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“Les ministres de notre Dieu” — pionniers d’une œuvre de restauration vitaleLa Tour de Garde 1978 | 1er octobre
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“Les ministres de notre Dieu” — pionniers d’une œuvre de restauration vitale
“Et des étrangers se tiendront là et feront paître vos troupeaux, et des exotiques seront vos cultivateurs et vos vignerons. Et quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu.” — És. 61:5, 6.
1. Dans quel but et dans quel esprit les ministres d’État font-ils aujourd’hui de vigoureux efforts?
TOUS les ministres d’État ont participé à la grande œuvre de reconstruction rendue nécessaire à la suite de la Première Guerre mondiale. Malheureusement, une grande partie de leur œuvre de restauration fut de nouveau anéantie lors de la guerre de 1939-1945, qui fit plus de ravages encore que la précédente. Une fois de plus, il fallut reconstruire, mais sur une plus grande échelle. Aujourd’hui, les “serviteurs publics” se donnent beaucoup de mal pour empêcher l’écroulement définitif du système actuel et les gouvernements sont dans une grande perplexité.
2, 3. a) Quelle œuvre de restauration d’une autre sorte s’est poursuivie en dépit de la Deuxième Guerre mondiale? b) En quels termes imagés a-t-elle été décrite en Ésaïe 61:4-6?
2 Quoi qu’il en soit, une œuvre de restauration d’une autre sorte, et bien plus importante celle-là, a commencé juste après la guerre, soit en 1919. En dépit des ravages causés par la Deuxième Guerre mondiale, cette œuvre se poursuivit sans que rien puisse l’entraver. Il s’agit d’une œuvre de restauration d’ordre spirituel, une œuvre soutenue par une puissance comme n’en ont jamais possédée les ministres d’aucun gouvernement. Il est vrai que selon Romains 13:4, les autorités supérieures du présent monde servent en qualité de ministres publics de Dieu, même pour le bien des chrétiens. Mais ceux qui ont fait œuvre de pionnier dans cette restauration spirituelle ont été des serviteurs publics de Dieu d’un niveau supérieur. L’œuvre entreprise par ces ministres a été prédite par le prophète Ésaïe auquel Dieu inspira ces paroles:
3 “Et ils devront rebâtir les antiques lieux dévastés; ils relèveront les lieux désolés d’autrefois, et assurément ils renouvelleront les villes dévastées, les lieux désolés de génération en génération. Et des étrangers se tiendront là et feront paître vos troupeaux, et des exotiques seront vos cultivateurs et vos vignerons. Et quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu. Vous mangerez les ressources des nations.” — És. 61:4-6.
4. À l’époque de quel changement la prophétie d’Ésaïe se réaliserait-elle? Où et comment Jésus indiqua-t-il cela?
4 Quand ces paroles prophétiques d’Ésaïe allaient-elles commencer à se réaliser? Jésus Christ, qui travailla à l’œuvre de restauration au premier siècle, l’indiqua lui-même. Cela, devait avoir lieu au moment où s’effondrerait une nation séculaire et où verrait le jour une nation nouvelle et meilleure. Cette nouvelle nation se composerait des disciples de Jésus Christ, qui étaient engendrés de l’esprit de Dieu. Ils formeraient un Israël spirituel. Mais comment Jésus indiqua-t-il l’époque de la réalisation de la prophétie d’Ésaïe? Il cita tout d’abord les quelques versets qui précèdent ces paroles prophétiques et en fit l’application à lui-même. Cela s’est passé dans la synagogue de Nazareth, la ville où il avait été élevé, quelque temps après la Pâque de l’an 30 de notre ère. S’étant levé pour lire, il ouvrit le rouleau du prophète Ésaïe et trouva l’endroit qui correspond au chapitre 61, selon la division actuelle, et lut, en partie du moins, les És 61 versets un et deux. Puis il dit à ses auditeurs: “Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie.” — Luc 4:16-21.
5, 6. a) D’après quelle traduction l’historien et écrivain Luc consigna-t-il la citation de la prophétie d’Ésaïe? b) Quels sont les termes de cette prophétie dans l’hébreu original?
5 L’historien Luc, qui consigna cet épisode, rapporta la citation de la prophétie d’Ésaïe faite par Jésus d’après la version grecque dite des Septante. Mais quels sont les termes de cette prophétie dans l’hébreu original, langue que Jésus, Juif de Palestine, devait certainement lire? Les voici:
6 “L’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah est sur moi, parce que Jéhovah m’a oint pour annoncer aux humbles une bonne nouvelle. Il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer la liberté à ceux qui ont été emmenés captifs, et aux prisonniers l’ouverture toute grande des yeux; pour proclamer l’année de bienveillance de la part de Jéhovah et le jour de vengeance de la part de notre Dieu; pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil; pour assigner à ceux qui sont dans le deuil au sujet de Sion, pour leur donner une coiffure au lieu de cendre, l’huile d’exultation au lieu du deuil, le manteau de louange au lieu de l’esprit déprimé; et on devra les appeler grands arbres de justice, la plantation de Jéhovah, pour qu’il soit embelli.” — És. 61:1-3.
7. Quelles paroles relatives à l’œuvre de restauration viennent ensuite?
7 Viennent ensuite ces paroles relatives à l’œuvre de restauration: “Et ils devront rebâtir les antiques lieux dévastés; ils relèveront les lieux désolés d’autrefois, et assurément ils renouvelleront les villes dévastées, les lieux désolés de génération en génération.” — És. 61:4.
8. Quelles sortes de personnes devait-il y avoir à l’époque de la réalisation de la prophétie d’Ésaïe, et pourquoi serait-il urgent de leur donner des soins?
8 On notera qu’à l’époque de la réalisation de la prophétie d’Ésaïe, il devait y avoir des “humbles”, des gens au “cœur brisé”, des “captifs”, des “prisonniers” et d’autres qui “sont dans le deuil au sujet de Sion”. Tous auraient besoin de soins attentifs d’urgence. Le moment allait être opportun pour donner ces soins, car ce serait “l’année de bienveillance de la part de Jéhovah”, année qui commencerait avec la venue de l’Oint de “l’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah”. Cette “année” symbolique allait être suivie du “jour de vengeance de la part de notre Dieu”. Pour toutes ces raisons, l’œuvre de l’Oint chargé d’annoncer la délivrance et la liberté serait une œuvre d’une extrême urgence.
9. Quel changement Jésus annonça-t-il à ses auditeurs de Nazareth, et comment ces derniers montrèrent-ils qu’ils manquaient d’humilité pour accepter la “bonne nouvelle”?
9 À ce moment-là, Jésus avait changé d’activité. Jusqu’à l’âge de trente ans, il avait exercé le métier de charpentier à Nazareth, en Galilée. C’est d’ailleurs dans la synagogue de cette ville qu’il lut l’importante prophétie d’Ésaïe (61:1, 2). Après sa lecture, il annonça son changement de profession à ses auditeurs de Nazareth en disant: “Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie.” Il en fit tout de suite la démonstration en prononçant un discours biblique auquel ses concitoyens étaient loin de s’attendre de la part de l’ancien charpentier. Ayant entendu dire que Jésus était devenu médecin, ils voulaient ‘qu’il se guérisse lui-même’, en opérant des guérisons dans la ville “où il avait été élevé”, parmi ses concitoyens. Mais au moyen d’illustrations bibliques, Jésus leur expliqua pourquoi il n’en ferait rien. Alors ils furent remplis de colère et tentèrent de le tuer. Ils montrèrent ainsi avec force qu’ils n’étaient pas suffisamment “humbles” pour accepter la “bonne nouvelle”. — Luc 4:21-30.
10. En quelle circonstance Jésus a-t-il été oint d’esprit saint?
10 L’accueil hostile de ses concitoyens n’empêcha pas Jésus d’accomplir le mandat dont il avait été investi de par l’onction de “l’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah”. En automne 29, il avait quitté Nazareth pour se rendre au Jourdain afin d’y être baptisé par Jean, le fils du prêtre Zacharie. Dès que Jésus fut sorti des eaux baptismales, Jean le Baptiste vit l’esprit saint descendre sur lui sous la forme d’une colombe, et, des cieux, il entendit la voix de Jéhovah qui disait: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.” (Mat. 3:13-17; Luc 3:21, 22; Jean 1:29-34). C’est également cet esprit qui le poussa à se retirer au désert de Judée pendant quarante jours.
11. Pourquoi Jésus possédait-il toujours l’esprit d’onction lorsqu’il prononça son discours dans la synagogue de Nazareth?
11 Après ces quarante jours de jeûne et de communion avec Jéhovah, son Père, Jésus fut tenté à trois reprises par Satan le Diable. S’il avait succombé à ces tentations, il aurait perdu l’esprit dont il avait été oint. Mais comme il résista au Tentateur, il garda son onction spirituelle. Ainsi, il était toujours oint lorsqu’il prononça son discours dans la synagogue de Nazareth. — Mat. 4:1-13; Luc 4:1-21.
12. Compte tenu de ce qui s’était passé dans le pays des Juifs depuis 637 avant notre ère, quelles questions se posaient au sujet des Juifs à l’époque de l’onction de Jésus?
12 Jésus ayant été oint d’esprit saint en l’an 29, cela eut lieu 565 ans après que son peuple eut été libéré de sa captivité à Babylone, en 537 avant notre ère, et qu’il fut revenu dans son pays désolé, la province de Judée. Ces anciens captifs avaient alors ‘renouvelé les villes dévastées’, y compris Jérusalem, dont ils avaient rebâti le temple. Ils avaient ‘relevé les lieux désolés’, réduits en solitude pendant soixante-dix années, et avaient transformé le pays en une sorte de paradis. Aux époques où étaient célébrées les trois fêtes annuelles juives, Sion ou Jérusalem fourmillait de millions d’adorateurs. En ce cas, comment expliquer qu’au moment de l’onction de Jésus il y aurait des Juifs ou Israélites au “cœur brisé”, des “captifs” et des “prisonniers”? Pourquoi y aurait-il des Juifs “dans le deuil au sujet de Sion”, des pauvres et des “humbles” ayant besoin d’entendre une “bonne nouvelle”? Pourquoi allait-on voir cela en l’an 29?
CEUX QUI ONT BESOIN D’UNE “BONNE NOUVELLE”, D’UNE LIBÉRATION ET DE CONSOLATION
13. Après que les “prisonniers” juifs eurent été libérés de Babylone et qu’ils furent revenus dans leur pays, à quelle sorte d’esclavage se sont-ils soumis?
13 Cela était dû à la condition spirituelle dans laquelle se trouvait la nation d’Israël. Il est vrai que Jéhovah avait fait venir un “jour de vengeance” sur l’Empire babylonien, dont les chefs ‘avaient refusé d’ouvrir aux prisonniers le chemin du retour’. (És. 14:17; Jér. 50:15, 28; 51:6, 11, 36.) Une fois revenus dans leur pays, ces “prisonniers” juifs ne se sont pas par la suite laissé asservir à l’idolâtrie en adorant des images taillées. Pourtant, ils se sont soumis à un esclavage bien plus puissant, celui de la religion judaïque. Il s’agissait d’un système dominé par des préceptes et des traditions d’hommes, qui rendaient inopérants la Loi et les commandements de Jéhovah Dieu. Dans cette religion, les scribes et les Pharisiens occupaient la première place. Ils privaient les pauvres gens de la lumière de la vérité, leur retirant “la clé de la connaissance”; ils les empêchaient d’entrer dans le Royaume de Dieu et les accablaient de lourds fardeaux qu’ils se gardaient bien de toucher du doigt. — Luc 11:52.
14. Au temps de Jésus, pourquoi un reste de Juifs avait-il des raisons d’être dans le “deuil au sujet de Sion”?
14 Outre cela, tels des guides aveugles, ces chefs du judaïsme conduisaient les juifs aveuglés sur la voie qui devait mener la nation tout entière à la destruction. Ils amenèrent adroitement Sion ou Jérusalem à rejeter Jésus, le véritable messie, et à le faire mettre à mort sur un poteau tel un faux Christ. par la faute de ces conducteurs religieux, Jérusalem était devenue la ville qui tue les prophètes et qui lapide les envoyés de Dieu (Mat. 23:1-37). Dans ces conditions, les “humbles” d’une telle nation avaient-ils besoin d’entendre une “bonne nouvelle”? Les captifs avaient-ils besoin qu’on leur parle de liberté? Y avait-il des “prisonniers” à qui l’on devait ‘ouvrir tout grands les yeux’ en les faisant sortir du cachot des ténèbres spirituelles? N’y avait-il pas lieu d’être dans le deuil au sujet de Sion ou Jérusalem? Ce centre du culte de Jéhovah ne se trouvait-il pas en effet dans un lieu spirituellement dévasté? Certainement! Et l’Oint Jésus se rendit compte à l’époque qu’un reste parmi les Juifs était effectivement “dans le deuil”.
15. En quel sens Jean le Baptiste fit-il œuvre de pionnier, et comment Jésus devint-il un “pionnier” ou initiateur de la vie et du salut?
15 Jésus pourvut aux besoins de ceux qui étaient dans le deuil, des “captifs”, des “prisonniers”, des pauvres et des “humbles”. Outre qu’il guérit les malades et ressuscita même des morts, il consola les affligés en leur prêchant la bonne nouvelle du “royaume des cieux”. (Mat. 4:17; 11:4-6.) Mais une liberté et une consolation plus grandes encore attendaient ceux qui étaient dans le deuil au sujet de Sion. Elles viendraient par la mort de Jésus, sa résurrection et son ascension au ciel où il présenterait à Dieu la valeur propitiatrice de son sacrifice. En accomplissant les prophéties bibliques le concernant, Jésus Christ devint un “pionnier” ou initiateur de la vie et du salut pour ceux qui acceptèrent son ministère, lequel donne la vie. Jean le Baptiste avait marché en avant du Messie de Jéhovah pour lui préparer la voie; on pouvait donc également dire de lui qu’il avait fait œuvre de pionnier (Luc 1:76, New World Translation of the Christian Greek Scriptures, édition de 1950). Toutefois, Jésus fit plus que Jean pour ouvrir la voie de la vie et du salut.
16. D’après la traduction d’Actes 3:15 selon Moffatt, comment Pierre appela-t-il Jésus devant les Juifs réunis au temple de Jérusalem?
16 C’est ce que l’apôtre Pierre a dit sans ménagement aux Juifs réunis dans le temple de Jérusalem, quelques semaines après l’ascension de Jésus. Nous lisons: “Vous avez tué le pionnier [initiateur] de la vie. Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, nous [Pierre et Jean] en sommes témoins.” — Actes 3:15, Moffatt (angl.).
17. Selon Actes 5:31, comment les douze apôtres ont-ils appelé Jésus devant le Sanhédrin de Jérusalem?
17 Par la suite, à Jérusalem, les douze apôtres de Jésus Christ rendirent ce témoignage devant le Sanhédrin coupable d’effusion de sang, lequel se composait de Sadducéens, de Pharisiens et de scribes: “Dieu l’a élevé à sa droite, le faisant pionnier [grec: arkhêgos] et sauveur, afin d’accorder par lui à Israël la repentance et la rémission des péchés.” — Actes 5:31, Moffatt.
18, 19. Comment l’apôtre Paul appela-t-il Jésus selon Hébreux 2:10 et 12:2?
18 Écrivant au reste des Hébreux (Juifs) qui avaient accepté Jésus comme le Messie ou Christ et étaient devenus des fils spirituels de Dieu, l’apôtre hébreu Paul dit: “Il convenait, en effet, que, voulant conduire à la gloire un grand nombre de fils, celui pour qui et par qui sont toutes choses rendît parfait par des souffrances le pionnier [arkhêgos] de leur salut.” — Héb. 2:10, Revised Standard Version; aussi Moffatt.
19 Et: “Regardant vers Jésus, le pionnier [arkhêgos] de notre foi, qui la mène à la perfection, lui qui, pour la joie qui lui était proposée endura la croix, dont il méprisa l’infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu.” — Héb. 12:2, RS; Mo.
20. De quelle façon Jésus est-il devenu “le pionnier (...) de notre foi”, ainsi que celui qui la mène à la perfection?
20 On peut donc dire que pour ses disciples, Jésus était un “pionnier” ou initiateur, le “pionnier” de la vie, le “pionnier” du salut et le “pionnier” de notre foi. Il réalisa des centaines de prophéties bibliques relatives au Messie ou Christ. Ce faisant, il apporta un élément nouveau et essentiel à notre foi en Jéhovah Dieu. Il devint donc le pionnier ou initiateur de la foi complète que possèdent maintenant les vrais chrétiens. C’est donc à juste titre qu’il est appelé “le pionnier (...) de notre foi”. (Héb. 12:2, RS; Gal. 3:24, 25.) Pareillement, notre foi dans le Messie de Jéhovah trouve son accomplissement ou sa perfection en la personne de Jésus Christ. Mais la foi des Juifs qui le rejetèrent pour s’en tenir essentiellement à la Loi mosaïque demeura incomplète.
DES “GRANDS ARBRES DE JUSTICE”
21. Du fait que Jésus apparut à ses disciples et les consola après sa résurrection, quelle croissance spirituelle connurent-ils?
21 Pour édifier la foi de ses disciples, Jésus Christ leur apparut à maintes reprises au cours des quarante jours qui suivirent sa résurrection. Il consola ceux qui étaient dans le deuil au sujet du Messie tant espéré. Et que devinrent ceux que Jésus Christ ressuscité réconforta ainsi? Selon la prophétie d’Ésaïe 61:1-3, l’Oint Jésus devait leur “assigner (...) une coiffure au lieu de cendre, l’huile d’exultation au lieu du deuil, le manteau de louange au lieu de l’esprit déprimé”. Grâce à cela, ils croîtraient spirituellement de sorte qu’on les appellerait “grands arbres de justice, la plantation de Jéhovah, pour qu’il soit embelli”.
22. En quel sens faut-il entendre les termes “coiffure”, “cendre”, “huile” et “manteau” cités dans la prophétie d’Ésaïe, et comment peut-on dire qu’à partir de la Pentecôte ces expressions étaient appropriées dans le cas des disciples?
22 Rien n’indique que l’un quelconque des apôtres ou des disciples de Jésus se soit couvert la tête de cendres et qu’il ait revêtu un sac. De toute évidence, les expressions prophétiques “coiffure”, “cendre”, “huile” et “manteau” s’entendent au sens figuré. Les apparitions de Jésus ressuscité ont sans aucun doute bouleversé les sentiments de ses disciples à ce sujet. En outre, le jour de la Pentecôte qui suivit, le Souverain Seigneur Jéhovah se servit de son Fils Jésus Christ pour répandre l’esprit saint sur les disciples qui attendaient à Jérusalem. Manifestation visible de l’effusion de cet esprit, des flammes de feu se posèrent miraculeusement sur chacun d’eux. Ce n’était là qu’une démonstration provisoire; en effet, il ne s’agissait pas de la “coiffure” permanente annoncée dans la prophétie d’Ésaïe. Disons plutôt que leur tête fut couronnée de joie, celle de l’approbation divine, qui est semblable à la joie qu’éprouvait le prêtre-époux le jour des noces (És. 61:10). C’était comme si une huile apaisante avait été versée sur leur tête, les rafraîchissant au point de les faire exulter. L’esprit déprimé s’en était allé! Les louanges de Jéhovah Dieu les identifiait en quelque sorte, comme par “un manteau de louange”. Les témoins du phénomène de la Pentecôte s’exclamèrent: “Nous les entendons parler, dans nos langues, des choses magnifiques de Dieu.” — Actes 2:1-11.
23. a) Quelle sorte d’œuvre Jésus commença-t-il en faveur de ses disciples? b) Ayant reçu l’onction par Jésus, de quelle œuvre les disciples ont-ils été chargés?
23 Qu’en conclure? Ceci: Accomplissant le mandat dont il avait été investi de par son onction, Jésus Christ, tel un pionnier, commença une œuvre de restauration à l’égard de ceux qui allaient devenir ses disciples. Jéhovah se servit de lui pour déverser l’esprit saint sur ses disciples baptisés, de sorte qu’en le recevant ils devinrent, eux aussi, oints de l’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah (II Cor. 1:21; I Jean 2:20, 27). Outre cela, ils furent également chargés d’annoncer une “bonne nouvelle” aux “humbles” de la nation d’Israël, de proclamer la liberté aux captifs, la délivrance aux prisonniers et la consolation à ceux qui étaient dans le deuil au sujet de Sion. De cette façon, ils pouvaient aider d’autres hommes qui, par leur intermédiaire, avaient été consolés et libérés, et les amener, d’une part, à exulter à propos de “l’année de bienveillance de la part de Jéhovah” et, d’autre part, à louer Dieu de ce qu’il leur avait rendu sa faveur et les avait acceptés dans son service par le moyen de ses oints.
24. À partir de la Pentecôte, comment le domaine spirituel des disciples fut-il orné tout comme l’avait été le paradis originel, et qui en était “embelli”?
24 L’effusion de l’esprit changeait du tout au tout la situation de ceux qui en avaient été oints. Au lieu de ressembler à des plantes malades qui courbent la tête, ils devinrent de “grands arbres de justice” que seul Jéhovah peut planter et faire croître par le moyen de Christ. À l’origine, le “paradis de délices” donné à l’homme était orné d’arbres de différentes essences (Gen. 2:7-9). Mais à partir de la Pentecôte, Jéhovah planta de “grands arbres” dans le domaine spirituel de son peuple voué, domaine que ses ennemis avaient dévasté et laissé désolé. Ces “grands arbres”, pris au sens figuré, étaient les chrétiens résolus, fermes et inébranlables qui s’étaient eux-mêmes dressés en faveur de la justice de Jéhovah. Et Dieu, qui les avait plantés, était “embelli” par leur présence au sein de la congrégation chrétienne nouvellement établie.
25. Quelles responsabilités assumèrent ceux qui furent baptisés à la Pentecôte, et quelle œuvre durent-ils accomplir en qualité de pionniers?
25 Le jour de la Pentecôte, outre les 120 disciples qui composaient la congrégation originelle, des milliers d’autres reçurent l’onction; ils s’étaient préalablement repentis, avaient accepté le Messie et s’étaient fait baptiser par les douze apôtres (Actes 2:37-42). Eux aussi ont dû endosser les responsabilités que leur imposait leur qualité d’oints de l’esprit de Dieu par le moyen du Christ. Leur Conducteur, Jésus, leur avait ouvert la voie qui leur permettrait de parfaire leur foi et d’obtenir la vie et le salut. Ils devinrent des “ministres de notre Dieu”. (És. 61:6.) En cette qualité, il leur faudrait désormais ouvrir la voie à ceux qui cherchaient à nouer des relations avec Dieu et à se réconcilier avec lui par Jésus (II Cor. 5:20). Ainsi, ils participeraient joyeusement à l’œuvre divine de restauration.
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“Les ministres de notre Dieu” et leurs assistants aujourd’huiLa Tour de Garde 1978 | 1er octobre
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“Les ministres de notre Dieu” et leurs assistants aujourd’hui
1. Quel est le plus grand service qui s’accomplit aujourd’hui en faveur de l’humanité, et par quelle expression ceux qui l’effectuent sont-ils prophétiquement désignés?
L’ŒUVRE divine de restauration et de relèvement spirituels est le plus grand service public qui s’accomplisse aujourd’hui en faveur de l’humanité. Mais qui sont les serviteurs publics ainsi utilisés par Dieu? Des hommes politiques? Non, ce sont ceux que les Écritures désignent prophétiquement par l’expression “les ministres de notre Dieu”. (És. 61:6.) Leur Chef et Exemple fut le Serviteur public de Jéhovah Dieu le plus éminent que la terre ait jamais connu. Nous voulons parler de Jésus Christ, qui, lorsqu’il était ici-bas il y a dix-neuf siècles, effectua une étonnante œuvre de relèvement en faveur des humains.
2. Pourquoi Jésus et ses apôtres ne se mirent-ils pas à restaurer l’ensemble des conditions naturelles qui existaient en Palestine?
2 Le ministère public accompli en ce temps-là par Jésus Christ et ses apôtres n’eut pas pour effet de restaurer l’ensemble des conditions naturelles qui existaient en Palestine, où ils prêchaient la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Non, une telle œuvre de restauration aurait été vaine, car l’Oint Jésus enseigna à ses apôtres que “le jour de vengeance de la part de notre Dieu” allait venir sur les Juifs; ce jour vint effectivement en 70-73 de notre ère, par le moyen des légions romaines qui amenèrent la désolation sur la province de Judée. La forteresse de Massada, près de la mer Morte, fut le dernier bastion judéen à tomber aux mains des Romains. Mais qu’en était-il de l’œuvre de relèvement spirituel commencée par Jésus et poursuivie par ses apôtres? Elle ne cessa de progresser au cours de toute cette période difficile et même au delà, jusqu’à ce que “l’apostasie” prédite ou rébellion soit établie après la mort des apôtres. — II Thess. 2:3.
3. D’après Ésaïe 61:1-4, qui sont les “grands arbres de justice” symboliques, et quelle activité leur est confiée?
3 Dans la prophétie d’Ésaïe, chapitre 61, l’œuvre de relèvement spirituel a été comparée au relèvement d’un pays longtemps désolé, pays dont les villes sont dévastées. Ainsi, après avoir montré comment le Souverain Seigneur Jéhovah serait “embelli” par les “grands arbres de justice” qu’il a lui-même plantés dans un paradis spirituel, le prophète Ésaïe poursuivit son récit en ces termes: “Et ils devront rebâtir les antiques lieux dévastés; ils relèveront les lieux désolés d’autrefois, et assurément ils renouvelleront les villes dévastées, les lieux désolés de génération en génération.” (És. 61:4). Les bâtisseurs dont il est ici question sont ceux qui, selon les trois versets précédents És 61:1-3, reçoivent consolation; ce sont ceux à qui est donnée la liberté religieuse et qui sont rétablis dans la faveur et la “bienveillance” de Jéhovah. C’est à eux qu’a été confiée l’œuvre de restauration.
4. Jésus appliqua-t-il le passage d’Ésaïe 61:4 à la province de Judée après la captivité à Babylone et pendant combien de temps se prolonge l’accomplissement de cette prophétie?
4 Au temps où Jésus et ses apôtres y prêchaient le Royaume de Dieu, la province de Judée et la ville de Jérusalem avaient depuis longtemps été relevées par le fidèle reste de Juifs qui avaient été libérés de la captivité à Babylone et étaient revenus dans le pays en 537 avant notre ère. Mais l’Oint Jésus appliqua-t-il la prophétie d’Ésaïe 61:4 à cet accomplissement ayant eu lieu jadis dans le pays de Juda? Non. Lorsque, dans la synagogue de Nazareth, Jésus cita les deux premiers versets d’Ésaïe, chapitre 61 És 61:1, 2, il fit remarquer que l’accomplissement de ce chapitre commençait avec lui, à son époque. Il montra que cette prophétie avait une signification spirituelle et ne s’appliquait pas à une restauration des conditions naturelles et physiques des Juifs de l’époque. Ainsi, l’accomplissement de cette prophétie se prolonge jusqu’au vingtième siècle, jusqu’à notre époque.
5. Pourquoi une œuvre de restauration était-elle nécessaire pour le peuple de Jéhovah après la Première Guerre mondiale et quand commença-t-elle?
5 La Première Guerre mondiale (1914-1918) eut un effet désastreux sur le reste oint composé des serviteurs de Jéhovah voués et baptisés. Leur organisation terrestre fut “estropiée” sous de nombreux aspects. Lorsque cette première guerre de caractère total prit fin, un certain nombre de chrétiens oints qui avaient joué un rôle prépondérant dans le service et le culte de Jéhovah Dieu se trouvaient encore en prison, condamnés à de longues années de détention. Mais en 1919 vint la libération. Ces chrétiens furent libérés de prison, mais surtout de Babylone la Grande (y compris la chrétienté apostate). Sans retard débuta alors l’œuvre de restauration spirituelle.
6. Quel fait l’assemblée de Cedar Point de 1919 porta-t-elle à l’attention du monde entier, et qu’est-ce que Jéhovah établit alors pour son reste oint?
6 La première assemblée organisée à Cedar Point, en 1919, par l’Association internationale des Étudiants de la Bible, fut un événement de grande portée. Il révéla au monde que le vrai reste oint de l’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah était revenu à la vie, comme relevé d’entre les morts. Ces oints avaient retrouvé la faveur divine et, une fois de plus, ils étaient redevenus actifs dans la prédication de ‘cette bonne nouvelle du royaume en témoignage à toutes les nations’, selon ce qu’il est dit en Matthieu 24:14. Cet effort du début en vue du relèvement spirituel a eu un effet dans le monde entier, et il en a même encore à notre époque. Pour sa louange, Jéhovah Dieu a établi un paradis spirituel pour son reste oint de l’esprit.
QUI ÉTABLIT “LES MINISTRES DE NOTRE DIEU”?
7. Selon Ésaïe 61:5-7, l’attention de qui le relèvement spirituel du reste oint devait-il attirer?
7 Aussi étonnant que cela paraisse, le relèvement spirituel du reste oint de Jéhovah devait attirer l’attention du monde entier, selon ce qu’avait annoncé le prophète Ésaïe. Après avoir considéré le quatrième verset du chapitre 61 És 61:4, poursuivons notre lecture. “Et des étrangers se tiendront là et feront paître vos troupeaux, et des exotiques seront vos cultivateurs et vos vignerons. Et quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu. Vous mangerez les ressources des nations, et dans leur gloire vous exulterez à votre sujet. Au lieu de votre honte il y aura une double portion, et au lieu de l’humiliation, ils pousseront des cris joyeux au sujet de leur part. C’est pourquoi, dans leur pays, ils prendront possession d’une double portion. L’allégresse jusqu’à des temps indéfinis, voilà ce qui deviendra leur.” — És. 61:5-7.
8. Quand et comment les humiliations annoncées sont-elles venues, et de la part de qui?
8 Notons bien ceci: Ceux sur qui s’accomplit cette encourageante prophétie doivent d’abord connaître la honte et l’humiliation et se voir privés de leur “portion”, de leur “part”. Durant la Première Guerre mondiale, le reste oint de Jéhovah connut en effet de telles souffrances injustifiées, et cela de la part même de la chrétienté tout excitée par la guerre. Oui, jusqu’à nos jours, le clergé de la chrétienté n’a cessé de faire subir la honte et l’humiliation au reste oint des Israélites spirituels.
9. En quel lieu le reste oint ne devait-il plus connaître la honte, l’humiliation et la pénurie de nourriture spirituelle, et comment parvint-il en ce lieu?
9 Mais une chose est certaine: les Israélites spirituels ne sont plus dans le pays de Babylone la Grande; ils n’y sont plus retenus captifs, prisonniers et esclaves sur le plan religieux. Au printemps 1919, quand le clergé babylonien de la chrétienté ne pouvait plus utiliser les nations en guerre pour arriver à ses fins, Jéhovah libéra son fidèle reste oint. Il le rétablit dans ce que la prophétie d’Ésaïe appelle “leur pays”. Dans ce domaine que Dieu lui donnait, il ne connaîtrait plus la honte, l’humiliation et la pénurie de nourriture spirituelle. Ce domaine devait être un paradis spirituel dans lequel il prendrait possession d’une “double portion”.
10. Qu’est-ce qui compte aux yeux des membres du reste: le nom que Jéhovah leur donne, ou les qualificatifs que leur appliquent leurs ennemis religieux?
10 Certes, le clergé de la chrétienté apostate et ses amants du monde ont toujours une façon bien à eux de désigner le reste rétablit en tant que groupe religieux existant. Mais d’après la prophétie d’Ésaïe, comment le reste oint rétabli allait-il être appelé? Comme ceci (És. 61:6): “Et quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu. Vous mangerez les ressources des nations.” Le nom que Jéhovah donne à son reste oint, voilà ce qui compte à ses yeux; peu importe les qualificatifs que leur appliquent leurs adversaires religieux!
11. Dans l’ancien Israël, à qui était donné le sacerdoce mais qui est concerné par la prophétie d’Ésaïe 61:6 relative à la prêtrise?
11 La prophétie d’Ésaïe 61:6 n’aurait pas pu se réaliser sur la nation de Jésus Christ et du prophète Ésaïe. Pourquoi cela? Parce que seule la famille d’Aaron, frère de Moïse, avait accès au sacerdoce; en effet, ses éléments mâles et qualifiés étaient oints comme prêtres. Quant aux autres membres de la tribu de Lévi, ils servaient au temple en qualité d’assistants auprès de la prêtrise aaronique. Les Israélites appartenant aux douze tribus restantes apportaient leurs sacrifices et leurs offrandes aux prêtres de la famille sacerdotale d’Aaron et recevaient aussi l’aide des Lévites du temple. Ces Juifs, qui se voyaient refuser le sacerdoce et les services réservés aux Lévites, avaient-ils le sentiment d’avoir fait l’objet d’une discrimination? Non. Ils se soumettaient volontiers à ceux qui avaient été établis par le Souverain Seigneur Jéhovah. Ainsi, sous la Loi mosaïque, Israël n’aurait pas pu devenir une nation entièrement composée de prêtres. Il en va autrement des disciples oints du Christ, car à l’Israël chrétien tout entier, dont ils font partie, il est dit: “Vous serez appelés les prêtres de Jéhovah.”
12. Dans l’Israël spirituel, combien y a-t-il de prêtres et qui est le Grand Prêtre?
12 Tous les membres de cet Israël spirituel sont des “prêtres” nommés à cette dignité par Jéhovah. Jésus Christ, Celui qui leur a ouvert la voie en tant que Pionnier, est le Grand Prêtre de Jéhovah, sous la responsabilité duquel cette nation de “prêtres” sert Dieu.
13. En quels termes les apôtres Pierre et Jean confirment-ils que cette disposition divine s’applique aux disciples oints du Grand Prêtre Jésus Christ?
13 Jéhovah inspira son prophète Ésaïe qui annonça cela. Des siècles plus tard, les apôtres de Jésus Christ confirmèrent, également sous inspiration, que cette disposition prise par le Souverain Seigneur Jéhovah s’appliquait aux disciples oints du Grand Prêtre céleste Jésus Christ. C’est à ces disciples que l’apôtre Pierre écrivit: “Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes en train d’être bâtis maison spirituelle, pour une sainte prêtrise, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ. Vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière.” (I Pierre 2:5, 9). Et l’apôtre Jean écrivit à ceux que Jésus Christ aimait: “À lui qui nous aime et qui nous a déliés de nos péchés par le moyen de son propre sang, — et il a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père, — oui, à lui la gloire et la puissance pour toujours!” — Rév. 1:5, 6.
14. En quels termes cela est-il répété en Révélation 5:9, 10?
14 Jean a également consigné les paroles d’acclamation qui saluèrent, dans les cieux, l’Agneau de Dieu Jésus Christ, paroles qui concernent également la prêtrise. Il dit: “Avec ton sang tu as acheté pour Dieu des personnes de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, et tu en as fait, pour notre Dieu, un royaume et des prêtres.” — Rév. 5:9, 10.
15. Que pouvons-nous lire dans l’Encyclopédie américaine à propos du “Sacerdoce de tous les croyants” enseigné par les réformateurs?
15 Au moyen âge, les Réformateurs protestants appliquèrent ces paroles à leurs congrégations religieuses. À la page 681 du volume 22 de l’Encyclopédie américaine (copyright 1977), nous lisons ce qui suit au sous-titre “Le sacerdoce de tous les croyants”:
“Une des doctrines centrales de la Réforme fut celle du sacerdoce de tous les croyants. Convaincus que le salut s’acquiert par la grâce gratuite de Dieu, les réformateurs soutenaient que la médiation des ecclésiastiques professionnels n’était pas nécessaire pour faire obtenir le salut par la prédication et les sacrements. Tout croyant peut remplir la fonction de prêtre en annonçant la bonne nouvelle du salut, et celui qui écoute peut l’accueillir avec foi. En outre, étant donné que les bonnes œuvres rendent service à notre prochain toute œuvre ou travail qui fait du bien à la société est considéré comme une vocation chrétienne. Ce que l’on a appelé ‘l’éthique protestante du travail’ est née du fait que l’on considère le travail quotidien comme le principal moyen de servir Dieu.”
16. Dans son ouvrage “Lettre à la noblesse allemande”, que dit Martin Luther à propos du sacerdoce universel?
16 Dans l’Encyclopédie américaine de 1927 (copyright 1929) volume 17, page 753, sous “Luther” on lit:
“Deux ouvrages intéressants écrits par Luther définissent son attitude, à savoir ‘Manifeste à la noblesse chrétienne de la nation allemande’ et ‘La captivité babylonienne’. Dans le premier, il proclame le sacerdoce universel et se déclare contre tout ordre sacerdotal établi. Il conteste également le droit du pape d’interpréter la Bible, droit qui est celui de tous.”
Par exemple, Martin Luther écrit dans son “Manifeste à la noblesse”: “Nous avons tous été consacrés prêtres à notre baptême. (...) Que le pape ou les évêques oignent, tonsurent, ordonnent, consacrent et habillent un individu différemment des laïques, cela peut fort bien faire d’un tel homme un hypocrite ou un insensé, mais certainement pas un chrétien ni un homme spirituel.”
17. Pourquoi les chrétiens du premier siècle ne s’arrogèrent-ils pas le titre de prêtre, et Jésus Christ le fit-il lorsqu’il était sur la terre?
17 À l’exemple des premiers chrétiens des temps apostoliques, les membres du reste oint des temps modernes ne s’arrogent pas le titre de prêtres. Pourquoi le feraient-ils? Ne sont-ils pas tous associés à l’unique prêtrise spirituelle, de sorte qu’il n’y a pas de distinction entre eux? Certainement. C’est le Grand Prêtre Jésus Christ que les Écritures grecques inspirées désignent tout particulièrement à l’attention de la congrégation ointe de l’esprit (Héb. 3:1-6). Jésus Christ lui-même, lorsqu’il était sur la terre, ne se donna pas le titre de prêtre, bien qu’il fût à l’époque l’antitype d’Aaron, premier grand prêtre d’Israël et frère de Moïse.
18. a) Des hommes peuvent-ils ordonner des prêtres tout comme des hommes établissent des anciens, des surveillants et des serviteurs ministériels? b) En quel endroit du temple spirituel de Jéhovah se trouve aujourd’hui le reste oint et qu’y fait-il?
18 Il est vrai que des apôtres comme Paul et Barnabas établirent des hommes qualifiés comme anciens ou surveillants et serviteurs ministériels dans les congrégations chrétiennes, mais jamais ils n’ont établi ou ordonné des “prêtres”. (Actes 14:23; Phil. 1:1.) C’est Jéhovah qui, par l’intermédiaire de Jésus Christ, établit ou ordonne ses prêtres. Bien qu’ils ne portent pas de titres, les membres du reste oint se tiennent aujourd’hui dans ce qui fut préfiguré par “la cour des prêtres” du temple de Jérusalem. Dans cette cour antitypique du temple spirituel de Jéhovah, ils lui offrent “des sacrifices” par Jésus Christ, le Grand Prêtre. — I Pierre 2:5.
19. a) En Ésaïe 61:6, comment les membres de l’Israël spirituel sont-ils encore appelés? b) Le terme hébreu employé ici désigne-t-il davantage qu’un simple “serviteur”?
19 Revenons maintenant à la prophétie d’Ésaïe 61:6. Nous notons qu’il y est également dit ceci à l’adresse des membres de l’Israël spirituel: “On dira que vous êtes les ministres de notre Dieu.” Dans le texte hébreu, le mot traduit ici par “ministres” est mʼshareth (au pluriel) et non ʽobed, qui signifie “serviteur” et que l’on rencontre en Ésaïe 65:13. Le mot hébreu mʼshareth ainsi que les autres formes du verbe sharath sont souvent employés en rapport avec les prêtres d’Israël. Joël 2:17 utilise l’expression “les prêtres, les ministres de Jéhovah”. (Ex. 28:35, 43.) Quand ils traduisirent pour la première fois les Écritures hébraïques dans une autre langue, les traducteurs d’expression grecque firent la différence entre les deux vocables hébreux ʽobed et mʼshareth; c’est ainsi que dans le texte d’Ésaïe 61:6, selon la version grecque des Septante, le mot mʼshareth a été rendu par léïtourgos.
20. a) Que désigne fondamentalement le mot grec léïtourgos? b) Comment est-il employé dans les Écritures grecques chrétiennes en rapport avec les créatures humaines et célestes?
20 Le mot léïtourgos désigne fondamentalement un homme “chargé d’un service public”, autrement dit un ministre ou un fonctionnaire, comme un magistrat (Rom. 13:6). Il peut désigner quelqu’un qui assume une fonction sacrée, comme l’apôtre Paul qui s’identifia lui-même à un “serviteur public de Christ Jésus, prenant part à la sainte œuvre de la bonne nouvelle de Dieu”. (Rom. 15:16.) De Jésus Christ, le Grand Prêtre de Dieu, il est dit qu’il est “serviteur public du lieu saint et de la vraie tente”. (Héb. 8:1, 2.) Dans le cas d’un personnage public comme le prince Amnon, fils du roi David, l’homme qui le servait était considéré comme un serviteur public (II Sam. 13:18). Les anges dans les lieux célestes sont regardés comme des serviteurs publics, car lorsque l’apôtre Paul cita Psaume 104:4, il dit: “Et à propos des anges, il [Dieu] dit: ‘Et il fait de ses anges des esprits, et de ses serviteurs publics une flamme de feu.’” (Héb. 1:7). Et en Hébreux 1:14, Paul parle des anges en disant qu’ils sont “tous des esprits pour le service public”.
21. Comment sont appelées les armées célestes de Dieu au Psaume 103:21?
21 Psaume 103:21, qui s’adresse aux “armées” célestes de Jéhovah, les désigne comme étant “ses ministres”. Tout bien considéré, le mot “ministres” tel qu’il apparaît en Ésaïe 61:6 désigne davantage qu’un serviteur ou un homme chargé d’un service sacré.
22. a) À quel office le service public de Jésus était-il supérieur? b) En Philippiens 2:17, que dit Paul à propos de l’activité chrétienne?
22 En Hébreux 10:11, il est dit de chaque prêtre de l’ancien Israël qu’il “occupe son poste de jour en jour, afin de servir par un service public et d’offrir maintes fois les mêmes sacrifices”. (Voir aussi Luc 1:23.) À propos du Fils de Dieu qui est supérieur aux anges, nous lisons ce qui suit en Hébreux 8:6: “Maintenant Jésus a obtenu un service public plus excellent, de sorte qu’il est aussi le médiateur d’une alliance bien meilleure.” Il est dit de certains prophètes chrétiens et enseignants de la congrégation d’Antioche de Syrie, y compris Paul et Barnabas, qu’ils ‘servaient publiquement Jéhovah’. (Actes 13:1, 2.) Paul, qui fonda la congrégation de Philippes en Macédoine, parle de leur ministère spécial en disant: “Je suis répandu comme une libation sur le sacrifice et le service public à quoi vous a conduits votre foi.” (Phil. 2:17). Ainsi, tous ces chrétiens oints étaient des serviteurs publics de Dieu. — És. 61:6.
23. En quels termes La Tour de Garde, dans son édition de juin 1882, attire-t-elle l’attention sur le service public effectué par les membres du corps spirituel de Christ?
23 Pareillement, le reste oint des Israélites spirituels sert Dieu aujourd’hui par un “service public” en tant que classe de “l’esclave fidèle et avisé”. (Mat. 24:45-47.) Très tôt, le périodique Zion’s Watch Tower (édition anglaise mensuelle de juin 1882, page 7, paragraphe 5) attira l’attention sur cette classe de serviteurs publics de Dieu. Voici ce que publiaient les éditeurs de ce périodique dans l’article intitulé “Des enseignants humains sont nécessaires”: “(...) Bien que nous croyions que chaque membre consacré du corps du Christ est dans un certain sens un MINISTRE, tous étant ‘oints pour prêcher la bonne nouvelle’, il y a néanmoins des membres qui sont adaptés à certaines tâches en rapport avec l’œuvre, tout comme le corps humain a beaucoup de membres et remplit de nombreuses fonctions. Cet exemple est d’ailleurs utilisé dans les Écritures pour illustrer le corps du Christ, à savoir l’Église.” Donc, c’est à juste titre que tous les membres du reste oint composant le corps spirituel du Christ sont considérés comme des “ministres de notre Dieu”. — És. 61:6.
ILS ATTIRENT L’ATTENTION DE TOUTES LES NATIONS
24, 25. En quel sens les “ministres de notre Dieu” sont-ils dépouillés comme par des rapines et traités injustement? Qui promet de redresser les choses en temps voulu?
24 “Les ministres de Dieu” doivent assumer leurs responsabilités et se conduire d’une façon qui honore la position qu’ils tiennent devant Dieu. Les gens en général se méprennent sur leur compte et les considèrent comme des hommes injustes, qui ont tort. On les dépouille de leur bonne réputation, on refuse de les reconnaître ou de leur accorder la considération qu’ils méritent (II Cor. 6:8-10). Mais le Juge suprême redressera les choses en temps voulu, conformément à son dessein. Il est partisan de la justice. Voici ce qu’il dit en Ésaïe 61:8, 9 à ceux qui sont traités de la sorte:
25 “Car moi, Jéhovah, j’aime l’équité, je hais la rapine avec l’injustice. Et je donnerai leur salaire avec vérité, et je conclurai à leur égard une alliance de durée indéfinie. Et leur progéniture sera connue parmi les nations, et leurs descendants au milieu des peuples. Tous ceux qui les verront les reconnaîtront, qu’ils sont la progéniture que Jéhovah a bénie.”
26. Comment le reste de l’Israël spirituel se fit-il connaître parmi les nations et les peuples, et comment ceux-ci apprirent-ils à connaître “la progéniture que Jéhovah a bénie”?
26 Pour se faire ‘connaître’, les membres du reste oint de l’Israël spirituel durent sortir parmi les nations et les peuples. Au cours de la Première Guerre mondiale, ainsi que pendant le second conflit planétaire, ils furent l’objet d’une “rapine” internationale. Les fausses accusations et les calomnies de leurs ennemis religieux leur valurent de cruelles persécutions. Ils se virent privés du “salaire” qu’ils avaient vraiment mérité pour leurs efforts et leurs activités dans le service public de Jéhovah. Mais en faisant d’eux ses témoins et des prédicateurs de la bonne nouvelle du Royaume, Jéhovah montra sur qui reposait sa faveur (Mat. 24:14; És. 43:10, 12). Par son esprit saint, il les mit à même de donner le témoignage au monde entier. C’est ainsi que les nations et les peuples apprirent à connaître “la progéniture que Jéhovah a bénie”. — És. 61:9.
27. Qui parmi les peuples et les nations a reconnu les membres du reste? En quel lieu et aux côtés de qui ces personnes voulurent-elles vivre et servir Dieu?
27 Les peuples et les nations en tant que tels ne consentirent pas à reconnaître officiellement les membres oints du reste. Mais des individus, eux, les reconnurent. Les amis de l’équité, de la justice et de la vérité se manifestèrent. Ils se rangèrent, notamment à partir du printemps 1935, aux côtés des membres du reste, parce que ceux-ci étaient “les ministres de notre Dieu”. Depuis cette époque, ces hommes et ces femmes, qui ne sont pas des Israélites spirituels, “la progéniture que Jéhovah a bénie”, sont devenus une “grande foule”. C’est à l’occasion du congrès que les Témoins de Jéhovah tinrent à Washington en 1935 qu’il fut révélé que cette “foule” non dénombrée correspondait à l’image prophétique de Révélation 7:9-17. N’étant pas des Israélites spirituels, les membres de cette “foule” étaient des “étrangers” et des “exotiques” aux yeux du reste oint (És. 61:5). Ils virent que le reste habitait un paradis spirituel planté de “grands arbres de justice” et possédant des congrégations semblables à des villes. Eux aussi voulurent vivre dans un paradis spirituel de ce genre afin d’y servir Dieu. — Voir Vous pouvez survivre à Harmaguédon et entrer dans le monde nouveau de Dieu, pp. 296-299, par. 14-16; p. 368, No 30.
28. Grâce à quelle décision de la “grande foule” les membres du reste voient-ils s’accomplir en ces personnes les paroles d’Ésaïe 61:5?
28 Ayant bien calculé le prix que leur coûteraient leur décision et le parti qu’ils prenaient, ils abandonnèrent le présent monde pollué et décadent. Ils se rangèrent aux côtés de l’organisation visible de Jéhovah. Naturellement, ils ne pouvaient le servir en qualité d’Israélites spirituels, mais ils étaient animés par le désir sincère d’aider le reste oint à proclamer la bonne nouvelle du Royaume de Jéhovah et du Christ. Ils se firent donc baptiser comme disciples voués de Jésus Christ et servirent activement aux côtés des Israélites spirituels. Aussi ceux-ci se réjouissent-ils de voir s’accomplir en ces personnes ces paroles d’Ésaïe 61:5: “Et des étrangers se tiendront là et feront paître vos troupeaux, et des exotiques seront vos cultivateurs et vos vignerons.”
29. Quels services la “grande foule” rend-elle volontiers et humblement aux “ministres de notre Dieu”? Quels sont les résultats?
29 Humblement, les membres de la “grande foule” considèrent que c’est un honneur et un privilège de servir dans le paradis spirituel aux côtés de ceux qui, en Ésaïe 61:6, sont appelés “les prêtres de Jéhovah” et “les ministres de notre Dieu”. Ils comprennent que les chrétiens oints qui sont ainsi désignés par Dieu doivent, en son temple spirituel, se spécialiser dans les choses spirituelles. Aussi est-ce volontiers qu’ils allègent la tâche des membres oints du reste en leur apportant leur concours et leur collaboration. Tout cela contribue à l’embellissement et à la fécondité du paradis spirituel, pour la plus grande gloire de Dieu.
30. Selon Ésaïe 61:5, à quelles activités se livrent ces “étrangers” et ces “exotiques”? Mais en quels termes le passage de Révélation 7:14, 15 parle-t-il de leur service?
30 C’est ainsi que les “étrangers” et les “exotiques” symboliques de notre temps assistent les membres du reste, leur permettant de s’acquitter des obligations qui leur sont échues du fait de leur onction par l’esprit de Jéhovah. En Ésaïe 61:5, le travail des assistants est représenté sous l’image d’un travail de berger, de cultivateur ou de vigneron. Mais voici ce qu’il est dit dans la vision du livre de la Révélation à propos des étrangers venant de toutes les nations: “Ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple.” — Rév. 7:14, 15.
31. Quelles que soient les opinions du monde à leur sujet, que sont-ils néanmoins pour le Dieu intronisé?
31 Ainsi les membres de la “grande foule” sont représentés ici sous les traits de personnes qui servent par un service sacré le Souverain Seigneur intronisé de l’univers. Le monde a beau avoir ses opinions à leur sujet, ils n’en sont pas moins des serviteurs de Dieu.
32. Comment Ésaïe 61:5, 6 s’accomplira-t-il de façon plus littérale pendant le règne millénaire?
32 Cette “grande foule” d’“étrangers” et d’“exotiques” survivra à la “grande tribulation”. Qu’elle est belle la description qu’Ésaïe 61:5 nous fait de l’œuvre que ces personnes accompliront ensuite, pendant le règne millénaire du Christ! Durant ce temps-là, les “prêtres de Jéhovah”, qui sont “les ministres de notre Dieu”, seront élevés au ciel et se trouveront aux côtés du Grand Prêtre Jésus Christ. Dans les lieux célestes, ils s’appliqueront plus que jamais à remplir leur service sacerdotal en faveur de toute l’humanité (Rév. 20:6). Mais la “grande foule” restera sur la terre purifiée, qui doit être transformée en un paradis planétaire. Qui seront alors les pionniers dans l’œuvre de restauration et d’embellissement du marchepied terrestre de Dieu? Ce seront ceux de la “grande foule”, les survivants de la “grande tribulation”, qui seront restés dans le paradis spirituel aux côtés du reste oint.
33. Comment la “grande foule” pourvoira-t-elle aux besoins humains, et pour qui fera-t-elle œuvre de pionnier dans le service et le culte de Jéhovah?
33 Faudra-t-il alors faire des vêtements? La laine des troupeaux que feront paître ceux de la “grande foule” suffira amplement pour couvrir tous les besoins. Voudra-t-on du pain ou d’autres produits des champs, Les “cultivateurs” veilleront à calmer tous les appétits. Les “vignerons” feront des vins de la meilleure qualité, qui réjouiront le cœur des hommes. Les progrès que la “grande foule” aura faits dans l’œuvre de rétablissement du paradis sur la terre raviront les yeux de tous ceux qui ressusciteront d’entre les morts et témoigneront qu’elle a songé à l’avance au retour de tous ceux qui seront rachetés par le Grand Prêtre. Malgré tout cela, la “grande foule” n’oubliera pas de servir régulièrement Jéhovah Dieu par un service sacré, dans la cour terrestre du temple spirituel. Elle donnera ainsi un excellent exemple à tous ceux qui seront ressuscités d’entre les morts. — Luc 23:43.
[Illustrations, page 25]
Les “ministres de notre Dieu” des temps modernes accomplissent une œuvre de relèvement spirituel qui a été prédite par le prophète Ésaïe et inaugurée par Jésus. L’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah les met à même de proclamer la bonne nouvelle du Royaume aux humbles de la terre entière.
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Des sujets de joie et d’exultation en DieuLa Tour de Garde 1978 | 1er octobre
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Des sujets de joie et d’exultation en Dieu
1. En accomplissement d’Ésaïe 61:10, pourquoi le reste des Israélites spirituels déborde-t-il de joie?
QUELLE joie inexprimable ressent quiconque est libéré de la captivité dans Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion! Il y a de quoi exulter quand on retrouve la faveur et la bienveillance du Dieu de la vraie religion. Lorsque le reste oint des Israélites spirituels songe à la façon dont Dieu l’a délivré et rétabli, il déborde d’allégresse. Voici les paroles que le prophète Ésaïe met dans sa bouche: “Oui, j’exulterai en Jéhovah. Mon âme sera joyeuse en mon Dieu. Car il m’a revêtu des vêtements du salut; il m’a enveloppé de la tunique sans manches de la justice, comme l’époux qui, à la manière d’un prêtre, met une coiffure, et comme l’épouse qui se pare de ses ornements.” — És. 61:10.
2. Le reste oint porte-t-il toujours les “vêtements du salut”, et pourquoi ne sera-t-il jamais expulsé du paradis spirituel?
2 À partir de 1919, l’année d’après-guerre, Jéhovah s’est mis à opérer le “salut” en faveur du reste oint des Israélites spirituels, et cela en les libérant du joug de Babylone la Grande et de ses amants. Malgré toutes les persécutions religieuses qu’ils subissent depuis cette date, les membres du reste oint sont toujours recouverts des “vêtements du salut”. Ils sont décidés à garder ces vêtements, qui les identifient, jusqu’à ce que Babylone la Grande et ses amants immoraux soient détruits dans la “grande tribulation”. C’est parce qu’ils restent ainsi vêtus qu’ils ne seront jamais bannis du paradis spirituel dans lequel Jéhovah les a introduits à partir de 1919.
3. Pourquoi fallut-il encore que le reste oint soit enveloppé d’une “tunique sans manches de la justice”?
3 Une “tunique sans manches de la justice” vient s’ajouter aux “vêtements du salut” dont Jéhovah a paré les membres du reste. Aux yeux du monde, en raison surtout des calomnies du clergé de la chrétienté, le reste des Israélites spirituels est apparu comme injuste sur le plan religieux. On a traité ces chrétiens de toutes sortes de noms. On les a appelés hérétiques, faux prophètes, pseudo-Christs, fourbes, fils du Diable. Comme ils devinrent l’objet de persécutions dans le monde entier, il pouvait sembler que les accusations portées contre eux étaient fondées, notamment celles de la chrétienté. Mais de quel œil Jéhovah les voyait-il?
4. Comment Jéhovah montra-t-il qu’il considérait le reste repentant comme juste, et comment le réhabilita-t-il?
4 Le grand Juge de tous ne les condamna pas et ne les habilla pas en prisonniers, les bannissant de son organisation. Comme les membres repentants du reste le cherchaient, ainsi que sa Parole, il leur fit retrouver sa faveur. Il leur accorda l’honneur et le privilège d’être ses témoins, ses ambassadeurs, afin qu’ils prêchent “cette bonne nouvelle du royaume (...) par toute la terre habitée”, en témoignage international avant la fin du présent système de choses. Il fit que son nom, Jéhovah, soit invoqué sur eux (Mat. 24:14; És. 43:10). Puis il se servit d’eux d’une manière puissante pour qu’ils fassent connaître son nom et ses desseins aux quatre coins de la terre. Ainsi le reste se voyait justifié!
5. Figurément parlant, comment les membres du reste changèrent-ils de vêtements? Quelle sorte de joie et d’allégresse éprouvèrent-ils alors?
5 Oui, en agissant de la sorte, Jéhovah justifiait les membres du reste; il les déclarait justes devant le monde entier. Figurément parlant, il les enveloppait “de la tunique sans manches de la justice”. C’est de cette façon qu’ils changèrent de vêtements, le souillé étant remplacé par ce qui fait parure (És. 52:1, 2). La joie qu’ils en éprouvèrent s’exprima dans un article qui parut dans La Tour de Garde de novembre 1925 (éd. angl. du 1er février 1925) sous le titre “Le manteau de la justice”; l’article était basé sur Ésaïe 61:10. Leur joie fut comme celle que ressentent un époux et son épouse au jour de leur mariage.
6. De quelle durée est l’allégresse des membres justifiés du reste? Qui s’est encore réjoui avec eux, et comment se manifeste cette joie?
6 À propos de joie et d’allégresse, on a encore vu se vérifier les paroles suivantes de la prophétie d’Ésaïe: “L’allégresse jusqu’à des temps indéfinis, voilà ce qui deviendra leur.” (És. 61:7). Aujourd’hui, soit 43 ans après 1935, les membres sauvés et justifiés du reste continuent à se réjouir intensément. Quant à la “grande foule” de leurs assistants, elle partage leur allégresse. Acceptant le point de vue biblique, elle considère les membres du reste comme “les prêtres de Jéhovah” et “les ministres de notre Dieu”. Elle voit que cette classe ointe est revêtue “des vêtements du salut” et enveloppée “de la tunique sans manches de la justice”. Elle manifeste sa joie en servant Jéhovah Dieu aux côtés du reste divinement agréé des serviteurs publics et sacerdotaux. Bien que les membres de la “grande foule” soient rangés dans la catégorie des “étrangers” et des “exotiques” et comparés à des bergers, à des cultivateurs et à des vignerons, ils contribuent dans d’énormes proportions à alléger la tâche des membres oints du reste. Le paradis spirituel a profité de leur présence. — Mat. 25:31-46.
7. Pourquoi ce miracle du XXe siècle devait-il arriver à coup sûr, de même qu’arrive à coup sûr le printemps en Palestine?
7 Ce grand miracle du XXe siècle devait arriver à coup sûr, en accomplissement des prophéties bibliques, de même que le printemps arrive régulièrement et à coup sûr en Palestine. La prophétie d’Ésaïe 61:11 ne pouvait pas ne pas se réaliser: “Car, comme la terre fait sortir son germe, et comme le jardin fait germer les choses qu’on y sème, ainsi Jéhovah fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.”
8. Pourquoi Jéhovah ne pouvait-il pas ne pas redresser les choses? Dans quelle mesure a-t-il donné à ses serviteurs leur “salaire”?
8 Jéhovah a agi en parfaite conformité avec sa parole! Il ne pouvait pas ne pas redresser les choses. C’est un Dieu qui “aime l’équité”, qui hait “la rapine avec l’injustice”. (És. 61:8.) À l’heure de la paye, il devait donner à ses serviteurs, qui peinaient dur, “leur salaire avec vérité”. Il a conclu à l’égard de ses serviteurs oints la “nouvelle alliance” promise, et la “grande foule” en a bénéficié aussi (Jér. 31:31-34). Il a déjà justifié ses témoins chrétiens, les agréant comme serviteurs, et il les justifiera encore “devant toutes les nations”. Cela fera germer sa propre justice sous les yeux de tout l’univers. Cela aura aussi pour résultat sa louange éternelle, louange qui jaillira des lèvres de tous les amis de la vérité, de la justice et de la pure adoration.
9. À quel manteau devons-nous nous identifier en tout temps?
9 Bannissons donc “l’esprit déprimé”! Identifions-nous en tout temps au “manteau de louange” et exultons en Jéhovah Dieu par son Grand Prêtre Jésus Christ. — És. 61:1-3.
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Questions des lecteursLa Tour de Garde 1978 | 1er octobre
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Questions des lecteurs
● Comment faut-il comprendre Marc 7:19 où il est dit: “Ainsi il [Jésus] déclarait purs tous les aliments.”
Ce passage signifie essentiellement qu’une personne ne devient pas spirituellement impure par suite de certains aliments qu’elle aurait pris, par exemple, sans s’être préalablement lavé les mains selon un quelconque rite religieux.
Comme le montre le contexte de Marc 7:19, les scribes et les Pharisiens avaient questionné Jésus à propos de ses disciples qui mangeaient “avec des mains souillées, c’est-à-dire non lavées”, alors que les chefs religieux ‘ne mangeaient pas sans s’être lavé les mains jusqu’au coude’. (Marc 7:1-3.) En réponse, Jésus les accusa publiquement de respecter des traditions d’hommes alors qu’ils négligeaient des principes importants de Dieu, tels que celui de prendre soin de ses parents. Il leur dit ensuite: “Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller; mais ce qui sort de l’homme, c’est là ce qui souille l’homme.” — Marc 7:5-15.
Les disciples de Jésus lui demandèrent plus tard ce qu’il avait voulu dire. Selon Marc, “[Jésus] leur dit: (...) ‘Ne comprenez-vous pas que rien d’extérieur qui pénètre dans l’homme ne peut le souiller, puisque cela pénètre, non pas dans son cœur, mais dans ses intestins, puis s’en va aux lieux d’aisance?’ Ainsi il déclarait purs tous les aliments.” — Marc 7:18, 19.
La construction grammaticale de la fin du Mc 7 verset 19 est inhabituelle dans la langue grecque en laquelle il a été rédigé. Nombre de traducteurs ont cependant vu dans ce passage un commentaire ajouté par Marc. Mais pourquoi Marc a-t-il ajouté: “Ainsi il déclarait purs tous les aliments.”
Le commentaire de Marc doit logiquement s’inscrire dans le contexte historique des paroles de Jésus. En ce temps-là, la Loi mosaïque était encore en vigueur, et certains aliments, tels que le porc, étaient “impurs” pour les serviteurs de Dieu. Il continua d’en être ainsi jusqu’à ce que la mort de Jésus vint abolir la Loi ainsi que ses restrictions alimentaires, restrictions qui définissaient les aliments purs et impurs. — Voir Lévitique 11; Colossiens 2:13, 14; Actes 10:9-16.
Il s’ensuit que Marc parlait des aliments qui étaient considérés comme “purs” par la Loi mosaïque alors en vigueur. Les conducteurs religieux attachés à la tradition avaient le sentiment que même ces aliments-là les rendraient impurs s’ils les mangeaient sans avoir d’abord procédé à certains rites purificateurs. Qui plus est, ils cherchaient à imposer aux croyants ces rites qui n’étaient que des coutumes humaines totalement étrangères à la loi divine. Puisque Jésus dénonça l’erreur des chefs religieux sur cette question, Marc pouvait très bien faire une observation sur l’importance de la déclaration du Messie. Les aliments qui étaient autorisés par la Loi mosaïque ne souilleraient pas quelqu’un simplement parce qu’il les mangerait sans s’être conformé à un rite de lavement des mains.
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