 27:57-60; Marc 15:42-46; Luc 23:50-53.

      32. Comment, même après la mort de Jésus, ses ennemis juifs montrèrent-​ils qu’ils le tenaient pour un imposteur plein de malice?

      32 L’inhumation de Jésus le Messie “avec la classe des riches” ne fit pas disparaître la flétrissure que lui causa sa mort avec des méchants et son ensevelissement comme un méchant. Ayant trouvé l’endroit où son corps avait été inhumé, ses ennemis juifs demandèrent au gouverneur Pilate de faire sceller le tombeau et d’autoriser qu’une garde demeure postée devant celui-ci, car ils tenaient Jésus pour un imposteur plein de malice. Ils craignaient que ses disciples dérobent son corps et prétendent ensuite qu’il avait été ressuscité. D’après eux, ‘cette dernière imposture serait pire que la première’. Le troisième jour, quelques soldats de la garde rapportèrent aux prêtres en chef et aux anciens qu’un ange glorieux des cieux avait descellé et roulé la pierre qui fermait le tombeau, mais les anciens les payèrent pour qu’ils racontent que les disciples de Jésus avaient monté “cette dernière imposture” et qu’ils étaient ainsi des imposteurs encore plus vils que Jésus lui-​même. — Matthieu 27:62-66; 28:11-15.

      33, 34. a) Pourquoi Jéhovah permit-​il que son “Serviteur” subisse toutes ces humiliations? b) Comment la prophétie d’Ésaïe 53:10 annonçait-​elle que le Messie ne maintiendrait pas son intégrité en vain?

      33 Jésus subit toutes ces humiliations de la part de ses ennemis, bien que, comme l’annonçait Ésaïe 53:9, “il n’eût pas commis de violence et qu’il n’y eût pas de tromperie dans sa bouche”. Pourquoi le Dieu Tout-Puissant permit-​il cela? Parce qu’il fallait faire définitivement taire Satan le Diable dont le défi mettait en cause même le “Serviteur” de Jéhovah. Ce “Serviteur” devait être mis à l’épreuve sur la terre et démontrer sa fidélité indéfectible à la domination universelle de Jéhovah, quelles que soient les souffrances et les humiliations que Satan le Diable serait autorisé à lui faire subir. Mais si le “Serviteur” de Jéhovah maintenait son intégrité dans cette épreuve sans précédent, ce ne serait pas en vain. Il recevrait une récompense qui lui procurerait une profonde satisfaction. En effet, nous lisons en Ésaïe 53:10:

      34 “Mais Jéhovah lui-​même a pris plaisir à l’écraser; il l’a rendu malade. Si tu mets son âme comme offrande de culpabilité, il verra sa descendance, il prolongera ses jours, et en sa main réussira ce qui fait les délices de Jéhovah.”

      LA RÉCOMPENSE DE L’INTÉGRITÉ ÉPROUVÉE

      35. a) En quel sens est-​ce Jéhovah qui ‘écrasa’ son “Serviteur” et le ‘rendit malade’? b) En quoi, en réalité, ‘Jéhovah prit-​il lui-​même plaisir’?

      35 Ce n’est pas Jéhovah qui ‘écrasa’ personnellement son “Serviteur” messianique. Ce n’est pas lui non plus qui, comme tout le laissait paraître, le ‘rendit malade’ figurément parlant. Plus de quatre millénaires auparavant, dans le jardin d’Éden, Jéhovah avait adressé au serpent ces paroles qu’entendit aussi la créature invisible qui s’était servie de cet animal: “Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” (Genèse 3:15). Pour que s’accomplisse cette prophétie, Jéhovah dut permettre à Satan le Diable, le grand Serpent, de meurtrir le “Serviteur” messianique au talon et même de le faire mourir. Il lui plut donc que Satan agisse ainsi. Ayant permis cela en accord avec son dessein, c’est en quelque sorte Jéhovah qui ‘rendit malade’ son “Serviteur”, et cela jusqu’à la mort. Ce n’est pas cette meurtrissure ou cette maladie mortelle qui fit les délices de Jéhovah, mais plutôt ce qu’elle démontra, à savoir l’intégrité de Jésus.

      36. Pourquoi faut-​il, comme le dit l’Écriture, que ce soit Jéhovah qui ‘mette comme offrande de culpabilité’ l’âme de son “Serviteur”?

      36 Selon Ésaïe chapitre 53, le “Serviteur” de Jéhovah présente une “offrande de culpabilité” pour les autres. Osty rend ainsi ce passage: “S’il fait [hébreu, si tu fais] de sa vie un sacrifice de réparation, il verra une descendance, prolongera ses jours, et la volonté de Yahvé réussira dans sa main.” (Ésaïe 53:10b). Quand le texte dit, selon l’hébreu: “Si tu mets son âme comme offrande de culpabilité”, “tu” doit désigner Jéhovah Dieu, d’autant que c’est à lui que l’ancien Israël présentait les offrandes de culpabilité typiques et que c’est également à lui que Jésus Christ présente l’offrande de culpabilité pour toute l’humanité (Hébreux 9:24 à 10:14). C’est Jéhovah qui juge la valeur d’un sacrifice, qui détermine s’il remplit les conditions requises pour affranchir les pécheurs de leur culpabilité et de ses conséquences.

      37. En accomplissement de ce que préfigurait le Jour des Propitiations juif, comment Jésus présenta-​t-​il à Dieu une offrande de culpabilité acceptable?

      37 Jéhovah ressuscita son “Serviteur” le troisième jour, afin que l’offrande de culpabilité qu’il agréait pût lui être présentée au ciel. Ayant sacrifié son âme humaine comme offrande de culpabilité, le “Serviteur” messianique ne pouvait plus être ramené à la vie en tant qu’âme humaine avec un corps de chair et de sang. Le Dieu Tout-Puissant le ressuscita donc créature spirituelle, mais possédant toujours la valeur de son sacrifice humain parfait. Ainsi, quand Jésus le Messie monta finalement au ciel et entra en la présence de son Père céleste, il n’y entra pas les mains vides, mais avec ce qui correspondait au sang des animaux qui étaient offerts en sacrifice le Jour des Propitiations observé par les Juifs, c’est-à-dire la valeur de sa vie humaine qu’il avait abandonnée comme offrande de culpabilité. Voilà ce qu’il présenta le grand Jour des Propitiations antitypique et que Jéhovah accepta en faveur de l’humanité.

      SA DESCENDANCE

      38. Selon Ésaïe 53:10, comment Jésus en vient-​il à avoir une “descendance”?

      38 D’après ce qu’on lit en Ésaïe chapitre 53, le “Serviteur” messianique devait mourir sans descendance. Effectivement, Jésus Christ mourut non marié et sans enfant. Par contraste avec le premier Adam, qui pécha et perdit la vie pour sa descendance, il est écrit à propos de Jésus le Messie: “Le dernier Adam devint un esprit donnant la vie.” (I Corinthiens 15:45). Par son offrande de culpabilité, il pouvait racheter du péché et de la mort toute la descendance d’Adam et Ève et lui redonner ainsi la vie, la vie parfaite exempte de toute condamnation divine. Jésus le Messie, cet “esprit donnant la vie”, fera-​t-​il une chose aussi merveilleuse? Certainement, et c’est ce que veulent dire les paroles rapportées en Ésaïe 53:10, savoir: “Si tu mets son âme comme offrande de culpabilité, il verra sa descendance, il prolongera ses jours, et en sa main réussira ce qui fait les délices de Jéhovah.” C’est la promesse que le “Serviteur” aura une “descendance”.

      39. Quels autres textes montrent que le Roi messianique aurait une descendance?

      39 On peut établir un parallèle entre cette promesse d’une descendance et une autre promesse qui est faite au Roi messianique dans ce psaume prophétique: “À la place de tes ancêtres il y aura tes fils, que tu établiras comme princes par toute la terre.” (Psaume 45:16). La seconde promesse faite en Ésaïe 53:10, savoir: “Il prolongera ses jours”, signifiait qu’une fois ressuscité le “Serviteur” de Jéhovah serait pour longtemps le père de sa descendance. Pour combien de temps? Pour l’éternité, si l’on en juge d’après la prophétie d’Ésaïe 9:6 concernant le descendant messianique du roi David. En effet, nous lisons: “Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la domination princière sera sur son épaule. Et on l’appellera du nom de Conseiller merveilleux, Dieu puissant, Père éternel, Prince de paix.” Ainsi donc, ce Roi messianique allait avoir des enfants, mais ceux-ci ne lui succéderaient pas à cette fonction, car il sera un Père éternel, un Père qui donne la vie éternelle à ses enfants.

      40. Pourquoi “ce qui fait les délices de Jéhovah” réussira-​t-​il dans la main du “Serviteur” messianique?

      40 Une fois ressuscité, le “Serviteur” de Jéhovah ne réussirait pas seulement à redonner la vie éternelle à la descendance du premier Adam qu’il a achetée et adoptée, mais il réaliserait aussi toutes les autres choses que Jéhovah lui confierait ou soumettrait à son autorité. Le “Serviteur” messianique veillera consciencieusement à accomplir “ce qui fait les délices de Jéhovah”. Avec la bénédiction assurée de Dieu, il réussira tout ce à quoi il mettra la main pour la gloire de Jéhovah et pour le bonheur de toutes les créatures concernées.

      “RASSASIÉ” APRÈS LE TOURMENT DE SON ÂME

      41. Selon Ésaïe 53:11, quel allait être le sentiment du “Serviteur” de Jéhovah après avoir enduré tous ces tourments en tant qu’âme humaine?

      41 Un avenir réjouissant était proposé au “Serviteur” messianique. Après avoir enduré tous ces tourments alors qu’il était une âme humaine, il serait rassasié par tout ce qu’il verrait se réaliser. Il n’aurait alors aucune raison d’éprouver du ressentiment pour tout ce que Dieu a permis qu’il souffrît. Ésaïe 53:11 décrit l’avenir qui lui était offert: “À cause du tourment de son âme, il verra, il sera rassasié. Grâce à sa connaissance, le juste, mon serviteur, fera que beaucoup de gens seront tenus pour justes; et lui-​même portera leurs fautes.”

      42. Qu’est-​ce qui rassasierait particulièrement le “Serviteur”?

      42 Il est une chose que ce “Serviteur” intègre verra et qui le rassasiera le plus: la justification de la domination souveraine et universelle de Jéhovah Dieu, son Père céleste. Puisque, malgré les pires épreuves subies sur la terre, il est resté fidèle au Souverain universel, celui-ci peut fournir une réponse valable à Satan le Diable qui l’a provoqué. Cet adversaire ne pourra plus jamais ouvrir la bouche pour prononcer des paroles abominables et s’en prendre au principal serviteur de l’organisation universelle de Jéhovah. — Proverbes 27:11.

      43. Grâce à quelle “connaissance” et comment le Messie pourra-​t-​il faire que beaucoup de ceux qui ont hérité le pêché d’Adam seront tenus pour justes?

      43 Non seulement le Souverain Seigneur Jéhovah sera justifié, mais beaucoup d’humains, à qui le pécheur Adam a légué l’injustice et la condamnation, seront alors tenus pour justes (Romains 5:12). La “connaissance” grâce à laquelle le “Serviteur” pourra faire que beaucoup seront alors tenus pour justes est sans aucun doute une connaissance qu’il a acquise. Il l’a obtenue en venant sur la terre en tant qu’homme et en souffrant injustement au contact de l’humanité malade et pécheresse. Il devint alors un “homme fait pour les douleurs et pour être familier de la maladie”. (Ésaïe 53:3.) La “connaissance” qu’il a acquise englobe entre autres choses les souffrances qu’il endura durant l’épreuve de son intégrité jusqu’à sa mort cruelle. Ce qu’il n’avait pas connu au cours de son existence préhumaine dans le ciel, c’est-à-dire la souffrance à cause de sa fidélité au Souverain Seigneur Jéhovah, il en fit l’expérience et l’apprit vraiment sur la terre, alors que Satan était “le dieu de ce système de choses”, “le chef de ce monde”. (II Corinthiens 4:4; Jean 12:31.) En apprenant à connaître la souffrance jusqu’à la mort, le “Serviteur” put offrir le sacrifice propitiatoire qui permettra que beaucoup soient tenus pour justes.

      44. Qui sera ainsi ‘constitué juste’, et quand?

      44 Les 144 000 cohéritiers de Jésus Christ sont les premiers à être ainsi tenus pour justes. C’est à eux que s’adressent les paroles suivantes de l’apôtre Paul consignées en II Corinthiens 5:21: “Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que par son moyen nous devenions justice de Dieu.” Nous lisons encore en Romains 5:19: “De même, en effet, que par suite de la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été constitués pécheurs, pareillement aussi par suite de l’obéissance d’un seul beaucoup seront constitués justes.” En temps voulu, les enfants de Jésus Christ, le Père éternel, seront constitués justes. Au cours de son règne de mille ans sur la terre, il élèvera sa “descendance” à la justice dans la perfection, afin qu’elle puisse démontrer de manière parfaite sa fidélité à la domination universelle de Jéhovah et recevoir en don la vie éternelle. — Révélation 20:4-6, 11-15.

      45. Pourquoi avons-​nous de bonnes raisons d’être très reconnaissants à Jéhovah d’avoir suscité un tel “Serviteur” intègre?

      45 La prophétie d’Ésaïe 53:11 qui dit: “Lui-​même portera leurs fautes” s’accomplit en faveur de beaucoup d’humains qui seront alors constitués justes. Ces paroles signifient que Jésus lui-​même, en tant que “Serviteur” messianique de Jéhovah, allait subir la peine de leurs fautes et leur éviter ainsi la condamnation à mort. L’apôtre Pierre décrit ce processus en écrivant à propos du “Serviteur” de Jéhovah: “Il a lui-​même porté nos péchés en son propre corps, sur le poteau, afin que nous en ayons fini avec les péchés et vivions pour la justice. Et ‘par ses meurtrissures, vous avez été guéris’. Vous étiez en effet comme des brebis, en train de vous égarer; mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et le surveillant de vos âmes.” (I Pierre 2:24, 25). Combien nous devons être reconnaissants au “Serviteur” messianique de ce qu’il a fait pour nous, mais aussi à Jéhovah qui a suscité un tel “Serviteur” intègre! — Romains 3:24-26.

      “UNE PORTION PARMI LA MULTITUDE” POUR LE “SERVITEUR”

      46, 47. Expliquez cette promesse prophétique: “Je lui donnerai une portion parmi la multitude.”

      46 Avant la venue du “Serviteur” messianique de Jéhovah, il y eut une “multitude” de serviteurs du Souverain Seigneur Jéhovah qui lui sont restés fidèles et à qui il donna une “portion” appropriée dans cette vie-​ci. Citons, par exemple, Noé, Abraham, Isaac, Jacob (Israël), Joseph et Job. Une portion est réservée à ces nombreux hommes fidèles dans le nouveau système de choses à venir sous le règne du “Serviteur” messianique sur toute la terre. Quand Ésaïe dit que le “Serviteur” s’est chargé du péché de “beaucoup de gens”, ces fidèles adorateurs de Jéhovah figurent au nombre de ces gens. Tout comme Jéhovah a démontré ainsi qu’il appréciait l’intégrité de ces nombreux fidèles du passé, de même il donnera à son “Serviteur” messianique une portion parmi cette “multitude” de fidèles du passé. Ainsi, nous lisons en Ésaïe 53:12:

      47 “C’est pourquoi je lui donnerai une portion parmi la multitude, et ce sera avec les puissants qu’il répartira les dépouilles, parce qu’il a répandu son âme jusqu’à la mort, et que c’est parmi les transgresseurs qu’il a été compté; et que lui-​même s’est chargé du péché de beaucoup de gens, et qu’il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs.” — Cf. Dhorme.

      48. Qui sont les “puissants” avec qui le “Serviteur” de Jéhovah répartit les dépouilles, et à la suite de quelle guerre répartissent-​ils ces dépouilles?

      48 Non seulement le “Serviteur” reçoit de Jéhovah “une portion parmi la multitude”, mais il obtient aussi des dépouilles de guerre grâce à sa victoire sur ses ennemis qui sont aussi ceux de Dieu, dont il est le principal serviteur. Le fait qu’il répartit les dépouilles avec les “puissants” indique qu’il est lui-​même “puissant”. Mais qui sont ces “puissants” avec qui il répartit les dépouilles? Ce sont ceux qui participent à la guerre avec lui (Ésaïe 60:22). Ce ne sont pas les anges célestes avec qui le “Serviteur” messianique combattra les ennemis de Jéhovah Dieu lors de la guerre prochaine d’Har-Maguédon (Révélation 16:14, 16; 19:11-14). Il s’agit plutôt de ceux qui prennent part au même genre de guerre que celle qu’il livra quand il était sur la terre. Ésaïe 53:12 parle du partage des dépouilles à cause de ce que le “Serviteur” a fait sur la terre jusqu’au moment où il fut “retranché du pays des vivants”. — Ésaïe 53:8.

      49. Que disent les Écritures concernant les victoires que Jésus et ses disciples ont remportées sur la terre?

      49 Le jour de la Pâque de l’an 33, peu avant d’être arrêté, jugé et mis à mort, Jésus dit à ses fidèles apôtres: “Dans le monde, vous avez de la tribulation, mais prenez courage! J’ai vaincu le monde.” (Jean 16:33). D’autre part, faisant sans doute allusion au cortège organisé à la suite d’une victoire, l’apôtre Paul écrit en II Corinthiens 2:14: “Mais grâce soit rendue à Dieu qui toujours nous emmène dans un cortège triomphal, en compagnie du Christ, et qui, par notre entremise, en tout lieu, rend perceptible l’odeur de sa connaissance!” Parlant de ce que Dieu a fait par l’entremise de Jésus Christ, Paul dit encore: “Il l’a ôté du chemin [le document manuscrit qui était contre nous] en le clouant au poteau de supplice. Les gouvernements et les autorités, Il les a mis tout nus et les a publiquement livrés en spectacle comme des vaincus, les emmenant dans un cortège triomphal grâce au poteau de supplice.” — Colossiens 2:14, 15.

      50, 51. Puisqu’il s’agit d’une guerre spirituelle, que sont “les dépouilles” que Jésus répartit avec sa congrégation?

      50 Si donc Ésaïe 53:12 fait de toute évidence allusion à une guerre spirituelle qu’a dû mener le “Serviteur” messianique, que sont “les dépouilles” qu’il répartit avec les 144 000 “puissants” de sa congrégation? D’après les Écritures, ce sont les “dons en hommes” ou “dons sous forme d’hommes” qu’il fit à sa congrégation à partir de la Pentecôte de l’an 33. Faisant allusion au Psaume soixante-huitième, un psaume de guerre, et citant le Ps 68 verset dix-huit, l’apôtre Paul écrit à propos de Jésus Christ:

      51 “C’est pourquoi il dit: ‘Quand il est monté en haut, il a emmené des captifs; il a fait des dons en hommes.’ Or l’expression ‘il est monté’, que signifie-​t-​elle, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures, c’est-à-dire la terre? Celui-là même qui est descendu est aussi celui qui est monté bien au-dessus de tous les cieux, pour donner de la plénitude à toutes choses Et il a donné certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélisateurs, d’autres comme bergers et enseignants, en vue du redressement des saints, pour l’œuvre ministérielle, pour l’édification du corps du Christ.” — Éphésiens 4:8-12.

      52, 53. a) Comment les cohéritiers de Christ prouvent-​ils qu’ils sont “puissants”? b) Selon Ésaïe 53:12, qu’est-​ce que la “dépouille” qu’ils prennent aux ennemis, et pourquoi?

      52 Ces “dons en hommes” furent pris d’entre les captifs qu’il emmena après avoir offert son âme humaine comme rançon pour le monde des hommes condamné (Matthieu 20:28; I Timothée 2:5, 6). Ces “dons en hommes”, Jésus Christ ressuscité et monté au ciel les accorde à sa congrégation composée de ses 144 000 cohéritiers oints de l’esprit, afin de lui donner la force nécessaire pour mener une guerre victorieuse contre le présent monde et son dieu, et pour participer ainsi avec lui à la justification de la domination universelle de Jéhovah Dieu. C’est aux membres de cette congrégation que Jésus déclare, selon Révélation 3:21: “Le vainqueur, je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai été vainqueur et me suis assis avec mon Père sur son trône.” En remportant la victoire sur le présent monde méchant et sur son dieu, ces 144 000 cohéritiers de Christ prouvent qu’ils sont “puissants”, et le “Serviteur” messianique de Jéhovah répartit avec eux les privilèges du Royaume. Qu’ont-​ils arraché à l’ennemi qu’ils ont vaincu? Ce qui permettait à celui-ci de provoquer Jéhovah en prétendant que ses adorateurs restaient attachés à sa souveraineté universelle pour des raisons égoïstes. — Proverbes 27:11.

      53 Cette participation à la justification du Souverain Seigneur Jéhovah aux côtés de Jésus Christ, le “Serviteur”, est une ‘dépouille’ précieuse dont les 144 000 vainqueurs reçoivent une portion. Évidemment, cela ne veut pas dire qu’ils n’auront pas part aux glorieuses dépouilles qui résulteront de la victoire que le “Serviteur” de Jéhovah remportera lors de “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, à Har-Maguédon (Révélation 19:11-21; 2:26, 27). Toutefois, ce n’est pas de cela qu’il est particulièrement question en Ésaïe 53:12, car ce texte fait manifestement allusion à l’action de propitiation ou d’intercession du “Serviteur” messianique de Jéhovah.

      54. Selon l’explication donnée par Ésaïe, pourquoi le “Serviteur” reçoit-​il cette récompense?

      54 Pourquoi le “Serviteur” reçoit-​il cette récompense si glorieuse? Le verset répond: “Parce qu’il a répandu son âme jusqu’à la mort, et que c’est parmi les transgresseurs qu’il a été compté; et que lui-​même s’est chargé du péché de beaucoup de gens, et qu’il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs.”

      55. Dans quel but Jésus a-​t-​il “répandu son âme jusqu’à la mort”?

      55 Dans le jardin de Gethsémané, Jésus déclara à ses apôtres fidèles avant d’être arrêté: “Mon âme s’est profondément attristée, oui, jusqu’à la mort.” (Matthieu 26:38). Cependant, par sa mort il se dépouilla de son âme humaine, demeurant ainsi fidèle au but de sa venue sur la terre en tant qu’humain. “Le Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” C’est en mourant en tant qu’homme qu’il donna son âme en échange de beaucoup (Matthieu 20:28). Il se vida, répandant son âme jusqu’à la mort. C’est ce qui permit à Jéhovah Dieu de ‘mettre son âme comme offrande de culpabilité’, afin que ceux qui accepteraient le sacrifice propitiatoire de Jésus Christ puissent être constitués justes. — Ésaïe 53:10, 11.

      56, 57. a) Jésus était-​il conscient qu’il accomplissait ce qu’annonçait Ésaïe chapitre 53 à propos du “Serviteur” de Jéhovah? b) Par qui fut-​il compté “parmi les transgresseurs”, et pourquoi endura-​t-​il une telle humiliation?

      56 Jésus Christ se présenta lui-​même comme le “Serviteur” annoncé en Ésaïe chapitre 53. Par exemple, lorsqu’il célébra la Pâque la nuit où il allait être livré et arrêté, il déclara à ses apôtres fidèles: “Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, de même aussi un sac à vivres; et que celui qui n’a pas d’épée vende son vêtement de dessus pour en acheter une. Car, je vous le dis, il faut que se réalise en moi tout ce qui est écrit, à savoir: ‘Il a été mis parmi les gens qui méprisent la loi.’ Ce qui me concerne, en effet, est en train d’avoir sa réalisation.” (Luc 22:36, 37). Effectivement, un peu plus tard, cette même nuit, la foule qui vint l’arrêter était armée d’épées et de bâtons, comme pour se saisir d’un homme qui méprisait la loi, d’un transgresseur ou d’un brigand (Marc 14:48, 49). Cette foule agit en secret sous le couvert de l’obscurité. Plus tard encore, en plein jour, Jésus fut publiquement compté parmi les transgresseurs quand on l’attacha à un poteau comme un homme qui aurait méprisé la loi. Pour bien montrer qu’il était compté parmi les transgresseurs, “avec lui on attacha sur des poteaux deux brigands, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche”. (Marc 15:27.) Mais Jésus supporta cette humiliation afin de démontrer que la parole de Jéhovah est véridique et infaillible, et afin de porter la transgression de son peuple en recevant le coup de sa faute. — Ésaïe 53:8.

      57 En récompensant et en élevant à un haut rang son “Serviteur” messianique, Jéhovah Dieu prouva que lui ne le comptait pas parmi les transgresseurs. Par Ésaïe, il annonçait simplement que le monde rangerait le “Serviteur” dans cette catégorie d’individus. Toutefois, Jésus Christ endura une humiliation qu’un serviteur fidèle de Dieu supporterait difficilement, une humiliation qui semblait jeter l’opprobre sur son Dieu et donner raison à celui qui le provoquait. Mais Jésus but la coupe de l’humiliation publique afin de démontrer sa miséricorde envers le genre humain condamné à la mort. Voilà ce que souligne Ésaïe 53:12, qui dit: “Lui-​même s’est chargé du péché de beaucoup de gens, et (...) il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs.” — Comparez avec Hébreux 2:14-18; 4:15.

      58. a) De qui la miséricorde fut-​elle ainsi largement étendue aux transgresseurs humains, et dans quelle mesure? b) Pourquoi Dieu choisit-​il son Fils unique pour être son “Serviteur”?

      58 Jésus intervint et se chargea du péché de beaucoup de transgresseurs, afin que la miséricorde de Jéhovah Dieu puisse être étendue à tous les hommes. En envoyant son “Serviteur” messianique et en permettant qu’il endure la souffrance et l’humiliation jusqu’à la mort, Jéhovah manifestait lui-​même sa miséricorde envers nous, les transgresseurs. C’est effectivement Jéhovah qui conçut le dessein de faire miséricorde à l’humanité condamnée. Sa miséricorde était si grande qu’il n’épargna même pas celui de ses fils célestes qu’il aimait le plus (Romains 8:31, 32). Il ne tenait pas à ce que son dessein de faire miséricorde aux humains échoue parce qu’il l’aurait fait dépendre d’un instrument dont il ne pouvait être absolument sûr. Aussi choisit-​il son Fils unique pour assumer le rôle de “mon serviteur” parce qu’il avait la plus grande confiance en lui et savait qu’il ne le trahirait pas en quelque situation que ce soit (Ésaïe 52:13; 53:11). En imposant à son Fils la discipline sévère qui était prévue pour le “Serviteur”, Jéhovah montra qu’il l’aimait tendrement. — Hébreux 12:3-6.

      59. À qui les Écritures attribuent-​elles cette extraordinaire marque d’“amour pour l’homme”?

      59 Grâce soit rendue à Jéhovah Dieu qui a suscité un “Serviteur” aussi digne de confiance par qui il a exalté son amour et sa miséricorde! Cet acte de Dieu était vraiment une preuve de sa philanthropie, ainsi qu’il est écrit: “Mais quand se sont manifestés chez notre Sauveur, Dieu, la bonté et l’amour pour l’homme, il nous a sauvés, non à cause des œuvres en justice que nous avions faites, mais selon sa miséricorde, grâce au bain qui nous a fait venir à la vie, et à notre renouvellement par de l’esprit saint. Cet esprit, il l’a richement répandu sur nous par Jésus Christ notre Sauveur.” — Tite 3:4-6.

      60. a) Bien que Job ait lui-​même été largement récompensé de son intégrité, pourquoi Jésus Christ a-​t-​il reçu une récompense beaucoup plus importante? b) Quelle assurance pour l’avenir puisons-​nous dans la fidélité de Jésus face aux épreuves qu’il endura sur la terre?

      60 Nous nous réjouissons de ce que Jésus Christ, le “Serviteur” fidèle, a été récompensé pour son intégrité éprouvée en étant élevé à un rang supérieur à celui qu’il occupait auparavant et en recevant de plus grandes responsabilités au sein de l’organisation universelle de Jéhovah. Dans le passé, en guise d’illustration, Job, qui maintint une intégrité indéfectible avec une rare patience, fut récompensé en recevant le double de ce qu’il possédait avant d’être durement éprouvé (Job 42:10). L’intégrité de Jésus durant son épreuve sur la terre eut des conséquences autrement plus importantes. Sa récompense fut donc fort justement plus grande encore. Tout comme Jésus se montra fidèle lorsque son intégrité fut sévèrement éprouvée, de même il assume avec une fidélité aussi parfaite des responsabilités plus grandes dès à présent, à notre époque décisive, et pour l’éternité. — Luc 16:10.

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