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L’avidité peut être fataleLa Tour de Garde 1984 | 1er octobre
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L’avidité peut être fatale
“LE MOBILE? L’avidité”, lança le substitut du procureur général. Quant au crime, c’était un triple meurtre. Un homme de 29 ans était accusé d’avoir abattu de sang-froid son beau-père, sa mère et son frère de 16 ans. Pourquoi? Pour hériter une propriété estimée à 200 000 dollars, soit environ 1 600 000 francs français.
Il est vrai que l’immense majorité des gens ne permettraient pas à l’avidité de les conduire au meurtre. Toutefois, il faut reconnaître que ce défaut suffit souvent à faire tourner de bonnes relations au vinaigre. Quand l’avidité s’infiltre dans la congrégation chrétienne elle peut, spirituellement parlant, causer des ravages et même des morts en dressant les frères les uns contre les autres et en exacerbant leur haine au point de les amener à commettre l’‘homicide’ spirituel. — I Jean 3:15; Marc 7:21, 22.
Qui peut en être victime?
À l’état latent, l’avidité se tapit en chacun de nous. Elle découle de l’imperfection que nous avons tous reçue en partage. C’est une déformation morbide d’un désir naturel, celui de posséder des biens matériels et d’assurer sa sécurité financière (Romains 5:12). Elle résulte d’une soif excessive et insatiable d’argent, de gloire ou de puissance, et elle peut transformer un homme prévenant en véritable monstre. Ces derniers temps, il est une catégorie de gens qui se sont montrés particulièrement vulnérables aux stratagèmes des hommes d’affaires cupides.
Les personnes religieuses, en effet, constituent une cible de choix pour les escrocs. Pourquoi? Parce qu’en règle générale elles sont plus confiantes et se veulent plus complaisantes que les autres. Les individus rapaces voient en cela un signe de faiblesse et de crédulité. Après avoir enquêté sur un cas de fraude qui, dans l’Utah, avait soustrait 200 millions de dollars [1 600 000 000 de francs français] aux membres d’un même groupement religieux sur une période de deux ans environ, Maître Brent Ward, un avoué américain, parvenait à cette conclusion: “Apparemment, chaque fois qu’un homme d’affaires fonde sa propagande sur la religion, il arrive à faire croire l’incroyable.” En l’occurrence, on avait persuadé les victimes qu’elles pourraient faire fortune en peu de temps et sans peine en se contentant de placer leur argent d’une certaine manière. Mais au fond, le mobile qui a amené quelques-unes d’entre elles à se départir d’économies péniblement réalisées n’était-il pas précisément l’avidité?
Une illusion de sécurité
Comment l’avidité et les désirs de richesses qui l’accompagnent se développent-ils? Comment l’avidité peut-elle changer en dupe l’épargnant le plus prudent? L’une des réponses à cette question est ainsi formulée en Ecclésiaste 4:4: “J’ai découvert aussi que les hommes peinent et s’appliquent dans leur travail uniquement pour réussir mieux que leur voisin. Cela est aussi inutile que de poursuivre le vent.” — Bible en français courant.
Les hommes d’affaires sans scrupules présentent souvent leurs projets dans une ambiance qui évoque la richesse. Ils arrivent au volant d’une voiture luxueuse et portent des bijoux somptueux. En fait, ils se servent de tout cela comme d’un appât pour inciter les imprudents à mordre à l’hameçon de l’avidité. Ils souhaitent que vous conceviez de l’envie pour leur fortune au point de croire qu’en plaçant votre argent dans leur entreprise vous vivrez aussi dans l’abondance, que vous ferez fortune sans avoir beaucoup d’efforts à fournir. En réalité, si vous avez la chance de ne pas perdre immédiatement la totalité de vos apports, il vous faudra en fin de compte travailler plus longtemps et plus dur que jamais.
L’avidité fait croire à sa victime que l’argent est la seule nécessité de l’homme. Certes, l’argent peut assurer à son possesseur une certaine protection, mais il ne lui procurera ni le bonheur, ni la vie éternelle; il a aussi ses limites. “Car la sagesse sert à la protection comme l’argent sert à la protection, lit-on en Ecclésiaste 7:12; mais l’avantage de la connaissance, c’est que la sagesse garde en vie ses possesseurs.” C’est dans un mode de vie fondé sur la connaissance exacte de Jéhovah et de son Fils Jésus Christ que réside le secret du vrai bonheur et de la vie éternelle. Dès lors, n’est-il pas plus sage d’“investir” en devenant spirituellement riche avec Dieu que de poursuivre les richesses matérielles avec l’homme? — Matthieu 5:3; Luc 12:20, 21; Jean 17:3.
Cependant, ce n’est pas l’argent lui-même qui est la cause du problème. Tout dépend de la façon dont nous l’obtenons et dont nous l’utilisons. — Matthieu 6:24.
Les contacts entre chrétiens
Bon nombre de sociétés commerciales encouragent leurs représentants à voir dans leurs connaissances, et notamment dans leurs coreligionnaires, autant de clients en puissance. Ainsi, le groupement religieux auquel ils appartiennent devient un marché où ils pourront facilement écouler tous leurs produits. C’est l’une des méthodes que les entreprises emploient pour élargir leur clientèle. Mais le vrai chrétien, lui, voudra-t-il chercher à tirer un bénéfice de ses relations avec ses frères et ses sœurs dans la foi? — I Corinthiens 10:23, 24, 31-33.
Après avoir passé trois ans dans la congrégation d’Éphèse, l’apôtre Paul a pu dire en conscience: “Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne.” (Actes 20:33). Non seulement il se refusait à envier les possessions d’autrui, mais encore il ne voulait pas utiliser la vérité en vue d’un profit personnel.
Il est des firmes qui emploient le nom divin dans leur publicité et qui s’adressent directement aux Témoins de Jéhovah en se servant des Salles du Royaume. Cette pratique peut-elle s’accorder avec le principe énoncé en Actes 20:33? Certainement pas. Les Salles du Royaume et les autres lieux où les Témoins de Jéhovah se rassemblent pour étudier la Bible ne sont ni des salles de vente ni des agences pour l’emploi. Les discussions qui s’y tiennent avant, pendant et après les réunions doivent rester spirituelles (Hébreux 10:23-25). Par conséquent, celui qui salit la beauté des relations chrétiennes en y introduisant l’esprit mercantile trahit un grave manque de respect pour les valeurs spirituelles.
D’autres profitent de leurs relations chrétiennes hors de la Salle du Royaume. Voulons-nous dire que les serviteurs de Dieu n’ont pas le droit de faire des transactions ensemble ou de s’associer dans une affaire? Pas du tout. C’est là une question personnelle. Toutefois, quelques-uns mettent sur pied des opérations hasardeuses qui encouragent l’avidité, puis ils invitent leurs frères à s’associer avec eux ou à devenir leurs représentants. Nombre d’entreprises de ce genre font faillite, ce qui coûte très cher à ceux qui s’y sont laissé prendre.
Évidemment, dans certains cas, c’est le désir de s’enrichir rapidement qui pousse les intéressés à s’embarquer dans l’aventure. Néanmoins, le lanceur de l’affaire ne devrait-il pas se sentir responsable des éventuels déboires financiers de ceux qu’il entraîne dans son entreprise? Ne conviendrait-il pas qu’il mesure à l’avance les conséquences spirituelles qu’une faillite aurait sur ses collaborateurs? Dans cette hypothèse, n’aura-t-il pas aussi des comptes à rendre?
Quelques surveillants chrétiens se sont engagés dans des affaires douteuses qui ont causé du tort à leurs frères dans la foi. Ils comprendront que cela peut remettre en question les privilèges dont ils jouissent dans le cadre de la congrégation. Bien sûr, chacun a le droit de mener sa vie professionnelle comme il l’entend. Cependant, nul n’est autorisé à tirer un profit matériel de ses contacts avec ses compagnons chrétiens. — II Corinthiens 6:3, 4; 7:2; Tite 1:7.
Méfiez-vous des “affaires en or”
Le chrétien qui verrait aussitôt les dangers d’une affaire par trop avantageuse si elle était conçue par une société du monde risque de se départir de sa prudence s’il s’agit d’un projet échafaudé par ses frères. Il pourrait en effet se laisser abuser par le raisonnement suivant: ‘Ce n’est pas une affaire comme les autres. Elle a été pensée par des serviteurs de Dieu, et l’argent qu’elle va me faire gagner me sera utile. Je suis sûr qu’ils ne se lanceraient jamais dans une opération aléatoire au risque de compromettre les économies de leurs frères. En outre, si j’en profite j’aurai plus de temps à consacrer aux activités spirituelles. Peut-être serai-je même en mesure d’entreprendre le service de pionnier.’ Mais attention! “Traître est le cœur, plus que toute autre chose, et il est incurable”, dit la Bible. Le vôtre ne fait pas exception. L’avidité peut nous aveugler au point de nous conduire à nous engager sur un terrain glissant, voire à exploiter nos frères à des fins égoïstes. Il importe donc que nous analysions sincèrement nos motivations à la lumière de la Parole de Dieu. — Jérémie 17:9, 10.
Il n’est pas sage de s’associer sans réfléchir avec n’importe qui, même parmi nos frères. Il est bien préférable de “calculer la dépense” au préalable (Luc 14:28, 29). Vous avez tout intérêt à connaître vos limites et celles de l’entreprise qui s’adresse à vous.
Illustrons cela par un exemple: Un conducteur prudent connaît la route et son automobile. Il sait que d’autres véhicules sont plus stables dans les virages, et que même à grande vitesse ils répondront mieux à un coup de volant pour éviter un obstacle. Il n’ignore pas que plus on roule vite, moins l’erreur est permise et plus les risques d’accident sont grands. C’est pourquoi il ne cherche pas à atteindre les performances que d’autres conducteurs accomplissent au volant d’autres voitures. Il connaît ses limites. Pour revenir à notre sujet, ce n’est pas le moment de chercher à aller toujours plus loin et toujours plus vite dans le présent système. Si un chrétien est heureux en affaires, cela ne signifie pas nécessairement qu’un autre le sera autant. De plus, comme l’alcool chez le conducteur, l’avidité peut amener quelqu’un à présumer de ses capacités, ce qui risque fort de se solder par un accident grave, voire mortel sur le plan spirituel. — Galates 5:26.
Avant de vous lancer dans une entreprise, vous ferez bien de vous demander: Cela m’est-il vraiment nécessaire? La publicité qui m’est présentée fait-elle appel à l’avidité? L’affaire répond-elle à un besoin réel? Puis-je me permettre de perdre tout l’argent qu’il me faudrait y investir? Si l’entreprise fait faillite, vais-je me priver, moi et ma famille, de la sécurité financière indispensable? Quels sont les risques de ce placement? Si je suis appelé à devenir propriétaire ou associé, ai-je assez d’expérience et de perspicacité en matière de gestion pour assumer convenablement cette responsabilité? Est-ce que je connais suffisamment le droit fiscal? Suis-je bien renseigné sur les lettres de créance et sur les principes de l’entreprise et de ses responsables? Le marché est-il en expansion? Aurai-je tellement de dettes envers la société qu’il me sera difficile de la quitter? Si je tombe gravement malade, qu’adviendra-t-il?
Voici d’autres questions encore plus importantes: Aurai-je vraiment plus de temps à consacrer aux activités spirituelles? Est-ce que je ne risque pas plutôt d’en avoir moins? Combien de ceux qui sont déjà engagés dans l’affaire ont augmenté leur participation à ces activités?
La réponse à ces questions est étroitement liée à votre spiritualité. Une mauvaise gestion, des idées erronées ou des plans défectueux ne deviendront pas bons pour la seule raison que leurs auteurs sont des chrétiens. Une maison, même construite avec des matériaux de qualité, ne résistera pas à la tempête si elle a été fondée sur le sable. Or le péril qui menace le chrétien n’est pas seulement un revers financier; c’est aussi l’effondrement spirituel. — Matthieu 7:24-27.
Daniel, un Américain qui est père de six enfants, gagnait 200 000 dollars [1 600 000 francs français] par an. Toutefois, il s’est rendu compte que sa situation l’obligeait à passer trop de temps loin de sa famille et minait sa spiritualité. Qu’a-t-il fait? “J’ai décidé de quitter mon entreprise”, répond-il. Douze ans après, il s’exprime ainsi: “Je ne l’ai jamais regretté. J’ai reçu de grands bienfaits de la part de Jéhovah, et toute notre famille est maintenant unie pour servir notre grand Créateur.”
Un glissement insidieux
On observe de nos jours un glissement insidieux vers le matérialisme. Beaucoup de chrétiens s’en inquiètent, ce qui les amène à faire des remarques comme celles-ci:
“Les gens du monde ont inventé toutes sortes de méthodes pour s’enrichir rapidement, à temps partiel ou à plein temps, surtout dans le domaine des ventes directes à tous niveaux. Nombre de mes compagnons chrétiens s’y sont laissé prendre, et ils y ont perdu un argent et un temps qui leur étaient précieux. Pour ma part, j’ai été victime trois fois de ce genre d’opération. J’ai regretté amèrement d’avoir entraîné certains de mes frères dans de telles affaires. Ils y ont laissé des ressources qu’ils ne pouvaient pas se permettre de perdre.”
“Des chrétiens en vue proposent divers placements et autres transactions aux membres de la congrégation. Rien que pendant la semaine dernière, j’ai été sollicité trois fois. Un frère m’a fait l’article du produit qu’il vendait, un deuxième m’a suggéré de confier mes économies à un club de placement formé par et pour les Témoins, et le troisième m’a demandé si je ne voulais pas m’associer avec lui.”
“Apparemment, les frères ont été si enthousiasmés par ce débouché [un montage fictif de sociétés d’assurances] que tout le monde, depuis les personnes qui s’intéressent depuis peu à la vérité jusqu’aux chrétiens qui sont en proie à des difficultés d’ordre spirituel, est considéré comme une recrue en puissance de l’organisation.”
“Ceux qui prônent telle ou telle méthode pour s’enrichir rapidement vont jusqu’à travestir les valeurs spirituelles. C’est ce qui arrive lorsque certains laissent entendre ou affirment franchement que leur fortune ou leur réussite est un résultat direct de la bénédiction divine.”
Un bon point de vue sur les richesses aidera le chrétien à se garder des pièges de l’avidité et lui donnera la force de résister à la tendance au matérialisme, qui nous vient du présent monde. Dès lors, comment doit-on considérer les richesses si l’on veut se prémunir contre l’avidité?
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Le chrétien et les richessesLa Tour de Garde 1984 | 1er octobre
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Le chrétien et les richesses
AVEZ-VOUS lu récemment la première épître de Paul à Timothée, et notamment les 1Tm versets 6 à 19 du chapitre 6? Dans ce passage, l’apôtre définit avec pondération la place que les richesses devraient occuper dans la vie des serviteurs de Dieu. Lorsqu’il a reçu cette lettre, Timothée se trouvait à Éphèse, une ville dont l’opulence était légendaire. Les chrétiens qui habitaient ce grand centre commercial étaient dans l’obligation de lutter contre la tendance à considérer les biens de ce monde comme les choses les plus importantes qui soient. En résumé, voici les conseils que ces quelques versets leur adressaient: Contentez-vous de ce que vous avez, et ne cherchez pas à vous enrichir. Quant à ceux qui sont déjà riches, qu’ils ne placent pas leur confiance dans les biens matériels. Que tous se montrent plutôt riches en belles œuvres et généreux.
Un mauvais point de vue sur la fortune aura nécessairement pour effet d’incliner le chrétien à l’avidité. Lentement, mais sûrement, celle-ci deviendra ensuite assez forte pour lui faire lâcher prise, pour l’amener à cesser de se cramponner aux excellents enseignements du Christ. Une fois qu’il se sera coupé du raisonnement clair de la vérité, il tombera de querelle en querelle avec les membres de la congrégation comme avec ceux du dehors. En effet, cette voie n’engendre “que discordes, jalousies, dénigrements réciproques, soupçons malveillants et injustes. Oui, cela ne mène qu’à des frictions perpétuelles entre gens à l’esprit faussé, ayant perdu le sens de la vérité. Ils ne voient dans la religion qu’une affaire d’argent et croient pouvoir se servir de la piété pour s’enrichir”. — I Timothée 6:3-5, Kuen.
Ainsi en est-il des individus qui cherchent à “s’enrichir” au moyen de leurs relations chrétiennes. Ceux-là passent à côté des vraies richesses que seule la piété peut procurer, à savoir “la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir”. Aussi Paul a-t-il conseillé à tous de ‘se contenter’ de la “nourriture” et du “vêtement”. — I Timothée 4:8; 6:8.
Aimeriez-vous être riche?
Quand les riches se mettent en évidence, les personnes qui les entourent se sentent généralement inférieures, ce qui peut se traduire chez elles d’abord par de l’envie, puis par un désir puissant et cupide d’argent, ou du moins des biens auxquels l’argent donne accès. Il se peut également que la jalousie les amène à conclure, à tort, qu’elles sont en droit de profiter des riches et de leur fortune en les harcelant pour leur soutirer de l’argent, puis en s’arrangeant pour ne pas avoir à les rembourser. Fort heureusement, en I Timothée 6:6-16 Paul nous explique pourquoi et comment nous devons éviter des désirs aussi néfastes.
◻ 6:6-8 — La richesse procure rarement le contentement. En revanche, celui-ci est toujours une conséquence directe de la piété. Du reste, pourquoi convoiter les biens des autres? Ils ne sont jamais que temporaires, car nous n’avons rien apporté dans le monde et nous n’en pourrons non plus rien emporter.
◻ 6:9 — Ce ne sont pas nécessairement les plus fortunés, mais plutôt “ceux qui sont résolus à être riches” qui, tel un animal dépourvu de raison, se saisissent de l’appât tentant, tombent dans le piège et deviennent prisonniers de désirs “funestes” qui les “plongent” dans la ruine (littéralement “qui les attirent jusqu’au fond”).
◻ 6:10 — “Toutes sortes de choses mauvaises” procèdent de “l’amour de l’argent”. Pour de l’argent, des humains ont perverti la justice, ils se sont livrés à la prostitution, ils ont volé, tué, trahi, et falsifié la vérité. Rien de bon ne peut sortir de ce genre d’amour. Pourquoi? Parce qu’il est lui-même enraciné dans le mal. Comme la plupart des racines présentent la particularité d’être cachées sous la surface du sol, il n’est pas étonnant que les chrétiens imprudents sous-estiment la puissance maléfique qui sommeille dans “l’amour de l’argent”. C’est “en aspirant à cet amour”, et non pas simplement parce qu’ils possédaient des richesses, que quelques-uns “se sont égarés loin de la foi”. Ces personnes ‘se sont transpercées de douleurs’ affectives, physiques et spirituelles en essayant d’acquérir ou de conserver des biens. À lui seul, l’argent ne fait jamais le bonheur.
◻ 6:11-16 — Au lieu de courir après la fortune, les chrétiens avisés fuient l’avidité comme la peste. Ils n’en seront jamais trop éloignés. Ils emploient leur énergie à rechercher des vertus telles que “la justice, la piété, la foi, l’amour, l’endurance, la douceur”, afin de se saisir “résolument de la vie éternelle” et de paraître ‘sans tache et irrépréhensibles’ devant Jéhovah, Jésus Christ et leurs frères dans la foi.
Êtes-vous riche?
Certains chrétiens du Ier siècle vivaient dans l’abondance. Ils avaient hérité de leur fortune ou l’avaient acquise en menant honnêtement leurs affaires. Par exemple, à Philippes, Lydie vendait soit de la teinture, soit du tissu teint. Puisque la pourpre et les vêtements qui en étaient teints coûtaient très cher, Lydie était sans aucun doute assez riche. Mais comment a-t-elle employé ses possessions? Au lieu d’en faire étalage, elle s’en est servie humblement pour démontrer son authentique générosité chrétienne et pour favoriser la diffusion de la bonne nouvelle. Par bonheur, certains manifestent encore le même état d’esprit. — Actes 16:14, 15, 40.
En I Timothée 6:17-19, Paul donne de bons conseils à ceux qui veulent suivre l’exemple de Lydie.
◻ 6:17 — Plutôt que de se vanter de leur opulence, les riches sont exhortés à faire montre d’humilité, à ne pas se croire supérieurs aux plus démunis. Leur mode de vie doit prouver à tous qu’ils ont placé leur confiance en Dieu, et non dans leurs biens. S’ils agissent ainsi, nul ne pourra dire avec raison qu’ils sont des sujets d’achoppement pour ceux qui sont plus défavorisés. Ils n’encourageront pas l’avidité en suscitant l’envie. Qui plus est, ils ne doivent pas oublier que leurs possessions matérielles sont aléatoires et qu’elles peuvent fondre plus vite que neige au soleil.
◻ 6:18, 19 — Employez votre argent pour servir Jéhovah et pour aider les autres à le faire. C’est Paul qui vous le dit. Dans tous les domaines, les riches sont encouragés à travailler à tout ce qui est spirituellement bon, à aider spontanément ceux qui sont vraiment dans le besoin et à apprécier la compagnie de tous les membres de la congrégation, y compris les plus pauvres et les plus humbles.
Faut-il en déduire que les chrétiens qui ne sont pas riches sont en droit de demander la charité à leurs frères plus nantis? Absolument pas. En vertu des principes énoncés en II Thessaloniciens 3:10-12 et en I Timothée 5:8, tout chrétien valide est tenu de subvenir aux besoins des siens. Dès lors, si une personne refuse de travailler, il ne servira à rien de lui donner de l’argent. On peut en dire autant de celui qui gaspille inconsidérément ses ressources. Il est inutile de lui en fournir davantage. En revanche, il est bien d’aider avec bonté, sur les plans spirituel et matériel, les chrétiens fidèles qui sont réellement dans le besoin. Tous les membres de la congrégation auront à cœur d’amasser dans le ciel des trésors qui leur rapporteront de précieux dividendes, des récompenses spirituelles venant de Jéhovah.
Il convient que nous réfléchissions tous à notre situation devant Dieu et devant le Christ. En Proverbes 11:4 nous trouvons cet avertissement: “Les choses de valeur ne seront d’aucun profit au jour de la fureur, mais la justice, elle, délivrera de la mort.” Dès lors, pourquoi vouloir user pleinement de ce monde mouvant et mourant (I Corinthiens 7:29-31)? Il est certainement bien préférable de fuir l’avidité et ses conséquences funestes. Nous n’avons pas l’éternité pour nous faire connaître par nos belles œuvres. Puissions-nous donc nous trouver parmi ceux qui disposent d’un trésor inépuisable dans le ciel! — Matthieu 6:20.
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