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Comment je poursuis le but de ma vieLa Tour de Garde 1959 | 15 janvier
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Servir dans les groupes à Montréal, dans la ville de Québec et les environs fut un temps d’épreuves. Les voitures de la police nous filaient quand nous allions de maison en maison. Il y eut des arrestations, des contraventions suivies d’emprisonnements ; tout cela parce que nous prêchions la Parole de Dieu. Ce n’était pas agréable, mais nous ne pouvions nous abstenir de faire ce que Dieu avait commandé. En visitant les groupes, je devins plus fort ; au fait, il en fut de même pour nous tous. Notre joie ne nous faisait craindre ni la police ni la prison.
Ensuite vint l’agréable surprise de 1946, l’invitation de fréquenter l’École biblique de Galaad. Quelle récompense pour avoir poursuivi le but de ma vie comme pionnier ! Des mois de dure étude s’ensuivirent, il fallut passer des examens, acquérir des connaissances plus approfondies et partager la communauté des frères — tout cela m’élargit les idées et m’équipa pour un service ultérieur plus important.
Galaad une fois fini, on me renvoya à Québec et dans les provinces maritimes. Cette tournée de visites me donna l’occasion de faire bénéficier les frères d’une partie des bonnes choses apprises à Galaad.
En octobre 1947, je me rappelle m’être demandé : “ Suis-je prêt à faire tout ce que la Société pourrait exiger de moi ? Ma foi est-elle assez grande ? ” Après avoir médité sur ces questions pendant quelque temps, je pensai avoir trouvé la réponse. J’étais prêt.
Afin de poursuivre le but de sa vie comme pionnier, il faut une grande foi, et ce même mois, ma foi fut mise à l’épreuve. Je reçus une attribution de service en Australie. Quelle longue distance cela allait faire depuis chez moi ! Reviendrais-je jamais au Canada pour revoir mes parents et mes amis avant Harmaguédon ? La seule manière de m’en rendre compte, c’était d’y aller. Mais pourrais-je me préparer en une semaine ? Cela voulait dire que je n’aurais pas le temps d’aller à la maison pour dire adieu à mon père, à ma mère et à mes amis ; et j’allais partir avec un billet simple course pour l’Australie ! Ce fut une grande épreuve pour moi, mais il n’y avait qu’une chose à faire : suivre les directives de Jéhovah. Et c’est ce que je fis.
En compagnie de deux autres frères canadiens, je laissai New-York derrière moi. Notre bateau mit le cap sur Panama et le vaste Pacifique. Après trois semaines de navigation ininterrompue, nous commencions à avoir le sentiment d’avoir laissé le monde derrière nous et qu’il n’y avait que de l’eau devant nous. Un après-midi vers cinq heures, le radiotélégraphiste vint nous apporter un télégramme qui contenait les salutations et les bons vœux d’une assemblée de circuit du Canada occidental. Jéhovah ne nous avait pas oubliés, même pas au milieu du vaste Pacifique.
Après un mois sur mer, nous débarquâmes enfin à Brisbane, en Australie. Nous ne connaissions pas une âme. Dans une ville étrangère et dans un continent étranger, nous parcourûmes les rues plusieurs jours de suite. Cela nous permit de reconnaître les lieux. Peu après, cependant, nous arrivâmes au Béthel d’Australie. Nous nous fîmes de nouveaux amis ; on nous exposa en grandes lignes notre travail de serviteurs de circuit, et en moins d’une semaine, j’avais commencé le travail dans les groupes de Melbourne et dans les environs.
La vie était différente dans ce pays. D’abord, elle n’était pas si rapide. Les commodités ne semblaient pas de toute dernière date. Néanmoins, beaucoup de gens croyaient vivre dans un paradis. Bien que les frères de ce pays de kangourous eussent souffert de sérieux revirements dans les années précédentes, avec l’esprit de Jéhovah qui revenait sur eux et par une activité accrue, leur nombre commença à augmenter ; et la joie revint.
Après quelques mois de travail comme serviteur de circuit, la Société m’offrit le privilège de servir comme serviteur de district. Cela paraissait une tâche écrasante. Pourrais-je m’en acquitter ? Beaucoup de responsabilités m’incombèrent, mais grâce à la force de Jéhovah, je pus les endosser. Il était palpitant de voir comment, au fur et à mesure que je poursuivais le but de ma vie en tant que pionnier, Jéhovah m’offrit de nouvelles possibilités de servir avec des privilèges et des bienfaits accrus. Il ne semblait pas y avoir de limite, comme vous le verrez.
Je passai quelques années comme serviteur de district. Je m’étais tellement attaché à l’Australie que je l’appelai bientôt ma patrie. Puis vint 1950 et l’assemblée internationale des témoins de Jéhovah au Yankee Stadium, à New-York. Je m’étais fait à l’idée de rester en Australie jusqu’à Harmaguédon, et à peine étais-je dans ce pays depuis un peu plus de deux ans que j’eus l’occasion de retourner à New-York, de faire le tour complet du monde. Ce fut fait en dix semaines ! Comme la terre m’apparaissait petite, maintenant !
L’assemblée au Yankee Stadium fut un rafraîchissement et un encouragement pour tous ceux qui y assistèrent. Elle me donna aussi l’occasion de voir tous mes anciens amis. Puis vint ce sentiment étrange, celui de retourner chez moi, en Australie.
Trois autres années passèrent. Il y eut beaucoup d’accroissement parmi les proclamateurs, une plus grande maturité était manifeste parmi le peuple de Jéhovah, et la joie de servir à plein temps était un plaisir qui se renouvelait toujours. Puis 1953 nous apporta une autre assemblée au Yankee Stadium. Quelle joie ! car cette annonce comportait pour moi une seconde occasion de retourner en Amérique !
Pendant dix nouvelles semaines, je pus participer au festin spirituel et aux joies que dispensait la société du monde nouveau. Cette fois plus encore, la pensée de rentrer chez moi dans ce pays était toujours présente dans mon esprit. Cela faisait du bien de revenir et de se remettre au travail pour Jéhovah, dans ce pays aux antipodes.
Et voilà que presque dix-sept années de service à plein temps ont passé. Ces années ont été les meilleures, les plus heureuses, les années avec plus de chez-soi, de vêtements et d’amis que jamais auparavant. Combien il était sage de se fier à la promesse du Seigneur dans Matthieu 6:33 ! Combien c’était raisonnable de se soumettre à la direction du Seigneur telle qu’elle se manifeste par l’intermédiaire de son organisation ! Combien je suis reconnaissant à Jéhovah d’avoir fait du service de pionnier le but de ma vie !
Maintenant, après environ dix années passées en Australie, ce pays est réellement devenu ma patrie. Donc, il importe peu où l’on sert. Les frères sont les mêmes, car le même esprit opère en eux. Les coutumes et les habitudes peuvent être différentes, mais en changeant sa manière de penser et en cherchant toujours à suivre les directives de Jéhovah, en acceptant n’importe quelle attribution dont il juge propre de nous charger, tout cela procure de la joie, le bonheur, le contentement et des amis sans nombre — voilà des choses qui ne proviennent que d’un but grandiose dans la vie — le service de pionnier.
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La chrétienté et la BibleLa Tour de Garde 1959 | 15 janvier
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La chrétienté et la Bible
À New-York, au cours de sa croisade, l’évangéliste Billy Graham, parlant pour la chrétienté, déclara au sujet de la Bible : “ La Bible est, de tous les livres du monde, celui qui se vend le plus. Presque tout le monde possède une Bible à la maison. Mais très peu d’entre nous sont au courant de son message. Nous ne la lisons pas. Nous ne l’étudions pas. Nous en parlons. Nous l’avons dans nos foyers. Nous l’avons sur nos chaires, dans les églises. Mais nous ignorons ce que la Bible a à dire. ” Un fait divers d’Arcadia, Kansas, paru dans le Bee de Fresno (Californie) du 26 septembre 1957, donna plus de force aux remarques de Graham : “ Une femme d’Arcadia ouvrit sa Bible de famille et retrouva l’acte notarié relatif à sa demeure familiale qu’elle recherchait vainement depuis 1937. Il se trouvait juste là où elle l’avait laissé. ”
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