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La stèle de MéshaLa Tour de Garde 1961 | 15 novembre
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La stèle de Mésha
“ MÉSHA, roi de Moab, était éleveur de troupeaux et il livrait en tribut au roi d’Israël cent mille agneaux et la laine de cent mille béliers ; mais, à la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël. ” (II Rois 3:4, 5, Jé). Cette révolte du roi Mésha de Moab est corroborée par une ancienne inscription ne provenant pas de la Bible : une pierre gravée qu’on a nommée la stèle de Mésha. Écrite dans un dialecte ne différant guère de l’hébreu biblique, cette stèle fut dressée par le roi Mésha pour commémorer, en quelque sorte, cette révolte. On la découvrit, en 1868, dans le territoire de Moab. Voici ce que James B. Pritchard écrit, à ce sujet, dans Lumières sur la Bible, Archéologie et Ancien Testament édition française de Archaeology and the Old Testament :
“ L’un des enrichissements les plus féconds de l’histoire biblique est venu d’une inscription cananéenne gravée sur la stèle de Mésha, qui fut découverte il y a quatre-vingt-dix ans dans le village arabe de Dibon, en Transjordanie, non loin de la rive orientale de la mer Morte. C’est (...) la fameuse stèle de basalte noir sur laquelle était inscrit un récit des guerres et un programme de construction de Mésha, roi de Moab. (...) Le texte, long de trente-quatre lignes, est écrit à la première personne du singulier et commence par le récit quelque peu fanfaron des triomphes de Mésha, roi de Moab, sur la maison d’Omri, roi d’Israël. (...)
“ Mésha interprétait les succès d’Israël son ennemi comme le signe de la colère de son dieu contre son pays : “ Quant à Omri, roi d’Israël, il humilia Moab pendant de nombreuses années, car Chemosh était irrité contre son pays. Et son fils le suivit et il dit aussi : “ J’humilierai Moab. ” De mon temps, il parla ainsi mais j’ai triomphé de lui et de sa maison tandis qu’Israël a péri à jamais. ”
“ Mésha [dit-il] avait reçu de son dieu Chemosh ses instructions pour le combat. Quand son dieu lui eut donné la victoire “ il voua ” tous les habitants de la ville de Nebo (...) à son dieu Ashtar-Chemosh. Le mot “ voué ” est employé dans l’inscription ; il apparaît également dans le récit biblique où il est dit que Josué “ voua ” les dépouilles de Jéricho à Yahvé. Voici comment Mésha décrit la prise de Nebo : “ Et Chemosh me dit : va, prends Nebo à Israël. Alors je partis de nuit et combattis contre lui du point du jour jusqu’à midi, m’en emparant et les tuant tous, sept mille hommes, garçons, femmes, filles et servantes car je les avais voués au dieu Ashtar-Chemosh. Et je pris de là les (...) de Yahvé [Jéhovah], les traînant devant Chemosh. ” Dans ce court passage, nous lisons la seule mention du nom de dieu d’Israël, Yahvé [Jéhovah], qu’on ait jamais trouvée en dehors de la Palestine proprement dite. (...). ”
En effet, le roi de Moab était fanfaron. Or ses fanfaronnades semblent indiquer que Chemosh, le faux dieu des Moabites, avait remporté la victoire sur le vrai Dieu, Jéhovah. Mais la stèle moabite ne dit pas tout. Ainsi, après la révolte de Mésha, le roi d’Israël, Joram, s’assura l’aide du roi de Juda, Josaphat, pour mener une expédition contre Moab. Toutefois, en raison du manque d’eau, ces forces alliées faillirent se faire écraser dans le désert. À ce moment critique, Josaphat fit appeler Élisée le prophète. Or Élisée lui fit savoir que Jéhovah viendrait à leur secours dans la guerre contre Moab uniquement par égard pour Josaphat. Voici les paroles qu’Élisée dit au roi d’Israël : “ Jéhovah des armées, devant qui je me tiens, est vivant ! Si je n’avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais pas. ” Donc, selon Élisée, Jéhovah leur accorderait la victoire sur Moab ; “ mais cela est peu de chose aux yeux de Jéhovah : il livrera Moab entre vos mains ”. Conformément à la promesse de Jéhovah, les Moabites furent fortement humiliés et vaincus. — II Rois 3:14, 18, AC.
Quant au faux dieu Chemosh, il ne put pas sauver Moab ; et l’inscription que le roi Mésha fit graver sur la stèle moabite ne peut pas dissimuler la victoire de Jéhovah sur Moab, car la Bible rapporte de nombreuses prophéties dont l’Histoire atteste l’accomplissement. Jérémie déclara : “ Moab sera certainement anéanti de manière à ne plus être un peuple, car c’est contre Jéhovah qu’il s’est donné de grands airs [comme le fit Mésha sur la stèle moabite]. Malheur à toi, ô Moab ! Le peuple de Chemosh a péri. ” Et Sophonie prophétisa ainsi : “ C’est pourquoi, je suis vivant, dit Jéhovah des armées, le Dieu d’Israël : Moab sera comme Sodome, et les fils d’Ammon comme Gomorrhe, un lieu livré aux orties, une carrière de sel, un désert à jamais. (...) Cela leur arrivera pour leur orgueil, parce qu’ils ont insulté le peuple de Jéhovah des armées. ” — Jér. 48:42, 46, NW ; Soph. 2:9, 10, AC.
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Il n’était pas fait pour les églisesLa Tour de Garde 1961 | 15 novembre
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Il n’était pas fait pour les églises
Dans The Christian Century (Le Siècle chrétien) du 30 avril 1958, Simeon Stylites, faisant le compte rendu d’un discours prononcé un jour par l’évêque méthodiste Francis J. McConnell, écrit ceci : “ Dans son discours, il parlait de ce qui arriverait si le prophète Amos se présentait à une Conférence annuelle des méthodistes pour obtenir sa nomination. (...) [L’évêque] invita l’assistance à s’imaginer (...) une conférence réunissant les membres du cabinet et les surveillants de district. (...) Ceux-ci versèrent, l’un après l’autre, des larmes amères. Ils expliquèrent qu’ils vouaient une admiration impérissable au prophète Amos, mais qu’il leur était impossible de lui confier une église dans leur district.
“ Quant au surveillant du district du Nord, il déclara d’une voix mal assurée (...) : “ Vous savez tous combien j’aime et j’admire frère Amos. (...) Mais il n’a pas assez de tact pour l’Église de Grâce. Il exprime ses idées dans un langage trop direct, sans le moindre ménagement. Or les paroissiens de l’Église de Grâce ont besoin de beaucoup de ménagements. Ils participent à une campagne de constructions. Si seulement frère Amos soulevait moins de questions litigieuses et recueillait plus d’argent, il s’en porterait mieux. (...). ”
“ Enfin, le surveillant du district de l’Ouest vida son cœur : “ Moi aussi, j’aime frère Amos, dit-il. N’ai-je pas été ému par bon nombre de ses sermons ? J’aimerais tellement lui confier l’Église de la Trinité. Mais voilà, il n’est pas assez éloquent. Cette église est un excellent lieu de prédication. (...) Frère Amos est un homme tellement brusque qui parle un langage trop direct. Il n’a rien de littéraire, ni ne connaît les envolées éloquentes auxquelles sont habitués les gens qui viennent à l’Église de la Trinité. Je suis désolé. ”
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