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  • Comment je poursuis le but de ma vie
    La Tour de Garde 1957 | 15 juillet
    • Un grand lien d’amour naquit entre les frères qui connurent la prison. Je me souviens particulièrement d’un cas : Plusieurs d’entre nous avaient été arrêtés en même temps. À mesure que des cautions furent fournies, les plus âgés ou ceux qui avaient de la famille étaient relaxés les premiers. Finalement, il en restait deux. Six jours passèrent, nous ne savions pas quand ce serait notre tour. Enfin, une nouvelle caution fut fournie, mais pour une seulement. La sœur de langue française qui était avec moi s’écria : “ Les deux ou aucune ” ; elle renonça ainsi à sa liberté immédiate pour rester avec moi. Je lui en étais tellement reconnaissante qu’il n’y a pas de mots pour l’exprimer. En fin de compte, les témoins de Jéhovah furent très respectés à cause de leur lutte pour la liberté, car toutes les tentatives de nous décourager échouèrent. Les efforts de nos ennemis en vue de briser notre zèle nous rendirent plus résolus encore à poursuivre notre œuvre et à trouver les brebis dans cette région.

      Là n’était cependant pas notre plus grand problème. La grosse difficulté était la langue française. Nous comprîmes que la seule manière d’être utiles aux personnes parlant le français était de s’entretenir avec elles dans leur propre langue ; comme nous avions emménagé chez une famille qui ne connaissait pas l’anglais, nous nous mîmes à la tâche. À force de consulter les dictionnaires, nous les usions. Nous mettions en pratique chaque mot nouveau que nous avions appris ; peu à peu les mots prenaient corps, ainsi que les phrases, les pensées et les idées. Nos efforts pour nous exprimer provoquèrent des éclats de rire, mais les personnes de langue française étaient très serviables et nous expliquaient tout ce que nous voulions savoir.

      La visite de frère Knorr à Montréal à la fin de 1946 eut une grande portée pour les pionniers travaillant à Québec. Soixante-six d’entre nous furent invités à Galaad pour la neuvième classe (1947), afin d’être formés pour le travail missionnaire spécial dans la province de Québec.

      À Galaad, nous apprîmes la grammaire française, ainsi que toutes les autres matières essentielles. C’était juste l’impulsion qu’il nous fallait pour retourner dans le champ avec de nouvelles forces, équipées de nouvelles réfutations et et d’une meilleure connaissance. L’unité et l’amour qui étaient manifestes à Galaad nous formèrent pour nous permettre de vivre chaque jour de la même manière. La jeune fille qui m’avait encouragée le jour où j’avais quitté l’église à ne jamais y retourner fréquenta la même classe de Galaad que moi. Puisque nous avions été à Galaad, on allait nous demander davantage ; mais grâce à l’esprit de Jéhovah, à sa Parole et à son organisation (pour lesquels nous rendons continuellement grâce), nous surmontâmes tous les obstacles et continuâmes à jouir des bénédictions du service de pionnier à plein temps.

      En octobre 1949, ma sœur et moi fûmes envoyées dans la ville de St-Hyacinthe, Québec, un territoire isolé à 56 km de Montréal. Un frère nous y conduisit en voiture pour y chercher un logis. Partout les gens nous dirent : “ Je dois d’abord téléphoner à Monsieur le curé pour lui demander s’il est permis de louer une chambre à des non-catholiques. ” Après avoir essayé à plusieurs endroits, nous finîmes par trouver une dame qui était d’accord pour nous louer une chambre avec l’intention, elle le reconnut plus tard, de nous convertir à la foi catholique.

      À cette époque, nous présentions aux gens une pétition en faveur d’une Déclaration des droits du citoyen (Bill of Rights) pour le Canada. La première semaine, la majorité signa, reconnaissant que c’était le droit de chacun de jouir de la liberté de religion. Le sermon du dimanche amena un revirement. Le prêtre de la paroisse annonça que personne ne devait signer, que nous étions des “ communistes ”, que nous étions les “ vierges folles de la parabole ”, etc. Notre logeuse fut sommée de nous mettre dehors, nous avions habité deux semaines chez elle. Un matin, elle nous dit de quitter la maison dans les deux heures sinon nos affaires seraient mises dans la rue. Elle pleurait en nous le disant et ajouta qu’elle n’agissait pas de son propre chef. Après avoir consigné nos bagages à la gare, nous nous remîmes à chercher un logis, mais sans résultat. Nous étions obligées de retourner à Montréal et, pendant les trois jours suivants, nous passâmes notre temps à faire de l’auto-stop entre ces deux villes pour trouver une autre chambre. Nous en trouvâmes une dans la banlieue de Montréal auprès d’une famille très large d’esprit, qui même après avoir été insultée dans les journaux locaux refusa de nous mettre à la porte.

      Quelque temps après nous fûmes arrêtées et accusées de vendre des Bibles. Nous gagnâmes notre procès. Cela mit fin aux actions hostiles de la foule qui étaient à l’ordre du jour, dès ce moment nous jouîmes de la protection de la police. Plus tard, deux autres missionnaires se joignirent à nous et, en temps voulu, nous eûmes la joie de fonder un nouveau groupe. Plusieurs personnes prirent fermement position pour la vérité, ce qui les obligea à quitter la ville pour chercher du travail ailleurs. Pour nous, cependant, nous commencions à nous sentir vraiment à la maison, et dans ce territoire où presque tout le monde parlait le français, nous fîmes des progrès dans cette langue. À plusieurs reprises les gens nous conduisirent chez leur prêtre parce qu’ils croyaient que nous n’avions pas la “ bonne Bible ”. Ces discussions nous fortifièrent puisque nous pouvions nous rendre compte combien ces hommes formés dans les séminaires théologiques connaissaient peu les Écritures. L’un objecta même : “ Comment attendez-​vous de moi que je discute de la Bible ? Je suis prêtre, non pas étudiant de la Bible. ” Un autre, un “ père ” dominicain, se mit à jurer pendant une discussion, dans une maison de retraite fermée, quand nous lui montrâmes dans sa propre Bible que la preuve qu’il donnait de la trinité d’après I Jean 5:7 était une interpolation. Le jeune homme qui nous y avait conduites était déçu, il nous avait déclaré que s’il ne pouvait pas répondre à nos questions, les “ pères ” en seraient certainement capables.

      En septembre 1951, nous connûmes du nouveau dans notre vie de missionnaires. Avec une camarade de classe, nous fûmes envoyées à Trois-Rivières, Québec, à 133 km au nord de Montréal, ainsi que cinq autres missionnaires qui avaient récemment fait leur diplôme dans la dix-septième classe de Galaad. Au début, elles étaient pour nous comme des étrangères, mais étant donné que nous ne pûmes trouver que deux chambres pour loger les huit, nous fîmes vite connaissance. Notre premier jour de service nous conduisit chez le commissaire de la police locale, pour l’informer de notre arrivée et de nos intentions ; cela afin d’éviter que ses hommes eussent à faire des recherches inutiles sur de fausses accusations, comme celles de certaines personnes nous appelant des “ communistes ”. Après que nous lui eûmes expliqué notre méthode de travail, le commissaire nous souhaita beaucoup de succès. L’activité quotidienne des huit missionnaires fit bientôt dire aux gens que toute une armée avait envahi la ville. D’abord, les prêtres essayèrent plusieurs moyens pour mettre fin à notre travail, allant jusqu’à nous suivre de maison en maison pour avertir le public. Un coup de téléphone à la police pour nous faire arrêter resta sans résultat, car les policiers, en passant en voiture et voyant de qui il s’agissait, suivirent leur route. Quand nous obtînmes un logis plus spacieux, nous en fîmes une Salle du Royaume.

      Beaucoup de personnes chez qui nous allâmes s’exprimèrent favorablement sur le fait que huit jeunes filles vivaient ensemble en paix. Cela était pour les gens une preuve que nous avions une organisation où régnait la paix et l’esprit de Dieu. À force de vivre ensemble, chacune de nous apprit beaucoup et trouva que notre manière personnelle de faire certaines choses n’était pas toujours la bonne ; aussi chacune céda à son tour afin de faire mieux. Nous constatâmes que là où il y a de l’organisation il y a aussi la paix. Ayant vécu ensemble pendant plus de deux ans, nous nous sentîmes unies comme une vraie famille, et lorsque vint le moment de nous quitter, nous nous rendîmes compte qu’un fort lien s’était formé entre nous.

      Maintenant quelque chose de nouveau nous attendait : un groupe établi. Des pionniers fidèles avaient travaillé durement afin de constituer ce groupe dans des circonstances difficiles. À l’instar de Moïse, nous nous sentions incapables de les remplacer, mais sachant que notre force résidait en Jéhovah, nous abordâmes nos responsabilités dans la prière. Bientôt nous trouvâmes auprès des proclamateurs la réaction attendue, et ils coopérèrent en vue de faire progresser les intérêts du Royaume ; ainsi notre montagne fondit pour n’être plus qu’une taupinière. Une année plus tard, le groupe augmentait encore, et nous avions beaucoup de joie à être associées avec ces “ autres brebis ” qui sont dans un si grand besoin quoiqu’elles progressent vers la maturité.

      Ma sœur qui m’avait accompagnée pendant plus de dix ans se trouve maintenant dans un autre territoire avec un autre membre de la famille, mon beau-frère ; mais à sa place, c’est ma sœur cadette (pionnier depuis trois ans) qui est venue avec son mari (serviteur à plein temps depuis cinq ans) dans la province de Québec. Je suis très heureuse d’avoir eu le privilège d’être ainsi employée par Jéhovah. C’est en poursuivant le but de ma vie en qualité de missionnaire que j’ai connu ce bonheur.

      Maintenant, je poursuis le but de ma vie dans une autre position de service. Après avoir passé quelque temps au Béthel de Toronto, je me suis mariée et je suis devenue un membre du Béthel de Brooklyn, où je sers en tant que Madame C. A. Steele.

  • Une missionnaire en Corée écrit à son instructeur
    La Tour de Garde 1957 | 15 juillet
    • Une missionnaire en Corée écrit à son instructeur

      Cher juge,a

      Nous avons beaucoup appris au sujet d’autres gens et d’autres coutumes, mais nous avons surtout compris pourquoi nous avons visité l’école de Galaad. Nous pensions le savoir, mais il faut d’abord faire quelques expériences pour pouvoir en estimer la valeur. Nous savons maintenant ce que c’est que d’être “ missionnaire ”. J’avais désiré depuis si longtemps être missionnaire et je ne suis pas déçue.

      La Corée est un pays fascinant. Les gens d’affaires s’habillent à la mode occidentale et s’intéressent beaucoup à tout ce qui est moderne. Ce sont des gens alertes et fort intelligents. Ils aiment parler et poser des questions. Ils sont toujours polis envers nous, et surpris que nous les visitions et parlions leur langue. Ils accordent une grande attention au message que nous proclamons. Même s’ils n’acceptent pas d’écrits, ils n’écoutent pas moins notre allocution jusqu’au bout. C’est pourquoi chacun connaît les témoins de Jéhovah à Séoul.

      Le clergé, exaspéré, met ses brebis en garde contre nous, mais tu sais où cela mène. La question qu’on nous pose le plus souvent est celle-ci : “ En quoi votre foi se différencie-​t-​elle des autres religions ? ” Pour y répondre, nous entamons un sujet comme celui de la trinité et en démolissons le fondement. Après avoir mis à nu un mensonge, ils veulent tout savoir à la fois et ce n’est qu’à grand-peine qu’on peut alors leur faire étudier attentivement les choses. Ils désirent étudier deux à trois soirs par semaine et même avoir une étude chaque jour.

      Ils assistent aux réunions et, après s’être associés avec un groupe, il ne s’écoule que peu de temps jusqu’au moment où ils se vouent à Dieu. Bien qu’ils se soient joints rapidement à nous et ne possèdent encore en matière de vérité que quelques éléments fondamentaux, ils restent fermes parce que la vérité devient toute leur vie. Ils aiment prêcher la vérité et en discuter entre eux. On ne peut faire autrement que de les aimer.

      Pendant les derniers dix-huit mois, ce fut une joie de constater comment notre unité — une des huit de Séoul — s’accrut, fut divisée et est déjà prête à être divisée à nouveau. Nous avons pu aider plusieurs personnes avec lesquelles nous étudiions la Bible à atteindre la maturité et à se faire baptiser. Nous sommes donc devenues grand-mères, car quelques-uns de nos intéressés qui se sont voués ont pu assister au baptême de personnes de bonne volonté avec lesquelles ils étudiaient. En voyant cet accroissement, des larmes de joie nous viennent aux yeux.

      Les occasions de trouver des hommes de bonne volonté sont si nombreuses qu’il nous est impossible de les mettre toutes à profit. Il y a trois semaines je fis une belle expérience. En travaillant dans le champ je trouvai un élève d’environ 14 ans. Il désirait se procurer le livre “ Que Dieu soit reconnu pour vrai ” mais n’était momentanément pas en mesure de me donner une contribution. Je repasserai, lui dis-​je, et l’invitai à venir entendre la conférence publique faite à l’occasion de l’assemblée de circuit, ayant lieu la même semaine. En le quittant je notai l’adresse et ne pensai plus à lui. Puis, pendant l’assemblée, un petit et jovial visage apparut tout à coup devant moi. Je ne le reconnus pas tout d’abord, car tous les élèves portent le même habit, puis je me le rappelai. Il me demanda de visiter le plus vite possible ses parents, qui devaient me parler.

      Le lendemain soir il était là lors de la présentation du film “ Le bonheur de la société du Monde Nouveau ”. Les tableaux du monde nouveau l’émurent aux larmes. Plus tard j’appris que ses parents étaient aussi là. Le mardi suivant je les visitai avec une autre missionnaire. Ils nous reçurent les bras ouverts. Ils avaient été méthodistes pendant des années mais avaient l’impression que les deux heures passées à prier, à chanter et à écouter un sermon de leur moksa (prédicateur) ne pouvaient être tout ce que Dieu exige de la vraie religion. Le père désirait connaître la Bible. La semaine dernière, après l’étude, ils dirent : “ Nous avons l’impression que Dieu vous a envoyées chez nous. ” Ils sont satisfaits, mais reconnaissent avoir besoin de plus de connaissance.

      Il est difficile de décrire leurs yeux rayonnants et leurs radieux visages. C’est la plus belle expérience que je fis jusqu’à ce jour. On fait ici des expériences extraordinaires car nous entrons souvent en contact avec des personnes d’un haut rang qui prennent position pour la vérité. Cette famille est cependant celle à laquelle je suis le plus liée.

      Il n’y a rien ici-bas de plus beau que la vie de missionnaire. Notre famille de missionnaires est étroitement liée et nous éprouvons beaucoup de joie. Eu égard aux conditions régnant en Corée, notre maison est superbe. Nous avons bien de temps en temps des déceptions, mais on les oublie. Nous nous sentons ici comme à la maison.

      J’espère que toi et ta femme allez bien et que vous êtes heureux. Comment pourrait-​il en être autrement, peut-​on faire mieux que de servir Jéhovah ?

      Avec mes cordiales salutations à tous deux.

      (signé) Elaine Schiedt

      [Note]

      a À l’école il enseignait le droit.

  • Le sionisme ne possède pas de droit inaliénable
    La Tour de Garde 1957 | 15 juillet
    • Le sionisme ne possède pas de droit inaliénable

      Arnold J. Toynbee, un des plus éminents historiens de notre temps, n’est pas de ceux qui croient à l’inspiration de la Bible. Il estime que les chrétiens devraient reconnaître “ toutes les religions supérieures comme des révélations de ce qui est bien et juste ” au lieu de proclamer la supériorité du seul christianisme. C’est pourquoi il est intéressant de constater comment Toynbee, se basant sur la Bible, dévoile la faiblesse des prétentions du sionisme sur la Palestine. Il accuse les sionistes “ d’importunité frisant l’impiété dans leur tentative de réaliser eux-​mêmes la promesse de Dieu de restaurer Israël dans la Palestine sur la seule initiative de Dieu ”. Il affirme qu’aucun droit inaliénable sur la Palestine n’a jamais été concédé au peuple d’Israël, mais que la possession de ce pays dépendait uniquement de la faveur de Dieu et de l’obéissance d’Israël à ses commandements, et que le sionisme fait fi de ces conditions. “ Ainsi, en ne tenant compte, dans son calcul, ni de la volonté de Dieu ni de la conduite d’Israël, le sioniste a abandonné le fondement spirituel constituant la seule base sûre du droit des Juifs à la terre sainte ”, dit Toynbee. Il va encore plus loin et dit que le plus sûr moyen pour Israël de perdre son droit à la terre sainte est pour le sionisme de s’égarer dans l’illusion selon laquelle “ une concession de terres conditionnelle de la part du Dieu tout-puissant constituait un droit d’aînesse inaliénable ”. (A Study of History, tome VIII, p. 601.) Il ne saurait y avoir de doute, le Dispensateur de tout don parfait pose ses conditions : “ Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleures productions du pays ; mais si vous résistez et si vous êtes rebelles, vous serez dévorés par le glaive. ” — És. 1:19, 20.

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